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  • Alcool au volant

                                                                    

                                                               Alcool au volant

    Alors que le temps des Fêtes approches, les parties de bureau et les réunions de tous les genres se multiplient et nombres de personnesse pose lces questions : Est-ce que je dépasse la limite d'alcool permise par la loi, le 0.08? Puis-je prendre ma voiture pour revenir à la maison? Finalement, on conclu que si et nous prenons notre véhicule.

    Présentement, la limite d'alcool permise par la loi est de 0.08 par 100 ml. Lors d'un repaspar exemple, en consommantdeux verres en ddeux heures un adulte dont le poids estnormal peut prendre le volant.

    En novembre, un nouveau projet de loi déposé par la Ministre des Transport du Québec Julie Boulet est présenté au gouvernement provincial à l'Assemblée nationale. Celui-ci vise à modifier le code de la sécurité routière et le règlement sur les points d'inaptitude en re-serrant les sanctions imposées pour l'alcool au volant.

    Les conducteurs qui présenteront un taux d'alcoolémie égal ou supérieur à 0.05 gramme par 100 ml de sang verront sur-le-champ leur permis de conduire suspendu pour 24 heures. Cette mesure de 0.05gramme par 100ml de sangéquivaut à environ deux verres d'alcool.

    Les mesures à l'égard des récidivistes de l'alcool au volant sont au coeur des dispositions du projet de loi qui touchent la conduite avec les facultés affaiblies. Dans tous les cas de récidives, le projet de loi prévoit la saisie du véhicule pour une période de 30 jours. Cette mesure s'ajoute à la suspention immédiate du permis de conduire pour 90 jours, à la révocation du permis pour trois ans dans le cas d'une première récidive et de cinq ans pour une seconde ainsi qu'à l'obligation de munir son véhicule automobile d'un anti-démarreur éthylique pour une période de deux ou de trois ans respectivement.

    Par ailleurs, lorsque le taux d'alcoolémie sera supérieur à 0.16 % ou que le conducteur refusera de donner un échantillon de son haleine, celui-ci se verra appliquer les mêmes r`gles que dans le cas de récidive. Enfin, la récideve répétée avec un taux d'alcoolémie supérieur à 0.16% entraînera l'obligation d'utiliser l'anti-démarreur à vie.

    Le plafond de 0.05% gramme est déjà en vigueur dans les autres provinces canadiennes. En Colombie-britanique, cette mesure est en place depuis 1979.

    La Ministre espère par cette mesure abaisser le bilan routier et cibler les jeunes conducteurs fautifs car, sur l'ensemble des conducteurs de moins de 24 ans ayant perdu la vie dans un accident de la route, 43% d'entre eux présentaient un taux d'alcoolémie supérieur à la limite imposée par la loi.

    Le Québec veut donc adopter la même ligne de conduite que les autres provinces canadiennes de même que dans trente états Américains où les jeunes conducteurs n'ont pas le droit de prendre à la fois de l'alcool et le volant. Si le projet de loi est adopté, ce sera tolérence zéro pour la consommation d'alcool lors des premières années d'émission des permis de conduire. Présentement, les nouveaux titulaires de permis d'apprenti et de permis probatoire sont déjà soumis à cette règlementation.

    Les jeunes sont  titulaires de 10% des permis de conduire émis au Québec et 24 % d'entre eux sont impliqués dans des accidents de la route. La vitesse est en cause dans 47% des cas d'accidents mortels chez nos jeunes de 16 à 24 ans et dans 43% des cas d'alcool est en cause.

    Quant aux jeunes de 16 à 19 ans, ils sont trois fois plus impliqués dans les accidents avec dommages corporels, les 20 à 24 ans deux fois plus et ont quatre fois plus de billets d'infraction. Donc plusieurs éléments indiquent qu'il faut agir puisqu'ils sont surreprésentés dans les accidents de la route.

    Considérant qu'au Québec une certification et une formation sont obligatoire pour conduire une embarcation à moteur sur l'eau et un véhicule hors route tels que VTT ou motoneige, il est d'autant plus important de remettre en place le cours de conduite obligatoire pour les véhicules automobiles. Cette formation permettrait non seulement de former les conducteurs mais de sensibiliser davantage les jeunes et de mieux les encadrer.

     

     Yanika Bélisle, cours du mardi,Trois-Rivières

                                                                                                                                                         

  • Campagne électorale municipale de Montréal : les propositions financières et le comportement des citoyens ayant voté.

    Suite au premier blogue fait sur le sujet de l’élection municipale à Montréal, il restait encore quelques angles sous lesquels je trouvais important d’aborder cette question.  Je veux ainsi aborder ici le sujet de la croissance de l’État en lien avec les promesses des partis politiques lors de cette élection. Comme deuxième sujet, il sera intéressant d’essayer de comprendre comment le citoyen a réfléchi pour faire ses choix lors de cette élection.

    La croissance de l’État

    Il est premièrement important de rappeler que lors du cours sur la croissance de l’État, nous avons compris qu’il est presque impossible de faire réduire la taille de l’État ou même de tenter d’en réduire la croissance. Faisons maintenant le lien avec les promesses qu’on fait les trois principaux partis politiques lors de cette élection. Pour ce faire Karim Benessaieh a fait un article qui résume bien les plateformes électorales de chacun d’entre eux.

    Union Montréal, parti du maire Tremblay, « n’a pas voulu s'engager à un gel d'impôts fonciers. Hausse probable équivalente à l'inflation en 2010. Nouveaux engagements estimés à 43 millions annuellement, assumés par la croissance des revenus. [1]»

    Vision Montréal quant à lui à présente ses promesse en lien avec les finances : « gel de l'impôt foncier en 2010. Compte sur les revenus de péage, réinvestis dans les transports en commun et l'entretien du réseau routier, ainsi que 200 millions par année grâce à des gains de productivité.[2] » De plus, ce parti promet un « gel des tarifs de la STM en 2010, suivi de hausse ne dépassant jamais l'IPC. [3]»

    Projet Montréal  « s'engage à ne pas hausser l'impôt foncier «au-delà de l'inflation». Espère générer 300 millions par année en réaménageant le budget, et récupérer de 250 à 300 millions de l'instauration du péage ou de la taxation des terrains de stationnement. [Veut réduire la] carte CAM à 60$ et tickets à 2$, tarifs gelés pour quatre ans, gratuité des services au centre-ville. [4]»

    Il est ainsi clair que les partis d’opposition propose une réduction des entrées fiscales l’un par le gel d’impôt et de tarif pour l’un et une baisse et un gel des tarifs très ambitieux pour l’autre. De plus, pour arriver à financer ces pertes de revenus les deux partis promettent de « faire le ménage » à l’hôtel de Ville. Vision Montréal promettant aller chercher 200 millions en gain de productivité et Projet Montréal 300 millions en réaménageant le budget. Selon, ce que nous avons vu dans le cours, il est presqu’impossible de seulement contrer une hausse de la taille de l’État et ses deux parti propose une contraction du budget d’environs 5% à 7,5% puisque le budget de la Ville est d’environs 4 milliards[5]. De plus, ces partis soutiennent leur démarche par un accès au financement des péages qui seraient implantés autour de la Ville. Pourtant plusieurs personnes ont bien expliqué durant la campagne que ces péages ne pourraient pas être fonctionnels avant 2013 au plus tôt, ce qui nous mène déjà à la prochaine campagne électorale.

    En total opposé, le parti d’Union Montréal ne propose aucune baisse de revenu, mais plutôt une hausse des taxes selon le niveau de l’inflation. Les dépenses pourront alors progresser selon l’augmentation des revenus soient, selon leur promesse, de 43 millions par années.

    Ces différences marquées s’ajoute aux points soulevés lors du premier blogue pour expliquer mon appui au parti d’Union Montréal. L’élection d’un autre parti aurait irrémédiablement résulté à une rupture d’une promesse, soit pour augmenter les revenus ou sinon il aurait fallu laisser de côté des promesses de dépenses supplémentaires ou couper dans des services actuels.

    Le choix des citoyens ayant voté.

    Maintenant, tentons de comprendre comment les citoyens qui ont voté ont fait leurs choix. Comme expliquer dans le premier blogue, les citoyens avaient plusieurs choix à faire lors de cette élection. Mais évidement, les médias ont joués un jeu important dans l’exposition des candidats à la mairie et même au début de la campagne seulement les deux principaux.

     

    Pour analyser le choix des électeurs, il est intéressant de regarder les résultats du vote pour les chefs de chacun des partis pour l’île entière, mais surtout dans chacun des arrondissements par rapport à leurs candidats respectif à la mairie de ces arrondissements. Pour ce faire, les pages d’Élection Montréal. Pour ce qui est de l’élection à la mairie de Montréal les citoyens se sont divisés en trois principaux groupes. Le maire a quand même réussi à obtenir une supériorité de près de 22 000 votes ce qui ne représente qu’un peu plus de 5% de majorité sur Louise Harel. Il est clair que M. Tremblay a bénéficié d’un avantage devant une opposition qui était divisée. Pour ce qui est de l’analyse par arrondissement, l’hypothèse proposé est que la très grande majorité des citoyens ne s’ayant informé que par les médias nationaux, ce sont laissé influencé par le vote à la mairie de Montréal et aurait ensuite voter pour les membres de leurs équipes respectives. Suite à mon premier blogue, vous comprendrez que cette façon de faire me déplait puisque les membres des conseils d’arrondissement ont des pouvoirs distincts et de bons budgets. Les candidats méritent donc d’être considérés aussi à part pour leurs idées et promesses locales. Donc, si l’hypothèse est bonne il y aurait une corrélation entre le candidat à la mairie ayant obtenu le plus de vote dans l’arrondissement et les candidats à la mairie et au conseil d’arrondissement de chacun des arrondissements. Les données disponibles sur le site nous permettent seulement de voir cette tendance pour les mairies d’arrondissement.[6] Selon, les résultats il n’y a qu’une exception à cette tendance dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, où le candidat de Projet Montréal a réussi à se faire élire malgré que son chef n’y ait pas obtenu le plus de vote. Cette tendance est quand même intéressante puisqu’elle démontre que même un candidat de très grande envergure ne joue pas énormément dans la balance du vote. Les électeurs fondent leur choix principalement sur les chefs et la mairie de Ville entière.

