L’élève a-t-il dépassé le maître ?
Gestion Participative et défense des droits
Blogues
Frédéric Parizeau 2015-11-12
L’élève a-t-il dépassé le maître ?
Séminaire sur les systèmes de santé/6 novembre
Le système de santé québécois est en pleine mutation, mais va-t-il dans la bonne direction ? Voilà une question importante qui était soulevée lors de cette activité qui s’est déroulée le 6 novembre dernier. L’activité, divisée en deux parties, mettait en perspective les enjeux du système québécois de santé et de services sociaux présentés par Mme Renée Lamontagne, ex-sous-ministre au Ministère de la Santé, suivi par une présentation de l’évolution des services de 1ère ligne au Brésil. Débutée par une courte entrée en matière sur le développement du système de santé brésilien effectuée par M. Leonardo Vilela, ministre de la Santé de la région de Goiás au Brésil. Cette dernière a été complétée en détail par le Dr Fernando Cupertino.
Enjeux du système de santé et de services sociaux québécois
Tel que stipulé par Mme Lamontagne, le réseau de la santé du Québec fait face à plusieurs défis. Notons la rapidité du vieillissement de la population, les limites financières, la montée en flèche des maladies chroniques et tout particulièrement la hausse fulgurante du salaire des médecins. Ces différents facteurs font partie du paysage du réseau depuis déjà fort longtemps, mais il est faux de croire que les architectes de notre régime public au début des années soixante n’avaient pas identifié ces enjeux.
En effet, la mise en place des CLSC visait justement la création de structures de services de 1ère ligne de proximité, efficaces et efficientes afin de prévenir ou amoindrir les effets du vieillissement, des contraintes financières ou des maladies chroniques. Créés dans une vision communautaire, ces établissements avaient justement la mission d’intervenir, mais également de prévenir plusieurs problématiques de santé. Le tout dans une perspective de contrôle des coûts, car ils limitaient les interventions à l’hôpital, très coûteuses et fastidieuses pour la clientèle.
Toutefois, fort est de constater que cette vision avant-gardiste n’a pu atteindre ses objectifs principalement en raison d’un facteur : la non-participation des médecins. En effet, le paiement à l’acte ne convenant pas à la logique préventive et interdisciplinaire en place dans les CLSC. Cette initiative prometteuse n’a donc jamais pris son envol. Il en va de même pour les GMF ou tous autres projets de développement de services de 1ère ligne au Québec. Pour faire face aux défis cités plus haut, un travail d’équipe axé sur la santé est nécessaire. Malheureusement, le corps médical maintient une position axée sur l’autonomie professionnelle et le dictat de l’argent au détriment de la santé de la population. D’autres modèles sont pourtant disponibles et démontrent leur efficacité.
Service de 1ère ligne du Brésil
Le Brésil a institué, au début des années 80, le droit d’avoir accès à des services de santé dans sa constitution et pour se faire ils se sont grandement inspiré des écrits québécois. À une exception près, ils sont eu le courage d’aller jusqu’au bout. En effet, par la mise en place d’équipes multidisciplinaires composées d’un médecin, d’infirmières et d’agents d’interventions sociales élus par la population, ils sont su relever le défi. Gérées au niveau municipal, ces équipes desservent plus de 100 millions de personnes. Leur recette ? Des médecins salariés, un travail de proximité avec la population, une responsabilité populationnelle et un service privilégié à domicile. Le tout couronné par un processus démocratique pour le choix des agents d’interventions sociales.
Conclusion
L’application d’un système vers un autre est rarement gage de succès. Cependant, fort est de constater que certains éléments doivent être disponibles pour obtenir un système de santé fonctionnel. Notons la mise en place d’un service de 1ère ligne fort, une rémunération du corps médical suivant une logique de responsabilité populationnelle, un travail multidisciplinaire et une implication de la population. À la lumière des différents changements proposés par le Ministre Barrette, fort est de constater que nous sommes toujours guidés par les mauvais objectifs.
Frédéric Parizeau
Débat élection fédérale 2015
La participation au débat a été une occasion unique pour prendre part à un rassemblement public de qualité. Il s’agissait en effet, d’une occasion intéressante de rencontre entre les aspirants députés et les étudiants en administration publique dont plusieurs sont déjà au service de l’État.
Au-delà de la campagne électorale en cours, cette activité a permis de réunir plus de 100 personnes le temps d’une soirée sur les enjeux politiques de l’heure. Il s’agit là, selon moi, du plus grand succès. En effet, à une époque où les structures démocratiques au Québec et ailleurs s’effritent progressivement où les électeurs de désintéressent de plus en plus de la structure gouvernementale et où l’individualisme fait rage, les occasions de débattre d’idées se font rares. Peu importe qu’il s’agisse d’élection, d’une cause environnementale ou de logement social, la mise en commun, le partage d’idées et le débat de concepts sont selon moi primordiaux au maintien d’un tissu social proactif et vivant.
Cela nous ramène, selon moi, à l’une des notions les plus importantes du cours de gestion participative et de défense des droits. Soit celle que la démocratie et la participation sociale sont des outils puissants de changement et toujours d’actualité et qu’il ne faut surtout pas abandonner cet idéal. Il faut plutôt adapter nos structures et nos modes de fonctionnement afin de la rendre accessible, intéressante et vivante au sein de nos organisations, et ce, à tous les niveaux. Le professeur Trudel nous a d’ailleurs fait preuve que des activités de qualités peuvent être organisées avec peu de moyens, si nous savons mobiliser la population (étudiants) vers un but intéressant et dans un contexte où l’intervention (questions) est possible.
En conclusion, je tiens à remercier M. Trudel, qui a su, au courant de la session, démystifier la participation sociale planifiée et la rendre accessible, car une fois que nous y goutons, nous en voulons toujours plus et c’est ça la recette du vrai changement.
Frédéric Parizeau