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Proftrudel2 - Page 27

  • La réalisation de deux expériences participatives au cours de gestion participative et défense des droits par Marie-Renée Foisy

    Un des objectifs du cours ENP-8007 était d'expérimenter et de vivre des projets participatifs afin d'intégrer les principes de base du mode de gestion participative. La première expérience participative que j'ai organisé a été de réunir 5 cadres de mon organisation le 9 octobre, suite à une activité de perfectionnement-conférence/atelier sur le leadership «On dirige comme on est» qui a été offerte le 7 octobre. Étant donné que cette formation était obligatoire par le Directeur Général, j'ai invité 5 personnes à participer à une rencontre afin d'échanger sur l'atelier et d'en dégager certains constats. Dès l'approbation de mon professeur Monsieur Trudel sur mon projet, j'ai rencontré individuellement les participants afin d'expliquer le but et les objectifs de cette mission.  Par la suite, je leur ai fait parvenir une invitation par courriel.  Lors de l'atelier, je me suis permise de leur faire un rappel  concernant notre forum de participation qui allait avoir lieu 2 jours après le perfectionnement. Cette démarche apprenante fut un  moyen d'intégrer notre expérience de la demi-journée dans notre quotidien de gestionnaire.

    Le 9 octobre, les 5 cadres ont accepté avec enthousiasmes  mon invitation de venir partager leur expérience. Cela a suscité auprès d'eux de la motivation, une implication organisationnelle et une certaine responsabilisation en tant que cadre. Pour bien se préparer à cet échange et surtout de maximiser nos discussions, je leur ai fait parvenir des questions.  Cela a favorisé l'adhésion à mon projet et en même temps, je leur ai témoigné une reconnaissance de leur contribution à ma mission. Ils n'ont pas été des spectateurs tels que vécu lors de l’atelier mais plutôt des participants ayant un intérêt direct sur l'enjeu de faire une rétroaction de la formation. (texte no 10).

    Afin d'assurer le fonctionnement adéquat de la démarche participative, nous avons convenu que les interventions devaient se faire dans le respect mutuel c'est-à-dire chacun aurait un droit de parole, son opinion et surtout d'avoir le droit d'être écouté activement. De plus, nous avons incorporé des valeurs qui font parties de la gestion participative notamment la transparence, la confiance mutuelle et l’ouverture d’esprit.(texte 5)  Cela a été pour les participants ainsi que moi-même une expérience significative, agréable et très positive. À l’unanimité, nous avons trouvé que le titre de l’atelier était attrayant et accrocheur. Nous avons pu entamer une réflexion personnelle en préparation à l’atelier.  Par ailleurs, elle a atteint un sommet élevé lorsque les participants ont pu assister à mon forum de participation.

    La table d’échange participative que j’ai organisé s’est avérée nécessaire par tous les participants. Ils ont pu exprimer leur préférence et les justifier.  Force est de constater que  cette plénière aurait dû être faite à la suite de l’atelier. Il n’y a pas eu de véritable échange avec l’ensemble des cadres comparativement à mon projet de gestion participative. Un perfectionnement quand tous les cadres sont présents peut devenir un moyen de mobilisation. Cela devient encore plus signification, s’il existe un forum de participation comme ma plénière. En plus, des retombées bénéfiques  auprès des cadres et de l’organisation peuvent être enregistrées (voir les différentes modalités organisationnelles des forums participatifs du texte no 10).

    En conclusion de ma première expérience participative, j’en ressors grandi et valorisé car les participants ont été généreux de leur temps, ont démontré une volonté de contribuer à un meilleur climat de travail et d’un esprit d’équipe. Cette expérience est à refaire!

    Ma deuxième expérience participative  à laquelle j’ai contribué a été le brunch participatif le 19 octobre.  Cet exercice de réseautage participatif avait pour but de reconnaître la réussite de diplômés de l’ÉNAP qui œuvrent au sein de l’administration publique à titre de ministre et député.  Mon rôle a été de faire deux tâches spécifiques pour cette activité. La première était d’inviter 3 personnes à cet évènement et de m’assurer de leur présence.  Je leur ai fait parvenir un courriel en leur expliquant le but de cette rencontre.  Afin de garantir qu’ils soient présents, je leur ai fait un rappel quelques jours avant le brunch. Ma deuxième responsabilité était d’apporter 30 mini-croissants, 30 mini-chocolatines et 30 mini-tournicotis de l’Amour du pain. Les 2 conditions étaient essentielles à la réussite de la mission. Nous avions tous également la responsabilité d’avoir des ustensiles et des plats de service pour  la nourriture. Malheureusement, certains n’ont pas suivi cette directive de notre coordonnateur d’évènement.  Cela m’a déçu car cette consigne était pourtant claire, simple et nécessaire pour notre brunch. Donc, j’ai donné un coup de main pour finaliser la table du brunch. Je me suis engagée auprès de mes pairs afin que cette activité d’envergure soit un triomphe.

    Cette gestion participative a été un franc succès car nous avons utilisé le potentiel créatif de tous les participants du cours, aux différentes étapes du processus décisionnel, en vue d’atteindre les résultats attendus de notre objectif du brunch participatif. Les valeurs de la gestion participative ont été au premier plan. Le tout s’est fait dans le respect des participants, d’ouverture d’esprit, dans la confiance mutuelle (malgré des petits problèmes mineurs) et  la certitude que chacun allait accomplir ses responsabilités.  Ce fût une très belle expérience personnelle.  En plus, cela a permis à mes invités de mieux connaître l’ÉNAP et de participer à l’hommage que nous avons fait aux 5 gradués de cette école prestigieuse!

    Marie-Renée Foisy

     

     

     

  • Gestion participative - Bilan de participation

    La gestion participative est un concept peu reconnu et somme toute peu utilisé de manière formelle dans mon milieu de travail soit, la fonction publique fédérale.  Prendre la chance de m’inscrire à un cours qui ne porte que sur le sujet est un coup de dé car mon directeur exécutif s’attend évidement que je ramène de nouvelles connaissances et expériences qui pourront être bénéfiques pour mon organisation en plus de venir appuyer mon développement personnel.  Explorer la gestion participative et la défense des droits dans le cadre d’un cours ouvre mes horizons et me pousse à questionner à nouveau ma conception de la contribution individuelle dans la prise de décision dans nos administrations publiques.

     

    Brunch participatif de l’ÉNAP

    Prendre part à un brunch pour reconnaître le succès d’anciens étudiants de l’ÉNAP est en soi une invitation que j’aurais acceptée sans hésitation.  Contribuer à organiser l’événement l’a donc rendu d’autant plus intéressant.  Je me suis longuement questionné à savoir quels seraient mes invités avant d’opter pour des proches qui sont évidemment intéressés et engagés socialement.  Cela était une belle opportunité de faire rayonner mon institution et démontrer le bien-fondé de ma démarche académique.  Quant à l’organisation même du brunch, je suis reconnaissante envers mes collègues du comité organisateur ainsi qu’à notre association étudiante.  Je considère ma participation peut-être moindre que d’autres, mais je suis contente d’avoir pu fournir de la nourriture, d’avoir contribué au service de la boisson et d’avoir placé les couverts.  Je présume que mes collègues se sentiront comme moi par rapport à l’envergure de leur implication, mais comme nous étions beaucoup, il est normal que cela semble moins important.  Cela vient donc démontrer que si plus de gens étaient prêts à s’investir dans des initiatives comme les budgets participatifs, certaines organisations bénévoles ou encore dans les commissions scolaires, la tâche serait bien moindre, car elle serait divisée, mais les retombées seraient plus grandes, car chacun se sent redevable des résultats et plus impliqués dans la démarche.  L’une des grandes valeurs ajoutées de la gestion participative est d’ailleurs de développer chez le participant un plus grand sentiment d’appartenance.

     

    Événement reconnaissance au Centre jeunesse de Montréal

    Je suis impressionnée par l’ouverture du directeur du CJM de permettre non seulement à des employés d’organiser un événement reconnaissance, mais d’inclure des participants d’autres organisations.  Nous avons pu prévoir une activité rassembleuse et tenter de trouver de nouvelles façons de valoriser les employés.  Étant de l’externe, j’ai donc pu faire preuve de créativité, car je n’étais pas tenue ni attachée par les traditions comme si je faisais partie de l’équipe.  Ainsi, mon regard externe m’a permis de faire preuve d’écoute et de proposer autre chose.  Organiser une activité en gestion participative favorise l’engagement des membres de l’équipe et nous avons donc travaillé avec un objectif commun.  Cela m’a rappelé certains principes de gestion que j’utilise dans mon travail sans trop y penser, soit faire preuve d’équité pour les employés, de s’aligner avec les orientations stratégiques de l’organisation et de chercher les opportunités d’innovation.  Ainsi, je sens que ma contribution est en fait une influence positive et que j’utiliserai certainement à nouveau ce modèle pour organiser des événements, mais surtout pour déléguer avec une plus grande confiance des mandats qui gagneront à être réalisés en groupe. 

     

    La gestion participative sollicite les motivations intrinsèques des individus impliqués et contribue non seulement au développement de ceux-ci, mais valorise la contribution de chacun.  Que ce soit à petite ou à grande échelle, les bons résultats sont au rendez-vous pour autant qu’elle soit encadrée et que les acteurs jouissent de la pleine confiance des dirigeants ou de la population à qui s’adressent les réalisations.  Évidemment, cela a aussi des limites comme les délais décisionnels, le degré d’implication de chacun et les contraintes imposées par le milieu, mais ceux-ci sont aisément amoindris par une bonne planification et par la multiplication de telles initiatives.  Bref, la gestion participative fait dorénavant partie de ma façon de concevoir et comprendre la gouvernance, car je crois sincèrement que, comme dit le proverbe, seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin!

     

    Geneviève Dziuszko

    ENP8007

     

  • Petite analyse comparée de deux situations vécues dans deux milieux complètement différents

    Loin de moi l’idée de vouloir comparer deux systèmes qui sont aux antipodes. L’action de certains hommes à l’intérieur de ceux-ci m’amène à un tel exercice qui demeure somme tout complexe vu qu’il n’est jamais aisé de comparer une situation vécue dans un état de «non droit» à celle dans un état de droit. Le but d’une telle démarche étant la recherche de la place accordée au citoyen lorsque certaines décisions de nature publique sont prises par les pouvoirs publics.

    Cas de situation vécue en Côte d’Ivoire.

    Il n’est pas faux, comme ce n’est également pas un secret de  polichinelle de dire que la Côte d’ivoire (Pays de l’Afrique de l’ouest) n’est pas un pays de droit; l’état de droit étant fondé sur la distinction et l’indépendance du Législatif, de l’Exécutif et du Judiciaire.

    À titre d’exemple, un gouvernement qui est dissout par le Président de la République. A première vue normale, cela fait partie de ses prérogatives; mais la raison : «Les députés des groupes parlementaires du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et de l’Union pour la démocratie et la paix (UDPCI) se sont opposés au vote du projet de loi portant sur le code de la famille sans un certain nombre d’amendements. Celui-ci visait à apporter de nouvelles dispositions dans le Code de la famille, en mettant notamment l’homme et la femme sur un strict pied d’égalité au sein du foyer alors que, précédemment, l’homme restait le seul chef de famille».

    Le fort taux d’analphabétisme, qui selon les statistiques de l’Unesco, est de 51%  en 2013  -terreau fertile des politiques sans véritable projet de société- en rajoute. Les élections législatives n’en étant que de nom, le parti au pouvoir se retrouve toujours avec une majorité parlementaire. Une partie des citoyens est donc aiguillonnée et transformée en club de soutien des décisions anti-démocratiques.  

    Conclusion : rien n’est fait pour promouvoir le bien-être des citoyens mais plutôt des décisions démagogiques qui ont pignon sur rue; le système éducatif et de la santé qui tombent en ruine et la jeunesse qui se retrouve en manque de repère et ne rêve plus.

    Cas de situation vécue au Québec

    Le Québec est incontestablement une province du Canada où règnent les règles de gestion classique d’un état de droit. Mais la situation qui nous amène à réagir fait suite au projet de loi 10, concernant la réforme du système de santé.

    Le système de santé québécois est plus ou moins un succès mais n’empêche qu’il y a incontestablement un problème d’accessibilité aux soins.

    D’après l’Institut C.D. HOWE, en 2012, le Québec comptait 115 médecins de famille par 100 000 habitants, par rapport à 100 en Ontario et 109 pour l’ensemble du Canada. Toutefois, environ 15 % des patients québécois interrogés n’ont pas de médecin de famille, par rapport à environ 4 % des Ontariens. De plus, selon 68 % des Québécois, il est « plutôt difficile » ou « très difficile» d’accéder aux soins après les heures normales (comparativement à 58 % des Ontariens). Pourquoi? Au Québec, les médecins ont tendance à passer moins de temps au travail que leurs homologues ontariens. En fait, le Québec représente un cas exceptionnel dans la plupart des pays développés, car il s’agit de l’endroit où la semaine de travail du médecin est la plus courte, à savoir 34,9 heures par rapport à 43 en Ontario. Les médecins plus jeunes (âgés de moins de 45 ans) travaillent encore moins, avec 32,7 heures par semaine. Le Québec compte également moins de patients inscrits par médecin, soit 1 081 en moyenne par rapport à 1 539 en Ontario. Ces chiffres sont encore plus bas pour les médecins plus jeunes.