     

    Il serait intéressant dans une analyse de faire les comparaisons numériques pour chacun des candidats aux mairies d’arrondissement et même dans les districts pour les candidats comme conseillers pour voir à quel point ils ont pu influencer leur propre vote. Il serait aussi intéressant de faire une comparaison entre les arrondissements qui sont d’anciennes villes fusionnées et les arrondissements de l’ancienne ville de Montréal. Ces dernières n’ont peut-être pas autant développé un sentiment d’appartenance locale et leur choix se porterait plus sur la mairie et l’hôtel de Ville.

    Dominic Lapointe (cours du jeudi matin)

    2e blogue

  • Des aidants naturels...la pointe de l'iceberg

    Des aidants naturels …la pointe de l’iceberg

    Je considère indécent de devoir compter sur la notoriété de quelqu’un pour voir avancer des causes, tel que celle des aidants naturels, que nombreuses femmes ont décrié depuis de nombreuses années. Sans vouloir minimiser la situation vécue par Chloé Ste-Marie, il n’en demeure pas moins que ces derniers ont été des privilégiés par, l’âge de Chloé Ste-Marie, sa disponibilité et surtout par leurs indépendances financière.

    Les rapports sociaux de sexe présents dans la société québécoise attribuent aux femmes la charge des êtres dépendants : enfants, conjoint, membre de Ia famille en état temporaire ou permanent de dépendance. II n’est donc pas surprenant que les femmes assument les tâches de la prise en charge comme allant de soi, cela constitue une norme sociale que les termes amour inconditionnel, sacrifice, devoir, justifie.

    Les femmes sont toujours plus nombreuses que les hommes à soutenir un proche dépendant et elles assument le rôle d’aidantes naturelles dans une très large mesure. Ce rôle ne cesse de se faire au détriment de leur vie professionnelle, familiale, sociale et de couple. Il suffit pour s’en rendre compte de consulter les études de terrain sur le sujet des soins à domicile.

    Nous ne pouvons évidemment rester insensible au cheminement des derniers moments de vie de Gilles Carle et du support qu’à déployé sa conjointe, Chloé Ste-Marie, pour le maintenir à son domicile. Malheureusement c’est le lot quotidien de nombreuses familles Québécoises anonymes qui sont laissées à eux-mêmes depuis toujours.

    À la suite d'une tendance politique et sociale à sortir les soins de santé des établissements, de plus en plus de personnes sont soignées à domicile et dans la collectivité. Cela augmente la demande d'aidants naturels et ceux-ci jouent un rôle essentiel dans la durabilité de ce secteur des soins.

    À moins de changements démographiques majeurs, d’ici 2041, le Québec, sera l’une des sociétés les plus vieilles en occident. Près de 30 % de la population québécoise sera âgée de 65 ans et plus. Ces projections illustrent l’urgence de développer des modèles d’intervention plus novateurs en vue de penser à des politiques publiques appropriées. Le vieillissement soulève plusieurs problèmes tant au plan individuel que social incluant tous les coûts liés aux soins et services à mettre en place pour une population vieillissante.

    Le vieillissement de la population pose également le délicat problème de l’hébergement. L’approche institutionnelle coûte très cher et se voit de plus en plus délaissée dans de nombreuses sociétés industrialisées. Une véritable orientation de maintien à domicile va nécessairement avec des investissements additionnels en personnel, en équipement et en soutien aux aidants naturels.

    Devant l’ampleur des changements démographiques et les besoins en soutien aux personnes âgées, le Québec doit favoriser le maintien à domicile mais surtout l’accessibilité universelle aux services par un réalignement des priorités du système de santé. La mise en place des garderies accessibles pour tous les poupons du Québec est un exemple qui aurait intérêt à être imiter, en terme d’accessibilité, afin de maintenir les personnes âgées dans leur domicile et alléger quelque peu le fardeau des femmes.

    Des projets favorisant des solidarités intergénérationnelles permettraient également de développer des pratiques sociales, citoyennes et culturelles afin que les aînés prennent pleinement leur place dans la société et puissent contribuer à son développement. Le « rapprochement des générations » est un moyen important pour permettre aux jeunes de profiter de l’expérience et de l’affection des plus vieux et aux aînés de profiter du dynamisme et de la créativité des jeunes. Ce rapprochement devrait amoindrir les intolérances et les préjugés à l’égard de leurs différences. De nombreux projets à caractère intergénérationnel pourraient voir le jour avec un petit coup de pouce des pouvoirs publics qui donneraient aux citoyens les moyens de s’organiser. Il est nécessaire, de mieux penser les milieux de vie afin de tout mettre en œuvre pour permettre à tous ceux qui le veulent de rester chez eux. C’est d’ailleurs ce que souhaiteraient 95% des personnes âgées. Rester chez soi permet de vivre dans un environnement connu, riche émotionnellement et rassurant. 

    Les personnes âgées, par leurs savoirs, leur mémoire d’expériences de vie, par leur disponibilité, peuvent jouer des rôles sociaux et familiaux appréciables.  Les pouvoirs publics doivent assumer leur responsabilité sociale à l’égard de l’importante tranche d’aînée dans la population. Cela implique des choix budgétaires dans le cadre d’une politique concertée de financement de services publics qui devra tenir compte des changements importants qui affectent la taille et la composition du réseau familial. Ce réseau représente aujourd’hui le principal acteur dans la prestation des services à domicile destinés aux personnes âgées en perte d’autonomie. Or, ce défi est loin d’être gagné.

    La " mise de côté " de nos aînés constitue un mépris de leurs savoirs, de leurs expériences et un véritable gaspillage tant humain que financier. Le vieillissement et les pertes d’autonomie n’offrent actuellement que l’alternative du placement en institution, que l’on aura plus les moyens très bientôt de se permettre. Les aînés sont des consommateurs au même titre que les autres groupes de la population. Grâce à leurs contributions fiscales, à leur pouvoir d'achat et à leurs investissements, ils participent au produit intérieur brut du Québec.

    Pour conclure assurons nous de maintenir l’indépendance des femmes, si difficilement acquise, et reconnaître, financièrement, leurs contributions au maintien des personnes âgées à domicile. Cette contribution d’aidant naturel, doit cesser de se faire en sacrifiant la qualité de vie de ceux qui l’accomplissent.

    Doris Johnston

    Trois-Rivières

    Mardi PM

  • Que reste-t-il des PPP ?

     

    C’est à la lecture d’un article de Jean-Claude Huot, docteur ès science, publié sur Cyberpresse.ca le 13 novembre 2009, que j’ai décidé de faire porter mon commentaire sur la thématique du partenariat public-privé (PPP).  Cet article, qui s’intitule Méga-hôpitaux en PPP : vers un désastre financier, expose des arguments nettement en défaveur de la formule PPP pour ce type de projet (mégahôpitaux : CHUM/CUSM).  L’auteur va même jusqu’à émettre la prédiction d’un désastre financier permettant, au passage, d’enrichir des initiés pour qui la prise de risque est nulle.  Le commentaire qui suit ne porte pas sur le « pour » ou « contre » des formules PPP.  Il s’inscrit davantage dans une réflexion ou un questionnement en regard des critères de cette stratégie d’externalisation et du contexte actuel de leur réalisation dans la perspective de l’intérêt du contribuable.

    Rappelons que le partenariat public-privé (PPP), selon l’OCDE (2005, Moderniser l’état : la route à suivre), a trait au financement, à la conception, à la construction, à la maintenance et à l’exploitation par le secteur privé de ressources d’infrastructure, fonctions qui, auparavant, étaient assurées par le secteur public.  Il est également important d’insister sur le fait que le partenaire privé est chargé d’assurer le financement du projet. Bref, une compagnie ou un consortium contracte les emprunts, finance la construction du bâtiment, puis le loue au gouvernement.

    Toujours selon l’OCDE, le transfert de risque au privé est un élément capital pour la réussite du PPP et il est primordial que le partenaire privé fournisse le financement du projet pour assurer sa motivation et pour faire en sorte qu’il soit également disposé à prendre les risques appropriés.

    Or, la crise financière actuelle vient changer la donne en ce qui concerne le financement du projet de PPP du CHUM.  Selon un rapport de la firme PriceWaterhouseCoopers, les banques seraient plus hésitantes à consentir des prêts aux entreprises sauf à des taux d’intérêt élevés.  Comme les gouvernements obtiennent des taux d’intérêt beaucoup plus bas que les entreprises, force est de constater qu’il est fort probable que les coûts de construction seraient moins importants en mode conventionnel. Il reste à savoir si les économies en lien avec les coûts d’entretien et de maintenance compensent les coûts de construction…

    Pourtant, le gouvernement de M. Charest maintient le recours au PPP pour la construction du CHUM.  On apprenait également, dans un texte de Denis Lessard et Tommy Chouinard, publié le 24 septembre 2009 que, selon le ministre des Finances Raymond Bachand, le contexte économique, au printemps 2010, permettra aux entreprises de trouver le financement au privé, mais que si l'un des groupes éprouve des problèmes, Québec devra toutefois consentir à le financer.  C’est beaucoup de spéculation et d’incertitude pour le contribuable.  D’autant plus que les avantages en terme de transfert de risque se trouvent de beaucoup diminués voir anéantis. Quelle est la plus value des PPP pour le contribuable quand le principe de transfert des risques est dilué à ce point?

    D’autant plus que d’autres parts, l’actualité a été récemment marquée par de nombreux scandales.  Parmi eux, mentionnons les problèmes, au niveau municipal, en lien avec le processus de sélection des candidats au contrat des compteurs d'eau.  Par ailleurs, les problèmes constatés dans la construction nous permettent d’avoir de sérieux doutes quant à l'attribution de contrats, à la collusion, et même au financement des partis politiques. Et enfin, l’article publié il y a moins d’une semaine par Bruno Brisson, de La Presse, révèle que le ministère des Transports du Québec (MTQ) a accordé plus de 70 millions de dollars de contrats sans appels d'offres publiques pour effectuer la surveillance de grands chantiers routiers planifiés depuis des années, et exécutés sans urgence, dans les quatre coins du Québec, l'an dernier.  Même si cette pratique semble permise, en vertu des règles d'attribution des contrats du MTQ, le vérificateur général du Québec a toutefois relevé de sérieuses lacunes dans les négociations ayant mené à la signature de contrats du même type, lors d'un examen de 35 contrats semblables signés au cours des deux années précédentes (en 2006-2007 et 2007-2008).

