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Résumé du chapitre 12, La réforme du modèle universitaire suédois de 1993, par Benjamin Bélair, Social-Démocratie 2.0

 

KARINE JOLY, JUIN 2015

 

Résumé du chapitre 12, La réforme du modèle universitaire suédois de 1993, par Benjamin Bélair, Social-Démocratie 2.0

 

Selon l’auteur Benjamin Bélair, le contexte et les enjeux entourant la réforme du modèle universitaire suédois de 1993 fascinent et méritent d’être explorés, surtout par le Québec qui traverse depuis 2012 une crise à l’égard de son système d’éducation supérieur. Comme le Québec, la Suède dans les années 1990, traversait une crise économique qui lui a obligé, entre autres, de revoir ses politiques afin de s’attarder à la dette. De plus, le système universitaire qui avait fait l’objet d’une réforme dans les années 1970 était aux prises avec plusieurs problématiques dont le peu d’adaptation aux besoins régionaux et locaux, la centralisation des programmes ainsi que le besoin de la main-d’œuvre de plus en plus qualifiée. La Suède entreprend donc une grande réforme du modèle social économique afin de garantir sa continuité. Le système d’éducation supérieur n’y échappe pas. On remet en question la gouvernance, l’accessibilité, la collaboration entre le public et privé ainsi que l’accès en régions, le statut de la recherche et l’enseignement (Bélair, p. 271). Selon l’auteur, il est important de noter que les changements au modèle universitaire suédois se sont réalisés dans le respect et le calme, sans démêlés majeurs et étaient inspirés du nouveau management public tout en honorant les efforts déjà obtenus par sa tradition sociale-démocrate. Bélair propose donc de bien comprendre cette réforme et ces effets.

 

Comme déjà mentionnée, la réforme du système universitaire s’impose au même moment que d’autres réformes importantes. Le pilotage politique de ce dossier mérite d’être souligné. En 1991, le gouvernement de coalition de centre droit dirigé par Carl Bildt entreprend des mesures de réduction des dépenses et de recherche de gains d’efficacité et d’efficience (Bélair, p. 274). Un an plus tôt, sous la gouvernance d’Ingvar Carlson, le gouvernement social-démocrate avait mandaté un groupe à dégager des mesures qui avaient été appuyées par la majorité des partis politiques. En 1991, le gouvernement propose donc des réformes au sujet de l’enseignement supérieur et le Parlement vote des changements majeurs. En 1992, la Loi sur l’enseignement supérieur estdéposée au Parlement et elle sera mise en œuvre en 1993. De 1994 à 1998, diverses pistes et solutions sont dégagées. Par exemple, le budget et le droit de regard de l’état au sujet des orientations des programmes d’étude du premier cycle, sont précisés. Tout au long de cette démarche, le gouvernement préconise une importante campagne de communication qui a pour objectif de promouvoir les faits saillants de la réforme. Des séminaires sont organisés dans le monde universitaire et un système d’évaluation permet aux personnes concernées de s’exprimer et de dégager des idées nouvelles qui peuvent être intégrées, au besoin. Comme conséquence, une grande majorité des réformes sont adoptées sans problèmes au Parlement. Le monde universitaire et les étudiants soutiennent la réforme. Nous pouvons donc souligner ici une excellente stratégie de la part du politique dans l’espace public.

 

L’université en Suède propose un accès gratuit pour les étudiants qui ont la capacité de poursuivre leur éducation supérieure. L’État appuie les étudiants sous forme de prêts et bourses et les associations étudiantes versent une cotisation. Aux prises avec une crise économique importante dans les années 1990, le gouvernement a dû s’assurer d’obtenir des sources de revenus afin de poursuivre la gratuité des études. Le mode de financement et de gestion des universités sera donc revu de façon importante. Effectivement, le système universitaire suédois se voit passer d’un modèle de financement basé sur le nombre d’étudiants inscrits à un modèle basé sur la notion de performance, soit en fonction des résultats pédagogiques des étudiants. D’autres requêtes, dont la réduction des coûts administratifs, optimisation de la qualité de la recherche et l’augmentation du taux de diplomation au 2e et 3e cycle sont aussi demandés. Les universités se voient aussi confier la responsabilité de partenariat mutuel et du développement de l’enseignement en région afin de garantir la contribution du développement et la rétention des jeunes en régions. Cette mesure fait partie intégrante de la reddition de compte. Avec l’introduction du modèle d’attribution par résultats, les évaluations internes et externes, le « benchmarking » et l’évaluation et le déploiement d’un service d’enseignement de la qualité sont devenus des modalités importantes. Il va sans dire que le modèle de gouvernance est touché. D’un côté, les universités bénéficient de moins de contrôle et donc d’une plus grande indépendance au quotidien et dans l’organisation de l’enseignement, mais doivent dorénavant se conformer à la supervision par reddition de compte. La gouvernance des universités suédoises est donc composée de trois paliers, soient : le Parlement qui vote les lois concernant l’éducation, adopte les principes d’allocation et autorise de nouveaux établissements d’enseignement, le gouvernement qui nomme certaines personnes aux postes stratégiques (dirigeants universitaires, vice-chanceliers) et fixe leurs salaires, le budget annuel, les contrats d’éducation autant dans l’enseignement public que privé, établi aussi les objectifs concernant le nombre annuel de nouveaux diplômés, et les universités et les collèges qui ont le mandat d’assurer l’organisation interne, l’attribution des ressources allouées et assurer la qualité de l’enseignement (Bélai, p. 278).

 

En conclusion, la réforme du modèle universitaire suédois visait la décentralisation des responsabilités. Selon l’auteur, l’objectif est atteint, mais pas totalement. Bien que l’intervention du gouvernement soit diminuée, telle qu’illustrée plus haut, elle est encore très présente. À l’interne, les nouvelles structures ne sont pas toujours bien comprises par les acteurs. En contrepartie, le processus d’évaluation que proposait la réforme a été un franc succès. On remarque une grande qualité de l’enseignement et un rapprochement entre les professeurs et les étudiants. Effectivement, on se souci davantage du cheminement et du succès des étudiants.

 

Selon l’auteur, le Québec aurait avantage à s’inspirer de cette importante réforme. Effectivement, la Suède a promu d’importants changements inspirés du nouveau management public, a maintenu une gratuité scolaire tout en augmentant la qualité de l’enseignement. La préparation politique ainsi que la participation et concertation sociale à ces changements a aussi contribué de façon importante au succès de cette réforme. Pas de casseroles dans les rues en Suède!

 

Commentaires

  • Bien vu

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