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  • Faut- il légaliser l’euthanasie et le suicide assisté ?

    Faut- il légaliser l’euthanasie et  le suicide assisté ?

     

     

     

    Une grande consultation publique a lieu en ce moment même  dans le but de

    savoir si oui ou non il faut légaliser l’euthanasie et le suicide assiste  au Québec. La commission « Mourir dans la dignité », créée en vertu d’une motion adoptée à l’unanimité par l’assemblée nationale du Québec le 4 décembre 2009,  est chargée de diriger ce grand débat  qui interpelle plus d’ un et ce à juste titre. Il s’agit en effet de légaliser un acte qui permettrait de mettre fin intentionnellement à la vie d’autrui ou de lui donner les moyens d’y parvenir par lui même. Car c’est bien de cela qu’il s’agit puisque l’euthanasie se définit globalement comme un acte  provocant de manière volontaire la mort d’autrui pour mettre fin à ses souffrances. Le suicide assisté pour sa part, se définit comme le fait d’aider une personne à mettre fin à ses jours en lui procurant les moyens et/ou les informations pour y arriver. Ces deux expressions sont donc liées dans la mesure ou elle faciliterait de façon active ou passive la mort d’un être humain dans les cas de maladie graves et incurables engendrant des souffrances qui paraissent inutiles parce que  la guérison n’est plus possible. Etant donné que chacun d’ entre nous peut expérimenter une maladie chronique et incurable dans sa propre vie ou dans la vie d’un proche, la question nous concerne donc tous. En outre le caractère sacré de toute vie semble a priori incompatible avec la possibilité ou même l’éventualité d’y mettre un terme volontairement. Serions-nous des criminels du point de vue moral si on le faisait, même dans des conditions légales bien définies ?

    Si ce grand débat de société qui retient l’attention des Québécois et Québécoises a lieu présentement c’est parce que le Québec peut réfléchir sur la légalisation de l’euthanasie sans violer le Code criminel canadien. En effet, bien que le suicide assisté et l’euthanasie soient encore considérés par le Code criminel canadien comme des actes criminels, chaque province a l’autorité pour engager des poursuites pénales et criminelles. Il revient à chaque province

    d’appliquer le code criminel. A ce propos il est à souligner que le projet de loi C- 384, proposant une modification du Code criminel canadien dans le but de légaliser conditionnellement  l’euthanasie et le suicide assiste, a été rejeté par un vote majoritaire à la chambre des communes le 21 Avril 2010.

      La question de savoir si oui ou non on est pro euthanasie  ou pour le suicide assisté appelle une réponse ou il semble difficile de nuancer car soit on en est pour, avec ou sans condition, soit on est contre. Il apparaît en effet qu’une réponse à cette question fait moins appel aux données purement scientifiques qu’à la vision que chacun d’ entre nous a de la mort, de la vie et de la souffrance en général. Le nom même attribué à la commission se rapproche de l’argument mis en avant par les partisans de l’euthanasie qui y voient principalement un moyen pour mourir dans la dignité. La question qui me vient à l esprit est la suivante : un être humain perd t- il de sa dignité s’il meurt dans des conditions de souffrance et de dépendance liées par exemple à l’incontinence ? Pour ma part ce ne sont pas les souffrances en elle mêmes ou ce qui en découle qui attentent à  la dignité  d’un être humain mais plutôt les images dévalorisantes  que les autres ont de lui, ce qui peut par le fait même atténuer le sentiment de valeur que chacun a de soi-même. Il semble en effet qu’on éprouve du respect pour ses semblables seulement quand ceux-ci possèdent toutes leurs capacités physiques et mentales. L’expression consacrée pour ceux qui ont perdu leur autonomie n’est elle pas « végéter comme un légume » ? Il est à mon avis grand temps que l’on accorde plus de considération à chaque personne, indifféremment de ses aptitudes physiques ou mentales.  Il n’y a pas, de façon générale, une manière digne ou indigne de mourir par rapport à la souffrance, il n’y a que les traitements dignes ou indignes que nous-mêmes nous infligeons à nos semblables, les empêchant ainsi de mourir dignement. Dans ce sens, il m’apparaît tout aussi important de réfléchir sur des moyens d’améliorer les soins palliatifs que de promouvoir le débat sur l’euthanasie.

    Je ne milite pas en faveur d’une légalisation de l’euthanasie et ce pour deux raisons principales : La première raison est le risque de dérives qui me paraît trop grand. En désacralisant la vie de cette manière, on courre le risque à mon sens, que des personnes plus ou moins mal intentionnées  influencent les  décisions des personnes affaiblies par la maladie et les poussent ainsi à décider de mettre fin à leur jour de façon assistée. Si je conçois aisément qu’on puisse programmer une naissance, il m’est difficile de concevoir qu’on puisse programmer une mort dans un hôpital ou ailleurs en ayant recours a un empoisonnement médicale par exemple. En outre, même si l’euthanasie était encadrée par des conditions bien strictes – notamment que seulement les adultes y aient recours-, ceci pourrait ouvrir la porte à d’éventuels élargissements ou glissements par exemple par rapport a l’âge. C’est ce qui se passe de façon exemplaire en Belgique ou le parti socialiste flamand  prônait déjà, dès 2002, date de la légalisation de l’euthanasie en Belgique, l’accès à l’euthanasie pour les mineurs et les personnes démentes. Qui sait si cela n’inciterait pas des parents dont les enfants ont des maladies génétiques comme la trisomie à faire des demandes d’euthanasie au nom de leurs enfants ! La loi permet déjà au Canada à  toute personne ou à ses proches de refuser ou de cesser un traitement même si la mort devait s’en suivre. Par ailleurs la sédation terminale, utilisée déjà au pays dans les services de soins palliatifs, donne la possibiliste d’abréger la souffrance d’un malade. Elle consiste à administrer un médicament qui  endort le patient jusqu’ a ce que mort s’en suive. Cette mesure peut rendre par ailleurs la frontière avec

    l’euthanasie bien mince, seulement dans ce cas, la mort survient somme toute naturellement-probablement parce que le patient est déjà affaibli- et non parce qu’on lui aurait administré un médicament qui entraîne un arrêt cardiaque ou respiratoire comme il est pratiqué dans le cadre de l’euthanasie en Belgique. La sédation terminale me parait être déjà une mesure suffisante dans les cas  extrêmes. Le recours à l’euthanasie ne s’avère pas par conséquent être une nécessité.

    Le deuxième argument principal contre la légalisation de l’euthanasie concerne surtout l’aspect religieux de la question. Elle est en fait beaucoup plus subjective que la première, car elle relève de la vision que j’ai de la vie en tant que création divine. Mettre fin à la vie d’un être humain devrait seulement revenir à Dieu et à personne d’autre. Laissons-lui cette lourde responsabilité. Même s’il est  normal de chercher à prolonger l’espérance de vie ou de rendre la vie plus agréable,  faire le contraire va à l’ encontre des principes de protection de la vie, que tout état et tout individu se doit d’avoir à cœur. Si au terme de la grande consultation publique sur l’euthanasie il ressort que les Québécois et les Québécoises, tout comme les professionnels de la santé, y sont favorables, le législateur devra en tenir compte, car le peuple québécois est souverain et peut assumer une telle decision.

     

    Sylvie Mbiga

    Enp 7505

    (groupe du Jeudi)

     

  • Vivre dignement sa mort M.Lacroix.ENP7328

    Comme il est souligné dans l’introduction du document, notre attitude face à la mort a beaucoup changé. Le déclin des valeurs religieuses catholiques et la pénétration d’autres valeurs religieuses ou philosophiques pour expliquer la mort, le développement de la médecine, de la pharmacologie et de la technologie, la masse critique des «boomers» vieillissants et confrontés à leur propre mort et surtout à leur vie qui se prolonge ne sont que quelques éléments pour expliquer ce débat sur à la mort.

     

    Si cette consultation n’apporte pas de changement sur la loi entourant la mort, ce n’est que partie remise. Les personnes âgées de 65 ans et plus formaient environ 7 % de la population en 1971, proportion qui est passée à 14,6 % de la population en 2008. On prévoit que cette proportion grimpera à plus de 25 % en 2031. L’âge médian, qui sépare la population en deux parties égales, est passé de 26 ans en 1971 à 41 ans en 2008 et devrait atteindre 47 ans en 2031. La génération des « boomers » a eu l’habitude de donner son opinion et de faire bouger les choses, la génération « Y » qui les suit de près, a eu l’habitude d’être consultée, de s’exprimer librement et d’être écoutée.

     

    Qu’est-ce que mourir dignement? Qu’est-ce donc que la dignité? Vivre et mourir dignement fait appel au principe selon lequel une personne doit être traitée comme une entité intrinsèque. Elle mérite un respect inconditionnel, indépendamment de son âge, de son sexe, de son état de santé physique ou mentale, de sa condition sociale, de sa religion ou de son origine ethnique.  La dignité désigne aussi une attitude de respect de soi, la fierté, le sentiment que la personne a de sa propre valeur. Elle est inspirée par le désir de respectabilité. L’exemple : conserver sa dignité dans toute circonstance renvoie à ce principe d’autonomie, d’inviolabilité et d’intégrité de la personne consacré par le Code civil du Québec. Les Chartes canadienne et québécoise reconnaissent ce droit à la dignité et le droit à l’intégrité de la personne. Alors que la dignité fait appel au respect de la personne pour ce qu’elle est, l’intégrité reconnaît le droit à la protection physique et psychologique de celle-ci.

     

    Alors, vivre et mourir dignement ferait appel à la notion de choix, libre et éclairé. Avoir le choix signifie pouvoir décider de sa vie et de sa mort.

