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  • Cessez de grimper dans les rideaux!

    D’une part on se plaint qu’on investit trop en santé. Puisque ce secteur accapare près de 45% du budget provincial annuel, il y a de quoi questionner les dépenses faramineuses occasionnées par le réseau de la santé et des services sociaux. D’un autre point de vue, les débordements aux urgences et les ressources insuffisantes en première ligne pourraient nous faire croire le contraire puisque la main-d’oeuvre professionnelle à ce niveau est à bout de souffle et bénéficieraient grandement d’une bonification des effectifs. Notre bon gouvernement, ne niant ni l’un ou l’autre de ces points de vue, tente de couper la poire en deux et préconise plutôt le fait que nous dépensons mal les grosses enveloppes budgétaires dorées en santé et il applique des coupures générales aux effets plus ou moins douloureux selon le type d’établissement; un bel exemple que l’application de la loi 100 illustre ces jours-ci. Alors? Qui dit vrai? Comment prendre position dans cet enjeu critique?

    D’abord, considérons qu’il est facile de critiquer quand les journalistes font la bonne oreille pour pondre des articles qui font la manchette des journaux. Trop de cadres dans le réseau (n’est-ce pas Dr. Barrette?), trop d’heures travaillées par du personnel d’agence qui coute plus cher, trop de bureaucratie (les gens du réseau sont tous des fonctionnaires), trop de niveaux hiérarchiques… la liste s’allonge. Les divers établissements mènent leur combat individuel prétextant qu’ils sont dans une situation unique. Bref, on pointe des coupables du doigt et personne ne veut de ces contraintes budgétaires; «pas dans ma cour»; allez voir l’autre hôpital (ou remplacer par un autre établissement de votre choix)… Évidemment, il est plus facile d’être porté à critiquer le voisin d’abord puisqu’on ne connait pas toujours sa réalité qui peut être différente de comment on la perçoit. «Les coupures leurs feront moins mal… ils en ont de l’argent EUX!» Encore des munitions pour le gouvernement qui prône une attitude «égalitaire» dans l’application de ses restrictions budgétaires imposées à tous les établissements, de cette même manière peu spécifique.

    Ensuite, il faut garder en tête que malgré tous ces comités de beaux penseurs qui semblent ralentir le système, des idées sont débattues et les grands enjeux sont examinés à notre insu. Les débats qui font rage dans les journaux semblent ne considérer que l’information minimale pour le scoop. On apportera les précisions plus tard… Par exemple, croyez-vous sérieusement que les établissements auraient encore un recours légal au personnel d’agences professionnelles s’il n’y avait pas un avantage pour eux en bout de ligne? Évidemment, si on ne va pas au fond des choses et qu’on se concentre sur le taux horaire qu’ils facturent, la question peut sembler ridicule. Les factures d’agences n’impliquent pas les coûts que l’employeur doit assumer pour un employé. Les avantages sociaux, la CSST, la contribution au fond de pension, la contribution à l’assurance collective et la formation pour ne nommer que ceux-là, peuvent facilement faire grimper la facture. Une auxiliaire à 60$ de l’heure? Pas dans le privé… Au sein de notre réseau… Voilà des coûts surprenants. Ah oui, au fait… c’était combien déjà dans le privé?

    Poursuivons avec l’exemple des cadres. Il y en a 11 000 dans l’ensemble du réseau. Et on considère cela un réseau surcadré? Pour 110 000 soignants? Pas si mal pour une petite PME à but non-lucratif d’un quart de million d’employés… En fait, ce qui ne ressort pas assez du débat entamé par Dr Barrette, c’est la présence de 85 000 employés administratifs dans notre réseau. Là, peut-être qu’en grattant un peu on aurait pu s’apercevoir qu’ils se concentrent à certains niveaux hiérarchiques, faire l’analyse de leurs tâches et donner quelques coups de hache. Cible manquée! Tout ce que les gens retiennent, c’est qu’il y a un cadre pour un soignant… Quel non-sens! Magnifique! Pour nous tous qui tentons jour après jour de créer des actions positives et d’obtenir la confiance du public! Et quelle différence entre un «employé administratif» et un cadre! Semaines de 45 voire 50 heures, gardes de soirées et de fins de semaines, responsabilités face aux urgences du quotidien… Les cadres sont constamment entre l’arbre et l’écorce, pris entre les demandes des employés et les exigences du sommet. Et il y en aurait trop? Et pour conclure cette section, j’ajouterais qu’il y aurait peut-être moins d’employés administratifs si le réseau ne s’étouffait pas autant avec une colossale somme de données et d’indicateurs de performance qui mesurent tout ou presque, sans que la pertinence du contexte n’y soit rattachée. C’est ainsi qu’on crée les politiques ministérielles, du moins faut-il le croire…

    Une piste de solution pour le réseau semble la condamnation du palier régional (les agences). Quand on parle de couper des frais administratifs... WOW! Demain matin, la grande région de Montréal se retrouverait avec environ 25 millions de plus à se diviser entre les 150 divers établissements, (hôpitaux, CLSC, CHSLD, instituts privés conventionnés et autres) donc un peu plus de 150 000$ par point de service...  Oups! De quoi payer deux infirmières… ou un médecin. Au fait, où allez vous les trouver? Les bureaux de l’assurance-emploi ne vous aideront pas beaucoup sur ce point… On peut donc prendre l’offre ou réaliser que finalement, ça semble donner bien peu pour éliminer un niveau administratif qui a tout de même un certain rôle à jouer. Avez-vous consulté leur rapport annuel? (Oui oui, je sais, tout est beau dans un rapport annuel…) Il n’en demeure pas moins que les agences s’impliquent sur des aspects régionaux qui m’étaient méconnus jusqu’à cette lecture.

    Vous n’êtes pas convaincus? On élimine quand même les agences? D’accord. Que fait-on pour l’harmonisation entre les établissements d'une même région? Qui compilera les statistiques cumulatives de l'ensemble des établissements? Ces tâches devront être imparties inévitablement au niveau ministériel, d'où la réapparition de certains coûts de fonctionnement. C’est vraiment ce que vous voulez?

    À mon avis, ce n’est pas sur la pertinence des agences ni sur leur coût de fonctionnement qu’il faut s’attarder. En fait, c’est plutôt sur la redéfinition de leur position hiérarchique. Est-ce normal que le DIRECTEUR d’un CSSS voie parfois ses questions remonter 5 ou 6 niveaux hiérarchiques DANS L'AGENCE avant d'obtenir une réponse? RI-DI-CU-LE! Les CSSS, les CH et les autres établissements sont déjà assez imputables des services qu'ils rendent par une reddition de comptes serrée. Les objectifs ministériels et les cadres de référence pour les programmes sont clairs; les objectifs populationnels, bien définis. Ne pourrait-on pas laisser un peu de latitude de ce côté? Qui peut le mieux desservir la clientèle de son territoire? L’agence ou les établissements? Il est grand temps que les principes de base de la gestion moderne s’appliquent! Laissez les gens de terrain vous guider!

    En résumé, nous sommes tous concernés par les coûts de fonctionnement actuel et futur du RSSS, débat auquel il ne semble pas y avoir de solution facile. Je fais partie de ceux qui croient que l’on puisse améliorer encore beaucoup le réseau de la santé, progressivement, par des actions collectives concrètes. Toutefois, je ne crois pas qu’on puisse le faire d’un seul coup de baguette magique ou qu’il y ait de grands coupables au sein même du réseau. Même en récupérant quelques millions ici et là, la nature des soins de santé demeure couteuse, le vieillissement de la population combinée à une pénurie de personnel crée un contexte pénible pour tous et l’inflation aura tôt fait de saper nos efforts... Je le rappelle : nous avons décidé de faire le magnifique choix collectif d’avoir un système de santé universel, accessible et intégral. Il faut donc être conséquent et accepter ses imperfections, encore plus apparentes dans ces années de vaches maigres pour les fonds publics. À moins que vous soyez prêts à couper dans le panier de services actuel? «Pas dans ma cour» comme dirait l’autre…

    Frédérick Boulé

  • Les jalons des premiers pas menant à la mort dans la dignité!

    Les jalons des premiers pas menant à la mort en toute dignité!

     

    Femme, Citoyenne du Québec, infirmière de formation et aujourd’hui gestionnaire dans le réseau de la Santé et des services Sociaux, j’ai soigné et vu un grand nombre de personnes malades, souffrantes et mourantes. Certaines ont demandé à mourir, d’autres se sont accrochées à la vie, mais toutes ont souhaité être soulagées de la douleur. Quand il est question d’euthanasie, un souvenir me revint à coup sûr, celui d’un homme au début de la quarantaine, père de jeunes enfants, souffrant d’un cancer à un stade avancé, avec un pronostic sombre : physiquement décharné et souffrant. Cet homme était hospitalisé depuis déjà quelques semaines sur le département où je travaillais et j’étais son infirmière. Un soir, vers 23 heures, il me dit en chuchotant : « toi, est-ce que tu pourrais m’injecter quelque chose pour m’aider à en finir? » Déconcertée, je m’assieds près de lui et tente de le faire verbaliser ses besoins, sa souffrance. Je lui explique que je ne peux pas lui donner un médicament pour en finir, mais que nous ferons tout pour le soulager, l’accompagner et le soutenir, etc.  Il répond, après un très long silence : « je comprends » et me souhaite bonsoir.

     

    Quel ne fut pas mon étonnement lorsque, le lendemain soir, il me dit croire à une possible guérison, qu’il se sent mieux, moins souffrant et aussi que les miracles sont possibles. J’étais troublée et, en même temps, très consciente que l’on puisse changer d’idée et faire des allées retours dans les différents stades du deuil que Kübler-Ross[1] a décrits. Cette expérience a été marquante pour moi. Dès ce jour-là, j’ai su qu’en matière de désir de vivre et de mourir, rares sont les choses totalement blanches ou noires; que la douleur et le temps peuvent changer la façon de voir les choses. Vous constaterez, dans les paragraphes qui suivent, que cette expérience a fortement teinté mon opinion sur l’euthanasie.

