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La survie de la langue officielle au Québec

Qu’en est il du parlé de la langue française ?
J’écris ce blog à la suite d’un vécu dans un dépanneur au centre ville de Montréal. Pour la petite histoire, un après-midi je rentre dans un dépanneur, je demande des informations aux deux vendeurs concernant un article en m’exprimant en français. Les deux vendeurs me demandent de me reprendre en anglais car ils ne s’expriment que dans cette dernière. L’un d’entre eux continu sur la même lancée et me rétorque que c’est en anglais que tout les clients qui fréquentent son dépanneur s’expriment.

Cette situation peut paraitre anodine pour certains, mais pour moi non, car le Québec sauf si je ne m’abuse, est officiellement une province francophone et la loi 101 l’indique clairement. Mais il est bien d’être réaliste, la situation que j’ai vécue est un cas isolé parmi tant d’autres et traduit combien de fois le poids de la langue française au Canada a baissé depuis le début des années 2000 et se situe sous la barre du 77% ce qui était au paravent maintenu au dessus des 80% pendant le 20e siècle, alors que celui de l’anglais se maintient.

Selon le chercheur Charles Castonguay, cela s’explique en partie par le fait que le nombre de nouveaux immigrants (qui pour la plus part ne parle pas français) augmente chaque année, les anglais ne quittent plus le Québec pour aller dans les autres provinces du Canada et l’on parle davantage l’anglais dans le domaine publique et en particulier au travail. Il y a dans la région de Montréal environ 50.000 personnes qui parle le français à la maison mais qui parlent l’anglais au travail. Édouard Hoyer (2000) dans le rapport de la commission des états-généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec explique aussi le recule du français par le fait que le Québec tienne le record en émigration. Selon lui il y a plus de gens qui sortent que de gens qui entrent. Le Québécois serait donc un peuple en voie de disparation et même l’immigration avec un plafond de 30 000 personnes par an ne peut compenser pour tout ces francophones qui quittent le Québec.

Faut-il s’inquiéter quand même le danger vient de l’intérieur ?

Comme le dit souvent le professeur Rémy Trudel on ne peut en vouloir aux anglophones de parler leur langue car ils sont plus nombreux que nous les francophones et ils ont le droit de défendre leur patrimoine linguistique. De plus le Canada est un pays bilingue. Mais le Québec aussi a le droit de défendre sa langue officielle qui est le français. Le fait même que le Québec dispose d’une télévision et d’une radio ‟nationale” qui diffusent des programmes essentiellement en Français ne devrait même pas fait l’objet de débat car cela est tout à fait légitime qu’on use de tous les moyens pour protéger cette langue que nous partageons avec bon nombres de peuples venus d’ailleurs.

Dans la défense de ce patrimoine linguistique, l’administration publique Québécoise est à saluer car elle joue un rôle exemplaire et est un moteur dans la promotion du français. Comme l’exige la charte de la langue française ses activités reflètent le fait que le français est au Québec la langue officielle et langue commune de la vie publique. L’administration publique n’utilise que le français dans l’affichage. D’autres langues peuvent exceptionnellement être utilisées, par exemple, si la santé ou la sécurité publique l’exigent ou conformément à la réglementation, lorsqu’il s’agit d’un affichage de l’administration publique à caractère touristique ou commerciale.

Contrairement à l’administration publique, le privé au Québec exige le plus souvent la connaissance de l’anglais pour occuper certains postes dans certaines grandes entreprises, cela ne présente pas de danger pour la langue française ; mais il y a danger lorsqu’une entreprise n’exige pas la connaissance du français et engage des anglophones unilingues dans ces postes où ils doivent échanger couramment avec leurs collègues. Ce ci a comme résultat le fait que la langue d’usage interne de l’entreprise devient rapidement l’anglais. Et la même chose se produit aussi dans l’administration publique fédérale. La plus part des services publics fédéraux localisés au Québec ont pour l’un des critères phares de sélection le bilinguisme. Si vous ne vous exprimez qu’en français et que vous ne parlez pas anglais vos chances pour travailler au fédérale sont significativement mince, même si c’est pour intégrer un service localisé dans la province du Québec. Il donc semblerait que la maitrise de l’anglais soit plus payante que celle du français.
Cela m’étonnerait fort que la maitrise du français soit une exigence dans les provinces anglophones, imposée aux personnes qui veulent intégrer l’administration publique fédérale encore moins le privé.
Il faut donc obliger les employeurs à respecter la langue officielle du Québec dans la mesure du possible, et si tel est le cas il devrait avoir plus de gens vivants au Québec qui se francisent que ceux qui ne s’anglicisent.

Il est vrai que plusieurs festivals comme les ‟francofolies” de Montréal sont organisés pour promouvoir la langue et quant bien même la loi 101 existe le français ne cesse de reculer au Québec et encore plus au Canada. Il y a donc urgence en la matière avant que la langue française au Québec n’appartienne seulement qu’au Folklore.
Édouard Hoyer (2000) propose par exemple de laisser tomber les lois anti-anglais qui ne fonctionnent pas très bien et qui n’aideront pas le Québécois à mieux parler français, il propose plutôt de passer par des choses positives comme dire qu’au Québec on est pour, pour la famille, pour le français et d’autres choses positives. On devrait mettre un enseigne à la frontière du Québec: «Bienvenue au Québec» en français, en anglais, et en toutes les langues du monde. On devait enlever le signe qui est là maintenant: «Nous aimons seulement les ‘pur-laines’ et ceux qui parlent le français».

Pour clore ce blog je dirai simplement, soyons fiers de notre langue, au travail, comme dans les commerces, dans la rue, à l’école, dans notre culture. Fiers du Québec en Français.

Kouadio Amani Koffi Roméo

Note :
Le rapport de la commission des états-généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec (2000).
Présentation de Charles Castonguay intitulé : la dégringolade du français au Québec, Revue Le métallo, printemps 2015 page 8.

Commentaires

  • Très propos pour faire réfléchir.

  • Salut,
    D'abord, je tiens à souligner l'importance de protéger la langue française au Québec.
    Pour commenter ce que tu nous apprends ... D'après moi, ce que tu as vécu au dépanneur n'est pas si alarmant. La situation est un peu particulière au centre-ville, mais cela ne représente pas l'ensemble du Québec.
    L'Office québécois de la langue français fait des inspections et offre des outils aux commerçants pour améliorer la prestation de leurs services en français.
    Actuellement, ce qui est inquiétant pour n'importe quelle langue soit-elle, c'est la nouvelle façon de communiquer, surtout chez les jeunes, par messagerie «text» ou sur les réseaux sociaux.

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