    Il aurait été pertinent de s’attaquer à ce problème pour  permettre à tout habitant du Québec d’avoir accès à un Médecin le moment  opportun (d’après une vidéo mis en ligne, les listes d'attente dans le réseau de santé au Québec et à travers le Canada sont un problème persistant qui nuit à la santé et à la qualité de vie des patients : www.youtube.com/watch?v=OZbdH0ve9Yo).

    En lieu et place de cela, c’est avec stupéfaction qu’il nous a été donné de constater lors d’une commission parlementaire à laquelle nous avons eu la chance d’assister, la présence d’un groupe de représentants de Médecins venus appuyer ledit projet de loi.

    Diane Lavallée, directrice générale de l’Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (AQESSS) affirme même que « Tous les directeurs généraux devront postuler aux nouveaux postes après la réforme. S’ils veulent avoir une chance, ils ne peuvent pas commenter autre chose que les points positifs de la réforme ».

    Selon plusieurs sources bien placées, le sentiment général est aussi que, pour avoir la « chance » d’être invité à la commission parlementaire sur le projet de loi 10, il importe de faire preuve de discrétion sur la place publique d’ici là. De fait, les PDG des agences ont tous dû signer une déclaration de confidentialité portant sur la réorganisation, a-t-on précisé au cabinet du ministre.

    Une catastrophe attend le système de santé québécois si la réforme Barrette est mise à exécution sans changements substantiels, prévient le père de l’assurance maladie, Claude Castonguay « Il est maintenant évident que votre ministre à l’ intention de faire adopter son projet de loi 10 malgré l’opposition généralisée qu’il suscite. La nécessité d’alléger les structures administratives du système ne justifie aucunement le changement majeur projeté par votre ministre. Ce projet de loi, s’il est adopté, va enfermer de façon définitive notre système de santé dans une bureaucratie étouffante. »

     

      Références
    Jeuneafrique.comGouvernement ivoirien | Côte d'Ivoire : les dessous de la dissolution du gouvernement | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique 
    http://www.cdhowe.org/pdf/Commentaire_410.pdf consulté le 03/11/2014 à 16h 04 min

    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/422825/reforme-de-la-sante-castonguay-prevoit-une-catastrophe

    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/420175/la-revolte-gronde-en-sante-et-en-education

     

    Kouadio G. G

  • Missions de gestion participative: brunch et comité des usagers

    La première mission dont je parlerai est celle du brunch participatif. Cet événement visait la reconnaissance des diplômés de l’ENAP et permettait d’agrandir son réseau, par la rencontre entre les étudiants, les diplômés et certains politiciens ayant étudié à l’ENAP. Bien que j’aie appliqué le contrat tel qu’il était (apporter de la nourriture et inviter des proches), j’ai démontré ma mobilisation en arrivant en avance pour aider aux préparatifs. Les étudiants de l’association étudiante et Serge Malaison, qui était responsable de la coordination des plats, ont accompli un brillant travail de gestion participative et comme la mission me tenait à cœur, je voulais y participer pleinement.  

    Les diapositives du texte n.5 La gestion participative, une approche pour gérer des projets du recueil de textes du cours ENP-8007, affirment entre autre que ce mode de gestion exige de « l’ouverture d’esprit » et de « la confiance mutuelle ». (ENP-8007, diapositive n. 34) Il en a en effet fallu dans le cadre de ce projet. Je précise que si les étudiants ont accepté de participer avec enthousiasme, c’est qu’ils se sont approprié le projet, se sont fait confiance entre eux et surtout, avaient foi envers les compétences de l’enseignant. D’ailleurs, les diapositives du texte 5 affirment que « l’investissement », et « l’adhésion des personnes » est garante de la réussite de ce mode de gestion. (ENP-8007, diapositive n. 42) 

    Le climat était convivial et les communications entre les divers acteurs se sont avérées fluides. L’enseignant, les membres de l’association étudiante et les étudiants du cours ENP-8007 se sont montrés engagés, disponibles et ouverts aux suggestions, tel que le demande la gestion participative. Nous pouvons donc soutenir qu’il y a eu ici « cohérence entre le discours (de l’enseignant et des différents acteurs) et l’action ». (ENP-8007, diapositive 42)

     

    Dans la deuxième mission, à laquelle je participe toujours d’ailleurs, je réagis avec de nombreux Québécois contre le projet de loi 10, déposé en septembre dernier par le ministre de la santé Gaétan Barrette. Je suis coordonnatrice du comité des usagers de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal depuis octobre 2012. Le PL10 désire réduire, entre autres malheurs, le nombre de comités des usagers de 200 à 28. Les comités des usagers étant déjà débordés dans leur mandat, il est impossible d’imaginer le succès de cette restructuration. 

    Dans les diapositives comprises dans le texte 5 du cours ENP-8807, on y lit que « la gestion  participative est un mode de gestion permettant d’utiliser le potentiel créatif des différents acteurs, aux différentes étapes du processus décisionnel, en vue d’atteindre les résultats attendus dans les divers champs d’action de l’organisation. » (ENP-8007, diapositive n. 31) On l’aura vite compris, ce n’est pas ce que vise le projet de loi 10. Toutefois, plusieurs des acteurs qui y réagissent s’organisent selon cette forme de contrôle. D’abord, la Coalition montréalaise des comités des usagers a créé un comité organisateur sur lequel je siège, afin de réagir au projet de loi 10. Ce comité d’organisation est assez hétéroclite, tel que l’exige la gestion participative. En effet, des « équipes de travail représentatives » (ENP-8007, diapositive n. 37) sont caractéristiques de cette forme de leadership. Il y a été décidé, lors de la dernière réunion, d’inviter le ministre Gaétan Barrette, afin qu’il écoute nos revendications. 

    Au comité des usagers de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, nous avons aussi organisé nos actions pour s’opposer à la fusion de comités des usagers. Nous avons participé à la manifestation contre l’austérité du gouvernement Couillard. De plus, nous avons décidé de démarrer une pétition qui vise la conservation des comités des usagers par installation et le maintien  de leur budget. Elle est sur le site de l’Assemblée nationale depuis le 6 novembre 2014:

    https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-4953/index.html

    Le Conseil pour la protection des malades et la Coalition montréalaise ont aussi accepté de déposer cette pétition conjointement avec nous, pour assurer un plus gros poids politique. Il est aussi convenu que le comité des usagers de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal dépose un mémoire d’ici le 13 novembre, avec la participation des comités des usagers de Douglas, Robert-Giffard et Pinel et la consultation de Lucille Turner, étudiante à L’ÉNAP. Le nôtre se concentrera sur la spécificité des comités des usagers en santé mentale et sur la façon dont le projet de loi 10 l’empêchera de conduire sa mission. Nos actions se donc véritablement positionnées dans la défense des droits de façon participative. 

     

    Mélissa Couture

    Cours ENP-8007

     

     

     

     

  • Voici mon expérience participative au cours de Rémy Trudel intitulé Gestion participative et défense des droits

    Il existe trois modes de gestion dont celui qui a fait partie de mes projets c’est-à-dire le mode participatif. Le premier projet auquel j’ai participé fut celui d’organiser une conférence du Dr, Fernando Cupertino sur le système de santé Brésilien le jeudi 9 octobre 2014 à l’ÉNAP  avec trois autres collègues. Tout comme l’essentiel du mode participatif, je visais sur la vision commune et les valeurs partagées, l’engagement de tous et une bonne communication pour la réussite de cet événement. Nous avons tous bien fait notre part. Par contre, nos tâches (qui avaient été distribuées au début) ont changées en cours de route. Puisque la gestion participative (selon notre cahier de note texte 5) est un mode de gestion permettant d’utiliser le potentiel créatif des différents acteurs, nos tâches avaient été données en respectant les goûts et les horaires de chacune. Je dois dire que j’ai été quelque peu déstabilisée étant une personne très organisée lors de la préparation de cet événement. Mes tâches consistaient à acheter le cadeau du conférencier. et faire les emplettes pour le cocktail. Je n’ai finalement rien eu à acheter à part le cadeau car le professeur s’était occupé de tout. J’étais déçue car je pensais que ma participation serait amoindrie. Néanmoins, j’étais bien contente d’avoir cette information à temps pour ne pas avoir dépensé en vain. Comme il était écrit dans nos notes de cours, l’information et la communication sont des éléments indispensables à la gestion participative.

    Nous devions aussi préparer la salle pour le cocktail avant la conférence. Je dois avouer que j’ai été surprise de constater que certaines tâches qui se devaient d’être faites avaient été oubliées. Puisque nous n’avions pas nommé un chargé de projet pour organiser le tout, nous avons misé sur un des principes directeurs de la gestion participative qui est de prioriser le groupe comme unité décisionnelle. En arrivant à la salle du cocktail nous avons eu de nombreux problèmes, Nous devions monter une tribune, ne sachant pas comment et ce, sans l’aide d’un technicien. Il nous manquait aussi plusieurs plats en plus d’avoir des problèmes électriques et j’en passe. Étant méticuleuse, j’étais désenchantée de ses contretemps. Par contre, une caractéristique conceptuelle de la gestion participative est que les employés prennent des initiatives et cessent d’attendre des ordres de l’administration pour le faire et nous nous sommes finalement bien débrouillées par nous-mêmes. À la demande du professeur,  moi et une autre collègue avons passé plus d’une heure temps à accueillir les gens à la porte d’entrée de l’ÉNAP. Un des éléments ici qui ressort de nos notes sont en lien direct avec les difficultés de la gestion participative qui sont le manque de préparation et d’expérience car nous aurions dû, selon moi y avoir pensé par nous-même.

    Certains étudiants devaient préparer des questions à poser au Dr. Cupertino mais cela n’avait pas été fait. J’ai alors décidé de me trouver une question à poser. Je me suis moi-même, par souci de réussite de l’événement malgré mon grand inconfort à parler en public. Je fais un lien avec la charte Montréalaise des droits et responsabilités qui dit que les droits, les responsabilités et l’engagement sont des volets indissociables. En décidant de me porter volontaire malgré mon inconfort à parler en public, je prenais mes responsabilités et m’engageait jusqu’au bout en posant les gestes nécessaires à la réussite de notre événement. J’ai d’ailleurs pu noter certains avantages de cette forme de gestion comme un bon climat de travail ainsi qu’une bonne synergie entre les participants

    Deuxième activité : Brunch avec personnalités publiques connues diplômées de l’ÉNAP

    Mon rôle à ce brunch devait être tout d’abord de trouver mes trois invités et de m’assurer de leur présence. J’avais donc avec moi trois invités en plus de mon fils de trois ans. Ma seconde tâche participative était le repas pour mes invités. J’ai donc apporté 25 muffins de cinq sortes différentes provenant de Première moisson.

    Afin de participer davantage, ne pouvant rester après le brunch pour défaire la salle, j’ai décidé d’arriver 1H30 avant le brunch afin de les aider à toutes tâches utiles. Selon nos notes, la gestion participative a pour objectif de susciter la motivation et l’implication du personnel. Ce qui a été totalement vrai pour moi car je me suis sentie plus impliquée du fait d’en faire un peu plus. Je voulais aider davantage car le projet du brunch était d’une grande envergure selon moi et plus de collaboration était nécessaire. La preuve est que certains détails avaient été omis comme l’importance de ne pas servir de la nourriture avec des ustensiles qui, bien que lavés, portaient encore des traces des collants du magasin et avaient des taches provenant du lave-vaisselle. Ce qui aurait pu être désagréable et jugé très sévèrement par les invités. J’ai aimé participer à  un projet qui n’était pas le miens en soit. Le stress n’est pas le même. Par contre je me suis surprise à vouloir que tout soit impeccable et j’étais fière de pouvoir contribuer en accompagnant et en faisant de mon mieux avec les moyens du « bar » comme l’expression dit. On peut de ce fait dire que ça a libéré ma puissance créatrice afin de chercher une solution à des problèmes rencontrés lors de la préparation de l’événement (autre objectif de la gestion participative selon nos notes).

    Je pense que ce qui a fait la réussite de cet événement a été que les valeurs de la gestion participative ont été préservées. C’est-à-dire l’ouverture d’esprit, le respect des personnes, la confiance mutuelle et surtout, la foi dans les capacités des individus. Je discute des valeurs car la majorité d’entre nous ne nous connaissions pas mais nous nous sommes tous fiés sur notre capacité à apporter du support et surtout à appuyer l’équipe qui organisait cet événement et l’énergie était bonne et le respect était au premier plan.

