Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

SÉMINAIRE INTÉGRATION AUT-16

  • La mondialisation, quelle menace?

    Dimanche le 27 novembre dernier, j’ai assisté au brunch participatif, qui avait pour thème : mondialisation et libre-échange : quelles menaces ? J’ai eu l’heureux privilège de rencontrer de près : Monsieur Raymond Bachand, Monsieur John Parisella et Madame Fatima Houda Pepin. Tout juste avant le débat, Mr. Trudel a souligné le parcours exceptionnel de Madame Christine Black, une étudiante de l’ÉNAP devenue mairesse de Montréal-Nord, depuis avril dernier.

    Monsieur Raymond Bachand, ex-ministre des finances du Québec, était le premier orateur à parler de la mondialisation sous l’angle du libre-échange et de la technologie. Il a parlé des accords de libre-échange entre Europe et le Canada et surtout le rôle du Québec dans le monde et au-delà des frontières. Il a aussi parlé comment le Québec, par de nombreux stratégies, a su faire face tant bien que mal à la crise de 2008. Il a dit qu’on doit être une société qui doit se battre et être fière de ce qu’on est. Il a aussi dit qu’on doit respecter la main d’œuvre et ne pas en faire l’exploitation. Ce que j’ai aussi retenu de son discours c’est : «: les technologies ont fait ralentir l’exploitation des enfants. L’éducation devrait être notre première préoccupation ». Il a fait un parallèle sur la société québécoise, qui a beaucoup évolué; car autrefois, les femmes, les canadiens français, les immigrants ne pouvaient accéder à des postes de directeurs général ou des postes haut placé dans des entreprises. Ainsi, la mondialisation a fait changer les mentalités. Il a aussi insisté sur le fait de garder les industries au Québec et qu’on doit encourager les producteurs agricoles du Québec.

    Ensuite, c’était Madame Fatima Houda Pepin, l’ancienne député du partie libéral, a surtout débattu sur la gestion de la diversité religieuse dans les institutions publiques. Juste avant de prendre d’entrer à fond sur son sujet, elle ajoute à l’exposé de Raymond Bachand ce point : la mondialisation englobe le capital (argent) et que de vouloir faire du profit coûte que coûte peut engendrer les ravages de la mondialisation lorsque non contrôlé, créant ainsi : « l’aggravation de la pauvreté ». Elle ajoute : « les religions sont porteuses de rapprochement mais aussi de conflit. Elle dit qu’elle n’a pas de problème avec la religion mais c’est avec les leaders qui se prennent pour dieu. Elle a un peu parlé de l’Arabie Saoudite qui est opposée à la déclaration universelle qui est contre l’égalité homme-femme et le principe de la liberté de religion. Elle poursuit son discours en disant qu’il faut nous préparer à faire face à la naissance de l’extrémiste religieux (idéologie, projet politique). Mais les politiciens du Québec ont peur d’établir des lois pour empêcher la montée de l’extrémiste religieux.

    Puis, nous avons entendu John Parisella, professeur, politicologue et ancien délégué général du Québec à New York, qui nous a surtout élaboré des aspects politiques de la mondialisation. Dans la mondialisation, il y a aussi la modernisation. Peu importe le parti politique qui est en place, il a la continuité, le progrès. Le mouvement souverainiste est un mouvement progressif depuis sa création avec René Lévesque qui, lui avait une grande vision du Québec dans le monde. L’évolution du Québec s’est fait au-delà des frontières. La vision politique évolue se transforme et parfois peut créer une certaine instabilité, tension et même des inquiétudes. Par, exemple, l’élection de Donald Trump (« qui aurait à cette victoire »), le Brexit, la France (plus à gauche) et l’Allemagne avec Angela Merkel (une femme au pouvoir). Il a aussi dit qu’il ne faut pas négliger la sécurité car depuis les évènements du 11 septembre 2001, c’est un enjeu majeur de la mondialisation.

    Il a aussi eu une période de question, ce que Monsieur Trudel appel : « la spontanéité planifiée ».

    La question qui m’a plus intéressée c’est sur la question sur l’immigration et leur intégration. Comment favoriser l’intégration des immigrants surtout sur le marché du travail ? Plusieurs personnes immigrent au Québec pour différentes causes (guerre, pauvreté, etc) et en arrivant au Québec, ils font faces à plusieurs obstacles. L’obstacle majeur c’est la non reconnaissance de leur diplôme et de leurs expériences hors Québec, du coup le marché du travail devient ardu, certains immigrants retournent chez eux ou quittent massivement le Québec. Les ordres professionnels sont trop protecteurs et rigides. Les solutions proposées pour bien intégrer les immigrants c’est de faciliter leur accès au marché du travail et de reconnaître leur expertise acquise à l’extérieur du Québec.
    Madame Fatima Houda-Pépin souligne que l’intégration des enfants se fait à l’école et des parents sur le marché du travail. Donc, selon elle la clé du succès c’est de créer des conditions favorables qui permettent aux parents immigrants de pouvoir travailler et faire en sorte qu’ils y restent dans cette terre d’accueil. De plus, pour pouvoir bien s’intégrer il faut travailler en français et d’être avec des francophones.
    John Parisella a dit que : l’immigration et la diversité se sont des richesses qu’il faut célébrer. Il clôture « qu’ensemble on est plus fort ».

    En résumé, ce que je retiens sur la mondialisation et de ce débat c’est que les progressions des technologies ont fait diminuer l’exploitation des enfants ; les femmes ont plus accès à poste de haut niveau dans la société et au sein des entreprises. Il reste plusieurs défis à la mondialisation, entre autre l’élimination des classes sociales et la diminution des écarts entre pauvres et les riches. C’est très bien d’ouvrir les frontières et faciliter l’immigration mais il faut améliorer et faciliter un plus grand accès aux marchés du travail, entre autre reconnaître les expériences acquises dans leur pays d’origine.


    BAuguste

  • Brunch participatif

    27 novembre 2016, je participe à un brunch participatif du dimanche où muffins et autres pâtisseries honorent la présence d’invités de marque pour partager sur le sujet de la mondialisation. Le tout orchestré par le passionné monsieur Rémy Trudel, notamment ex-ministre de la santé et services sociaux et actuellement professeur à l’ENAP, monsieur Raymond Bachand, madame Fatima Houda-Pépin et monsieur John Parisella se sont entretenus sur le sujet de la mondialisation sous différents angles, en lien avec les enjeux de l’administration publique.

    Mais pour débuter, fière de la réussite des étudiants de l’ENAP, monsieur Trudel a profité du moment pour souligner le parcours de madame Christine Black, qui a su durant son parcours académique, passer de la théorie à la pratique de l’administration publique. En effet, travaillant dans le réseau communautaire de Montréal Nord, madame Black a fait le saut en politique municipale et est devenue mairesse de ce même arrondissement en avril dernier. Ce moment de reconnaissance se voulait aussi la démonstration que notre parcours à l’ENAP peut engendrer de belles réussites en terme de carrière dans l’administration publique.

    Monsieur Raymond Bachand, ex-ministre de la finance et de l’économie jusqu’en 2012, annonce d’entrée de jeu que « tu ne fais rien seul ». Il nous entretient sur le sujet de la mondialisation sous l'angle de deux grands phénomènes mondiaux soient les échanges commerciaux et la technologie. Ces éléments ayant fait exploser la concurrence, la capacité d’adaptation est un incontournable pour faire face à un monde en constant changement. À travers ce contexte, monsieur Bachand insiste sur le fait qu’il faut « apprendre à prendre notre place comme société ». Monsieur Bachand nous donne alors quelques exemples où nous avons su prendre notre place (la protection d’Alcan via la convention de continuité, l’accession des francophones à la direction d’entreprises…).