     

    Une personne voulant être accompagnée ou assistée lors du moment choisi de mourir devrait être en mesure de le faire, comme celle qui souhaite que tout soit tenté pour prolonger la vie jusqu’à la mort naturelle. Il faudrait que le testament de vie soit reconnu, tout comme l’est le droit au consentement éclairé et au refus de traitement.  Il ne faudrait pas laisser au hasard des valeurs des soignants, le pouvoir de décider, mais offrir un encadrement légal rigoureux qui éviterait le dérapage possible et le malaise actuel.

     

    Quand on demande aux gens : « Avez-vous peur de la mort? » La plupart répondent : « Je n’ai pas peur de la mort, mais j’ai peur de souffrir avant de mourir ». La population semble beaucoup plus tolérante à accepter la sédation palliative ou terminale dans la mesure où elle sert à soulager la douleur physique, même si cela risque d’écourter la vie, ce qui pourrait se comparer à la mort assistée (euthanasie).

    Les valeurs sont bousculées quand vient le moment où une personne décide qu’elle veut mourir avant la fin du parcours naturel ou lorsque la souffrance psychologique est telle, qu’elle justifierait le désir de mourir. Dans ces cas, l’accompagnement s’avère nécessaire sans quoi des choix pourront être faits sans avoir considéré toutes les possibilités.

     

    Cela nous amène donc à dire que chaque individu devrait avoir la liberté de choisir alors qu’il est complètement lucide et apte à décider pour lui une fois que toute alternative raisonnable selon lui a échoué. Cependant, l’expression de ce choix devra être encadrée comme les moyens pour l’aider à mourir.

     

    Comme le précisait Mme Francine Lalonde, députée bloquiste de la Pointe-de-l’Îlele 15 avril dernier dans un article au Devoir, le Canada est une fédération dans laquelle le Code criminel est de juridiction fédérale, le Parlement devra d'abord décriminaliser l'aide médicale à mourir, pour qu'ensuite les conditions devant encadrer cette aide soient établies par les ministères provinciaux de la Santé et les Collèges des médecins.[1]

     

    Le projet de loi C-384 déposé au Parlement d’Ottawa en avril dernier, intitulé Loi modifiant le Code criminel (droit de mourir dignement), donne déjà quelques balises pour encadrer la loi. Ce projet de loi vise à donner le choix aux personnes souffrantes, en fin de vie et sans perspective de soulagement, de demander à un médecin de les aider à mourir. Celui-ci doit d'abord accepter et faire confirmer le diagnostic par écrit  par un autre médecin qui n’a pas d’intérêt dans la mort de la personne. Il doit s'assurer que la personne fait sa demande de son plein gré et en toute lucidité, que toutes autres possibilités lui ont été offertes et qu'elle sache que c'est toujours elle qui décide du moment de sa mort, et si elle veut toujours être aidée à mourir, confirme Mme Lalonde[2].  

     

    Le projet de Loi C-384[3] prévoit aussi que la personne qui demande à mourir dignement :

    Ø      est âgée d’au moins 18 ans,

    Ø      selon le cas, elle continue, après avoir essayé ou expressément refusé les traitements appropriés et disponibles, d’éprouver des douleurs physiques ou mentales aiguës sans perspective de soulagement et elle est atteinte d’une maladie en phase terminale;

    Ø      elle a remis à un médecin, alors qu’elle était apparemment lucide, deux demandes écrites à plus de dix jours d’intervalles indiquant expressément son consentement libre et éclairé à opter pour la mort.

    Ø      elle a désigné, par écrit, fait avec son consentement libre et éclairé et devant deux témoins qui n’ont pas d’intérêt personnel dans sa mort, une autre personne qui agira en son nom auprès de tout médecin lorsqu’elle ne sera apparemment pas lucide

     

    Les conditions qui s’appliquent en Belgique, au Luxembourg et aux Pays-Bas[4] sont très intéressantes et elles ont inspiré le projet de Loi canadien.  Toutefois, certaines conditions nécessitent quelques précisions. Le deuxième médecin consulté devra avoir les compétences pour évaluer la maladie de la personne. Ensuite, le délai entre les deux demandes écrites devrait être allongé de dix jours à un mois. Enfin, l’âge requis pour prendre une décision, la responsabilité légale quand une personne est inapte à le faire, ainsi  que la nécessité d’une équipe de soutien lors du processus décisionnel.

     

    Au Québec, une personne âgée de 14 ans et plus est reconnue apte à décider ou à refuser un traitement. Comme pour les Pays-Bas, le consentement parental devrait quand même être exigé ou du moins les parents devraient être consultés dans le processus décisionnel.

     

    Pour les enfants de moins de 14 ans et pour les personnes inaptes à prendre une décision, il en revient à la personne légalement reconnue : parents, tuteurs, exécuteur du testament de vie, le soin de prendre la décision ou de faire la demande.

     

    Enfin, toute personne, ou son représentant légal,  faisant une demande d’accompagnement en fin de vie, que ce soit en soins palliatifs, pour l’euthanasie ou pour le suicide assisté, devrait pouvoir être accompagné et soutenu dans ce processus. Car, mourir dignement signifie avoir le choix de partir quand et comment la personne le désire et surtout de ne pas être seule à faire ce choix et à le vivre.

     

     La deuxième chose qu’il faudrait éviter après la souffrance, et cela la technologie ne le prévoit pas, c’est la solitude au moment de mourir.



    [1] Lalonde, F. (2010). Projet de Loi C-384- Pour le droit de mourir dignement. Le Devoir.

    [2] Idem

    [3] Projet de Loi C-384, Parlement du Canada, Les Éditions et Services de dépôt. Travaux publics et services gouvernementaux Canada

     

    [4] Assemblée nationale du Québec. 2010. Commission spéciale. Mourir dans la dignité. Document de consultation, p.33 et 34.

  • Mon avis sur le document de la Commission spéciale "Mourir dans la dignité"

     

    Il ne m’est pas arrivé souvent de penser à la mort, surtout à ma propre mort. Je suppose que c’est inévitable d’y réfléchir puisqu’on passe tous par là.  Nous sommes en quelque sorte tous concernés par la consultation en cours actuellement auprès de la population québécoise par la commission spéciale sur nos convictions de ce qu’est « Mourir dans la dignité ».  C’est donc dans l’esprit de mon devoir de citoyenne que j’émets mon humble avis sur la question, orienté par ce que je voudrais pour ma propre fin de vie.

    Personnellement, je suis en faveur de l’euthanasie1, du suicide assisté1, du droit au refus de traitement1, à la sédation palliative1 ou terminale1, et ce, bien évidemment dans un cadre donné.  Je crois que ce cadre devrait être défini par un comité d’experts incluant entre autres des avocats, des professionnels de la santé et services sociaux, des représentants des familles et des malades et des éthiciens.  Aussi, les critères les plus communs utilisés dans les pays pratiquant l’euthanasie ou le suicide assisté1 exigent une demande écrite de la part du malade et l’avis de 2 médecins.  Je propose que cette demande écrite et ces avis médicaux soient soumis à un comité d’éthique provincial qui s’assurerait du respect des critères préalablement définis et une uniformité dans le traitement des demandes. Ainsi, on préviendrait les dérapages et la banalisation du geste de donner la mort.

    Je désire répondre aux arguments des opposants à l’euthanasie et au suicide assisté tels que détaillés dans le document consultatif pour appuyer ma position. En premier lieu, je place l’importance de la volonté individuelle au-dessus de la « dignité propre et inaliénable au fait d’être un humain » lorsqu’il s’agit du sort d’un individu.  Il se peut que, pour des raisons de croyances religieuses, l’euthanasie ou le suicide assisté ne soit pas une option. Il demeure alors important de le respecter, mais ces derniers ne doivent pas imposer leur point de vue aux autres.  Dans une société aussi multiculturelle, tolérante et ouverte qu’est la société québécoise, je ne crois pas que les valeurs d’un petit groupe d’individus doivent avoir préséance sur les autres.

    En deuxième lieu, les opposants à l’euthanasie et au suicide assisté doutent de la capacité des personnes en fin de vie à prendre des décisions libres et éclairées, mais qui de mieux qu’elles pour connaître leur réalité?  En cas de doute pour une personne ayant fait la demande, sur sa capacité mentale à prendre une telle décision, le comité d’éthique pourrait demander un avis psychiatrique avant de se prononcer.  En troisième lieu, les opposants craignent également que les personnes malades fassent une telle requête afin d’éviter d’être un fardeau pour leurs proches ou la société.  Mais, si aux yeux de ces personnes, un minimum d’autonomie est nécessaire au goût de vivre, qui sommes-nous pour les contredire? En quatrième lieu,  à ceux qui craignent que les médecins n’essaient pas tout pour sauver un patient en optant pour la voie de l’euthanasie, je reviens avec ma suggestion de mise en place d’un comité d’éthique qui ne permettrait pas au médecin de prendre actes et décisions seul. 

    En cinquième lieu, à ceux qui ne croient pas pertinent de discuter de la question à un niveau provincial sous prétexte qu’une modification de la législation appartient au gouvernement fédéral, j’ai envie de répondre que je ne suis pas de cet avis. La modification de la loi appartient au fédéral, certes, mais son application relève du provincial. En conséquence, nous détenons un pouvoir certain pour encadrer les actions de l’entourage des malades ou des professionnels confrontés à ces décisions. Sans cadre mieux défini que ce que nous possédons actuellement, il y a certainement des personnes dont la liberté d’action est freinée, de peur de représailles judiciaires. Aussi, le petit nombre de personnes exerçant leurs recours pour l’euthanasie ou le suicide assisté dans les pays où cela a été légalisé n’est également pas un bon motif pour remettre en question la pertinence de cette consultation. Pour les malades souffrants atteints d’une maladie incurable, ce n’est pas un argument de taille. Vu l’ampleur des souffrances ressenties et de l’impact psychologique que ces situations peuvent occasionner à l’entourage et au personnel soignant, compte tenu des avancées médicales dans le domaine et de l’évolution des mentalités, je crois essentiel que la Loi ou à défaut son application, soit revue. D’autant plus que des décisions concernant ces personnes souffrantes doivent se prendre au quotidien et qu’entre temps, le flou actuel entre tolérance et loi restrictive risque de mettre plusieurs dans l’embarras ou l’inaction.

