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Bilan de mon cheminement à l'ÉNAP

Selon Daniel Levinson (1), j’ai commencé mes études à l’ÉNAP au moment de « la transition du milieu de la vie », soit le moment où on réévalue sa structure de vie à la lumière du fait qu’on peut mourir et qu’on souhaite utiliser son temps autrement, en réajustant le rêve de sa vie et en atteignant une plus grande individuation qui nous permet de faire de nouveaux choix et de les implanter, notamment par un retour aux études. « À l’origine, on considérait le stade de la mi-carrière, et la crise qui l’accompagne, comme étant les éléments déclencheurs d’un changement de cap ou d’orientation (2) ». Dans mon cas, cela s’est avéré. Je me suis retrouvée à l’ÉNAP parce que je vivais une quête identitaire et que j’étais traversée par la question du changement.

Je suis donc venue à l’ÉNAP dans le but de me réorienter professionnellement dans le même domaine d’activité (l’éducation), mais dans un autre champ (la gestion). Je cherchais de nouveaux défis tant sur le plan intellectuel que sur le plan de mes compétences, mais, surtout, je réalisais que j’avais envie de me fixer des objectifs de carrière plus élevés. Je crois avoir trouvé les réponses que je cherchais sur le plan personnel et professionnel et, en outre, je suis convaincue d’être une meilleure citoyenne, car j’ai maintenant une meilleure connaissance des enjeux qui touchent ma société, mon organisation et mon nouveau rôle de gestionnaire. J’ai acquis des outils importants en termes de connaissance de soi et je suis plus à même d’exercer mon rôle avec les compétences attendues.
La vision que j’avais de la carrière en administration publique était très limitée avant mes études à l’ÉNAP. D’une part, au fil de mon parcours, j’ai eu la chance de faire la rencontre de plusieurs personnes dynamiques et dévouées (enseignants et conférenciers confondus) et le corps professoral y est de haut niveau. J’ai beaucoup apprécié que la formation acquise soit en lien avec la réalité du marché du travail. Le fait de pouvoir réaliser nos travaux sur des problèmes liés à notre gestion ou à notre organisation contribue au sentiment d’expertise que nous développons, comme étudiants, durant nos études. D’autre part, le fait de côtoyer des collègues de tous les milieux et de tous les secteurs donne une richesse aux échanges que je ne soupçonnais pas et crée un environnement extrêmement stimulant. Maintenant, j’ai non seulement plus de connaissances, mais aussi plus de savoir-faire (know how) et de savoir-être. Je me suis donnée comme défi de suivre des cours dont le niveau de difficulté était élevé (je pense que cela contribue à ma satisfaction si je compare ma situation à celle d’autres collègues rencontrés au fil du temps).
Quand je suis entrée à l’ÉNAP, j’aspirais à devenir gestionnaire, mais je ne soupçonnais pas l’étendue et la responsabilité de mon rôle. J’ai beaucoup apprécié la place que les enseignants donnaient aux valeurs de l’administration publique (compétence, innovation, excellence). Évidemment, je crois que ma formation me rend plus critique à l’égard de certains de mes collègues du réseau collégial qui ont accédé à des postes de gestion sans avoir cette formation. Je crois qu’il y a une méconnaissance du rôle, qui peut être à la base d’erreurs importantes de la part de gestionnaires, notamment la posture nécessaire à l’exercice du rôle : neutralité, équité, éthique, confidentialité, etc. Le fait de comprendre les institutions, leur rôle, l’administration publique, le cadre légal et règlementaire m’apparaissent autant d’éléments essentiels à la fonction de gestionnaire qu’il m’apparaît incroyable que les organisations n’en fassent pas un prérequis à l’embauche. Dans le contexte de renouvellement massif que connaît actuellement la fonction publique, je m’inquiète un peu des exigences minimales qui seront imposées aux futurs candidats. De même, je trouve qu’on se préoccupe peu du transfert de savoir et de compétences (contraintes budgétaires obligent) alors que les organisations sont aux prises avec de nombreux défis en termes d’efficacité et de performance. Si je me fie à mon secteur d’activité, je crois que nous avons d’énormes défis en termes de modernisation (des programmes, des processus, des outils de gestion, etc.). Malheureusement, nous avons peu de moyens pour relever ces défis.

Pascale Sirard, candidate à la maîtrise en Gestion publique

(1) LEVINSON, Daniel, Theories of Life Stages and Human Development, http://humangrowth.tripod.com/id3.html
(2) CARDINAL, Lise (1999). « Tendances dans les trajectoires et les motivations professionnelles des gestionnaires », Revue Gestion, Québec, Canada, vol. 24, n°2, été, p. 27.

Commentaires

  • Nous présenter une telle réflexion nous amène à réfléchir nous-même sur des enjeux
    qui nous interpellent...proftrudel
    Bravo

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