    Il fera référence à la crise économique de 2008 et, par la suite, à l’accord de libre-échange avec l’Europe où le gouvernement provincial a su agir de façon stratégique malgré notre statut de province. En effet, monsieur Bachand affirmera avec fierté que « même si tu travailles dans une province, tu peux changer le monde! ». Monsieur Bachand enchaine en faisant des liens avec la culture et l’agriculture pour soutenir son propos principal à savoir qu’il faut savoir se prendre en main, se battre et s’allier entre forces solidaires. Je résumerais ainsi son propos: sachons tirer profit comme société de ce contexte qu’est la mondialisation.

    Madame Fatima Houda-Pépin, notamment ex-députée de la circonscription de La Pinière sous le gouvernement Libéral, enchaine son exposé en manifestant ses réactions face à celui de monsieur Bachand en soulignant l’aspect manquant de son propos à savoir le facteur du capital humain. Elle fait ressortir que de vouloir faire du profit à outrance peut engendrer les ravages de la mondialisation lorsque non contrôlé, ayant pour impact « l’aggravation de la pauvreté ».

    Mais l’exposé de madame Houda-Pépin sera sous l’angle de la gestion de la diversité religieuse dans les institutions publiques. En effet, la monté de l’extrémisme religieux, quelques soit la religion précise-t-elle, frappe aux portes de l’administration publique et elle déplore que sa gestion soit déficiente. La religion peut tout autant être porteuse de rapprochements que porteuse de conflits de valeurs. S’appuyant sur l’exemple de l’Islamisme radical (qu’elle prend le temps de bien distinguer de l’Islam), reposant sur un projet politique, en lien avec la déclaration des droits de l’Homme, nous ne pouvions anticiper que le problème viendrait de l’intérieur même de la société. En effet, ces derniers s’appuyant sur la liberté de religion pour pouvoir imposer leur agenda politique sur la société démocratique, ils viennent utiliser un levier qui eux-mêmes ont rejeté du revers de la main. Mais dans l’administration publique, ce n’est pas tant la force de l’Islamisme radical qui pose le réel problème mais plutôt la négligence de nos dirigeants politiques, souligne-t-elle.

    En troisième lieu, monsieur John Parisella, chroniqueur politique, insistera sur l’aspect de la volonté politique. Il utilise le sujet de l’heure à savoir l’élection de Donald Trump qui en a surpris plus d’un due au fait qu’au début nous l’avons tous regardé avec des « yeux conventionnels » (comment ce personnage pouvait-il être élu!?). Il exprime que le phénomène « Trump » est plus grand que l’élection comme telle et traduit la monté de la droite. Effectivement, la mondialisation risque-t-elle de se buter au nationalisme axé sur les frontières?

    Monsieur Trudel nous a par la suite permis d’enchainer avec une période de question laissant place à la spontanéité planifiée!

    La période de question a soulevé l’enjeu de l’intégration des immigrants sur le marché du travail. L’accueil des immigrants est peut-être très bien mais le défi demeure leur intégration sur le marché du travail. L’obligation d’apprendre le français est une chose mais en réalité c’est en travaillant avec des francophones qu’on favorise la réelle intégration des immigrants, ce dont le Québec se bute toujours actuellement. Gardons en tête que l’immigration est une richesse mais le défi demeure de bâtir ensemble et de célébrer la diversité.

    L’exposé a été un bel exemple de diversité des angles sous lesquels la mondialisation peut être abordée nous dira monsieur Parisella, mais j’ajouterais qu’elle aura été abordée sous l’angle des valeurs de chacun.

    Évidemment, le sujet de la mondialisation n’aura été qu’effleuré mais qu’elle belle formule pour favoriser les échanges par la suite entre les étudiants de l’ENAP et leurs proches qui étaient aussi présents lors du brunch!

    MBlais

  • Système éducatif finlandais

    Nous avons visionné le film intitulé « Demain » qui couvre différents enjeux de notre époque; l’environnement, l’économie, la finance, et l’éducation. Grâce à la contribution de plusieurs scientifiques et des professionnels d’horizon divers, ce film nous a permis de comprendre l’urgence d’entreprendre des actions sur le plan mondial afin de freiner en quelque sorte notre autodestruction. Étant donné, que le film a abordé des thèmes variés, dans ce blog, nous allons mettre l’emphase sur le volet éducatif en prenant en exemple le modèle éducatif finlandais. Celui-ci se positionne en tête du peloton dans les pays occidentaux pour l'excellence académique des jeunes finlandais. Quels sont alors les facteurs de succès de ce système éducatif? Le point fondamental à souligner est avant tout la formation des enseignants. Le diplôme universitaire exigé pour tous les enseignants est une maîtrise qui offre une formation en enseignement (pédagogie, psychologie de l'enfance, etc.) et des périodes de stages, sous la supervision d'un enseignant chevronné, en passant graduellement de l'observation à la pratique accompagnée. Grâce à la solide formation reçue, les enseignants sont considérés comme des experts dans leur domaine et jouissent d'une excellente réputation. Cette profession est très attractive et rémunératrice tout en bénéficiant d'un aura très positive et d'un prestige similaire à celle d'un avocat ou d'un médecin. En raison d'une sélection très rigoureuse, les facultés d'éducation et de médecine forment les meilleurs étudiants. Au niveau de l'enseignement, le ministère de l'éducation impose le contenu et laisse une grande liberté pédagogique aux enseignants. Au sein des écoles, ils sont valorisées et nullement surveillés car on leur fait totalement confiance en raison de leurs compétences.

    Étant donné que le parcours menant à cette profession est super exigeant, les enseignants et le ministère d'éducation, en générale, accordent une importance primordiale à l'éducation des jeunes en leur offrant l'accompagnement nécessaire. L'absence d'un système éducatif à deux vitesses (privé et public) permet également d'instaurer une équité et une égalité dans la réussite scolaire. À l'école, les enfants ne sont pas stressés car ils ne subissent aucune évaluation pendant les six premières années. Les méthodes d'enseignements sont flexibles et plus orientés au développement de l'enfant en lui faisant découvrir différentes activités pratiques (couture, menuiserie, etc.) en fonction de leurs besoins afin de les préparer réellement à la vie. En outre, une relation saine existe entre les élèves et leurs enseignants, ce qui crée une dynamique propice à l'apprentissage tout en mettant en place un climat de confiance. En outre, les périodes de jeu (75 minutes de récréation par jour) sont prises très au sérieux car cela améliore la concentration pendant les cours. La prévention est également un autre secret de la réussite scolaire en Finlande. Dés que les résultats d'un élève baissent, on agit rapidement pour ramener celui-ci vers la réussite scolaire en mettant à sa disposition le soutien requis quelque soit le niveau de difficulté. Parfois, on fait appel aux services d'un spécialiste, et ce, aux frais du ministère de l'éducation. En quelque sorte, le pari finlandais est de travailler ensemble, en société, pour maintenir cette excellence et demeurer les meilleurs sur la scène internationale.

    En faisant un parallèle avec le système éducatif de notre pays, il me semblerait que nous faisons le contraire du système finlandais. Quiconque détenant un diplôme d'études collégiales peut devenir un enseignant donc ce qui détériore la qualité de l'enseignement. D'un point de vue académique, les élèves doivent travailler très fort pendant des longues heures en faisant des devoirs interminables. Les périodes de jeux sont considérés comme une perte de temps et une distraction inutile par les parents et les enseignants. Étant donné que les places sont limitées, les meilleurs élevés sont admis au lycée et au secondaire ce qui instaure une compétition féroce. Certains élèves passent des nuits blanches pour passer les examens de sélection afin d'éviter l'élimination et l'échec qui sont inacceptables par la société. En outre, en raison d'une disparité entre les pauvres et les riches, l'égalité des chances est quasi absente. Par l'absence de soutien pédagogique, le taux de décrochage est très élevé. Les jeunes qui se sentent abandonner se retrouvent dans la rue et s'adonnent à des activités répréhensibles (vol, délinquance, criminalité, etc.). En outre, la réussite est une affaire de tous. Pour changer la donne, il faudrait une réelle implication du gouvernement, des parents et des enseignants.

