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Proftrudel2 - Page 54

  • Blogue#2 Hakizimana; À Quoi bon les élections sans État de droit?

     

    Un État de droit ne peut exister sans démocratie. Celle-ci étant régime politique, système de gouvernement dans lequel le pouvoir est exercé par le peuple. (La Rousse)

    Les principes et fondements de la démocratie sont; La liberté d’expression du peuple, Les règles de la majorité, L’existence d’une constitution et d’une juridiction, La séparation des pouvoirs; législatif, exécutif et juridique, Élections et référendum (libres et transparents) Pluraliste des partis, Independence de la justice et son image.

    Les élections constituent l’un des piliers les plus importants de la démocratie comme nous venons de le voir. Mais cela ne signifie pas pour autant que tout État qui fait procéder à des élections peut automatiquement être qualifié de démocratique. Les élections démocratiques doivent en effet satisfaire certaines conditions; doivent être libres, lorsque les citoyens ont le droit de choisir entre plusieurs candidats ou partis qui ont pu se présenter sans aucune restriction. Ils doivent également être libres de décider s’ils veulent jouir de leur droit de vote ou s’ils préfèrent s’abstenir. Les élections démocratiques sont  secrètes, publiques et transparentes.

    Sans entre en profondeur sur le sujet et les processus des élections, j’aimerais partager  avec vous certains points de vue, suite à la visite de Monsieur Etienne Tshisekedi le Président du Parti ‘Union Pour la Démocratie et Progrès Sociale’(UDPS) et candidat aux élections présidentielles en République Démocratique du  Congo, dans le cadre du cours défis et enjeux de l’Administration Publique, au début du mois d’Octobre 2011  à la Prestigieuse École d’Administration publique par rapport à la situation actuelle dans son pays.

    Je ne vais pas revenir sur l’histoire et la géographie de cet immense pays très riche en ressources naturels, avec une des populations les plus pauvres du monde.

    Plus de 32 millions de Congolais sont appelés aux urnes ce 28 novembre pour élire leur président et leurs députés. Le chef de l'État sortant face à  10 adversaires,  et plus de 18 800 candidats se présentent aux législatives, une carte électorale de 50 pages!!! La question est de savoir dans quel climat et dans quelles conditions que vont se dérouler ces élections?

    Premier constant un rapport des Nations Unis sort avec comme titre «L’ONU tire la sonnette d’alarme sur les violations des droits de l’homme perpétrées pendant la période pré-électorale en RDC» (http://monusco.unmissions.org/Portals/MONUC/ACTIVITIES/Human_Rights/presshr.pdf), de la période de 1er  novembre 2010 et le 30 septembre 2011. Bien évidemment que ce rapport ne parle pas les violences qui ont eu lieu après le 1er novembre, alors qu’il y a eu des tueries notamment  l’assassinant d’un parlementaire de l’opposition à quatre jours des élections en pleine rue dans la capitale nationale.

    Je rappelle que la Commission électorale a déjà fait un appel à la Cours pénale Internationale (CPI) pour investiguer sur les crimes qui se passent actuellement dans cette période électorale (deuxième constant). A partir de cet appel à la CPI, je pense que ça soit  un signe de la manque de confiance et à l’incrédibilité du pouvoir juridique du pays (le faite de faire recours immédiat aux instances internationales).

    Plusieurs localités et des municipalités sont sous contrôle des milices et groupes armés, dans lesquelles (régions) le gouvernent ne peut pas exercer son autorité, dans le pays où le coût de vie est estimé à moins de un dollar par jour par personne, plus de 60% de la population n’ont pas d’accès aux services de base (sante, éducation, sécurité…) avec manque des infrastructures comme des routes; (ceci me rappelle l’exemple d’un bureau de vote situé à 100 km de zone de rayonnement).

    Avec une présence de près de vingt mille militaires de l’ONU plus les policiers, la RDC est le premier pays au monde à compter une telle présence de cette taille. Vu que l’objet de ce blogue ne soit pas la mission de ces casques bleus, mais les élections, et la démocratie, ça me fait penser au rôle de la communauté internationale? Sachant que le coût de ces élections est plusde 285 millions de dollars, payés en grande partie par les taxes des citoyens des pays démocratiques (États de droit).