     

     

    À mon avis, il est trop tôt pour introduire l’euthanasie et l’aide au suicide dans l’arsenal des soins de santé en fin de vie. En effet, il reste à ce jour certains éléments à consolider afin de s’assurer d’avoir exploré et mis en place tous les soins en fin de vie. Ainsi, le nombre de lits en soins palliatifs reste trop peu nombreux, l’utilisation de la médication en fin de vie doit être standardisée, l’accompagnement psychologique doit être amélioré, etc. Trop tôt aussi, parce qu’une réelle marge de manœuvre existe déjà à travers le refus de traitement, la sédation palliative ainsi que la sédation terminale.

     

     

    Cependant, je ne nie pas qu’il soit possible lors de situations exceptionnelles que l’euthanasie soit justifiée. Toutefois, je ne crois pas nécessaire de la légaliser pour répondre à ces situations. La preuve en est l’orientation adoptée par la Colombie-Britannique. Cette dernière laisse à son Procureur la décision de poursuivre ou non les personnes accusées d’avoir aidé, par compassion, quelqu’un à mourir. En plus d’avoir l’avantage de considérer chacun des cas individuellement, elle est un rempart contre les abus qui pourraient survenir. Enfin, elle permet de documenter et de suivre l’évolution du phénomène. Le Québec devrait prendre exemple sur cette province. Certains diront ou même crieront à l’hypocrisie de ma position, moi je considère qu’en matière de vie et de mort « ménager la chèvre et le chou » apparaît souhaitable.

     

     

    Néanmoins, si l’euthanasie devait être légalisée, et si la prémisse en est la « dignité », elle devrait être disponible pour tous, personnes majeures comme mineurs, la dignité n’ayant pas d’âge. Les demandeurs devraient être aptes ou avoir prévu le tout dans un testament de vie. La pratique (je suis mal à l’aise avec ce mot, mais je n’en ai pas trouvé d’autre) devrait prévoir l’obtention de l’avis de plus d’un médecin. Des demandes répétées dans le temps, tant verbales qu’écrites seraient aussi nécessaires. Ces derniers critères agissant comme garde-fou aux décisions rapides. Les gens étant susceptibles de mourir dans différents lieux, l’euthanasie devrait être accessible en établissements comme à domicile. Enfin, seul un médecin devrait poser cet acte.

     

     

     

    Je considère également essentiel de prévoir des moyens pour soutenir psychologiquement les cliniciens qui administreraient des euthanasies. Pour moi, la différence fondamentale entre l’euthanasie et la sédation terminale réside dans l’intention qui sous-tend l’acte posé. La sédation vise le soulagement de la douleur, peu importe les conséquences; l’euthanasie vise à mettre fin aux jours de quelqu’un, forme de soulagement ultime. Comme soignant qui pose le geste, il m’apparaît clair que la portée de ce dernier est éminemment différente en termes de vécu.

     

    Selon moi, les risques de dérive possibles, si l’euthanasie était légalisée, s’articulent autour de :

    ·        la diminution des efforts en recherche et développement des meilleures pratiques de soins en fin de vie;

    ·        l’impact d’une telle décision sur le sentiment de culpabilité et d’incompréhension que pourraient ressentir des malades ne choisissant pas l’euthanasie pour eux-mêmes.

     

    À preuve, tous nous avons dit ou entendus des gens dire, en regardant des personnes malades ou handicapées : « moi je ne sais pas comment il fait; je ne pourrais pas! » La manière de voir les choses est assurément très différente, selon que l’on est en santé ou malade. Il faudrait à tout prix éviter que la possibilité d’un nouveau choix, celui de l’euthanasie, ait pour effet de culpabiliser ceux qui choisissent de vivre envers et contre tout!

     

    En somme, continuer à développer des connaissances sur l’euthanasie, poursuivre le déploiement de l’organisation optimale de soins en fin de vie, donner de la latitude au Procureur de la province en matière de poursuite des personnes ayant assisté ou aidé quelqu’un à mourir et suivre l’évolution du phénomène seraient les jalons des premiers pas vers l’objectif de mourir dans la dignité.

     

    Finalement, je tiens à souligner l’importance de la Commission ‘Mourir en toute dignité.’ D’abord pour se pencher sur un sujet aussi important et qui transcende largement les mondes de la santé et de la justice. Aussi de permettre aux Québécois de faire connaître leurs opinons sur le sujet. Cette réflexion est tout à l’honneur de la société québécoise.

     

    Marie-Ève ENP 7328



    [1] Source Wikipédia Selon Elisabeth Kübler-Ross (1969), après un diagnostic de maladie terminale, on observe « cinq phases du mourir » (Five Stages of Grief).

    1.        Déni (Denial) ; Exemple - « Ce n'est pas possible, ils ont dû se tromper. »

    2.        Colère (Anger) ; Exemple - « Pourquoi moi et pas un autre ? Ce n'est pas juste ! »

    3.        Marchandage (Bargaining) ; Exemple - « Laissez-moi vivre pour voir mes enfants diplômés. », « Je ferai ce que vous voudrez, faites-moi vivre quelques années de plus. »

    4.        Dépression (Depression) ; Exemple - « Je suis si triste, pourquoi se préoccuper de quoi que ce soit ? », « Je vais mourir... Et alors ? »

    5.        Acceptation (Acceptance) ; Exemple - « Maintenant, je suis prêt, j'attends mon dernier souffle avec sérénité. »

    Kübler-Ross a également fait valoir que ces étapes ne sont pas nécessairement dans l'ordre indiqué ci-dessus, toutes les étapes ne sont pas non plus vécues par tous les patients. Les 5 phases peuvent être linéaires mais il arrive souvent qu'un endeuillé puisse faire des retours en arrière avant de recommencer à avancer.

     

  • l'endettement des étudiants

    « La fédération canadienne des étudiantes et étudiants affirme que le niveau d’endettement des étudiants canadiens a franchi cette année le cap historique de 15 milliards de dollar » 1

     Voilà un autre sujet très important qui mérite une intention particulière de la part de tous les acteurs concernés par ce problème, vu son importance dans l’économie nationale et mondiale. Ce sujet concerne  spécifiquement « l’endettement des étudiants au canada ».

    De manière générale, l’enseignement postsecondaire au canada coûte chère pour les étudiants et le système d’aide financière adopté par le gouvernement  n’aide pas vraiment les étudiants d’aller plus loin dans leurs études et ne répond pas adéquatement à leurs besoins, dans la mesure où il ne  prend pas en considération la hausse des frais de scolarité ainsi que les coûts de vie qui ne cessent d’augmenter.

     Par conséquent,  les étudiants doivent trouver un travail rémunéré afin de subvenir à leurs besoins primaires ce qui cause l’allongement des études avant d’obtenir leur diplôme et dés fois même abandonner les cours de façon définitive par crainte de ne pas pouvoir rembourser les dettes.

     L’idée de « s’endetter pour étudier » n’a aucune logique pour plusieurs raisons :

    • La dette d’études augmente au fur et à mesure que l’étudiant suit son cheminement scolaire, ce qui influence sa décision de continuer ses études d’une année à l’autre. Les données statistiques indiquent clairement que les étudiants qui reçoivent d’importants montant d’aides financières sont susceptibles d’abandonner leurs études. 2
    • la situation financière des étudiants après l’obtention du diplôme se détériore et risque de mettre en péril les autres décisions de vie comme l’achat d’une maison, d’une voiture, vivre en famille, créer une entreprise …etc.
    •  la combinaison de la dette à la consommation (comme les factures de crédit) avec celle d’études entraîne certains impacts psychologiques tels que le stress, l’inquiétude, la colère, les idées suicidaires,…etc. c’est toute la société qui finit par payer le prix ce qui signifie que l’endettement d’étudiant n’est pas juste un problème individuel mais aussi un problème de toute la société,
    • L’incapacité de payer les dettes entraîne l’augmentation du nombre des faillites étudiants même si cette mesure ne peut être appliquée qu’après 10 ans de fin des études. Cette mesure de faillite explique, que les diplômés occupent soit des  emplois non qualifiés  avec des revenus faibles ou bien sont des prestataires d’aide sociale.  
    • L’endettement étudiant est un fardeau pour le développement de  l’économie en général puisque c’est l’Etat qui doit payer les retards de remboursement et les intérêts sur prêts auprès des institutions financières.

     En 1976, le Canada a adhéré au pacte international  aux droits économiques, sociaux et culturels.  Parmi ces droits on trouve ,à l’article 3, le droit à l’éducation qui oblige les États à rendre l’enseignement supérieur « accessible à tous en pleine égalité, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés et notamment par l’instauration progressive de la gratuité ».3

     Mais malheureusement cette gratuité n’est pas encore instauré dans les universités canadiennes. Ce qui explique que l’enseignement supérieur au Canada  n’a pas le titre d’un droit mais c’est un privilège pour les personnes qui ont les moyens d’étudier. Par contre, les étudiants et étudiantes provenant des classes populaires doivent s’endetter pour étudier ce qui est discriminatoire et non équitable de la part du gouvernement.

     Pour moi, la gratuité est nécessaire dans l’éducation à n’importe quel niveau, de la garderie à l’université en passant par la formation professionnelle et continue…parce que une population éduquée et bien cultivée favorise  une société ouverte, démocratique et dynamique.  De plus, dans le contexte actuel de vieillissement de la population, le Canada n ‘a pas intérêt de perdre les futurs étudiants brillants, à cause de la  crainte de l’endettement ou de l’incapacité de rembourser.

     En conclusion, la croissance rapide du problème d’endettement et les conséquences qu’il entraîne, tant du point de vie économique que social, devraient  faire l’objet  d’une réflexion orientée vers des nouvelles solutions acceptables par l’ensemble des acteurs concernés par ce problème.

    HANANE ANAJJAR (blogue 2)

    Enp7505

    1: http://www.radio-canada.ca/nouvelles/National/2010/09/22/001-dettes_etudes_postsecondaires.shtml

    2 http://qspace.library.queensu.ca/bitstream/1974/5758/1/MRN04_Perseverance_FR.pdf

    3 http://www.mepacq.qc.ca/wp-content/uploads/2010/05/gratuitescolaire.pdf

     

  • L’illusion des agences de placement de personnel privées

    Par Frédéric Beauregard, ENP 7328 20 octobre 2010

     

    Récemment, dans la quasi-totalité des discussions portant sur l’organisation des soins de santé que j’ai avec des collègues universitaires ou avec des collègues de travail, le délicat sujet du recours aux agences privées de placement de personnel refait surface. Pourtant, l’idée de recourir aux entreprises privées dans la dispensation des soins de santé et des services sociaux n’est pas nouvelle. Elle est véhiculée depuis quelques années par bon nombre de représentants de la classe politique québécoise. D’abord présentée par les « lucides », cette idée a fait son chemin dans les esprits des politiciens et a été reprise par bon nombre d’entre eux, notamment les libéraux de Jean Charest et le nouveau parti qui n’existe pas encore de François Legault. La loi canadienne sur la santé stipule que la gestion de la santé doit être publique. En se sens, rien n’empêche les établissements de recourir aux entreprises privées afin d’offrir certains services de santé, en autant que les services demeurent payés par l’État et que ce soit ce dernier qui détermine quels services sont offerts (Loi canadienne sur la santé).