    Pour terminer, le modèle finlandais est basé sur la volonté d'un peuple qui s'est engagé à vouloir réussir ensemble en investissant dans l'éducation des jeunes car l'avenir du pays repose en quelque sorte sur le savoir-faire et les compétences des nouvelles générations.

  • Le plafond de verre d’Hillary

    « Je sais que nous n'avons toujours pas enfoncé ce plafond de verre, mais un jour quelqu'un le fera et peut-être plus tôt que nous pourrions le penser » Hillary Clinton

    L'ancienne première dame des États-Unis, sénatrice de l'État de New York et secrétaire d'État, était donnée favorite par la très grande majorité des observateurs de la scène politique américaine. Les médias avaient eux aussi donné la victoire à Hillary Clinton.

    Comme pour une portion des confondus, le résultat de ce vote laisse maintenant entrevoir la poussière toxique en arrière fond de l’environnement social américain. Ainsi en est-il du vif sentiment d’incompréhension qui a surgi devant la manifestation aussi clairement exprimée que quelque chose cloche dans la société américaine. La question demeure entière devant ce choix démocratie qui annonce un recul des valeurs universelles et d’équité durement acquises. Plusieurs affirmations, allégations et manifestations chauvinistes, rétrogrades, racistes et méprisantes relevées durant la campagne électorale viendront entacher la crédibilité dès l’entrée en fonction de la relève présidentielle en janvier 2017.
    Les citoyens américains qui auront tourné le dos à Hillary Clinton ne seront plus écoutés de la même manière. À partir du moment où l’écho de leurs voix a porté en faveur d’un président qui affiche au grand public la teneur de sa pensée rétrograde à l’endroit des femmes et raciste à l’égard de certaines communautés, il m’apparaît déjà que le peuple américain a changé. Il le fait d’ailleurs déjà entendre dans les rues de son pays. Quelle division, à partir de maintenant, demeurera au sein de la population des États-Unis, entre les hommes et les femmes, entres les différentes communautés de souches et nouveaux arrivants. Et quel sentiment persistera?

    Devant l’arrivée de cette nouvelle période de gouvernance remplie d’incertitude et de grands changements annoncés, le peuple américain a commencé à vivre en doutant davantage. Et il en va de même pour une grande part de la population mondiale. Cet événement historique marque déjà l’imaginaire collectif de la planète parce qu’il impose des changements de paradigmes sociaux dans un environnement interne qui est devenu soudainement plus hostile.
    Les États-Unis viennent de vivre un choc social et politique. Et l’onde ressentie s’est percutée sur les fondements idéologiques même de l’establishment américain, ici démocrate, et indéniablement avec férocité sur les aspirations de sa plus haute représentante, Madame Hillary Clinton. Elle fait partie de l'establishment pour qui tout s'est écroulé, et qui a emporté avec lui le discours des médias, des plus grands spécialistes et analystes. Mes pensées se sont tournées vers Hillary Clinton à la seconde même où les chiffres ont commencé à déranger et où l’aboutissement d’une grande carrière politique et publique s’est vu menacé. Cette femme brillante et grande battante s’est finalement vu refuser la présidence des États-Unis. Elle aura encaissé la plus cruelle des défaites au terme d'une campagne électorale marquée par des scandales, des insultes et des incivilités de toutes sortes. Le choix du peuple, qu’il soit porteur d’une stratégie de rejet de la structure de gouvernance actuelle et de ses impairs jugés impardonnables, se sera porté vers Donald Trump et tout ce qu’il peut représenter d’insidieux aux yeux d’une grande majorité d’électeurs, et qu’il n’a pas cherché à leur cacher.

    Hillary Clinton, même si elle n’a pas semblé en mesure de démontrer patte blanche, et ni le parti qu’elle représente, ne peut avoir aspiré, tout au long de son exigeant parcours, à cet ultime combat, livré dans une arène politique sombre et financée par l’élite intéressée, et encore moins au côté des Donald Trump de ce monde.

    Malgré la défaite, et l’appel unanime de tous à préserver les valeurs américaines et les outils de collaboration et de passation de pouvoir attachés à la Constitution des États-Unis, je ne peux que souligner le message de grande solidarité que madame Clinton a livré à ses supporteurs, à tout son peuple et à la communauté mondiale. Elle a réservé la dernière partie de son discours aux femmes qui l'ont appuyée. « À toutes les femmes, spécialement les plus jeunes, qui ont mis leurs espoirs en cette campagne et en moi, je veux que vous sachiez que rien ne m'a rendue plus fière que d'être votre championne. »
    Dans l’analyse des résultats du vote, il sera des plus fondamental de tenter d’évaluer si dans la structure hiérarchique du pays et dans ses niveaux supérieurs, les cultures, pratiques et philosophies étasuniennes persistent à rendre difficile l'accès des femmes aux postes supérieurs et de leurs rendre parfois inaccessibles les plus hauts échelons de leurs institutions.
    « À toutes les jeunes filles qui nous regardent, ne doutez jamais de votre valeur et de vos forces, et vous méritez toutes les chances et les occasions de poursuivre et d'atteindre vos propres rêves », aura conclu Hillary Clinton avant de quitter, au lendemain de la défaite, la scène publique.

    Personnellement, comme femme, c’est la leçon la plus significative que je souhaite garder devant cette page d’histoire du 8 novembre 2016.

    FFORTIN

  • Tout ira mieux demain

    Le film Demain commence avec la publication d’une nouvelle annonçant la fin possible de notre humanité. Le réchauffement de la planète, la destruction de ses ressources, de même que la surpopulation nous mènent à un point de bascule. Les réalisateurs de ce documentaire, Cyril Dion et l'actrice Mélanie Laurent, se préoccupent du fait que leurs enfants pourraient vivre dans un monde où l’eau, la nourriture et le pétrole pourraient manquer dramatiquement. Mais plutôt que de répéter aux gens que les choses vont mal (ça va, ils sont au courant!), les réalisateurs ont choisi de se rendre aux quatre coins de la planète pour entrer en contact avec des gens qui cherchent des solutions à ces problèmes.

    Lire la suite

  • Bilan de mon cheminement à l'ÉNAP

    Selon Daniel Levinson (1), j’ai commencé mes études à l’ÉNAP au moment de « la transition du milieu de la vie », soit le moment où on réévalue sa structure de vie à la lumière du fait qu’on peut mourir et qu’on souhaite utiliser son temps autrement, en réajustant le rêve de sa vie et en atteignant une plus grande individuation qui nous permet de faire de nouveaux choix et de les implanter, notamment par un retour aux études. « À l’origine, on considérait le stade de la mi-carrière, et la crise qui l’accompagne, comme étant les éléments déclencheurs d’un changement de cap ou d’orientation (2) ». Dans mon cas, cela s’est avéré. Je me suis retrouvée à l’ÉNAP parce que je vivais une quête identitaire et que j’étais traversée par la question du changement.

    Lire la suite

  • Visite à l'assemblée nationale du Québec

    Le 27 octobre dernier, j'ai eu la chance de participer à une journée fort spéciale avec le professeur Rémy Trudel et une quarantaine d'étudiants de l'ENAP. Effectivement, le 27 octobre, nous sommes allés passer la journée à l'assemblée nationale du Québec. La journée à commencer aux aurores. Monsieur Trudel nous avait donné rendez-vous à 6h00 devant les locaux de l'ENAP à Montréal. J'ai eu le privilège d'arriver au moment même où monsieur Trudel commençait à débarquer les provisions de sa voiture. Pour vous donner une idée, ça m'a pris une quinzaine de minutes pour transférer la nourriture qu'il avait apportée entre sa voiture et l'autobus voyageur. Il y avait assez de nourriture pour faire dix voyages comme celui que nous nous apprêtions à faire!