    En sixième lieu, on croit que la bonification de l’offre de ressources en CHSLD et services palliatifs peut venir en aide aux personnes en fin de vie, mais ce ne sont pas justement de ces personnes bénéficiant de ces services qui en font la demande? Je ne dis pas que les services actuels sont suffisants, mais je ne crois pas que les augmenter retirerait la souffrance psychologique et physique des malades. Au mieux, certains seraient mieux soutenus. Mais si ce soutien suffit à leur faire changer leur désir de rapprocher leur mort, c’est qu’ils n’auraient pas dû être considérés comme éligibles à l’euthanasie ou le suicide assisté selon les critères à établir. Aussi, toujours selon le document consultatif, les pays qui ont légalisé l’euthanasie et le suicide assisté ont vu une amélioration dans l’accès aux soins palliatifs et la formation du personnel soignant. Donc, euthanasie et suicide assisté et amélioration de l’offre des soins ne sont donc pas incompatibles.

    En septième lieu, il m’apparait possible, mais peu probable que les investissements en recherche diminuent dans le domaine des soins palliatifs avec la légalisation (ou tolérance) de l’euthanasie et du suicide assisté puisque dans les pays le pratiquant, très peu de malades en font la demande. Il reste, en final, un nombre important de malade à soulager aux soins palliatifs, nombre qui ne se réduira pas avec le vieillissement de la population.

    En terminant, que la consultation publique entreprise, par le biais de la commission spéciale, en arrive ou pas à modifier la loi ou son application, je ne suis pas très inquiète des résultats. Tout comme Foglia (La Presse, 7 septembre 2010), je crois que « pour l’essentiel, ne vit-on pas déjà dans l’esprit de cette loi qui n’existe pas? » puisque « médecins et patients s’entendent pour ne pas prolonger indûment une vie qui n’a ni sens, ni qualité, ni dignité ».  Ultimement, n’est-ce pas ce qui importe?

    1 Document de consultation de mai 2010 de la Commission spéciale

     

    Caroline Blais, ENP 7328, Automne 2010

  • État de droit et gaz de schiste

    En ce moment, s’il est un dossier qui fait ressortir toute la complexité d’un état de droit, c’est bien celui de l’exploitation du gaz de schiste. L’état doit planifier le développement des ressources énergétiques, penser aux générations futures, voir à la mise en place de lois pour encadrer cette industrie et surtout, gérer l’impact médiatique de ce dossier s’il souhaite être réélu.

     

    Tel que le rapportait la Presse de samedi, 25 septembre 2010, selon M. André Caillé de la APGQ, il s’avère que la stratégie de consultation publique tenue dans les municipalités de Bécancours ou encore à Saint-Édouard-de-Labotinière  n’a pas portée fruits. Les résidents sont pour la plupart toujours inquiets de l’arrivée d’entreprises qui feront l’exploitation du gaz de schiste dans leur région. Quels seront les impacts sur l’environnement? Y aura t-il des retombées économiques pour la région? Quels moyens seront mis en place pour gérer les problèmes, s’il y en a?  Est-ce que les terrains exploités perdront de leur valeur? Etc. Ces questions sont toujours sans réponses, même que les participants aux audiences n'ont pas eu la chance de tous poser leurs questions. Avec cet exercice, a-t-on voulu les convaincrent  du bien fondé de ces entreprises ou les rassurer quant aux enjeux liés au développement de ce secteur d’activité?

     

    De son côté, le gouvernement québécois n’a pas encore posé de gestes significatifs pour répondre aux inquiétudes des opposants.  Il y a bien un mandat qui a été donné au BAPE, mais quand on y regarde de plus près, ce dernier soulève beaucoup d’interrogations. Pourquoi ne pas avoir donné un mandat générique au BAPE? D’où vient cet empressement ?  Pour un gouvernement qui n’a aucune expérience dans ce type de développement, c’est quelque peu surprenant comme stratégie de déploiement. Si l’on se réfère à nos voisins du sud, là où l’exploitation du gaz de schiste se fait depuis quelques années, des études sont en élaboration et en attentent de résultats. Pourquoi ne pas attendre les résultats de ces études qui viendraient appuyer les travaux du BAPE? Comment s’assurer que de réelles consultations seront réalisées? C’est d’ailleurs la question soulevée dans un article produit par un collectif de spécialiste en consultation du public, parue dans le Devoir (17 sept. 2010). Ce dernier mentionne : « En donnant au BAPE de façon précipitée et improvisée un mandat trop restreint et trop court, le gouvernement expose davantage le BAPE aux critiques…qui craignent maintenant une perte  d’indépendance du BAPE ou tout au moins une complaisance des commissions dans leurs avis sur les projets soutenus, sinon déjà décidés, par le gouvernement.».

     

    Toujours chez nos voisins du sud, l’état de New-York a mis un moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste. C’est d’ailleurs ce que certains opposants souhaiteraient que l’état québécois mette de l’avant. Ici, la question est délicate car cela enverrait encore le message aux entreprises, qu’au Québec, il n’est pas possible de faire de développement. Sans compter que pour faire lever un moratoire, plusieurs conditions doivent être répondues. C'est en partie ce que soulignait  M. André Boiclair sur les ondes de Radio-Canada. Selon ce dernier, un moratoire ne changerait pas grand chose puise que des permis d'exploitation sont déjà émis. Pour appuyer ses dires, il a cité en exemple le dossier des porcheries. Alors, tel que soulevé par François Cardinal, journaliste à la Presse (8 sept. 2010), sans aller de l’avant avec un moratoire, pourquoi ne pas suspendre l’octroi de  permis d’exploitation? 

     

    Certains sont d’avis que nous pourrions créer une nouvelle société d’état, ce qui garantirait une exploitation conforme au développement durable et permettrait de répartir les dividendes à l’ensemble de la population.  Mais, comme l’expose Pierre P. Tremblay dans son livre L’état administrateur, dans un contexte de mondialisation des marchés, quel serait l’impact sur le fragile équilibre public/privé pour le Québec? Une telle initiative augmenterait encore davantage l’apport du public sur le PIB du Québec et distinguerait, une fois de plus, ce dernier par rapport aux autres provinces comme étant un état interventionniste. Est-ce une bonne stratégie? Ici, je suis plutôt mitigée et je ne crois pas avoir toutes les connaissance nécessaires pour me prononcer là-dessus. Toutefois, cette avenue me semble prémédité en ce moment.

     

    Nous pouvons penser qu’aller de l’avant avec l’exploration du gaz de schiste serait une façon de renflouer les coffres de l’état, mais ce n’est pas si certain car les lois qui encadrent l’exploitation minière au Québec semblent archaïques.  Dans son article intitulé : « A-t-on manqué le bateau», (La Presse, 10 sept. 2010) Charles Côté rapporte les propos de Denis L’Homme, ancien sous-ministre adjoint à l’énergie et membre du groupe Maître chez-nous 21e siècle (MCN21). Pour ce dernier : « Tout le territoire intéressant est déjà visé par un permis. La seule façon qu’on a pour ce reprendre, c’est les redevances. Et si on se fie à ce qu’on fait jusqu’ici dans les forêts et les mines, on n’ira pas chercher fortune là-dedans.»

     

    Par ailleurs, plus le temps passe, plus les médias et y compris l'opposition, font ressortir des éléments qui pourraient s'apparenter à de la collusion entre le gouvernement et les entreprises détentrices de permis d'exploitation de gaz de shiste. Si rien n'est fait rapidement pour enrayer et mettre un terme à ces allusions, ce sera la goutte qui fera déborder le vase.

     

    Bref, dans ce contexte où plusieurs enjeux sont présents et qu'il est pratiquement impossible d'y faire face à court terme, je suis d'avis que le gouvernemnt devrait revoir le mandat donné au BAPE. Accorder à ce dernier le temps requis pour développer chacune des étapes nécessaires à un réel mandat générique démontrerait la volonté de notre gouvernement à faire tout en son pouvoir pour assurer le bien commun. Parallèlement, je mettrais un terme à l'émission de permis d'exploitation et je proposerais rapidement un projet de loi qui encadrerait davantage cette nouvelle forme d'exploitation gazière. C'est, me semble-t-il,  la meilleure option qui s'offre acctuellement au gouvernement pour ralentir les ardeurs des opposants et acquérir la confiance des citoyens.  Car, en fait, nous attendons de notre gouvernement qu’il prenne le leadership dans ce dossier et qu'il s’assure de faire des choix éclairés pour nous et les générations futures. 

     

    Christine Guay

  • Mourir dans la dignité

    Grâce aux nombreux progrès et avancements dans le domaine de la médecine, les gens vivent beaucoup plus longtemps qu’auparavant et il est désormais possible de retarder la mort d’un individu. Mais à quel prix? La capacité de vivre plus longtemps peut s’accompagner de souffrances autant psychologiques que physiques, et ce, parfois avec une qualité de vie qui peut diminuer progressivement jusqu’à parfois une lente agonie. Si la personne en question désire être épargnée de cette souffrance, par l’euthanasie assistée, comment réagir par rapport à une telle demande? Si, la vie a perdu tout sens pourquoi la prolonger absolument?

