Blogue 2 - L'austérité; échec des dirigeants européens
La situation en Europe demeure très préoccupante. Le continent est atteint par un taux de chômage très élevé. L'économie y est également caractérisée par une lente croissance. Ces phénomènes sont causés par les plans d'austérité draconiens qui furent adoptés par les pays d’Europe. L'opposition, obstinée à stimuler l'économie en investissant dans les grandes infrastructures doit persister pour remplacer les mesures d’austérité. Le parti minoritaire souhaite également investir dans la création d’emplois et dans une politique de soutien à faible intérêt. Il est important de noter que le but d’un plan d’austérité vise à forcer les pays qui présentent des déficits et une dette considérables par rapport au PIB à les réduire, afin qu'ils ne dépassent pas 0,5 % de leur PIB.
Les taux de chômage des différents pays d’Europe sont à la hausse, soit 26,6 % en Espagne, 11,1 % en Italie, 14,5 % en Slovaquie, 10,9 % en Hongrie, 12,5 % en Lituanie, 14,4 % en Irlande, 10,5 % en France, 26 % en Grèce, 16,3 % au Portugal, 14,1 % en Lettonie et 12,4 % en Bulgarie. Le nombre total de chômeurs dans l'UE a augmenté de plus de 2 millions de personnes depuis novembre 2011.
Du côté de la Grèce, 2013 marque la sixième année de la « Grande Dépression ». Au cours de cette crise, le pays a perdu plus d’un quart de son PIB. La situation économique désastreuse semble trop grave pour que la « troïka » soit en mesure de les aider. Les salaires ne s’élèveront pas d’ici peu et la production nationale est gravement atteinte.
Depuis trois ans, les dépenses dans le domaine de la santé ont été réduites de 32 %. Les médicaments se font rares et une nouvelle réduction des dépenses publiques de 10 % est prévue cette année. Il y a présentement une réelle pénurie d’antibiotiques, d’antidiabétiques, d’antidépresseurs, d’anticancéreux et même d’aspirines. En ces temps d’austérité, certains paient de leur vie faute de ne pouvoir se procurer leurs médicaments. On évalue à environ 70 % les gens qui ne peuvent se payer les médicaments dont ils ont besoin.
Depuis 2010, les salaires ont diminué de plus de 30 % et le prix des biens et services demeure très élevé. Les prédictions annoncent que le taux de chômage continuera de hausser en 2014 et dépassera les 31 %, selon l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale. De plus, 60 % des Grecs sans emploi sont inactifs depuis un an et plus, ce qui est très inquiétant.
Pour ajouter à la panoplie de problèmes auxquels ils font face, les immigrants retournent dans leurs pays d’origine et les travailleurs qualifiés continuent d’émigrer. Il y a donc de moins en moins de contribuables pour soutenir une économie qui ne produit plus assez de richesses pour se supporter elle-même.
Le pays doit mettre sur pied un plan d’affaires. Il doit investir dans les infrastructures, simplifier sa fiscalité et réduire sa bureaucratie. Les Grecs doivent également miser dans le tourisme afin de créer des emplois. La seule façon dont ils pourront se sortir de cette immense dette sera d’établir des politiques de relance et de stimuler l’économie, contrairement à ce qu’ils ont fait depuis les dernières années. Il doit également y avoir des investissements extérieurs, mais pour cela, la confiance entrepreneuriale doit être restaurée.
L'électorat italien, de son coté, a massivement rejeté l'austérité que son gouvernement technocratique, dirigé par Mario Monti avec le soutien de l'Allemagne, avait imposée au pays. Le parti de M. Monti a reçu seulement 10,5 % des voix et a élu 45 membres à la Chambre. Ce fut une défaite retentissante pour les partisans de l'austérité. La coalition de centre gauche dirigé par Pier Luigi Bersani a reçu 29,5 % des voix et a élu 340 membres à la Chambre. Le comédien Beppo Grillo a reçu 25,5 % des voix et 108 sièges. L'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi était également contre l'austérité. Il a ainsi reçu 29,1 % des voix et 124 siège. Au Sénat, les résultats sont présentés sur une base régionale et la coalition Bersani a reçu 31,6 % et 113 sièges; Berlusconi 30,7 % et 116 sièges; Grillo 23,8 % et 54 sièges; Monti 9 % et 18 sièges. Donc, parce qu'il ne semble pas y avoir une coalition stable, il peut y avoir de nouvelles élections dans un court laps de temps. Cependant, l'obsession de l'UE avec l'austérité a été démocratiquement battue. Il est grand temps de repenser la politique et de respecter la volonté démocratique de la population. Les marchés ont réagi négativement et ce n'est pas surprenant. Ils doivent comprendre qu’il s’agit d’une politique qui ne fonctionne pas et qui manque de soutien démocratique. Ça ne peut pas durer! La croissance économique durable est possible que par les politiques de relance.
Il est donc évident que les mesures d'austérité ne fonctionnent pas lorsqu’une profonde récession s’impose. Les experts ont fait preuve d’une trop grande rigueur avec les politiques d’austérité qui furent appliquées dans plusieurs pays européens. Les compressions budgétaires ont eu un effet négatif plus grand que l’augmentation de leurs revenus fiscaux. La France semble être l'unique force politique puissante qui est engagée à mettre fin à l'austérité et à établir une politique de relance. Pourtant, celle-ci est la seule politique raisonnable dans les circonstances. Les futurs historiens regarderont en arrière, s'étonnant de l'ignorance politique affichée par les dirigeants européens.
-Sabrina Gariepy