    Rappelez-vous que lors de sa visite, Mr. Tshiseked avait mentionné qu’on a précipité l’indépendance car le terrain n’était pas préparé, à cause du manque des gens formés en gestion publique? Je peux être d’accord avec lui vu la situation politico- économique depuis l’indépendance. On peut également se poser beaucoup de questions sur la démocratisation sans Administration publique ou vice -versa.

    Ma question; Pensez-vous que dans le même raisonnement on est en train de précipiter des élections? De toute façon ce n’est pas les premières (élections) qui vont avoir lieu dans ce pays, c’est la deuxième fois après l’indépendance; mais si nous pensons un peu à un citoyen qui doit marcher 100 km pour se rendre au bureau de vote, ou ceux qui n’ont pas la garanti pour leurs sécurité, ou ceux qui n’ont pas l’accès aux services de base en générale, pensez-vous que ça vaut vraiment la Paine de dépenser plus 285 millions de dollars pour les élections qui sont entrain de coûter des vies des citoyens avant même les scrutins? Alors qu’avec ces coûts, on peut construire des centaines d’hôpitaux, des écoles ou des fontaines pour l’eau potable?

    Si  la meilleure stratégie d’arriver à la démocratie, est d’avoir les gens formés en gestion publique, ça serait peut-être une bonne idée d’investir également dans la formation (pouvez juste vous imaginez combien de gestionnaires publics qui peuvent être formés avec un budget de 285 million de dollars?).

    Ça serai peut-être mieux de faire un pas en arrière, et commencer à bâtir une solide administration publique et avoir les gens formés en faisant une chose à la fois, pour enfin  arriver à un État de droit avec toutes ses caractéristiques notamment les institutions et les trois pouvoirs (pouvoir législatif, Exécutif et juridique) libres et indépendants et le respect des droits de l’homme.

    Espérons que ces élections se terminent sans coûter d’autres vies des innocents, et que ça soit une opportunité aux congolais de penser que ça demande plus que des élections pour avoir un État de droit.

    Merci à toutes et à tous.

     

  • Blogue 2 - Fortin, Au secours du français !

