La problématique des travailleurs qualifiés au Québec
La problématique de l’intégration des travailleurs qualifiés au Québec
Le Gouvernement du Québec dans le cadre de son multiculturalisme a mis sur pied, via son ministère des relations avec les citoyens une politique migratoire, visant à favoriser l’immigration de travailleurs qualifiés originaires de certains pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique latine. La France, la Roumanie, les pays du Maghreb, le Mexique, Haïti, comptent parmi les pays ciblés.
Ainsi, des professionnels de tous domaines en ont profité pour postuler l’admission définitive au Québec. Les dossiers sont traités dans un centre au Mexique, lequel achemine la liste des sélectionnés au Québec en vue de l’octroi d’un certificat. Ce certificat n’est pas toutefois une garantie d’entrée au pays, car le gouvernement d’Ottawa procède de son côté à une dernière révision avant de décerner le visa d’immigrant à la personne sélectionnée. Inutile de mentionner que le gouvernement fédéral a aussi ses propres critères de qualification.
L’immigrant(e) qui vient d’atterrir au Québec, grâce à ses titres de qualification, croit a priori que dans son nouveau statut le problème de l’adaptation ne se posera qu’en termes d’apprentissage, de maîtrise de codes nouveaux liés aux différences culturelles. Quel n’est son étonnement de constater que la situation est tout autre.
L’un des atouts majeurs de ces nouveaux arrivants tient au fait qu’ils ont, le plus souvent, débarqué au Québec avec toute leur famille. Cela les prive du malaise classique de l’expatriation : la fracture liée à l’arrachement du noyau familial. Mais ce poste privilégié a aussi un coût : il leur faut le plus vite possible asseoir leur situation financière pour pouvoir faire face au quotidien.
Averti(e) depuis son pays d’origine qu’il lui fallait une somme d’argent pour préparer son intégration dans la société québécoise, l’immigrant(e) s’attend à une période transitoire de courte durée qui lui permettra d’intégrer sa profession. Malheureusement, les choses ne sont pas aussi simples.
Le processus de validation des diplômes qui semblait être l’étape la plus naturelle pour les immigrants qualifiés s’est vite transformé en cauchemar. Il a pris du temps au gouvernement du Québec pour faire face à la réalité. C’est que les validations du Ministère de l’Immigration et des Communautés Culturelles qui semblaient garantir l’entrée sur le marché de l’emploi n’avaient qu’une valeur symbolique. Aussi des mesures ont-elles été prises qui enjoignent aux ordres professionnels de délivrer des permis à ces professionnels étrangers. Mais là encore, c’est un rituel long et coûteux. Radio Canada a fait toute une série de reportages, diffusés du 8 au 13 octobre 2006 à dimanche magazine et à Désautels, sur la lourdeur du mécanisme. Il s’ensuit que le professionnel étranger qui veut se faire valider doit passer par quatre étapes : soumettre une demande d’évaluation, intégrer une université après l’évaluation pour aller reprendre des cours ou des crédits requis par les évaluateurs, passer l’examen de l’Ordre, passer le test de l’Office Québécois de la Langue Française. Et le coût du processus peut atteindre jusqu’à dix mille dollars.
A noter que les ordres ont leurs propres critères, lesquels sont motivés par une forme de casuistique liée aux pays de provenance. Ainsi, les immigrants dits qualifiés des pays dits du tiers monde sont sujets à plus d’exigence au niveau des cours et des crédits à reprendre.
Une fois muni(e) de la validation, le/la candidat/e, va affronter le marché du travail. Là encore, rien n’est gagné à l’avance. Les exigences des entreprises sont multiples et surprenantes pour le non Québécois, on peut prendre en exemple le cas de ces candidats qui contre toute attente se voient refuser un poste parce qu’ils ne parlent pas anglais.
