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Proftrudel2 - Page 19

  • Résumé du chapitre 15, Social-Démocratie 2.0 : La lutte contre la pauvreté au Québec : vers une social-démocratie nordique? Par Hicham Raïq et Axel Van Den Berg

    KARINE JOLY, JUIN 2015

     

    Résumé du chapitre 15, Social-Démocratie 2.0 : La lutte contre la pauvreté au Québec : vers une social-démocratie nordique? Par Hicham Raïq et Axel Van Den Berg

    Depuis plusieurs décennies, le Québec se distingue de ses provinces avoisinantes. Les différents gouvernements au pouvoir ont privilégié le développement des politiques sociales profitant entre autres les familles, au lieu des politiques plus « néolibérales ». La constitution canadienne fait en sorte que chaque province détient une grande partie des pouvoirs en ce qui a trait, entre autres, à l’éducation et la santé, l’assistance sociale, l’emploi et la pauvreté. Le Québec a donc pu faire des choix différents des autres provinces. Par exemple, le Québec, dans les années 1990, a introduit un réseau de service de garde nommé centre de la petite enfance à contribution réduite, ce qui a permis à des milliers de parents, majoritairement des femmes, à intégrer ou retourner plus rapidement sur le marché du travail. D’autres programmes, tels que le soutien aux organismes communautaires, le développement de projets d’habitation à prix modique (HLM, coopératives), programmes de soutien aux jeunes et la promotion de l’économie sociale sont aussi des mesures mises en place afin de lutter contre la pauvreté.. En 2002, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Cette loi, ainsi que les mesures indiquées plus haut, font en sorte que le Québec, lorsque comparé avec les autres provinces canadiennes et les États-Unis, est considéré comme ayant effectué un « virage social-démocrate », se rapprochant ainsi des pays scandinaves. Le Québec ne peut, par contre, se départir des influences du marché capitaliste. Les autres provinces, ainsi que les États-Unis avec qui le Québec transite par le biais du libre-échange, exercent une pression économique importante qui tend vers une réduction des programmes sociaux. Selon les auteurs, «la pression à la baisse sur la fiscalité conduirait à ce qu’on appelle une ‘’course vers l’abîme’’ (Brueckner, 2000; Volden, 2002; Berry et al., 2003) où toutes les provinces devraient s’ajuster au plus bas dénominateur de générosité sociale et à un plus fort retour aux principes du marché (Raiq et Van Den Berg, p.339-340).

    Les auteurs proposent d’analyser comment les mesures dites sociales-démocrates du Québec contribuent à réduire la pauvreté à des niveaux se comparant à ceux des pays nordiques. Il est important de noter que le taux de pauvreté est la conséquence du marché du travail et les politiques de protection sociale en place. Puisque le risque de pauvreté chez les familles monoparentales est plus élevé que celles des familles à deux parents, et que les mesures mises en place n’affectent pas les familles monoparentales de la même façon que les familles biparentales, les deux sont séparées et traitées de manière distincte. Les auteurs distinguent aussi les taux de pauvreté liés seulement à l’influence du marché (donc avant taxes et transferts), et dans un deuxième temps les taux pour faire suite aux mesures et politiques gouvernementales compensatoires (après taxes et transferts). Cet exercice permet, entre autres, de bien cerner les effets de ces politiques par l’intervention de l’état, en tenant compte du marché séparément. Les auteurs comparent, dans un premier temps, le Québec avec l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique, des provinces dites libérales, et dans un deuxième temps, la comparaison se fait avec les pays dis sociaux-démocrates de l’Europe du Nord, tels que la Suède, le Danemark, la Norvège et la Finlande, pour les années 1990 à 2004. Il est important de souligner que durant ces années de comparaison, le Québec a introduit des politiques et programmes sociaux pour supporter la lutte contre la pauvreté (CPE, allocations familiales, etc.) et qu’au niveau international, ces années ont été des plus difficiles, car marquées par une récession économique en 1991 et 1992.

    Les auteurs démontrent que pour les années de comparaison, soient 1991-1992, 1994-1995, 2000 ainsi que 2004-2005, le Québec se démarque favorablement par une amélioration considérable du taux de pauvreté basé sur les revenus du marché de 1994 à 2000, puis par la baisse importante de 7,2 % à 2,4 % du taux après taxes et transferts, malgré une certaine détérioration des conditions de marché avant taxes et transferts (Raiq et Van Den Berg, p. 346, tableau 15.1). De plus, en 2004-2005, le Québec a des taux de pauvreté comparables à ceux des pays nordiques. On peut donc conclure que les politiques luttant contre la pauvreté ont eu un effet bénéfique et que le taux de pauvreté des familles biparentales a diminué de façon significative et rapide au Québec.

    Bien que les politiques et mesures sociales-démocrates mises en place ont apporté un appui considérable aux familles biparentales, il n’en demeure pas moins qu’il est important d’analyser les effets de ces mêmes politiques et mesures sur les familles monoparentales. Effectivement, la pauvreté chez les familles monoparentales est souvent plus élevée avec des effets sociaux négatifs considérables. Bien que les politiques luttant contre la pauvreté aient été développées pour faire suite à des analyses démontrant les effets négatifs de la pauvreté sur la société, celles-ci n’ont pas eu le même effet positif sur les familles monoparentales que sur les familles biparentales. De 1994 à 2000, les taxes et transferts ont contribué à la réduction de la pauvreté des familles monoparentales québécoises, mais, à plus long terme, le Québec n’est pas arrivé à se démarquer des autres provinces canadiennes. Il n’est pas arrivé, non plus, à se démarquer des pays nordiques qui affichent des taux de pauvreté des familles monoparentales assez bas. À partir de 2004, au Québec, l’écart entre le taux de pauvreté des familles monoparentales et des familles biparentales augmente, et ce, même après le virage social-démocrate. Ce constat défavorable demeure un enjeu majeur pour le Québec.

    Les auteurs démontrent, chiffres à l’appui, que les politiques pour contrer la pauvreté mises en place depuis les années 1990 n’ont que partiellement atteints les résultats escomptés. Pour les familles biparentales, le taux de pauvreté a diminué, mais pour les familles monoparentales, les résultats sont décevants et demeurent préoccupants. Bien que le Québec se distingue des autres provinces canadiennes par la mise en place de programmes novateurs favorisant les familles pauvres, il n’est pas parvenu à rallier les rangs des pays nordiques et à obtenir la cote du vrai social-démocrate.

    En conclusion, les auteurs proposent une étude approfondie qui pourrait expliquer pourquoi les politiques québécoises visant à contrer la pauvreté des familles produisent d’aussi grandes divergences entre les familles biparentales et monoparentales.

  • Résumé du chapitre 12, La réforme du modèle universitaire suédois de 1993, par Benjamin Bélair, Social-Démocratie 2.0

     

    KARINE JOLY, JUIN 2015

     

    Résumé du chapitre 12, La réforme du modèle universitaire suédois de 1993, par Benjamin Bélair, Social-Démocratie 2.0

     

    Selon l’auteur Benjamin Bélair, le contexte et les enjeux entourant la réforme du modèle universitaire suédois de 1993 fascinent et méritent d’être explorés, surtout par le Québec qui traverse depuis 2012 une crise à l’égard de son système d’éducation supérieur. Comme le Québec, la Suède dans les années 1990, traversait une crise économique qui lui a obligé, entre autres, de revoir ses politiques afin de s’attarder à la dette. De plus, le système universitaire qui avait fait l’objet d’une réforme dans les années 1970 était aux prises avec plusieurs problématiques dont le peu d’adaptation aux besoins régionaux et locaux, la centralisation des programmes ainsi que le besoin de la main-d’œuvre de plus en plus qualifiée. La Suède entreprend donc une grande réforme du modèle social économique afin de garantir sa continuité. Le système d’éducation supérieur n’y échappe pas. On remet en question la gouvernance, l’accessibilité, la collaboration entre le public et privé ainsi que l’accès en régions, le statut de la recherche et l’enseignement (Bélair, p. 271). Selon l’auteur, il est important de noter que les changements au modèle universitaire suédois se sont réalisés dans le respect et le calme, sans démêlés majeurs et étaient inspirés du nouveau management public tout en honorant les efforts déjà obtenus par sa tradition sociale-démocrate. Bélair propose donc de bien comprendre cette réforme et ces effets.