    Au Québec, la question de la nationalité est inévitable. Inévitable puisque celle-ci se traduit au quotidien dans nos relations de travail, dans nos habitudes de vie, dans notre façon de communiquer. Et oui, c’est sans surprise que je vous annonce que la culture québécoise passe principalement par ce qui la différencie au plus haut point avec ses confrères fédéralistes, la langue française. À l’heure où la mondialisation met au défi la diversité culturelle, le Québec ne devrait-il pas se prévaloir d’une politique claire et commune sur la place de la langue française au sein de ses institutions. Vous me direz que nous en avons déjà une, effectivement en 1977 le Québec rendait contraignante sa Loi 101 sur l’utilisation du français dans toutes les sphères publiques, privées et civiles. Cette Charte de la langue française nous sert ainsi d’office à tous nos discours sur notre droit en tant que nation francophone de promouvoir cette culture unique en Amérique. Nous sommes toutefois arrivés à un point de non retour, la société d’État doit intervenir. On fait présentement face à la pointe de l’iceberg, comme le mentionnait Mario Beaulieu, président du Mouvement Québec Français, mais le reste caché suivra et risque d’avoir des répercussions encore plus importantes sur l’avenir du français dans notre société (Le Devoir, 19 novembre 2011). Nous devons arrêter la machine avant que celle-ci ne nous étouffe complètement. Comment et par où commencer ? Le débat est déjà lancé par l’actualité récente sur les dirigeants hauts placés anglophones unilingues à la Caisse de dépôt et placement du Québec. Malencontreusement, la filiale immobilière en question n’est pas directement visée par l’article 20 de la Charte de la langue française qui stipule que : «Pour être nommé, muté ou promu à une fonction dans l'Administration, il faut avoir de la langue officielle une connaissance appropriée à cette fonction» (OQLF, 2011). Cependant, si l’on considère que l’administration publique est le reflet de l’intérêt général et agit comme le pouls de la population civile, l’ensemble des québécois devraient ainsi travailler en français, tout en ne reniant pas la nécessité d’avoir quelqu’un de bilingue si le poste en demande la compétence spécifiquement. En effet, il est irréaliste de penser qu’un haut dirigeant ne sera pas amené à parler en anglais au travail, avec par exemple ses partenaires étrangers, mais le problème arrive lorsque ceux-ci utilise l’anglais comme langue première dans leur propre administration. Là se trouve justement le problème, avant de recevoir la plainte faite par les subalternes, le Québec acceptait insciemment que la Caisse de dépôt préfère des dirigeants unilingues anglophones, sans tenir compte de l’importance de leur maîtrise du français pour communiquer adéquatement et respectueusement avec leurs employés francophones. Que pouvons-nous donc faire, relancer le débat d’amendement de la loi pour la rendre plus restrictive ? Le Gouvernement a abandonné il y a un an le projet de la loi 103 au profit de la loi 115, exclusivement sur les écoles passerelles (La presse, 18 novembre 2011). Nous avons donc renié l’importance juridique de mentionner que le français est une nécessité pour le patrimoine culturel et la cohésion sociale au sein de notre société québécoise. Où allons-nous ainsi ? Le Premier ministre Jean Charest affirmait récemment qu’il est primordial de « s’assurer que les choses se font conformément à nos valeurs et aux lois » (Le Devoir, le 16 novembre 2011). Nos valeurs devraient en effet être valorisées pour que des situations anormales comme celle-ci cessent d’être bénéfique pour les quelques 8,7% d’anglo-québécois au profit de la grande majorité francophone. Le Québec témoigne de son «incroyable soumission collective, cette attitude de minoritaire qui fait qu’on se sent coupable de vouloir des institutions majoritaires pour la majorité» (Le devoir, 18 novembre, 2011). De plus, cette indulgence que le Québec a toujours eue pour l’anglais commence à ne plus être l’équivalent envers le français au niveau fédéral. Nous l’avons vue par l’omission d’Harper de se confondre aux lois obligeant la nomination de juges bilingues à la Cour suprême, ainsi qu’un vérificateur général comprenant autant le français que l’anglais. Le Québec n’est pas à bout de ses confrontations avec le fédérale sur la place du français, il serait ainsi primordial qu’il puisse au moins donner l’exemple par l’utilisation stricte du français au sein de sa propre fonction publique. Avant même de serrer l’étau sur les sociétés d’état, le gouvernement devrait aussi surveiller la société civile dans laquelle la place du français commence elle aussi à souffrir de son laxisme. L’Office québécois de la langue française (OQLF) vient de lancer le 13 novembre dernier son plan d’action pour le «Respect de la loi dans l’affichage d’un nom d’entreprise utilisant une marque de commerce». Les allégations de francisation que cette campagne tente d’émettre, soulève une question inévitable; le Québec est-il trop mou dans sa propre nation pour pouvoir décider librement de faire de l’affichage une priorité du maintient de la langue française ? On offre quatre façons d’ajuster les affiches en français dont une seule inclus uniquement le français. Mais ce qui est le