    Vers 7h00, après avoir déjeuné et bu quelques cafés, c'est le départ vers Québec. Monsieur Trudel s'est chargé de l'animation pendant le trajet d'environ trois heures. En fait, monsieur Trudel a profité du temps de déplacement entre Montréal et Québec pour nous présenter un exposé sur la réalité des autochtones dans le contexte politico-légal Québécois. Fort de son expérience comme ministre québécois responsable des affaires autochtones, monsieur Trudel a su nous présenter la réalité vécue par les autochtones sur les réserves québécoises. Cette présentation permet de faire tomber les préjugés sont souvent véhiculés en lien avec les autochtones. Très intéressant de comprendre le contexte juridique particulier qui encadre les affaires autochtones. Je pense que l'aspect le plus enrichissant de la présentation de monsieur Trudel est qu'il nous fait part de ses histoires et anecdotes qu'il a vécu comme ministre des affaires autochtones. Ça nous permet de comprendre l'envers de la médaille et de réaliser comment les relations entre les représentants autochtones et les élus québécois s'opèrent dans la vraie vie.

    Après ce trajet fort instructif, nous arrivons à l'assemblée nationale vers 10h00. Nous arrivons, en fait, en pleine période des questions. Nous nous installons donc dans l'espace réservé au public du salon bleu pour assister à cette période des questions. Ça nous a permis d'observer les échanges entre les élus des différents partis. C'est assez surprenant de réaliser à quel point ça semble être un jeu pour plusieurs députés. Les élus ne s'écoutent pas vraiment. Plusieurs députés sont entrain de faire autre chose pendant que leurs collègues sont entrain de parler. On constate aussi que le ton utilisé est loin de favoriser des échanges constructifs. Ça donne l'impression que le seul objectif, des interventions, est de faire perdre la face à son adversaire.

    Après avoir observé pendant quelques minutes la période des questions, nous nous dirigeons vers le restaurant de l'assemblée nationale pour manger en compagnie de certains députés. Le député ma circonscription n'ayant pas répondu à mon invitation, j'ai pu parler avec plusieurs élus qui sont venus nous rencontrer. La discussion qui m'a le plus marqué est celle que j'ai eue avec Sylvain Gaudreault, ancien ministre des affaires municipales dans le gouvernement Marois. Nous avons eu une discussion fort intéressante sur la gestion des municipalités au Québec.

    En après-midi, nous avons eu la chance de rencontrer François Gendron qui est député à l'assemblée nationale depuis 40 ans. J'ai vraiment trouvé son discours inspirant. Je suis sorti de cette rencontre en me disant que monsieur Gendron était député pour les bonnes raisons. En l'écoutant, on réalise qu'il tient réellement à faire une différence pour les électeurs de son compté d'Abitibi-ouest.

    Après cette rencontre avec monsieur Gendron, lors de laquelle nous lui avons remis une plaque pour souligner ses quarante années à servir les citoyens québécois, nous sommes allés assister à la présentation de Fatima Houda-Pepin devant la commission parlementaire qui est chargée d'étudier le projet de loi 62 portant sur la neutralité religieuse de l'État. Ce fût fort intéressant d'entendre madame Houde-Pepin se prononcer sur l'importance d'encadrer le port de signes religieux dans l'administration publique. Je suis convaincu que le débat sur la neutralité religieuse de l'État est loin d'être terminé. Ce sujet sensible va continuer de faire couler beaucoup d'encre au court des prochains mois.

    Nous avons par la suite pris le chemin du retour vers Montréal après une journée bien remplie! Évidement, monsieur Trudel s'est entretenu avec nous pendant une bonne partie du trajet. Nous avons aussi continué à approfondir notre compréhsension de la réalité des autochtones en visionnant un documentaire portant sur le sujet.

    Merci monsieur Trudel d'avoir partagé votre passion pour cette institution avec nous!


  • Bilan positif-Séminaire d'intégration des connaissances

    J’ai décidé d’entreprendre une maîtrise en administration publique (profil gestionnaire) à l’ENAP à la suite des encouragements de ma directrice et d’une collègue de travail. Ces dernières y avaient complété un programme d’études et en avaient gardé un souvenir très positif. Elles me recommandaient l’ENAP sans aucune hésitation. Avec deux baccalauréats et un certificat en poche, je me demandais ce que ce programme allait m'apporter. En faisant le bilan de mon parcours, je réalise combien la formation suivie à l’ENAP est une véritable valeur ajoutée pour moi. Et, je suis certaine que je n’aurais pas le même sentiment si j’avais complété un programme similaire dans une autre institution.

    D’abord, tout au long de mon parcours, j’ai eu la chance de rencontrer des enseignants passionnés avec une expérience exceptionnelle et une expertise remarquable. Ce bagage, habilement partagé par les professeurs, m'a permis d'avoir une meilleure compréhension des notions. Grâce aux anecdotes racontées, j’ai obtenu un apprentissage durable car cela a assuré une meilleure rétention. Certains professeurs ont été des modèles inspirants pour moi. Certains m'ont transformée tant sur le plan professionnel que personnel.

    De plus, dans le cadre de certains cours, j’ai eu l’opportunité de participer à plusieurs activités, conférences et voyages formateurs. Toutes ces activités, fort intéressantes et pertinentes, ont permis de complémenter mes apprentissages. Elles m'ont permis d'avoir un accès privilégié à des invités de marque comme John Parisella, Jean Charest, Stéphane Dion, Louis Aucoin, Bruno Guglielminetti et Ian Lafrenière pour ne nommer que ceux-là. Toutes ces rencontres ont grandement enrichi et bonifié mon bagage de connaissances et mon parcours.

    Outre la qualité des professeurs et des activités, j’ai eu l’occasion de rencontrer des professionnels remarquables de divers milieux de la fonction publique. Les échanges avec les collègues de classe ont contribué significativement à élargir mes connaissances. Le partage des expériences et les travaux d'équipe m’ont permis de découvrir les meilleures pratiques et les réalités de d'autres organisations dans différents domaines comme la santé, l'agriculture, la sécurité et l'alimentaire. Les présentations orales ont également été bonifiantes. L'atelier 'war room', présenté par une collègue, par exemple, s'est avéré pertinente pour mon organisation. La majorité des professeurs ont privilégié une approche pratique qui favorisait les discussions de groupe et par le fait même l'assimilation des notions.Les rencontres avec les collègues de classe, les professeurs ainsi que les conférenciers de haut vol ont réellement eu un impact sur mon cheminement. Ces relations ont été formatrices et enrichissantes. Tous ces éléments m'ont permis de vivre une expérience académique riche en connaissances et en souvenirs.

    En conclusion, j'établis un bilan positif de mon cheminement à l’ENAP. Pour toutes les raisons susmentionnées, je suis heureuse d’avoir choisi l’ENAP, cette prestigieuse école d’administration publique. J'en sors transformée et grandie avec des outils et des connaissances solides et actuelles. Comme mentionné dans mon auto-évaluation, le séminaire d'intégration m’a permis de réaliser tout le bagage accumulé et la pertinence des notions acquises. Mon parcours a pris tout son sens, son importance et son utilité. J’ai la perception d’avoir une meilleure compréhension de mon environnement et une plus grande capacité d’adaptation. Je réalise que ces solides habiletés et connaissances m'ont donné une maturité, une confiance et une assurance plus grande. J’ai aussi réalisé que j'applique quotidiennement un bon nombre de concepts acquis tant dans mon organisation que dans ma vie personnelle. Ce qui témoigne de la pertinence du programme. De plus, je constate que mon employeur reconnaît également la valeur d'une formation de l'ENAP. Ma maîtrise m'a permis de me positionner et me démarquer dans mon institution comme une ressource précieuse. Depuis, mon employeur a élargi mon mandat en me confiant de nombreux dossiers stratégiques d'envergure. Je suis de plus en plus sollicitée pour l'expertise acquise. La fin de mon parcours à l'ENAP signifie en réalité le début d'un nouvel élan stimulant.