     

    Comme déjà mentionnée, la réforme du système universitaire s’impose au même moment que d’autres réformes importantes. Le pilotage politique de ce dossier mérite d’être souligné. En 1991, le gouvernement de coalition de centre droit dirigé par Carl Bildt entreprend des mesures de réduction des dépenses et de recherche de gains d’efficacité et d’efficience (Bélair, p. 274). Un an plus tôt, sous la gouvernance d’Ingvar Carlson, le gouvernement social-démocrate avait mandaté un groupe à dégager des mesures qui avaient été appuyées par la majorité des partis politiques. En 1991, le gouvernement propose donc des réformes au sujet de l’enseignement supérieur et le Parlement vote des changements majeurs. En 1992, la Loi sur l’enseignement supérieur estdéposée au Parlement et elle sera mise en œuvre en 1993. De 1994 à 1998, diverses pistes et solutions sont dégagées. Par exemple, le budget et le droit de regard de l’état au sujet des orientations des programmes d’étude du premier cycle, sont précisés. Tout au long de cette démarche, le gouvernement préconise une importante campagne de communication qui a pour objectif de promouvoir les faits saillants de la réforme. Des séminaires sont organisés dans le monde universitaire et un système d’évaluation permet aux personnes concernées de s’exprimer et de dégager des idées nouvelles qui peuvent être intégrées, au besoin. Comme conséquence, une grande majorité des réformes sont adoptées sans problèmes au Parlement. Le monde universitaire et les étudiants soutiennent la réforme. Nous pouvons donc souligner ici une excellente stratégie de la part du politique dans l’espace public.

     

    L’université en Suède propose un accès gratuit pour les étudiants qui ont la capacité de poursuivre leur éducation supérieure. L’État appuie les étudiants sous forme de prêts et bourses et les associations étudiantes versent une cotisation. Aux prises avec une crise économique importante dans les années 1990, le gouvernement a dû s’assurer d’obtenir des sources de revenus afin de poursuivre la gratuité des études. Le mode de financement et de gestion des universités sera donc revu de façon importante. Effectivement, le système universitaire suédois se voit passer d’un modèle de financement basé sur le nombre d’étudiants inscrits à un modèle basé sur la notion de performance, soit en fonction des résultats pédagogiques des étudiants. D’autres requêtes, dont la réduction des coûts administratifs, optimisation de la qualité de la recherche et l’augmentation du taux de diplomation au 2e et 3e cycle sont aussi demandés. Les universités se voient aussi confier la responsabilité de partenariat mutuel et du développement de l’enseignement en région afin de garantir la contribution du développement et la rétention des jeunes en régions. Cette mesure fait partie intégrante de la reddition de compte. Avec l’introduction du modèle d’attribution par résultats, les évaluations internes et externes, le « benchmarking » et l’évaluation et le déploiement d’un service d’enseignement de la qualité sont devenus des modalités importantes. Il va sans dire que le modèle de gouvernance est touché. D’un côté, les universités bénéficient de moins de contrôle et donc d’une plus grande indépendance au quotidien et dans l’organisation de l’enseignement, mais doivent dorénavant se conformer à la supervision par reddition de compte. La gouvernance des universités suédoises est donc composée de trois paliers, soient : le Parlement qui vote les lois concernant l’éducation, adopte les principes d’allocation et autorise de nouveaux établissements d’enseignement, le gouvernement qui nomme certaines personnes aux postes stratégiques (dirigeants universitaires, vice-chanceliers) et fixe leurs salaires, le budget annuel, les contrats d’éducation autant dans l’enseignement public que privé, établi aussi les objectifs concernant le nombre annuel de nouveaux diplômés, et les universités et les collèges qui ont le mandat d’assurer l’organisation interne, l’attribution des ressources allouées et assurer la qualité de l’enseignement (Bélai, p. 278).

     

    En conclusion, la réforme du modèle universitaire suédois visait la décentralisation des responsabilités. Selon l’auteur, l’objectif est atteint, mais pas totalement. Bien que l’intervention du gouvernement soit diminuée, telle qu’illustrée plus haut, elle est encore très présente. À l’interne, les nouvelles structures ne sont pas toujours bien comprises par les acteurs. En contrepartie, le processus d’évaluation que proposait la réforme a été un franc succès. On remarque une grande qualité de l’enseignement et un rapprochement entre les professeurs et les étudiants. Effectivement, on se souci davantage du cheminement et du succès des étudiants.

     

    Selon l’auteur, le Québec aurait avantage à s’inspirer de cette importante réforme. Effectivement, la Suède a promu d’importants changements inspirés du nouveau management public, a maintenu une gratuité scolaire tout en augmentant la qualité de l’enseignement. La préparation politique ainsi que la participation et concertation sociale à ces changements a aussi contribué de façon importante au succès de cette réforme. Pas de casseroles dans les rues en Suède!

     

  • ENP7505 été 2015 Social-démocrate 2.0 - Résumé du chapitre 13 - La Finlande, le Québec et le PISA: une rencontre inattendue

      Rédigé par Natasha Caron

     

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  • ENP7505 ÉTÉ 2015 Social-démocratie 2.0 - Résumé du chapitre 16 : banalisation de l’extrême droite dans les pays nordiques

      Rédigé par Natasha Caron

     

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  • ENP-7505 - Été 2015_Résumé du chapitre 14 du livre Social-démocratie 2.0. Le Québec comparé aux pays scandinaves

    Les femmes et la représentation parlementaire

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  • Deux doctrines qui s'opposent face à la mondialisation dans le volume: social-démocratie 2.0, Stéphane Paquin et Pier-Luc Lévesque

    la première doctrine véhicule l'idée face à la mondialisation que l'État-providence devrait se retirer aux mesures sociales et aux dépenses publiques.

    la deuxième théorie pensent qu'il est nécessaire de maintenir l'implication et l'investissement au niveau des mesures sociales et au niveau des dépenses publiques.

  • résumé du 2e chapitre du volume social-démocratie 2.0,auteur Stéphane Paquin.

     

    PRÉAMBULE

     

    .Les déclinistes pensent que le retrait de l’État-providence est nécessaire pour faire face à la   mondialisation afin d’être plus compétitif.

     

    .Les transformistes disent que la mondialisation ne demande  pas un désinvestissement de l’État-providence, au contraire.

     

     

     

    Dans ce chapitre,  Stéphane Paquin met la table en présentant deux discours qui s’opposent en ce qui concerne la mondialisation. L’un appartient aux déclinites et l’autre appartient aux transformationnistes.

     

    Les déclinistes émettent la théorie que l’État-providence dans le contexte de la mondialisation ne permettrait pas d’accumuler de la richesse tout en offrant  autant de mesures sociales  à la population .  C’est pourquoi l’État-providence devrait se désengager afin de permettre d’être plus  compétitif financièrement au niveau international.  Les déclinistes prétendraient également que les taxes sur nos produits feraient  fuir les investisseurs.

     

    La théorie des transformationnistes  s’applique à dire le contraire et sera élaborée un peu plus loin dans le texte.

     

    Mais Tout d’abord pour comprendre l’émergence de ces deux théories jusqu’à leur opposition commune,   Stéphane Paquin nous fait un peu d’histoire dans ce chapitre.  L’auteur situe la naissance de l’État-providence  après  la  2e guerre mondiale.  A cette époque, il  y avait  une faible concurrence  mondiale ; ce qui aurait permis la création de nombreuses mesures sociales par l’état et de nombreux investissements dans les dépenses publiques.  Ces mesures offertes à la population étaient très généreuses  tout en étant  très diversifiées.  Soudainement, des questions surgissent  ,  pourquoi  créer des mesures sociales?  A quoi cela pouvait-il servir?

     

    Un peu plus loin sur  l’échelle du temps, Paquin mentionne une crise économique vers les années 70. Le mot d’ordre à l’époque des gouvernements  était devenu :  « couper ».  Couper où?  Dans les mesures sociales et publiques pour être plus compétitif  au niveau mondial, pensait-on.  On voulait être mieux positionné pour jouer sur ce nouveau  terrain économique car  les règles du jeu changeaient.  Après les coupures, l’État-providence  se voit investir   dans les mesures sociales et publiques pour se dégager d’une crise économique ou d’un ralentissement.  On a vu ce scénario se répéter à  quelques reprises depuis les années 70.  A chaque fois, les gouvernements  ont injecté des argents dans ces  domaines.  