plus renversant dans cette campagne c’est que le gouvernement offre des compensations financières de 50 000$ pour que les entreprises respectent la loi 101 (OQLF, 2011). Pour tous ceux qui hésitaient à dire que le Québec est incontestablement une nation non répressive, et bien l’OQLF nous en fait pleinement la preuve. On préfère financer les compagnies qui ne respectent pas nos lois provinciales, plutôt que leur faire payer en dommage et intérêts exemplaires. Vous direz qu’il est sûrement mieux de payer nous-mêmes la note des coûts additionnels d’affichage plutôt que de jouer à la police en réprimandant les multiples compagnies qui affichent en anglais. Effectivement, si on veut finir par être satisfait des changements, il va falloir les voir et cela, en agissant malheureusement à nos frais. Le Gouvernement ne devrait cependant pas se contredire en disant que les affiches respecteront ainsi la Charte de la langue française, puisqu’ils ne seront pas le reflet d’une société francophone, mais bien bilingue. La loi n’a-t-elle pas été explicitement établie pour contrer, non pas le bilinguisme individuel, mais bien le bilinguisme institutionnel (Le devoir, 18 novembre, 2011) ? Un constat national est donc à faire, quelle place voulons-nous pour le français ? Nouvellement dans la course, François Legault affirme que le Québec doit être souverain en matière linguistique. Qu’est-ce que cela signifie concrètement? N’avons-nous pas cet objectif depuis la création même de la Charte de la langue française, qui visait précisément à rendre le français comme la seule langue officielle au Québec? Quel politicien aura l’audace de se porter requérant de l’avenir du français au Québec ? Qu’on le veuille ou non, cela passe aussi par l’affirmation que le Québec est une nation distingue, dont l’enjeu de la nationalisation sera toujours un point sensible propre à notre identité. On doit avoir une nouvelle vision, une nouvelle approche pour rendre le Québec solide et prêt à sauvegarder sa culture francophone avec fierté. Il est inconcevable que l’on ait ce genre de dilemme actuellement dans notre société, alors que le Québec essaie en même temps de prendre place sur la scène internationale. Nous sommes une nation différente, mais nous ne sommes pas une exception culturelle, nous faisons partie d’une diversité qui correspond à une réalité présente dans à peu près tous les États du monde (Le devoir, 18 novembre, 2011). Nous avons légitimement le devoir et non l’option de nous défendre en privilégiant des règles qui correspondent à notre culture, notre histoire, notre façon de vivre et notre vision du développement collectif de la société québécoise francophone. Il est inacceptable que le Québec et son administration publique québécoise ne soit pas plus à l’affut de l’anglicisation qui tend à nous rendre toujours plus conciliant, que ce soit envers les immigrants avec les écoles passerelles ou dans le milieu des affaires, où un pourcentage inquiétant de domaines fonctionnent uniquement en anglais. On ne pourra suffisamment le clamer; aucun gouvernement ne doit prendre cette situation à la légère, c’est à nous de réaffirmer que «le Québec est aujourd’hui et pour toujours une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement» (Trudel, 2011). Les mots du premier ministre Bourassa en 1990 sont aujourd’hui encore plus vrais que jamais, le Québec doit tirer profit de ce qui le distingue le plus, pour ainsi devenir une nation forte utilisant avec discernement les vertus de sa diversité culturelle. Sinon, on risque de se réveiller dans quelques années avec un mauvais arrière-goût du «je me souviens», dont il ne restera qu’un vague souvenir dans la mémoire collective. Marie-Noëlle Fortin RÉFÉRENCE CYBERPRESSE.CA (2011), La Ministre St-Pierre hésite à amender la Loi 101 [En ligne], Québec, Cyberpresse.ca, «Nouvelles du 18 novembre 2011», http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201111/18/01-4469483-la-ministre-st-pierre-hesite-a-amender-la-loi-101.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=envoyer_cbp (Page consultée le 20 novembre 2011) LEDEVOIR.COM (2011), Anglais à la Caisse de dépôt: Marois et Charest s'entendent [En ligne], Québec, Le Devoir, «Nouvelle du 16 novembre 2011», http://www.ledevoir.com/politique/quebec/336181/anglais-a-la-caisse-de-depot-marois-et-charest-s-entendent (Page consultée le 20 novembre 2011) LEDEVOIR.COM (2011), Opinion : Que la partie visible de l’iceberg ! [En ligne], Québec, Le Devoir, «Nouvelle du 18 novembre 2011», http://www.ledevoir.com/politique/quebec/336312/libre-opinion-que-la-partie-visible-de-l-iceberg (Page consultée le 20 novembre 2011) OFFICE QUÉBÉCOIS DE LA LANGUE FRANÇAISE (2011), Respect de la loi [En ligne], Québec, Office québécois de la langue française, « Site interner Respect de la loi», http://www.respectdelaloi.gouv.qc.ca/ (Page consultée le 20 novembre 2011) OFFICE QUÉBÉCOIS DE LA LANGUE FRANÇAISE (2011), Charte de la langue française [En ligne], Québec, Office québécois de la langue française, «Texte de la loi», http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/C_11/C11.html ( Page consultée le 20 novembre 2011) TRUDEL, Rémy (2011). Scéance 4: Les institutions de l’État de droit, Montréal, École nationale d’administration publique. Document interne.

