Grippe A (H1N1)- OÙ EST NOTRE ÉTAT PROVIDENCE?
Grippe A (H1N1)- OÙ EST NOTRE ÉTAT PROVIDENCE?
La semaine dernière, lors des premiers jours de la vaccination, j’ai fais la queue afin de permettre à mon conjoint qui est immunosupprimé, de recevoir son vaccin ainsi que nous les proches qui habitent avec lui. La ligne d’attente interminable m’a donné amplement le temps de réfléchir! Je ne pouvais pas croire ce que je voyais et comment cette situation se trouvait, du moins en apparence, si peu planifiée, tant improvisée dans un endroit comme le QUÉBEC! Où est passé cet état providence? Cet état qui devant un problème, allait s’en occuper? Cet état maternisant!
Autour de moi, des femmes enceintes, des mamans avec leurs très petits bébés, des gens immunosupprimés, qui n’ont pas tous l’air en santé! Tous ces gens debout, au grand vent, pluie intermittente et journée assez froide de novembre, des gens courageux quoi! Après quelques heures d’attente à l’extérieur, nous voilà à l’intérieur où c’est le festival de la guedille au nez et du mouchoir! Tout le monde ensemble, on se mouche et on se contamine les mains! Ensuite, on manipule alors nos cartes d’assurance maladie, on les donne aux préposés à mains nues à l’inscription, qui nous remettre une planchette de bois et un crayon « collectif », qu’on se partage pour remplir un questionnaire. Quelques crayons pour nous tous qui venons tout juste de se moucher et sans possibilité de se laver les mains, cette fameuse consigne d’hygiène de base de notre ministre de la santé. Bonne chance les immunosupprimés et les jeunes bébés!!! Ensuite, c’est le visionnement en commune d’une vidéo. On nous entasse debout, les uns contre les autres dans un isoloir pour le visionnement. On se croirait dans un ascenseur plein à craquer! Autour de moi, ça renifle, tousse, pleure et éternue. On peu à peine bouger, on est pris et contraint à ne pas bouger pour quelques minutes…de trop. J’étais presqu’en train d’oublier que j’étais là par prévention! Je me sentais plutôt dans un rassemblement de microbes où mes anticorps étaient en plein travail et mis à l’épreuve! Je n’ose même pas imaginer ceux de mon conjoint immunosupprimé à qui on lui fait subir une telle situation! Je me disais alors que se sont nos responsables d’État qui ont pensé à cette ingénieuse formule, à savoir : on rassemble un grand nombre de personnes au même endroit, soit les plus fragiles de la société pour prévenir la grippe!!! Quelle bonne idée! Une formule assurément gagnante, pourquoi n’y avais-je pas pensé moi-même pour ensuite la suggérée? Trop scientifique pour moi j’imagine!
Pour rendre cela encore plus crédible et logique, j’apprend qu’une jeune mère avec son jeune nourrisson, qui venait d'attendre tout comme nous près de cinq heures avec ce dernier, vient d’être informée que seul son enfant pourra être vacciné et qu’elle devra tant qu’à elle revenir lors de la troisième phase de vaccination!!! « You hou», y a t-il quelqu’un dans cette tête dirigeante? Cela aurait pris que quelques minutes de plus et toute cette jeune petite famille en plein développement et représentant notre génération de demain aurait été protégé. Mais non! La maman devra revenir faire la file dans trois semaines, probablement encore avec son enfant pendant que papa sera au travail. Mais y a t-il quelqu’un qui s’est posé la question à savoir qui serait en mesure de s’occuper de ce jeune enfant si la maman contractait ce fameux virus? Ah oui, c’est vrai! J’oubliais que la vrai raison pour lequel on ne vaccine pas tout le monde c’est qu’il n’y a pas assez de vaccin! On s’est pris trop tard pour la commande ! Je ne suis vraiment pas fait pour la planification stratégique, de toute évidence, je n’y comprends rien!