     

     

     

    Paquin dit dans le texte, douter que la mondialisation soit la seule raison pour justifier la pertinence des coupures dans les mesures sociales et publiques en ajoutant  qu’il serait même exagéré de le prétendre.  A la page 51 du chapitre deux du volume, Paquin fait même une révélation importante. L’auteur dit que la théorie interventionniste prétend que « les pays ayant une taxation élevée, de forts taux de syndicalisation…et un état interventionniste s’en tireraient mieux »  dans un contexte de mondialisation. Les déclinsites prétendent le contraire sur ce point.  Pour appuyer ses propos, Paquin fait référence à de très nombreux auteurs qui vont dans ce sens et qui sont énumérés à la fin de son chapitre .  Pour reprendre presque textuellement les propos de Paquin à la page 59 , il aurait autant de dépenses sociales et publiques en 2012 qu’ en 1960. 

     

    Finalement, à la page 52 du chapitre, Paquin nous explique à quoi servent les mesures sociales et les dépenses publiques. «  Les dépenses … sur le PIB sont plus élevés ….parce qu’elles servent à réduire les risques contre les chocs » externes  de la mondialisation et que « la mondialisation favoriserait la mise en place de la social démocratie » en retour. Pour illustrer cela, Paquin  explique que dans le pays où on retrouve l’État-providence, on y retrouverait également de bons emplois qui permettraient d’aller chercher des taxes pour générer des surplus monétaires qui eux, à leur tour, permettraient de faire des transactions commerciales au niveau international  tout en se garantissant une certaine sécurité car des surplus monétaires ayant  été dégagés(un genre de coussin financier).  Depuis les années 60,  comme le marché financier a changé, il est devenu plus grand et plus ouvert, on assiste à l’émergence  de nouveaux produits financiers.  Durant les années 70-80, il est désormais  possible d’ investir partout sur la planète.

     

    En conclusion, fort de statiques mondiales et de graphiques présentés dans le chapitre, dont je vous ai fait grâce, et des nombreux auteurs cités en annexe du chapitre qui supportent la théorie interventionniste, l’auteur rétorque aux déclinistes que les pays interventionnistes au final, ne seraient pas moins compétitifs et n’auraient pas non plus moins d’exportation à cause des taxations sur leurs produits.  L’État-providence de ces pays ne ferait pas non plus un obstacle à leur présence sur les marchés internationaux tout en s’y positionnant assez bien financièrement .  Ces pays interventionnistes  seraient même d’assez bons  joueurs  sur la scène mondiale.  Leur santé financière serait même assez bonne pour  permettre  de continuer d’offrir une bonne qualité de vie à leurs habitants par de nombreuses mesures sociales et  des dépenses publiques. Paquin prétend même que ce scénario n’aurait pas changé en quantité durant la période de 1960 à 2012.  Ce résumé, sans prétention,  a tenté de vulgariser, de résumer et de condenser des notions complexes du chapitre deux qui sert d’assise au volume social-démocratie 2.0 .

    Sylvie Croteau

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  • Résumé du chapitre 1 du livre Social-démocratie 2.0: La social-démocratie en crise? Quelle crise?

     

    PRÉAMBULE

     

    .Les déclinistes pensent que le retrait de l’État-providence est nécessaire pour faire face à la   mondialisation afin d’être plus compétitif.

     

    .Les transformistes disent que la mondialisation ne demande  pas un désinvestissement de l’État-providence, au contraire.

     

     

     

    Dans ce chapitre,  Stéphane Paquin met la table en présentant deux discours qui s’opposent en ce qui concerne la mondialisation. L’un appartient aux déclinites et l’autre appartient aux transformationnistes.

     

    Les déclinistes émettent la théorie que l’État-providence dans le contexte de la mondialisation ne permettrait pas d’accumuler de la richesse tout en offrant  autant de mesures sociales  à la population .  C’est pourquoi l’État-providence devrait se désengager afin de permettre d’être plus  compétitif financièrement au niveau international.  Les déclinistes prétendraient également que les taxes sur nos produits feraient  fuir les investisseurs.

     

    La théorie des transformationnistes  s’applique à dire le contraire et sera élaborée un peu plus loin dans le texte.

     

    Mais Tout d’abord pour comprendre l’émergence de ces deux théories jusqu’à leur opposition commune,   Stéphane Paquin nous fait un peu d’histoire dans ce chapitre.  L’auteur situe la naissance de l’État-providence  après  la  2e guerre mondiale.  A cette époque, il  y avait  une faible concurrence  mondiale ; ce qui aurait permis la création de nombreuses mesures sociales par l’état et de nombreux investissements dans les dépenses publiques.  Ces mesures offertes à la population étaient très généreuses  tout en étant  très diversifiées.  Soudainement, des questions surgissent  ,  pourquoi  créer des mesures sociales?  A quoi cela pouvait-il servir?

     

    Un peu plus loin sur  l’échelle du temps, Paquin mentionne une crise économique vers les années 70. Le mot d’ordre à l’époque des gouvernements  était devenu :  « couper ».  Couper où?  Dans les mesures sociales et publiques pour être plus compétitif  au niveau mondial, pensait-on.  On voulait être mieux positionné pour jouer sur ce nouveau  terrain économique car  les règles du jeu changeaient.  Après les coupures, l’État-providence  se voit investir   dans les mesures sociales et publiques pour se dégager d’une crise économique ou d’un ralentissement.  On a vu ce scénario se répéter à  quelques reprises depuis les années 70.  A chaque fois, les gouvernements  ont injecté des argents dans ces  domaines.  

     

     

     

    Paquin dit dans le texte, douter que la mondialisation soit la seule raison pour justifier la pertinence des coupures dans les mesures sociales et publiques en ajoutant  qu’il serait même exagéré de le prétendre.  A la page 51 du chapitre deux du volume, Paquin fait même une révélation importante. L’auteur dit que la théorie interventionniste prétend que « les pays ayant une taxation élevée, de forts taux de syndicalisation…et un état interventionniste s’en tireraient mieux »  dans un contexte de mondialisation. Les déclinsites prétendent le contraire sur ce point.  Pour appuyer ses propos, Paquin fait référence à de très nombreux auteurs qui vont dans ce sens et qui sont énumérés à la fin de son chapitre .  Pour reprendre presque textuellement les propos de Paquin à la page 59 , il aurait autant de dépenses sociales et publiques en 2012 qu’ en 1960. 

     

    Finalement, à la page 52 du chapitre, Paquin nous explique à quoi servent les mesures sociales et les dépenses publiques. «  Les dépenses … sur le PIB sont plus élevés ….parce qu’elles servent à réduire les risques contre les chocs » externes  de la mondialisation et que « la mondialisation favoriserait la mise en place de la social démocratie » en retour. Pour illustrer cela, Paquin  explique que dans le pays où on retrouve l’État-providence, on y retrouverait également de bons emplois qui permettraient d’aller chercher des taxes pour générer des surplus monétaires qui eux, à leur tour, permettraient de faire des transactions commerciales au niveau international  tout en se garantissant une certaine sécurité car des surplus monétaires ayant  été dégagés(un genre de coussin financier).  Depuis les années 60,  comme le marché financier a changé, il est devenu plus grand et plus ouvert, on assiste à l’émergence  de nouveaux produits financiers.  Durant les années 70-80, il est désormais  possible d’ investir partout sur la planète.

     

    En conclusion, fort de statiques mondiales et de graphiques présentés dans le chapitre, dont je vous ai fait grâce, et des nombreux auteurs cités en annexe du chapitre qui supportent la théorie interventionniste, l’auteur rétorque aux déclinistes que les pays interventionnistes au final, ne seraient pas moins compétitifs et n’auraient pas non plus moins d’exportation à cause des taxations sur leurs produits.  L’État-providence de ces pays ne ferait pas non plus un obstacle à leur présence sur les marchés internationaux tout en s’y positionnant assez bien financièrement .  Ces pays interventionnistes  seraient même d’assez bons  joueurs  sur la scène mondiale.  Leur santé financière serait même assez bonne pour  permettre  de continuer d’offrir une bonne qualité de vie à leurs habitants par de nombreuses mesures sociales et  des dépenses publiques. Paquin prétend même que ce scénario n’aurait pas changé en quantité durant la période de 1960 à 2012.  Ce résumé, sans prétention,  a tenté de vulgariser, de résumer et de condenser des notions complexes du chapitre deux qui sert d’assise au volume social-démocratie 2.0 .

