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Résumé du chapitre 1 du livre Social-démocratie 2.0: La social-démocratie en crise? Quelle crise?

 

PRÉAMBULE

 

.Les déclinistes pensent que le retrait de l’État-providence est nécessaire pour faire face à la   mondialisation afin d’être plus compétitif.

 

.Les transformistes disent que la mondialisation ne demande  pas un désinvestissement de l’État-providence, au contraire.

 

 

 

Dans ce chapitre,  Stéphane Paquin met la table en présentant deux discours qui s’opposent en ce qui concerne la mondialisation. L’un appartient aux déclinites et l’autre appartient aux transformationnistes.

 

Les déclinistes émettent la théorie que l’État-providence dans le contexte de la mondialisation ne permettrait pas d’accumuler de la richesse tout en offrant  autant de mesures sociales  à la population .  C’est pourquoi l’État-providence devrait se désengager afin de permettre d’être plus  compétitif financièrement au niveau international.  Les déclinistes prétendraient également que les taxes sur nos produits feraient  fuir les investisseurs.

 

La théorie des transformationnistes  s’applique à dire le contraire et sera élaborée un peu plus loin dans le texte.

 

Mais Tout d’abord pour comprendre l’émergence de ces deux théories jusqu’à leur opposition commune,   Stéphane Paquin nous fait un peu d’histoire dans ce chapitre.  L’auteur situe la naissance de l’État-providence  après  la  2e guerre mondiale.  A cette époque, il  y avait  une faible concurrence  mondiale ; ce qui aurait permis la création de nombreuses mesures sociales par l’état et de nombreux investissements dans les dépenses publiques.  Ces mesures offertes à la population étaient très généreuses  tout en étant  très diversifiées.  Soudainement, des questions surgissent  ,  pourquoi  créer des mesures sociales?  A quoi cela pouvait-il servir?

 

Un peu plus loin sur  l’échelle du temps, Paquin mentionne une crise économique vers les années 70. Le mot d’ordre à l’époque des gouvernements  était devenu :  « couper ».  Couper où?  Dans les mesures sociales et publiques pour être plus compétitif  au niveau mondial, pensait-on.  On voulait être mieux positionné pour jouer sur ce nouveau  terrain économique car  les règles du jeu changeaient.  Après les coupures, l’État-providence  se voit investir   dans les mesures sociales et publiques pour se dégager d’une crise économique ou d’un ralentissement.  On a vu ce scénario se répéter à  quelques reprises depuis les années 70.  A chaque fois, les gouvernements  ont injecté des argents dans ces  domaines.  

 

 

 

Paquin dit dans le texte, douter que la mondialisation soit la seule raison pour justifier la pertinence des coupures dans les mesures sociales et publiques en ajoutant  qu’il serait même exagéré de le prétendre.  A la page 51 du chapitre deux du volume, Paquin fait même une révélation importante. L’auteur dit que la théorie interventionniste prétend que « les pays ayant une taxation élevée, de forts taux de syndicalisation…et un état interventionniste s’en tireraient mieux »  dans un contexte de mondialisation. Les déclinsites prétendent le contraire sur ce point.  Pour appuyer ses propos, Paquin fait référence à de très nombreux auteurs qui vont dans ce sens et qui sont énumérés à la fin de son chapitre .  Pour reprendre presque textuellement les propos de Paquin à la page 59 , il aurait autant de dépenses sociales et publiques en 2012 qu’ en 1960. 

 

Finalement, à la page 52 du chapitre, Paquin nous explique à quoi servent les mesures sociales et les dépenses publiques. «  Les dépenses … sur le PIB sont plus élevés ….parce qu’elles servent à réduire les risques contre les chocs » externes  de la mondialisation et que « la mondialisation favoriserait la mise en place de la social démocratie » en retour. Pour illustrer cela, Paquin  explique que dans le pays où on retrouve l’État-providence, on y retrouverait également de bons emplois qui permettraient d’aller chercher des taxes pour générer des surplus monétaires qui eux, à leur tour, permettraient de faire des transactions commerciales au niveau international  tout en se garantissant une certaine sécurité car des surplus monétaires ayant  été dégagés(un genre de coussin financier).  Depuis les années 60,  comme le marché financier a changé, il est devenu plus grand et plus ouvert, on assiste à l’émergence  de nouveaux produits financiers.  Durant les années 70-80, il est désormais  possible d’ investir partout sur la planète.