    Merci à tous les professeurs de l'ENAP qui ont facilité ce projet d'études qui a demandé tant d'efforts,d'énergie et de sacrifices. Ces derniers ont suscité mon intérêt et ma motivation tout au long de mon cheminement. Ils ont toute ma reconnaissance.
    Un merci tout particulier à M. Trudel.

    MHelou

  • Trois petits tours et puis s'en vont...

    L’obtention d’un grade de maître à l’ENAP symbolise une finalité et témoigne d’un accomplissement qui va bien au-delà d’un cursus universitaire. Près de cinq années se sont écoulées depuis mon arrivée sur les bancs d’école de cette prestigieuse institution qui gagne néanmoins à être mieux connue de nos organisations publiques. Cinq années qui m’ont permis de m’ouvrir sur le monde et de rencontrer des professionnels passionnés qui ont généreusement partagé leurs expériences et leurs connaissances avec des étudiants motivés et déterminés à contribuer à l’avancement de la fonction publique.

    Cette démarche a souvent suscité incompréhension et questionnement de la part des membres de mon entourage. Occupant un poste de directrice des communications dans une petite municipalité, ce cheminement semblait étrange pour certains. « Pourquoi tu fais ça ? » « C’est quoi le rapport avec les communications ? » « Qu’est-ce que ça va te donner ? » J’ai longtemps eu comme seule réponse : « Pour me donner le choix », tout simplement. Mais au fond, quel choix ?

    La réponse, je l’ai trouvée en cours de programme en réalisant que travailler dans le secteur public allait de soi pour moi et qu’avec un diplôme de maîtrise à l’ENAP, je pourrais choisir l’organisation pour laquelle j’ai envie de travailler, qui partage mes valeurs et qui agit avec éthique au service du public. Est-ce utopique ? Peut-être.

    Bien que j’avais entamé cette démarche pour élargir mes options professionnelles, j’ai rapidement réalisé qu’elle ferait de moi une meilleure personne. Relever le défi de réussir avec succès un enchaînement de cours s’échelonnant pendant près de cinq ans tout en maintenant un équilibre entre mes activités professionnelles, ma vie familiale et mes engagements bénévoles, a également contribué à mes apprentissages.

    Le programme de maîtrise pour gestionnaire de l’ENAP prend son sens, surtout en fin de parcours lors du cours Séminaire d’intégration des apprentissages. En rédigeant un bilan des connaissances acquises au cours des dernières années, on réalise le bagage accumulé et la pertinence des thèmes qui composent le programme. La beauté d’étudier tout en étant sur le marché du travail nous permet d’appliquer nos apprentissages sur le champ au bénéfice de nos organisations. L’intégration se fait donc insidieusement et en douceur.

    Est-ce que je suis une meilleure gestionnaire depuis que j’ai entrepris cette formation ? Oui. Une meilleure employée, une meilleure collègue et une meilleure patronne aussi, enfin, je l’espère. Pendant mon cheminement universitaire, j’ai pris conscience du rôle que je peux jouer dans mon organisation et dans la société. En tant qu’employée de la fonction publique, j’ai un certain pouvoir de changer des choses et d’agir en tant qu’actrice du changement.

    Les cours Habileté de direction, Compétences de gestion et de développement de carrière, Mobilisation des acteurs locaux, Management des politiques publiques, Gestion des services locaux et régionaux, pour en nommer que quelques-uns, ont contribué à améliorer indubitablement mes connaissances et mes compétences de gestionnaire et d’employée des services publics.

    Entreprendre des études en gestion m’a donné l’opportunité d’acquérir de habiletés et des savoirs dans un domaine parallèle à mon secteur professionnel. Ces études m’ont permis d’approfondir plusieurs théories, de découvrir des auteurs réputés, d’affiner mon sens critique, de m’ouvrir à des thèmes qui nous touchent aujourd’hui et qui deviendront les enjeux de demain. L’effort soutenu de poursuivre ces cours mois après mois, années après année, m’a aussi épargné de ne pas sombrer dans une paresse intellectuelle qui, avouons-le, nous guette tous.

    C’est avec un gros pincement au cœur que je m’apprête à fermer les livres et à retrouver un semblant de « vie normale ». Je tire des conclusions fort positives de ces cinq dernières années où j’ai côtoyé des gestionnaires chevronnés qui excellent tous dans un domaine ou l’autre et dont la mission se résume à servir le public avec passion. Je lève mon chapeau à mes collègues pour leur engagement, ils font honneur à notre profession.

    Par Stéphanie Bélisle

  • L'autobus de la démocratie

    L’autobus de la démocratie

    Le jeudi 27 octobre dernier, dans le cadre de mon séminaire d'intégration des apprentissages en administration publique de l’École Nationale d'Administration Publique (ÉNAP), j’ai eu le plaisir d’aller pour la première fois de ma vie à l'Assemblée Nationale du Québec. Pour cette journée, nous étions accompagnés par le légendaire Rémy Trudel, guide touristique par excellence à l’assemblée nationale et ancien député et ministre du parti Québécois. D’entrée de jeu, alors que nous étions tous dans l’autobus en direction de Québec, M. Trudel nous avisa que cette journée serait « la plus belle journée de notre vie !». Fidèle à ses habitudes, plusieurs anecdotes politiques ont été évoquées par Monsieur Trudel lors du trajet en autobus. Pour joindre l’utile à l’agréable, nous avons reçu une formation sur les droits aborigènes. Saviez-vous que les peuples autochtones n’ont jamais été militairement conquis ? C’est l’une des raisons pour lesquelles le statut des (Loi sur les Indiens) semble si complexe au Québec. Cette revue historique m’a fait prendre conscience de la méconnaissance des enjeux majeurs concernant cette nation et de l’importance de trouver des moyens de coexister avec ce peuple fondateur.

    Nous sommes arrivés pour la période de questions, vers 10:00. J’ai été impressionné par l’architecture de l’assemblée nationale, mais également par la disposition des espaces permettant d’assister à la période des questions. La vue du Salon bleu, du haut des estrades, est impressionnante. J’ai constaté que la disposition des sièges des élus avait également son importance. La disposition des sièges des ministres a une fonction et une symbolique stratégique. Par ailleurs, toujours en lien avec cette disposition, les élus d’arrière-scène semblaient avoir un niveau d’attention peu soutenu pendant toute la durée de la période de questions. J’avoue que j’ai ressenti un certain malaise face à l’attitude de plusieurs de nos élus. Ce qui m’a surpris le plus, c’est le manque d’écoute, et le non verbal des députés lors de la période des questions. Je me questionne même sur l’éthique de nos députés en matière de décorum. Certains lisaient même La Presse+ ! Je ne crois pas que l’attitude démontrée par nos élus à l’assemblée Nationale lors de la période des questions représente les valeurs de notre système politique, administratif et législatif au Québec. Par contre, devant de telles attitudes, je ne suis pas surpris que la population démontre de plus en plus de cynisme et de mépris envers les élus.