Dans une telle péripétie, ces professionnels vont s’enrégimenter dans la zone d’emploi la plus accessible : la manufacture ; ou tout autre petit métier, pour assurer leur survie et celle de leur famille. Mais la perspective d’une sortie en douceur de ce passage obligé n’est pas souvent claire, ce qui semble le plus assuré c’est un changement de profession : un médecin peut, à la longue, se convertir en comptable ou infirmier, mais cela n’est pas acquis. Ce qui paraît le plus probable c’est qu’il soit pris dans l’engrenage du quotidien et s’adapter à sa vie d’ouvrier. La seule contrepartie devient dans ce cas la situation des jeunes et des adolescents. Ce sont eux qui semblent le mieux se tirer d’affaire de l’expatriation au Québec. Ils n’éprouvent pas trop de difficultés pour leur intégration, leur parcours scolaire est assuré, et l’assimilation se fait souvent sans gros obstacles.
Comme on peut le comprendre, l’intégration des nouveaux arrivants est une question épineuse. C’est un problème d’administration publique, en tant que tel, il relève de la responsabilité des élus du Québec. Son approche doit s’inscrire dans une dynamique où des réévaluations se fassent périodiquement. Il faut repenser l’accueil des nouveaux arrivants à travers une politique qui tienne compte de la précarité de ces citoyens qui ont pris la décision de confiner leurs rêves et ceux de leur famille dans la trajectoire de la nation québécoise, faute de quoi, nous risquons de tomber dans une politique de marginalisation où le stress, la dépression deviennent le quotidien de bon nombre.
ECOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION PUBLIQUE
Rocky Pierre
Cours
Principes et enjeux de l’Administration Publique
ENP 7505
Professeur :Rémy Trudell ,Ph.D
Session Automne 2010
Groupe 9h-12h
Blogue 1
Nov 2010
Commentaires
La problématique de l’intégration des travailleurs qualifiés au Québec
Commentaire
Il s’agit ici d’offrir une vue sur la situation des immigrants qualifiés au Québec. Ces professionnels qui sont censés entrer dans la vie québécoise pour s’épanouir autrement se rendent le plus souvent compte qu’ils doivent tout recommencer, comme n’importe quel immigrant. Devant les complications de la validation de leurs diplômes, ils se créent souvent des chemins de traverse qui passent par l’intégration des petits métiers, la perspective d’un changement de carrière. Mais la voie de sortie n’est pas assurée.
ECOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION PUBLIQUE
Rocky Pierre
Cours
Principes et enjeux de l’Administration Publique
ENP 7505
Professeur :Rémy Trudell ,Ph.D
Session Automne 2010
Groupe 9h-12h
Blogue 1
Nov 2010
C'est une équation pas facile à résoudre ni pour les immigrants ni pour les autorités Québécoises et canadiennes. Il y a défaillance à tous les niveaux.
Pour ce qui est des immigrants, l'appât de lendemain meilleur pousse l'intelligencia à une paresse à développer des créneaux porteurs notamment en Afrique. Les solutions ne manquent pas, que ça soit dans le secteur primaire, secondaire et tertiaire surtout avec l'appui de certaines agences spécialisées dans la conception, le montage et et le financement des petites et moyennes entreprises. Mais on veut tout avoir facilement : l'occident est devenu une fin qui risque de transformer en mirage pour beaucoup.
Les Gvst du Québec et du Canada disent ce qu'ils ne font pas et obtiennent ce qu'ils souhaitent par leur attitudes.
- ce qu'ils cherchent par leur acte : une main d'oeuvre qualifiée s'exprimant correctement en français ou en anglais à peu de frais pour renflouer un marché de travail dont les canadiens et québécois n'en veulent pas.
- ce qu'ils disent : l'égalité de tous devant l'emploi, la non discrimination...etc.
La responsabilité commande un langage de vérité pour que le Québec qui a toujours été une terre d'asile le demeure en évitant de grossir le taux de chômage avec son cortège de maux comme la délinquence, la prostitution...etc.
