Brunch participatif
27 novembre 2016, je participe à un brunch participatif du dimanche où muffins et autres pâtisseries honorent la présence d’invités de marque pour partager sur le sujet de la mondialisation. Le tout orchestré par le passionné monsieur Rémy Trudel, notamment ex-ministre de la santé et services sociaux et actuellement professeur à l’ENAP, monsieur Raymond Bachand, madame Fatima Houda-Pépin et monsieur John Parisella se sont entretenus sur le sujet de la mondialisation sous différents angles, en lien avec les enjeux de l’administration publique.
Mais pour débuter, fière de la réussite des étudiants de l’ENAP, monsieur Trudel a profité du moment pour souligner le parcours de madame Christine Black, qui a su durant son parcours académique, passer de la théorie à la pratique de l’administration publique. En effet, travaillant dans le réseau communautaire de Montréal Nord, madame Black a fait le saut en politique municipale et est devenue mairesse de ce même arrondissement en avril dernier. Ce moment de reconnaissance se voulait aussi la démonstration que notre parcours à l’ENAP peut engendrer de belles réussites en terme de carrière dans l’administration publique.
Monsieur Raymond Bachand, ex-ministre de la finance et de l’économie jusqu’en 2012, annonce d’entrée de jeu que « tu ne fais rien seul ». Il nous entretient sur le sujet de la mondialisation sous l'angle de deux grands phénomènes mondiaux soient les échanges commerciaux et la technologie. Ces éléments ayant fait exploser la concurrence, la capacité d’adaptation est un incontournable pour faire face à un monde en constant changement. À travers ce contexte, monsieur Bachand insiste sur le fait qu’il faut « apprendre à prendre notre place comme société ». Monsieur Bachand nous donne alors quelques exemples où nous avons su prendre notre place (la protection d’Alcan via la convention de continuité, l’accession des francophones à la direction d’entreprises…).
Il fera référence à la crise économique de 2008 et, par la suite, à l’accord de libre-échange avec l’Europe où le gouvernement provincial a su agir de façon stratégique malgré notre statut de province. En effet, monsieur Bachand affirmera avec fierté que « même si tu travailles dans une province, tu peux changer le monde! ». Monsieur Bachand enchaine en faisant des liens avec la culture et l’agriculture pour soutenir son propos principal à savoir qu’il faut savoir se prendre en main, se battre et s’allier entre forces solidaires. Je résumerais ainsi son propos: sachons tirer profit comme société de ce contexte qu’est la mondialisation.
Madame Fatima Houda-Pépin, notamment ex-députée de la circonscription de La Pinière sous le gouvernement Libéral, enchaine son exposé en manifestant ses réactions face à celui de monsieur Bachand en soulignant l’aspect manquant de son propos à savoir le facteur du capital humain. Elle fait ressortir que de vouloir faire du profit à outrance peut engendrer les ravages de la mondialisation lorsque non contrôlé, ayant pour impact « l’aggravation de la pauvreté ».
Mais l’exposé de madame Houda-Pépin sera sous l’angle de la gestion de la diversité religieuse dans les institutions publiques. En effet, la monté de l’extrémisme religieux, quelques soit la religion précise-t-elle, frappe aux portes de l’administration publique et elle déplore que sa gestion soit déficiente. La religion peut tout autant être porteuse de rapprochements que porteuse de conflits de valeurs. S’appuyant sur l’exemple de l’Islamisme radical (qu’elle prend le temps de bien distinguer de l’Islam), reposant sur un projet politique, en lien avec la déclaration des droits de l’Homme, nous ne pouvions anticiper que le problème viendrait de l’intérieur même de la société. En effet, ces derniers s’appuyant sur la liberté de religion pour pouvoir imposer leur agenda politique sur la société démocratique, ils viennent utiliser un levier qui eux-mêmes ont rejeté du revers de la main. Mais dans l’administration publique, ce n’est pas tant la force de l’Islamisme radical qui pose le réel problème mais plutôt la négligence de nos dirigeants politiques, souligne-t-elle.
En troisième lieu, monsieur John Parisella, chroniqueur politique, insistera sur l’aspect de la volonté politique. Il utilise le sujet de l’heure à savoir l’élection de Donald Trump qui en a surpris plus d’un due au fait qu’au début nous l’avons tous regardé avec des « yeux conventionnels » (comment ce personnage pouvait-il être élu!?). Il exprime que le phénomène « Trump » est plus grand que l’élection comme telle et traduit la monté de la droite. Effectivement, la mondialisation risque-t-elle de se buter au nationalisme axé sur les frontières?
Monsieur Trudel nous a par la suite permis d’enchainer avec une période de question laissant place à la spontanéité planifiée!
La période de question a soulevé l’enjeu de l’intégration des immigrants sur le marché du travail. L’accueil des immigrants est peut-être très bien mais le défi demeure leur intégration sur le marché du travail. L’obligation d’apprendre le français est une chose mais en réalité c’est en travaillant avec des francophones qu’on favorise la réelle intégration des immigrants, ce dont le Québec se bute toujours actuellement. Gardons en tête que l’immigration est une richesse mais le défi demeure de bâtir ensemble et de célébrer la diversité.
L’exposé a été un bel exemple de diversité des angles sous lesquels la mondialisation peut être abordée nous dira monsieur Parisella, mais j’ajouterais qu’elle aura été abordée sous l’angle des valeurs de chacun.
Évidemment, le sujet de la mondialisation n’aura été qu’effleuré mais qu’elle belle formule pour favoriser les échanges par la suite entre les étudiants de l’ENAP et leurs proches qui étaient aussi présents lors du brunch!
MBlais