    Heureusement, notre participation à la commission parlementaire sur le projet de loi 62 - Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l’État et visant à encadrer les demandes d’accommodements religieux dans certains organismes, m’a permis de voir l’autre facette des responsabilités de nos élus au niveau législatif. Je ne peux passer sous silence la présence et la prestation de Mme Fatima Houda-Pépin qui, à notre grand plaisir, nous accompagnait lors de ce voyage. Voici en résumé ce que je retiens de cette expérience.
    Il faut souligner que madame Fatima Houda-Pépin a proposé un projet de loi sur la neutralité religieuse - le 491 et par la suite a été exclue du caucus libéral en 2014 par son chef, Philippe Couillard, en raison d'un désaccord sur le port de signes religieux par les fonctionnaires.

    Dans ce contexte, je crois que les membres du gouvernement libéral appréhendaient à juste titre la présence de Mme Houda-Pépin à cette commission. Avec un aplomb hors du commun, elle a affirmé que dans la version actuelle du projet de loi sur les accommodements religieux, cette proposition permettrait le port de vêtements tels le tchador, le niqab et la burqa par les employés de l'État. Elle a ajouté que le premier paragraphe de l'article 9 autorise le port du tchador. Pour supporter son propos, elle a fait un rappel historique sur les origines du port des vêtements selon l’islam. Elle a démontré qu’il n'y a aucun dogme religieux relié à leur port, mais qu’il s’agit plutôt d’une volonté politique d'asservissement de la femme. Pour elle, le niqab, le tchador et la burka, sont des symboles d'oppression des femmes et non des signes religieux, et ce n'est pas l'islam, mais l'islamisme, la doctrine politique, qui veut les imposer.

    Du point de vue stratégique et politique, Mme Houda-Pépin a interpelé directement la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, de cette façon «Vous êtes ministre, vous êtes une femme, vous êtes députée,» «Qu'est-ce que ça vous dit l'égalité entre les femmes et les hommes?» C’est à ce moment précis que nous vu l’étendue des ressources stratégiques de Madame Houda-Pépin. Elle a également profité de la situation pour écorcher le parti libéral. Elle a indiqué que le gouvernement libéral n’allait pas assez loin avec son projet de loi qui oblige uniquement que les services publics soient donnés et reçus à visage découvert. Dans un dernier tour de force, elle a réclamé une définition plus précise la neutralité de l'État dans le projet de loi portant sur la neutralité religieuse et souhaité que l'esprit partisan soit mis de côté pour régler cette question qui traîne depuis plusieurs années. «Si vous voulez faire œuvre utile, pas pour le Parti libéral, le PQ, la CAQ ou Québec solidaire, mais pour le Québec, ce projet de loi doit être réécrit.»

    Au niveau procédural, j’ai particulièrement apprécié les modalités d’échange et de questions entre madame Maltais du parti québécois et Mme Roy de la CAQ, qui représentent les partis d’opposition. Dans ces échanges, j’ai constaté une véritable volonté de comprendre la position de Mme Houda-Pépin. Il faut également souligner, malgré la joute politique libérale, l’ouverture de la ministre Vallée pour ajuster, s’il y a lieu, le projet de loi en fonction des interventions des divers acteurs de la commission sur la neutralité religieuse.

    En conclusion, je constate que les travaux de la commission parlementaire sont un exercice très pertinent pour notre démocratie. Que la population, et je m’inclus, ne soit malheureusement pas au courant du travail indispensable de nos élus en matière de législation dans notre société libérale, est malencontreux. Nous devons nous considérer privilégiés de vivre dans un environnement où le droit de parole et de pensée sont des valeurs essentielles de notre démocratie.
    En terminant, je dois souligner notre rencontre avec les députés au restaurant le Parlementaire. Nous avons pu discuter avec plusieurs députés de tous partis confondus. En autres, j’ai eu le privilège de discuter avec François Gendron, député de la circonscription de l'Abitibi-Ouest pour le Parti Québécois depuis maintenant 40 ans. Monsieur Jean François Lisée, député et nouveau chef du Parti Québécois, est venu prendre une photo avec les électeurs de sa circonscription, dont je fais partie, et il s’est empressé de la publier par la suite. Mes enfants et ma conjointe ont été impressionnés!

    Merci, M. Trudel, de nous avoir permis de vivre cette journée qui restera toujours gravée en ma mémoire.
    Stéphane Roy

  • Cheminement et progression

    J’ai commencé à m’intéresser à la gestion après vingt ans à travailler comme scientifique dans les domaines des biotechnologies et de la virologie dont seize passées dans les laboratoires de l’Agence Canadienne d’Inspection des Aliments. Je suis très à jour dans mon champ d’expertise, mais je n’arrivais pas toujours à comprendre les décisions prises par les politiciens et la direction : les restructurations, les suppressions de postes et de fonds. Ça apportait son lot de frustrations. En fait, je ne m’étais jamais posé la question : comment ça fonctionne un gouvernement ? Ni, comment les décisions prises par le gouvernement affectent mon travail au quotidien.

    Je me suis alors posé une autre question : quel est le meilleur endroit pour aller chercher ces connaissances. J’ai regardé et analysé les différentes options d’universités et de programmes et mon choix s’est finalement arrêté sur l’École Nationale d’Administration Publique. Pourquoi l’ÉNAP me direz-vous ? Pour la qualité et l’expérience de ses enseignants et professeurs, des praticiens chevronnés de l’administration publique pour la plupart, possédant un bagage d’expérience incroyable et une propension extraordinaire à vouloir la partager avec les étudiants.

    Ainsi en janvier 2012, j’ai décidé de me lancer dans la maîtrise en administration publique, profil gestionnaire fédéral afin de pouvoir comprendre toute la mécanique qui entoure mon travail hors du laboratoire. Les cours tels que « droit administratif » et « principes et enjeux de l’administration publique » m’ont ouvert les yeux sur les rouages, qui font en sorte que les différents gouvernements qui se succèdent peuvent fonctionner, qui créent des ministères ou des agences gouvernementales comme la mienne, qui détermine les mandats des différentes organisations le tout lié à la constitution canadienne. Je comprends beaucoup mieux aujourd’hui le côté légal de nos organisations qui fait en sorte qu’elles sont gérées ainsi avec toutes les étapes supplémentaires qui, malgré les nouvelles approches de management, restent plus lourdes que ce que l’on peut trouver du côté privé. J’ai aussi découvert le volet international de la gestion avec un grand communicateur, M. Comeau, qui nous a fait voir l’impact au Canada de décisions prises à l’international par des administrations étrangères. J’ai alors compris qu’il y avait beaucoup plus de liens entre les pays qu’il ne semblait y en avoir à première vue.

    Mais le moment où j’ai le plus appris, ce qui m’a le plus influencé, transformé même, ce sont les cours où j’ai appris à me découvrir et à mieux me connaître. Des cours tels que « compétences de gestion et développement de carrière » et « habiletés de direction » qui ont fait en sorte de me rappeler ou me faire revivre des choses que j’avais oubliées, qui m’ont sorti loin, très loin, de ma zone de confort pour, lentement mais surement, me permettre de me retrouver, mais surtout me faire découvrir un moi nouveau qui s’imprégnait lentement mais surement des préceptes enseignés au fil de mes années d’apprentissage. « On gère comme on est », disait Jean-Bernard, « on a tout avantage à bien se connaître ».
    Le plus fascinant dans tout ça c’est que dans mon quotidien au travail et à la maison, cette « imprégnation » percolait lentement dans mon cerveau et les principes théoriques appris s’appliquaient d’eux-mêmes, pas nécessairement bien la première fois, mais on pouvait remarquer un changement, une progression dans ma personnalité qui commençait à transparaitre. Je suis depuis peu dans un poste de supervision et le travail se fait avec une certaine facilité et beaucoup de plaisir. Ma directrice m’a même fait la remarque cette semaine qu’elle avait remarqué le « André nouveau », le changement, l’amélioration en fait, et c’est très positif pour l’avenir !