 

En conclusion, fort de statiques mondiales et de graphiques présentés dans le chapitre, dont je vous ai fait grâce, et des nombreux auteurs cités en annexe du chapitre qui supportent la théorie interventionniste, l’auteur rétorque aux déclinistes que les pays interventionnistes au final, ne seraient pas moins compétitifs et n’auraient pas non plus moins d’exportation à cause des taxations sur leurs produits.  L’État-providence de ces pays ne ferait pas non plus un obstacle à leur présence sur les marchés internationaux tout en s’y positionnant assez bien financièrement .  Ces pays interventionnistes  seraient même d’assez bons  joueurs  sur la scène mondiale.  Leur santé financière serait même assez bonne pour  permettre  de continuer d’offrir une bonne qualité de vie à leurs habitants par de nombreuses mesures sociales et  des dépenses publiques. Paquin prétend même que ce scénario n’aurait pas changé en quantité durant la période de 1960 à 2012.  Ce résumé, sans prétention,  a tenté de vulgariser, de résumer et de condenser des notions complexes du chapitre deux qui sert d’assise au volume social-démocratie 2.0 .

Sylvie Croteau

« Est-ce que l’affaiblissement du projet politique social-démocrate en Europe s’explique par la faible performance du modèle social-démocrate? ». Voilà d’emblée la question qui est posée  dans ce chapitre par les auteurs Bo Rothstein et Sven Steinmo, qui compareront ce modèle aux « macros-modèles » que sont le néolibéralisme et la « démocratie-chrétienne » centriste. Selon eux, les succès macroéconomiques et sociaux du modèle social-démocrate sont évidents. Ils ne s’attarderont toutefois pas aux modèles anarchistes et communistes, qui, selon eux, ont échoué dans la création de sociétés utopiques, alors que la social-démocratie a adhéré à des valeurs pragmatiques et réalistes.

 

Définition

Mais qu’est-ce que la social-démocratie? Selon les auteurs, ce modèle de société rassemble « un large éventail d’idées, de politiques publiques et de partis présents sur la scène nationale de différents pays. […] elle est fondée sur les idées universelles de solidarité sociale, de modernité et sur la conviction que la société peut être changée grâce à des « politiques éclairées » ». p. 22. Ce modèle constitue trois types d’engagements :

 

1-      avoir accès à un ensemble de droits sociaux, à des services et à un soutien économique pour chaque individu composant la société quelles que soient ses origines;

 

2-      limiter les effets négatifs de l’économie de marché sans la remplacer ou sans tenter de la contrôler (les sociaux-démocrates sont « pro-marché »);

 

3-      adopter des politiques sociales progressives dans le but de faire évoluer les sociétés (l’État est un agent social de changement).

 

La social-démocratie et l’État providence

Ce n’est pas parce qu’un État est providentiel qu’il est automatiquement social-démocrate, bien au contraire. En fait, alors que l’État providence propose des politiques publiques ciblées qui coûtent très cher (par exemple des politiques pour les pauvres, les retraités…), avec un taux élevé de taxation à différents paliers, le modèle de l’État providence social-démocrate propose des politiques sociales universelles non ciblées et un système de taxation quasi « plat » et uniforme,  toute catégorie de revenus confondues. Il conserve « un haut niveau de taxation, un haut niveau de dépenses sociales – à l’intérieur desquelles un haut pourcentage des dépenses va aux familles et aux jeunes, plutôt que seulement aux retraités et aux pensionnés; un bas niveau des dettes publiques et de faibles déficits budgétaires; de fortes dépenses en éducation et en santé; un haut niveau d’égalité sociale;  un haut niveau d’égalité des sexes; un haut niveau d’investissement privé; des citoyens très éduqués; un meilleur niveau de confiance interpersonnelle; une corruption faible ou absente; des populations en meilleure santé; ainsi que des individus qui se disent en moyenne plus heureux ». p. 27.

 

La mécompréhension de la social-démocratie

Même pour les partisans de la social-démocratie, une méconnaissance  du sujet semble évidente. Quatre erreurs affectent la perception de ce modèle. La première consiste à croire que la social-démocratie est très coûteuse et que son haut niveau de taxation, pour payer tous les programmes sociaux, ralentit la croissance économique. Or, les auteurs démontrent que la principale caractéristique de la social-démocratie n’est pas l’aide directe aux pauvres, mais des assurances et des programmes sociaux universels que veulent les citoyens. Les études démontrent qu’il en coûte moins cher de passer par des programmes publics que privés.