     

     

    KARINE RAVENELLE 

  • Est-ce le début de la fin de l’universalité des services au Québec ?

     

    À voir les incessants ballons sondeurs lancés par le gouvernement Couillard ces derniers mois (le dernier en date, aujourd’hui 05 novembre[1]) la réponse, à la question en titre, se précise de jour en jour.

    Tout est parti lors du dépôt, en juin dernier à l’assemblée nationale, du budget 2014-2015 du ministre des Finances, Carlos Leitao, qui est, avouons-le, d’une précision sidérante. Il prévoit, entres autres, que la contribution parentale pour les services de garde, sera désormais «arrimée à l'évolution du coût des services de garde»[2] . Appuyée par des statistiques, éloquentes, quant à la baisse continue de la contribution des parents au financement de ces services ; le gouvernement prévoit que cette contribution, des parents, augmentera de 42 millions de dollars par année à partir de 2016- 2017.

    La saga des ballons sondeurs a repris, de plus belle, en début  septembre  de cette année lorsque  le gouvernement, par voie de sa ministre de la famille Mme Francine Charbonneau, a réitéré  «l’inéluctabilité»  de son projet d’indexation  de la contribution parentale quotidienne au financement des services de garde subventionnés.  On peut lire dans son communiqué du 10 septembre 2014 :

    Comme tous les autres ministères, le ministère de la Famille doit faire preuve de rigueur budgétaire. Nous verrons aussi à l’optimisation du réseau de services de garde, et cette démarche se fera en collaboration avec nos partenaires, afin de continuer d’offrir aux citoyens des services de qualité qui répondent à leurs besoins [3]

    Cette optimisation du réseau de services de garde est synonyme de modulation des contributions des parents en fonction de leurs revenus. FAUX CALCULS affirme certains économistes. Gerald Fillion[4] a magnifiquement analysé la situation[5] dont voici un cours extrait :

    …Alors, j’entends souvent des gens dire : n’est-ce pas épouvantable de permettre à des gens bien fortunés de payer 7 gros dollars par jour pour faire garder leur enfant dans un CPE, le même montant qu’une famille à faibles revenus? C’est inacceptable, ils doivent payer plus!

    Le fait est que le financement des garderies subventionnées est déjà modulé en fonction du revenu. Ça s’appelle l’impôt. Plus vous gagnez de l’argent, plus vous payez de l’impôt, plus vous financez le système de garderie!

    Qui a raison et qui a tort ? Est-ce une réalité ou un simple subterfuge de politiciens ?

    Prenons du recul et arrêtons-nous sur quelques rappels :

    ·         L’universalité  est le principe selon lequel tous les citoyens ont droit au même service au même prix, ou gratuitement. C’est l’un des fondements majeurs du model Québécois, inspirés de certains  pays européens, notamment la France et les pays scandinaves. Ce principe d’universalité est la pierre angulaire de la politique familiale Québécoise.

    ·         Le système des Centres de la petite enfance (CPE) a vu le jour en 1997 suite à l’annonce de la politique familiale par la ministre Pauline Marois. On introduisit le concept des « places à 5 $ par jour » pour tous.

    ·          En 2003, le gouvernement libéral (sous l’ère Charest) a imposé une hausse du tarif, des frais de garde, chargé aux parents (de 5 à 7 $), des coupures budgétaires et a tenté de remettre en cause ce principe d’universalité.

    ·         Le régime du financement des services de garde coûte, actuellement, 2.3 milliards $ à l’État.

    Constats :

    ·         La politique actuelle, de financement des garderies, coûte cher

    ·         Les libéraux ne sont pas à leur première tentative de refonte de la politique  familiale du Québec.

    ·         Le Québec est dans un faussé budgétaire

    Il s’avère évident que remettre en cause le  principe de l’universalité des services de garde est le premier pas vers une refonte totale du modèle social Québécois. La réalité financière de la province ne permet plus de telles politiques, ÇA COÛTE TROP CHER.

    Le ministère de la santé va-t-il revoir le, sacro-saint, principe de l’universalité et de la gratuité des soins prodigués aux québécois ?

    Le ministère de l’éducation va-t-il revoir l’universalité les tarifs des services de garde en milieu scolaire pour les enfants de la maternelle et du primaire ?

    Prémisse :

    À la demande du ministère du Conseil exécutif, le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, a fait l’ébauche de différents scénarios de financement des services de garde en milieu scolaire, allant du « statu quo » (7,30 $ par jour) à l’« harmonisation partielle » (8 $ à 15 $ par jour) et « l’harmonisation complète » avec celui du ministère de la Famille. Une augmentation de 70 cents est aussi dans les cartons.[6]

     

    Pour conclure, force est de constater que la conjoncture économique du Québec jumelée à l’idéologie libéraliste de l’actuel gouvernement, prônant une cure d’austérité draconienne, nous laisse des plus perplexes quant au maintien des politiques sociales subventionnistes. L’heure est aux restrictions budgétaires.

     «On a sorti la tondeuse à gazon…» Proftrudel.                                

     Yacine Foudil

     


    [1] Le Devoir, Edition du 05 novembre 2014. Services de garde fin du tarif uniquele1er avril. Marco Bélair-
    Cirino - Correspondant parlementaire à Québec
     
    [2] Plan budgétaire 2014 2015 Source : http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/budget/2014-2015a/
     
    [3] Source : http://www.mfa.gouv.qc.ca/fr/ministere/centre-presse/communiques-famille. 10   septembre 2014 Tarif des services de garde à contribution réduite
     
    [4] Journaliste spécialisé en économie à Radio Canada
     
    [5] Blogue Économie Gerald Fillion Garderies : la modulation existe déjà. Vendredi 12 septembre 2014
     
    [6] Source : Le Devoir du 05 novembre 2014

     

  • Voulons-nous toujours abolir le registre des armes à feu ?

     

    Les événements malheureux de ces dernières semaines, où des personnes innocentes, dont le seul tors était de faire partie des forces armées canadiennes, ont trouvés la mort à cause de déséquilibrés agissants au nom d’une idéologie fabriquée de toutes pièces, nous mènent plus que jamais à nous poser certaines questions relatives à la sécurité de tous. Que peuvent faire les gouvernements (fédéral et provinciaux) afin d’assurer la sécurité des citoyens ? Quelles sont les failles de notre système de sécurité? Comment pouvons-nous contrôler efficacement l’accès de personnes jugées à risque, à des armes à feu?

    Une des réponses qui nous vient à l’esprit est incontestablement celle d’un meilleur contrôle de la circulation des armes à feu en identifiant, en temps réel, toutes les acquisitions, transferts et autres cessions de ces armes.

    Malheureusement, la réalité est toute autre.  Le gouvernement fédéral a légiféré, en 2012, pour l’abolition du registre des armes à feu[1]. Les données contenues dans ce registre, à l’exception de celles concernant la province du Québec, ont été détruites. Le gouvernement fédéral conservateur estime l'outil coûteux et inutile et que les données contenues dans ce registre sont une intrusion injustifiée dans la vie privée des Canadiens ! Le Québec est la seule province qui a tenu tête au gouvernement fédéral en intentant des procédures judiciaires et se retrouve donc en Cour suprême après un long parcours judiciaire. Les Québécois sont les seuls canadiens à être, toujours, tenus d’enregistrer leurs armes à feu.

    Mais pourquoi détruire des données si chèrement et longuement constituées ?

    Rappels :

    • Le registre des armes à feu a été créé suite à l’adoption, en 1995, de la Loi sur les armes à feu (LAF). Cette loi mettait à contribution les provinces pour la gestion de ce registre et imposait des sanctions criminelles à tous les propriétaires d'armes à feu, qui n'enregistraient pas leurs armes, y compris les armes d'épaule.
    • Le gouvernement de Stephen Harper a fait voter, en avril 2012, la Loi sur l’abolition du registre des armes d’épaule. Cette loi peut se résumer en trois points :

    ü  élimination de l'obligation d'enregistrer les armes à feu sans restriction;

    ü  destruction de tous les dossiers et registres relatifs à l'enregistrement des armes à feu sans restriction;

    ü  octroi, à un particulier qui cède une arme à feu sans restriction, de la permission d'obtenir confirmation du fait que le cessionnaire est titulaire d'un permis d'acquisition d'armes à feu valide avant de finaliser la cession.

     

    En d’autres termes, la Loi sur l’abolition du registre des armes d’épaule permet la circulation des « armes à feu sans restriction » sans aucun contrôle. Aucune traçabilité de l’arme, ni du (des) propriétaire(s) n’est possible.

    L’association des victimes et témoins de la tragédie à l’École Polytechnique composée des survivants, des témoins, des membres de familles des victimes du massacre de 1989 à l’École polytechnique  dénonce vigoureusement cette action du gouvernement fédéral. Elle affirme[2] qu’en détruisant les données du registre des armes à feu :

    Toutes les données sur les quelque sept millions d’armes d’épaule circulant au Canada — c’estàdire quelles armes circulent et qui les possèdent — seront détruites :  

    1. La police ne pourra plus lier une arme d’épaule à son propriétaire légal.

    2. La police ne pourra plus distinguer les armes d’épaule légales et illégales (ex : un propriétaire légal pourra être en possession d’armes volées).

    3. La police ne connaîtra plus le nombre ni la nature des armes détenues par un propriétaire d’armes, c'estàdire les armes qu’ils auront à confisquer advenant que les tribunaux émettent une ordonnance de prohibition de possession pour cette personne pour des motifs de sécurité publique.

    4. Les propriétaires d’armes pourront vendre leurs armes d’épaule illégalement à des individus qui ne sont pas autorisés à posséder des armes, sans crainte que les armes soient retracées.

    5. Les  policiers n’auront donc plus d’outils pour lier les armes à feu à leur dernier propriétaire légal afin de les aider dans le cadre d'enquêtes criminelles ou autres.  

    6. La police n’aura plus de préavis sur le nombre et le type d’armes d’épaule présentes dans un foyer lorsqu’ils doivent intervenir dans le cas d’une dispute conjugale.

    7. La police ne sera plus informée de l’existence d’arsenaux massifs d’armes d’épaule.

     

    Certes, statistiquement il ressort que lors de la plupart des tueries (de masse) perpétrées au Canada (Polytechnique, Dawson..), c’étaient des armes automatiques (prohibés) légalement enregistrées qui ont été utilisées. Mais un nombre important des crimes se font par des armes de chasse. Et le dernier en date est le lâche assassinat du caporal Nathan Cirillo qui montait la garde au monument de la guerre dans le centre d'Ottawa.

     

    Pour conclure, n’est-ce pas une évidence que la donne a changé et que la sécurité des citoyens vaut plus que des calculs statistiques ? Les risques que des malades mentaux s’approprient des armes à feu pour des fins terroristes, n’est-il pas exponentiellement plus élevé en supprimant la traçabilité de ces armes et de leurs propriétaires? Abolir le registre des armes d’épaule ne priverait-il pas les organes de sécurité d’un précieux outil de contrôle et de surveillance de la circulation des armes à feu?

    «Le gouvernement a pour mission de faire que les bons citoyens soient tranquilles, que les mauvais ne le soient pas.»  Georges Clemenceau.

     

    Yacine Foudil

     

     



    [1] Les armes à feu sans restriction

    [2] Source : http://polysesouvient.ca/Documents/DOCU_12_02_15_Impacts_C19

  • LA SOLIDARITE MINISTERIELLE EST UNE REGLE TROP RIGIDE POUR REFLETER LA DIVERSITE DES OPINIONS DANS LA SOCIETE.

    INTRODUCTION

    Dans les Etats modernes, il existe à côté de l’assemblée parlementaire et de l’appareil judiciaire, un organe exécutif, le gouvernement. Au Québec le gouvernement est dirigé  par un Premier Ministre qui « dispose de pouvoirs et de responsabilités considérables »[1], son rôle est « de diriger l’action du gouvernement et de ses ministères»[2]

    Le moment fort de l’activité gouvernementale demeure, sans conteste, la réunion du Conseil des Ministres, au cours duquel sont développés des exposés suivis de débats et enfin conclus par le Premier ministre qui gère les travaux, on dirait aujourd’hui qui joue un rôle de « modérateur ». Parce que les dossiers ont déjà reçu un traitement adéquat lors de phases préparatoires, on constate généralement un accord sur les thèmes abordés en conseil et qui débouche sur des décisions qui ne seront contestées en aucun lieu, en aucune façon et par aucun ministre. En effet il est de l’obligation de chaque ministre de s’astreindre à agir « en collectif » après qu’une décision soit prise.

    C’est ce phénomène  qui est appelé solidarité ministérielle. Sur le plan juridique et à l’égard du fonctionnement des institutions, la règle absolue qui est unanimement observée par l’équipe gouvernementale, c’est la responsabilité collective devant le parlement.