    Sylvie Croteau

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  • Résumé chapitre 8 Social-démocratie 2.0 – Stéphane Paquin et Luc Godbout

    La fiscalité est une science bien complexe qui peut parfois sembler lointaine, mais qui a pourtant d’importantes implications sur le modèle de société que nous choisissons de nous donner... qu’il soit social-démocrate ou non. Dans le huitième chapitre, Stéphane Paquin (professeur de l’ENAP spécialisé en économie politique) et le célèbre économiste Luc Godbout ont choisi de s’intéresser au cas du Danemark.

     

    Leur objectif est de comprendre comment relever les défis posés par les déséquilibres fiscaux de l’État moderne et la réalité de la mondialisation. Ils soulèvent ainsi la question suivante : « peut-on favoriser la croissance économique et une hausse des revenus de l’État sans démanteler l’État social ni créer une augmentation très importante des inégalités ? ». Dès le début du chapitre (p. 189-195) Paquin et Godbout affirment que le Danemark est un exemple pour relever ce défi. Ils louangent les résultats du Danemark dans la réalisation d’une réforme fondée d’abord sur ce qui est appelé le « Triangle d’or » du succès de l’économie danoise et ensuite sur une TVA sociale (importante taxe à la consommation) pour financer l’État social-démocrate. Il semblerait qu’elle ait réussi à redonner au Danemark une prospérité mise en danger vers le début des années 1990 (réduction de la dette, surplus budgétaires, balance commerciale positive, augmentation de la productivité et du taux d’emploi). Bref, comme le concluent les auteurs « Le Danemark est devenu un pays efficace économiquement et juste socialement » (p. 211).

     

    Le Danemark a cherché à développer un marché de l’emploi dynamique et flexible en enlevant pratiquement toutes règlementations et les charges à l’emploi pour les entreprises dans le but d’augmenter ainsi leur compétitivité et leur profitabilité (p. 196, 203). Pour y parvenir, l’État danois a misé sur ce qu’on appelle le « Triangle d’or » qui repose ainsi sur trois piliers : 1- une protection sociale très généreuse permettant de réduire les inégalités et d’avoir une population disposant d’une forte employabilité; 2- une politique active de l’emploi pour replacer rapidement ou former davantage ceux qui perdent leur emploi; 3- un système de « flexisécurité » donnant une grande marge de manœuvre aux entreprises sans (trop) nuire aux travailleurs. C’est sur ce dernier point qu’il convient de porter un peu plus notre attention puisque c’est celui-ci qui est au coeur de la réforme présentée par les auteurs (p. 190). La « flexisécurité » repose elle aussi sur trois bases : 1- la dérèglementation de l’emploi (ex. : pas de salaire minimum); 2- La prise en charge des travailleurs par l’État en fonction du principe que la flexibilité de l’emploi est de l’intérêt du pays et qu’il est de la responsabilité de tous d’éviter qu’un chômeur tombe dans la spirale de la pauvreté; et 3- une politique de replacement laissant peu de choix aux chômeurs d’accepter les emplois offerts (p. 197-198). Comme son nom l’indique, la « flexisécurité » offre aux employeurs une grande flexibilité leur permettant de rester compétitifs dans une économie mondialisée tout en accordant une sécurité aux individus que sont les travailleurs. 

     

    Contrairement à de nombreux pays au tournant des années 1990, le Danemark n’a pas réduit ses dépenses publiques (p. 199). Il a plutôt continué de prendre en charge les populations à risque et d’offrir une assurance emploi généreuse. Toutefois, toutes ces mesures coûtent cher et le choix de limiter les revenus venant des entreprises (les impôts sur les bénéfices des entreprises comptent pour seulement 6% du budget de l’État) a fait en sorte de reporter le fardeau fiscal sur la population. C’est ainsi qu’il a été choisi d’introduire une TVA sociale (taxe à la consommation de 25% !) pour financer les programmes sociaux nécessaires à la prospérité collective. Cette taxe compte peu d’exonérations (ex. : les aliments sont taxés) (p. 202). En fait, il semblerait que d’une manière pragmatique, le Danemark se soit adapté aux demandes, traditionnellement de droite, de libéralisation du marché du travail tout en conservant un État social-démocrate très présent.

     

    Selon les auteurs, cette approche compte de nombreux avantages autres que ceux concernant le dynamisme du marché du travail. D’abord, il s’agit d’une réforme qui permet à l’économie danoise de se développer presque par protectionnisme tout en se tournant vers l’exportation et en s’inscrivant dans les cades de l’OMC. En effet, un produit fabriqué en Chine ou au Danemark apportera pratiquement autant de revenus à l’État danois, mais l’entreprise danoise profitera de la grande employabilité de la main d’œuvre sans compter une diminution importante des coûts de transport pour le marché européen. Aussi, les entreprises danoises sont avantagées par rapport aux autres entreprises de l’Occident qui doivent assumer des charges sociales plus importantes (p. 204). La TVA sociale et la « flexisécurité » agissent ainsi en tant que mesures antidélocalisation (p. 206). Aussi, l’utilisation de la taxe à la consommation permet d’enlever une part du fardeau fiscal de la population active et du marché du travail puisque tous paient une part en fonction de leur consommation (retraités et autres membres de la population statistiquement inactive) (p. 210). Ensuite, il est impossible (ou difficile) d’échapper à la taxe à la consommation si l’on compare avec l’impôt (évasion fiscale, diverses déductions, gains en capital). Les mesures sociales permettant de maintenir un bon taux d’emploi assurent une prospérité qui est dans les faits assez bien distribuée. D’ailleurs, malgré le fait que la taxe à la consommation puisse sembler être une mesure de prélèvement fiscal régressive, les auteurs démontrent contre toute attente qu’il existe une corrélation entre les pays où les taxes sont les plus élevés et ceux où l’égalité des revenus est la plus grande (p. 209). Cette corrélation n’est peut-être que circonstancielle et il n’est pas dit qu’un haut niveau de taxation évite les inégalités sociales, mais elle prouve que ce n’est pas incompatible.   

     

    Finalement, les auteurs nous mettent en garde contre les potentiels effets négatifs d’une TVA sociale et surtout d’une instauration trop rapide : baisse du pouvoir d’achat des citoyens, augmentation de la contrebande (p. 208). Ils évoquent aussi le fait que les marges de manœuvre dégagées par les entreprises ne soient pas utilisées afin de rendre l’entreprise plus compétitive, mais seulement pour accroitre les profits (p. 208). Cela n’empêche pas que les principaux effets négatifs concernent l’aspect politique, voire électoral, de l’instauration d’une telle taxe. Les taxes sont impopulaires certes, mais elles sont nécessaires à la prospérité collective comme nous le montre l’exemple danois. Aurons-nous au Québec le courage politique, mais surtout civique, de définir une stratégie collective à la manière des danois ? L’instauration d’une TVA sociale semble être un modèle qui a répondus aux problèmes danois qui ressemblait beaucoup aux problèmes actuels du Québec, mais il existe d’autres manières de faire. Pourrons-nous faire preuve d’assez de pragmatisme pour tenir un vrai débat collectif fondé sur des données scientifiques (sans pour autant éluder le clivage gauche/droite) et définir ce que sera le modèle québécois au 21e siècle ? Nous ne pouvons que l’espérer.

