Quatre pionnières en politique : un monument en leur hommage

Marie Lacoste Gérin-Lajoie, Idola Saint-Jean, Thérèse Casgrain et Marie-Claire Kirkland, quatre pionnières dans l’histoire du Québec.

Marie Lacoste-Gérin-Lajoie (1867-1945). Elle prend conscience dès son jeune âge des inégalités envers les femmes de son époque. Durant toute sa vie, cette femme d’action va lutter pour l’égalité des sexes. À partir de 1883, elle milite au sein du Conseil national des femmes du Canada. Son intérêt pour le droit lui fait publier, en 1902, son traité de droit usuel. Cet ouvrage de vulgarisation enseigne aux femmes les droits juridiques, il a été réédité et traduit en anglais. En 1907, Marie Lacoste-Gérin-Lajoie suscite la fondation de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, un regroupement féministe francophone et catholique. En 1908, elle participe activement à la fondation de l’École d’enseignement supérieur pour les jeunes filles. En 1921, elle devient l’une des fondatrices du Comité provincial pour le suffrage féminin. En 1922, elle mène une délégation de 400 militantes venues à Québec demander le droit de vote et d’éligibilité des femmes. Il faut noter que c’est grâce à sa participation que l’Assemblée législative a modifié le Code civil en 1931 afin de donner à la femme mariée le contrôle entier de son propre salaire.

Idola Saint-Jean (1880-1945). Le parcours de Madame Saint-Jean est orignal à plusieurs aspects au sein du mouvement féministe. Professeure de français à l’Université McGill, elle est secrétaire du Comité provincial pour le suffrage féminin à partir de 1922. En 1927, elle fonde l’Alliance canadienne pour le vote des femmes, l’une des deux plus importantes associations féministes du Québec. En 1930, elle se présente comme candidate aux élections générales fédérales. Malgré sa défaite, elle récolte plus de 3000 voix en mettant en évidence des thèmes électoraux résolument suffragistes. Selon son avis, le vote des femmes est la clé pour que les gouvernements corrigent les injustices sociales dont elles sont victimes.

Thérèse Casgrain (1896-1981). Madame Casgrain fait sa marque en consacrant sa vie à l’avancement de la cause féministe. Dès son jeune âge, elle participe activement à la lutte du Comité provincial pour le suffrage féminin. En 1927, le Comité se sépare en deux mouvements distincts, dont l’un, la Ligue des droits de la femme, qui est mené par Madame Casgrain jusqu’en 1942. Son réseau social et politique fait d’elle une militante influente qui ouvre aux féministes les portes des cénacles du pouvoir. Membre du Club des femmes libérales, elle convainc Adélard Godbout, en 1938, d’inviter quarante femmes au congrès du Parti libéral et réussit à inscrire le suffrage féminin au programme de cette formation. En 1951, Thérèse Casgrain fait le saut en politique. Elle ne réussit pas à se fait élire aux élections fédérales et provinciales. Par contre, elle devient la première femme à diriger un parti politique au Canada, Parti social-démocrate (1951-1957).

Marie-Claire Kirkland (1924-2016). Avocate de profession durant plusieurs années, Madame Kirkland répond à l’appel de la politique. En 1961, elle est élue députée de la circonscription de Jacques-Cartier. Elle devient la première femme de l’histoire du Québec à siéger au Parlement. Le 5 décembre 1962, elle accède au cabinet de Jean Lesage comme ministre. En 1964, elle réalise une importante réforme du Code civil qui met fin à l’incapacité juridique des femmes mariées. Celles-ci peuvent désormais exercer une profession, gérer leurs propres biens, intenter des actions en justice et conclure des contrats comme la signature d’un bail pour un logement. Durant cette même année, le premier ministre Lesage confie à Madame Kirkland d’autres responsabilités importantes en la nommant ministre des Transports et de Communications. En 1973, juste avant de quitter la politique active, elle présente un projet de loi créant le Conseil du statut de la femme. Par la suite, elle accède à la magistrature en devenant juge à la Cour provinciale du Québec, fonction qu’elle a occupée jusqu’en 1991. Par sa contribution unique à la société et sa brillante carrière, Madame Kirkland demeure un véritable symbole de la cause féministe au Québec.

Bravo! Ses quatre pionnières ont grandement contribué à l’histoire du Québec.

Il faut souligner que ce projet de monument en hommage à ces femmes a eu lieu grâce à la participation et au dévouement de Madame Fatima Houda-Pépin. Félicitations Madame Pépin!