     Des personnes qui ont exercé les fonctions de ministre peuvent témoigner « qu’une fois cette décision prise, les opinions dissidentes doivent s’effacer soit en étant tues par ceux qui ont des réticences, soit parce que les ministres qui ne peuvent l’accepter sont poussés à la démission.»[3]

    Analyse de la situation :

    La solidarité ministérielle est définie comme étant un « Principe en vertu duquel les ministres sont collectivement responsables, chacun d'eux s'engageant à accepter les décisions du gouvernement ou à démissionner.»[4], en ce sens, les ministres sont appelé à défendre en public l’ensemble des décisions stratégiques prises au sein du conseil des ministres.

    Il est vrai, que dans l’univers politique où le rôle des médias est aussi omniprésent que  déterminant, la cohésion gouvernementale ne suscite pas généralement de commentaires ou d’analyses particulières, on ne la questionne pas, on ne la cherche pas puisqu’elle semble aller de soi ; en revanche, la solidarité gouvernementale est d’emblée placée sous tous les feux de l’actualité quand un ministre, habituellement respectueux du principe de prudence et de discrétion, décide par une déclaration publique, de rompre l’unité d’action, pour se situer à contrecourant des positions officiellement exprimées et devenir ainsi au mieux le mauvais joueur en « solo » et au pire comme le « traitre », le « renégat » qu’il faut vite désavouer et vouer aux gémonies.

    Dans toute équipe gouvernementale, si la cohésion, l’esprit de corps et la défense collective face à l’adversaire politique sont des réalités qui structurent presque au quotidien le fonctionnement et l’action des ministres, il n’en demeure pas moins que des facteurs conjoncturels (approche des élections, prise de conscience suite à une réflexion individuelle pouvant déboucher sur des revirements inattendus.) peuvent faire éclater la solidarité gouvernementale.

    L’opinion publique n’est pas dupe car elle considère la pluralité des points de vue, comme une caractéristique de toute société humaine ; à un degré moindre, on retrouve cette pluralité au sein de ce groupe restreint d’hommes et de femmes qui tiennent le gouvernail au plus haut niveau de la direction du pays. Mais une telle pluralité ne se superpose pas à la grande diversité existant au sein de la société. De ce fait on peut comprendre que la solidarité gouvernementale est imprégnée d’une rigidité qui est loin de représenter les réalités vécues par la société.

    Enfin, cette règle de solidarité peut paraître illogique mais dans une équipe, on doit être solidaire sinon il y a risque d'anarchie et de désordre,  et ainsi des résultats néfastes ; tel qu’« entrainer l’échec d’un gouvernement qui pourrait avoir besoin d’un long moment pour s’en remettre »[5]

    Conclusion

    Partout, dans le fonctionnement des systèmes démocratiques, existe le phénomène de solidarité gouvernementale qui est relié au cadre institutionnel et juridique, qui découle aussi d’une pratique morale et qui est enfin sensible aux effets de conjoncture (échéances électorales). La conviction de détenir la Vérité pour ce qui touche à l’intérêt général pousse le gouvernement élu dévoué à cette tâche, à se protéger et à renforcer sa défense par la mise en place d’une « muraille rigide » de solidarité sans faille et permanente.

    Un dirigeant responsable d’une équipe gouvernementale doit prendre conscience qu’il y a un équilibre à établir et à maintenir au jour le jour entre d’une part cette nécessaire unité de pensée et d’action et d’autre part le souhait de voir s’exprimer en son sein des opinions divergentes qui doivent représenter des courants de sensibilité à ‘intérieur même de l’équipe sans pour autant remettre en cause les fondamentaux doctrinaux  car ces courants sont à bien des égards les garants même de la stabilité et de la force de l’équipe gouvernementale.



    [1] MICHAUD, Nelson, (2011). « Secret d’état? Les principes qui guident l’administration publique et ses enjeux contemporains», Presses universitaires du Québec, p .175

    [2] Idem, p .362

    [3] Christophe Nantois : « La solidarité gouvernementale sous la Ve République : se soumettre, se démettre ou disparaître http://www.juspoliticum.com/La-solidarite-gouvernementale-sous.html

    [4]  Assemblée nationale du Québec (Page consultée le 5 octobre 2014). Site de l’assemblée nationale du Québec, [en ligne]http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/solidarite-ministerielle.html

    [5] MICHAUD, Nelson, (2011). « Secret d’état? Les principes qui guident l’administration publique et ses enjeux contemporains», Presses universitaires du Québec, p .369

  • M. Pierre-Karl Péladeau (PKP) doit-il se départir de ses intérêts dans Quebecor ?

    M. Pierre-Karl Péladeau (PKP) doit-il se départir de ses intérêts dans Quebecor ?

     

    Pour répondre à cette question d’actualité, nous allons nous référer au Code d'éthique et de déontologie de l'Assemblée nationale en son article 45 (2010, c. 30) qui stipule qu'un membre du Conseil exécutif doit, dans les 60 jours de sa nomination ou du fait lui conférant un tel intérêt, soit se départir de ses intérêts dans des entreprises dont les titres sont transigés à une bourse ou pour lesquels il existe un autre marché organisé, soit les transporter dans une fiducie sans droit de regard dont le fiduciaire est indépendant ou encore les confier à un mandataire indépendant en vertu d'un mandat sans droit de regard. Il doit en outre, à l'égard de ces intérêts, se conformer à toute autre mesure ou condition requise par le commissaire à l'éthique et à la déontologie, le cas échéant.

    À aucun moment dans l’article il n’est question des chefs de l’opposition ou des membres de l’Assemblée nationale. Ils doivent simplement déclarer  leurs intérêts.

    Cependant, il est vrai que Québecor détient 35 % du marché audiovisuel au Québec et que PKP détient les trois quarts des actions avec droit de vote de Québecor. Mais, PKP pour se porter candidat et montrer sa bonne foi, a quitté tous les postes de décideur économique qu'il occupait jusque-là (présidence du conseil d'administration d'Hydro-Québec et la vice-présidence du conseil d'administration de Québecor et ceux de Québecor Media et du Groupe TVA). En plus PKP s’est dit prêt à mettre ses actions dans une fiducie sans droit de regard s’il devenait premier ministre, comme le prévoit le code d’éthique des membres de l’Assemblée nationale. Il s'est aussi engagé à faire une déclaration solennelle sur l'honneur pour promettre de « ne jamais intervenir dans le contenu éditorial des médias d'information de quelque manière que ce soit ».

    Dans une démocratie, nous sommes contre le fait de fabriquer une loi spéciale contre une personne spécifique en l’occurrence PKP. Mais sachant qu’il existe entre les médias et la politique un rapport étroit, qu’il n'y a pas de vie politique sans opinion publique et pas d'opinion publique sans communication, il est inquiétant de se retrouver demain avec un chef de l’opposition officielle ou un premier ministre qui contrôle des médias. Puisqu’au Canada, un gouvernement majoritaire veut dire que deux des trois pouvoirs (exécutif et législatif) sont dans les mains d’une même personne. Et si en plus cette personne est en plus détentrice des medias il y aura conflit d’intérêt. Dans les démocraties, les medias jouent le rôle incontestable d’information (ils doivent servir à véhiculer des informations plurielles, honnêtes et tenant compte des préoccupations de tous les citoyens de quelque sensibilité qu’ils soient, à passer au crible l’action du gouvernement, d’organiser des débats qui donnent à l’opinion publique le moyen de se faire entendre des autorités politiques) et de divertissement.

    Le mandat des médias en tant qu'outil démocratique est d'offrir des comptes rendus véridiques et complets au sujet des événements qui touchent les citoyens et la société.  En effet, c’est grâce au travail acharné des medias (Daniel Leblanc) qu’a été révélé à la face du monde le scandale des commandites une affaire politique canadienne relative à l'usage illégal de fonds publics fédéraux pour financer une opération de relations publiques visant à contrecarrer la popularité de la souveraineté dans la province de Québec, un système de ristourne permettait au Parti libéral canadien de se financer à même le détournement des fonds publics. A la suite de ces révélations et après la démission de Jean Chrétien alors Premier ministre du Canada au moment des faits, son successeur, Paul Martin a créé la commission Gomery pour déterminer les responsables à l'origine du scandale. C’est aussi grâce aux medias (Enquête de Alain Gravel) que le système de collusion dans le monde municipal a connu une telle envergure, que le gouvernement fut obligé de créer la commission Charbonneau qui nous a révélé des pratiques inimaginables dans une démocratie. C’est aussi grâce au travail des medias (enquêtes poussées pour trouver les commanditaires de la tentative de cambriolage du siège du parti démocrate) que l’affaire de Watergate qui a conduit à la démission du président des États-Unis, Richard Nixon en 1974 a vu jour.

    Les débats radiophoniques ou télévisuels auxquels sont invités les hommes politiques et autres personnalités publiques relèvent d’une importance capitale puisqu’ils, leur permettent de répondre aux questions. Mais cela ne peut se faire que si les médias sont véritablement indépendants des pouvoirs politique (l’exemple récent de M. Silvio Berlusconi ancien président du Conseil italien, propriétaire de la société Mediaset, principal groupe médiatique en Italie nous édifie là-dessus.

    Sachant la passion qui caractérise le domaine de la politique, les intérêts en jeu et les dérives auxquelles nous pouvons assister, il est souhaitable qu’une résolution de consensus permettant de légiférer dans la motion dite PKP soit trouvée  le plus rapidement possible.

     

     

     


     

    BIBLIOTHEQUES

     

    Alain Gravel Journaliste à Radio-Canada

    Bob Woodward et Carl Bernstein, journalistes au Washington Post

    Code d'éthique et de déontologie de l'Assemblée nationale Québec

    Daniel Leblanc, correspondant du Globe and Mail à Ottawa

    http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/politique/2014/10/06/004-pierre-karl-peladeau-quebecor-parti-quebecois-fiducie-actions.shtml

    http://www.arretsurimages.net/breves/2014-10-22/Watergate-mort-du-redac-chef-du-Washington-Post-id18107

    http://tribouilloyterminales.over-blog.com/article-15638933.html

     

     

     

     

     

  • Les Partenariats Publics Philanthropiques (PPP-sociaux), un bon « coup » pour l’État ?

    Les Partenariats Publics Philanthropiques (PPP-sociaux), un bon « coup » pour l’État ?

    L’exemple de La Fondation Lucie et André Chagnon.

     

    Le Gouvernement du Québec est présentement à la recherche de nouveaux moyens afin de diminuer la croissance de ses dépenses. Nous assistons à des coupes dans de nombreux programmes gouvernementaux. D’autres moyens sont également au goût du jour comme les Partenariats Publics Privés (PPP). Ces partenariat sont utilisés par l’État dans la construction de nouvelles structures (exemple : le futur pont Champlain, CHUM), mais ils font également leurs apparitions dans le domaine des responsabilités sociales de l’État. Le cas de La fondation Lucie et André Chagnon est un exemple de partenariat public-philanthropique qui a cours au Québec.

    Le présent blogue propose de soulever quelques enjeux relatifs aux PPP-sociaux.

    Contexte de la création de la Fondation Lucie et André Chagnon (FLAC)

    Lucie et André Chagnon ont commencé à investir dans le milieu de la philanthropie dès les années 1988. La FLAC a été officiellement créée en 1998, mais elle a retenue davantage de visibilité après la vente de Vidéotron à Quebecor en 2000. Cette vente a permis d’injecter près de 1,4 milliard de dollars à l’intérieur du fond. Il est estimé que le placement de cet argent a permis au couple Gagnon d’épargner près de 460 millions de dollars en impôts[1].

    La mission de la FLAC est de prévenir la pauvreté. Le moyen utilisé afin de parvenir à cet objectif est de renforcer la réussite éducative des jeunes en privilégiant le développement de leur plein potentiel et en contribuant à la mise en place des conditions qui répondent à leurs besoins et à ceux de leur famille.

    Quatre programmes sont financés en partenariat avec le Gouvernement du Québec: Avenir d’enfants, Québec en Forme, Réussir Réussir et l’Appuie (qui est sous la responsabilité d’une société de la famille Chagnon et non la FLAC).

    Enjeux relatif à la Fondation Lucie et André Chagnon et aux PPP sociaux

    Plusieurs critiques entourant le partenariat entre la FLAC et le Gouvernement du Québec ont été soulevées ces dernières années par des groupes communautaires, syndicaux, féministes et des tables de concertation du Québec. Voici deux enjeux relevés par ces groupes.

    Tout d’abord, les groupes réfractaires ne comprennent pas pourquoi une si grande somme d’argent publique est investie à l’intérieur d’une fondation privé. Dans les prochaines années, l’État entend investir dans les programmes de la FLAC un montant avoisinant les 500 millions de dollars. La FLAC investira un autre 500 millions de dollars, soit l’équivalent des intérêts qu’elle gagne grâce à ces placements pendant que son capital est à l’abri de l’impôt[2].

