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Homosexualité et don de sang

Au Canada, un homme ayant eu une relation – ne serait-ce qu’une seule – avec un autre homme depuis 1977 ne peut pas donner de sang. La Cour supérieure de l’Ontario a confirmé cette règle au mois d’août 2010, par un jugement de la juge Catherine Aitken qui conférait ainsi un statut différent des autres canadiens aux hommes homosexuels du Canada, les jugeant inaptes à donner leur sang. Ce qui est littéralement aberrant selon moi.

Dans un contexte où les banques de sang, dont Héma-Québec, ne cessent de clamer à quel point les besoins en sang sont grands, je crois qu’une telle décision n’est pas seulement se priver d’une source importante de dons de sang, mais aussi un acte hautement discriminatoire.

Il existe plusieurs raisons pour refuser des donateurs volontaires : température corporelle au-dessus de 37.5 degré, grossesse, intervention chirurgicale récente, etc. Je comprends la logique de ces exclusions. Je ne comprends cependant par pourquoi exclure les homosexuels. Héma-Québec ne fait-elle pas de dépistage en laboratoire sur chaque don de sang? En quoi un homosexuel vivant dans une relation stable depuis quelques années serait-il plus à risque de transmettre une quelconque maladie qu’un hétérosexuel ayant 3-4 relations sexuelles par semaine non protégées avec des partenaires différents? Le sida et les autres ITSS ne sont pas réservés aux homosexuels! Devrait-on interdire à tous les gens qui n’utilisent pas le condom (même s’ils sont en couple depuis dix ans) de donner du sang, parce qu’il y a un risque de transmission de maladies?

Je comprends qu’il faille prendre des précautions avec les dons de sang, surtout lorsqu’on regarde le passé : le scandale du sang contaminé par exemple, qui a éclaté au début des années 1990. Toutes mes pensées sont avec les personnes qui, au début ’80, ont contracté le VIH lors d’une transfusion sanguine. Suite à ces événements, la commission d’enquête sur l’approvisionnement en sang au Canada, présidée par le juge Krever, a déposé un rapport comprenant de nombreuses recommandations pour tous les intervenants et visant à améliorer la sécurité du système de gestion du sang. Au Québec, le comité Gélineau a été mis sur pied afin d’évaluer la situation des banques de sang et émettre ses recommandations (entre autre l’édification d’un comité d’hémovigilance responsable de la surveillance de la santé publique en matière d’approvisionnement et de gestion du système de sang). À la suite du retrait de la Croix-Rouge du programme du sang au Canada en septembre 1998, le ministre de la santé de cette époque, M. Jean Rochon, met en place un nouveau fournisseur local : Héma-Québec. Puisque, depuis septembre 1989, le sang est au sens de la loi considéré comme une drogue, il est réglementé par Santé Canada. Héma-Québec se doit donc à ce niveau de rencontrer les normes fédérales pour s’assurer de la sécurité de l’approvisionnement sanguin au Québec. Par ailleurs, le sida s’étant répandu plus rapidement dans les milieux homosexuels au début de l’épidémie, je peux voir d’où provient l’interdiction systématique au Canada que les homosexuels donnent du sang. Celle-ci n’a cependant plus raison d’être selon moi, ce que deux pionniers de la recherche sur le sida, chercheurs associés à l’Université McGill, confirment. Les Drs Mark Wainberg et Norbert Gilmore, dans un article publié dans le Journal de l’Association médicale canadienne, affirment en effet que le fait d’interdire systématiquement les dons de sang de tous les hommes homosexuels est antiscientifique et injustifié.  

Ainsi donc, selon moi, la politique actuelle canadienne de banques de sang est discriminatoire et non justifiée par la science. On se prive ainsi d’un bassin intéressant de donneurs, ce qui est extrêmement inefficace. Tout particulièrement considérant le fait que l’on ne refuse par le don d’organe d’un homosexuel! Ce ne sont pas seulement les cellules du sang qui pourraient être infectées par un virus, tout l’organe le serait! Alors si tout organe sujet au don est rigoureusement testé de nos jours et qu’il en est de même pour tout don de sang, je ne vois pas pourquoi faire une différence à ce niveau!