    Comme les sommes engagées dans le cadre de PPP doivent être considérées comme des deniers publics, ces derniers éléments nous amènent à nous questionner sur les mécanismes de contrôle, de reddition de compte et de transparence.  Rappelons que la principale fonction des mécanismes de contrôle consiste à assurer que l’administration publique agisse à l’intérieur du cadre (législatif, financier, etc.) qui lui est assigné. Or, dans le contexte actuel, il y a lieu de se questionner, comme contribuable. Les entreprises privées représentent-elles une stratégie pour se soustraire aux mécanismes de contrôle, de transparence et de reddition…  Puisqu’il s’agit toujours de deniers publics, qu’advient-il de ces principes?

    Enfin, advenant que, dans le meilleur des cas, ces principes soient sauvegardés, considérant qu’ils impliquent, pour le contribuable, un coût qui amène le défi de concilier la nécessité des mécanismes de contrôle formel avec les impératifs d’efficience, la question devient : quelle plus value le PPP apporte-t-il? Et si on ajoute l’absence de transfert de risque au privé.  Que doit-on penser?

     

    Martin B.

    Groupe du mardi (T-R)

  • Blogue 2 - Christian Barrette

    Christian Barrette
    Principes et enjeux de l’administration publique (ENP7505)
    Groupe du mardi

     

    Mélange-t-on l’éthique avec conflits d’intérêts ?

     

    On entend le mot éthique sur toutes les lèvres depuis plusieurs mois et on peut lire de nombreuses rubriques sur ce sujet dans les journaux. Les émissions de télévision en ont fait leur chou gras à plus d’une reprise. Des organismes publics sont rabroués constamment sous la mention d’un manque d’éthique dans l’octroi d’un contrat, que ce soit la ville de Montréal, le ministère des transports et j’en passe. Des organismes du réseau de la santé et des services sociaux et du réseau de l’éducation ont aussi contribué à alimenter l’actualité. Bref on utilise l’éthique, je devrais spécifier le terme éthique, à toutes les sauces et à qui veut bien l’entendre. Pourtant, il ne s’agit pas d’une nouveauté dans le domaine du secteur public et encore moins d’une exclusivité puisque le secteur privé possède ses propres règles de conduite en éthique. Mais restons dans le domaine du secteur public. Alors, qu’est-ce que l’éthique ?

     

    L’éthique est en quelque sorte une manière d’agir, de penser. Le petit manuel d’éthique appliquée à la gestion publique en fait une bonne définition : l’éthique est un mode de régularisation des comportements qui provient du jugement personnel de l’individu, donc autorégulatoire, et qui se fonde sur ses valeurs personnelles et sur des valeurs partagées pour donner sens à ses décisions et à ses actions. Donc, si nous voulons un équilibre dans nos agissements, nous devrions travailler autant en éthique qu’avec un amalgame des concepts suivants :

     

    • la Déontologie;
    • le Droit;
    • les Mœurs;
    • la Morale;

     Alors, comment se fait-il que des organismes publics font si souvent la manchette des quotidiens lorsque les paramètres de nos décisions sont clairement identifiés ? Bien sûr, tout n’est jamais blanc ou noir et il existe malheureusement de nombreuses zones grises lorsqu’on parle d’éthique. Cependant, est-ce le cas ? Prenons le secteur de l’approvisionnement. Lorsqu’on octroie des contrats, on doit tenir compte des grands principes de la loi sur les contrats des organismes publics : la transparence, le traitement équitable des compagnies, la reddition de compte et l’obligation d’aller en appel d’offres pour des montants supérieurs à 25 000 $. Les organismes publics n’ont carrément pas le choix. Par contre, il est faux de prétendre que les organisations du réseau de la santé et des services sociaux appliquent à la lettre ces beaux principes. Vous n’avez qu’à faire le tour de la province et vous n’aurez d’autre choix que de me donner raison. D’ailleurs, le Vérificateur Général du Québec a fait le même constat. Mais est-ce par un manque d’éthique des personnes attitrées à ces tâches ou même des organisations ? Loin de là. Je crois sincèrement que toutes ces transactions ont été effectuées scrupuleusement avec le plus de rigueur, d’intégrité et de transparence possibles.

    Ce qui provoque beaucoup plus les médias est le manque de transparence ou pis encore, la perception de conflits d’intérêt. Cette particularité est probablement celle qui soulève le plus d’interrogations. Comment définit-on un conflit d’intérêt ? En quelques mots, c’est une situation dans laquelle une personne, en l’occurrence un employé de l’État, doit accomplir une fonction, un acte ou une transaction où ses intérêts personnels seraient en contradiction avec les intérêts de son administration, provoquant ainsi un manque d’impartialité de sa part.

     

    Tel que préconisé par le règlement sur l’éthique et la discipline dans la fonction publique de la loi sur la fonction publique (L.R.Q., c. F-3.1.1), le fonctionnaire doit éviter de se placer dans une situation où il y a conflit entre son intérêt personnel et les devoirs de ses fonctions.

     

    Donc, est-ce normal de voir des ententes de gré à gré octroyées par certains organismes publics comme le réseau de la santé et des services sociaux, par exemple ? Encore une fois, oui ! Mais à la condition qu’elles ont été attribuées de bonne foi, sans ingérence de la part des soumissionnaires, que la transparence et l’intégrité du processus n’ont pas été entachées de tentative de corruption, d’intimidation ou de trafic d’influence, tel que décrit dans la politique de gestion contractuelle entrée en vigueur le 20 octobre 2009. D’ailleurs, la loi sur les contrats des organismes publics prévoit quelques dérogations concernant l’obligation d’aller en appel d’offres que ce soit dans le cas où cela ne servirait pas l’intérêt public ou tout simplement lorsqu’il s’agit d’un produit protégé par  un brevet. Il n’est donc pas anormal de voir des ententes de gré à gré s’octroyer dans le secteur public.

     

    En fin de compte, il est injuste de lapider le gouvernement sur la place publique pour son manque d’éthique et de rigueur. La question qu’on doit se poser est plutôt la suivante : est-ce que les personnes octroyant les contrats ou étant impliquées dans le processus d’octroi ont fait preuve de transparence, d’intégrité et d’impartialité ? Je vous dirais que dans la très grande majorité des cas, je répondrais dans l’affirmative. Le processus d’octroi de contrats dans les organismes publics exige une rigueur exemplaire, des connaissances approfondies des lois nous régissant, une compréhension élargie du marché et demande une créativité pour minimiser les risques reliés à l’octroi des contrats.

     

    Tout compte fait lorsqu’on parle de l’éthique au sens large, nous devrions plutôt concentrer nos efforts à prévenir l’éventualité qu’un conflit d’intérêts survienne. De cette façon, nous minimiserions les conséquences malheureuses d’un soi-disant manque d’éthique. Cependant, si le conflit d’intérêts n’est pas résolu, on se retrouve dans une situation où l’éthique risque fort d’être malmenée.

     

    Mais il faut réaliser que l’absence de risque n’existe pas. Le jour que la distinction entre l’éthique et le conflit d’intérêts sera clairement comprise par l’ensemble des joueurs, l’État ne s’en portera que mieux.

     

    Une petite parenthèse en passant. Les compagnies du secteur privé se targuent de faire partie d’associations communes qui mettent en valeur des conduites acceptables entre les professionnels de la santé et les représentants des compagnies. L’association Medical Device in Canada (MEDEC) en est un bon exemple. Certains membres se vantent même d’être très intègres dans leurs relations avec les professionnels alors qu’elles sont les premières à couvrir les frais d’inscription de ces dites personnes à de quelconques congrès. Ne trouvez-vous pas que cela laisse un goût amer ?

  • De Tchernobyl à Sept-Îles

    La semaine dernière, une vingtaine de médecins du Centre de Santé et de Services Sociaux de Sept-Îles ont fait parvenir une lettre au ministre de la Santé Yves Bolduc pour exprimer leur profond désaccord vis-à-vis la décision du gouvernement de permettre l’exploration uranifère à la compagnie Terra Venture à 20 km de la ville. Ceux-ci ont même menacé de démissionner en masse si le gouvernement Charest n’imposait pas un moratoire sur cette pratique car, prétendent-ils, l’exploration pour ce minerai serait nuisible à la santé de la population de cette région.

    En usant de leur crédibilité en matière de santé et en faisant du chantage professionnel dans une région qui peine à attirer les médecins, ceux-ci ont réussi à mettre au grand jour la problématique de l’exploration, voire de l’exploitation uranifère au Québec. Or, le débat semble avoir dévié de sa trajectoire initiale pour devenir un procès en règle de l’uranium. Ne serait-il pas plus important de revenir à l’essence même du problème et de se questionner sur les conséquences néfastes que peut avoir l’exploration uranifère sur la santé de la population?

    A priori, il semble que le débat concernant l’exploration uranifère ait été pris en otage par deux grands schèmes de pensées, à savoir l’opposition totale au nucléaire et le laisser-faire proposé par les grandes compagnies minières. Chez les élus, on n’ose pas prendre position publiquement sur cet épineux sujet. Le maire de Sept-Îles, conscient des retombées positives de l’activité minière sur l’économie de la région (après tout, Sept-Îles à vu le jour suite à l’exploitation du fer) n’a pas participé à la manifestation des opposants. De son côté, le gouvernement Charest a tenté de calmer le jeu et s’est vu dans l’obligation de proposer des modifications à la Loi sur les mines du Québec. Plus précisément, les conférences régionales des élus et les MRC pourront désormais demander de soustraire des parcelles de leur territoire de l'activité minière. Les entreprises d'exploration minière qui ne restaurent pas leurs sites se verraient également imposer des pénalités beaucoup plus sévères. Hélas, ces modifications prévues à la loi ne s’appliqueront seulement qu’aux nouveaux permis octroyés, ce qui n’a donc aucune répercussion sur le travail actuel de Terra Venture sur la Côte-Nord… Dans la même foulée, le Dr. Alain Poirier, directeur national de la Santé Publique, a également promis aux médecins de mettre sur pied un comité spécial pour étudier les risques de l’exploration uranifère sur la santé.

    Au lieu de se déchirer sur la place publique, il serait peut-être intéressant pour les décideurs québécois et les différentes parties prenantes de se pencher conjointement sur les méthodes d’exploration actuellement en vigueur ailleurs dans le monde et sur les répercussions que ces méthodes peuvent avoir sur la santé des populations locales. Il est important de rappeler que les deux plus grands producteurs mondiaux d’uranium, à savoir la Saskatchewan et l’Australie, possèdent des lois très strictes concernant la Santé Publique. On ne parle pas ici d’anciennes républiques soviétiques… ni même de Tchernobyl. Leur exemple pourrait donc être instructif.