    Une commission spéciale a été mise en place pour se pencher sur la question ‘’ de mourir dans la dignité’’. Celle-ci a pour but de recueillir le point de vue des Québécois et Québécoises sur les questions de l’euthanasie, du suicide assisté, de la sédation terminale, du refus de traitement et de l’acharnement thérapeutique. Ces questions ne sont pas nouvelles, elles reviennent de manière récurrente depuis plusieurs années et aucune décision n’a encore été prise, à ce sujet très délicat et controversé autant du point de vue social, éthique, philosophique que politique.

    Pour ma part, je ne crois pas qu’on ait besoin d’une commission pour décider. Cette question ne devrait aucunement être décidée par une autre personne que l’individu concerné. Le choix devrait être laissé à chacun de décider pour lui-même. Donc, à ce titre, pourquoi et dans quel droit, l’État déciderait pour un individu? Pourquoi, une personne devrait consentir à quiconque le pouvoir de mettre fin ou non à ses jours ou encore de juger de la valeur de ses souffrances? Selon moi, cela revient à la personne touchée et non pas aux médecins, à la population, à la religion et encore moins aux politiciens. L’État ne devrait que reconnaître la légitimité de ces demandes et non pas décider pour la personne concernée. Nous sommes responsables de notre vie. Pourquoi pas de notre mort? Quand la mort est inévitable, il faudrait laisser le droit au principal intéressé de décider quand il serait le plus propice pour lui et sa famille de mourir avec dignité et non pas d’aller se cacher, de vivre cela seul et d’utiliser des moyens barbares pour s’enlever la vie et ainsi apaiser ses souffrances.

     

    Par contre, il est impératif qu’uniquement la personne concernée puisse demander et absolument personne d’autre, de pouvoir avoir accès à l’euthanasie assistée pour mettre fin à ses jours. Une évidence même, est que la personne devrait faire cette demande de façon écrite dans ‘’un testament de vie ou directives anticipées’’ telle que suggérée par l’Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité (AQDMQ), au moment où elle est saine d’esprit, en toute connaissance de cause. Une équipe de professionnels pourrait l’aider à prendre une décision éclairée. Le médecin pourrait évaluer, analyser et diagnostiquer la maladie. Il devra bien décrire à son patient la situation et répondre à ses questions. Par la suite, c’est le principal intéressé qui décidera et non pas une tierce personne. La décision doit être laissée au patient et libre de toute influence.

    Vous allez sûrement vous demander pourquoi je suis pour l’euthanasie assistée. La réponse est fort simple : mon expérience de vie. Mon père est décédé suite à une maladie qui l’a entraîné dans une lente agonie avant de mourir. Il a eu recours à une euthanasie « miséricordieuse » non dite et inavouée par surdose de morphine pour lui permettre de partir. Mais, son agonie a duré trop longtemps à mon avis. Lui-même nous avait fait part de sa volonté de mourir, mais il y a 17 ans, le seul recours qu’il avait était l’injection de morphine. Aujourd’hui, je suis à nouveau confrontée à la maladie avec ma mère cette fois-ci. Elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Sa condition se détériore lentement, mais la maladie progresse et un jour cette maladie va me voler ma mère. Elle ne décèdera pas probablement de cela, mais quelle qualité et quel sens aura sa vie? Ma mère qui a 82 ans dans sa grande sagesse dit souvent : « vieillir en beauté, oui, non vieillir en bobo… Entre 2 maux, il faut choisir le moins pire… » Ma mère, mon amie, ma confidente est une femme de tête et elle voudrait en finir au plus vite avant que sa conscience s’éteigne. Dans le contexte actuel, elle a fait les démarches nécessaires avec les moyens légaux actuels dont elle dispose soit un mandat d’inaptitude qui stipule qu’elle ne veut pas d’acharnement thérapeutique. Mes expériences de vie avec mes parents m’ont amené à être pour l’euthanasie assistée. Premièrement, je ne veux pas souffrir quand je saurai que mes jours sont comptés, et deuxièmement je ne veux pas que mes proches vivent mon agonie. Je voudrais m’épargner et les épargner dans ma maladie. Un fardeau de moins sur les épaules de tous. Je voudrais qu’ils m’épaulent et acceptent comme moi, j’accepte de partir dans la dignité, au nom de l’amour qu’ils me portent.

    Pour que l'euthanasie assistée soit faite de façon adéquate, il faut selon moi avoir des prémisses qui pourraient être :

    • D’avoir auparavant rédigé un testament de vie, libre d’influence et de façon éclairée (ainsi, qu’elle soit apte ou inapte en fin de vie, la personne qui aurait consigné ses volontés seraient exécutées et assurée que sa volonté de gérer sa vie ne lui sera pas retirée et que les volontés déjà exprimées seront).
    • D’avoir accès à un comité multidisciplinaire au besoin pour l’aider à cheminer dans sa décision.
    • D’être atteint d’une maladie incurable, en phase terminale.
    • D’être âgée d’au moins 18 ans.
    • Pour toutes les autres situations (par exemple une maladie dégénérative), il s’agirait du cas par cas, et ce, pour éviter toute forme d’abus.

    Le rôle de l’État serait d’accorder une aide médicale active, balisée et contrôlée comme un soin de fin de vie aux personnes qui l’auraient exprimé préalablement. Il devrait aussi se doter de politiques et de mécanismes de contrôle et d’évaluation continue. Les comités de bioéthique des établissements de Santé et de Services sociaux pourraient être un atout dans ce dossier.

    Le fait de légaliser, de mettre certaines balises à cette pratique, permettrait de bien l’encadrer et éviterait la clandestinité d’un geste d’une personne désespérée, pouvant avoir des conséquences fâcheuses (pour elle-même et sa famille), si effectuées dans un contexte mal encadré.

     

    Pour ce faire, il faudrait avant tout, décriminaliser l’aide au suicide, modifier le Code criminel et certains codes de déontologie de professionnels de la santé. Il faut se rappeler qu’en 2005 le projet de Loi C-407 modifiant le Code criminel afin de permettre à quiconque, sous réserve de certaines conditions, d’aider une personne en fin de vie à mourir dignement avait été déposé. Celui-ci n’a jamais vu jour en raison de la dissolution du Parlement et de la convocation d’une élection fédérale! Nous sommes rendus en 2010, et rien n’a évolué depuis! Il ne faut pas oublier qu’au Canada le suicide et la tentative de suicide ne sont plus interdits par le Code criminel depuis 1972 et que depuis 1994 toute personne peut refuser des traitements médicaux même si cette décision aura comme conséquence sa mort. Pourquoi le Canada est-il si en retard sur ce sujet par rapport à d’autres pays qui ont déjà emboîté le pas dans ce sens?

    De mon point de vue, je considère que l’euthanasie assistée est moralement et socialement acceptable et justifiable. Il est vrai qu’elle va à l’encontre de bien des valeurs et qu’elle est un moyen radical; mais je crois sincèrement que le bonheur des êtres concernés prévaut tout de même sur le respect de la vie.

     En conclusion, jamais je n’exigerais de la part de quiconque de décider à ma place, d’en prendre la responsabilité et de vivre avec une telle décision. Mon choix aura été fait de façon éclairée, soit de décider de mourir avec dignité. Ce que j’accepterais mal, c’est que d’autres m’interdisent ce choix personnel. Je veux donc ce droit de décider de ma vie et de ma mort. Reconnaître ce droit est un acte de respect de ma volonté.

    Je ne veux pas être pessimiste, mais je ne crois pas voir cela de mon vivant. Par contre, j’espère que mes arrières arrière petits enfants auront la chance d’avoir ce droit fondamental. Si cela arrive dans le futur, nous pourrons dire que nous y voyons un très grand progrès social et surtout de l’humanisme envers les personnes souffrantes en fin de vie.

    Une solution alternative, en attendant, la légalisation par l’État de l’euthanasie assistée, serait d’investir plus dans les soins palliatifs. Ainsi, un jour les personnes auront le choix entre les soins palliatifs ou le suicide assisté.

     

    Hélène Lamalice

    Étudiante à la maîtrise ÉNAP

    Cours ENP-7328

    2010-09-26

  • Mourir dans la dignité

  • Le retour des cours d’éducation sexuelle en milieu scolaire

    Blogue 1 du cours Principes et enjeux de l’administration publique, ENAP

    Professeur : M. Rémy Trudel

    Écrit par Diane Langlois, gr. 21

     

     

     

     Le retour des cours d’éducation sexuelle en milieu scolaire

     

     Mère de trois adolescentes, je ne peux faire autrement que d’acquiescer à la lecture d’un article apparu dans Le Devoir du 17 septembre dernier : Plaidoyer pour le retour des cours d’éducation sexuelle à l’école.  Depuis le retour des classes, plusieurs articles de journaux nous relatent l’importance et l’urgence que le ministère de l’éducation fasse une place dans le programme scolaire à l’enseignement de la sexualité.

     

    Les faits

     

    Cela fait maintenant 5 ans  de la disparition des cours d’éducation à la sexualité dans les écoles au Québec. Présentement, la sexualité est parfois traitée par les professeurs, si l’occasion se présente. Des notions sur le système reproductif sont traitées dans les cours de science et technologie. Mais il y a des professeurs comme bien des parents, qui ne sont pas à l’aise d’aborder ces sujets-là. Selon le ministère de l’éducation, du loisir et du sport,  c’est la responsabilité de chacun à l’école de faire cette part d’éducation. Mais comme toute chose, quand tout le monde est responsable personne ne le fait.

     

    Il faut bien le constater, la sexualité n’est plus un tabou.  Elle est présente partout de la télévision à l’internet en passant par la publicité. La pornographie est devenue le moyen d’éducation sexuelle des adolescents selon le sociologue Richard Poulin de l’université d’Ottawa)1.  

     

    D’après un récent sondage  de SOM RECHERCHES ET SONDAGES (2009)2: les jeunes possèdent peu de connaissances sur les infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS). Par exemple, ils ne savent pas trop à quelles infections ils sont le plus exposés.  Près de la moitié des adolescents de 14 à 18 ans ignorent même que certaines infections peuvent être asymptomatiques.