     

    Jean-François Sabourin

  • Résumé Chapitre 6 de Social-démocratie 2.0 – Les compétences civiques scandinaves – Henri Milner

    Lorsqu’il est question des pays scandinaves et de leur modèle de société, on entend souvent dire que la culture étant différente, il n’est pas possible de le transposer au Québec. Le Québec est en Amérique et les Scandinaves (au contraire des Québécois…) sont très disciplinés! Dans le chapitre six (6) de Social-démocratie 2.0,  Henry Milner, professeur de sciences politiques à l’Université de Montréal et spécialiste de la Scandinavie (p. 139), cherche à saisir ce qui fait la particularité culturelle nordique. Dès le début du chapitre, il pose qu’il est vrai que les pays nordiques peuvent compter sur des compétences civiques plus élevées qu’ailleurs en Occident (p. 139, 141). C’est ainsi par ce facteur que l’auteur tentera d’expliquer la différence entre les cultures québécoise et scandinave. Toutefois, pour Milner, il est évident que la compétence civique peut s’acquérir et que les Québécois ne sont pas condamnés à la médiocrité civile contrairement à ce que pourrait laisser entendre la généralisation énoncée plus haut.

     

    Mais qu’entend-on justement par compétences civiques? Milner propose une définition : « capacité des citoyens à comprendre la réalité politique ainsi qu’à identifier les alternatives en matière de partis et de politiques publiques proposées ». Il s’agit en fait de la capacité intellectuelle du citoyen d’être engagé dans les affaires de la Cité. Pour l’auteur, « les compétences civiques s’acquièrent donc par la redistribution matérielle et surtout intellectuelle » (p. 141). L’acquisition et le développement de celles-ci passent principalement par l’éducation des adultes, les cercles de lecture, le soutien aux médias publics ainsi que les librairies populaires (p. 141). L’auteur affirme qu’un bon niveau de compétence civique amène une participation politique et électorale plus importante et favorise la capacité des milieux défavorisés à se représenter eux-mêmes (p. 141).

     

    Après cette brève introduction conceptuelle, l’auteur aborde la question des liens entre la redistribution matérielle et intellectuelle. En fait, l’auteur démontre statistiquement qu’il existe un lien important entre l’équité matérielle et intellectuelle (p. 141-143). En cette matière, les pays scandinaves sont des modèles à suivre (moins d’écart entre les plus et moins éduqués pour la compréhension de la lecture (p. 142), dans la compréhension des institutions européennes (p. 143) et dans les tests de connaissances générales). Bien qu’il semble certain qu’il existe une relation vertueuse entre équité matérielle et intellectuelle (p. 141-142), l’auteur insiste principalement sur un côté de la relation : « Les États les plus développés font donc davantage d’efforts dans le but de transmettre de l’information aux classes les plus modestes, qui militent à leur tour en faveur de politiques sociales plus développées et plus susceptibles de redistribuer la richesse » (p. 143). L’auteur pose que l’acquisition de compétences civiques (redistribution intellectuelle) vient nécessairement avant la redistribution matérielle. Il ne semble pas s’appuyer sur une étude lui permettant de justifier que la relation ne s’effectue pas d’abord à sens inverse. Au-delà de cet accroc méthodologique mineur dans le lien de causalité dû au fait de poser un moment initial dans la relation, l’auteur réussit à démontrer hors de tout doute que des citoyens plus informés font de meilleurs choix sociétaux et mènent à des sociétés plus égalitaires (p. 145).

     

    Dans les pages suivantes (p. 146-151), Henry Milner entreprend de décrire brièvement une multitude de mesures qui permettent d’ « atteindre les compétences civiques ». Encore une fois, ses démonstrations s’appuient sur des données quantitatives. Ainsi, il avancera que le soutien aux journaux et leur circulation ainsi que l’éducation permanente favorisent le développement de compétences intellectuelles nécessaire à la citoyenneté (p. 146). Ensuite, Milner affirme que les systèmes politiques nordiques (fondés sur la construction de consensus politiques dans le cadre d’élections proportionnelles) favorisent en soi le développement des compétences civiques (p. 147). En effet, dans les pays qui choisissent ce mode de scrutin, les connaissances du monde politique sont moins liées au niveau d’éducation (p. 147). Aussi, les Scandinaves sont bien plus nombreux que les autres à suivre la politique et les actualités sur les médias sociaux (p. 148). Finalement, l’auteur évoque l’expérience norvégienne du minitinget, une simulation parlementaire à laquelle tous les élèves norvégiens doivent se soumettre. Elle permet à tous les citoyens de se familiariser avec les processus politiques (p. 150-151). À la lumière des preuves statistiques avancées par Milner, il est indéniable que l’obligation de suivre des cours (plus ou moins formel) d’éducation civique au niveau secondaire ou collégial contribue au développement des compétences civiques.        

     

    Après avoir fait un bref portrait des bonnes pratiques nordiques, l’auteur aborde sans ménagement la situation problématique du Québec et du Canada. D’abord, il s’attaque à la question de la participation électorale qui est pour lui symptomatique d’un manque de compétences civiques sans en être la cause (p. 151-152). En fait, pour l’auteur, le problème le plus important du Canada et particulièrement du Québec est la littératie. Il est bien connu, qu’au Québec, environ la moitié de la population est considérée comme analphabète fonctionnelle. Au Canada, 75% de la population n’ayant pas de diplôme d’études secondaires entre dans cette catégorie (p. 153). Considérant le problème du taux de diplomation particulièrement important au Québec (il est en queue de peloton au Canada) (p. 155), cela pose un problème de redistribution intellectuelle important. Sur ce point, la seule source de réconfort concerne le fait que les jeunes générations commencent à rattraper le retard du Québec dans la fédération en éducation secondaire et en littératie en se rapprochant de la moyenne canadienne.

     

    L’auteur conclut le chapitre en rappelant que le développement des compétences civiques devrait être une priorité pour une société souscrivant à un idéal social-démocrate : « Le Québec se targue d’être une société plus solidaire que celle de ses voisins en Amérique du Nord. Or, moins les citoyens s’intéressent aux affaires publiques et à la politique, plus l’État s’affaiblit au profit des autres pouvoirs au sein de la société » (p. 155). Henry Milner propose ainsi de « donner la priorité à la promotion des compétences générales, surtout chez les marginaux, notamment les garçons issus de milieux défavorisés » (p. 156). Il recommande aussi de développer davantage les cours consacrés au développement des compétences civiles à l’école en s’inspirant entre autres du modèle norvégien du minitinget. Finalement, il suggère que l’État soutienne activement l’éducation permanente sous toutes ses formes (des cours d’éducation aux adultes jusqu’aux subventions pour les plus petits journaux). La posture théorique adoptée par l’auteur sous-entend que si l’on appliquait les mêmes mesures qu’en Scandinavie, on pourrait raisonnablement s’attendre aux mêmes résultats. Cela prête à rêver et rappelle qu’une culture politique et sociale est évolutive, qu’il faut l’entretenir, mais qu’on peut aussi activement la développer.

     

     

    Jean-François Sabourin

  • ENP-7505 Été 2015_Résumé du chapitre 7 du livre Social-démocratie 2.0 Le Québec comparé aux pays scandinaves

    Renouveler la fiscalité québécoise. 

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  • Résumé du chapitre 3 du livre Social-démocratie 2.0 : le Québec comparé aux pays scandinaves

    (Résumé rédigé par Chantale Lapointe)

     

    Introduction

    Des réformes seront requises au Québec afin que les citoyens de cette société égalitaire puissent conserver leurs acquis.  Or, la Suède, la Finlande et le Danemark se sont trouvés dans une situation semblable dans le passé et ont connu beaucoup de succès en apportant des modifications à leur système.  En se basant sur des indicateurs économiques et sociaux, où se situe le Québec par rapport à ces pays?  Comment expliquer les différences entre le Québec et ces derniers?  Voilà les thèmes abordés par Stéphane Paquin, Luc Godbout, Pier-Luc Lévesque et Jean-Patrick Brady dans le présent chapitre.

    I.  Où se situe le Québec par rapport à la Suède, à la Finlande et au Danemark?

    Tout d’abord, il y a lieu de situer le Québec par rapport aux trois pays scandinaves.  Pour ce faire, trois indicateurs sont utilisés.

    1.      La croissance réelle du PIB par habitant au Québec

    Afin d’évaluer la croissance économique du Québec et des pays scandinaves, l’évolution du produit intérieur brut (PIB) réel par habitant entre 1989 et 2011 a été étudiée.  On note que les quatre pays ont connu une croissance, bien que celles de la Suède (41,9%) et de la Finlande  (38,5%) étaient supérieures à celles du Québec (30,9%) et du Danemark (29,7%).