    A court terme, il serait vraisemblablement raisonnable pour le gouvernement de décréter immédiatement un moratoire sur l’exploration de l’uranium, même s’il en coûte de dédommager les compagnies minières en attendant le verdict de ce comité spécial. Il est primordial que le débat redevienne rationnel et réussisse à évacuer les arguments fondés sur la peur tout en respectant la volonté de la population. Cette source d’uranium, si elle est confirmée et surtout d’assez bonne qualité, pourrait s’avérer être une des plus grandes richesses du Québec.

    Toutefois, le message actuel est clair : une grande partie de la population de Sept-Îles, habituellement réceptive aux projets miniers, ne veut rien savoir de l’uranium. Et dans toute démocratie, c’est la population qui a généralement le dernier mot. Sauf que la circonscription de Duplessis est représentée par le PQ depuis 1976 et cet argument ne sera sûrement pas très convaincant pour le gouvernement Charest…

    Par Martin Carrier

    (Cours du lundi soir)

  • Caroline Guertin - Blogue no 2

    Caroline Guertin
    ENP 7505 – Principes et enjeux de l’administration publique.
    Professeur : M. Rémy Trudel
    Groupe du mardi p.m.

     

    Le bât blesse dans les établissements de la santé et des services sociaux !  La performance des gestionnaires…Réalité ou fausse route ?

     

     

    La performance préoccupe le secteur public depuis de nombreuses décennies. Depuis vingt ans, la performance du secteur public a été mise à rude épreuve puisque celui-ci a été confronté à des récessions, une hausse croissante des demandes sur la quantité et la qualité des services offerts par l’État, et évidemment, le refus de la population de subir des hausses d’impôt. Les contraintes budgétaires, la disponibilité des ressources humaines, la diversité des services offerts, la conjecture économique et la législation sont autant de facteurs qui influencent la performance de l’État. Comment juge-t-on la performance ? Comment fait-on pour l’améliorer et la mesurer ? Par différents critères comme l’efficacité, l’efficience, la qualité, la profitabilité d’un service, l’équité et l’équilibre budgétaire, notamment. C’est à ce niveau que la notion d’évaluation de la performance prend tout son sens et par abstraction, se complexifie.

     

    Malgré le fait que nous retrouvons la performance enchevêtrée à travers tous les paliers gouvernementaux et ses organismes, la population quant à elle, exige des résultats palpables et concrets, jugeant les dirigeants de l’État sur ses accomplissements et non sur ses intentions. Mais pour s’assurer que les organisations soient constamment performantes, il faudrait jeter un regard sur les composantes élémentaires de ces organisations. Lorsqu’on y regarde de plus près, on s’aperçoit qu’une des prémisses essentielles à ce succès est le gestionnaire. Ainsi, peu importe le type ou la dimension des organisations, nous retrouvons fréquemment le gestionnaire de première ligne (appelé cadre intermédiaire) « au front » et celui-ci est confronté à cette perpétuelle réalité, la performance.

     

    Mais avant même d’évaluer la performance du gestionnaire, j’examinerais le contexte dans lequel l’organisation a sélectionné celui-ci. On lui demande maintes fois de performer alors que la plupart du temps, il n’a pas les outils, le support ou les compétences nécessaires pour le faire. Bref, a-t-on pris toutes les dispositions nécessaires pour que le gestionnaire puisse exercer ses fonctions dans des conditions gagnantes ? Prenons comme exemple les établissements du secteur de la santé et des services sociaux. Lorsqu’on analyse certaines directions ou services provenant de ces organisations, force est d’admettre que certains éléments peuvent être manquants pour s’assurer de la performance du gestionnaire public.

     

    Premièrement, est-ce que le gestionnaire avait les aptitudes, compétences ou leadership pour pratiquer une telle fonction ? Plus souvent qu’autrement, nous avons tendance à sélectionner un employé très performant sur le « plancher » en se disant qu’il va atteindre le même niveau de performance comme gestionnaire. Ce qui ne semble pas être toujours le cas, malheureusement. Et l’inévitable arrive par la suite. Nous avons mis le nouveau gestionnaire dans une situation précaire et son équipe vient de perdre un de ses éléments importants, deux événements qui peuvent prédisposer à un manque de performance pour le nouveau gestionnaire. Ou bien, nous présumons que le fait d’avoir des compétences cliniques ou techniques seraient suffisantes pour la personne à bien s’acquitter de sa tâche. Par contre, le fait de posséder des compétences administratives devient un grand atout pour la réussite de ses fonctions et bien évidemment sa performance en tant que gestionnaire. Est-ce que l’inverse pourrait s’avérer fructueux pour l’organisation ? Je m’explique. Nous pourrions choisir un gestionnaire en fonction de son profil de gestion et lui inculquer des notions de base en soins de santé. Il faudrait alors accepter que le gestionnaire, vraiment formé pour ce rôle, puisse être en charge d’un département clinique. Par contre, celui-ci devra faire preuve d’interdisciplinarité et s’assurer de consulter les autorités compétentes en matière clinique. Dans cette perspective, le réseau de la santé et des services sociaux pourrait voir son bassin de gestionnaires potentiels s’élargir s’il considérait les éléments du secteur privé plutôt que de ne regarder qu’à l’intérieur de sa propre cour. En fait, que serait le meilleur scénario ? Un gestionnaire aguerri avec quelques notions cliniques ou une personne ayant une formation clinique avec quelques notions de gestion ? L’œuf ou la poule ? La poule ou l’œuf ? Poser la question, c’est y répondre…Non, c’est y réfléchir !

     

    Deuxièmement, lorsqu’un nouveau gestionnaire est confirmé dans ses fonctions, est-ce que l’organisation a pris le temps nécessaire pour le former ? En de nombreuses occasions, le nouveau cadre est laissé à lui-même, devant apprendre sur le tas tous les rudiments de ses nouvelles tâches, principalement les opérations administratives et budgétaires. Non seulement doit-il assimiler et comprendre des mécanismes de budgétisation fort complexes du réseau de la santé et des services sociaux, mais il doit aussi composer avec la gestion du personnel sans oublier les contraintes reliées aux conventions collectives. En fin de compte, si les organisations ne prennent pas les mesures adéquates pour permettre au nouveau gestionnaire d’avoir suffisamment de support pour intégrer toutes ses nouvelles fonctions, sa performance risque d’en souffrir. Et l’organisation par le fait même.  

     

    Dans ce contexte, est-il juste et équitable de vouloir évaluer la performance des gestionnaires ? Malgré tout ce qui a été mentionné précédemment, j’y réponds par la positive. Mais il faut s’assurer que les conditions gagnantes soient bien imprégnées dans les différentes organisations du réseau de la santé et des services sociaux et ceci vaut autant pour l’ensemble des organismes publics. On voit que le réseau (MSSS) est sensible à cette situation et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il permet et supporte de nombreux cadres intermédiaires à obtenir un diplôme en administration publique afin de développer des compétences supplémentaires pour réaliser les nombreux défis qui s’offriront à lui en tant que gestionnaire. Et la performance du réseau ne pourra que s’améliorer.

     

    En terminant je me permets ici une petite comparaison dans le domaine culinaire. Malgré le fait que nous ayons un œuf, du citron ou vinaigre, de la moutarde et de l’huile, cela ne veut pas dire que nous allons réussir une mayonnaise. Si on transpose cette métaphore dans le réseau de la santé et des services sociaux, est-ce que le gestionnaire possède tous les « ingrédients » pour bien performer ? Et s’il les possède, va-t-il réussir à émulsifier sa performance ?

  • Doit-on réprimer ou légaliser la marijuana?

    Doit-on réprimer ou légaliser la marijuana ?

    Une des premières observations que j'ai fait est de constater la teneur des responsabilités que les conventions internationales imposent au Canada, lorsqu'on veut analyser les choix de politiques qui s'offrent en matière de drogue ?

    Le Canada a signé trois conventions internationales : la première est la Convention unique sur les stupéfiants signée en 1961 (183 pays avaient signé au 1er novembre 2005), l’objectif de cette convention est de limiter la production et le commerce de substances interdites.  La seconde convention signée par le Canada est celle sur les substances psychotropes en 1971 et la troisième est la Convention contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes signée en 1988.[1]

    Au cours des travaux du comité spécial de la Chambre des communes sur la consommation non médicale des drogues ou médicaments, il n'y a pas eu consensus au sujet de l'interprétation à donner à ces conventions.

    Le cœur du débat serait l'article 36 de la Convention unique. Cet article stipule que les pays signataires considèrent comme une infraction punissable le fait de posséder et de consommer du cannabis et de la résine de cannabis (haschisch). Pour les uns, l'infraction est la possession personnelle de cannabis. Pour les autres, c’est l’organisation du trafic de cannabis qui fait problème.

    Depuis les années 2000, le Canada et plusieurs autres pays ont commencé à distinguer l’usage médical du cannabis de la possession simple de cannabis. Pour ce qui est de la culture, la possession pour usage privé et la distribution, elles sont généralement réglementées. Cependant, les lois varient d’un pays à l’autre.

    Il y a deux façons de trancher le litige concernant les conventions signées, on peut soit s’entendre entre les parties signataires ou soit faire trancher le litige par la Cour internationale de justice.

    Selon l'ONU, le cannabis est la substance illégale la plus consommée à travers le monde. Cette constatation reflète l'ampleur du phénomène et entraîne plusieurs interrogations. De quelle manière la loi encadre la consommation du cannabis? Cet encadrement est-il adapté aux mœurs de chaque pays ou de chaque région? Quel est l'impact de cette consommation sur la santé publique, et notamment sur les populations jeunes qui s'avèrent être les plus grands consommateurs?[2]

    Au Canada, depuis 1997, le cannabis est régi par la loi réglementant certaines drogues et autres substances. D’après cette loi, la possession non autorisée, le trafic, la possession en vue d’en faire le trafic, la production, l’importation et l’exportation sont jugés illégaux. Les sanctions sont différentes en fonction du délit. Cependant, la loi laisse beaucoup de pouvoir aux juges qui imposent la peine.

    Les options qui s’offriraient au législateur en matière de politique publique pour la drogue pourraient être :

    -         continuer de criminaliser la consommation et le trafic de « drogues dites dures » comme l’héroïne, la cocaïne, le LSD, etc., mais modifier la loi réglementant « certaines drogues et autre substance », de manière à exclure l’emprisonnement pour simple possession de cannabis. L’amande pourrait être la peine maximale, et l’établissement d’un casier judiciaire demeurerait. Ceci diminuerait les coûts consacrés aux ressources de l’administration de la justice pénale (prisons et pénitenciers), car il y aurait beaucoup moins d’incarcération.