     

    Cependant, après quelques années de recours aux agences privées, il appert que l’État doit faire un constat d’échec. Outre les frictions causées entre les employés réguliers et les employés d’agences ainsi que les problèmes de la continuité des soins, les employés des agences coûtent 18% plus chers que ceux de l’État (Fédération interprofessionnelle du Québec.) Pourtant, la philosophie des lucides soutien que les entreprises privées coûtent moins chère parce qu’elles sont plus efficaces.

     

    Une simple analyse logique du cas des agences de placement démontre que cela ne tient pas la route. La privatisation du réseau ou d’une partie du réseau ne peut permettre de réduire les coûts de façon significative, au contraire.

     

    Les entreprises privées, par définition, tentent de générer des profits pour leurs propriétaire ou leurs actionnaires, alors que l’action gouvernementale se veut généralement sans but lucratif[1] et ne peut, par définition, être rentable. En principe, les coûts d’équipements, de matériel, de ressources humaines, etc. ne sont pas moins élevés pour le secteur privé que pour l’État, sinon plus élevés. Le profit de ces entreprises privées devient nécessairement une charge supplémentaire pour l’État, ne permettant pas d’atteindre l’objectif visé de réduction des coûts. (Beauregard, 2010)

     

    En laissant perdurer une situation où les employés de l’État ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail à l’avantage des agences privées, le gouvernement se retrouve maintenant avec une situation intenable et il devra prendre des moyens considérables afin de rétablir la situation. Il devra, à court terme et avec le concours des organisations syndicales, revoir toute l’organisation du travail, abolir le temps supplémentaire obligatoire, ré-attirer les professionnels qui ont quittés le réseau public, etc. et ce, rapidement, car les conséquences actuelles du recourt aux agences est important.

     

    En effet, dans l’exercice financier actuel,  plusieurs CSSS ont tellement eu recours aux agences qu’ils doivent dès aujourd’hui prendre des mesures draconiennes afin de rétablir leur budget. Dans un CSSS où je côtoie plusieurs employés sans y travailler moi-même, on a annoncé que les infirmières ne seraient pas remplacées lors d’une première journée de maladie. On a aboli des postes temporaire dans tous les secteurs du CSSS et on ne remplace pas les départs à la retraite progressif. Dans ce contexte, combiné aux effets de l’entrée en vigueur de la loi 100, comment peut-on penser que les services à la population ne sont pas affectés? Comment penser que les travailleurs déjà sur-chargés de travail ne le seront pas davantage. Ces derniers le crient déjà haut et fort depuis plusieurs mois, voire des années : ils sont à bout, le système est au bord de la crise. (Voir à ce sujet l’excellente réflexion de Aline Germanos sur Haut et fort)

     

    Qu’attend-on pour rétablir la situation? Un miracle? Le gouvernement, qui je le rappelle, a réduit les impôts il y a quelques années, prétend ne pas avoir d’argent. Pourtant, je crois que la santé et les services sociaux sont des priorités pour la population. Le coût élevé du système est le reflet des attentes élevées de la population face à son système de santé. Il faut arrêter de penser que cela coûte trop cher et mettre les moyens nécessaires pour répondre aux attentes de la population. En outre, une façon de réduire les coûts ou de dégager des sommes pour de nouveaux services à offrir face à des besoins changeants de la population, tel ceux liés au vieillissement de la population, est de garder le contrôle sur les coûts de la mains-d’œuvre. Comment? En commençant par ne pas laisser les agences privées contrôler le marché et en offrant des conditions de travail générales plus satisfaisantes.

     

    À l’heure où de nombreux alarmistes font état d’une hausse vertigineuse des coûts de santé et de services sociaux liés au vieillissement de la population, à la hausse des coûts des médicaments et des coûts des technologies (Facal, 2010, entre autre). L’État devrait concentrer ses énergies à préparer la relève plutôt qu’à jouer aux apprentis sorciers avec les entreprises privées de placement.

     

    Sources :

     

    Beauregard, Frédéric, « Papier de position préliminaire #1 », produit dans le cadre du cours ENP7332, Gestion par résultats, 2010, 2 pages.

     

    Facal, Joseph, « Quelque chose comme un grand peuple » Boréal, Montréal, 2010, 292 pages.

     

    Fédération interprofessionnelle du Québec : www.fiqsante.qc.ca

     

    Loi canadienne sur la santé : http://lois.justice.gc.ca/PDF/Loi/C/C-6.pdf

     

    Manifeste pour un Québec lucide, 2005, 10 pages, www.pourunquebeclucide.com



    [1] Exception faite de certaines sociétés d’État

  • Mourir dans la dignité

    Mourir dans la dignité

    Une commission spéciale sur la question mourir dans la dignité est en cours depuis septembre 2010. Cette consultation générale tient lieu de débat concernant les thèmes de l'euthanasie, le suicide assisté et les soins palliatifs. Une consultation qui s’élève au-delà de seulement l’opinion des experts, mais également de la population.

    Les situations parues dans les médias de gestes de compassion, de demandes devant  la justice réclamant une mort digne, une fin des souffrances sont présentes régulièrement. L’opinion publique résonne jusqu’au Parlement ou à l’Assemblée nationale. Les politiciens sont sensibles devant ces questions, mais semblent préoccupés devant le fait de légiférer surtout au niveau de l’euthanasie et du suicide assistée.

    Une question se pose, mourir dans la dignité, comment pourrait-il en être autrement? Réclamer l’euthanasie, ou le suicide assisté au nom de la diminution ou la perte de la qualité de vie et placer ce choix au-dessus de tout, est-ce que ce que nous voulons? Vivre des épreuves, l’humanité n’en serait-il plus capable?

    Mourir dans la dignité, comment pourrait-il en être autrement, lorsque dans la Loi de la santé et des services sociaux nous retrouvons dans l’article 3 et 5  les termes dignité, droits et libertés, autonomie. Les articles 3 et 5 stipule que :

    Article 3 : « La raison d’être des services est la personne qui les requiert, le respect de l’usager et la reconnaissance des ses droits et libertés doivent inspirer les gestes posés à son endroit, dans toute intervention, l’usager doit être traité avec courtoisie, équité et compréhensions, dans le respect de sa dignité, de son autonomie et des ses besoins ».

    Article 5, « Toute personne a le droit de recevoir des services de santé et des services sociaux adéquats sur les plans à la foi scientifique, humain et social, avec continuité et de façon personnalisée ».

    Devant les avancés technologiques, médicales et  pharmaceutiques qui repoussent continuellement la mort, avons-nous mis de côté la mort, inclut dans le continuum de la vie  et que la médecine a des limites quand au guérir? En même temps, la médecine a fait de grands pas dans la pharmacopée en lien avec le soulagement de la douleur physique et psychologique. Les données probantes concernant l’intervention appropriée afin d’offrir un accompagnement en fin de vie sont abondantes. Nous retrouvons dans la littérature plusieurs définitions des soins palliatifs, j’ai retenu celle de l’OMS qui stipule que :

    « Les soins palliatifs sont l’ensemble des soins actifs et globaux dispensés aux personnes atteintes d’une maladie avec pronostic réservé. L’atténuation de la douleur, des autres symptômes et de tout problème psychologique, sociale et spirituel devient essentielle au cours de cette période de vie. Les soins palliatifs soutiennent la vie et considèrent la mort comme un processus normal, ne hâtent ni ne retardent la mort, atténuent la douleur et les autres symptômes, intègrent les aspects psychologiques et spirituels des soins, offrent un système de soutien pour permettre aux usagers de vivre aussi activement que possible jusqu’à la mort ».

    Cette définition exprime bien l’offre de soins pour une clientèle en phase palliative. Soins palliatifs dans nos milieux signifient en particulier les soins de fin de vie pour une clientèle atteinte de cancer. Lors du débat, la question du nombre de lits insuffisants a été grandement remise en question. Il est vrai de prétendre qu’il y a un manque de lits ciblés en soins palliatifs, car si nous ajoutons la clientèle atteinte d’une maladie chronique, d’une maladie dégénérative, d’une démence et des personnes âgées etc., ces personnes auront à un moment de leur vie un pronostic réservé, donc passeront de la phase aigue à la phase palliative. Quelles seront les alternatives en termes de lits en soins palliatifs face au vieillissement de la population?

    Le contexte socio-démographique

    Selon Statistiques Canada, la croissance moyenne de la population canadienne de 75 ans et plus passera de 2 224 millions en 2010 à 2 480 millions en 2021 (+ 11 %) et à 4609 millions en 2036 ( + 100%). La pression sera énorme sur le système de santé afin de respecter les principes de la prestation des soins qu’elle soit curative ou palliative.

    Nous avons présentement environ 40 000 places en hébergement au Québec. Le nombre de résidents admis pour l’année 2008 a été d’environ 39 000.  Ces données expliquent le nombre de lits de soins palliatifs nécessaires afin de répondre à la demande. Avons-nous 39 000 places en soins palliatifs? Est-ce que la solution aux problèmes de mourir dans la dignité est le nombre de places en soins palliatifs ou plutôt assurer une approche de soins palliatifs dans tous nos milieux incluant les soins intensifs et l’urgence?

    Nous savons que le nombre de personnes âgées souffrant de la maladie d’Alzheimer sera en croissance. Connaissant l’évolution de la maladie, est-ce que la personne atteinte de la maladie demandera dans ses moments de lucidité  de mettre fin à ses jours. Devant cet état de fait, devrons-nous accélérer le processus de fin de vie au nom de la qualité de vie?