Un des principes fondamental de notre système de santé est l’accessibilité, à savoir de donner l’accès raisonnable aux services médicaux, sans discrimination et là où les services sont offerts. Je me demandais donc pourquoi avoir centralisé et fait déplacé autant de gens au même endroit, demandant tout une logistique, des gardiens de sécurités, des rues fermées, des policiers pour tenter de coordonner cette cacophonie improvisée et j’en passe. N’aurait-il pas été plus logique d’aller où les gens se trouvent par le biais d’équipes volantes au lieu que tant de gens manquent une ou même des journées travail pour se retrouver dans un troupeau de microbes? Pourquoi ne pas avoir été directement dans les écoles, dans les CPE et garderies, ces endroits très propices à l’échange de microbes? Nous aurions été certains de limiter la propagation et aussi certain que tous nos jeunes soient vaccinés! Je ne crois pas que tous les parents manqueront des journées de travail pour faire la ligne avec leurs jeunes qui à leur tour devront manquer l’école! Cela signifie que plusieurs jeunes ne seront donc pas vaccinés par manque de disponibilité de leurs parents. De plus, il n’aurait pas pu permettre a certains médecins de familles ou spécialisés d’administrer les vaccins comme c'est le cas pour tous les autres vaccins des enfants? Il me semble que la personne qui se trouve en traitement ou en rémission de cancer ou de toute autre maladie qui attaque le système immunitaire n’a pas à attendre ainsi et surtout pas dans de telles conditions? Si nous sommes capable d’ouvrir des cliniques de la grippe, pourquoi ne pas avoir ouvert des centres de vaccination spécifiques et dédiés aux personnes immunosuprimées? D’autres pour les mamans et leurs nourrissons? Je n’y comprends vraiment rien à ce système. L’art de se compliquer la vie et se donner l’occasion de perdre un peu de crédibilité… Tant qu’à y être, ils auraient peut-être eu lieu de donner l’accès aux vaccins à ceux qui exprimaient leur droit de vote aux élections municipales, il y aurait eu un taux de participation record!
L’État n’en est pas à sa première planification face à une possible crise de santé sociale. Où sont tous ces plans d’intervention imaginés, pensés et planifiés lors de la crise du SRAS? Lors de la grippe aviaire? Où même lors de la première phase de cette pandémie A (H1N1)? Il ne faut pas se le cacher, l’État a eu quelques coups de pratique avec ces crises prévues qui n’ont pas eu lieu! Vous ne trouvez pas ça inquiétant? De voir que tous ces gens d’État, toutes ses tables de concertation, tant de comités, de consultations, tant de spécialistes de toute sorte réunies et j’en passe. Tout ça pour en arriver à un chao incroyable! Il ne faut pas se le cacher, il s’agissait d’une situation prévisible, dont le gouvernement s’est fait lui-même alarmant lors de la première phase de cette pandémie à la fin du printemps dernier. Le gouvernement aurait donc du entendre lui-même ses propres cris d'alerte à la fin du printemps dernier et se faire « responsable »!
Bravo et merci au personnel de la santé qui sont exposés et dévoués pour notre santé au détriment de la leur et celle de leurs proches. Quel professionnalisme et dévouement! Par contre, je dois ajouter que je trouve déplorable qu’ils doivent eux aussi faire face à l’improvisation de leur EMPLOYEUR et qu’ils aient peu de reconnaissance envers leur importance dans une telle situation. Et c’est sans penser que certains d’entre-eux peuvent être vaccinés et d’autres pas puisque certains hôpitaux en possèdent et d’autres pas ou tout simplement pas assez… Après tout, ce n’est que du personnel médical!
Non mais, faut-il avoir obtenu une maitrise ou un doctorat pour savoir et comprendre que ce sont des intervenants de première ligne et qu’ils doivent être les derniers à tomber au combat? Qu’arrivera-t-il si « l’hôpital » tombe malade? Mais rassurez-vous, il n’y a pas lieu de s’inquiéter car il existe sûrement un autre plan structuré et bien monté, prêt à être mis en branle et faire ses preuves!
C’est à savoir s’il y a trop de chefs dans cette patente ou pas assez? Y a-t-il une chaîne de commandement claire ou bien personne ne sait qui fait quoi? Est-ce un surplus d’idées qui se chevauchent et s'entremêlent? C’est de l’État dont je parle, pas d’un « body shop »! Si notre État ne peut-être en « apparence » de contrôle lors d’une crise, si crise il y a, qui sera alors aux commandes? On y voit là les limites de la capacité de l’État en rapport avec l’approche citoyen. Cela laissera des traces et pas seulement bureaucratique. Cette désastreuse confusion condamne une partie de la population à l’impuissance. Le doute est parfois pire que la triste réalité et la panoplie d’information disparate et dans certains cas, contradictoires, à semé le doute dans la tête de bien trop de gens.
Est-ce qu’un spécialiste en communication, j’imagine qu’il y en a plus qu’un dans l’appareil de l’état, pourrait rappeler à nos têtes dirigeantes que L’INFORMATION C’EST LE POUVOIR! Le temps de l’état providence est maintenant révolu.
Bonne grippe à tous!
Étudiante du Lundi soir