La deuxième mécompréhension est de croire qu’une social-démocratie exerce une plus grande bureaucratie dans l’appareil public, qu’elle devient un gouvernement paternaliste et qu’elle crée une absence de liberté de choix dans l’accès aux services. Cet argument est remis en question par les auteurs arguant que les écoles privées dans les pays nordiques ont accès au même fonds publics que les écoles publiques et ont les mêmes procédures à suivre.

La troisième mécompréhension soutient que les lourdes dépenses publiques sont un frein à une croissance économique élevée.  Les auteurs posent le postulat que les états riches ont un niveau de taxation deux fois plus élevée que les états pauvres. Or, ces dépenses élevées permettent d’acquérir des biens qui sont essentiels à la croissance économique  et qui favorise l’investissement non pas seulement dans les infrastructures, mais dans l’éducation et dans les services sociaux. 

Finalement, la dernière mécompréhension est de penser que la distribution de la richesse suit le modèle de « prendre aux riches pour donner aux pauvres ». L’état social-démocrate favorise plutôt une redistribution équitable à travers des programmes universels. Techniquement, cet État providence universel s’organise grâce à des taxes prélevées en pourcentage du revenu où « tout le monde paie la même chose » et où « tout le monde reçoit la même chose », p.36. Les auteurs ont démontré dans le tableau suivant l’effet de redistribution d’une taxation uniforme et des bénéfices universels, dans un mode d’imposition parfaitement uniforme :

 

Revenus avant impôts

Prélèvement d’un impôt uniforme de 30% sur le revenu

Revenu net

(après impôts)

Bénéfices/services universels par tranche de revenus*

Revenu final

10 000

3 000

7 000

16 000

23 000

50 000

15 000

35 000

16 000

51 000

100 000

30 000

70 000

16 000

86 000

*3 000 + 15 000 + 30 000 = 48 000/3 = 16 000

Ratio de revenus avant les taxes et les bénéfices : 1 à 10 (10 000 à 100 000)

Ratio de revenus après les taxes et les bénéfices : 1 à 3,7 (23 000 à 86 000)

 Au final, la social-démocratie fonctionne malgré un haut taux de taxation et de lourdes dépenses en programmes sociaux, tout en ayant des finances saines et un niveau de bonheur élevé, ce qui permet en bout de piste de maintenir une croissance économique forte et performante. L’important n’est pas de savoir où va l’argent mais plutôt de voir comment il est dépensé.

 

Les menaces

Malgré une bonne cote de la social-démocratie dans les pays nordiques, quelques défis pointent à l’horizon pour prévenir certaines menaces. Tout d’abord celle de contrer le sentiment « anti-immigration » de certains partis politique qui accusent les immigrants d’utiliser les programmes sociaux. Ces partis ne sont pourtant pas en désaccord avec l’état providence et social-démocrate. De plus, une autre des menaces qui planent provient des groupes d’intérêts d’extrême gauche exigeant des programmes sociaux ciblés pour différentes clientèles telles l’orientation sexuelle, l’ethnicité et les modes de vie.

 

Conclusion

Il est important de retenir que la social-démocratie se veut être un vecteur de changement, un modèle égalitaire dans un environnement « pro-marché ». Elle doit essentiellement conserver un État-providence général plutôt que de cibler des politiques pour les plus vulnérables. Pour ce faire, la social-démocratie doit englober la classe moyenne pour avoir des assises plus grandes dans l’adoption et le maintien des politiques. Aussi, elle doit poursuivre son cadre de taxation uniforme, car les études démontrent que taxer le riche pour donner au plus pauvre ne fonctionnent pas. Enfin, elle doit instaurer des politiques sociales universelles, car les programmes sociaux ciblés stigmatisent les groupes qui les utilisent et les rendent contre-productifs.

 Il n’y a pas lieu de croire, tel qu’en jugent les commentateurs, que la social-démocratie est en perte de vitesse dans les pays nordiques, les sondages d’opinions affirmant le contraire. En effet, ces sondages confirment que les citoyens sont prêts à payer davantage de taxes pour financer les programmes sociaux.

 

 

PAQUIN, S.et LÉVESQUE P-L (2014). Social-démocratie 2.0 : Le Québec comparé aux pays scandinaves, Québec, Presses de l’université de Montréal, pages 21 à 47.

 

 

Commentaires

  • Bien reçu le
    résumé du chapitre1, de S-D 2.0. Chantale Lebel

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