    -         Une autre option pourrait être de faire de la possession simple de marijuana une infraction qui ne mène pas à l’emprisonnement ou à l’établissement d’un casier judiciaire. Avoir un casier judiciaire rend difficile le passage aux douanes. De plus, il influence l’agent de police en cas d’arrestation, il justifie le rejet d’une libération sous caution, il mine la crédibilité d’un témoin, et il peut pénaliser le contrevenant lors d’un processus de sélection d’emploi.

    -         La dernière option serait la légalisation avec un accès contrôlé. Cette option concernerait le cannabis, mais pas nécessairement d'autres stupéfiants. Non seulement la possession de cannabis ne serait plus une infraction en vertu des lois canadiennes, mais serait un organisme d'état qui déterminerait par règlement qui peut cultiver le cannabis et comment on peut se le procurer. Le trafic et l'exportation demeureraient toujours prohibés.

    Il est certain que cette dernière option semble dire que le cannabis est moins nocif que l'alcool et le tabac. Un témoin expert, le Dr Harold Kalant, qui est président du comité du Programme sur les toxicomanies de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a concédé que si le cannabis est consommé avec modération, le consommateur ne court aucun risque pour sa santé. Le cannabis n'est pas un narcotique, il a peu d'effets physiologiques aigus, sa consommation ne mène pas aux drogues dures et ne cause pas d'autres formes de délinquance, ses risques sont moindres que l'alcool.

    Selon une quantité d’autres preuves, le cannabis, bien que moins nocif que l'alcool et le tabac, peut avoir des effets dommageables pour la santé. Principalement, il est logique d'affirmer que le cannabis, lorsque fumé, comporte les mêmes effets aigus et chroniques que le tabac, soit l'irritation des voies respiratoires, la toux, la bronchite, la broncho-pneumonie, le cancer du poumon, etc. Il est aussi reconnu qu'à quantités égales, le cannabis fournit jusqu'à quatre fois plus de goudron que le tabac.

    Il est vrai qu’il y a là une contradiction évidente entre la légalisation du cannabis et l'investissement de millions de dollars dans les campagnes publicitaires pour convaincre ces mêmes contribuables de cesser de fumer du tabac.

    D’un autre côté, le cannabis fait partie de notre réalité culturelle. Il y a des millions de consommateurs, certains fumeurs de cannabis ne passeront pas à une substance plus dure. Nombreux son ceux qui sont interpellés chaque année pour un simple usage, et que pour quelques grammes d’herbe sont jugés et sentensées.

    La prohibition du cannabis enrichit les mafias, encourage la corruption à tous les niveaux et finance les guerres et le terrorisme dans de nombreux pays. Aussi, cela entraîne la circulation de produits frelatés dangereux pour la santé (l’huile de  haschisch, communément appelé H, coupé à la colle, au henné, à la paraffine, etc.) et facilite l’escalade chez les jeunes vers des substances plus dures telles que l’héroïne, ce qui va à l’encontre de la santé publique. À cause de la répression, les usagers sont obligés de se fournir sur le marché clandestin où circulent d’autres drogues bien plus difficiles à gérer.

    La prohibition mobilise actuellement des milliers de policiers et de douaniers, et que cela n’a pas diminué d’un iota le nombre de consommateurs, et aussi fait dépenser des sommes faramineuses alors que cette somme pourrait être utilisée pour une prévention plus importante au sujet des drogues dures.

    Il est temps de sortir le cannabis de la clandestinité pour que ses nombreux adeptes ne soient plus en contact avec les vendeurs d’autres drogues et de promouvoir un usage récréatif et raisonnable, ceci s’inscrivant dans une politique de réduction des risques.

    Boire de l’alcool, fumer du tabac, même si ce n’est pas fantastique, cela fait partie des us culturels d’une société, alors pourquoi pas le cannabis ?

    La prohibition n’empêche nullement l’usage du cannabis, mais détériore sa qualité, ne faisant qu’augmenter les dangers sanitaires, en exposant les jeunes usagers à des milieux où toutes les drogues se côtoient.

    Il est temps de décriminaliser l’usage du cannabis et de réglementer la distribution. La production agricole et la distribution commerciale régies par un système d’appellation contrôlée et de licences. La distribution serait effectuée dans des établissements particuliers comme les débits de boisson par une licence particulière.  Cette licence définirait les obligations des vendeurs. Cette législation serait tout simplement inspirée des réglementations en vigueur pour les drogues légales (alcool, tabac), et ne demande qu’une décision politique.

    Tout compte fait, cette légalisation diminuerait de beaucoup les coûts sociaux et les coûts dus à tout le processus de judiciairisation. De plus, le gouvernement pourrait tirer des bénéfices importants en taxes perçues sur la vente et la culture du cannabis.    

    Hélène Manseau
    Cours mardi soir, Trois-Rivières

    [1] http://www.ledevoir.com/non-classe/9770/legalisation-du-cannabis-de-la-prudence-a-la-conscience

    [2] http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9gislation_sur_le_cannabis

  • Le canada et la protection de ses citoyens... une utopie??

    Alors que je m'apprête à faire mes valises pour un voyage ludique en Jamaïque, je me surprends moi-même à ressentir une vague inquiétude en regard de ma sécurité.  Moi qui a déjà visité l'Italie, la Grèce, la République Dominicaine, la Turquie et une quinzaine des plus grandes villes américaines, voilà que pour la première fois, je suis inquiète... 

    Les positions et les actions (ou plutôt non-action) du gouvernement du Canada dans plusieurs dossiers au cours des dernières années ont finies par m'amener à un constat: si je sors du pays, je ne peux être certaine que mon gouvernement me protègera en cas de problème.

    J'ai été sidéré par ce citoyen canadien actuellement détenu aux États-Unis et condamné à la peinde de mort pour qui le gouvernement Harper a choisi de ne pas demander son rapatriement alors que c'est ce que la canada a toujours fait jusqu'ici dans de pareils cas.  J'ai été sidéré aussi par le drame de cette canadienne d'origine somalienne, Souaad Hagi Mohamud, qui a été emprisonnée au Kenya pendant plus de trois mois parce que les autorités kenyennes pensaient qu'elle n'était pas la même femme que sur le passeport qu'elle présentait.  Le gouvernement canadien aurait été en mesure de règler cette situation promptement, et pourtant...  À mon avis,  l’image de la diplomatie canadienne sur plan international a été remise en question alors que le Canada, de tout temps, s’était démarqué par sa promptitude à assister ses citoyens une fois en difficulté administrative dans un pays étranger.   Il semble que les choses soient en train de changer...

    Et que dire de l'affaire Omar Kadhr? Un autre citoyen canadien abandonné à son sort dans un pays étranger et dans une prison à la réputation douteuse de surcroît...  Alors que la Cours Suprême du Canada intime le gouvernement Harper de demander la rapatriement de son citoyen, le gouvernement affirme haut et fort ne pas avoir l'intention de le faire et invite même, ni plus ni moins, la Cours Suprême à se mêler de ses affaires rétorquant qu'il s'agit là d'une décision diplomatique point final! Comment le gouvernement peut-il ne pas répondre aux exigences du plus haut tribunal du pays?  En terme de transparence et de reddition de comptes... on repassera!

    Et maintenant, comme si les exemples n'étaient pas assez nombreux, nous voilà en pleine tourmente politique avec l'affaire des prisonniers remis aux autorités afghanes et qui auraient été victimes de torture.  Nous savons que la Croix-Rouge a informé le gouvernement canadien dès le printemps 2006 des risques de tortures qu'encouraient les prisonniers.  Pourtant, les soldats canadiens ont continué de remettre des prisonniers aux autorités afghanes.  Cette situation m'apparait des plus préoccupante, sachant que le gouvernement Harper a tenté de nier et de camoufler les faits.  Alors que les partis de l'opposition à Ottawa réclament que le gouvernement fournisse aux parlementaires les documents de ces transferts de prisonniers, le gouvernement s'y refuse... pour des questions de sécurité!  Le témoignage du diplomate Richard Colvin ne fait pas de doute quant à la responsabilité d'Ottawa sur cette question.  Après s'être soustrait de l'entente sur le protocole de Kyoto, le gouvernement Harper me semble être en bonne voie de bafouer ses responsabilités en regard de la Convention de Genève.

    Télé-Québec a diffusé un documentaire percutant le 12 décembre dernier concernant des innocents qui ont été victimes de torture dans des pays où ils étaient de simples visiteurs.  Des cas ont été retracés au Guatemala, au Honduras, en Argentine et en Irak pour ne citer que ceux-là.  Et, à mon grand désarroi, le gouvernement américain a une grande responsabilité dans bon nombre de ces cas: soit par  son inaction, soit par sa participation directe aux politiques et aux actes de torture.  Je ne peux pas affirmer être surprise par cela, ce qui me surprend cependant, c'est que je me retrouve aujourd'hui à penser que le Canada pourrait aussi être responsable de telles pratiques et à penser également que le Canada n'est peut-être plus le grand défenseur des droits humains que j'ai toujours pensé qu'il était.

    Pour la première fois de ma vie je quitterai le Canada avec une vague inquiétude au ventre puisque je réalise maintenant que mon pays ne me viendra peut-être pas en aide si je me retrouve dans une situation précaire à l'étranger et ce, même si je ne suis coupable d'aucun méfait.  En ces temps où le gouvernement canadien me semble se positionner au-dessus des lois, au-dessus de la reddition de comptes et au-dessus de toute forme de transparence.. plus que jamais j'aurais envie de voyager avec un passeport québécois!