     

    Alors que les groupes communautaires sont mobilisés depuis plus d’un an pour demander au gouvernement un rehaussement de leur financement (un montant de 225 millions est demandé), l’État tarde à faire suite à ces revendications, mais il accorde des millions de dollars de subvention à une fondation privé. Le gouvernement soutient qu’il participe aux décisions de la FLAC, car il représente la moitié du conseil d’administration de la fondation.

    Certains acteurs considèrent les PPP-sociaux comme une « dérive démocratique ». Selon ces derniers, ces partenariats permettent aux fondations privées de participer activement aux orientations et pratiques d’interventions sociales alors que les dirigeants de ces fondations ne sont ni redevable et ni imputable envers la population[3].

    Une seconde critique mis de l’avant par les groupes communautaires est la méthode de travail de la FLAC. Les programmes de la FLAC imposent leur vision des problématiques et les solutions à y apporter. La Fondation Chagnon ne va pas chercher l’expertise des acteurs du milieu afin de bien cibler les besoins et s’inspirer des bonnes pratiques.

    Michel Parazelli, professeur de travail social à l'Université du Québec à Montréal, dénonce le peu d'importance accordée par les intervenants de la FLAC aux conditions de vie des familles. Selon l’analyse de Parazelli, les programmes de la fondation misent avec acharnement sur le développement des compétences parentales et le développement psychomoteur des enfants. Cette vision déterministe ne permet pas de s’attaquer aux problèmes réels de la pauvreté[4].

    Plusieurs autres critiques sont formulées à l’endroit des programmes de la FLAC par les groupes travaillants sur le terrain : rigidité des critères, lourdeur des processus, non-respect des dynamiques locales, proportion élevée du financement lié à la gestion des projets versus les activités destinées à la population, hyperconcertation, etc.[5] De plus, puisque la FLAC octroie du financement par projet selon ses orientations stratégiques, rien ne garantit qu’un projet sera financé à long terme.

    Conclusion

    Plusieurs organismes communautaires réalisent des projets en partenariat avec la FLAC. Mais ont-ils d’autres choix ? Un grand nombre de ces groupes souffre d’un sous-financement chronique qui ne leur permet pas de boycotter des enveloppes d’argent pour des raisons politiques.

    L’État doit continuer à jouer un rôle de leader en matière de services sociaux. Il ne peut se permette de déléguer cette responsabilité à des partenaires privés qui ne sont pas assujettis aux règles publiques en matière de redditions de comptes. Certes, la philanthropie doit être encouragée par l’État et la société. Mais, est-ce qu’offrir des crédits d’impôts est le réel élément motivateur que nous devons mettre de l’avant ? Se priver d’argent dans la colonne des revenus nous oblige à couper davantage dans la colonne des dépenses…

    Les mesures les plus efficaces pour éliminer la pauvreté sont celles qui s’attaquent aux causes structurelles et qui visent une meilleure redistribution de la richesse. Le défi est de taille pour l’État québécois, car selon une étude de L’OCDE, le 1 % des plus riches s’est approprié 37 % de la création de richesse au Canada de 1975 à 2008[6].

     

    Julien Lemieux

     



    [1] Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM)  (Page consultée le 27 octobre 2014). Non aux PPP sociaux, [En ligne], http://www.riocm.ca/wp-content/uploads/2014/05/brochurepppsociaux12mai2014.pdf.

    [2] Ibid.,

    [3] Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM)  (Page consultée le 27 octobre 2014). Le gouvernement Couillard interpellé : « Non aux PPP sociaux », [En ligne], http://www.riocm.ca/gouvernement-couillard-interpelle-aux-ppp-sociaux/

    [4] Clairandrée CAUCHY (Page consultée le 27 octobre 2014). La dictature de la charité?, [En ligne], http://www.ledevoir.com/politique/quebec/251834/la-dictature-de-la-charite.

    [5] Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM)  (Page consultée le 27 octobre 2014). Non au PPP sociaux, [En ligne], http://www.riocm.ca/wp-content/uploads/2014/05/brochurepppsociaux12mai2014.pdf.

    [6] Pierre-André NORMANDIN (Page consultée le 27 octobre 2014). Canada, au pays du grand écart, [En ligne], http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/406994/rapportdelocde-canada-au-pays-du-grand-ecart.

     

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    Références

    NORMANDIN, Pierre-André (Page consultée le 27 octobre 2014). Canada, au pays du grand écart, [En ligne], http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/406994/rapportdelocde-canada-au-pays-du-grand-ecart.

    FONDATION LUCIE ET ANDRÉ CHAGNON (Page consultée le 27 octobre 2014). Mission et approche, [En ligne], http://www.fondationchagnon.org/fr/qui-sommes-nous/mission-prevenir-pauvrete-reussite-educative.aspx

    CAUCHY, Clairandrée (Page consultée le 27 octobre 2014). La dictature de la charité?, [En ligne], http://www.ledevoir.com/politique/quebec/251834/la-dictature-de-la-charite.

    REGROUPEMENT INTERSECTORIEL DES ORGANISMES COMMUNAUTAIRES DE MONTRÉAL (RIOCM)  (Page consultée le 27 octobre 2014). Le gouvernement Couillard interpellé : « Non aux PPP sociaux », [En ligne], http://www.riocm.ca/gouvernement-couillard-interpelle-aux-ppp-sociaux/.

    REGROUPEMENT INTERSECTORIEL DES ORGANISMES COMMUNAUTAIRES DE MONTRÉAL (RIOCM)  (Page consultée le 27 octobre 2014). Non aux PPP sociaux, [En ligne], http://www.riocm.ca/wp-content/uploads/2014/05/brochurepppsociaux12mai2014.pdf.

    BELLEROSE, Patrick (Page consultée le 27 octobre 2014). La Fondation Chagnon critiquée: des                      organismes communautaires dénoncent les «PPP sociaux», [En ligne], 

    http://quebec.huffingtonpost.ca/2014/05/13/fondation-chagnon-critiques-non-aux-ppp-  sociaux_n_5318184.html

  • Projet de loi 10 — comment se définit l’efficience et comment la mesure-t-on?

    Depuis le 7 avril 2014, l’administration Couillard s'affaire à grand coup de réformes à revigorer les institutions publiques dans un but d'efficience. Bien que cet objectif soit des plus louables dans une société au déficit vertigineux (270 milliards en 2014, selon l’Institut économique de Montréal) (1), on est en droit de questionner sérieusement les intentions réelles du gouvernement derrière les changements majeurs dans les organismes publics, particulièrement dans le cas de la réforme du système de santé. L’efficience pour le gouvernement libéral semble passer par la centralisation de l’exercice du pouvoir dans les mains de l’exécutif, au détriment des pouvoirs locaux.

    Les médecins montent aux barricades depuis le début de la commission parlementaire sur le projet de loi 10, qui vise « l'organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux notamment par l'abolition des agences régionales » par « l'intégration [...] des services de santé et des services sociaux, la création d'établissements à mission élargie et l'implantation d'une gestion à deux niveaux hiérarchiques ». (2) Cité dans Le Devoir en date du 21 octobre 2014, le président-directeur général du Collège des médecins du Québec (CMQ), le Dr Charles Bernard, compare cette réforme à « un train de 19 wagons avec une seule locomotive, le ministère, et un seul mécanicien, le ministre » se demandant « Mais où va le train ? ». (3)

    Cette réforme, décriée entre autres par la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) — duquel est issu le ministre de la Santé Gaétan Barrette — représente selon eux une « appropriation ministérielle des pouvoirs » (4). À l’heure où les finances publiques doivent être resserrées, la solution du gouvernement Couillard réside dans une plus grande concentration du pouvoir dans les mains du ministre de la Santé. Qu’on se le tienne pour dit.

    Pourtant, tous les professionnels de la santé s’inquiètent de l’impact de cette réforme sur l’accessibilité aux soins et la qualité de ceux-ci. Appuyant leurs dires, les spécialistes de l’administration publique Hage et Aiken œuvrant dans les années 70 affirmaient que « la recherche d’une plus grande efficience n’est pas favorable au changement dans la mesure où les innovations dans les programmes s’orientent d’abord vers des améliorations de leur qualité et non pas de leur efficience. » (5)

    Alors, pourquoi s’engager sur une pente que tous les intervenants concernés jugent glissante pour la qualité des soins à la population et l’accès à ceux-ci, problématiques depuis déjà des années? On peut sincèrement se demander si le but de cette réforme n’est pas simplement de centraliser les pouvoirs pour mieux contrôler le fameux train du système de santé. On sait déjà que les dépenses dans ce domaine sont appelées à augmenter de façon exponentielle dans les prochaines décennies faute au vieillissement de la société québécoise. (6) Si le but était réellement l’efficience, on aurait rédigé ce projet de loi en collaboration avec les groupes de la société concernés par la réforme, comme cela s’est fait au Brésil. On mettrait aussi en place des mécanismes pour éviter que le système ne soit ébranlé après chaque élection provinciale. On serait déjà sur la voie d’une plus grande efficience.

    Faisons un petit saut dans le temps. Avec son Plan stratégique pour 2010-2015 du ministère de la Santé et des Services sociaux, le ministre libéral de la Santé de l'époque, Yves Bolduc, faisait l’apologie des services dispensés localement par le biais des centres de santé et de services sociaux (CSSS) et des réseaux locaux de services (RLS) mis en place par Philippe Couillard en 2003, alors ministre de la Santé en 2003 (7). Le ministre Barrette met la hache dans tout cela, afin de réduire les dépenses de 220 millions par année.

    Doit-on en déduire que pour les libéraux l’efficience en 2014 se mesure en dollars nets économisés chaque année? La question se pose alors: qu’en coûtera-t-il indirectement en dédoublement de travail, en réorganisation, en poursuites (car il y en aura) et autres dommages collatéraux? À combien les 220 millions en économies annuelles se chiffreront-ils finalement? Le ministre Barrette qui semble tenir ferme à ce concept d’efficience pourrait-il nous éclairer à cet effet?

    À force de vanter les mérites de changements structurels profonds dans nos organismes publics, on finit par se concentrer uniquement sur la forme et plus du tout sur le fond. Le projet de loi décrit assez ce qui sera fait; on ne peut toutefois en dire autant des résultats attendus et des impacts pour la population. Quelles sont les attentes en ce qui concerne le système de santé? A-t-on fixé des objectifs précis en vertu desquels cette réforme est proposée? À part une économie hypothétique de 220 millions par année, comment mesurera-t-on les améliorations à prévoir dans l’accessibilité aux services? Personne n’a jugé bon de se poser ces questions.

    De plus, le projet de loi 10 ne semble basé sur aucun mécanisme d’évaluation du système de santé. Bien qu’officiellement, l’évaluation des programmes ne fasse pas partie des mécanismes de reddition des comptes, celle-ci est déterminante dans le processus de décision. Le premier ministre Philippe Couillard avait d’ailleurs proposé dans sa plate-forme électorale l’instauration d’une commission permanente d’évaluation à laquelle tous les programmes seraient soumis. (8) Aujourd’hui, force est de constater que ce principe était arbitraire puisque le système de santé, accaparant la plus grosse part du budget provincial, n’aura pas bénéficié d’un tel exercice.  

    Mais on ne peut reprocher au gouvernement libéral de ne pas se prêter au jeu politique dans l’adoption de sa réforme controversée. La commission parlementaire sur le projet de loi 10 respecte parfaitement les principes démocratiques, à tout le moins en surface. Puisque précipité, le mécanisme de consultation donne l’avantage au ministre. Interrogés par les médias la semaine dernière, de nombreux groupes disaient ne pas avoir eu suffisamment de temps pour préparer leurs arguments, ayant reçu leur convocation quelques jours avant leur comparution (9). Peut-on soupçonner que cet empressement du gouvernement libéral a pour but d’éviter d’avoir à exposer les possibles lacunes dans la réflexion derrière ce projet de loi?