Le Portugal, l’Italie et d’autres pays autorisent déjà les homosexuels à faire don de leur sang. Au Québec, Héma-Québec songe en ce moment à permettre aux hommes homosexuels dont le dernier contact sexuel avec un homme remonte à 5 ans et plus de donner du sang. Il s’agit d’une avancée, mais je ne crois pas que l’on devrait s’arrêter là. Cette organisation soumet tous les dons de sang à une série de tests de dépistage (VIH, hépatite, etc). Ses tests permettent de détecter le VIH en moyenne 11 jours après l’infection. Il ne reste donc plus qu’un risque résiduel de contamination, si le donneur a été contaminé au cours des derniers jours. Il s’agit d’une possibilité de contamination pour 12 millions d’unité, selon le Dr Delage, VP aux affaires médicale en microbiologie d’Héma-Québec, ce qui représente une unité infectée tous les 50 ans.

Selon David Page, président de la Société canadienne de l’hémophilie, les homosexuels auraient un niveau de maladies transmissibles plus élevé que la moyenne. Peut-être qu’il est vrai que s’il devait y avoir une nouvelle maladie celle-ci se propagerait plus rapidement chez la population homosexuelle que chez les hétérosexuels comme il en a été le cas pour le sida. Peut-être que cette nouvelle maladie serait moins bien détectée, puisqu’inconnue. Cela n’empêcherait cependant pas un hétérosexuel d’en être aussi atteint! Le danger n’est très certainement pas exclusif aux homosexuels! Les contrôles d’Héma-Québec se disent très serrés et cette organisation se targue de « maintenir des systèmes de qualité applicables aux différents produits (…) afin de satisfaire pleinement les besoins de ses clients quant à leurs exigences en matière de qualité et de sécurité [1]». Si tel est le cas, les tests de dépistage de maladies en laboratoire devaient être efficaces pour empêcher la transmission de celles-ci à ceux qui reçoivent les dons de sang. Après tout, ce sont les relations sexuelles non protégées qui favorisent la transmission des ITSS, pas l’orientation sexuelle. Il vaudrait beaucoup mieux, pour éviter leur transmission, de miser sur l’éducation et la prévention auprès de la population.

Pour terminer, j’aimerais citer Héma-Québec : donner du sang, donner la vie.

Je crois en cette affirmation. Je crois aussi qu’il ne faut pas se priver de donateurs potentiels sains. Je crois ainsi que les homosexuels devraient avoir le droit, au même titre que les hétérosexuels, de donner du sang.

 

Marianne Paquet

étudiante à l'ÉNAP

 



[1] Site internet Héma-Québec, consulté le 2010-10-17

Commentaires

  • Je commence par où Marianne Paquet a terminé. Les canadiens et tout le monde a intérêt à se priver du sang des homosexuels. La sage décision de la cour suprême ne constitue nuellement une discrimination mais vise à protéger la poulation des "éventuelles risques d'infections de maladies résiduelles rencontrées chez les homosexuels". Une maladie infectueuse ne concerne pas une seule catégorie de personnes maiss affecte tout le monde. Il y va du devoir et de la responsabilité de l'État de ménager la susceptibilité de sa population quant aux risques possibles de transmission. Imaginez un instant que la presse annonce que "la plupart utilisé en réanimation proviendrait des homosexuels ? quelles seraient les réactions des malades, leurs parents et la population en général ? Donc un domaine privé peut avoir des répercussions dans le public. De toute manière, la très grande majorité de la population saine continue à se reproduire et à donner de son son sang sain.

  • Je commencerai donc moi-même avec la dernière phrase de M. Yattara qui me faitt légèrement sursauté: la très grande majorité de la populatoin saine continue de se reproduire ET à donner de son sang sain.

    Premièrement, la démographie au Québec et au Canada n'est pas en croissance ET non, la très grande majorité de cette population ne va pas donner régulièrement de son sang. Il est clait et évident que les banques de sang ont un besoin criant de donneurs potentiels. Aors, je ne crois pas que de se confiner à la population que vous qualifiez de saine soit suffisant pour pouvoir contribuer à sauver des vies et à faire avancer la recherche médicale.


