EN-7505 Une visite à l’Assemblée Nationale : le théâtre de la démocratie nous ouvre ses portes.
Fin prêt à percer le mystère du fonctionnement générale de la plus haute administration provinciale, et à découvrir l’environnement physique dans lequel députés et ministres exercent leurs responsabilités gouvernementales, nous poussons portes et faisons face aux 125 sièges accueillant les acteurs de notre démocratie dans une salle au style architectural Second Empire.
Côté cour, le Parti Libéral du Québec fait face au Parti Québécois, à la Coalition Avenir Québec, à Québec Solidaire et autres indépendants, côté jardin.
L'assemblée est réunie et la séance débute. Véritable témoin des enjeux les plus vastes de notre société, nous assistons à une pièce dans laquelle chaque protagoniste dont les rôles, les responsabilités et les visions varient, sont pourtant mu par un désir commun de plaider en faveur des citoyens qu'ils représentent. Ainsi, afin que chacun puisse faire valoir son point et que sa parole soit entendue, commence la mise en scène des communications parallèles. Intégrée dans le fonctionnement protocolaire lui-même, des petits papiers s'écrivent, se plient, se déplacent , se replient et se verbalise tout au long de l'assemblée alors que les députés sans se laisser perturber par cette agitassions continuent leur allocution. La technologie cellulaire n'aura su que se faire détrôner par cette coutume ancrée.
L'acte deux est sonné, la période des questions-réponses est débutée. Jacques Chagnon, président de l'assemblée Nationale et député de la circonscription de Westount-Saint-Louis, préside un échange captivant sur les sujets d’actualité. Mais ne nous y trompons pas, ce théâtre n'est pas une farce, chacun porte la responsabilité de son titre et le regard de ses consœurs et confrères autour de lui. L'improvisation n'a pas sa place, les questions doivent être connues à l'avance et les réponses mûrement réfléchies avant d'être partagées à l'ensemble des citoyens. Ainsi, lorsque l'on aborde la fameuse question de Bombardier, les réponses apportées ont été mesurées de façon à ce que chacun assume pleinement le poids de son intervention. Idem , lorsque la députée de Montarville, Mme Nathalie Roy, demande quelles actions ont été posées par la ministre de la culture, Mme Hélène David, sur la question des livres de propagande islamiques provenant d'Arabie Saoudite introduits dans cinq bibliothèques québécoises. Ce à quoi cette dernière a répondu dans un flegme immuable que l’imputabilité des bibliothèques est sous la responsabilité municipale et qu'il appartient donc à celle-ci de classer et de choisir leur collections, en exerçant leur jugement critique, face aux ouvrages qui seront mis à la disposition de la population. Il est fort peu probable que Mme la députée n'eut été au courant que ce sujet incombe de la responsabilité municipale. Cet échange, particulièrement marquant en direct, démontre à quel point les prises de paroles et de positions ont également pour objectif de mettre en lumière des problématiques qui importent à la population bien que relevant d'un autre niveau. Parce que les députés se font les portes paroles des besoins populaires sur la scène suprême de notre administration provinciale.
Karen Vespier