     

    Depuis dix ans, en plus de noter une augmentation de grossesses non désirées chez les adolescentes, il y a une recrudescence et une hausse des infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS) chez les jeunes. Selon les données du Ministère de la santé et des services sociaux (MSSS)3, il y aurait une augmentation des cas de chlamydiose et de gonorrhée chez les femmes entre 2004 et 2008. De plus, les deux tiers des cas de chlamydiose génitale et près de la moitié (47%) des cas de gonorrhée sont déclarés parmi les jeunes de 15-24 ans. Les comportements sexuels non protégée expliqueraient en grande partie ces chiffres.

     

    Il y a donc une nécessité de prévenir les comportements à risque dans les pratiques sexuelles des jeunes susceptibles de compromettre leur santé et leur sécurité.

     

    Ce qu’il faut faire

     

    Cela appartient à l’état d’arrêter ce fléau et ce dans toutes les strates de la société. C’est en travaillant conjointement que les ministères (éducation et santé) et organismes (CSSS, Commissions scolaires et les écoles) pourront avec l’aide de tous et chacun, renverser la vapeur. 

     

    Le ministre Bolduc (santé) s’est engagé à faire la lutte contre les ITSS.  Quand à madame Beauchamp (éducation) cela semble être pour son ministère aussi une préoccupation devenu prioritaire. Nous allons vers un chambardement de nos institutions, on a investi beaucoup dans le curatif, mais on devra à l’avenir investir davantage dans la prévention.

     

    Mes pensées vont dans le sens du rapport de monsieur Bolduc3 dans lequel il est noté : Il est aujourd’hui impératif de se mobiliser à nouveau, individuellement et collectivement pour lutter contre l’épidémie d’ITSS. Parce que les conséquences à long terme peuvent être grave…

     

    Effectivement, les risques sont accrus d’infertilité, de grossesse ectopique, de maladies chroniques et de cancer sans oublier les conséquences possible chez les nouveau-nés. Les ITSS entraînent aussi une série de problèmes pour des milliers de personnes chaque année : problèmes interpersonnels (avec les partenaires), problèmes de couple, problèmes personnels (divulgation de sa condition), discrimination, médication à long terme souvent accompagnée d’effets indésirables. Sans compter les coûts économiques et sociaux de ces infections.

     

    Dans le même rapport du MSSS2, il est suggéré différentes solutions dont  l’embauche d’une sexologue comme personne ressources. Cette professionnelle aurait pour mission d’élaborer une trousse pédagogique destinée aux professeurs. Quant au contenu, il devrait être adapté selon l’âge des élèves pour que ce soit donné aussi au primaire. De plus, les cours ne devraient pas seulement parler de l’aspect mécanique de la sexualité, mais aussi comment bâtir des relations égalitaires entre les hommes et les femmes.

     

    Autres arguments

     

    Présentement, les coûts reliés aux ITSS au cours d’une vie sont considérables. Juste à penser aux traitements et à la consommation des ressources de soins de santé. Selon  la littérature, aux États-Unis, le fardeau économique lié à ces nouveaux cas d’ITS seraient de l’ordre de 6.5 milliards annuellement.

     

    Sur le site internet de masexualite.ca,  on  trouve divers arguments en faveur de l’éducation de la santé sexuelle. Entre autre il est écrit que la recherche étudiant les coûts directs et les avantages économiques de la mise en œuvre de programme d’éducation en matière de santé sexuelle en milieux scolaires laissent fortement entendre que des programmes et des services bien élaborés et de grande qualité ne sont pas seulement efficaces en coût mais entrainent des économies considérables (Wang, Burstein et Cohen, 2002, Wang, Davis, Robin et coll., 2000).

     

    Le ministre Bolduc est d’avis qu’investir dans la prévention ou le traitement précoce coûte moins cher que les dépenses en soins et en services curatifs. Un tel investissement a des résultats tangibles à court, moyen et long terme.

     

    Côté de l’éducation, on ne peut pas dire qu’ils se croisent les bras.  Présentement, plusieurs écoles du Québec offrent actuellement des activités d’information sur les ITSS. D’autres ont adopté une démarche plus globale d’éducation à la sexualité et de promotion de la santé. Il faudrait que ce soit l’ensemble du réseau scolaire qui adopte ces nouvelles façons de faire.

     

    Il est à noter que le milieu de l’éducation et le réseau de la santé et des services sociaux entretiennent une collaboration depuis plusieurs années. Comme l’indique  le sondage sur les habitudes sexuelles2, cette collaboration devrait être accentuée aux paliers national, régional et local. Les activités pédagogiques sur les ITSS seront plus efficaces si elles sont jumelées à des activités d’éducation à la sexualité, à l’intérieur d’une approche globale et intégrée de la santé à l’école. De leur côté, les intervenants de santé publique des paliers régional et local peuvent créer des liens notamment avec les conseillers pédagogiques et les enseignants du Programme de science et technologie.

     

    Signe encourageant, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport entend poursuivre ses efforts au cours des années à venir et promouvoir l’éducation à la sexualité dans toutes les écoles primaires et secondaires du Québec.

     

     

     1 :René-Charles Quirion, Une pétition pour le retour des cours de sexualité au secondaire, La Tribune, 16 juin 2010, (en ligne) http//:www.cyberpresse.ca/latribune/sherbrooke/201006/16/01-4290662-une- petition-pour-le-retour-des-cours-de-sexualite-au-secondaire

     2 : (SOM RECHERCHES ET SONDAGES (2009). Sondage sur les habitudes sexuelles des 16-24 ans et le port du condom, 58 pages.

     3 : Rapport national sur l’état de santé de la population du Québec, L’épidémie silencieuse  du     MSSS, 2009 

      

     

     

     

  • Mourir dans la dignité

    Je suis convaincue du caractère sacré de la vie. La qualité de vie. Le respect de la vie. Deux notions qui nous amènent bien des questionnements, comme le démontre la Commission publique ayant présentement lieu à Montréal.

     

    Les intérêts et opinions divergent grandement dans ce débat qui soulève de nombreuses questions éthiques, médicales et juridiques. Des questions sur lesquelles il faut se pencher en toute connaissance de cause. Le très intéressant document de consultation a permis d’expliquer clairement les différentes notions et de présenter les enjeux importants mis en cause. Vieillissement de la population, qualité de vie, qualité des soins, coûts des soins prodigués, revenus assurés pour les compagnies qui peuvent profiter par les produits prolongeant la survie… Par ailleurs, ce débat met aussi en jeu les principes d’autonomie, d’inviolabilité et d’intégrité de la personne. Il n’est pas seulement question d’une bataille fédéral / provincial ou juridique. Il s’agit d’un débat touchant aux valeurs de notre société, aux choix fondamentaux que nous avons à faire, à nos croyances en tant que société multiculturelle.

     

    Tous ces questionnements n’ont rien de faciles. J’ai réfléchi longuement avant de me lancer dans l’écriture de cet humble texte. Comment mettre des mots sur une réflexion si difficile, tant sur le plan émotionnel que cognitif ? Je ne peux m’empêcher de penser à mon grand-père, décédé il y a un mois d’un cancer généralisé, qui alternait entre une douleur terrible dans les derniers jours de sa vie ou une stupeur médicamentée où il ne pouvait même plus reconnaître ses petits-enfants… Si ses souffrances avaient dû se poursuivre, la famille aurait-elle eu à envisager une telle décision… ?

     

    Je pense que nous vivons en ce moment dans une société où l’euthanasie et le suicide assisté existent, même s’ils ne sont pas légiférés. C’est un flou thérapeutique qui se pratique et qui peut être dangereux et difficile tant pour les médecins, les patients que leur famille.

     

    J’aimerais tout d’abord préciser que, selon moi, en aucun cas le suicide assisté ou l’euthanasie ne devraient être des prétextes pour libérer des lits ou être liés à des questions d’héritage, par exemple. Il ne s’agit pas non plus de mettre fin à la vie du malade dès que quelqu’un se sait condamné. Il ne faut pas sombrer dans un eugénisme économique justifié par la compassion. De ce fait, il est à mon avis d’une importance primordiale d’investir dans les soins à domicile, l’aide aux aidants naturels et dans les soins palliatifs. Il faut entourer les patients et leurs proches, les guider pour qu’ils apprivoisent la mort, pour les aider à faire leur deuil. Il est aussi indispensable que chacun ait droit à des soins adéquats et de qualité.

     

    Cela dit, il m’apparaît essentiel que chacun ait la possibilité, le moment venu, de faire son choix (quel qu’il soit) de façon libre et éclairée, donc sans qu’il n’y ait de pression de l’extérieur et en ayant toute l’information nécessaire se rapportant aux soins qui lui seront donnés ainsi qu’à son état.

     

    Dans le cas des personnes ayant l’aptitude à consentir aux soins, je considère qu’il est important que chacun ait la possibilité de vivre selon ses choix. Il faut respecter le désir de vivre le plus longtemps possible lorsque c’est le cas, mais aussi le fait que la mort appartient à l’individu. Je pense donc qu’il est nécessaire de respecter le choix de demander un arrêt de traitement (médication, appareillage maintenant en vie…). Il semble trop souvent que, dès que l’on est pris en charge par le système médical, on perd tout contrôle sur notre choix quant à la façon de terminer notre vie. Pourquoi s’acharner auprès des personnes en phase terminale, désirant mourir, dont la maladie est irréversible et qui ne peuvent même plus respirer ou manger par eux-mêmes ?