    Permettez moi seulement de vous rappeler que la population homosexuelle n'es pas malsaine....ou que son sang n'est pas malsain. Oui, elle peut être plus à risque pour certaines infections mais doit-on s'en priver pour autant? Doit-on choisir l'exclusion vs la possibilité, voir la très grande chance, d'avoir ici un potentiel de donneurs qui ferait en sorte d'avancer les choses? Et, pour finir, sincèrement, je ne crois pas que le public serait "choqué" d'apprendre que leur proche a reçu du sang provenant d'un homosexuel.... De toute façon, il serait étiquement inconcevable que de telles informations soient permises: le don est anonyme. Je ne peux savoir si lors de ma transfusion, j'ai reçu du sang d'un femme blanche aux yeux bleus qui maltraite ses enfants....Vous voyez, ce que vous avancez peut aller très loin et cela peut-être très dangeureux. Bref, le domaine publlic doit faire son travail: faire en sorte qu'il y ait suffisamment de sang pour soigner les gens malades et faire avancer les recherches et ce, en permettant de receuillir tout le sang que la population veut bien donner, en établissant des critères et des balises afin que le sang qui servira ultérieurement soit SAIN...et non en excluant toute une popuation en raison de son orientation sexuelle.

  • Je viens de lire les deux commentaires à mon blog. Merci à vous deux pour avoir poursuivi ce débat. En publiant ce blog, je me suis bien dit qu'il pourrait y avoir polémique. J'étais cependant décidée à faire connaître mon opinion, quelles que soient les réactions.

    En lien avec le commentaire de M. Yattara, je suis tout à fait du même avis que Mme Lapointe. La population homosexuelle n'a RIEN de malsaine. Il s'agit d'un jugement de valeur sans fondement. Je suis aussi d'accord avec le fait que le public ne serait pas "choqué" en apprenant que du sang d'hommes homosexuels serait utilisé. En quoi cela a-t-il quoi que ce soit de "choquant"? Les homosexuels n'ont strictement rien de "choquant". Ce sont des personnes qui sont simplement attirés par des personnes du même sexe. C'est normal et cela n'a rien de "malsain".

    M. Yattara, vous écrivez que "Une maladie infectueuse ne concerne pas une seule catégorie de personnes mais affecte tout le monde". C'est vrai. Une maladie infectueuse ne serait pas seulement confinée à un type de personne avec une orientation sexuelle particulière. Les hétérosexuels pourraient aussi bien être affectés que les homosexuels ou les bisexuels. Ils pourraient aussi bien transmettre cette maladie en donnant du sang que les homosexuels.

    Les banques de sang ont BESOIN de sang pour sauver des vies. Elles font des tests très poussés pour s'assurer que ce sang est exempt de maladie. Voilà pourquoi, quelle que soit notre orientation sexuelle, nous devrions pouvoir donner du sang. Si non, il s'agit de discrimination.

  • Je trouve que votre texte souligne bien la problématique de «don de sang sélectif» actuel. Je suis encore étonné qu'avec l'ensemble de nos connaissanes que cette façon de faire soit toujours en vigueur. Nous viendrait il à l'idée lors d'une campagne de levée fond de refuser des dons provenant de particulier en raison d'une orientation sexuelle différente? Un don est un don, un geste social propre à l'humain. Refuser cette possibilité à un autre être humain sous l'unique raison que d'avoir eu ne serait-ce qu'une seule fois, une relatuion homosexuelle est discriminatoire et non fondé. Donner du sang est un geste social, laissons la conscience des donneurs être garante d'intégrité.

  • je viens de lire ce blog et les commentaires s'y rattachent et je ne suis que très peu surpris du genre de commentaires laissés par M. Yattara. Ne croyez surtout pas que j'abonde dans le même sens que ce monsieur mais cela nous fait réaliser qu'encore des gens pensent comme cela dans la société. Étant moi-même homosexuel (qui a eut une relation stable pendant 13 ans et qui est dans une nouvelle relation depuis 8 ans), je trouve aberrant et honteux qu'héma-Québec garde cette ligne directrice de refus du sang d'homosexuel. Tout cela me laisse soucieux du message envoyé par cette société d'État.
    Pour ce qui est de ton blog, il est vraiment agréable à lire: les idées y sont claires et bien appuyées par des écrits et des faits. Merci de provoquer cette discution et ces échanges de points de vue!