    2.      Le marché du travail et le taux d’activité

    Les statistiques révèlent que, en 1992, le taux de la population âgée de 15 à 64 ans ayant un emploi au Danemark, en Suède, en Finlande et au Québec était respectivement d’environ 82%, 79%, 73% et 71%.  En 2009, ces taux étaient d’environ 80%, 79%, 75% et 78% respectivement.  Le Québec regagne notamment du terrain sur la Scandinavie grâce à la hausse du taux d’emploi chez les femmes, qui était bien inférieur à celui des pays scandinaves au début des années 1990 mais qui est venu le rejoindre en 2010.  De plus, dans la première moitié des années 1990, une baisse du taux d’emploi féminin a été notée en Scandinavie.

    3.      Les inégalités

    Les inégalités dans les quatre nations ont été étudiées en utilisant le coefficient de Gini, un coefficient variant de zéro (pays parfaitement égalitaire) à un (pays parfaitement inégalitaire) où, en réalité, après impôts et transferts, un pays fort inégalitaire se situe à environ 0.6 et un pays fort égalitaire, à environ 0.25.  À la fin des années 2000, bien que le coefficient du Québec avant impôts et transferts fasse bonne figure par rapport aux pays scandinaves (0.449 au Québec contre une moyenne de 0.435 du côté scandinave), la Scandinavie fait mieux après impôts et transferts (0.303 pour le Québec contre une moyenne de 0.255 pour les pays scandinaves).  La Scandinavie assure donc une meilleure redistribution des revenus.

    II.  Comment expliquer les différences?

    Comment expliquer les écarts de performance économique et d’inégalité des revenus entre les pays scandinaves et le Québec?  Afin de répondre à cette question, six facteurs sont analysés.

    1. L’éducation

    Contrairement à une idée populaire, il n’a pas été démontré que le haut niveau d’éducation des Scandinaves explique les écarts notés entre le Québec et la Scandinavie.  Il est vrai que le financement de la recherche et du développement par rapport au PIB est supérieur dans les pays scandinaves et que la proportion des investissements provenant du privé y est plus importante.  Toutefois, il est tout aussi vrai que, en 2008, le taux des personnes âgées de 25 à 64 ans détenant un diplôme universitaire était sensiblement le même dans les quatre nations, variant entre 20% et 25%.  Aussi, bien qu’il soit difficile de déterminer si la qualité de l’enseignement universitaire est supérieure en Scandinavie, force est de constater que les étudiants du Québec âgés de 15 ans font bonne figure par rapport aux Scandinaves dans les tests du Programme international pour le suivi des acquis des élèves de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

    2. Le travail et la productivité

    Bien que les quatre nations travaillent sensiblement le même nombre d’heures par année, on constate que le PIB par heure travaillée est beaucoup plus élevé en Scandinavie (entre 47.9$US et 51.3$US en Scandinavie contre 42.5$US au Québec).  La productivité au Québec est donc moindre qu’en Scandinavie.  De plus, le nombre élevé de brevets déposés par la Suède et la Finlande témoigne du caractère innovateur de ces pays, un aspect que pourrait améliorer le Québec.

    3.      Les exportations

    On constate que le solde commercial des pays scandinaves a pratiquement toujours été positif entre 1990 et 2010 (seule la Finlande a connu deux années légèrement déficitaires).  Or, sur cette même période, le Québec a pour sa part connu une majorité d’années déficitaires.  La dépendance du Québec au pétrole a un impact considérable sur les importations du Québec alors que l’exportation aux États-Unis se montre ardue.  Le Québec doit trouver moyen de rendre ce solde positif.

    4.      L’équilibre budgétaire

    En 1993, les déficits budgétaires de la Suède, de la Finlande et du Canada en fonction de leur PIB étaient de 11.2%, 8.3% et 8.6%.  Entre 1997 et 2008, le solde financier moyen était de +1.1%, +3.3% et +1.0% respectivement, celui du Danemark étant de +2.0%.  Bien que le Canada ait amélioré ses finances publiques, les pays scandinaves ont fait preuve d’une plus grande rigueur budgétaire et la réforme au sein de leur État a été plus importante qu’au Canada.

    5.      La gestion de la dette

    À titre indicatif, en 2009, la dette des pays scandinaves en fonction de leur PIB se situait entre 51% et 52%, alors que celle du Canada était d’environ 84%.  La moyenne des pays de l’OCDE était de 92.5%.  Pour ce qui est du Québec, bien que plus difficile à évaluer étant donné qu’il ne s’agit pas d’un pays souverain et que les données ne figurent donc pas parmi celles de l’OCDE, il est évalué qu’elle se situait alors entre 85% et 94%. Un résultat bien au-delà de ceux des pays scandinaves.

    6.      Les dépenses publiques et la taille de l’État

    Entre 1990 et 2005, les dépenses publiques des trois pays scandinaves en fonction de leur PIB ont diminué de 19%, 21% et 25%, contre 16% pour le Canada.  Dans les pays scandinaves, cette réduction est surtout liée à une baisse des effectifs dans le secteur public.  La déréglementation des marchés publics, la sous-traitance au privé et la concurrence entre des filiales du public avec le privé sont autant de stratégies ayant été utilisées pour réduire les dépenses publiques et la taille de l’État.

    Conclusion

    Le Québec a tout intérêt à étudier les réformes ayant pris place dans les pays scandinaves, qui constituent des exemples en ce qui concerne la croissance économique et la redistribution des richesses.  De plus, ces États font preuve de grande transparence et veillent à lutter contre la corruption.  La confiance élevée des Scandinaves envers leur État se traduit souvent par une meilleure acceptation des réformes et des mesures prises par ce dernier (ex. : hausse de taxes) comparativement au Québec, où la perception qu’ont les Québécois de leur gouvernement n’a rien de reluisant.

     

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    PAQUIN, Stéphane et Pier-Luc LÉVESQUE (2014).  Social-démocratie 2.0 : le Québec comparé aux pays scandinaves, Presses de l’Université de Montréal, pages 75-96, ISBN (papier) 978-2-7606-3398-8, ISBN (PDF) 978-2-7606-3399-5, ISBN (EPUB) 978-2-7606-3400-8.

  • Résumé (2 de 2) de la préface du livre Social-démocratie 2.0 : le Québec comparé aux pays scandinaves

    (Résumé rédigé par Chantale Lapointe)

     

    Dans la préface rédigée par Pierre Fortin, on observe plusieurs similarités entre le Québec et les pays Scandinaves : la noirceur et le froid en période hivernale, certes, mais aussi des ancêtres communs, des populations de tailles comparables et une approche égalitaire en matière de gestion publique, pour ne nommer que celles-là.  Mais quelles sont les ressemblances et les différences entre le Québec et trois des pays scandinaves (la Suède, le Danemark et la Finlande) en ce qui a trait à la gestion publique?  Quelles leçons peut tirer le Québec de ces pays socio-démocrates?  Afin de répondre à ces questions, une quinzaine d’auteurs ont mis la main à la pâte pour rédiger les seize chapitres du livre Social-démocratie 2.0 : le Québec comparé aux pays scandinaves.

    Le chapitre 1 s’attarde sur le modèle social-démocrate que l’on retrouve en Scandinavie, les principaux engagements à sa base et les impressionnantes retombées qu’il a connues, notamment en ce qui concerne la croissance économique, la justice sociale et l’efficacité dans le secteur public.  Le chapitre 2 vient ajouter une composante au modèle : la mondialisation.  On démontre que, contrairement à une idée répandue, le modèle social-démocrate peut très bien survivre à ce phénomène, notamment grâce à la variation du taux de change et à la bonne gestion des risques économiques et sociaux.

    Le chapitre 3 traite des différences et des similitudes entre les trois pays scandinaves et le Québec.  À l’aide d’indicateurs (croissance économique, emploi et inégalité du revenu), on situe d’abord le Québec par rapport aux pays scandinaves.  Ensuite, on discute de certaines différences pour tenter de les expliquer (ex. : éducation, productivité, exportations, finances publiques).