    Laetitia Montolio

     

     

    Sources

     

    (1) Institut économique de Montréal. Compteur de la dette québécoise. (En ligne), http://www.iedm.org/fr/57-compteur-de-la-dette-quebecoise (Consultée le 21 octobre 2014)

     (2) Projet de loi 10 : fusion de 27 agences et établissements dans l’Est, Ici Radio-Canada,27 septembre 2014, (en ligne), http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2014/09/25/008-reforme-sante-fusions-est-quebec.shtml (Consultée le 20 octobre 2014)

     (3) DAOUST-BOISVERT, Amélie. Fronde des médecins contre la réforme Barrette, Le Devoir, 21 octobre 2014, (en ligne), http://www.ledevoir.com/societe/sante/421635/fronde-des-medecins-contre-la-reforme-barrette (Consultée le 21 octobre 2014)

     (4) Idem

     (5) HAGE et AIKEN (1970) dans GORTNER, Harold, Julianne MAHER et Jeanne NICHOLSON (1993), La gestion des organisations publiques, p. 150

     (6) GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Santé et services sociaux Québec. Plan stratégique 2010-2015 du ministère de la Santé et des Services sociaux, Édition La Direction des communications du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 2010, p. 13

     (7) Idem, p. 15

     (8) PARTI LIBÉRAL DU QUÉBEC. Cadre financier — Élections générales, 18 mars 2014, (en ligne) http://www.plq.org/fr/article/cadre-financier-elimination-graduelle-de-la-taxe-sante-un-gouvernement-dirige-par-philippe-couillard-realisera-un-surplus-budgetaire-des-2015-2016 (Consultée le 27 octobre 2014)

     (9) GENTILE, David. Départ boiteux pour la commission parlementaire sur les fusions en santé, Ici Radio-Canada, (En ligne), http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2014/10/17/002-fusion-etablissements-sante-commission-parlementaire-sans-medecins-specialiste.shtml (Consultée le 23 octobre 2014)

  • Équité en santé et justice sociale

     

    Petite explication

     

    Équité en santé et justice sociale sont étroitement liées. En effet, une personne malade a beaucoup de moins de chance de vivre la vie qu’elle souhaite si on la compare avec une personne en santé. Au Québec, nous avons un énorme pas d’avance sur d’autres Pays en matière d’accès à la santé, notamment avec la couverture universelle. Pourtant, «au Québec, près de 15 années de vie en bonne santé séparent les populations les plus défavorisées des plus avantagées» (Frohlich, K.L., & De Koninck, M., 2008). Ceci montre que nous avons énormément d’aspects à améliorer par rapport à l’équité en santé.Mais qu’est-ce que je veux bien dire par équité en santé? Puisque de nombreuses personnes avant moi ont travaillé sur ce sujet, je ne me casserai pas le bicycle et j’utiliserai la définition de l’OMS (2014):

     

    «L’équité est l’absence de différences évitables ou remédiables entre différents groupes de personnes, qu’ils soient définis selon des critères sociaux, économiques, démographiques ou géographiques. L’absence d’équité en matière de santé va donc au-delà des simples inégalités relatives aux déterminants de la santé, à l’accès aux ressources nécessaires pour améliorer la santé ou la conserver ou aux résultats en matière de santé».

     

    L’iniquité en santé est donc quelque chose d’injuste et d’évitable comparativement à l’inégalité en santé qui est quelque chose d’injuste et d’inévitable (Amartya Sen, 2002). De plus, c’est un concept extrêmement vaste et multifactoriel, donc je tenterai, du mieux que je peux, d’en faire ressortir ses enjeux ainsi que son importance capitale. La santé doit être au centre de nos préoccupations puisqu’elle a un impact important sur la vie des gens donc, parallèlement sur celle de notre société. Voilà pourquoi c’est un enjeu important!

     

    Au Québec

     

    Bon! Maintenant que l’équité n’est plus un mystère pour vous, qu’en est-il du Québec? D’abord, il est important de savoir que notre système de santé repose sur cinq principes fondamentaux (la gestion publique, l’intégralité, la transférabilité, accessibilité et l’universalité) et que la LSSS qui a été adoptée en 1991 formule 7 objectifs parmi lesquels nous retrouvons celui «d’atteindre des niveaux comparables de santé et de bien-être au sein des différentes couches de la population et des différentes régions» (Rapport du directeur régional de santé publique sur les inégalités sociales de santé, 2012).  Basé sur ces principes, qu’est ce qui fait en sorte que nous avons encore un problème d’équité en santé? D’abord, il ne faut pas prendre l’équité en santé de manière isolée si nous voulons faire ressortir ses causes, ses conséquences et ses solutions. D’après le rapport de santé publique sur les inégalités sociales de 2012, plusieurs déterminants ont un impact crucial sur la santé des Québécois : les facteurs biologiques et héréditaires, les habitudes de vie, les conditions de vie  tant matérielles que sociales, le contexte social, économique, politique et culturel présent dans l’ensemble de la société sur le plan provincial et local (Rapport du directeur régional de santé publique sur les inégalités sociales de santé, 2012). Ici, nous allons nous concentrer sur les déterminants sociaux puisqu’ils semblent, selon moi, les plus directement liés l’iniquité en santé. Dans le même ordre d’idées, le directeur de la santé publique, Dr Richard Massé affirme que : «les gens touchés par les inégalités sociales de santé ont plus de problèmes de santé, parce qu’ils sont exposés à des risques plus grands beaucoup plus tôt. Si nous sommes capables de modifier tôt ces inégalités, nous sommes capables d'influencer la santé
    de ces personnes à très long terme.»  En d’autres termes, les gens les plus pauvres sont les plus malades, mais c’est évitable si on agit. En agissant, nous avons plus de personnes en santé et nous avons un système de santé désengorgé qui coûte moins cher.

     

    En 2002, le Québec fait un grand pas en avant en ce qui a trait à la justice sociale. Il a été l’un des précurseurs à l’adoption d’une loi ainsi que d’une stratégie nationale de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale dont l’objectif était d’être une des nations composées du moins de personnes vivant dans la pauvreté (Troisième rapport national sur l’état de santé de la population du Québec, 2007). Si nous faisons un lien avec l’affirmation du directeur de la santé publique, cette loi et cette stratégie devraient être bénéfiques pour la santé globale des Québécois.

     

    Voici des données intéressantes prises dans différents graphiques du rapport du Directeur de santé publique 2011 sur les inégalités sociales de santé à Montréal. Le but de vous présenter ces données est de vous donner un aperçu de l’importance de la situation pour les années 2006-2008.

     

     

     

    Critères

    Quintile ayant le revenu le plus bas

    Quintile ayant le revenu le plus haut

    Mortalité prématurée (avant 75 ans) taux pour 100 000 personnes

    395,0

    215,3

    Mortalité évitable, taux pour 100 000 personnes

    119,4

    67,3

    Mortalité infantile, taux pour 100 000 personnes

    5,1

    3,0

    Mortalité chez les jeunes (0-19 ans), taux pour 100 000 personnes

    50,4

    25,1

    Facteurs de risques en santé prénatale en pourcentage (faible poids, prématuré, retard de croissance intra-utérin)

    21,9%

    16,8%

     

     

     

    Le Graphique ci-dessous (rapport du Directeur de santé publique 2011 sur les inégalités sociales de santé à Montréal pour donner un aperçu de l’importance de la situation pour les années 2006-2008) donne aussi un aperçu de la perception de l’état de santé et des maladies chroniques selon le revenu.

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     Les causes… Selon moi

     

    Plusieurs causes sont à la base d’une iniquité en santé au Québec. Cependant, j’exposerai les deux causes qui me semble les plus importantes.

     

    Un système de santé à double vitesse

     

    D’abord, je ne crois pas qu’un système de santé à double vitesse (privé et public) aide la cause. D’ailleurs, en 2012, l’ancien ministre de la Santé et des Services sociaux Réjean Hébert a déclaré : «Il y a des gens avec leur carte de crédit qui peuvent avoir accès plus rapidement au système de santé, et je pense que c'est inacceptable. On s'est donné un système de santé universel, et il faut que ce soit la carte d'assurance maladie et la priorité clinique qui déterminent l'accès au système de santé, et non pas ce qu'on a dans ses poches ou dans son compte de banque». Effectivement, ceci crée une très grande iniquité de notre système de santé puisque certaines personnes reçoivent des services privilégiés beaucoup plus rapides à cause de leur portefeuille. Pendant ce temps, d’autres personnes sont prises à attendre plusieurs heures à l’urgence dans l’espoir de voir un médecin.  De plus, le système de santé à double vitesse diminue l’effectif de médecin dans le système public étant donné que les incitatifs liés à l’emploi sont plus attrayants au privé qu’au public.

     

    La cure minceur des activités de prévention

     

    Notre portefeuille public n’est pas en très grande forme.  De ce fait, nous devons couper des budgets un peu partout, et la prévention en prend un coup. En 2013, le MSSS a réduit de 30% le budget destiné à la prévention (Daoust-Boisvert Amélie, Le Devoir (2014)). Certes,  est-ce vraiment une bonne idée? La prévention concerne l’éducation de la société face aux bonnes habitudes de vie, elle permet prévenir les problèmes de santé ainsi que les problèmes sociaux. Si nous coupons le budget relatif à la prévention, comment les gens seront-ils éduqués face aux bonnes habitudes de vie outre que par leur médecin lors d’une visite pour un problème de santé chronique? Le budget en santé est très important, hors plusieurs problèmes de santé, comme l’obésité, sont en importante croissance et coute extrêmement cher. En investissant dans la prévention, le Québec diminuera considérablement les dépenses publiques en santé. Plusieurs maladies chroniques sont à la base d’invalidité, augmentant ainsi notre facture en santé ainsi qu’en services sociaux. D’ailleurs, la fédération internationale des étudiants en médecine (IFMSA, 2014) affirme que : « La prévention permet à la fois d’améliorer la qualité de vie de tous et de désengorger le système de santé, en plus d’offrir de nombreux avantages économiques. En effet, il a été démontré que chaque dollar investi en prévention permet de sauver 5,60 $ en soins de santé».En limitant la prévention, nous créons encore une fois une iniquité en santé, puisque les informations relatives à une bonne santé ne seront qu’à une petite partie de la population (souvent les mieux nantis, dus à leur éducation).

     

    Conclusion

     

    L’équité en santé et la justice sociale sont un enjeu de taille qu’il faut mettre au premier rang. La santé de la population a un impact direct sur plusieurs sphères de notre société. Une personne malade à moins de chance de pouvoir vivre la vie qu’elle souhaite et de s’accomplir en tant qu’agent du monde. La santé d’une population est à la base de tout. Par contre, dans la réalité, il est difficile d’atteindre l’équité parfaite due à nos ressources limitées et nos grandes attentes. Cependant, il est possible d’atteindre un équilibre permettant à toutes les classes de la société d’avoir un accès équitable au système de la santé. L’atteinte de l’équité et de la justice sociale est un travail de société, nous ne devons pas laisser toute la sale besogne à nos dirigeants.

     

    Stefany Vanier-Legault

     

    Références

     

    Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale Nationale (2012). Comprendre et agir autrement pour viser l’équité en santé dans la région de la Capitale-Nationale. http://www.google.ca/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&frm=1&source=web&cd=1&ved=0CB0QFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.dspq.qc.ca%2Fdocuments%2FRapoportISS_versionintegrale.pdf&ei=QHdBVIC-L5CXyASlg4KoDg&usg=AFQjCNFQJtqvwRmssSUEGaIK9eqb_EGtvg&sig2=Tiv7ExSPSPVX5jjooSyt5g&bvm=bv.77648437,d.b2U (En ligne) page consulté le 20 octobre.

     

    Agence de la santé et des services sociaux de Montréal. Inégaux- le film. http://www.santemontreal.qc.ca/iss/ (En ligne) Visionné le 15 octobre 2014.

     

    Agence de santé et des services sociaux de Montréal (2011). Rapport du directeur de santé publique de 2011 : Les inégalités sociales de santé à Montréal. 2e édition. 160 p.  http://www.google.ca/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&frm=1&source=web&cd=6&ved=0CDsQFjAF&url=http%3A%2F%2Fpublications.santemontreal.qc.ca%2Fuploads%2Ftx_asssmpublications%2F978-2-89673-133-6.pdf&ei=vrdKVKvrIs31yATLt4HwDA&usg=AFQjCNH5AwYcLW5bXn4TUXIAmqiUL4QCgg&sig2=rd3ukh_dW7aVwIxs9zL8RA (En ligne) page consultée le 17 octobre 2014.

     

    Daoust- Boisvert, Amélie (2014). Québec investit moins dans les campagnes de prévention. Le Devoir. http://www.ledevoir.com/societe/sante/398396/quebec-investit-moins-dans-les-campagnes-de-prevention (En ligne) Page consultée le 26 octobre 2014.

     

    Guerlier-Forest, Pierre (1997). Les régimes d’équités dans le système de santé du Québec. Département de science politique de l’Université Laval. Sainte – Foy, Québec.  Analyse de politiques, vol 23, no. 1. http://www.google.ca/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&frm=1&source=web&cd=6&ved=0CDoQFjAF&url=http%3A%2F%2Fqed.econ.queensu.ca%2Fpub%2Fcpp%2FMarch97%2FForest.pdf&ei=GsZBVPSEAcukyASGzoCQDg&usg=AFQjCNFRNxSKi0wR5OyF1KzC33GW-W6J2Q&sig2=_e0Zg_Kht5S5zrrzyMFyig&bvm=bv.77648437,d.b2U(En ligne). Page consulté le 15 octobre 2014.