    Mise en œuvre

    Nous nous sommes dotés d’une Loi de la santé et des services sociaux, avec l’article 3 et 5 qui explique la raison d’être et d’offrir des soins  dans le respect de sa dignité,  la Charte des droits et libertés de la personne stipule que « Tout être humain a droit à la vie, ainsi qu’à la sûreté, à l’intégrité et à la liberté de sa personne et a droit à la sauvegarde de sa dignité, de son honneur et de sa réputation »  le Code civil stipule que «  Toute personne est inviolable et à droit à son intégrité » et d’une  politique en soins palliatifs et fin de vie. Par ces assises légales et outil d’orientation commune, je comprends difficilement comment se fait-il que nous n’avons pas mise en œuvre la politique en soins palliatifs de fin de vie à tout le moins dans nos centres d’hébergement. Il est vrai que l’approche milieu de vie a été priorisée, toutefois nos centres d’hébergement sont des unités de soins palliatifs ayant une durée moyenne de séjour d’environ 24 mois. Les données relatives aux admissions en centres d’hébergement démontre une évolution fulgurante des diagnostics reliés aux déficits cognitifs, une multiplication des problèmes graves de santé physique, souvent concomitants et une augmentation des incapacités motrices  et une augmentation des personnes âgées de 85 ans et plus (Orientations ministérielles, « Un milieu de vie de qualité pour les personnes hébergées en CHSLD, 2003).

    La consultation est nécessaire afin que nous puissions amener notre société à bien comprendre les enjeux autour du mourir dans la dignité. Toutefois, en voulant bousculer le processus de deuil de la personne atteinte et de sa famille environnante afin d’éviter des douleurs tant physique que psychologique  de part et d’autres, nous aurons une société qui évitera les épreuves afin de préserver soi disant la qualité de vie. Les épreuves font partie de la vie, comment sommes-nous depuis le début de l’humanité à survivre devant les différentes crises de l’humanité? Où est donc la place de l’humanitude dans notre société?

    Nous avons tous les outils légaux nécessaires à tout le moins d’offrir une prestation de services en soins palliatifs. Il est de notre responsabilité du moins d’intégrer et surtout de mettre en œuvre les actions qui font  la raison d’être de la mission de nos réseaux locaux de services soit de PRÉVENIR, GUÉRIR ET SURTOUT EN FIN DE VIE SOUTENIR.

     

    Lucie Dion ENP 7328 jeudi PM

  • Dossier santé Québec: à quand la vérité vraie?

    Une personne de mon entourage a travaillé au sein de l’équipe du dossier santé Québec (DSQ). C’était alors mon premier contact avec le plus gros projet informatique en cours au Québec. À partir de ce moment, je me suis mise à m’intéresser aux développements du projet.  J’ai été très surprise de constater un traitement médiatique très polarisé. Mais avant d’exposer davantage ma perplexité, je débuterai par un descriptif de ses avantages, j’exposerai mon constat de ce qui est relevé dans les médias et énoncerai quelques motifs potentiels des retards dans le projet du DSQ.

    Selon le site internet du DSQ, ses avantages sont multiples pour les patients (ex : augmentation de la sécurité pour les traitements reçus), pour les médecins et le personnel infirmier (ex : accès instantané à une plus large gamme de données cliniques intégrées dans un seul dossier, délai d’intervention plus rapide et plus efficace, possibilité d’intervenir à distance, diminution du temps consacré à reconstituer l’information clinique et clarifier des directives imprécises incluses dans l’ordonnance), pour les pharmaciens (ex : réduction des effets secondaires et des interactions thérapeutiques) et pour le réseau de la santé et des services sociaux dans son ensemble (ex : diminution du nombre d'analyses en laboratoires et d'examens d’imagerie diagnostique faits en double, dispensation des services de spécialistes dans les régions éloignées, établissement d’une collaboration et une communication meilleure entre intervenants, une réduction des activités administratives telles, par exemple, demandes de dossier ). Il est donc clair que le DSQ, à terme et à cause des gains en efficience, permettra de réduire les impacts de la pénurie de personnel dans le réseau, notamment celle des médecins puisque l’association médicale du Québec estime que les médecins seront en mesure de prendre environ 20 % de patients de plus (Lacoursière, A., Cyberpresse, 4 avril 2009).   De plus, il aura l’avantage de générer des économies avec ces gains d’efficience et puisqu’il évite de la redondance (reprise de tests) en plus d’offrir une meilleure qualité de services.

    Ensuite, il bénéficie de l’appui de grands groupes influents en santé : Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux, Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (Breton, P. LaPresse 10 octobre 2007), Fédération des médecins spécialistes du Québec (Lacoursière, A., Cyberpresse, 4 avril 2009).    Alors, pourquoi, en fouillant sur Cyberpresse.ca, mis à part un article saluant la signature d’une entente pour un projet-pilote dans l’Outaouais (Mercier, J. Le Droit, 27 mai 2010), il n’y a aucun article dans les 12 derniers mois vantant les mérites du DSQ? Seuls les dépassements de coûts relevés dans les rapports du vérificateur général, d’ailleurs toujours niés à ce jour par le gouvernement ou sur le changement de capitaine à 4 reprises sont décriés. Est-ce seulement le fait que les bonnes nouvelles ne stimulent pas le lectorat? Ne devrait-on pas plutôt se demander pourquoi autant de départs de la part des gestionnaires en chef? N’y trouverions-nous pas des réponses, du moins en partie, aux motifs de retards du projet du DSQ?

    Il est mentionné dans les articles que nous ne profitons pas du financement du fédéral à la même hauteur que les autres provinces, du fait de notre retard (le financement fédéral est tributaire de l'avancée des travaux). Pourquoi alors personne ne questionne les raisons de ces retards? Par exemple, n’avons-nous pas choisi comme province des stratégies, au départ, comme le opting in au lieu du opting out et un niveau de sécurité plus élevé ? Nous sommes, depuis, revenus avec des objectifs plus terre-à-terre, c.-à-d. l’option opting out et le choix du même niveau de sécurité que celui retenu par les autres provinces, ce qui a probablement permis l’avancée des travaux.

    Également, on ne fait mention à aucun moment que les fédérations médicales militent pour une hausse de leurs honoraires selon ma source, prétextant la surcharge de travail occasionnée par le DSQ.   Étonnant, car je n’ai lu dans les articles disponibles que des avantages pour les médecins et même, une estimation d’un gain d’efficience de l’ordre de 20 %!  Comme ces professionnels sont rémunérés à l’acte, cela se traduit donc par une hausse de salaire avoisinant les 20%, non? Pourquoi bloquent-ils le processus, alors? Il me semble que si cette information était diffusée, ces fédérations n’auraient pas la faveur de la population sur ce point...

    Un aussi gros projet ne peut voir le jour sans une période d'expérimentation sérieuse et rigoureuse. C’est la région de la capitale nationale qui a tout d’abord été sélectionnée. Toujours selon ma source, les retards occasionnés dans l’implantation du projet-pilote dans la première région ciblée sont en grande partie causés par des associations et fédérations qui freinent systématiquement le processus. Avec autant de ressources financières et humaines d’impliquées dans le projet, comment accepter qu’un aussi gros bateau soit accosté à cause d’une petite poignée d’individus? Il me semble essentiel de s’entourer de gens « vendus » au projet pour le faire avancer. Comment ça se fait que personne n’ait dénoncé cette situation? L’initiative d’ajouter l’Outaouais au printemps 2010 m’apparaît une bonne avenue pour aller de l'avant avec le projet.

    Mettons le cap sur ce qui fonctionne déjà. C’est peu, mais tout le volet de « partage informatique des images radiologiques est déjà en place » (Mercier, J, Le Droit, 27 mai 2010) alors que celui sur le registre des médicaments est en expérimentation en Outaouais et dans la région de Québec, avec quelques pharmacies avec une clinique. Le volet sur les résultats des tests réalisés en laboratoire demeure à venir.

    Il est vrai qu’il est bien dommage que l’accessibilité dans toute la province ait été retardée de 2010 à 2015. Pendant ce temps, nous ne profitons pas des avantages décrits ci-dessus. Le DSQ, à mon avis, demeure d’une utilité incontestable et un incontournable si l’on désire maximiser les ressources actuelles du réseau. Pour réussir à faire plus avec autant.

    À l’heure où on est à repenser le financement du système public de santé, où chaque source d'économie sert à offrir de meilleurs services à la population, où le fonctionnement en réseau doit être supporté par les outils technologiques, affirmons par une volonté politique forte notre désir de voir aboutir dans son ensemble le DSQ. Alors, journalistes, concourrez à l’avancée du projet et trouvez les « encres » du bateau pour s’allier la pression populaire et remettre l’embarcation dans le courant!

    Caroline Blais,  ENP 7328

  • Mourir dans la dignité


     

    Lancer une consultation publique sur l’euthanasie et le suicide assisté émane d’une société rendue relativement ouverte pour ce concept. La multitude des expériences et le vécu dans le quotidien des personnes souffrantes ainsi que de leur famille ont fait en sorte que la question s’est posée, mentalement si ce n’est pas verbalement. Néanmoins, c’est une question où c’est difficile de trancher sur une attitude, il n’y a pas de bon ou de mauvais traitement, c’est chacun en fonction de sa perception de ce qui est meilleur pour réduire la souffrance des proches ou même de soi, si ultérieurement le cas se présente. Le positionnement du gouvernement dans cet exercice relève d’un acte démocratique qui prend en considération l’opinion de public aussi bien que celui des professionnels. Vu l’étendue et la variante des facteurs à tenir compte on pourrait dire encore que c’est un acte délicat, complexe et audacieux.

     

    Audacieux essentiellement puisqu’on aborde (ou peut-être encore mieux ??), on s’accorde une liberté et un droit. La liberté et le droit de choisir la mort. Dans un monde ou tous les efforts sont déployés pour assurer une meilleure qualité de vie, dans un pays ou l’espérance de vie est de 78 ans pour les hommes et 83 ans pour les femmes,  lancer une consultation publique pour légaliser l’euthanasie et le suicide assisté,  signifie en d’autres termes ouvrir une porte de secours pour les personnes souffrantes,  avant d’atteindre l’agonie, et surtout quand on sait qu’il n’y a pas d’autre solution. Offrir une possibilité qui progressera vers un accès pour une plus grande liberté, un autre moyen qui ne va pas nécessairement dans le même sens que les autres, mais qui respecte encore plus le droit de la personne.