  • Vente d'Énergie N.-B.: quelques enjeux


    Blogue #2 - Frédérick Dion

    « Cé pas d'l'aouère qui rend benaise, mais d'savouère qu'tu vas l'aouère ». Cette phrase que l’illustre romancière acadienne Antonine Maillet à mise dans la bouche de son célèbre personnage la Sagouine pourrait être reformulée afin de lui donner la saveur du jour, du style : « Cé point de pu l’aouère qui rend picasse, mais de saouère qu’tu l’auras pu. »

    Cette boutade permettrait d’expliquer rapidement la frustration que ressent une majorité de néo-brunswickois depuis qu’ils ont appris que leur société d’État, Énergie N.-B., allait passer aux mains de sa voisine, Hydro-Québec. Parce que dans les faits, les citoyens du N.-B. n’avaient pas un attachement viscéral à leur société d’État. Énergie N.-B. n’était pas une vache à lait et encore moins un symbole, une source de fierté collective comme l’est actuellement H.-Q. pour les québécois. Au contraire, la «NB Power» était devenue un boulet financier qui engrangeait des pertes années après années en raison de décisions bâclées et des stratégies de développement douteuses prisent par les gouvernements successifs et la haute direction. Résultat de ce gâchis : une centrale nucléaire qui fonctionne à demi-temps, des centrales thermiques polluantes et vieillissantes et une dette accumulée de 4,75 milliards de dollars soit, environ 40% de la dette totale de la province. De se débarrasser de cette dette, les néo-brunswickois ne sont pas contre. Mais le fait d’apprendre que leur gouvernement provincial a décidé de conclure subrepticement une entente pour le faire en vendant LEUR société d’État, sans consultation, et bien ça, les gens ne le prennent pas.

    Pour les néophytes, il est important de rappeler quelques détails importants qui permettront ensuite de questionner le fonds et la forme de cette décision. Au mois d’octobre dernier, le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Shawn Graham, annonçait la vente de la société d’État, Énergie N.-B., à une autre société d’État, Hydro-Québec, pour la somme de 4,75 milliards de dollars. Une privatisation à la sauce sociale-démocrate, si on veut. Cette entente historique, qui entrera en vigueur le 31 mars 2010, prévoit l’achat par H.-Q. de tous les actifs d’Énergie N.-B. On parle principalement des centrales hydro-électriques, du réseau de distribution et de la centrale nucléaire de Pointe-Lepreau, mais seulement lorsque sa remise à neuf sera complétée en 2010 ou 2011 aux frais des contribuables néo-brunswickois. Pas mal, non? C’est pas tout. Hydro-Québec n’acquiert pas les centrales thermiques, qui seront fermées, dont deux, plus récentes, qui resteront la propriété du N.-B. mais dont le nouveau « Maître chez nous » pourra ordonner la fermeture en donnant un préavis de 12 mois. En plus de mettre la main sur un monopole lui offrant un marché qui compte 370 000 clients résidentiels ainsi que de nombreuses industries énergivores, le meilleur ami de Danny Williams se positionne stratégiquement en Atlantique pour augmenter ses exportations vers les États de la Nouvelle-Angleterre. Bref, soyons honnête. Il s’agit d’un coup fumant pour Hydro-Québec et une démonstration sublime de la réussite du modèle québécois.

    Pour les acadiens et l’ensemble des néo-brunswickois en général, c’est une autre histoire. La stupéfaction, lors de l’annonce, a fait place à la grogne et à la contestation. Les journaux et les lignes ouvertes sont inondés de commentaires de citoyens indignés qui remettent en question l’entente. Plusieurs groupes d’intérêts et syndicats sonnent la charge. Des manifestations ont eu lieu ou s’organisent. Le parti de l’opposition, les conservateurs de David Alward, ont trouvé leur cheval de bataille à moins d’un an de la prochaine élection générale. Une élection que ne pourront pas repousser stratégiquement les libéraux parce que prévue à date fixe par la loi. Les gens ne comprennent pas comment leur premier ministre peut décider unilatéralement de vendre un levier économique (du moins, avec le potentiel de l’être) si important et de céder une partie de sa souveraineté énergétique à une autre province.

    Outre la faible minorité qui appuie d’emblée la transaction, il y a certaines nuances à l’intérieur de ce bloc de contestation que l’on pourrait diviser en deux groupes. Dans le premier, il y a ceux qui reconnaissent que le gouvernement se devait de trouver une solution aux problèmes de sa société d’État se traduisant en déficits structurels énormes. À défaut d’une solution miracle, les « modérés » estiment que la vente est un moindre mal. Cependant, ceux-ci remettent en question certaines conditions de l’entente dont celle qui prévoit un gel tarifaire de cinq ans pour le secteur résidentiel et une diminution pour les grandes entreprises. Que se passera-t-il une fois le moratoire de 5 ans échu? Même si l’entente indique que les hausses subséquentes refléteront le taux d’inflation, qu’arrivera-t-il si l’économie joue au yo-yo et que l’on connaît des taux comme ceux du début des années 80? Quel sera le réel pouvoir de la Commission de l’énergie et des services publics du N.-B. face aux demandes de hausses des tarifs que lui présentera le géant québécois.

    Ensuite, pourquoi une baisse seulement pour les citoyens corporatifs? Cette baisse de 2 cents du kw/h (du 7 cents kw/h actuel à 5 cents kw/h) réservée au secteur industriel, ne touche pas les PME, et équivaudrait, selon l’avis d’analystes, à des économies de cinq milliards de dollars sur cinq ans. Alors, si les Irving, McCain, Fraser et cie ont droit à de telles économies, c’est qu’Hydro-Québec accepte de se « priver » de revenus. Si elle (H-Q) accepte de le faire, c’est donc parce qu’elle paye moins cher que la valeur réelle pour acquérir sa consœur. Cela revient à dire que les citoyens du N.-B. se retrouvent à subventionner indirectement leurs grandes entreprises. Les cinq milliards supplémentaires que le gouvernement aurait pu tirer de la vente sont cinq milliards qui ne pourront pas servir à éponger une majeure partie de la dette provinciale. Pour plusieurs, ce n’est qu’une nouvelle démonstration de l’idéologie néo-libérale qui inspire le premier ministre Graham et sa garde rapprochée et qui dicte les politiques économiques de cette province depuis trois ans.

    Finalement, il y a le deuxième groupe, le noyau dur des opposants, les « hard core ». Celui qui regroupe une majorité de citoyens et sur lequel s’aligne le parti de l’opposition qui promet de briser l’entente et revenir en arrière s’il est élu en septembre prochain. Selon eux, le gouvernent ne peut décider de prendre une décision de cette importance sans obtenir l’approbation de la population par voie référendaire. En plus des conditions de l’entente qu’ils trouvent désavantageuses pour les citoyens du N.-B., ils jugent que la décision aura des répercussions à long terme qui exige l’assentiment populaire.

    Jusqu’à maintenant, les libéraux n’ont pas bronchés. Aucun de référendum n’est prévu. L’idée de revenir en arrière n’est même pas une option. Tout ce que Shawn Graham réussit à offrir pour atténuer un tant soit peu le mécontentement, c’est de dire qu’il s’affère à revoir certaines clauses de l’entente pour l’améliorer. Sauf qu’il n’a plus le gros bout du bâton. Thierry Vandal est assis dans le siège du conducteur et il sera peu enclin à faire de concessions. Les seules qu’il pourrait faire viseraient probablement une meilleure répartition des diminutions de tarifs prévus au profit du secteur résidentiel. Ceci ne changerait pas fondamentalement le cadre de l’entente et aurait le potentiel de faire pencher la faveur populaire. À défaut de quoi, les conservateurs, qui ne daignent pas emprunter un discours populiste et qui devancent maintenant les libéraux dans les intentions de vote, risquent fort bien de prendre le pouvoir et de résilier l’entente. Ils ont déjà fait le coup en 1999 lorsque Bernard Lord et ses « tories » ont capitalisé sur une promesse d’annuler un contrat que les libéraux avaient signé pour la construction et l’entretien d’une autoroute à péage sur la transcanadienne entre Fredericton et Moncton. Le coût de l’aventure pour racheter le contrat et dédommager la compagnie s’est traduit par l’ajout de plus d’un milliard de dollars à la dette provinciale. Malgré cela, c’est passé comme un couteau dans le beurre.

    Nonobstant le jeu partisan des conservateurs, leur argument principal est béton. Une décision de cette ampleur qui aura des répercussions multiples sur l’avenir de la province exige d’obtenir l’aval de la population pour aller de l’avant. On ne vend pas une société d’État comme on se débarrasse de la vieille flotte de véhicules au ministère des Transports! Les libéraux n’ont jamais reçu un tel mandat de la population. Shawn Graham avait même fait la promesse contraire lors de campagne électorale qui l’a portée au pouvoir en 2006. Si Jean Lesage a jugé nécessaire, en 1962, de transformer une élection générale en référendum sur la question de la nationalisation de l‘électricité, faire le trajet inverse devrait quémander une consultation populaire de même genre, non? Le gouvernement libéral à la responsabilité morale de le faire. Oui, on porte au pouvoir des élus tous les quatre ans pour gouverner et prendre des décisions en notre nom. Mais il y a une limite à cette délégation de pouvoir. À défaut de prendre conscience qu’ils ont transgressé cette limite, les libéraux se le feront rappeler dans quelques mois. Les néo-brunswickois accepteront de payer la facture salée qui viendra avec cette décision, et ce , par pur principe. À moins que...ça ne soit simplement parce que « Cé pas d'l'aouère qui rend benaise, mais d'savouère qu'tu vas l'aouère

     
    Frédérick Dion - blogue #2
    étudiant, cours du jeudi matin

  • Blogue 2: Therrien (groupe jeudi AM)

    Les groupes de pressions : leur place dans notre société d'aujourd'hui?

     

                Je crois fortement que pour rejoindre les gens, les groupes de pression doivent discuter de sujets qui  touchent directement ceux-ci, soit leur quotidien. Les groupes doivent être des entités de conscientisation, de sensibilisation à une cause pour ainsi apporter des gains à ses membres. Puisqu'ils tentent d'influencer les lois, les règlementations, soit les gens qui détiennent le pouvoir, ces groupes doivent avoir une certaine crédibilité auprès de la population afin que les gens y adhèrent.  Ceci, afin de légitimer leur position d'influence politique. Effectivement, ils doivent être des catalyseurs d'actions collectives. Ils doivent s'assurer d'une visibilité sociale et voir aux besoins et aux attentes de leurs membres respectifs. Les membres peuvent varier selon les intérêts de chacun des groupes. 

     

                Les groupes de pression peuvent agir indirectement, soit par l'opinion publique ou l'organisation de masse,  ou par voie directe, soit directement auprès des pouvoirs politiques, évidemment selon les règles d'éthiques déjà établies. Les pressions, qu'ils soient de types;  promotion d'une cause, d'un intérêt ou de prévention d'une perte, il est important de mentionner qu'il existe une Loi qui touche  la transparence et l'éthique en matière de "lobbyisme", celle-ci fut adoptée en juin 2002 par l'Assemblée nationale. Cette Loi tente d'assurer une  transparence pour ce qui a trait aux  activités de "lobbyisme" exercées par les groupes de pression. C'est pourquoi, il existe un code de déontologie à cet effet ainsi qu'un registre au gouvernement.

