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Vaccination contre la grippe A(H1N1) une réussite d’une administration fort complexe

Par Diane Marcotte, groupe du mardi, ENP 7505

 

 

Le Ministre de la Santé et des Services sociaux M. Yves Bolduc, dans l’édition du Nouvelliste  du week-end 5-6 décembre nous livrait le message suivant :

 

« Depuis le début de la campagne de vaccination, nous avons mis en place, au Québec, une organisation efficace afin de vacciner le plus grand nombre de personnes possible, dans le plus court délai, en protégeant en priorité les plus vulnérables d’entre nous. Cette vaste opération de vaccination contre la grippe a(H1N1) bat toujours son plein à travers le Québec et déjà plus de 3 millions de personnes ont pu se prévaloir de cette protection. » Il termine son message par :

 

« Les bienfaits du vaccin sont immenses, d’autant plus lorsqu’on les compare aux conséquences graves que peut engendrer la grippe A(H1N1).Alors permettez-moi de vous inciter à nouveau à vous faire vacciner en grand nombre et ainsi contribuer à la couverture vaccinale d’une très large portion de la population québécoise. »

 

Encore une publicité ! De l’argent jeté par les fenêtres direz-vous?

 

Cette vaste opération, du jamais vu au Québec, a fait couler beaucoup d’encre, c’est le moins qu’on puisse dire. Depuis le tout début de cette campagne, plusieurs éléments ont fait l’objet de critiques ou de commentaires. La réalité ou non de la pandémie, le bénéfice ou non de la vaccination, les risques ou non du vaccin, les clientèles prioritaires, les délais d’attente, l’intervention du fédéral et j’en passe.

 

Quand je considère tout ce qui s’est passé depuis le début de la vaccination je dois dire que nous Québécois avons la critique facile et que gérer l’administration publique n’est pas chose simple.

 

Je ne suis pas certaine que la population soit consciente de ce qu’a pu exiger cette vaccination de la part du réseau et cela tout en maintenant les services déjà en place. Un centre massif de vaccination n’est pas une mince affaire, pensons à :l’accueil, la gestion des insatisfactions, l’inscription par informatique, l’évaluation de l’état de santé, la préparation des vaccins, l’administration des vaccins, la surveillance, les interventions de santé, la gestion des appels, sans compter toute la logistique derrière : recrutement de la main d’œuvre, gestion des horaires de travail, installations du matériel, distribution des repas, approvisionnement en vaccins et autres fournitures, etc.

La pénurie de main d’œuvre dans le réseau nous oblige à  toute une gymnastique pour assurer les services réguliers aussi cette vaste opération a demandé à l’ensemble des employés du réseau une implication supplémentaire  exemplaire.

 

Les services de santé sont de juridiction provinciale et sont régit par les principes de la loi canadienne sur la santé. Le gouvernement  fédéral théoriquement n’avait pas à intervenir dans notre campagne. Cependant la mondialisation a influencé de façon importante nos décisions dans ce dossier. Pensons au tout début de la pandémie, moment où le Mexique a recensé plusieurs cas de grippe A(H1N1), à la mobilisation  de plusieurs pays  à la grandeur de la planète pour tenter de minimiser le plus possible la propagation de la grippe. Des ententes entre pays ont été conclues afin de réduire les risques et de protéger la population. Le Canada a emboité le pas et nous nous sommes retrouvés avec des messages du fédéral dans un domaine de juridiction provinciale. Rien pour simplifier les messages et la coordination des activités. Pour compliquer encore un peu plus les choses certains aspects de la vaccination étaient coordonnés par le fédéral et d’autres par le provincial.

 

Au début de la campagne plusieurs personnes reliées de près ou de loin au réseau de la santé et des services sociaux ont commenté la pertinence de la vaccination. Nous avons eu droit à des opinions très divergentes. OUI pour la vaccination, NON pour la vaccination. Comment si retrouver? Pour un gouvernement livrer un message quand tous et chacun s’en mêle complique considérablement les choses. Le gouvernement a eu droit à la pression par les médias.