     

    Par le biais de ce pas innovateur le gouvernement s’engage à tenir compte de l’avis du peuple, de son vécu et de ses opinions. Il s’engage aussi à respecter le jugement des professionnels qui vont s’exprimer en présentant leur savoir-faire dans les différentes sphères qui entourent le sujet. Il s’appuie aussi sur des expériences des autres pays qui ont adopté ce concept pour ne pas avancer aveuglément. Toutes ces balises constituent des paliers solides, dans le cas d’un résultat en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté,  pour l’administration d’une loi, qui forme un cadre pour gérer les conditions d’utilisation.

     

    D’autres aspects sont à tenir en compte aussi dans le développement de cette consultation. Même pour une société qui se dit laïque telle le Québec, n’empêche que c’est une société d’accueil pour des milliers de personnes et un espace multiculturel, un espace de partage d’idéologies, de cultures et de croyances.   La mort, encore plus choisir la  mort (même dans des cas d’agonie ou de souffrance extrêmes) ne fait pas essentiellement partie de la culture, de l’idéologie et des croyances de différentes communautés, au contraire c’est un sujet sacré, intangible, à voir tabou. Pour les communautés religieuses,  le sujet aborde l’essence de leurs croyances et de leurs valeurs. L’émanation d’une telle loi doit être entourée par un cadre strict pour respecter, dans la mesure du possible, les valeurs de ces communautés et réduire les incidents qui pourraient leur nuire.

     

    La légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté ou même le débat sur ce sujet engendreront des insécurités et des peurs. C’est un changement dans les mœurs et les habitudes et tout changement fait place à des résistances. Autant le changement est grand, autant l’insécurité et la peur sont grandes et dans ce cas le changement est énorme. Il atteint la question essentielle de la vie et de la mort. L’insécurité et la peur par rapport à ce changement, sont à la rigueur raisonnables. Cependant, ce n’est pas en ayant peur qu’on avance. L’euthanasie et le suicide assisté amèneront des changements, mais sans prendre des risques. Ce sont des changements qui feront progresser la société d’un autre pas vers un maximum de potentiel de liberté et de droit, et au nom de cette liberté, on offre le potentiel du choix, pour ceux qui le désirent, d’utiliser leurs droits.

     

    Pour conclure, personnellement, je suis pour l’euthanasie et le suicide assisté. Je suis certaine que si j’ai une maladie incurable,  je ne voudrais pas souffrir et je choisirais de me donner la mort pareil pour les personnes qui sont proches, tout en sachant que cette décision n’est pas facile à prendre.

     Nadine Gharios ENP 7328

  • LA PLETHORE DANS LA FONCTION PUBLIQUE MALIENNE : UNE REALITE QUÉBÉCOISE ?

    Rappel Historique

    Le Mali est un pays de l’Afrique de l’Ouest situé au 17ème parallèle. Il a un climat tropical, une longue saison sèche allant d’octobre à mai (8 mois), une saison pluvieuse de juin à septembre (3 à 4 mois) et des écarts de température oscillant entre 23 et 41°c à l’ombre. Il couvre une superficie de 1.240.696 km2 avec une population estimée à plus de 13 millions d’habitants et une densité d’un habitant au km2 au nord et 20 habitants au km2 au sud.

    Le relief est caractérisé par une vaste zone saharo-sahélienne par des plaines et plateaux. Le pays est arrosé par deux grands fleuves (le sénégal et le niger[1]) et des lacs (débo, télé…etc.). La flore et la faune se concentrent plutôt au sud et dans une moindre mesure au sud de Tombouctou.

    L’économie repose essentiellement sur l’agriculture, l’élevage, la pêche, le commerce, les transports, quelques unités industrielles.

    Historiquement, ses débuts remontent en l’an 600 après J.C, mais « l’empire du Ghana » (ex nom du Mali) connu son apogée vers 1000. Après les dominations des conquérants almoravides venus du Maroc en 1076, la première forme de gouvernement démocratique (1230) vit le jour avec le roi Soundiata Keïta qui établit l’empire du Mali et proposa une « une constitution appelée Kurukanfuga» ou charte des peuples (avant 1789 s’il vous plait). Les empereurs et rois se succédèrent jusqu’à la colonisation française et l’indépendance de la République du Mali le 22 septembre 1960 dont le cinquantenaire vient d’être fêté avec éclat.

    Le 1er gouvernement socialiste dirigé par Modibo Keïta fut renversé par un Comité Militaire de Libération Nationale le 19 novembre 1968 suite à certaines dérives du régime et ce dernier fut aussi remplacé malheureusement dans la douleur en mars 1991qui vit la naissance de la 3ème République. La constitution du 12 janvier 1992 consacra la démocratisation avec une séparation nette des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Elle a rendu effective la décentralisation, l’indépendance de la justice et la liberté de la presse.

    Les faits

    La démocratie a nécessité une véritable refonte de l’administration publique malienne où l’accent fut mis sur sa professionnalisation à travers la mise en place du CDI[2] qui a piloté la création la mise en place dans tous les départements ministériels des Directions des Ressources Humaines. Cette nécessité de cadrage des effectifs, du renforcement de leurs capacités et par ricochet de la maîtrise de la masse salariale a été déjà perçue en 19913[3] sous la 2ème République par la mise à la retraite volontaire de certains fonctionnaires. L’appât du gain rapide a incité plusieurs fonctionnaires notamment ceux de l’enseignement à tenter leur chance ailleurs en provoquant un déficit dans ce corps. Mais plusieurs structures furent affectées du même coup et il a fallu encore recruter d’autres agents (les contractuels) pour pallier ces difficultés.

    Bien que le besoin en dotation de qualité soit toujours d’actualité, il faut reconnaître que l’environnement politique a influencé certains choix. Une pléthore d’agents concentrés dans la capitale (Bamako) et certaines villes principales et une pénurie dans le reste du pays.

    Comment en est on arrivé à ce constat ?

    • Le premier facteur serait imputable aux ajustements structurels imposés aux pays en voie de développement confrontés à un endettement en spirale ayant conduit le Mali à privatiser ou liquider certaines sociétés et entreprises d’Etat mettant au chômage technique un grand nombre d’agents.
    • Le coût de la vie chère a incité les agents du niveau opérationnel (catégorie B pour pouvoir joindre les deux bouts) à se perfectionner à l’Université devenant du coup des agents de conception.
    • La concentration de plusieurs services stratégiques dans la capitale et  la politisation des cadres à tous les niveaux (je ne dis pas que c’est un mal en soi, mais dès que les nominations sont empreintes d’appartenance politique, il y a des questions qui méritent d’être posées quant à la neutralité de ces derniers vis-à-vis des décisions prises).
    • L’absence ou le manque de courage des chefs de service de procéder à un redéploiement des effectifs.
    • Le train de vie luxueux de certains fonctionnaires parvenus pour la plupart en raison de leur accointance avec la sphère politique ont convaincu le commun des mortels qu’il faut se faire aider par le politique.
    • Malgré qu’il existe un concours d’intégration dans la fonction publique, on a assisté depuis le début de la 3ème République à des « recrutements politiques » au détriment de certains méritants.
    • Il est à noter le reversement des contractuels de l’enseignement et des autres départements dans la fonction publique.
    • Le  prolongement de l’âge de la retraite.

    Cette liste non exhaustive est pour rappeler la juxtaposition ou pléthore de cadres parfois à ne rien faire (absence de structures d’accueil ou de profils de compétence). Il en découle forcément des dysfonctionnements imprévisibles, des roulements de personnels qui affectent négativement l’atteinte des objectifs, une masse salariale non maîtrisable au bout de quelques années.

    Les mêmes similitudes ? 

    Il ressort des différentes études faites que, « le marché de l’emploi au Québec recèle plusieurs générations[4] »  surtout dans la fonction publique où la gestion des ressources humaines est complexe. Les causes pourraient être de plusieurs ordres selon l’auteur comme :

    -       La difficile conciliation des valeurs que les uns et les autres se font du travail,

    -       Le cycle de carrière cyclique au Québec,

    -       Le personnel est responsable de son employabilité.

    En analysant ces différentes hypothèses, on remarque que des attitudes et comportements considérés comme références hier n’ont plus droit de cité notamment l’honneur, la dignité, le patriotisme…etc, tandis qu’actuellement l’accent est mis sur la liberté, le progrès individuel. L’auteur les nomme « génération X et Y » surtout les derniers ayant coïncidé avec les NTIC, ils sont mus par « l’optimisme, la confiance, la débrouillardise…etc ».

    Pour ce qui est du caractère cyclique des fonctionnaires au Québec, l’on ne peut que faire son corollaire de croissance de dépenses qu’il entraîne inévitablement ce qu’a regretté Monique Jérôme Forget[5]. Il est tout fait clair que dans une population vieillissante et qu’on ne peut pousser à la porte du fait de la loi, il s’en suivra une baisse de rendement, des méthodes de travail non partagées par tous d’où des possibilités de dysfonctionnements nonobstant les salaires qui iront en grossissant. Même la politique du ½ ne peut être un palliatif à long terme.

    Toujours selon Saba, au Québec « le personnel est responsable de son employabilité et que les jeunes entre 31 et 40 ans sont les plus aptes à rechercher des postes plus intéressants ». Ceci entraînera un taux de roulement beaucoup élevé et lié à des facteurs externes de l’organisation. Les conséquences sont visibles, malgré une volonté affichée gouvernement fédéral de réduire les effectifs, le Québec est à la traîne surtout du secteur de la santé et de l’éducation. Et la presse de s’étonner : « la santé emploie  un cadre tous les jours » en même temps « la cadence ralentit [6]» slogan du gouvernement. On peut affirmer sans se tromper que la théorie de Wagner a de beaux jours devant elle aussi au Mali qu’à Québec.

    Recommandations :

    Il ressort de ce qui précède, le gouvernement du Québec ne pourra soutenir de telles dépenses dans une logique fédérative, d’une interdépendance internationale de plus en plus intégrative et compétitive.

    Eu égard même à sa position de neutralité, l’État devrait favoriser :

    -       Le transfert de certaines compétences aux pouvoirs locaux et régionaux (une décentralisation plus accrue et des délégations plus audacieuses) pour se consacrer à sa mission d’arbitre et non de compétiteur ou d’entrepreneur.