    Deux chapitres apportent quant à eux une composante historique au modèle social-démocrate.  En effet, le chapitre 4 se concentre sur les fondements historiques du modèle suédois et l’influence qu’a eue le Parti social-démocrate de la Suède, qui a dirigé le pays de 1932 à 1976, sur ce modèle.  Le chapitre 5 se penche sur la concertation syndicat-patronat-État et sur un « […] modèle de négociation […] basé sur les hausses de salaire dans le secteur compétitif exposé à concurrence internationale.» (Paquin et Lévesque, 2014, p. 9)  On mentionne que les diverses parties impliquées dans les négociations se montrent fort sensibles aux conséquences macroéconomiques de leurs décisions, une attitude que le secteur public québécois aurait intérêt à adopter.

    Trois chapitres traitent d’aspects politiques.  Le chapitre 6 porte sur le développement des compétences civiques, un phénomène important en Scandinavie et peu présent au Québec.  Ce développement est notamment possible grâce à l’éducation citoyenne, les cercles littéraires, les médias et les librairies populaires.  Le chapitre 14 s’attarde sur les femmes et la représentation parlementaire, plus importante en Scandinavie qu’au Québec.  Les principales raisons expliquant cette différence reposent sur le fait que les femmes scandinaves détiennent le droit de vote depuis plus longtemps que les Québécoises et qu’elles seraient avantagées par le mode de scrutin proportionnel ainsi que par la présence de mouvements et de partis féministes.  Le chapitre 16 discute de l’impact de la montée des appuis aux mouvements et partis d’extrême droite, une réalité à laquelle doit faire face la social-démocratie en Scandinavie.

    Le chapitre 7 avance que le Québec pourrait s’inspirer de la Scandinavie pour réformer sa fiscalité.  En Scandinavie, « on ne cherche pas à jouer à Robin des bois – prendre aux riches pour donner aux pauvres.  On redistribue plutôt la richesse en égalisant l’accès des classes sociales aux services publics. »  (Paquin et Lévesque, 2014, p. 10-11)  Pour y parvenir, on fait notamment appel à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sociale.  Dans le chapitre 8, il est d’ailleurs question de la TVA au Danemark, où les taxes à la consommation élevées viennent pratiquement complètement remplacer les cotisations sociales.

    Le chapitre 9 se penche sur la gouvernance pétrolière au Québec et en Norvège.  On y mentionne que l’État norvégien a initialement fait appel à des compagnies privées pour exploiter des gisements de la mer du Nord, mais qu’il a ensuite pris la relève.  Une part importante des revenus issus de cette ressource sont investis à l’étranger afin de protéger le marché manufacturier d’une devise trop forte, mais, aussi, pour léguer une partie des revenus aux générations à venir.

    Deux chapitres s’attardent sur la solidarité sociale.  Le chapitre 10 porte sur les systèmes de retraite québécois et suédois.  En effet, en Suède, on note un plus haut taux de cotisation au régime de retraite public qu’au Québec, soit 18,4% depuis 1994 contre un taux attendu de 10,8% en 2017 au Québec.  Le taux de remplacement du salaire des citoyens y est également plus important : 60%, contre un taux de 25% au Québec.  Toutefois, contrairement à la Suède, on trouve au Québec de nombreux régimes de retraite d’employeurs.  Malheureusement, une minorité de travailleurs en bénéficient.  Le chapitre 15 discute quant à lui de la lutte contre la pauvreté au Québec.  On y affirme qu’entre le début des années 1990 et le milieu des années 2000, le taux de pauvreté des familles québécoises monoparentales et biparentales a diminué. Toutefois, alors que le taux des familles biparentales avait rejoint les taux scandinaves (environ 2.5%), celui des familles monoparentales était de 25%, un taux beaucoup plus élevé que le taux moyen des pays scandinaves (moins de 10%).

    Enfin, trois chapitres sont consacrés au système d’éducation.  Le chapitre 11 précise que sept universités scandinaves se taillent une place parmi les 100 premières dans un classement international émis par l’université Jiao Tong de Shanghai, contre une seule au Québec (McGill).  Les universités scandinaves se démarquent notamment en recherche, sont souvent dotées d’une vocation internationale prononcée et comportent habituellement de nombreux établissements spécialisés.  Le chapitre 12 traite de la réforme du modèle universitaire suédois dans les années 1990, dont le contrôle étatique a fait place à une supervision et à une reddition de compte basée sur des contrats de performance.  Le chapitre 13 se concentre sur les excellents résultats obtenus par les Québécois et les Finlandais de 15 ans en mathématiques et en lecture lorsqu’évalués en 2012 dans le cadre de l’enquête du Programme international pour le suivi des acquis des élèves de l’Organisation de coopération et de développement économique.  On suggère que le Québec aurait intérêt à s’inspirer de la Finlande et à mettre sur pied une Commission externe indépendante responsable de l’éducation au primaire et au secondaire, éloignant ainsi l’éducation du politique.

    En conclusion, le Québec peut tirer de belles leçons des pays scandinaves et de leur approche sociale-démocrate.  Pourquoi ne pas s’inspirer de ces peuples pragmatiques qui considèrent que le bien commun est la responsabilité de chacun, d’autant plus qu’ils connaissent du succès, tant au niveau social qu’économique?

     

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    PAQUIN, Stéphane et Pier-Luc LÉVESQUE (2014).  Social-démocratie 2.0 : le Québec comparé aux pays scandinaves, Presses de l’Université de Montréal, pages 7-14, ISBN (papier) 978-2-7606-3398-8, ISBN (PDF) 978-2-7606-3399-5, ISBN (EPUB) 978-2-7606-3400-8.

  • Résumé (1 de 2) d'environ 20 lignes de la préface du livre Social-démocratie 2.0 : le Québec comparé aux pays scandinaves

    (Résumé rédigé par Chantale Lapointe)

     

    Sur les plans économique et social, où se situe le Québec par rapport aux pays scandinaves?  Quelles sont les ressemblances et les différences entre la province canadienne et ces derniers en ce qui a trait à la gestion publique?  Quelles leçons peut tirer le Québec de ces pays socio-démocrates dont la croissance économique, la justice sociale et l’efficacité de la gestion publique font l’envie de plusieurs?  Afin de répondre à ces questions, une quinzaine d’auteurs ont mis la main à la pâte pour rédiger le livre Social-démocratie 2.0 : le Québec comparé aux pays scandinaves.

    Cette œuvre traite notamment du modèle social-démocrate, de son fondement historique et de l’impact de la mondialisation sur celui-ci.  Divers aspects de nature politique sont abordés, comme les compétences civiques des Scandinaves, la représentation parlementaire des femmes et l’appui pour les partis de l’extrême droite.  Aussi, des comparaisons entre le Québec et des pays scandinaves en ce qui a trait à la fiscalité, à la solidarité sociale (régimes de retraite et pauvreté) et au système d’éducation sont présentées.

    Le Québec peut-il s’inspirer des peuples scandinaves, ces peuples pragmatiques qui considèrent que le bien commun est la responsabilité de chacun?  Considérant les exploits réalisés par ces États et la confiance qu’ont les Scandinaves en leur gouvernement, poser la question est y répondre.  Les réformes réalisées avec brio en Scandinavie représenteraient-elles une forme d’espoir pour un Québec un peu mal en point?

     

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    PAQUIN, Stéphane et Pier-Luc LÉVESQUE (2014).  Social-démocratie 2.0 : le Québec comparé aux pays scandinaves, Presses de l’Université de Montréal, pages 7-14, ISBN (papier) 978-2-7606-3398-8, ISBN (PDF) 978-2-7606-3399-5, ISBN (EPUB) 978-2-7606-3400-8.

  • Résumé de l’introduction du livre Social-démocratie 2.0, le Québec comparé au pays scandinaves

    Le Québec, terre sociale-démocrate en Amérique du Nord, ressemble beaucoup aux pays scandinaves par ses nombreuses politiques sociales, sa main-d’œuvre syndiquée et son niveau de taxation élevé. Cependant, alors que les pays comme le Canada et les États-Unis prenaient le virage néolibéralisme dans les années 1980 pour tenter de répondre à la faible croissance économique, les pays scandinaves, dans la même situation, ont fait le pari de la sociale-démocratie. Leur réforme a été d’une importance capitale : ils ont réussi, mieux que les pays néolibéraux, à maintenir une bonne croissance économique.   

