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Les jeunes et le budget participatif de Chicago

par Jérôme Roy-Marcoux

Selon plusieurs sondages récents, le gouvernement en tant qu’institution vit une crise de confiance. À l’échelle planétaire, il n’y a plus que 44 % de la population qui affirme toujours y faire confiance. Ce constat est d’autant plus marqué chez les jeunes Américains âgés de 18 à 29 ans qui ne font confiance au gouvernement fédéral que dans une proportion de 23 %.

Un tel phénomène ne peut qu’encourager une désaffection croissante envers les institutions publiques. Un antidote à cette réalité se situe en des idées innovantes comme le budget participatif. Ce dernier, une innovation qui a vu le jour à Porto Alegre, au Brésil, existe depuis 1989. Il permet au public de mettre sur pied et de choisir les projets qu’ils ont à cœur pour leur communauté en fonction d’une enveloppe budgétaire déterminée.

Comme j’ai pu le constater dans le cadre du cours de gestion participative donné à l’ÉNAP, cette initiative s’est développée et épanouie pendant plusieurs années pour donner le franc succès qu’il représente aujourd’hui au Brésil. Le budget participatif a apporté une contribution significative au système de santé local en le rendant davantage fonctionnel et accessible à tous. Le Dr Fernando Cupertino, ex-ministre de la santé, et le gouverneur de l’État de Goias ont particulièrement bien démontré cette idée lors de la conférence à l’ÉNAP qui s’est tenue le 22 septembre dernier.

À ce titre, le budget participatif représente également une manière de guérir le cynisme ambiant en remettant aux mains de la population la destinée de ses choix budgétaires. Au États-Unis, ce genre d’initiative est née à Chicago en 2009. Aujourd’hui, cet exercice permet à la population d’attribuer cinq millions de dollars américains aux projets de son choix. Fondé sur les valeurs d’équité et d’inclusion, il rend également transparent un processus budgétaire qui ne l’est pas toujours dans sa forme conventionnelle.

Le budget participatif s’étale sur une année. En automne, les séances informationnelles permettent aux gens de lancer librement leurs idées. À l’hiver, les projets sont développés en profondeur. Ensuite, une présentation des propositions a lieu, ce qui est suivi du vote. Tous les résidents sont invités à participer, à la seule condition qu’ils puissent démontrer qu’ils ont plus de seize ans et qu’ils vivent bien au sein du district concerné. Les projets choisis sont alors appelés à être implantés à la dernière phase.

Pour les jeunes, le budget participatif rend possible une plus grande participation civique. Lorsque des assemblées se tiennent spécifiquement pour eux, leur taux de participation augmente considérablement, surtout s’ils peuvent amener leurs amis. Proposer des projets leur permet de développer leurs habiletés communicationnelles. Toutefois, les jeunes qui participent à l’expérience se plaignent de l’échelle réduite sur laquelle ils doivent travailler. Pour certains, les projets choisis l’aurait été sans leur apport, puisque la municipalité aurait éventuellement été forcée de les réaliser. En ce sens, le budget participatif de Chicago se doit de continuer à croître afin d’attirer les jeunes !

Commentaires

  • Un sujet qui vaut la peine d'être interpellé Jérôme et qui nous conduit à s'arrêter quelques instants
    pour prendre position. Proftrudel

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