     

    Maguire Robert, Sauvé Jocelyne, Richard Lessard (2007). Le privé dans la santé : un enjeu de santé publique. Positionnement des directeurs de santé publique. Agence de la santé et des services sociaux du bas Saint-Laurent. Rimouski. 37 pages. http://www.google.ca/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&frm=1&source=web&cd=8&ved=0CEYQFjAH&url=http%3A%2F%2Fwww.agencesssbsl.gouv.qc.ca%2FTelechargements%2FPublications%2F2008%2FPrive_sante-Posit_DSP1.pdf&ei=2MdKVJqiK-bs8QHo3oD4CA&usg=AFQjCNGqmPzraAxz06UOqjc3KN_7zYVMPA&sig2=J6LRPFTTMt6LCqYfI4K9CQ (En ligne) Page consulté le 15 octobre 2014

     

    Organisation Mondiale de la Santé (2014). Systèmes de santé – Équité. http://www.who.int/healthsystems/topics/equity/fr/ (En ligne). Page consultée le 10 octobre 2014.

     

    P- Desrosiers, Claudel (2014).Communiqué – La prévention comme priorité économique pour un Québec en santé. IFMSA Québec.  http://ifmsa.qc.ca/communique-la-prevention-comme-priorite-economique-pour-un-quebec-en-sante/ (En ligne) Page consultée le 16 octobre 2014.

     

    SEN, Amartya (2002). Why health equity? Wiley InterScience  (www.interscience.wiley.com). Trinity college, Cambridge, UK          p.659-666

     

     

     

     

     

  • La violence faite aux femmes au XXIe siècle

     

    Le Québec et le Canada sont à l’ère d’une société moderne inondée d’informations. De par les journaux, les chaines de nouvelles télévisées, les réseaux sociaux et autres outils web, nous sommes informés des principaux évènements qui surviennent ici et ailleurs. Au cours des dernières semaines, un incident qui a créé une grande couverture médiatique a particulièrement retenu mon attention : des agressions sexuelles sont survenues sur des jeunes femmes dans des taxis de Montréal. Les réactions politiques et sociales qui ont été engendrées m’ont poussée à réfléchir sur la question des agressions, qui fait partie d’une problématique plus large de la violence faite aux femmes.

     

    Débutons d’abord par quelques statistiques intéressantes et pour le moins troublantes. Selon le site Santé et services sociaux Québec1, « 82% des victimes d’agressions sexuelles sont des femmes, 1 femmes sur 3 a été victime d’au moins une agression sexuelle depuis l’âge de 16 ans, les 2/3 des victimes sont âgées de moins de 18 ans, 40% des femmes ayant un handicap physique vivront au moins une agression sexuelle au cours de leur vie, 8 victimes sur 10 connaissent leur agresseur et finalement, près de 90% des agressions sexuelles ne sont pas déclarées à la police ».  La lecture et l’analyse de ces données engendrent de nombreuses réflexions: 1) où en sommes-nous rendus avec l’égalité des sexes? 2) les personnes en situation les plus vulnérables, dont les femmes, sont plus sujettes aux agressions de tout genre 3) pourquoi tant de victimes décident de ne pas porter plainte suite à une agression?

     

    Premièrement, la violence faite aux femmes s’inscrit au cœur de notre société qui, par son histoire, a perpétué des rapports inégaux entre les hommes et les femmes. Tel qu’expliqué par l’organisme RCALACS (Regroupement des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel), “notre société, encore fortement teintée de stéréotypes tant masculins que féminins, engendre des rapports d’inégalité entre les hommes et les femmes. Ces rapports inégaux se trouvent à la racine de la violence sexuelle sous toutes ses formes. L’analyse sociale recadre cette violence en tant que problématique de société plutôt que de l’aborder comme un problème individuel.”2 Historiquement, au niveau juridique, les femmes ont longtemps eu un statut inférieur. En effet, le Code civil du Bas-Canada (1866) considérait la femme comme une personne mineure. “Par exemple, un article de loi exige que la femme soit soumise à son mari et qu’en échange, il lui doive protection. “3 Ensuite, les femmes ont seulement obtenu le droit de vote au Québec en 1940, soit 25 ans après les femmes de l’Ouest du Canada. Sont venues par la suite d’autres améliorations de la condition féminine: commercialisation de la pillule contraceptive, légalisation du divorce, représentation de femmes au niveau politique, notion d’équité salariale, etc.

     

    Donc la condition féminine a sans aucun doute grandement progressée au cours des dernières décennies mais malheureusement, il persiste encore un mythe d’infériorité de la femme. Les publicités sexistes qui véhiculent un message d’hypersexualisation de la femme, les films typiquement américains qui illustrent souvent des femmes en détresse sauvées par des hommes forts, les femmes sont sous-représentées dans les postes de haute-direction et l’équité salariale n’est toujours pas atteinte. En effet, “en 2009, on constatait toujours un écart de 12 % entre les salaires moyens des femmes et des hommes, toutes catégories confondues.)4

     

    Ensuite, une question d’enjeu majeur: pourquoi la majorité des victimes d’agression préfère ne pas porter plainte? Plusieurs raisons contribuent au silence des victimes d’agression, telles que celles énoncées par le Regroupement des CALACS: “les mythes et prejugés, la crainte des représailles de l’agresseur, l’impression d’être la seule à vivre cette situation, le fait d’avoir des sentiments confus à l’égard de l’agresseur, la crainte des démarches judiciaires, la peur de perturber la vie de ses proches et l’impression d’être responsable de l’évènement.”6

     

    Par ailleurs, la réaction de la SPVM suite aux agressions récentes des 4 jeunes femmes dans des taxis de Montréal m’a scandalisée. La police a émis les recommandations aux femmes de ne pas prendre de taxis seules le soir, de ne pas consommer d’alcool et de rester en contrôle. Cette déclaration de la police tend à faire porter le blâme sur les victimes, plutôt que de les rassurer. Aussi, le message qui est perçu par la population est que les femmes sont en quelques sortes toutes des victimes potentielles d’agression et doivent faire en sorte de se protéger elles-même. Il n’est nullement mention de mesures prises ou même envisagées pour retrouver le ou les agresseurs et pour prévenir que d’autres incidents du genre surviennent.  Cette décalaration ne risque pas d’améliorer l’opinion populaire de la SPVM qui n’est pas très reluisante, causée entre autres par le Printemps étudiant en 2012 et les récentes mesures de pression pour contester le projet de loi sur les régimes de retraite. Cela n’a fait que renforcer l’impression que la SPVM n’est pas là pour assurer la protection des citoyens. Rappellons pourtant que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a pour mission de, en vertu des articles 48 et 69 de la Loi sur la police, L.R.Q. c. P-13.1, “protéger la vie et les biens des citoyens; de maintenir la paix et la sécurité publique; de prévenir et de combattre le crime et de faire respecter les lois et règlements en vigueur”.5  

     

    En conclusion, il est clair que l’égalité hommes-femmes n’est toujours pas atteinte au Québec comme ailleurs dans le monde. Au sein de pays démocratiques, industrialisés et modernes comme le Québec et le Canada, il persiste une culture patriarcale qui interagit avec d’autres formes de discrimination, comme le sexisme, le racisme et l’hétérosexisme, ce qui place les femmes, en particulier celles de minorités visibles, en position d’infériorité et les mets plus à risque d’agression.  Aussi, la SPVM, comme tout autre corps policier, devrait véhiculer dans les médias un message d’ouverture, de respect et de dignité aux victimes d’agression, ce qui encouragerait davantage les victimes d’agressions, passées ou futures, à porter plainte.

     C.D.

     

     

     

     

    Références bibliographiques

     

    SANTÉ ET SERVICES SOCIAUX QUÉBEC (2014). Agressions sexuelles, Québec, Québec, Gouvernement du Québec, en ligne :

    http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sociaux/agression_sexuelle/index.php?des-chiffres-qui-parlent

     

    RCALACS (2014). Mettre fin à la violence au nom d’une réelle égalité entre les sexes, Recommandations du RQCALACS addressée au Comité interministériel de coordination en matière de violence conjuguale, familiale et sexuelle. En vue du 3e plan d’action gouvernemental en matière d’agression sexuelle. En ligne:

    http://www.rqcalacs.qc.ca/administration/ckeditor/ckfinder/userfiles/files/Publications/Recom3planViolencesSexuelles_RQCALACS2014.pdf.pdf

     

    LIGNE DU TEMPS (2013). En ligne:

    http://www.lignedutemps.qc.ca/pdf/evenements_egalite.pdf

     

    Le Devoir (8 mars 2011), en ligne:

    http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/318285/equite-salariale-les-hommes-gagnent-encore-12-de-plus-que-les-femmes

     

     

    SERVICE DE POLICE DE LA VILLE DE MONTRÉAL (2014). Mission, vision, valeurs. En ligne:

    http://www.spvm.qc.ca/fr/Pages/Decouvrir-le-SPVM/lOrganisation/Vision-valeurs-et-mission

     

    REGROUPEMENT QUÉBÉCOIS DES C.A.L.A.C.S(2012). Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel. En ligne:

    http://www.rqcalacs.qc.ca

     

     

     

     

     

  • Personne n’est à l’abri, vraiment?

    Le 16 septembre dernier, témoignait à la CEIC, M. Robert Lafrenière de l’UPAC. «  Je ne parle jamais aux élus, je parle au sous-ministre »

    Auparavant, le 14 octobre, M. Michel Forget, policier à la SQ et ex-responsable du projet Bitume, répondait à la question de la commissaire : Avez-vous déjà été témoin d’intervention de nature politique?. « D’aucune façon »

    Le 15 septembre 2014, ex enquêteur de la SQ, Sylvain Tremblay, responsable de l’opération Diligence.  « La commission a négligé des preuves importantes » dit-il.

    Et comment !  Laissez-moi tenter de vous expliquer les multiples liens entre des ex-policiers de la SQ, des fonctionnaires du Ministère de la Sécurité publique et des élus. Vous pourrez ainsi constater comment, au Québec, dans le domaine des enquêtes, on fait fi d’un des principes fondamentaux de l’État de droit, fondé sur la distinction et l’indépendance de ceux qui décident des lois, vis-à-vis ceux qui ont le rôle de les interpréter. 

    Pour les fins de l’exercice, je vais me réduire à n’utiliser que les exemples qui concernent le gouvernement dans le rôle de l’exécutif, et la coalition qui protège le gouvernement, soient : MSP-SQ-UPAC-CEIC, dans le rôle du judiciaire.

    Pourquoi la coalition est si puissante?  Parce que Robert Lafrenière, ex-SQ relève du sous-ministre au MSP, M. Martin Prud’homme, ex-SQ, et que celui-ci est… son gendre! Ensuite, parce que Mme Charbonneau a recruté des ex-SQ référé par Lafrenière. Parce qu’en 1996, M. Lafrenière a refusé de travailler comme enquêteur à la Commission Poitras, qui avait le mandat de mettre de la lumière sur l’enquête Matticks, sachant que Mario Laprise était aux premières loges des dirigeants dans cette enquête bâclée. Et finalement, parce que la cerise sur le sundae est arrivée ce matin : M. Prud’homme est nommé DG de la SQ… Comme si leur rôle de bien protéger le gouvernement en place était partie intégrante de leur description de tâches.  Bref, de bons amis…

    Les exemples suivants vous permettront de comprendre comment le législatif a permis au volet judiciaire, en l’occurrence la SQ, de détenir autant de pouvoir, qui sera malheureusement mis à profit pour épargner l’exécutif.

    Opération Bitume, Collusion à Laval, 2003-2009

    M. François Beaudry, ingénieur et conseiller au MTQ, a dénoncé à la SQ la collusion à Laval, leur fournissant toutes les preuves à l’appui, impliquant le maire et 2 hauts dirigeants. Au bout de 6 ans d’attente, de déception et d’inaction, M. Beaudry déballe son sac et Alain Gravel de Radio-Canada publie l’histoire.  Ce sera le déclenchement des nombreuses manifestions des sonneurs d’alertes.  La SQ se mérite alors le surnom de Police politique.

    Dénonciations de Marteau

    Les enquêteurs de Marteau ne demeurent pas dans l’ombre.  En septembre 2011, ils font parvenir aux journalistes de La Presse, une missive dénonçant l’absence de séparation des pouvoirs au MSP.  Selon eux, la distinction entre l’administration et le politique est de la poudre aux yeux.  « …il n’y aura aucun membre du gouvernement actuel qui sera accusé par la SQ ou l’UPAC. Il n’y a aucune indépendance entre le pouvoir policier et le pouvoir politique, et c’est ce dernier qui dicte ses ordres au DG et aux DGA de la Sûreté. Nos enquêtes sont orientées sur des cibles précises et nos enquêteurs doivent constamment en tenir informés leurs supérieurs de leur évolution.  Aucun membre du gouvernement ne sera enquêté sans que Monsieur Martin Prud’homme, sous-ministre à la sécurité publique, ou que Monsieur Robert Lafrenière, commissaire de l’UPAC, en soient informés. »

    Opération Diligence, infiltration du crime organisé au sein de la FTQ, 2006-2009

    L’affaire Brandone

    Dans le cadre de l’opération ci-haut mentionnée, le sujet Eddy Brandone, connu comme ayant des liens avec le crime organisé italien, est sous filature.  Les policiers suivent leur cible lorsque celle-ci se rend dans un hôtel à Dorval.  Rapidement, ils comprennent alors que M. Brandone s’y rend rencontrer le chef du parti libéral de l’époque. De facto, les policiers reçoivent l’ordre d’abandonner la filature, sans explication supplémentaire.