 

En santé il y a régulièrement au sein des spécialistes, des positions différentes tant qu’à l’urgence ou la réalité d’une situation.  Je crois sincèrement que le gouvernement  a fait au mieux de sa connaissance et les choix qu’il a faits, l’ont été pour le bien de la population. La mondialisation a eu un impact sur le choix du gouvernement car nous avons profité des résultats des autres pays mais nous avons aussi adopté une position en accord avec les autres pays. Certains diront que nous avons dépensé l’argent des contribuables de façon irresponsable. Sincèrement, je ne crois pas qu’un gouvernement responsable aurait investi des sommes importantes en période de crise économique s’il avait été convaincu hors de tout doute qu’il n’y avait pas de danger pour la population. Il a agit dans l’intérêt général des Québécois. Ce qui est le propre d’un état de droit.

Nous ne pourrons jamais dire si le gouvernement a fait le meilleur choix, que serait-il arrivé s’il avait pris la décision de ne pas vacciner les Québécois?

 

Un autre élément complique considérablement la gestion de l’administration publique c’est les groupes de pression. À partir des expériences des autres pays, nous avions clairement identifié nos groupes à risques. Les personnes âgées de plus de 65 ans n’en faisaient pas partie car le virus ayant circulé dans les années 50, ceux-ci étaient en grosse majorité immunisés. Des études en Australie ont démontrés que seulement 2à 3% de cette population pouvait être infecté contre 50% pour les enfants. D’ailleurs les personnes hospitalisées dans nos établissements étaient principalement des enfants ou encore des adultes au début de la vingtaine. Cependant la pression importante exercée sur le gouvernement par les regroupements de personnes de plus de 65 ans a modifié l’ordre  de vaccination. Comme il représente une partie importante de l’électorat participant, il était plus difficile pour un partie politique de l’ignorer principalement dans un gouvernement démocratique selon le modèle de Wesminster ou l’appareil politique est séparé de l’appareil administratif. Cette situation est plutôt difficile à accepter quand nous sommes centrés sur la clientèle.

Avec le recul, tous ces évènements démontrent bien à quel point l’administration publique est complexe à gérer. Ce que je retiens surtout cependant c’est que le réseau a réussit à relever ce défi sans précédent. Preuve, la vaccination bat toujours sont plein mais elle ne fait plus la une des journaux.

 

FÉLICITATIONS  AU RÉSEAU ET À TOUS SES TRAVAILLEURS.

Commentaires

  • vu

  • De mon point de vue, le bilan est là : Il n'y a pas eu d'épidémie massive, l'action du gouvernement n'a pas été futile. On peut effectivement reproché un mangue d'organisation et de cohérence au niveau de la campagne de vaccination, les médecins généralistes auraient dû pouvoir vacciner en cabinet. Au moins, cette pandémie restera une "bonne" expérience.

  • Sans parler des retombées socio sanitaires positives à plus long terme... Je pense plus particulièrement à l’enseignement des « bonnes habitudes d’hygiène » fait par les instances gouvernementales lors de la période de pandémie de l’automne 2009: se laver les mains fréquemment, tousser dans son coude, etc. Suis-je le seul à remarquer un nombre relativement faible de personnes qui ont contracté l’influenza (la grippe « ordinaire ») depuis le début de l’hiver 2010? Se pourrait-il qu’il y ait un lien positif de cause à effet entre les directives d’hygiène répétées ad nauseam cet automne dans les publicités gouvernementales et le faible taux de transmission actuel du virus de la grippe de type influenza? Peut-être cela n’a-t-il rien à voir. Peut-être même les taux d’infection sont-ils sensiblement les mêmes que lors des hivers précédents. Mais si tel était le cas, il faudrait alors trouver le moyen de comptabiliser ces retombées positives indirectes (par ex. moins de décès liés à l’influenza, baisse des taux d’absentéisme, etc.) découlant des sommes investies l’automne dernier par les différents paliers de gouvernement.

  • Je dis aussi bravo au personnel de la santé. Difficile pour eux d'avoir à prioriser quand la mission qu'ils se sont donnée en embrassant la profession est de soigner sans contrainte. Pour une première pandémie, ce fut un bel exercice pour affronter la prochaine, et avec cette expérience, le processus sera moins douloureux pour tout le monde, les erreurs seront corrigés. Mais, il demeure qu'il y aura toujours des mécontents.

    Linda Gosselin 2010-02-12 ( Brossard)

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