  • Je partage entièrement le point de vue de madame Paquet. Sachant que les contrôles des maladies présentes dans le sang provenant de donneurs se sont perfectionnés et resserrés suite au scandale du sang contaminé, je ne vois pas pourquoi l’on se priverait des dons de 10% de la population, alors que les besoins sont grands.

    En outre, il m’apparaît évident qu’il s’agit de discrimination basée sur l’orientation sexuelle, ce qui est contraire à la charte canadienne des droits et libertés. Cette mesure oblige les donateurs à révéler leur orientation sexuelle, ce que l’on sait, encore aujourd’hui, comme en fait fois certains commentaires suite à ce blog, peut entraîner de la discrimination et des préjugés. En 2010, au Canada, être homosexuel ne devrait plus être une tare honteuse.

    Je souhaite ardemment, ne serait-ce que pour le principe, que les groupes homosexuels continuent de revendiquer le droit de donner du sang et que, dans un avenir proche, les autorités se réveillent.

  • Je suis totalement en accord avec votre point de vue Mme Paquet. Pouvons-nous comme société être difficile à ce point et de discriminer le sang d’une personne en fonction de son orientation sexuelle?, Pour ma part, tout comme vous, je crois qu’il y a autant de danger de recevoir un don de sang d’un hétérosexuel qui a une vie active sexuelle avec plusieurs partenaires et ce de façon non-protégées. Malgré toutes les mesures de contrôle : questionnaire écrit, verbal, d’apposer notre signature…..tout le monde peut mentir! Il pourrait y avoir une personne « tordue » qui est atteinte d’une infection « XYZ » qui le la déclare pas et qui donne du sang, tout en sachant fort bien qu’elle peut en infecter d’autres.

    Depuis le scandale du sang contaminé de 1980, j’ose espérer que les mesures de contrôles se sont améliorées! Peut importe de qui vient le don de sang, les tests de dépistages sont là pour exclure le sang qui ne répond pas à la panoplie des critères pour assurer toute la sécurité des donneurs et des receveurs.
    J’affirme que dans notre société actuelle (augmentation des maladies, des chirurgies et des accidents qui nécessitent de plus en plus de transfusion sanguine), on ne peut pas se priver de donneurs. On ne peut pas exclure systématiquement certains seulement sur leur orientation sexuelle. Par contre, il faut renforcir les moyens de contrôle post don et exclure ceux qui ne répondent pas aux standards établis.

  • Il doit y avoir encore un contrôle sur les dons de sang chez les homosexuels. Comme le mentionnait récemment le Dr Réjean Thomas de la clinique Actuel en entrevue, ce sont encore les hommes homosexuels qui sont le plus atteints et pire encore, chez la jeune génération actuelle, ils n'ont pas connu l'épidémie du sida qui est survenue à ses débuts et se croient à l'abri et ne se protègent pas adéquatement. Alors oui, il faut garder une vigilance chez le don de sang en provenance de cette clientèle.

  • M. Boubacar YATTARA appartient sans doute à une minorité visible. Il serait le premier à trouver inadmissible le fait que l'on refuse à une personne de couleur de donner son sang... Il n'y a pas si longtemps et dans beaucoup de pays, les gens de couleurs étaient considérés comme des êtres inférieurs... et ce Monsieur semble avoir la même opinion des homosexuels... L'homophobie est un racisme ordinaire et son commentaire est purement discriminatoire et insultant à l'égard d'une population. Enfin, il devrait par ailleurs savoir que le Sida touche principalement des hétérosexuels dans le monde dont la majorité en Afrique...

  • Je déplore aussi que notre pays manque à la fois de sang et refuse encore le don de sang à une catégorie de la population sous prétexte de son orientation sexuelle. Les pratiques homosexuelles seraient-elles vraiment plus dangereuses que les pratiques hétérosexuelles à protection égale? Comment expliquer que le sang soit contrôlé et que, malgré cela, la population homosexuelle n'accède toujours pas au droit de donner son sang? Serait-on face à une peur irrationnelle ou à une discrimination homophobe?