    L’affaire Arsenault

    Le 11 septembre 2013 nous apprenons officiellement que la SQ avait avisé le gouvernement de l’époque, que Michel Arsenault, président de la FTQ, était sous écoute. Selon les transcriptions de l’écoute électronique publiées à la CEIC, un membre du gouvernement en informe Arsenault, qui par la suite, mentionne à ses interlocuteurs qu’il est sous écoute.  Au même moment, les hauts dirigeants de la SQ ordonne la cessation de l’enquête…

    L’affaire Lafortune

    M. Serge Marcil organise un événement de financement au 1000 de la commune.  Lors d’une conversation téléphonique, M. Lafortune, président des Grues Guay ayant des liens connus avec les motards, mentionne à M. Marcil être en litige avec Revenu Québec. Celui-ci lui propose alors d’assister à l’événement, puisque M. Jean-Marc Fournier y sera.  Chose dite, chose faite.  La rencontre a lieu, et par la suite, M. Lafortune se voit accorder un R-V avec le ministre pour discuter de son litige. Mais comment le Ministre pensait-il pouvoir régler la trop grosse facture de l’entrepreneur exactement?

    Laprise H-Q

    L’UPAC n’a jamais été en mesure d’enquêter les activités d’Hydro-Québec, par manque d’accès et de collaboration.  Le responsable des enquêtes de H-Q, Mario Laprise, ex-SQ, se dévouait corps et âme pour protéger les dossiers de la société d’états. Quand on fait un aussi bon boulot, un retour d’ascenseur est attendu non? Oui!  Il fut nommé DG de la SQ, malgré sa feuille de route on ne peut plus… douteuse.  En janvier 1999, le rapport de la Commission Poitras révèle que M. Mario Laprise, ainsi que 3 autres officiers, avait montré un manque de collaboration et de transparence, malgré le fait qu’ils étaient impliqués au premier chef dans l’opération policière concernant les Matticks. Comment se fait-il qu’il soit ainsi récompensé par l’exécutif?

    Me Dionne

    Certains enquêteurs de Marteau accusent le directeur des poursuites criminelles et pénales, Me Louis Dionne, de favoritisme dans les dossiers qu’il traite. Les dossiers qui pourraient embarrasser le gouvernement sont retournés aux enquêteurs pour obtenir plus de preuves. N’est-ce pas un bel exemple d’inceste entre le législatif et le judiciaire? Mais pourquoi un procureur ferait une chose pareille?!?  Parce que le 17 novembre 2011, Me Dionne se voit nommer juge? Serait-ce un retour d’ascenseur?

    CEIC

    Non seulement la CEIC a négligé des preuves, mais elle n’a pas convoqué certaines personnes clés, et surtout, s’est abstenue de poser des questions un peu trop embarrassantes. À Arsenault, pourquoi ne pas avoir persévéré pour savoir qui l’avait informé qu’il était sous écoute? À M. Forget, pourquoi ne pas avoir insisté sur l’arrêt des procédures dans Bitume?  Et pourquoi aucune question concernant Brandone? Et à M. « Personne n’est à l’abri » qui ose dire qu’il souhaite que l’UPAC obtienne le monopole des enquêtes sur la corruption au Québec, pourquoi ne pas lui demander pourquoi aucune arrestations d’élus provinciaux?

    C’est embêtant parce que la CEIC occupe une place bien délicate, elle est à la fois juge et partie. Mais elle aura tout de même su privilégié Montréal à Laval, le municipal au provincial, les syndicats au politique.

    Alors qui a franchi le mur pas si étanche entre le politique et l’administratif, entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire? La collusion n’est pas qu’entre les entrepreneurs. Comme a dit M. Jacques Bergeron, vérificateur de la Ville de Montréal, la collusion interne crée une tempête parfaite impossible à détecter.

    Nikita Tremblay

    http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/crise-dans-la-construction/201109/22/01-4450459-des-policiers-de-la-sq-veulent-une-enquete-publique.php

    http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/patrick-lagace/201109/23/01-4450915-bonjour-la-police-politique.php

    http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/201111/17/01-4469131-le-cardinal-lafreniere.php

    http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/crise-dans-la-construction/201111/17/01-4469126-malaises-a-lupac-des-enqueteurs-travailleront-avec-la-commissaire-charbonneau.php

    http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/201111/17/01-4468943-louis-dionne-est-nomme-juge.php

    http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/201210/26/01-4587254-mario-laprise-un-policier-hors-norme.php

    http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/patrick-lagace/201309/11/01-4688143-la-sq-police-politique.php

    http://blogues.lapresse.ca/lagace/2013/11/07/la-surete-du-quebec-police-politique-police-de-calibre-pee-wee/

    http://www.vigile.net/Des-liberaux-a-la-commission

    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/418449/la-commission-a-ignore-des-preuves-importantes

    http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/commission-charbonneau/201409/16/01-4800686-lupac-veut-le-monopole-des-enquetes-sur-la-corruption.php

    http://blogues.journaldemontreal.com/stephaneberthomet/tag/laprise/

    http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/201410/21/01-4811421-un-sous-ministre-nomme-patron-de-la-sq.php

     

  • Austérité vs Croissance: Existe-t-il un juste équilibre ?

     

    Les deux notions d’austérité et de croissance sont devenues au cours de ces dernières années les leitmotivs de la quasi-totalité des gouvernements occidentaux, y compris celui du Québec. La crise économique et financière de la fin des années 2000 dont l’origine est l’éclatement de la bulle spéculative sur le marché immobilier américain n’a fait qu’exacerber les craintes des gouvernements et a plongé, non seulement les États-Unis, mais le monde entier dans une nouvelle ère.

    Beaucoup d’économistes s’accordent à dire que c’est la plus importante crise depuis la récession des années 1930. Ce n’est donc pas le fruit du hasard que tous ces gouvernements rivalisent d’ingéniosité et de créativité pour faire passer l’amère pilule de l’austérité budgétaire à leurs populations. Certains maquillent la réalité, d’autres s’inventent de nouvelles terminologies économiques et les gouvernements les plus performants osent même la franchise avec leurs peuples.

    Mais qu’en est-il exactement de ces deux notions d’austérité et de croissance? Peuvent-elles cohabiter? Existe-t-il un équilibre entre les deux?

     

    Arrêtons-nous d’abord sur deux définitions que je considère d’une éloquence et d’une simplicité extraordinaire.

    La croissance 

    La croissance économique n’est pas un luxe, moins encore une idéologie. Elle est à la base du pouvoir d’achat : sans elle, le cycle de la dette devient infernal et  le chômage s’accroit. C’est un cycle bien connu qui conduit à la récession, au chômage et à l’appauvrissement. Pour y arriver, deux moteurs sont indispensables : l'avion a besoin de deux ailes pour être stable, la consommation et l’investissement.[1]

    L’austérité

    L’austérité est d’un ordre différent : pour reprendre l’exemple de l’avion, il ne faut pas que ses soutes soient tellement lourdes qu’il ne puisse pas voler. Or c’est là que la plupart des pays occidentaux, et européens sont en difficulté.[2]

    Toute politique d’austérité tourne autour de trois axes :L’endettement, la réduction des dépenses publiques et la croissance des recettes fiscales. 

    Au Québec, si l’on croit le gouvernement actuel, la situation économique n’est guère reluisante. Le gouvernement Couillard s’est mis au diapason du gouvernement fédéral. Il s’est fixé l’objectif de récupérer quelque cinq milliards de dollars sur deux ans à même les fonds publics.  Leurs détracteurs parlent d’improvisation et d’une vision purement idéologique.

    Dernièrement, le gouvernement du Québec est passé à la vitesse supérieure en proposant plusieurs projets de loi, dont les, non moins, controversés projets de loi 03 et 10. Le gouvernement réitère sans cesse que son objectif est le déficit zéro en 2015-2016. Toute la machine gouvernementale est lancée à plein gaz pour l’atteinte de cet objectif.

    On assiste au Québec à un raz-de-marée de coupes budgétaires, de restructurations et autres promesses de compressions dans la fonction publique. Aucun ministère ne risque d’échapper à ces turbulences. Cette semaine le gouvernement annonce même des coupures dans l’aide sociale aux plus démunis.

    D’autre part, le gouvernement libéral s’est engagé à créer 250 000 emplois en 5 ans, dont 31 000 en 2014. Est-ce réalisable ? La politique d’austérité n’est-elle pas synonyme de frein à la création d’emploi?

    Pour y répondre, on n’a qu’à jeter un coup d’œil sur la situation des pays qui ont pris de « l’avance » en matière de politiques d’austérité budgétaires.

    La Grèce est sans doute le pays qui a subi la politique d’austérité budgétaire la plus sévère et surtout la plus longue (huit plans de rigueur depuis 2009). Cette politique s’est manifesté pas des mesures draconiennes (licenciement de fonctionnaires, gel des retraites, baisse des salaires, hausse des taxes sur la consommation…). Résultat des courses : L’économie grecque est toujours au ralenti. Le marasme social a atteint son apogée. Le chômage et la fuite des cerveaux ont atteint des seuils endémiques.

    L’Irlande, à son tour,  a suivi une cure d’austérité de quatre ans et a négocié, en 2010, un plan d’aide de 85 milliards d’euros avec l’Union européenne et le FMI sous conditions de coupes budgétaires et une hausse significative de sa fiscalité. L’application de ce plan de rigueur par l’Irlande  fut suivi à la lettre. Ce qui s’est fait ressentir sur sa croissance. Ce qui a obligé l’Irlande à corriger le tir et a consacré une partie des fonds à la relance économique. Chose faite, l’Irlande est en train de réussir son pari de revenir sur les marchés.

    Historiquement, l’exemple le plus significatif est incontestablement celui de l’Allemagne. En 1990, l’Allemagne adoptait déjà l'austérité en supprimant certains revenus afin de renforcer ses propres exportations, les Allemands consommaient moins, vendaient plus et donc s'enrichissaient. Les syndicats allemands se sont engagés dans une politique de modération salariale délibérée que peu de pays en Europe sont parvenus à suivre. Le coût unitaire de la main d’œuvre est resté presque constant depuis 2000, alors qu’il a augmenté chez tous les autres pays. Les dirigeants politiques, les élus, ont refusé de s'accorder une augmentation de salaire pendant 12 ans. Cette politique d’austérité a permis à l’Allemagne de prospérer davantage. Au même moment les autres pays européens dépensaient librement et accumulaient des dettes.

    Ces exemples nous démontrent clairement que l’austérité et la croissance ne font pas systématiquement bon ménage. Les moyens d'y parvenir ne font pas l'unanimité.

     

    Le Québec va-t-il se contenter de prôner l’austérité budgétaire dans le seul but d’équilibrer ses comptes ? Le gouvernement Québécois pourra-t-il, comme l’Allemagne, se convaincre et  convaincre toutes les parties prenantes de son économie de faire des sacrifices supplémentaires ? Va-t-il tenir compte des effets d’une telle politique sur la société et sur les franges les plus vulnérables ?

    Malheureusement, la conjoncture actuelle donne de plus en plus raison aux détracteurs des politiques d’austérité. Joseph Stiglitz [3]affirmait au quotidien le Devoir[4] :

    Nous savons pourtant, depuis la Grande Dépression, que l’austérité ne fonctionne pas. Le Fonds monétaire international [FMI] en a refait la démonstration plus récemment [lors des dernières crises monétaires] en Amérique latine et en Asie, et c’est à nouveau le cas actuellement en Europe. Ce qui est stupéfiant, c’est qu’autant de dirigeants politiques continuent malgré tout d’appuyer ces politiques discréditées, même si des voix aussi conservatrices que le FMI leur disent aujourd’hui que leur austérité est dangereuse et qu’il faut s’occuper de toute urgence de stimuler l’économie. C’est comme si les gouvernements avaient cessé d’écouter.

     

    Yacine Foudil

     



    [1]  Georges Ugeux «Croissance et Austérité: le faux débat» http://finance.blog.lemonde.fr/2012/05/01

    [2] Georges Ugeux «Croissance et Austérité: le faux débat» http://finance.blog.lemonde.fr/2012/05/01 

    [3] Prix Nobel d’économie en 2001

    [4] Le Devoir, Edition du 13 avril 2013 : Le Devoir rencontre Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie - L’austérité, quelle idée toxique!