  • L'histoire d'amour entre Harper et sa majesté la reine// C. Soucy

    Pour ceux et celles qui auraient oublié que le chef de l’État canadien est la reine du Canada; n’ayez crainte!, notre premier ministre Harper nous le rappelle en multipliant les références à la royauté britannique un peu partout.

     

    Le Canada est qualifié de monarchie constitutionnelle, puisque le chef de l’État est désigné héréditairement (quoi qu’on en dise!!) et que ses pouvoirs sont circonscrits par des règles constitutionnelles.  Par contre, la monarchie au Canada s’exerce que pour le contexte historique, car ni la reine, ni ses représentants, n’exercent d’aucune façon les fonctions gouvernementales ou législatives.

     

    La présence de chefs de l’état au pays est essentiellement symbolique et formelle. Elle n’affecte en rien les principes fondamentaux du fonctionnement des systèmes parlementaire et fédératif.  Au Québec, depuis plusieurs années,  ce sujet soulève les passions et s’il y a une chose que les politiciens ne veulent pas déterrer, c’est bien la question de la constitution. On s’entend pour dire qu’il n’y a pas d’histoire d’amour entre les québécois et la reine; Contrairement au gouvernement conservateur.  

     

    Le gouvernement conservateur multiplie les références à la couronne britannique en faisant entre autres imprimer la couronne sur les pages intérieures du nouveau passeport canadien qui sera mis en service d’ici 2012.  En plus, un vitrail illustrant les reines Victoria et Élisabeth II a été installé au dessus de la porte d’entrée du Sénat pour la modique somme de trente cinq mille dollars.  Une immense toile de la reine Victoria et une autre, de la Reine Élisabeth II surplombent aussi désormais le foyer du sénat.

     

    Notre gouvernement conservateur a récemment obligé les embrassades canadiennes à l’étranger à afficher un portrait de la reine. Il a renommé la marine et l’aviation canadienne « Royale ». Tous ces exemples portent à croire que le gouvernement conservateur de Harper est en admiration avec la royauté britannique et  qu’il veut le montrer au monde entier.

     

     Quelle message Harper veut passer? 

     

    God save the Queen !!

  • Bolgue # 2 - Caroline Lamond - La toxicomanie chez les Innus et le plan nord

     

    Il y a deux semaines le député adéquiste, François Bonnardel, a dénoncé les problèmes de toxicomanie dans les communautés Innus à l'Assemblée nationale. Il a également dénoncé la remise d'un chèque de 3 000$ à chaque adulte de la communauté de Minguan à la suite d'une entente conclue avec Hydro-Québec pour la construction de centrales sur la rivière Romaine. Cette dénonciation est en lien avec les diverses problèmes de toxicomanie et sous-entend que les sommes risquent d'être dépensées par une partie importante de cette communauté pour acheter des drogues, des boissons alcoolisées ou d'être perdues dans les jeux compulsifs. Le premier ministre, Jean Charest, et le ministre des Ressources naturelles, Clément Gignac, l'ont accusé de tenir des propos discriminatoires face aux communautés Innus en les traitants d'alcooliques et toxicomanes. Pourtant les propos du député François Bonnardel, loin de choquer les membres de ces communautés, ont été appuyés "pour avoir couragement dit tout haut ce que tout le monde savait tout bas" (La Presse, 21 novembre 2011).

     

    Cette problématique de santé chez les communautés autochtones est pourtant connue des gouvernements. La consommation de substances et le traitement de la toxicomanie constitue un des enjeux en santé des Premières nations, des Inuits et des Autochtones ciblé par Santé Canada. En lien avec ce problème, Santé Canada finance le "Progamme national de lutte contre l'abus de l'alcool et des drogues". De plus au Québec nous reconnaissons que "l'état de santé est fortement influencé par les rattachements collectifs, ..., liés à l'environnement physique, culturel, social et économique" et que "les populations au statut précaire, que ce soit en matière de ressources financières ou d'intégration sociale, ou encore en matière de sécurité d'emploi, ont davantage de risques d'éprouver des problèmes de santé" (Michaud, 2011, p. 531 et 532).

     

    Toutefois, des questions se posent. Pourquoi le député François Bonnardel a soulevé le problème à l'Assemblée nationale il y a deux semaines, si la situation est connue? Pourquoi le Premier ministre et surtout le ministre des Ressources naturelles sont intervenus sur cette question en accusant le député d'avoir tenu des propos discriminatoires alors que celui-ci nommait une problématique réelle? De plus la toxicomanie étant un problème de santé social, n'est-ce pas le ministre de la Santé et des Services sociaux qui aurait dû intervenir en expliquant à l'Assemblée nationale ce que fait son ministère ou à tout le moins ce qu'il escompte faire face à cet enjeu de santé important chez les premières nations.