     

    Les résumés de chapitres que nous vous présentons sont issus du livre intitulé Social-démocratie 2.0, paru aux Presses de l’université de Montréal en 2014, sous la direction de Stéphane Paquin et Pier-Luc Lévesque. Cet ouvrage de comparaison entre le Québec et les pays scandinaves a réuni les plus grands spécialistes des deux côtés de l’océan sur des thématiques spécifiques pour cerner où se situe le Québec par rapport à ces pays.

     

    Pour mieux comprendre la démarche des auteurs, il est important de situer ce qu’est la Scandinavie. La péninsule de la Scandinavie englobe la Norvège et la Suède. Dans le langage populaire, on intègre aussi la Finlande, qui partage la frontière avec la Russie, le Danemark plus au sud et les îles d’Island et du Groenland à l’ouest. Les auteurs du livre vont généralement comparer le Québec avec la Finlande, le Danemark et la Suède. La Norvège ne fera pas partie de l’exercice de comparaison parce que la part des revenus des ressources naturelles sur son PIB  est trop élevée, ce qui fausserait les données. Plus précisément, la portion de la Norvège atteint 30% alors que le Canada a en moyenne 11,5%,  le Québec 6,4%,  contre 4,3% pour la Suède, 4,5% pour la Finlande et 6,4% pour le Danemark. L’Islande est aussi exclue de la démarche, car sa population peu élevée (320 000) correspond à la région de l’Estrie, ce qui la rend sans véritable intérêt.

     

    Portrait socio-économique

     

    La Suède, le Danemark et la Finlande possèdent la même tradition religieuse, le luthérianisme (théologie fondée à partir des écrits et des pensées de Martin Luther, qui est une branche du protestantisme, qui est lui-même une branche du christianisme). Ces trois pays ont une culture qui s’appuie  sur des liens anciens et nombreux. Ils sont égalitaires, homogènes et possèdent des institutions politiques stables et comparables malgré le fait que la Suède et le Danemark soient des monarchies, et que la Finlande, une république. Ces pays sont qualifiés de néocorporatismes (qui s’appuient sur des groupes de pression dominants – syndicats, ONG,…) et sont une référence en matière de social-démocratie. De plus, ils ont un taux de syndicalisation parmi les plus élevés dans les pays de l’OCDE, même si on enregistre une baisse depuis 10 ans. En comparaison, la moyenne des pays de l’OCDE est de 17% alors que les trois pays scandinaves atteignent presque les 70%. Au Canada, ce taux tourne autour de 30%, au Québec 40% alors qu’aux États-Unis il s’élève à 11%. De plus, les pays scandinaves possèdent des dépenses publiques et sociales et des niveaux de taxation sur le PIB les plus élevés.

     

    Ces pays scandinaves ont aussi une fiscalité élevée parmi les pays développés, dont le Danemark qui est le pays le plus taxé (en fonction de sa taille et de son économie). En comparaison, selon les données de l’OCDE, les recettes fiscales totales sur le PIB en 2012 était de 48% pour le Danemark, 44 % pour la Suède et la Finlande. En Europe, la France (45%), la Belgique (45%), l’Italie (44%), l’Autriche (43%) et la Norvège (42%) se rapprochent de la fourchette scandinave. Quant au Canada, les recettes fiscales totales représentent 31%, tandis qu’au Québec c’est 38% et un maigre 24% aux États-Unis. Il est important de noter ici que ces données ne tiennent pas compte de l’effort financier réel de la population entre autre dans les dépenses de santé. En ajoutant ces dépenses, le ratio varie peu pour les pays scandinaves et le Canada, mais est très marqué aux États-Unis (35%, le même taux qu’au Canada). Au final, il est essentiel de retenir que les recettes fiscales n’incluent pas les dépenses des citoyens qui paient, en sus des taxes et impôts, des services sociaux  qui sont universels dans certains pays et pas dans d’autres. Par exemple, si la part du privé en éducation était calculée, part qui est nulle en Scandinavie, la hausse serait plus importante au Canada et aux États-Unis.

     

    Avec un taux élevé de recettes fiscales dans les pays scandinaves, il est normal que les dépenses publiques sur le PIB soient des plus importantes. En effet, les données de l’OCDE confirment qu’en 2007 et 2009 (avant et après la crise économique de 2008), les dépenses publiques sur le PIB au Danemark représentaient 51% en 2007 et 58% en 2009. En Suède, c’est 50% en 2007 contre 55% en 2009. En Finlande, c’est respectivement 47% et 56%, alors que pour le Canada c’est 39% et 44% et les États-Unis passent de 37% à 42%. Quant à la moyenne des pays de l’OCDE, elle  passe de 41% à 46%.

     

    À leur tour, les dépenses sociales publiques sur le PIB (vieillesse, survie, incapacité, santé, famille, programmes actifs du marché du travail, chômage, logement et autres domaines de politique sociale – Source : définition des dépenses sociales selon L’OCDE) sont évaluées entre 29% et 31% pour les pays scandinave, la France et l’Italie (28%), à 20% pour les États-Unis, 18% pour le Canada et 22% pour la moyenne des pays de l’OCDE. Les pays scandinaves, avec  la France et l’Italie, sont ceux qui contribuent le plus aux dépenses sociales sur le PIB.

     

    Portrait politique

     

    Vers la fin des années 1970 et le début des années 1980, la croissance économique de la majeure partie des pays de L’OCDE était au ralentie, les taux de chômage en hausse avec une inflation élevée. Devant ce constat, plusieurs pays on choisit l’approche néolibéralisme en matière de politiques publiques en tentant de relancer l’économie par des politiques budgétaires expansionnistes.  Or, ces politiques qui jadis avaient donné de bons résultats, ont plutôt cette fois-ci gonflé les déficits et les dettes publiques. Qui plus est, ces pays ne sont pas parvenus à relancer l’économie, mais ont plutôt fait augmenter l’inflation. De plus, ces plans de relance ont souvent créé une hausse des importations, ce qui a eu pour conséquence de créer ou creuser des soldes commerciaux négatifs.

     

    Le discours de l’époque émis par les théoriciens néolibéraux et monétaristes a répandu l’idée tant au niveau de la recherche universitaire que dans l’espace public, que les pays qui taxent beaucoup, qui ont un taux de syndicalisation élevé et qui ont des dépenses publiques importantes sont économiquement moins performantes. Les pays scandinaves ont démontré le contraire en ayant des programmes sociaux très généreux, une main d’œuvre très syndiquée et des dépenses publiques élevées. La hausse de la croissance économique est réelle et elle dépasse les pays néolibéraux comme les États-Unis ou le Canada. En effet, durant  la période de 1981 à 2011, période à laquelle correspond le virage néolibéral (30 ans), la croissance annuelle moyenne du PIB par habitant se situe à 1,94% pour la Finlande, 1,84% pour la Suède et 1,51% pour le Danemark. Ces résultats dépassent ceux du Canada (1,38%), du Québec (1,30%) et même des États-Unis (1,66%).  Ainsi, les pays scandinaves ont réussi à maintenir une bonne croissance économique tout en étant moins inégalitaires que les pays de l’OCDE puisque selon l’indicateur Gini, qui mesure les inégalités de revenus au sein d’un pays, les pays scandinaves obtiennent les plus bas taux. Les auteurs affirment que l’âge d’or du keynésianisme, tire à sa fin, cette école de pensée qui dit que les « marchés laissés à eux-mêmes ne conduisent pas forcément à l'optimum économique ». – Wikipédia.

     

    Dans les années à venir, le Québec devra faire des choix difficiles en raison du vieillissement et des finances publiques. Les chapitres traités dans ce livre permettront d’analyser les enjeux économiques et sociaux du Québec et des pays scandinaves, tout en abordant de nombreux sujets d’importance pour le Québec. Ces  sujets permettront de s’inspirer des réformes issues des meilleurs pays et dicteront des façons de faire pour s’éloigner de la pensée du court terme.

     

    PAQUIN, S.et LÉVESQUE P-L (2014). Social-démocratie 2.0 : Le Québec comparé aux pays scandinaves, Québec, Presses de l’université de Montréal, pages 15 à 20