    -       La réduction des postes ministériels,

    -       La réduction des coûts (40 milliards de dépenses) et des effectifs (65.000 fonctionnaires)

    Il faut oser remuer les tabous en déterminant un âge à la retraite pour tous les corps.

    Boubacar YATTARA



    [1] A ne pas confondre avec les noms des pays

    [2] Commissariat au Développement Institutionnel

    [3] Programme de départ volontaire à la retraite

    [4] Tania Saba, , les différences intergénérationnelles au travail, Gestion, volume 34/n°3 Automne 2009, p25-32

    [5] Devoir du 12/4/2009

    [6]

     

  • Un pays de moins en moins engagé sur la scène internationale

    Blog 2 du cours Principes et Enjeux de l’Administration publique, ENAP

    Professeur : M. Rémi Trudel

    Écris par : Émilie Lemieux – cours du lundi soir

     

    Le 12 octobre dernier, le Canada a reçu « une gifle » de l’ONU, comme le rapportait Le Devoir, le jour suivant. En plus de ne pas accéder au Conseil de sécurité, le Canada s’est retrouvé au troisième rand du premier tour de votes avec 114 voix, derrière le Portugal (122 voix) et l’Allemagne, qui l’a emporté avec 128 votes. 

     

    Une dégringolade, pour un Canada qui, il y a à peine une dizaine d’années, était reconnu comme un pays impliqué dans la communauté internationale pour l’avancement des grands dossiers fondamentaux comme le développement international, les changements climatiques et la paix dans le monde.

     

    Alex Castonguay, dans le Devoir du 16 octobre dernier, souligne que le gouvernement Harper traite désormais les enjeux internationaux selon une perspective partisane, souvent dans le but de marquer des points politiques au Canada. Mais cette fois-ci, le gouvernement canadien a perdu le peu de points qui lui restait face à la communauté internationale. 

     

    De plus en plus de pays partenaires du Canada expriment leur opinion quant au fait que le Canada ne respecte plus ses obligations face aux populations pauvres de la planète. Il semble que ce fut le cas lors du vote de la semaine dernière, alors que le Portugal a remporté beaucoup de votes en Afrique, où le Canada a restreint son aide au développement en 2009.

     

    Le Canada est en effet devenu un contributeur médiocre au développement dans le monde. Au milieu des années 1980, les dépenses canadiennes en aide étrangère correspondait à 0,5% du produit intérieur brut (PIB). Au milieu des années 1990, elles sont tombées à 0,4%, et en 2005, à 0,3% du PIB, se maintenant à ce ratio jusqu’ aujourd’hui. Avec le gel des dépenses en aide étrangère annoncées dans le budget fédéral de 2010, cette tendance à la baisse risque de se poursuivre.

     

    En effet, comme le souligne Patrick Johnston de la Fondation Gordon dans une étude intitulée « Modernizing Canadian Foreing Aid and Development », lorsque le gouvernement fédéral applique des compressions budgétaires, les dépenses en aide étrangère sont toujours parmi les premières à subir des coupures, et ce, de façon disproportionnée. Le budget de 2010 présenté par le ministre conservateur des Finances, Jim Flaherty, dévoile des compressions budgétaires pour réduire le déficit du gouvernement canadien. Johnston souligne dans son étude que plus du quart de l’argent que le gouvernement compte épargner au cours des cinq prochaines années proviendra des coupures dans les dépenses de l’aide officielle au développement, ce qui représente $4.4 milliards.

     

    En plus de la faible contribution monétaire du Canada au développement international, la responsabilité de l’aide canadienne au développement incombe à plusieurs organisations fédérales, selon une répartition inégale et confuse. L’Agence canadienne de développement international (ACDI) est l’agence gouvernementale en tête de la distribution de l’aide officielle au développement (AOD), mais c’est seulement l’une des nombreuses organisations fédérales impliquée dans ce mandat.

     

    Patrick Johnston souligne qu’en 2008-2009, $1.279 milliards, soit 26% des $4.854 milliard dépensés pour  l’aide officielle au développement, étaient utilisés par des départements autres que l’ACDI, dont Finance Canada et le Ministère des Affaires étrangères et du commerce international (MAECI).

     

    Le ministère des Affaires étrangères a d’ailleurs toujours joué un rôle clé dans les décisions concernant l’aide étrangère canadienne. La législation canadienne réserve un rôle de subordonnée à la ministre de la coopération internationale. La Loi sur le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (1985) stipule que le MAECI contrôle et supervise l’agence canadienne de développement international. Le rôle de la ministre de la coopération internationale se réduit donc à assister le ministre des affaires étrangères dans la conduite des relations extérieures du Canada. D’ailleurs, quand Bev Oda est passée du Ministère du Patrimoine canadien pour devenir ministre de l’Agence canadienne de développement international, certains on vu ce passage comme un recul.

     

    De plus, en ce qui concerne l’ACDI, les constants changements de ministres et de priorités ont laissé l’agence sans orientation claire. Depuis sa création en 1968, l’ACDI a reçu de multiples mandats qui ont souvent confondu la population canadienne sur l’intention réelle de sa mission. Alors que la mission de l’ACDI, comme indiqué sur son site internet, est de « mener l’effort international du Canada pour aider les populations qui vivent dans la pauvreté », les intérêts politiques et commerciaux du Canada sont clairement des facteurs qui façonnent l’aide canadienne au développement.

     

    Comme le souligne Gil Courtemanche dans Le Devoir du 16 octobre dernier, le gouvernement Harper n’a conservé en 2009 que sept pays africains dans sa liste de pays prioritaires pour le développement. Il a abandonné, entre autres, trois des pays les plus pauvres de la planète: le Burkina Faso, le Niger et le Bénin. L’aide au développement a alors favorisé certains pays d’Amérique du Sud, comme le Pérou et la Colombie, avec qui le Canada venait de signer des traités de libre-échange. Les objectifs de la politique canadienne étrangère sont l’un des trois critères utilisés pour déterminer où l’ACDI devrait concentrer ses actions. Cette décision d’augmenter l’aide à plusieurs pays d’Amérique latine a été commentée par plusieurs comme étant directement en lien avec le support des intérêts miniers canadiens dans certains pays riches en ressources minières.  

     

    Pourtant, les objectifs de l’aide canadienne au développement n’ont pratiquement jamais été questionnés. Une enquête menée en 2003 par l’ACDI et préparée par le Environics Research Group démontrait que 55% des répondants ne se considéraient pas informés à propos du programme canadien d’aide étrangère. Ceci n’est pas très surprenant. Le gouvernement fédéral ne fait pas d’efforts particuliers pour aider la population canadienne à comprendre de quelle façon leur argent est dépensé en aide étrangère. De plus, le rôle de l’aide au développement attire peu l’attention des parlementaires et des médias. Dommage, car l’aide canadienne au développement est l’un des éléments qui faisait du Canada un pays engagé dans l’amélioration du sort de la planète, un engament qui semble aujourd’hui réduit à des poussières.

     

    Références :

     

    Alex Castonguay Le Devoir du 16 octobre 2010. « Les faiblesses d’un plan de match »

     

    Gil Courtemanche, Le Devoir du 16 octobre 2010. « Un siège au Tim Horton ».

     

    Patrick Johnston, « Modernizing Canadian Foreing Aid and Development », 2010.

  • Homosexualité et don de sang

    Au Canada, un homme ayant eu une relation – ne serait-ce qu’une seule – avec un autre homme depuis 1977 ne peut pas donner de sang. La Cour supérieure de l’Ontario a confirmé cette règle au mois d’août 2010, par un jugement de la juge Catherine Aitken qui conférait ainsi un statut différent des autres canadiens aux hommes homosexuels du Canada, les jugeant inaptes à donner leur sang. Ce qui est littéralement aberrant selon moi.

    Dans un contexte où les banques de sang, dont Héma-Québec, ne cessent de clamer à quel point les besoins en sang sont grands, je crois qu’une telle décision n’est pas seulement se priver d’une source importante de dons de sang, mais aussi un acte hautement discriminatoire.

    Il existe plusieurs raisons pour refuser des donateurs volontaires : température corporelle au-dessus de 37.5 degré, grossesse, intervention chirurgicale récente, etc. Je comprends la logique de ces exclusions. Je ne comprends cependant par pourquoi exclure les homosexuels. Héma-Québec ne fait-elle pas de dépistage en laboratoire sur chaque don de sang? En quoi un homosexuel vivant dans une relation stable depuis quelques années serait-il plus à risque de transmettre une quelconque maladie qu’un hétérosexuel ayant 3-4 relations sexuelles par semaine non protégées avec des partenaires différents? Le sida et les autres ITSS ne sont pas réservés aux homosexuels! Devrait-on interdire à tous les gens qui n’utilisent pas le condom (même s’ils sont en couple depuis dix ans) de donner du sang, parce qu’il y a un risque de transmission de maladies?

    Je comprends qu’il faille prendre des précautions avec les dons de sang, surtout lorsqu’on regarde le passé : le scandale du sang contaminé par exemple, qui a éclaté au début des années 1990. Toutes mes pensées sont avec les personnes qui, au début ’80, ont contracté le VIH lors d’une transfusion sanguine. Suite à ces événements, la commission d’enquête sur l’approvisionnement en sang au Canada, présidée par le juge Krever, a déposé un rapport comprenant de nombreuses recommandations pour tous les intervenants et visant à améliorer la sécurité du système de gestion du sang. Au Québec, le comité Gélineau a été mis sur pied afin d’évaluer la situation des banques de sang et émettre ses recommandations (entre autre l’édification d’un comité d’hémovigilance responsable de la surveillance de la santé publique en matière d’approvisionnement et de gestion du système de sang). À la suite du retrait de la Croix-Rouge du programme du sang au Canada en septembre 1998, le ministre de la santé de cette époque, M. Jean Rochon, met en place un nouveau fournisseur local : Héma-Québec. Puisque, depuis septembre 1989, le sang est au sens de la loi considéré comme une drogue, il est réglementé par Santé Canada. Héma-Québec se doit donc à ce niveau de rencontrer les normes fédérales pour s’assurer de la sécurité de l’approvisionnement sanguin au Québec. Par ailleurs, le sida s’étant répandu plus rapidement dans les milieux homosexuels au début de l’épidémie, je peux voir d’où provient l’interdiction systématique au Canada que les homosexuels donnent du sang. Celle-ci n’a cependant plus raison d’être selon moi, ce que deux pionniers de la recherche sur le sida, chercheurs associés à l’Université McGill, confirment. Les Drs Mark Wainberg et Norbert Gilmore, dans un article publié dans le Journal de l’Association médicale canadienne, affirment en effet que le fait d’interdire systématiquement les dons de sang de tous les hommes homosexuels est antiscientifique et injustifié.  