     

                Il y a trois catégories de groupes de pression, soit le lobbyiste-conseil, le lobbyiste d'entreprise et le lobbyiste d'organisation. Certains ayant davantage de membres (certains de "plus grande" qualités), sont plus organisés et bénéficies de plus de financement. Tous ces éléments représentent des aspects qui constituent la puissance du groupe de pression. Ceci viendra modifier le type et la forme de pression qui sera exercés. Certains diront qu'ils peuvent être un prolongement du gouvernement.

     

                En effet, les groupes de pression prennent de plus en plus de place dans notre société notamment lorsque le gouvernement est en position minoritaire, donc qu'il possède moins de "marge de manœuvre". Leurs connaissances dans certaines matières spécifiques font en sorte que les groupes de pression peuvent être en mesure d'éclairer et d'informer le gouvernement pour ainsi exercer une influence notable. C'est un grand avantage et du même coup un inconvénient. Puisque, par ce processus,  ceci permet de mieux connaître les préoccupations spécifiques d’un groupe social ou les dimensions pointues de certains dossiers plus complexes. Par contre, sans réduire la capacité de la personne au pouvoir dans ce qui EST EFFECTIVEMENT d'intérêt public et non de l'intérêt uniquement du groupe de pression.  Il va de soi que ceci implique une connaissance explicite du rouage gouvernementale et de "qui est en position de décider quoi?". Possédant ces notions, les groupes peuvent faciliter le renforcement de leur position pour ainsi aider leurs membres dans leurs différents intérêts respectifs.

     

                Selon la position, les différents groupes de pression peuvent être perçu comme étant bénéfique ou pas... À mon travail, lorsque ma ressource d'hébergement a voulu déménager dans un secteur résidentiel, nous nous sommes confronté à un groupe de pression formé de résidents de la rue et d'un organisme en logement social. Ce groupe nous a créé des ennuis puisqu'il a ralentie énormément le processus d'avancement des travaux et de négociation avec la municipalité. Nous avons dû avoir recours à des professionnels. De plus,  nous avions rencontré les personnes en question afin de prendre une entente. Donc, personnellement, je suis tout à fait d'accord avec les revendications des groupes de pression puisqu'ils représentent, généralement, le bien public. Par contre, il n'est pas évident lorsqu'ils sont en conflit avec nos propres intérêts et ceux de notre organisation. Peut-importe, je dis "longue vie" à ces groupes et je valide leur présence et la nécessité de leurs actions pour le bien de la population....

    Sofie Therrien, ENP 7505, groupe 26 (jeudi AM)

    Sources de références (outre les notes du cours ENP-7505):

     

    Mercier, Jean (2002). "L'administration publique: de l'École classique au nouveau management public", Ste-Foy. PUL, 518 pages ISBN 2763778313

    Tremblay, Pierre (dir), (1997). "L'État administrateur, modes et émergences, Ste-Foy: Presse de l'Université du Québec, 423 pages. ISBN 2760508897

    Sources internet:

    www.ledevoir.com/non-classe/10248/libre-opinion-les-groupes-de-pression-sont-figes-dans-le-temps

    http://www.toupie.org/Dictionnaire/Lobby.htm

    http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1ARTF0006467

     

     

  • LE QUÉBEC ET LA VACCINATION….. DE NOTRE LANGUE RAISONNABLE!

    Par Nancy Gilbert, groupe du mardi, ENP 7505

    BLOGUE #2

     

     

    Le Québec, à l’instar de tous les grand pays de ce monde, connaît un moment historique avec la campagne de vaccination de masse afin de contrer le virus de la grippe A H1N1.

    A travers toute la polémique entourant la vaccination, il y a eu certains aspects qui sont passés presqu’inaperçus.

     

    On aura réussi à y inclure encore des débats entourant la langue….

    Quelle ne fut pas ma stupéfaction d’entendre un reportage au TVA 22 heures concernant l’accessibilité des documents d’information concernant la vaccination.  En effet, on y mentionnait qu’afin de rejoindre plus de gens, et donner un accès le plus large possible, il avait été demandé que les documents d’information soient publiés dans des langues autres que le français et l’anglais, car certains citoyens pourraient ne pas se faire vacciner, faute d’avoir pu consulter l’information dans leur langue maternelle…

     

    Quel autre grand défi pour l’administration publique…

    Les groupes de pression ont sans doute usé de leur influence afin de faire valoir leurs intérêts, et faire pression sur le gouvernement qui doit rendre accessible les services aux citoyens.

    Toutefois, jusqu’où faut-il aller?  Qu’en est-il de la responsabilité de l’administration publique dans l’accessibilité des services versus la responsabilité individuelle des citoyens et des différentes collectivités du Québec?

    Est-ce vraiment de la responsabilité de notre administration publique d’aller aussi loin?

     

    Examinons les responsabilités du gouvernement dans ce dossier :

     

    Le gouvernement a procédé à l’achat des vaccins en faisant le choix d’en acheter un nombre suffisant pour toute la population, contrairement aux États-Unis par exemple.  Il a ensuite organisé la plus grande campagne de vaccination que le Québec n’a jamais connue.  Des centres de vaccination ont vu le jour dans chacune des régions du Québec.  Le gouvernement a aussi coordonné l’ordre de priorité de vaccination de la population en considérant les données scientifiques identifiant les groupes les plus à risque de contracter le virus du H1N1.  En coordonnant au niveau provincial cette campagne de vaccination, le gouvernement a assumé ses responsabilités en évitant des dérapages et des iniquités entre les différentes régions du Québec en adoptant une approche  centralisatrice de la démarche.  Sinon, nous aurions pu assister à la désobéissance civile.  Déjà, nous avons vu poindre ici et là certains écarts de conduite, tant de la part des professionnels que de la population.  De plus, le vaccin a été mis à la disposition de la population gratuitement.

    Finalement, les élèves des écoles ont pu être transportés vers les centres de vaccination de leurs régions respectives.  Toute la population toutes catégories confondues, peut maintenant être vaccinée.

    Je pense que du côté de la responsabilité gouvernementale face à l’accessibilité des services, le gouvernement a plus que rempli son mandat, et a préservé les valeurs propres à la gestion publique :

    • l’intérêt public
    • l’accessibilité, la gratuité des services
    • l’équité
    • la justice sociale

     

    Seule petite ombre au tableau….. le recul du gouvernement face aux groupes de pression réclamant la vaccination plus hâtive des gens âgés de plus de 65 ans….., ce qui traduit bien le dilemme moral de la gestion publique décrit par Joseph Facal : «faut-il faire ce qu’on pense être bon, même si c’est impopulaire, et risquer de perdre ses élections, ou se soucier uniquement du court terme, et dire et faire seulement ce que les gens veulent entendre et vous voir faire?»  Le ministre de la santé est et sera imputable de tout ce qui se passera de bon et de moins bon dans ce dossier de la vaccination.

    Nul doute que le ministère de la santé aura rempli une de ses mission qui est la coordination du programme national de santé publique et l’instauration de mesures destinées à protéger la santé de la population.

    Que serait-il arrivé si cette gestion avait été assumée par l’entreprise privée, guidée par de toutes autres priorités?  Je n’ose l’imaginer.

     

    Nous constatons à travers cette expérience combien les dépenses de l’état croissent toujours, confirmant ainsi une fois de plus la loi de Wagner.  Les québécois doivent réaliser que l’augmentation de ces dépenses, dans le cas de la vaccination, aura donné accès au vaccin gratuitement à tous les québécois.  Il y a toujours un coût à payer pour nos services publics, sinon, il faut accepter d’en défrayer une partie.  Ce débat sera à faire avec la population qui parfois a un peu l’approche de la «pensée magique» en ce qui concerne les finances publiques et l’État-providence….  La crise économique mondiale actuelle, combinée à la menace de la pandémie, ont mis à mal les finances publiques du Québec.

     

    Revenons à la question qui est soulevée concernant les langues dans lesquelles les documents d’information sur vaccination contre la grippe A H1N1 sont disponibles. Cela ne m’apparaît pas être une problématique de l’accessibilité des services, comme l’ont prétendu certains groupes de pression.

     

    C’est une façon détournée de ramener les débats linguistiques qui nous divisent, ainsi que celle des accommodements raisonnables.

     

    La langue officielle du Québec est le français.  Les deux langues officielles au Canada sont l’anglais et le français.  En ce sens, l’accessibilité des documents officiels du gouvernement du Québec, parus en français et en anglais, répondent à la réalité de notre province et de notre pays.

     

    Si une communauté d’origine culturelle différente constate qu’il y a des difficultés de compréhension importante en raison de la barrière de la langue (même en anglais….), je pense qu’il est de sa responsabilité d’y faciliter l’accès.  Soit en s’engageant des traducteurs qui pourront traduire les documents dans la langue souhaitée, soit en organisant des séances d’information au sein de leur communauté, dans la langue de leur choix.

    Soyons franc : cette problématique est presqu’exclusivement le fait de la métropole qui est cosmopolite.  Ailleurs au Québec, ce n’est pas du tout la même réalité.

     

    Ce n’est pas la responsabilité du gouvernement du Québec de rendre accessible les documents publics en d’autres langues que les deux langues officielles du pays.  Sinon, en combien de langues faudrait-il traduire les documents?  Le chinois, le mandarin, l’italien, le grec, le yiddish, l’arabe et j’en passe…..

    Les débats sur les accommodements raisonnables nous ont laissé en héritage la peur d’affirmer notre spécificité culturelle.  Ce n’est pas faire preuve de xénophobie de mettre nos limites, car dans un contexte de mondialisation, tant des marchés que de la communication et de l’information, devons-nous obligatoirement abdiquer notre identité culturelle au profit de toutes les autres? Je ne le crois pas.

    Je m’imaginais avoir émigré en Chine, et être au cœur de la pandémie.  Aurais-je pu prétendre avoir le droit d’obtenir de l’information de la part du gouvernement chinois en français, ma langue maternelle?

     

    Les peuples autochtones du Québec doivent sourirent un peu en observant ce débat pour des communautés qui réclament l’accès dans leur langue, alors que nos premières Nations, qui étaient là bien avant tous les autres, voient leurs droits ne pas être plus reconnus…. Et vlan pour les droits aborigènes….

    S’il n’y avait qu’une seule autre langue dont je pourrais comprendre qu’on donne accès ou que l’on supporte la traduction se serait celle des Premières Nations  du Québec.