  • Je ne crois pas qu'Héma-Qc fasse preuve de peur irrationnelle ni de discrimination face aux homosexuels. Comme le mentionne ci-haut un auteur inconnu, les homosexuels constituent, bien malheureusement, encore aujourd'hui, en 2010, une population hautement atteinte par le VIH. Héma-Qc établit les critères de sélection des donneurs selon les facteurs de risque de contamination. Les dons de sangs ne sont pas non plus permis à certains voyageurs... Le fait que chaque échantillon soit testé et contrôlé ne justifie pas que l'on accepte le sang de tous les donneurs, particulièrement ceux hautement à risque. Une collecte de sang implique beaucoup de ressources, tant humaines, médicales que financières. Le contrôle ne doit pas s'effectuer seulement qu'une fois l'échantillon recueilli si on veut minimiser les risques de contamination, et, éviter le "travail en double".

    De plus, je ne considère pas que le don de sang doit être considéré comme un privilège ou un droit en soit. Nous sommes ici loin de refuser aux homosexuels le droit de s'unir ou de fonder une famille. Le rejet de leurs dons se fait sur une base statistique et non sur un jugement de leurs pratiques ou de leurs choix.

    Ce qui me choque le plus dans ce débat, ce n'est pas que l'on refuse aux hommes ayant eu une ou des relations sexuelles avec une autre homme de donner du sang, mais bien que la question du VIH chez les homosexuels semble ne pas être prise en considération par les gouvernements, ni même par la population. Des actions concrètes méritent d'être prises pour diminuer la propagation de cette infection pour qu'enfin, les homosexuels soient des donneurs à faible risque, au même titre que les autres groupes.

  • Je trouve le sujet du blogue fort intéressant. Et en effet, Héma-Québec a besoin de donneurs sains pour sauver des vies mais ce n'est pas une raison pour mettre de côté des donneurs potentiels par des critères de sélection qui pourrait s'avérer discriminatoires et extrémistes.

    Selon Héma-Québec :
    "L’approvisionnement en sang des hôpitaux du Québec dépend de la générosité des donneurs, des gens soucieux de partager la très grande richesse qui circule dans leurs veines.
    Plusieurs milliers de patients, enfants et adultes, ne recouvreraient pas la santé sans les dons de sang.
    Or, seulement 3% de la population québécoise admissible au don de sang pose ce geste solidaire."

    Je ne suis pas homosexuelle mais juste française et de part ce fait je ne peux pas faire de don de sang. J'ai vécu plus de trois mois en France entre 1980 et 1996...

    J'ai eu une petite soeur qui a eu besoin de sang à plusieurs reprises en 1980-81 avant de décéder à l'âge de 18mois des suites de sa maladie ... ou bien des suites de ses transfusions sanguines ... ou des deux.

    Je suis la première à reconnaître la nécessité de sélectionner les donneurs de sang en plus des tests faits sur le sang reçu, mais ne soyons pas trop extrémistes.

  • J'apprécie beaucoup votre point de vue éclairé sur la question surtout, comme vous dîtes, "Tout particulièrement considérant le fait que l’on ne refuse par le don d’organe d’un homosexuel! ". Ce qui montre le manque de cohérence de cette politique basée certes sur un fait réel (scandale des années 90) mais qui n'est simplement plus d'actualité. En plus, on ne peut pas vérifier aucune de ses affirmations, quelqu'un n'a qu'à cocher non dans le questionnaire et le sang de n'importe qui peut se retrouve en banque donc on ne peut l'empêcher et cela devient hypocrite. C'est pour cette raison (et aussi parce que Hema Quebec est obligé de faire des tests) que je trouve la discrimation complètement abherrante, car le VIH-sida lui ne discrimine pas et je pourrais même rajouter malheureusement. Des ONG comme les enfants de Béthanies en sont la preuve, personne ne mérite d'avoir le vih-sida et ce virus n'équivaut pas à l'homosexualité. La marginalisation est le réel fléau de cette histoire surtout considérant que les cours de FQS sont maintenant légués à n'importe quel professeur qui veut et peut continuer à professer ces préjugés. Les personnes qui vivent avec le vih-sida ou qui sont affectées (famille, conjoint, etc.) sont d'abord et avant tout des êtres humains. La société et l'État alimentent injustement cette condition qui est déjà un énorme poids à porter, alors que nous devrions être empathique et les supporter à travers leur combat.