    Ainsi donc, selon moi, la politique actuelle canadienne de banques de sang est discriminatoire et non justifiée par la science. On se prive ainsi d’un bassin intéressant de donneurs, ce qui est extrêmement inefficace. Tout particulièrement considérant le fait que l’on ne refuse par le don d’organe d’un homosexuel! Ce ne sont pas seulement les cellules du sang qui pourraient être infectées par un virus, tout l’organe le serait! Alors si tout organe sujet au don est rigoureusement testé de nos jours et qu’il en est de même pour tout don de sang, je ne vois pas pourquoi faire une différence à ce niveau!

    Le Portugal, l’Italie et d’autres pays autorisent déjà les homosexuels à faire don de leur sang. Au Québec, Héma-Québec songe en ce moment à permettre aux hommes homosexuels dont le dernier contact sexuel avec un homme remonte à 5 ans et plus de donner du sang. Il s’agit d’une avancée, mais je ne crois pas que l’on devrait s’arrêter là. Cette organisation soumet tous les dons de sang à une série de tests de dépistage (VIH, hépatite, etc). Ses tests permettent de détecter le VIH en moyenne 11 jours après l’infection. Il ne reste donc plus qu’un risque résiduel de contamination, si le donneur a été contaminé au cours des derniers jours. Il s’agit d’une possibilité de contamination pour 12 millions d’unité, selon le Dr Delage, VP aux affaires médicale en microbiologie d’Héma-Québec, ce qui représente une unité infectée tous les 50 ans.

    Selon David Page, président de la Société canadienne de l’hémophilie, les homosexuels auraient un niveau de maladies transmissibles plus élevé que la moyenne. Peut-être qu’il est vrai que s’il devait y avoir une nouvelle maladie celle-ci se propagerait plus rapidement chez la population homosexuelle que chez les hétérosexuels comme il en a été le cas pour le sida. Peut-être que cette nouvelle maladie serait moins bien détectée, puisqu’inconnue. Cela n’empêcherait cependant pas un hétérosexuel d’en être aussi atteint! Le danger n’est très certainement pas exclusif aux homosexuels! Les contrôles d’Héma-Québec se disent très serrés et cette organisation se targue de « maintenir des systèmes de qualité applicables aux différents produits (…) afin de satisfaire pleinement les besoins de ses clients quant à leurs exigences en matière de qualité et de sécurité [1]». Si tel est le cas, les tests de dépistage de maladies en laboratoire devaient être efficaces pour empêcher la transmission de celles-ci à ceux qui reçoivent les dons de sang. Après tout, ce sont les relations sexuelles non protégées qui favorisent la transmission des ITSS, pas l’orientation sexuelle. Il vaudrait beaucoup mieux, pour éviter leur transmission, de miser sur l’éducation et la prévention auprès de la population.

    Pour terminer, j’aimerais citer Héma-Québec : donner du sang, donner la vie.

    Je crois en cette affirmation. Je crois aussi qu’il ne faut pas se priver de donateurs potentiels sains. Je crois ainsi que les homosexuels devraient avoir le droit, au même titre que les hétérosexuels, de donner du sang.

     

    Marianne Paquet

    étudiante à l'ÉNAP

     



    [1] Site internet Héma-Québec, consulté le 2010-10-17

  • La problématique des travailleurs qualifiés au Québec

     

    La problématique de l’intégration des travailleurs qualifiés au Québec

    Le Gouvernement du Québec dans le cadre de son multiculturalisme a mis sur pied, via son ministère des relations avec les citoyens une politique migratoire, visant à favoriser l’immigration de travailleurs qualifiés originaires de certains pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique latine. La France, la Roumanie, les pays du Maghreb, le Mexique, Haïti, comptent parmi les pays ciblés.

    Ainsi, des professionnels de tous domaines en ont profité pour postuler l’admission définitive au Québec. Les dossiers sont traités dans un centre au Mexique, lequel achemine la liste des sélectionnés au Québec en vue de l’octroi d’un certificat. Ce certificat n’est pas toutefois une garantie d’entrée au pays, car le gouvernement d’Ottawa procède de son côté à une dernière révision avant de décerner le visa d’immigrant à la personne sélectionnée. Inutile de mentionner que le gouvernement fédéral a aussi ses propres critères de qualification.

    L’immigrant(e) qui vient d’atterrir au Québec, grâce à ses titres de qualification, croit a priori que dans son nouveau statut le problème de l’adaptation ne se posera qu’en termes d’apprentissage, de maîtrise de codes nouveaux liés aux différences culturelles. Quel n’est son étonnement de constater que la situation est tout autre.

    L’un des atouts majeurs de ces nouveaux arrivants tient au fait qu’ils ont, le plus souvent, débarqué au Québec avec toute leur famille. Cela les prive du malaise classique de l’expatriation : la fracture liée à l’arrachement du noyau familial. Mais ce poste privilégié a aussi un coût : il leur faut le plus vite possible asseoir leur situation financière pour pouvoir faire face au quotidien.

    Averti(e) depuis son pays d’origine qu’il lui fallait une somme d’argent pour préparer son intégration dans la société québécoise, l’immigrant(e) s’attend à une période transitoire de courte durée qui lui permettra d’intégrer sa profession. Malheureusement, les choses ne sont pas aussi simples.

    Le processus de validation des diplômes qui semblait être l’étape la plus naturelle pour les immigrants qualifiés s’est vite transformé en cauchemar. Il a pris du temps au gouvernement du Québec pour faire face à la réalité. C’est que les validations du Ministère de l’Immigration et des Communautés Culturelles qui semblaient garantir l’entrée sur le marché de l’emploi n’avaient qu’une valeur symbolique. Aussi des mesures ont-elles été prises qui enjoignent aux ordres professionnels de délivrer des permis à ces professionnels étrangers. Mais là encore, c’est un rituel long et coûteux. Radio Canada a fait toute une série de reportages, diffusés du 8 au 13 octobre 2006 à dimanche magazine et à Désautels, sur la lourdeur du mécanisme. Il s’ensuit que le professionnel étranger qui veut se faire valider doit passer par quatre étapes : soumettre une demande d’évaluation, intégrer une université après l’évaluation pour aller reprendre des cours ou des crédits requis par les évaluateurs, passer l’examen de l’Ordre, passer le test de l’Office Québécois de la Langue Française. Et le coût du processus peut atteindre jusqu’à dix mille dollars.

    A noter que les ordres ont leurs propres critères, lesquels sont motivés par une forme de casuistique liée aux pays de provenance. Ainsi, les immigrants dits qualifiés des pays dits du tiers monde sont sujets à plus d’exigence au niveau des cours et des crédits à reprendre.

    Une fois muni(e) de la validation, le/la candidat/e, va affronter le marché du travail. Là encore, rien n’est gagné à l’avance. Les exigences des entreprises sont multiples et surprenantes pour le non Québécois, on peut prendre en exemple le cas de ces candidats qui contre toute attente se voient refuser un poste parce qu’ils ne parlent pas anglais.

    Dans une telle péripétie, ces professionnels vont s’enrégimenter dans la zone d’emploi la plus accessible : la manufacture ; ou tout autre petit métier, pour assurer leur survie et celle de leur famille. Mais la perspective d’une sortie en douceur de ce passage obligé n’est pas souvent claire, ce qui semble le plus assuré c’est un changement de profession : un médecin peut, à la longue, se convertir en comptable ou infirmier, mais cela n’est pas acquis. Ce qui paraît le plus probable c’est qu’il soit pris dans l’engrenage du quotidien et s’adapter à sa vie d’ouvrier. La seule contrepartie devient dans ce cas la situation des jeunes et des adolescents. Ce sont eux qui semblent le mieux se tirer d’affaire de l’expatriation au Québec. Ils n’éprouvent pas trop de difficultés pour leur intégration, leur parcours scolaire est assuré, et l’assimilation se fait souvent sans gros obstacles.

    Comme on peut le comprendre, l’intégration des nouveaux arrivants est une question épineuse. C’est un problème d’administration publique, en tant que tel, il relève de la responsabilité des élus du Québec. Son approche doit s’inscrire dans une dynamique où des réévaluations se fassent périodiquement. Il faut repenser l’accueil des nouveaux arrivants à travers une politique qui tienne compte de la précarité de ces citoyens qui ont pris la décision de confiner leurs rêves et ceux de leur famille dans la trajectoire de la nation québécoise, faute de quoi, nous risquons de tomber dans une politique de marginalisation où le stress, la dépression deviennent le quotidien de bon nombre.

     

    ECOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION PUBLIQUE

    Rocky Pierre

    Cours

    Principes et enjeux de l’Administration Publique

    ENP 7505

     

    Professeur :Rémy Trudell ,Ph.D

    Session Automne 2010

    Groupe 9h-12h

    Blogue 1

    Nov 2010

  • La survie du registre des armes à feu au Canada : processus démocratique ou discipline des partis ?

    Le registre canadien des armes à feu, créé en 1995, est une base de données tenue à jour par le gouvernement du Canada, et servant à noter diverses informations relatives aux armes à feu en circulation au Canada. Ce registre fait partie du Programme canadien des armes à feu (PCAF) dont le coût d'exploitation  est de quatre millions de dollars par année. Ce programme représente une gamme de services dans le cadre du Soutien aux services de police. Son objectif stratégique consiste à « accroître la sécurité publique grâce à une gestion efficace des risques posés par les armes à feu et leurs utilisateurs ». Les missions, le mandat, les valeurs premières et l’engagement de ce Programme dans le sens d’une « plus grande sécurité pour les foyers et les collectivités » sous-tendent quatre des priorités stratégiques de la GRC, soit la lutte contre le crime organisé, la lutte antiterroriste, les jeunes et les groupes autochtones.

    Après un changement de gouvernement en 2006, les conservateurs ont annoncés une amnistie aux propriétaires des fusils et fusils de chasse qui feraient face aux poursuites pour avoir omis d'enregistrer leurs armes à feu, avec une amnistie prolongée qui doit terminer le 16 mai 2011.