     

    Vous me direz en bout de ligne qu’il n’y a pas eu de suites à tout ça.  C’est bien vrai.  Mais le seul fait qu’on y ait pensé, et d’en avoir fait la demande sur la place publique est le symptôme d’un malaise important.

    Devons-nous nous vacciner contre le français!!!!!

  • Vaccination contre la grippe A(H1N1) une réussite d’une administration fort complexe

    Par Diane Marcotte, groupe du mardi, ENP 7505

     

     

    Le Ministre de la Santé et des Services sociaux M. Yves Bolduc, dans l’édition du Nouvelliste  du week-end 5-6 décembre nous livrait le message suivant :

     

    « Depuis le début de la campagne de vaccination, nous avons mis en place, au Québec, une organisation efficace afin de vacciner le plus grand nombre de personnes possible, dans le plus court délai, en protégeant en priorité les plus vulnérables d’entre nous. Cette vaste opération de vaccination contre la grippe a(H1N1) bat toujours son plein à travers le Québec et déjà plus de 3 millions de personnes ont pu se prévaloir de cette protection. » Il termine son message par :

     

    « Les bienfaits du vaccin sont immenses, d’autant plus lorsqu’on les compare aux conséquences graves que peut engendrer la grippe A(H1N1).Alors permettez-moi de vous inciter à nouveau à vous faire vacciner en grand nombre et ainsi contribuer à la couverture vaccinale d’une très large portion de la population québécoise. »

     

    Encore une publicité ! De l’argent jeté par les fenêtres direz-vous?

     

    Cette vaste opération, du jamais vu au Québec, a fait couler beaucoup d’encre, c’est le moins qu’on puisse dire. Depuis le tout début de cette campagne, plusieurs éléments ont fait l’objet de critiques ou de commentaires. La réalité ou non de la pandémie, le bénéfice ou non de la vaccination, les risques ou non du vaccin, les clientèles prioritaires, les délais d’attente, l’intervention du fédéral et j’en passe.

     

    Quand je considère tout ce qui s’est passé depuis le début de la vaccination je dois dire que nous Québécois avons la critique facile et que gérer l’administration publique n’est pas chose simple.

     

    Je ne suis pas certaine que la population soit consciente de ce qu’a pu exiger cette vaccination de la part du réseau et cela tout en maintenant les services déjà en place. Un centre massif de vaccination n’est pas une mince affaire, pensons à :l’accueil, la gestion des insatisfactions, l’inscription par informatique, l’évaluation de l’état de santé, la préparation des vaccins, l’administration des vaccins, la surveillance, les interventions de santé, la gestion des appels, sans compter toute la logistique derrière : recrutement de la main d’œuvre, gestion des horaires de travail, installations du matériel, distribution des repas, approvisionnement en vaccins et autres fournitures, etc.

    La pénurie de main d’œuvre dans le réseau nous oblige à  toute une gymnastique pour assurer les services réguliers aussi cette vaste opération a demandé à l’ensemble des employés du réseau une implication supplémentaire  exemplaire.

     

    Les services de santé sont de juridiction provinciale et sont régit par les principes de la loi canadienne sur la santé. Le gouvernement  fédéral théoriquement n’avait pas à intervenir dans notre campagne. Cependant la mondialisation a influencé de façon importante nos décisions dans ce dossier. Pensons au tout début de la pandémie, moment où le Mexique a recensé plusieurs cas de grippe A(H1N1), à la mobilisation  de plusieurs pays  à la grandeur de la planète pour tenter de minimiser le plus possible la propagation de la grippe. Des ententes entre pays ont été conclues afin de réduire les risques et de protéger la population. Le Canada a emboité le pas et nous nous sommes retrouvés avec des messages du fédéral dans un domaine de juridiction provinciale. Rien pour simplifier les messages et la coordination des activités. Pour compliquer encore un peu plus les choses certains aspects de la vaccination étaient coordonnés par le fédéral et d’autres par le provincial.

     

    Au début de la campagne plusieurs personnes reliées de près ou de loin au réseau de la santé et des services sociaux ont commenté la pertinence de la vaccination. Nous avons eu droit à des opinions très divergentes. OUI pour la vaccination, NON pour la vaccination. Comment si retrouver? Pour un gouvernement livrer un message quand tous et chacun s’en mêle complique considérablement les choses. Le gouvernement a eu droit à la pression par les médias.

     

    En santé il y a régulièrement au sein des spécialistes, des positions différentes tant qu’à l’urgence ou la réalité d’une situation.  Je crois sincèrement que le gouvernement  a fait au mieux de sa connaissance et les choix qu’il a faits, l’ont été pour le bien de la population. La mondialisation a eu un impact sur le choix du gouvernement car nous avons profité des résultats des autres pays mais nous avons aussi adopté une position en accord avec les autres pays. Certains diront que nous avons dépensé l’argent des contribuables de façon irresponsable. Sincèrement, je ne crois pas qu’un gouvernement responsable aurait investi des sommes importantes en période de crise économique s’il avait été convaincu hors de tout doute qu’il n’y avait pas de danger pour la population. Il a agit dans l’intérêt général des Québécois. Ce qui est le propre d’un état de droit.

    Nous ne pourrons jamais dire si le gouvernement a fait le meilleur choix, que serait-il arrivé s’il avait pris la décision de ne pas vacciner les Québécois?

     

    Un autre élément complique considérablement la gestion de l’administration publique c’est les groupes de pression. À partir des expériences des autres pays, nous avions clairement identifié nos groupes à risques. Les personnes âgées de plus de 65 ans n’en faisaient pas partie car le virus ayant circulé dans les années 50, ceux-ci étaient en grosse majorité immunisés. Des études en Australie ont démontrés que seulement 2à 3% de cette population pouvait être infecté contre 50% pour les enfants. D’ailleurs les personnes hospitalisées dans nos établissements étaient principalement des enfants ou encore des adultes au début de la vingtaine. Cependant la pression importante exercée sur le gouvernement par les regroupements de personnes de plus de 65 ans a modifié l’ordre  de vaccination. Comme il représente une partie importante de l’électorat participant, il était plus difficile pour un partie politique de l’ignorer principalement dans un gouvernement démocratique selon le modèle de Wesminster ou l’appareil politique est séparé de l’appareil administratif. Cette situation est plutôt difficile à accepter quand nous sommes centrés sur la clientèle.

    Avec le recul, tous ces évènements démontrent bien à quel point l’administration publique est complexe à gérer. Ce que je retiens surtout cependant c’est que le réseau a réussit à relever ce défi sans précédent. Preuve, la vaccination bat toujours sont plein mais elle ne fait plus la une des journaux.

     

    FÉLICITATIONS  AU RÉSEAU ET À TOUS SES TRAVAILLEURS.

  • Les coffres sont vides, mais les besoins n'ont pas finis d'augmenter...

    Les finances de l’État sont investies dans deux grandes sphères soit l’éducation et la santé. Les gens demandent au gouvernement de réduire les dépenses de l’État pourtant personne ne souhaite que les services soient réduits ou redirigés vers le privé. Au contraire, on demande de nouveaux services ou d’adapter ceux qui existent afin qu’ils répondent plus rapidement ou qu’ils soient adaptés à la nouvelle génération. En éducation, la dernière réforme avait pour but d’aider les enfants ayant des troubles d’apprentissage en n’évaluant pas seulement leurs connaissances, mais aussi leurs compétences transversales. Pourtant, après avoir dépensé plusieurs milliers de dollars, on remet en place l’ancien système d’évaluation.

     

    Nous n’avons rien réglé en tant que société. Au contraire, ses enfants sortiront du secondaire avant un diplôme caduc, puisqu’ils leur manquent trop de connaissances pour la suite de leurs études. Mais, que s’est-il passé exactement? Lorsqu’on lit la réforme, celle-ci nous permet d’espérer que chaque enfant trouverait sa place dans un système pas toujours facile. Cependant, au cours de ses dernières années, le discours des professeurs était d’un tout autre niveau de préoccupation. Pour la majorité d’entre eux, la réforme était incompréhensive et ils n’avaient pas obtenu les formations nécessaires pour actualiser cette réforme. Le système d’évaluation des compétences transversales ne leur avait pas été enseigné et demeurait nébuleux. Seulement quelques jours de formations leur avaient été offerts avant l’entrée de cette année-là et ils étaient libres d’y assister, mais pas libres de ne pas l’appliquer.

     

    Ce qui m’amène à conclure que le gouvernement a répondu à la population, mais n’a pas investi au bon endroit, puisqu’il en coûtera plus cher à l’État pour récupérer les pages blanches laissées dans la mémoire de toute une génération d’enfant. Ces enfants qui sont l’avenir de demain dans notre système démocratique qui avait réussi à prendre la deuxième place des pays les plus scolarisés. Alors, réduire les dépenses de l’État, pas possible pour le ministère de l’Éducation. Cesser d’offrir une gratuité, c’est revenir au moyen âge et réduire à néant les chances de se sortir du déficit, les risques de se retrouver dans un pays communiste.

     

    Cependant, je crois que nos chefs d’État ont un rôle majeur dans l’avenir de l’enseignement, car si l’on compare entre les deux ministères l’éducation et la santé, il semble y avoir un écart entre les exigences que l’on a envers les professionnels de la santé et ceux de l’enseignement. Dans le réseau de la santé, les ordres professionnels exigent de leurs travailleurs qu’ils suivent des formations d’appoint annuellement afin de toujours offrir un service de qualité à la clientèle. En enseignement, il n’y a pas d’ordre professionnel donc pas d’exigences de se tenir à jour et d’aller chercher des outils pouvant leur venir en aide pour qu’ils puissent offrir une meilleure qualité d’enseignement d’année en année. Selon moi, il y a là un vrai débat, la profession est de moins en moins convoitée, car les enseignants sont trop souvent laissés à eux-mêmes avec des difficultés de plus en plus criantes. On parle de pénurie de personnel, alors ne serait-il pas un bon investissement que d’apporter aux enseignants du support par le biais d’un ordre professionnel qui leur offrirait des formations adaptées à leur réalité d’aujourd’hui? De mettre en place des structures pour qu’ils puissent y assister sans pour autant se retrouver en surcharge de travail. D’après le niveau d’expérience que je détiens et l’intérêt que je lui porte, je crois que l’argent investi dans le ministère de l’Éducation serait plus rentable pour tous les partis concernés si cette solution était mise de l’avant.

     

    Diane Tremblay

    Cours du mardi soir, Trois-Rivières