    Merci à un corps professoral dédié, passionné et inspirant qui ne recule devant rien pour que les concepts les plus obscurs finissent par s’insérer dans nos esprits et y grandir pour devenir des applications réelles en gestion.

    Kudos!

    André Perron

  • ENP7930 DEMAIN, un film inspirant...

    Lorsqu’on croyait que tout était perdu, que le monde roule gouverné par les seules règles du marché et par des intérêts corporatistes, voici un film révélateur que nous démontre qu’il y a encore de l’espoir...

    Lire la suite

  • Le début et ensuite la fin - Par Charles-Olivier Picard

    Le début et ensuite la fin


    Quelle est la valeur de ma maîtrise dans mon parcours professionnel ? Ça, c’est la question que tout le monde me pose ! La question est simple, mais la réponse ne l’est pas tout autant. Ma maîtrise a fait partie de ma vie durant les cinq dernières années, mais sa place dans ma vie quotidienne a été très fluctuante.


    Le commencement
    À l’origine, je me suis lancé dans ce projet car j’avais encore une certaine motivation pour approfondir mon apprentissage du baccalauréat. J’ai fait le saut avec trois de mes anciens collègues de classe. Nous étions pratiquement des inséparables. Par contre, tout a changé à un moment. Nos vies professionnelles se mettaient en place et nos choix académiques n’étaient plus nécessairement les mêmes. Malgré le fait que nous étions tous toujours ambitieux, une dichotomie s’est créée parmi nos ambitions. Par la suite, j’ai senti l’énorme besoin de combler un défi professionnel pour garder ma motivation à son maximum. C’est probablement à ce moment que j’ai découvert que j’avais besoin d’avoir un défi professionnel avec une présence terrain marquée.

    Mon centre de stage du baccalauréat m’avait offert un contrat de travail à la fin de celui-ci. C’était un premier contrat déniché dans ce que j’appelle ma vie «d’adulte». C’était pour une agence spécialisée en services de recrutement. Ceci concordait avec la spécialisation gestion des ressources humaines de mon baccalauréat en gestion publique. Cependant, j’ai vite réalisé que ce poste devenait routinier et s’affaiblissait au niveau du défi. Mes cours de maîtrise devenaient en quelque sorte une béquille pour me stimuler. Sauf qu’à un moment, ce n’était plus suffisant et je me suis mis à la recherche d’un nouvel emploi. L’ambition était toujours au maximum, je me cherchais littéralement un porte d’entrée au sein d’une organisation d’envergure.


    L’exil

    En mai 2012, je découvre un affichage de poste pour supporter un gestionnaire de projet au sein de l’Administration régionale Kativik (ARK). Le poste était basé au Nunavik à Kuujjuaq et nécessitait un déménagement (à la charge de l’employeur). En plein le genre de défi auquel j’aspirais. Sans le savoir, au moment où j’ai expédié mon CV, ma vie allait changer. On m’a appris que j’étais passé à travers du processus de recrutement en me démarquant de certaines candidatures très notable sur le plan de l’expérience, mais façon d’être ma propulsé jusqu’à l’entrevue finale sur les lieux même de l’emploi, Kuujjuaq. À ce moment, j’étais gonflé à bloc. Dans mon esprit, ce poste était déjà le mien.

    Le 6 juillet 2012. Cette date restera gravée à jamais dans ma mémoire. C’est ce jour-là que j’ai déménagé tous mes effets personnel et que j’ai amorcé l’aventure. À cette époque, j’étais la même personne mais je ne pensais pas de la même façon. Je réfléchissais comme un étudiant et non comme un professionnel. Mon expérience au Nunavik a complétement changé ma vie sur le plan personnel et professionnel. J’ai fait beaucoup de remises en question sur ma façon d’aborder les problématiques et comment les solutionner. Étant en région éloignée, j’ai continué ma maitrise à un rythme beaucoup plus lent avec des cours en ligne. Ceci m’a permis de continuer ce qui était commencé mais de me concentrer sur ma carrière surtout.

    Cet exil a littéralement propulsé ma carrière. J’ai vite gravi certains échelons au sein de l’Administration régionale Kativik. J’ai pu développer des projets hautement politisés. C’est là que j’ai eu le déclic de l’apport important des cours suivis lors de ma maîtrise à l’ÉNAP. Cette université développe ses candidats à la maîtrise en leur permettant de développer un sens politique dont les diplômés pourront tirer parti au sein des institutions de l’administration publique. Avant cette révélation, à mon esprit, je ne faisais que des cours de maîtrise. Après celle-ci, je ressentais que je développais mon flair de stratège.


    Le retour au bercail et le début de la fin
    Le 31 août 2015, je tirais ma révérence du grand nord québécois. J’ai eu l’occasion de travailler sur plusieurs projets d’envergure. Ceux-ci ont contribués à me définir comme professionnel mais aussi comme personne. Mes motivations pour revenir vers le sud sont principalement liées à la continuation de ma maitrise et sur l’ambition de me trouver un autre défi professionnel. Les astres s’alignent bien, je reprends bien mes cours au campus de Montréal et je me retrouve un poste rapidement dans un secteur que j’aime. Je suis maintenant plus que jamais déterminé à compléter ma maitrise, et ce la tête haute !

    Charles-Olivier Picard
    Candidat à la maitrise
    École nationale d'administration publique (ÉNAP)

  • Bilan de ma formation à l’ENAP

    Lorsque j’ai débuté ma carrière de policier il y a 25 ans, j’étais loin de me douter que je deviendrais un jour gestionnaire. Pour moi, devenir gestionnaire faisait en sorte que je n’étais plus policier.

    Rapidement, j’ai découvert un intérêt pour diriger les gens, prendre le contrôle d’une situation compliquée et coordonner les ressources. Alors que je profitais d’une opportunité d’agir comme superviseur par intérim, je me suis inscrit à un certificat en gestion des organisations policières à l’UQTR. Dès le premier cours, j’ai découvert un intérêt pour la gestion et l’apprentissage en général.

    Une fois le certificat complété, j’occupais déjà un poste de superviseur. J’ai par la suite effectué quelques cours en tant qu’étudiant libre jusqu’à ce que mon mentor de l’époque m’encourage et me convainc de m’inscrire à la maîtrise en administration publique à l’ENAP. Encore une fois, j’avais l’impression de m’éloigner davantage du travail de policier mais mon engouement pour la gestion et le désir d’en apprendre davantage mon incité à m’inscrire au programme de maîtrise. De plus, j’avais l’impression que la marche était d’autant plus élevée puisque je possédais qu’un certificat. Je fus alors admis en fonction de mon expérience de travail et mes responsabilités de jeune gestionnaire.

    Tout au long de mon parcours, pendant que je suivais mon cours de la session en cours, je faisais des liens entre le cours et le travail. Plus j’avançais dans mon cheminement et plus je vivais des situations qui me permettaient de faire des liens avec les cours suivis.

    Aujourd’hui, en faisant le bilan de mes apprentissages, je réalise que tous les cours suivis dans le programme ont un sens. Il arrive parfois que pendant la poursuite d’un cours, on se questionne sur la cohérence avec la réalité de l’administration publique et/ou le programme. Cependant, au final, je réalise qu’il y a un lien entre chacun des cours et que c’est cours forment un tout. Ils s’imbriquent tous un dans l’autre.

    Au moment de suivre le cours sur les technologies par exemple, il me semblait isolé des autres cours du programme. Cependant, j’ai rapidement fait le lien avec la planification stratégique, la gestion du changement, et la gestion par résultat notamment.

    Nonobstant les cours offerts au programme, un des points forts est la qualité des professeurs. La majorité des professeurs ont un bagage riche en expérience et fort intéressant qui vient ajouter au contenu du cours et ce, sans compter la qualité des divers conférenciers invités. Dans certains cas, il y a plus d’apprentissage à acquérir par le bagage d’expérience du professeur que le contenu du cours. Ce bagage d’expérience vient faciliter l’assimilation des apprentissages avec la réalité organisationnelle.