    Le vote à la chambre des communes le 23 septembre 2010 a permis de sauvegarder ce registre. Le processus d’abolition ou de sauvegarde du registre n’est pas encore terminé mais on peut remarquer les moyens utilisés par le Politique dans un État de droit pour faire passer une loi ou pour abroger une loi existante. L’État, bien que puissance publique, agit sans limites autres que celles fixées lui-même par la constitution, la loi et d’autres documents cadres. Cette façon de faire (respect de la constitution) et les différents processus politiques (étapes d’adoption ou d’abrogation d’un projet de loi) sont des facteurs de croissance, et dans certains cas de décroissance, d’un État.

    Par une gestion efficace des risques posés par les armes à feu et leurs utilisateurs, le gouvernement veut garantir la sécurité publique pour tous les citoyens. Dans ce sens, l’État joue son rôle d’incarner, de garantir et d’administrer le contrat social. Le contrat social fait allusion ici à l’intérêt général, au bien public. Nous retiendrons ici la définition du bien public comme ce qui ne peut pas être divisé et approprié au bénéfice d’une seule personne à l’exclusion des autres personnes qui désireraient en profiter. La sécurité est donc un bien public parce que la paix profite à tout le monde. Le respect d’un bien public fait intervenir le rôle autoritaire de l’État qui touche au contrôle et aussi la réglementation. Par exemple, l’article 92 du code criminel canadien précise les sanctions prévues pour possession non autorisée d’arme à feu. Ces sanctions, allant d’une peine d’emprisonnement de deux à dix ans, sont exagérées. Le code aurait pu prévoir au moins des avertissements.

    Le registre des armes à feu a été crée dans le cadre du soutien aux services de police. Des éléments de preuve et des témoignages permettent de dire que ce registre a été utile dans de nombreuses interventions policières, comme les violences conjugales. Les policiers pouvaient évaluer le danger en fonction du nombre d’armes à feu identifiés grâce au registre. Cette information ne traduit pas la traçabilité de l’arme en question. Ce qui veut dire que la tuerie à l’École polytechnique de Montréal et la fusillade à l’École Dawson ne pouvaient être contrôlées. D’autres critiques sont formulées à l’endroit du registre : 1) Il ne peut suivre la circulation des armes à feu illégales ; 2) l’enregistrement et l’entretien du registre sont des tâches énormes et coûteuses ; 3) pas de lien direct entre le registre et la baisse du crime.

    L’évaluation du programme des armes à feu réalisée par la GRC révèle que ce programme coûte aux contribuables canadiens plus de 500 fois le montant estimatif initial (2 millions CAD au départ). L’évaluation est une étape importante du processus d’une politique publique. Elle permet d’apporter des ajustements à la politique en question et de revoir les autres étapes qui sont l’émergence du besoin, sa formulation, la décision suivie de la mise en œuvre (OUELLET, L., 1992, «Le secteur public et sa gestion» dans Ronald Parenteau, Management Public. Comprendre et gérer les institutions de l’État, Canada, Sainte-Foy, Presses de l’Université du Québec, 640 p.). Elle pourrait être utile pour une redéfinition des objectifs du registre et de sa mise en œuvre sur tout le territoire.

    L’un des éléments importants qui contribuent au processus d’une politique publique est le jeu des acteurs. Les acteurs ici sont les membres du gouvernement et les membres de l’opposition. Ils défendent chacun leurs intérêts et en fonction de la situation peuvent former des coalitions. Les acteurs, que sont les députés, doivent agir dans le respect de la ligne du parti ou de son idéologie d’une part, et dans le respect de la volonté des communautés des circonscriptions qu’ils représentent.

    Avant le vote parlementaire pour l’issue du registre, les chefs de l’opposition ont contraint leurs députés qui étaient en faveur de l’abolition de revenir sur leur décision. Ce qui a été fait et l’issue du vote a été de 153 contre 151 pour le registre. Ce vote n’a pas été démocratique à cause de l’usage de la contrainte. L’État canadien par sa constitution définit les droits et libertés de tous que nous sommes tenus de respecter. Ce vote ne traduit donc pas la volonté des électeurs mais d’un parti ou d’un autre. On peut ainsi remettre en question la démocratie (le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple) au Canada.

    Des ajustements sont nécessaires au registre et au programme des armes à feu en général selon le rapport d’évaluation de février 2010. Un moyen d’y parvenir serait l’abolition de ce registre tout en proposant une nouvelle loi qui tient compte du contexte actuel, en organisant une consultation nationale dans des régions cibles et par les réseaux sociaux (twitter, facebook) pour une participation citoyenne.

    Bien que les partis politiques aient des idéologies différentes, chacun d’eux veut être à la tête du gouvernement afin de servir le citoyen pour le mieux et de changer la vision des choses. Il reste que le citoyen doit demeurer le maître de la situation parce qu’il est doit être au centre des préoccupations et il a le pouvoir de choisir ses dirigeants. Alors, tous les partis auraient intérêt à le consulter davantage et à réunir quelquefois leurs efforts pour régler un problème au lieu de toujours s’opposer pour suivre leurs lignes directrices.

     

    Bertille Noua Makeu

  • Mourir dans la dignité, ENP -7328

    Mourir dans la dignité

    Une commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité est en cours depuis septembre 2010. Cette consultation générale tient lieu de débat concernant les htèmes de l'euthanasie, le suicide assisté et les soins palliatifs. Comment chacun des individus, selon sa condition médicale, sa qualité de vie, son droit de mettre fin à ses jours car ceux-ci demandes une dose de courage pour lequel nous n'avons pas su apprendre durant notre vie? Comment se fait-il que le thème de la mort est si difficile à discuter? La mort signe de tristesse, de chagrin inconsolable, de fin en soi. La mort est un sujet plus que tabou, il est complètement élimieé dans le cycle de l'humanité. Le processus de  fin de vie,, de deuil  est traversée et mis au rancart aussi vite que la fin du I POD. Nous le chanageaon dès que la pile est morte.

    Mourir dans la dignité, comment pourrait-il en être autrement? Comment se fait-il que nous intervenants, gestionnaire de la santé avons-nous de la difficulté à faire face à la fin de vie? Comment ser fait-il que nous ne sommes pas les agents de changements et accompagnateurs de nos usagers, leurs familles dans cette fin de vie?

    La loi de la santé et des services socioaux stipule à l'article 5,"toute personne a le droit de recevoir des services de santé et des services sociaux adéquats sur les plans à la foirs scientifique, humain et social, avec continuité et de façon personnalisée"

     

  • Mourir dans la dignité

    Pour l'aide au suicide, mais contre l'euthanasie volontaire!

     

               A propos de la différence entre l'euthanasie et le suicide assisté, il faut distinguer entre les arguments juridiques, éthiques et religieux. On ne peut pas simplement dire sans réserve qu'il n'y ait pas de différence entre les deux: dans un cas, c'est le patient lui-même qui prend sa propre vie (suicide assisté), alors que dans l'euthanasie, il est le médecin.

     

    Il faut d'abord préciser pour quelles raisons (juridiques, éthiques ou religieuses), il en tire est arguments. Dans le domaine de l'éthique, on peut raisonnablement soutenir qu'il n'y a pas de différence entre les deux. Toutefois, dans le domaine juridique, il ya une différence entre l'euthanasie (que l'on appelle assassiner au premier degré d'une peine minimale d'emprisonnement à perpétuité) et le suicide assisté (qui n'est pas un homicide ou d'assassiner et dont la peine maximale est de 14 ans d’emprisonnement).

     

    Dans le cas du suicide assisté, la cause du décès est le suicide du patient et le suicide assisté est en quelque sorte une forme de complicité (infraction de complicité). Mais depuis la tentative de suicide a été décriminalisé au Canada en 1972, cette complicité (infraction de complicité de suicide) n'a pas de sens, car cette infraction ne devrait exister que s'il ya une infraction principale.  Mais le suicide (ou tentative de suicide) n'est plus un crime depuis 1972. Donc, logiquement, il ne peut pas être toute forme de complicité dans le suicide. L'infraction d'aide au suicide est un non-sens.

     

    L'euthanasie volontaire est considérée comme un assassiner au premier degré. Le médecin tue le patient (à sa demande) par la compassion pour soulager sa douleur et la souffrance. Il s'agit d'une violation de l'un des principes les plus fondamentaux éthiques et juridiques: l'interdiction de tuer un être humain. Nos sociétés démocratiques sont fondées sur le principe que nul ne peut enlever la vie d'une personne. La fin du contrat social est «la préservation des entrepreneurs" et la protection de la vie a toujours fondé le tissu social. Nous avons aboli la peine de mort en 1976 en réponse à la «préoccupations plus large public de prendre la vie par l'État.

     

                Même si l'euthanasie volontaire (à la demande du patient) peut, dans certaines circonstances, être justifiés moralement, nous ne pouvons pas a conclu que l'euthanasie devrait être légalisée ou décriminalisée. La légalisation ou la dépénalisation d'une telle loi exige que l'on prenne en compte les conséquences sociales de la légalisation ou la décriminalisation.

     

    Le potentiel indéniable de la violence (en particulier pour les faibles et vulnérables qui sont incapables d'exprimer leur volonté) et le risque d'érosion de l'éthique sociale par la reconnaissance de cette pratique sont des facteurs qui doivent être prises en compte.  Le risque de pente glissante de l'euthanasie volontaire (à la demande du patient compétente) à l'euthanasie non volontaire (sans le consentement du patient incompétent) ou involontaire (sans égard pour ou contre le consentement du patient capable de discernement) sont réels comme l'a confirmé par la Commission de réforme du droit du Canada qui stipule:

     

     «Il ya, tout d'abord, un réel danger que la procédure mise au point pour permettre à la mort de ceux qui sont un fardeau pour eux-mêmes peuvent être progressivement détournée de son objectif initial et éventuellement utilisés ainsi d'éliminer ceux qui sont un fardeau pour les autres ou à la société. Il ya aussi le danger constant que le consentement du sujet à l'euthanasie ne peut pas vraiment être un »acte parfaitement libre et volontaire.

     

    Je suis libre de choisir, libre de penser et aussi je veux être libre de décider de ma vie.