  • Bonjour, je vous invite à visionner l'émission HUIT CLOT à Télé Québec sur le sujet.

    http://video.telequebec.tv/video/4307/devrait-on-permettre-aux-homosexuels-de-donner-du-sang

    Il y a encore du chemin à faire sur le sujet.

    Bon visionnement.

    Maxime

  • Et si vous étiez le récipiendaire d’une chopine de sang contaminé? Que diriez-vous? On aurait dû me laisser mourir? Ou plutôt j’aime mieux être en vie avec une nouvelle maladie qui me fera souffrir?

    Je n’étais pas au courant que les homosexuels ne pouvaient donner leur sang. «Comme c’est stupide, nous sommes en 2010 après tout» pensais-je instantanément. Les tests face aux maladies existantes sont systématiques peu importe l’échantillon sanguin fourni quelle que soit l’orientation sexuelle du donneur. De toute manière, si on veut être «in» sur ce sujet, on devrait peut-être actualiser la question pour les hétéros… Mariage traditionnel, couple ouvert, trips à trois? Peu importe ce qui se passe dans leur chambre à coucher, certains donneurs présentent sans doute plus de risques que le donneur hétérosexuel «parfait» et surtout davantage que certains donneurs homosexuels aux pratiques plus conservatrices.

    En fait, la clé de ce débat réside à mon avis dans l’expression «maladies sexuelles existantes». On fait quoi dans le cas d’un nouveau virus? Même si ce nouveau virus se retrouvera certainement à court terme chez les hétéros, je ne crois pas que d’exclure la population gaie de la banque potentielle de donneurs puisse être considérée discriminatoire. En effet, les taux de VIH étant beaucoup plus élevés chez la population homosexuelle, il serait fort probable qu’il en soit de même avec une nouvelle souche épidémiologique. En fait, il ne s’agit pas d’un jugement de valeurs de la part des banques sanguines ou d’un manque de responsabilité des homosexuels dans leurs comportements; cette décision de les exclure de la liste des donneurs potentiels ne repose que sur des faits. Des choses aussi simples que le risque beaucoup plus élevé de contracter une IST lors d’une relation sexuelle anale puisque le risque de saignement causé par une microdéchirure tissulaire y est plus élevé.

    En fait, la conduite tenue par les grandes autorités de la
    santé publique en 2010 est de protéger la population. Serait-il responsable à la lumière de faits existants et de probabilités qui en découlent d’exclure une population de donneurs?

    En général, on dit que la faim justifie les moyens. Le domaine de la santé semble échapper à cette règle. Pénurie de sang, on exclut des donneurs; pénurie de médecins, on refuse des permis à des médecins étrangers; besoin de nouveaux remèdes expérimentaux, on refuse leur commercialisation sous prétexte d’échantillonnages insuffisants…

    En conclusion, le degré de perfectionnement des sciences médicales aujourd’hui fait que les orientations publiques en santé ne sont plus une affaire de lobbying ou de préférences. Qu’on le veuille ou non, la santé est maintenant une affaire de statistiques, dans le but ultime de protéger la population.

    Frédérick Boulé

  • Selon moi, le simple fait d'exclure les homosexuels pour les dons de sang est discriminatoire en soi. Effectivement et par définition, Héma-Québec semble encore être axée sur la différence. Comme l'organisme effectue des analyses sur tous les dons de sang de toute façon, pourquoi ne pas permettre à tous de donner? La Charte québécoise reconnaît que toutes personne a droit à la reconnaissance et à l'exercice de ses droits et libertés, en pleine égalité, sans distinction, exclusion ou préférence fondée sur les motifs de l'orientation sexuelle, entre autres (art. 48 - Charte des droits et libertés de la personnes.) Au stade où la société en est avec d'importants besoins en dons de sang, pourquoi exclure des individus à titre de donneurs? Peut-elle vraiment se le permettre? Et à quel profit?

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