    Un autre élément important qui s’ajoute à la formation et la qualité des enseignants est le partage et les échanges avec les autres étudiants. L’ENAP nous permet de fréquenter des professionnels de la fonction publique des trois paliers gouvernementaux. Les échanges entre les étudiants sont également très enrichissants et formateurs et viennent complémenter les apprentissages. Que l’on soit du fédéral, provincial ou municipal, nous avons des réalités qui se ressemblent et il est très intéressant et enrichissant d’échanger sur des problématiques vécues mais également sur les meilleurs pratiques.

    Finalement, je ne peux dresser qu’un bilan positif de mon parcours à l’ENAP. Malgré mon hésitation du départ, je ne regrette pas la décision d’avoir suivi le programme de maîtrise. Après ces années d’efforts et de sacrifices, j’en sors grandi. L’ENAP m’a permis de développer un réseau professionnel incroyable. Je suis aujourd’hui convaincu d’être un meilleur gestionnaire possédant un plus grand éventail d’outils me permettant de mieux accomplir mon rôle.

    Un seul bémol. Mes obligations professionnelles m’ont obligé à un certain moment donné de mettre sur pause la poursuite du programme. Après du recul, il m’aurait été plus profitable de compléter le programme sans cette interruption.

    Sylvain Chevalier

  • Visite à l'Assemblée nationale

    Le 27 octobre dernier, j’ai fait partie d’un groupe d’étudiants de l’ÉNAP qui ont eu la chance de se rendre à Québec afin d’effectuer une visite de l’Assemblée nationale. Dans le cadre du séminaire d’intégration des connaissances en administration publique, notre professeur, M. Rémy Trudel, organisait « la plus belle journée de notre vie ! ». Cette journée fut riche en expériences, je vais donc présenter dans les paragraphes qui suivent les éléments qui m’ont le plus marqué et ce que j’en ai retenu.
    Il faut admettre que M. Trudel a une grande qualité : il sait recevoir de l’aide sans le demander ! J’imagine que c’est ce que l’on appelle « prêcher par l’exemple », car voyant toutes les démarches hors académiques que ce professeur entreprend pour ses étudiants, on est naturellement porté à offrir notre aide. Je m’étais donc offert une semaine plus tôt pour préparer des étiquettes y indiquant le nom de chacun d’entre nous pour la journée qui nous attendait. À mon arrivée à l'ÉNAP à 5h40, j’aperçois déjà M. Trudel en train de décharger son « épicerie » devant le hall d’entrée. Muffins, beignes, café…Comme à l'habitude, la crainte de mourir de faim ne se ferait pas sentir aujourd’hui ! Au fur et à mesure que mes collègues se rassemblent, je distribue tranquillement mes étiquettes en faisant leur connaissance car plusieurs d'entre eux proviennent de d'autres groupes. Vers 6h30, départ en autobus et début de notre avanture. M. Trudel s’empare à ce moment du micro et nous annonce que ce sera la plus belle journée de notre vie ! Durant le trajet, M. Trudel en profite pour nous faire une présentation sur les peuples autochtones. La majorité des éléments de cette présentation m’étaient inconnus (Loi sur les Indiens) et je fus surpris d’apprendre que les peuples autochtones n’ont jamais été militairement conquis, ce qui explique bien à mon avis leur statut particulier.
    Un peu avant 10h00, nous arrivons à l'Assemblée nationale. La température n’était pas clémente, quelques collègues ont probablement regretté de ne pas avoir consulté Météo Média ! Après quelques vérifications de la part de la sécurité, nous arrivons dans le Salon bleu en pleine période de questions. J’ai trouvé très ironique de voir le sérieux avec lequel le Président de la chambre s’acharnait à faire respecter les temps de question et réponse par rapport au sérieux des interventions des députés. Question sans objectif précis, réponse vague et sans véritable contenu…voilà selon moi 45 minutes pas très bien investies. Pas étonnant que les politiciens se retrouvent dans les derniers rangs du baromètre des professions au Québec ! L’image que la période de questions donne au citoyen est que les politiciens ne travaillent pas pour la population, mais bien pour leur propre ambition et leur petite vengeance personnelle envers les partis d'opposition.
    Après une trentaine de minutes, nous avons poursuivi la visite des lieux avec notre guide personnel…M. Trudel ! Anecdotes et souvenirs passés accompagnaient chaque pièce visitée, ce qui enrichissait évidemment cette visite. Je ne m’attendais pas à autant de sécurité pour assurer le contrôle des visiteurs, et nous avons pu constater les limites du charme de M. Trudel…nous n'avons pas été en mesure de visiter le bureau du premier ministre. Vers la fin de notre visite, les députés Gaudreau et Marceau nous ont rappelé que nous étions légèrement en retard sur notre horaire, puisqu'ils revenaient du Parlementaire ! En nous dirigeant vers le restaurant le Parlementaire, nous avons rencontré le ministre de la Santé, M. Gaétan Barrette. Mes collègues qui œuvrent dans le système de santé n’ont toutefois pas osé émettre leurs opinions concernant sa réforme, pourtant celle-ci alimente énormément nos heures de cours ! Arrivés au Parlementaire, nous avons pu discuter avec plusieurs députés de tous les partis. J’ai moi-même pu discuter avec messieurs Sylvain Gaudreau et François Gendron et mesdames Martine Ouellette et Chantal Soucy. C’est lors de ces échanges que j’ai réalisé que la plupart des politiciens travaillent très fort et sacrifient leur qualité de vie et leur santé pour assumer leur responsabilité de député. La conciliation travail-famille semble impossible pour ce type d’emploi et plusieurs députés semblaient exténués…C’est triste de voir que ce côté humain n’est pas visible pour le citoyen, je crois qu’il permettrait de remettre en perspective certains préjugés.
    Après le repas, on s’est dirigé vers le Salon rouge, pour rendre hommage aux 40 ans de vie parlementaire de M. Gendron, élu pour la première fois le 15 novembre 1976. Il détient maintenant le record historique de longévité pour un élu à l'Assemblée nationale, précédemment détenu par M. Gérard D. Lévesque.
    Par la suite, nous avons eu la chance d’assister à la commission parlementaire du projet de Loi 62 « Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l'État et visant notamment à encadrer les demandes d'accommodements religieux dans certains organismes », où Mme Fatima Houda-Pépin, ancienne députée libérale et nouvelle professeure collaboratrice à l’ÉNAP, témoignait. L’allocution de Mme Houda-Pépin fut d’une rigueur et d’une justesse déconcertante. La ministre de la Justice, Mme Vallée, n’a pu que défendre timidement son projet de Loi, n’ayant aucun argument pour contredire les critiques de Mme Houda-Pépin ou pour justifier le fait que le parti libéral ait reculé sur le sujet par rapport à leur position en campagne électorale. J’ai bien apprécié cette fenêtre privilégiée sur l’appareil public. Ce genre d'expérience enrichit à mon avis de façon exponentielle les notions théoriques enseignées à l’ÉNAP et permet à des étudiants, comme moi, qui sont sur le marché du travail, d'assimiler davantage ce qui est vu en classe.
    Le témoignage de Mme Fatima Houda-Pépin terminé, nous sommes retournés à l’autobus et avons débuté notre voyage de retour, qui prit fin à 20h00.
    Je remercie M. Trudel pour cette opportunité, car rien ne l'oblige à proposer ce genre d’activité dans le cadre de ses cours, mais il est évident qu'il le fait parce qu'il aime sont travail et qu'il croit que c’est la meilleure façon de transmettre à ses étudiants son savoir et son expérience.

    Philippe Lazure