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Est-ce le début de la fin de l’universalité des services au Québec ?

 

À voir les incessants ballons sondeurs lancés par le gouvernement Couillard ces derniers mois (le dernier en date, aujourd’hui 05 novembre[1]) la réponse, à la question en titre, se précise de jour en jour.

Tout est parti lors du dépôt, en juin dernier à l’assemblée nationale, du budget 2014-2015 du ministre des Finances, Carlos Leitao, qui est, avouons-le, d’une précision sidérante. Il prévoit, entres autres, que la contribution parentale pour les services de garde, sera désormais «arrimée à l'évolution du coût des services de garde»[2] . Appuyée par des statistiques, éloquentes, quant à la baisse continue de la contribution des parents au financement de ces services ; le gouvernement prévoit que cette contribution, des parents, augmentera de 42 millions de dollars par année à partir de 2016- 2017.

La saga des ballons sondeurs a repris, de plus belle, en début  septembre  de cette année lorsque  le gouvernement, par voie de sa ministre de la famille Mme Francine Charbonneau, a réitéré  «l’inéluctabilité»  de son projet d’indexation  de la contribution parentale quotidienne au financement des services de garde subventionnés.  On peut lire dans son communiqué du 10 septembre 2014 :

Comme tous les autres ministères, le ministère de la Famille doit faire preuve de rigueur budgétaire. Nous verrons aussi à l’optimisation du réseau de services de garde, et cette démarche se fera en collaboration avec nos partenaires, afin de continuer d’offrir aux citoyens des services de qualité qui répondent à leurs besoins [3]

Cette optimisation du réseau de services de garde est synonyme de modulation des contributions des parents en fonction de leurs revenus. FAUX CALCULS affirme certains économistes. Gerald Fillion[4] a magnifiquement analysé la situation[5] dont voici un cours extrait :

…Alors, j’entends souvent des gens dire : n’est-ce pas épouvantable de permettre à des gens bien fortunés de payer 7 gros dollars par jour pour faire garder leur enfant dans un CPE, le même montant qu’une famille à faibles revenus? C’est inacceptable, ils doivent payer plus!

Le fait est que le financement des garderies subventionnées est déjà modulé en fonction du revenu. Ça s’appelle l’impôt. Plus vous gagnez de l’argent, plus vous payez de l’impôt, plus vous financez le système de garderie!

Qui a raison et qui a tort ? Est-ce une réalité ou un simple subterfuge de politiciens ?

Prenons du recul et arrêtons-nous sur quelques rappels :

·         L’universalité  est le principe selon lequel tous les citoyens ont droit au même service au même prix, ou gratuitement. C’est l’un des fondements majeurs du model Québécois, inspirés de certains  pays européens, notamment la France et les pays scandinaves. Ce principe d’universalité est la pierre angulaire de la politique familiale Québécoise.

·         Le système des Centres de la petite enfance (CPE) a vu le jour en 1997 suite à l’annonce de la politique familiale par la ministre Pauline Marois. On introduisit le concept des « places à 5 $ par jour » pour tous.

·          En 2003, le gouvernement libéral (sous l’ère Charest) a imposé une hausse du tarif, des frais de garde, chargé aux parents (de 5 à 7 $), des coupures budgétaires et a tenté de remettre en cause ce principe d’universalité.

·         Le régime du financement des services de garde coûte, actuellement, 2.3 milliards $ à l’État.

Constats :

·         La politique actuelle, de financement des garderies, coûte cher

·         Les libéraux ne sont pas à leur première tentative de refonte de la politique  familiale du Québec.

·         Le Québec est dans un faussé budgétaire

Il s’avère évident que remettre en cause le  principe de l’universalité des services de garde est le premier pas vers une refonte totale du modèle social Québécois. La réalité financière de la province ne permet plus de telles politiques, ÇA COÛTE TROP CHER.

Le ministère de la santé va-t-il revoir le, sacro-saint, principe de l’universalité et de la gratuité des soins prodigués aux québécois ?

Le ministère de l’éducation va-t-il revoir l’universalité les tarifs des services de garde en milieu scolaire pour les enfants de la maternelle et du primaire ?

Prémisse :

À la demande du ministère du Conseil exécutif, le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, a fait l’ébauche de différents scénarios de financement des services de garde en milieu scolaire, allant du « statu quo » (7,30 $ par jour) à l’« harmonisation partielle » (8 $ à 15 $ par jour) et « l’harmonisation complète » avec celui du ministère de la Famille. Une augmentation de 70 cents est aussi dans les cartons.[6]

 

Pour conclure, force est de constater que la conjoncture économique du Québec jumelée à l’idéologie libéraliste de l’actuel gouvernement, prônant une cure d’austérité draconienne, nous laisse des plus perplexes quant au maintien des politiques sociales subventionnistes. L’heure est aux restrictions budgétaires.

 «On a sorti la tondeuse à gazon…» Proftrudel.                                

 Yacine Foudil

 


[1] Le Devoir, Edition du 05 novembre 2014. Services de garde fin du tarif uniquele1er avril. Marco Bélair-
Cirino - Correspondant parlementaire à Québec
 
[2] Plan budgétaire 2014 2015 Source : http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/budget/2014-2015a/
 
[3] Source : http://www.mfa.gouv.qc.ca/fr/ministere/centre-presse/communiques-famille. 10   septembre 2014 Tarif des services de garde à contribution réduite
 
[4] Journaliste spécialisé en économie à Radio Canada
 
[5] Blogue Économie Gerald Fillion Garderies : la modulation existe déjà. Vendredi 12 septembre 2014
 
[6] Source : Le Devoir du 05 novembre 2014

 

Commentaires

  • Bien d'accord avec vous, la "tondeuse à gazon" est sortie et même durant l'hiver.. Ce qui pourrait être intéressant c'est que l'on rencontre les gens et que l'on prenne le temps de leur expliquer la démarche visée et aussi de les écouter. Les gens en général, veulent l'équilibre budgétaire, mais pourrions-nous la faire avec ceux qui vont en payer le prix !
    Pascale

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