     

    Dans ce même ordre d’idée, il est selon moi important de ne pas laisser les personnes souffrir lors de leurs derniers moments et de ne pas s’acharner à prolonger ceux-ci indûment. Il ne faut pas prolonger la vie au détriment de la dignité ou dans des conditions inhumaines. Cela est nécessaire tant pour les patients que pour leurs familles. Ces dernières souffrent et en viennent souvent à devoir prendre des décisions extrêmement difficiles. Doit-on aider grand-papa à quitter cette vie alors qu’il souffre tant et qu’il est condamné ? Est-ce que je peux regarder ma fille souffrir ainsi encore longtemps, prisonnière de son corps, alors qu’il n’y a plus rien qui puisse être fait pour l’aider ? Plutôt que de se retrouver seules avec ses questions si difficiles, pourquoi ne pas les aider en mettant en place des balises claires et des moyens soutenants ?

     

    Même si cette décision doit être incroyablement difficile, je considère que les personnes souffrant d’une maladie incurable, invalidante ou qui éprouvent des douleurs (physique ou mentale) n’ayant pas de possibilité de soulagement devraient avoir droit à la sédation terminale ou au suicide assisté. Si c’est ce que ces personnes désirent. Je ne crois en effet pas qu’il faille prolonger une vie qui est dénudée de dignité, de qualité, de sens. En cela, un testament de vie, pour aviser ses proches de sa décision, serait aidant avant d’en arriver au moment ultime.

     

    Quel que soit les décisions prises sur le plan national suite à la consultation publique, il n’en demeure pas moins que l’euthanasie et le suicide assisté relèvent du gouvernement fédéral, puisqu’ils sont reliés au code criminel. Le fédéral s’est montré fermé jusqu’à maintenant, rejetant le projet de loi déposé par la députée bloquiste Francine Lalonde en avril 2010. Je considère tout de même que la loi gagnerait à être amendée à ce niveau. D’ici là, ce sont tout de même les provinces qui appliquent les dispositions du droit criminel et qui pourront donc décider d’intenter ou non des poursuites criminelles ou pénales. J’espère que le gouvernement du Québec saura faire un choix éclairé en la matière, en se fiant entre autres aux expériences faites à l’extérieur du pays. Par exemple, l’expérience de la légalisation du suicide assisté en Oregon (2007) n’ayant pas causé une avalanche de ceux-ci. Seulement 0.2% de tous les décès depuis sont survenus par ce moyen. En Belgique, il s’agit de 0.2 à 0.9% de tous les décès qui sont attribués à l’euthanasie entre 2003 et 2009.

     

    Quelle que soit la décision prise, les impacts seront majeurs. Il faudra être clair dans la façon de formuler la loi ou son amendement, s’il devait y en avoir un. Les dérapages sont possibles (abus, injustices…), mais il n’en demeure pas moins que, selon moi, le gouvernement fédéral devrait modifier les règles en vigueur, afin de donner une meilleure marge de manœuvre aux médecins et aux patients.

     

    Mourir est une étape inéluctable. Il est donc primordial que cette étape incontournable soit vécue dans la dignité et le respect, de façon libre et éclairée. Il faut ainsi, selon moi, accepter la mort naturelle et l’euthanasie sainement pratiquée.

     

    Marianne Paquet

    ÉNAP

  • la situation des immigrants

     

    la situation des immigrants m'intéresse beaucoup parce que c'est un enjeux important pour la société québécoise et surtout c'est une richesse cruciale pour répondre aux objectifs démographiques fixés par le gouvernement du canada en ce qui concerne le taux de croissance, la répartition géographique ...ect.

    moi je suis une immigrante et mon expérience du travail m'a permis d'être en contact avec d'autres immigrants de différentes nationalités. notre histoire d'arrivée au sol canadien diffère d'un immigrant à l'autre.Par contre, notre objectif d'immigrer est semblable c'est de trouver un emploi stable compatible avec nos diplômes universitaires et avec nos expériences acquises à l'étranger et aussi d'offrir un meilleur avenir à nos enfants. le ministère de l'immigration fait un effort incroyable au niveau de la séléction des immigrants afin qu'ils soient bien préparés pour s'intégrer au marché de l'emploi québécois ( selon la loi de l'immigration au québec, il y a une série de critères de séléction : voir www.immigration.ca)

    mais malheureusemnet le rêve des immigrants séléctionnés se brise en mille morceaux, dés leurs arrivées, à cause de plusieurs obstacles dont on peut citer: la non reconnaissance des diplômes, le manque d'expériences à l'intérieur du québec, l'absence de réseaux de connaissances à l'intérieure du québec, la différence entre diplômes réglementés et diplômes non réglementés, l'existence du racisme caché...ect. En effet, la majorité des immigrants se trouvent dont l'obligation d'accepter n'importe quel emploi autre que celui visé afin de s'intégrer et d'acquérir une expérience québécoise et pour cette raison on trouve des ingénieurs et des médecins recyclés en chauffeur de taxi et en nettoyeurs des vitres, en caissiers ....etc.

    les dérnières statistiques enregistrent de faibles taux de concordance études -emploi chez les immigrants formés à l'étranger. En 2006, environ 45% des immigrants formés à l'étranger établis au canada plus de dix ans travaillaient dans la meilleure profession correspondantes ou dans une profession équivalente, contre 42% des immigrants récents et 34% des immigrants trés récents.Cela montre bien que la situation des immigrants se détériore de plus en plus 1 .

    Alors, le gouvernement va t- il réagir un jour face à cette situation intolérable? ou doit il informer les nouveaux arrivants de la vraie vérité des choses?

     1-www.statcan.gc.ca/

     

    hanane anajjar ( GR: 023)

    enp 7505  

  • Mourir dans la dignité

     

    Mourir dans la dignité

     

    Je vais commencer par mon histoire.  Étrangement, pour vous mettre en contexte, je commencerai par sa conclusion… 

    Le 24 octobre 2009, par un après-midi austère et gris, je me rends chez ma mère pour lui faire une surprise et prendre de ses nouvelles.  À mon arrivée, les choses tournent différemment, le scénario de bonheur cède sa place à un sentiment horrible, la surprise me frappe moi, en pleine face et en plein cœur.  Ma mère s’est enlevé la vie… Elle est seule dans son lit, le regard vers sa fenêtre, une lettre d’adieu devant elle avec comme unique compagne, la télévision. 

    Durant de nombreuses années ma mère à souffert autant physiquement que psychologiquement. Parfois je me sentais utile mais plus souvent inutile. Elle et son conjoint étaient dans le même état.  La maladie les rongeait tous les deux alors, par amour l’un pour l’autre, ils se réconfortaient et s’écoutaient. Durant leur périple pour une qualité de vie meilleure, malgré leur grande souffrance, ils ont du surmonter plusieurs batailles avec différentes personnes et surtout avec toutes sortes de philosophies. Certaines de ces personnes avaient le complexe du savoir et d’autres avaient l’empathie tant recherché.

    À plusieurs reprises, ma mère a manifesté son souhait d’abréger ses souffrances en se donnant la mort.  Son conjoint, atteint d’un cancer de la langue, a lui aussi, les mêmes pensées. Quelques médecins comprennent leur douleur et les soulages par toute sorte de médication. Par contre, d’autres pensent qu’ils veulent se droguer… Malgré ses doléances, elle a souffert plus qu’elle n’a été soulagée. Grand malheur pour cette société égalitaire, elle n’avait pas ou presque pas d’argent. 

    Avec le temps, elle perd son conjoint. La peine et le désespoir s’installe. Alitée, elle regarde par sa fenêtre et cherche un sens à sa vie. Ses fils ne peuvent la voir comme elle le voudrait, ils ont des vies chargées de responsabilités, se sentent impuissants devant la situation et ne savent pas où trouver de l’aide.

    L’histoire de ma mère, non je dirais l’histoire de ma famille, ressemble à la réalité de plusieurs familles. Perdre un être irremplaçable par un suicide laisse une cicatrice pour la vie. Le choix de ma mère était clair, elle ne voulait plus être prisonnière de son corps et de notre société bureaucratique avec toute sa lourdeur et sa souffrance…

    Maintenant le sujet qui nous concerne, mourir dans la dignité. Ceux qui peuvent trouver un réconfort dans cette histoire et pensent que de posséder un corps représente une forme de dignité ne comprennent rien en la souffrance humaine. Lorsqu’une personne te regarde et souhaite mourir car elle n’en peut plus, il faut s’arrêter et essayer de la comprendre avec une juste mesure de rationalité et d’empathie. J’utilise le mot rationalité pour m’assurer que l’égoïsme n’influence pas l’écoute. Je crois que derrière certaines personnes qui s’opposent au suicide assisté et à l’euthanasie, il y a la peur. Une peur égoïste liée à la perte de quelqu’un et au vide que cette perte pourrait laisser.

    Le sujet que nous traitons ne laisse personne indifférent. Qui n’a pas eu peur de la mort dans sa vie; de sa propre mort et de celle des gens que nous aimons. Ce choix est avant tout un choix d’émotions influencé par nos valeurs profondes en fonction de l’attachement que nous avons envers la vie. Le cheminement choisi par les décideurs est le bon, les consultations apporteront une lumière d’émotion analysée par la rationalité de l’État. Le document de consultation le prouve, il est fait avec minutie et touche tous les aspects. De plus, il incorpore des comparables international et national. 

    L’État a définitivement la responsabilité et l’obligation de trouver une solution car la décision finale aura un impact majeur sur notre société de droit.

    L’État doit se pencher avec sérieux sur le sujet et prendre compte de tous les impacts face aux choix qu’elle prendra. Elle a la maturité de comprendre les enjeux et d’instaurer les mesures nécessaires pour répondre à la vision de tous et chacun. Je parle du petit arnaqueur sans scrupule à la personne qui veut accompagner l’être aimé. Les règles devront être claires pour ne pas laisser le pouvoir entre les mains d’une seule personne qui pourrait se laisser influencer par ses propres valeurs au détriment de la volonté sociale et de la volonté humaine.