Les immigrants font face, en effet, à des défis de taille, qu'ils ont d'ailleurs souvent sous-estimés, lorsque vient le moment d'intégrer le marché du travail. Je ne connais pas assez tous les tenants et aboutissants de ce dossier pour exprimer une opinion très structurante sur la question.
Par contre, je me permets d'avancer que les administrations publiques se distinguent comme des milieux de travail inclusifs et porteurs de possibilités pour les nouveaux arrivants. Je travaille pour un établissement public de taille importante au Québec et nous avons le plaisir d'embaucher, sur une base régulière, des immigrants qui contribuent de très belle façon à notre mission. Le respect de leur réalité spécifique s'inscrit en outre dans nos orientations stratégiques.
Je pense également qu'en regard de leur mission, les administrations publiques peuvent créer ou susciter des partenariats avec des organismes de leur communauté pour aller encore plus loin dans leurs efforts d'inclusion et d'ouverture.
Le long et pénible parcours de l'immigrant (e) au Québec, bien qu'il soit complexe, peut s'avérer plus appréciable, par rapport au processus d'intégration dans d'autres pays européens, notamment l'Allemagne. La chancelière allemande Angela Merkel, venait de reconnaître le 17 octobre 2010, l'échec total de son pays dans la construction d'une société multiculturelle. Son pays ne serait pas le seul dans cette problématique. Au Québec, notamment à Montréal, qualifié de ville multiculturelle, on note malheureusement la « juxtaposition » de diverses cultures, vivant parfois un communautarisme décriant, tout en essayant de s'accommoder les unes aux autres. Le problème est critique en Allemagne, pays dans lequel j'ai personnellement passé une bonne partie de ma vie. La problématique va au delà de l'échec dans la construction d'une société multiculturelle. Les immigrants sont discriminés dans leur quotidien, les structures et processus d’intégration dans la société allemande restent inefficaces, presque inexistantes. La volonté affichée du Québec dans ce sens reste louable, pour ne pas dire impérative. Les enjeux démographiques et économiques en dépendent. Les programmes et structures essaient d'ouvrer pour l'intégration des immigrants. Mais ces derniers restent en fonction des résultats (les problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs qualifiés à titre d’exemple) à réévaluer, à restructurer pour que le Québec demeure la nouvelle patrie pour ces immigrants et non juste une terre d'entrée au canada.
Dedevi Attissoh
Je trouve cette situation très difficile pour les immigrants. La perception du Canada est très positive dans le monde entier. Souvent l’écart entre l’imagination et la réalité est très grand. Une fois sur place : le choc culturel, l’intégration qui est une partie importante de l’adaptation, la recherche d’emploi, sont des éléments qui vont venir changer la perception que l’on se faisait de ce que pouvait être la vie au Canada. Je me demande tout de même si les immigrants potentiels changeraient leur plan de venir s’installer ici si on leurs expliquait aussi les difficultés potentielles qu’ils vont rencontrer. Parfois, il faut le vivre pour mieux le comprendre. La vie quotidienne est tellement difficile dans nos pays, que l'on rêve d'avoir une condition de vie meilleure ailleurs et malgré toutes les informations que l’on nous donne, on décide souvent de tenter notre chance. C'est vrai que le ministère de l’Immigration du Québec travaille fort pour une meilleure intégration des immigrants, mais reste la question sur la réalité des immigrants diplômés qui souvent sont déçus après quelques mois en terre d’accueil. Je sais que ce n’est pas évident pour certaines personnes comme les médecins, ingénieurs immigrants qui sont des professionnels dans leur pays d’origine et arrivés au Canada, ils doivent recommencent des études avec la présence de la famille, le stress, l’adaptation, etc.. Un choix à faire, certes, mais cette mise à niveau leurs permettra par la suite de pouvoir accéder à de meilleurs emplois et ce retour sur les bancs d’école sera également une étape qui leurs permettra de côtoyer des québécois et participera à faciliter leur intégration et une meilleure compréhension de leur nouveau pays d’adoption.