    L’État devra comprendre que l’être humain n’est pas un bien de l’état et que la charte des droits et libertés de l’homme est claire, chacun a le droit d’être libre de son choix, c'est ce qu’on appelle la liberté.

    Mon choix est clair, le droit sur la vie, sur sa propre vie appartient à l’être même. S’il fait le choix de s’enlever la vie avec de l’aide ou d’être euthanasié par une autorité compétente pour des raisons valables, nous n’avons d’autre choix que de le respecter et de l’accompagner. Bien sur, ce choix devra se faire dans un cadre formel qui ne peut laisser place à l’interprétation et à l’initiative improvisée.

    N’est-ce pas illogique de choisir, peut importe l’âge, la création de la vie, même si parfois nous n’avons pas les outils nécessaires pour l’assumer? N’est-ce pas illogique de laisser des armes qui tuent à n’importe qui? Et quand je parle d’armes, je parle au plus grand sens du terme. Pour les gens qui veulent tant préserver la vie, arrêtons de vivre tel notre société nous l’indique. Par expérience, cette société nous enlève injustement des vies à chaque jour. Malheureusement, notre vie côtoie la fatalité. Cette fatalité comprend aussi la maladie, la maladie incurable, la maladie qui fait mal, très mal…     

    Moi, mon désir le plus cher aurait été d’accompagner ma mère vers son dernier repos et de l’entendre partir avec douceur et plénitude. J’aurais eu la possibilité de lui dire combien je l’aimais. Elle aurait eu le loisir et le choix de partir entourée des gens qu’elle aimait. Mais au lieu de cela, à cause des règles en place, elle est partie avec une télévision allumée comme unique présence. Moi, je n'ai reçu d'elle qu'un message sur mon téléphone dans lequel elle me disait qu’elle m’aimait peu importe nos petits différents. Cette femme a été ma meilleure amie durant la majeure partie de ma vie.

    J’espère que cette lettre ne restera pas sans effet. Elle veut, en toute humilité, apporter une réflexion sur l’impact de nos lois présentes sur les gens qui ne veulent plus vivre pour des raisons lucides qui leur appartiennent. Par le fait même, de manière égoïste, je voulais faire prendre conscience qu’autour de ces personnes il y des gens qui souffrent de la situation et qui se sentent impuissant face à cette réalité. Et fatalement, ils peuvent vivre pour longtemps avec une très grosse cicatrice…

    ***

    Il y a deux semaines, face à la maladie, à la souffrance et à la mort lente de sa chienne, ma belle-mère a choisi d’abréger ses souffrances et de l’accompagner dignement dans la mort…

    Alexandre Mizoguchi

    Étudiant à la maîtrise

    ÉNAP

               

     

     

  • Responsabilité populationnelle

     

                Un récent évènement de l’actualité, d’une tristesse indéniable, a secoué les lignes des tribunes téléphoniques et dans lequel les détracteurs de l’État-providence ont vu la preuve de son échec. Cet évènement est la mort de deux frères dont l’un était dépendant de l’autre, étant aux prises avec une déficience intellectuelle, et qui est mort, faute d’être en mesure de se nourrir et de s’abreuver.  Ce fait divers, outre le drame humain,  pose des questions d’ordre moral, éthique mais également, rationnel quant à la prestation des services publics en santé et services sociaux.

                Une première réaction de la population est la recherche d’un coupable, ce qui est fort humain. Le premier coupable identifié est l’État, matérialisé par un CSSS, qui, c’est vrai, porte la responsabilité populationnelle. Cependant, blâmer une institution, c’est chercher un coupable sans corps et sans visage. La rhétorique qui s’ensuit est un dialogue de sourds où blâmes et réactions de défense s’échangent entre le « représentant » des citoyens et le porte-parole de l’établissement : « Il n’y pas de service… », « Des services sont disponibles mais ces gens en n’ont pas fait la demande… ».  Fort probablement, la vérité sur les faits donnerait raison aux deux parties. Cependant, nous n’entendrons pas de réflexion sur les enjeux profonds de la problématique, les enjeux touchant davantage les valeurs sociétales. Un questionnement sur les faits amène une réponse rationnelle et une recherche de solution bureaucratique et protocolaire.

                Comment en est-on venu à une société qui compte sur l’intervention de l’État avant même de l’expression des solidarités sociales (famille, amis, voisins…)? Peut-on demander à une institution de jeter un regard protecteur sur l’ensemble des citoyens d’une région desservie sans un apport majeur des liens sociaux entre les citoyens? Dans le Rapport du Comité de travail sur la pérennité du système de santé et de services sociaux (Ministère de la Santé et des Services sociaux, site consulté le 13 septembre 2010), la question de la responsabilisation des citoyens, dans sa relation avec le système de santé de services sociaux est posée dès les premières pages. Le citoyen est considéré comme un partenaire à part entière du système de santé et de services sociaux. Cela implique une responsabilisation dans l’utilisation du système mais, à nos yeux, également, une responsabilisation dans la reconnaissance des limites de ce système. Une organisation ne peut pas remplacer les relations de proximité entre les citoyens. De plus, l’organisation a besoin de ces relations de proximité afin justement qu’il y est cette veille sur les plus vulnérables et que les services soient mobilisés lorsqu’un membre de la société a besoin d’une intervention.

                Nous pensons qu’un changement de culture s’impose. La prise en charge des plus vulnérables, par l’État, dans une société qui a prôné la désinstitutionalisation pose, disons, certaines zones contradictoires. Effectivement, nous avons établi que les gens aux prises avec différentes problématiques (déficience intellectuelle, déficience physique, problématique de santé mentale…) pouvaient vivre dans leur milieu. Nous avons accepté de vivre avec ce risque que la supervision, que les conditions de vie ne seraient pas parfaites. Nous avons prôné les questions de droits pour des gens qui étaient traditionnellement considérés comme des impotents. Ces droits concernent, entre autres, le pouvoir de refuser l’accès aux services de santé et services sociaux dans sa maison tant qu’il n’y a pas un danger immédiat pour la personne ou son entourage. Cela implique que des gens choisiront de vivre dans les conditions de vie qui ne correspondent pas nécessairement aux conditions de la majorité. Cela implique également que des familles prendront en charge un des leur, dans des conditions de vie qui ne correspondent pas aux normes populaires. Mais est-ce que les services de santé et les services sociaux doivent intervenir si une maison à franchement besoin d’être rafraichie et qu’il y a un bric à brac dans la cours. Est-ce une faillite de l’État providence si un de ses citoyens vit dans des conditions matérielles qui choquent le voisinage. Non, l’État ne peut pas tout faire, tout surveiller et ne doit pas tout faire, tout surveiller.

                  Dans ce type de tragédie, nous sommes tous responsables. Cette responsabilité concerne, dans un premier temps, notre difficulté à entretenir les liens sociaux. Nous exprimons un message contradictoire où le citoyen réclame sa liberté d’action tout en demandant à l’État d’être un substitut aux solidarités perdues. Nous le répétons, l’État peut encadrer (Lois, Curatelle…), il peut offrir une palette de services,  mais il ne peut pas être présent dans chaque chaumière.  L’État peut informer sur ses services mais ne peut pas prendre chaque citoyen, par la main, et le guider au CLSC ou au CRDI le plus près. Enfin, nous croyons que le geste le plus simple, le moins bureaucratique, le moins dispendieux sur les finances publique et le plus valorisant sur le plan humain est encore de regarder devant, derrière, sur les côtés, regarder les gens qui pourraient avoir éventuellement besoin de soutien et de tout simplement signifier notre présence, de jeter un œil et de porter attention aux changements d’habitudes. À partir de là, nous serons un partenaire de première importance de l’État dans sa mission de protection pour les personnes les plus vulnérables et nous serons un acteur de ce système de santé et de services sociaux. Nous pourrons peut-être parler de coresponsabilité populationnelle…

     

    Référence

    RAPPORT MÉNARD-QUÉBEC. [En ligne] http://www.msss.gouv.qc.ca/index.php

     

    Ugo Forget

    ENP 7328 (cours du jeudi pm)

  • Mourir dans la dignité?

    À première vue, cette affirmation semble si évidente!   Tout être humain désire mourir dans la dignité.  Mais quel contrôle avons-nous sur notre mort, sur son contexte?  Évidemment, personne n’est à l’abri d’un accident soudain.  Mais quand la maladie, la souffrance physique prend le contrôle de notre corps et que la vie devient « invivable », nous pouvons certes avoir un certain contrôle.

    De mon point du vue, tout comme je prône le droit à l’avortement et est contre la peine de mort (deux contextes très différents mais qui ont en commun la décision de vie ou de mort sur autrui), je suis sans équivoque pour le choix d’abréger une vie qui, pour la personne visée, n’en est plus une. Évidemment, cette mesure doit faire partie des soins palliatifs et doit être encadrée.

    Plusieurs éléments sont alors à prendre en considération et je crois que l’aptitude de la personne est l’un des plus importants.  Comme il s’agit de SA vie, je crois qu’elle a le droit de choisir comment la finir. Dans certains cas, peut-être qu’il serait préférable de s’en assurer via une évaluation psychologique.

    Est-ce que la famille d’une personne inapte pourrait aussi en faire la demande?  Je crois que oui, dans certains cas.  Il s’agirait alors de cas où le pronostic est sans appel : une personne qui demeure dans un état neuro-végétatif, que la situation est irréversible, pourquoi pas? Qui voudrait demeurer « en vie » de cette manière? L’acharnement thérapeutique n’a pas lieu d’être dans ses situations.  Mais qu’en est-il des personnes qui n’ont plus de famille? Il faudrait étendre cette prise de décision à un comité impliquant médecins, psychologues et autres afin que le comité ne soit pas  uniquement médical.

    Est-ce que les parents d’un enfant malade pourraient aussi en faire la demande dans certains cas?  Je crois que oui également.  Je crois que pour abréger la souffrance de leur enfant, les parents devraient pouvoir le faire. Sûrement que pour plusieurs parents, le premier réflexe doit  plutôt être celui de l’acharnement thérapeutique  et qu’une fois les étapes de l’acceptation de la mort inévitable de leur enfant, la possibilité de raccourcir une fin de vie souffrante devrait pouvoir être possible….bien encadrée, bien évidemment.

    Est-ce qu’une personne apte pourrait demander à l’avance dans son testament de vie, en prévision de son inaptitude, qu’on mette fin à ses jours dans certaines situations?  Oui, sans aucun doute et mon opinion repose encore une fois sur le droit de chaque être humain à décider de la fin de sa vie, lorsque possible.

    J’avoue qu’en ayant prit connaissance du document de consultation ainsi qu’en écoutant des spécialistes se positionner sur le sujet,  j’ai appris plusieurs choses sur le sujet.   Ce qui me reste en mémoire est surtout l’aspect que l’agonie fait partie intégrante de la vie, que cette période peut servir de préparation à la fin pour la personne et également pour l’entourage.  Ce qui n’est pas lec as pour les familles qui perdent un être cher suite à ne accident soudain ou une mort violente.

    En lisant sur les sujets donc, je pense à mon grand-père qui est âgé de 92 ans.   Sa femme est décédée il y a 6 ans et depuis, son cœur est de plus en plus  mal en point.  Il a été hospitalisé dernièrement et il dit avoir hâte que sa femme vienne le chercher, qu’il va arrêter de s’alimenter, qu’il est fatigué.  Cependant, jamais il ne demande à mourir de façon explicite.  Est-ce en raison de ce que prône la religion catholique?  Sûrement , mon grand-père étant un grand croyant.  Donc il est apte à décider, il lance des messages indirects qu’il voudrait bien mourir mais ne le demande pas.  Est-ce que nous pourrions lui offrir l’euthanasie? Je ne crois pas que cela puisse devenir un traitement à offrir.  J’ai un malaise en ce sens.

    Ma  famille cherche donc ardemment une place en soins de longue durée dans une ressource privée : il n’y a pas de place!!!  La population vieillit, les personnes âgées en fin de vie sont souvent confinées dans les hôpitaux.  Est-ce mourir dans la dignité?

    J’ai vu ma grand-mère dans un centre de soins palliatifs privé et l’ambiance, tout comme le personnel ont  fait en sorte qu’elle a pu s’éteindre paisiblement.  Un peu égoistement (…), je dois également avouer que pour son conjoint, ses enfants, petits-enfants et amis, ce fut une expérience empreinte de sérénité.  Les proches doivent être supportés dans cette épreuve : une personne en fin de vie n’a pas à avoir le fardeau de la douleur de ses proches.

    Oui, il peut y avoir des dérapages, pour sauver des lits dans les hôpitaux, pour réduire le coût des soins prolongés, etc.  Mais j’ose croire (…) que notre société ne pourrait accepter de telles situations.  Je crois qu’il faut avant tout, augmenter les places en soins palliatifs pour que les gens en fin de vie puissent avoir le CHOIX d’aller jusqu’au bout dans des conditions de vie agréables ET d’encadrer le choix à l’euthanasie.

    Cindy Lapointe

    Maîtrise, ENAP

  • Mourir dans la dignité

    La vie est un mystère en soi. C’est quelque chose de merveilleux et ça n’a pas de prix…quand on veut vivre! J’ai pris connaissance du document de consultation et j’ai été impressionnée par le travail colossal réalisé par les nombreux intervenants. Le contenu de la consultation est neutre et factuel. On y dit les vraies choses, tant au niveau légal que médical ou humain. Les experts ont fait un travail impressionnant qui mérite d’être souligné. Grâce aux médias et à l’internet, nous disposons maintenant d’une mine d’informations, susceptible de nous permettre de nous faire une opinion éclairée sur tous les sujets. L’accès à ce document de consultation en est une preuve. Nous pouvons nous exprimer et entendre les propos de gens de tous les milieux et de tous les champs d’expertise. Il faut le souligner, nous sommes privilégiés et il faut faire bon usage de ce privilège.

    Choisir de mourir n’est pas un choix facile quand on sait que la plupart des humains craignent la mort. En prenant connaissance des arguments, tant favorables que défavorables, mon esprit vagabondait entre les deux réalités. J’ai réalisé que les éléments défavorables énoncés avaient voix au chapitre de mes appréhensions personnelles. L’idée même qu’il pourrait y avoir dérapage à long terme dans l’application de la loi me fait craindre le pire. Toutefois, si j’étais cette personne qui souffre, qui ne voit pas de lumière au bout du tunnel, dont les chances d’une vie meilleure ou d’un minimum de qualité de vie soient nulles, je ne sais pas si je n’en serais pas à implorer qu’on mette fin à mes souffrances par tous les moyens. Et si c’était mon enfant? Égoïstement, je voudrais qu’il vive, mais de le voir souffrir me ferait aussi mal.

    Au fond, la mort dérange plus souvent ceux qui survivent au défunt. C’est là toute la dimension humaine. Celui qui a choisi d’être médecin est programmé pour garder son prochain en vie, c’est sa mission. Alors, je m’interroge quand je constate qu’aujourd’hui, certains médecins sont pour la légalisation de l’une ou l’autre des méthodes proposées. Aujourd’hui, en 2010, ils peuvent se venter de pouvoir prolonger la vie, mais à quel prix?

    Autrefois, les gens mouraient de vieillesse avant 50 ans. Ils étaient usés, non pas par le stress, mais par une vie de dur labeur et une absence de qualité de vie. La plupart de ces gens n’auront pas eu le temps de connaître les maladies associées à la vieillesse, telle qu’on les connaient aujourd’hui. Le phénomène de la maladie d’Alzheimer semble plus répandu de nos jours, mais n’est-ce pas plutôt une des conséquences au prolongement de la vie?

    Avant de vous faire part de mon opinion personnelle, j’aimerais partager avec vous un extrait des écrits laissés par ma belle-mère, qui est toujours vivante au moment où je vous écris ces lignes. Elle se nomme Hortense Gauthier. Elle est née en 1919, et elle vient de célébrer ses 91 ans, le 9 septembre dernier. Elle souffre de la maladie d’Alzheimer depuis l’année 2003. Le 17 avril 2004, elle écrivait ceci dans un petit carnet ou elle notait tout de son quotidien;

    « Ni moi, ni la médecine ne déciderons de mon départ pour l’au-delà. Seul Dieu décidera, je crois être prête ».

     

    Ça fait déjà six ans et elle est toujours avec nous. Elle savait à ce moment-là qu’elle était atteinte d’une maladie dégénérative et qu’elle ne reconnaîtrait plus les gens qu’elle aime. Infirmière, diplômée de l’Université de Montréal, elle a consacré sa vie à prodiguer des soins aux malades. Mais, comme elle a clairement exprimé sa volonté quant à ses derniers moments, nous devons respecter sa prise de position.

    Le choix de ma belle-mère est directement lié à son éducation et ses valeurs spirituelles. Elle attend patiemment la mort et demande à ce que le « Divin » vienne la chercher.

     

    Stephen Harper rejette en entier ce projet de loi. Nous ne sommes pas surpris. Depuis qu’il est à la barre, il a toujours pris ses décisions en fonction de son électorat. Il est connu que l’Ouest canadien est fortement défavorable à l’application d’une telle loi. Stephen Harper est à l’écoute de l’opinion publique, et fait pencher la balance là où il récoltera le plus de votes pour lui assurer un prochain mandat.

    Au Québec, nous avons toujours fait preuve d’une très grande ouverture d’esprit. Nous voulons avoir le choix. Même s’il appartient aux provinces d’assurer l’application du droit criminel, si la loi fédérale dit « non », nous n’avons rien gagné. C’est comme dans une famille ou papa dit « non » et que maman dit « oui », il demeure un malaise.

    Quant à moi, je fais partie de cette minorité qui voudrait avoir le choix. C’est comme une option que l’on peut ou ne pas utiliser. On prône la liberté d’expression, mais en nous refusant ce droit, on brime cette même liberté. Il ne peut y avoir que des enjeux politiques pour empêcher un tel projet de loi. Il faudrait savoir à qui cela profite. Qu’est-ce qui est plus décent? Dépenser des fortunes en soin aux personnes qui n’ont aucune chance de survivre avec un minimum de qualité de vie ou utiliser cet argent pour maintenir une qualité de vie à ceux qui peuvent encore espérer s’en sortir? Notre système de santé n’arrive même plus à fournir ceux qui en ont réellement besoin et qui pourraient avoir une qualité de vie acceptable si on leur en donnait les moyens.

    J’aimerais faire référence à un film de répertoire dont le titre original est « Mar adentro», traduit en anglais par « The Sea Inside », en 2004. C’est l’histoire d’un jeune homme paraplégique qui s’est battu 30 ans pour gagner le droit de mourir dans la dignité. Sa conjointe voulait le convaincre que la vie valait la peine d’être vécue.  Elle lui disait combien elle l’aimait et qu’elle n’avait qu’à tendre le bras vers lui pour le toucher et lui montrer combien elle l’aimait. Voici ce qu’il lui a répondu;

    « La vie pour moi…dans cet état… n’a aucune dignité. Tu es assise là, à trois pieds de moi, mais pour moi… ces trois pieds sont une journée impossible »

     

    Cet homme a gagné sa liberté en remportant le combat de sa vie, celui de mourir dans la dignité. Ce film, très inspirant, est basé sur une histoire vraie et me pousse à me prononcer en faveur d’avoir le droit de mourir dans la dignité.

    Diane Plante

    Étudiante à la Maîtrise

    ÉNAP