     

    La problématique de la toxicomanie dans les communautés innus refait surface au moment où le gouvernement et particulièrement notre Premier ministre, vend son "Plan Nord" aux peuples autochtones, québécois et à la communauté internationale. De plus, la communauté innus sur la Côte-Nord ne s'entend pas dans les négociations avec le gouvernement du Québec à titre de compensations pour les dommages causés aux territoires ancestraux aux niveaux forestiers, miniers et hydroélectriques et la création d'un fond de développement économique.

     

    Le Plan Nord et les grands chantiers d'Hydro-Québec amplifient à des proportions presque hors de contrôle les problèmes actuels de notre société. La corruption sur les grands chantiers du Québec et l'incapacité réelle de la Commission de la construction du Québec (CCQ) d'enquêter et d'intervenir, la distribution des drogues par le crime organisé sur le chantier de la Romaine (La Presse, 22 novembre 2011), l'octroi des contrats de gré à gré à des prête-noms autochtones, le droit des nations autochtones à participer au développement économique et de se gouverner sur leurs territoires soulèvent des problèmes sociaux, législatifs et judiciaires.

     

    Il ne fait aucun doute que si le Plan Nord est bien administré par le gouvernement, les Premières Nations du Nord, les Innus et la société québécoise dans son ensemble en sortiront gagnant sur le plan économique et de l'occupation du territoire. Toutefois, si le gouvernement minimise ou nie les problèmes qu'entrainent les grands chantiers, il faut qu'il soit conscient que les gains seront inférieurs aux pertes dans les communautés touchés. Une chose est certaine, ignorer la problématique sociale de la toxicomanie dans les communautés innus amplifiée par l'arrivée des grands chantiers sur la Côte-Nord signifierait que le gouvernement manquerait à son devoir face à un des grands enjeux sectoriels contemporains des autochtones, la santé. Sa responsabilité gouvernementale lui est dictée par la Loi sur les services de santé et les services sociaux qui "a pour but le maintien et l'amélioration de la capacité physique, psychique et sociale des personnes d'agir dans leur milieu et d'accomplir les rôles qu'elles entendent assumer, d'une manière acceptable pour elles-mêmes et pour les groupes dont elles font partie".

     

     

     

  • Blogue #2-LORTIE-Mais où sont nos médecins de famille?

    Mes expériences avec des médecins ont pour la plupart été décevantes. En théorie, j’ai un médecin de famille mais celui-ci est en congé de maladie depuis que je le connais. Je reviens donc à la case de départ car je n’ai pas pu en trouver un autre. À toutes les fois où j’ai dû me rendre à l’hôpital ou à une clinique sans rendez-vous, je me suis sentie comme un numéro. Quelques questions, un papier signé et voilà qu’on me montrait poliment la porte. Pas de temps pour regarder mon historique de santé, pas de temps pour de la prévention, pas de temps pour un suivi. Bref, à toutes les fois, je me suis sentie terriblement seule, incomprise, bousculée et inquiète de ma santé. Ces expériences m’ont fait perdre confiance envers les médecins et le système de santé québécois et m’ont fait réaliser que j’étais bien la seule personne entièrement responsable de ma santé. Par la suite, j’ai rencontré des praticiens de médecines alternatives et des pharmaciens avec lesquels je me suis sentie beaucoup plus écoutée et importante. Ces professionnels m’ont aidé à régler efficacement plusieurs de mes problèmes de santé.

     Au Québec, il y a clairement une pénurie d’omnipraticiens. En 2010, 2 millions de québécois, n’avait pas de médecin de famille. Selon la Fédération des omnipraticiens du Québec (FMOQ), cette situation s’est aggravée de 45% depuis 2 ans.[1] Il faut parfois attendre jusqu’à 6 mois pour voir un généraliste![2] Cette situation est vraiment alarmante surtout avec la population qui vieillit et qui demandera plus de soins. Les médecins de famille jouent un rôle très important dans notre système de santé. Ils font de la prévention, du dépistage et assurent un suivi médical. Ils ont une vue globale de l’état de santé du patient ainsi qu’une vue d’ensemble du système. Ils en sont la porte d’entrée et sont les mieux indiqués pour diriger le patient vers des spécialistes. Or, la profession de médecin de famille n’est pas très « in » chez les étudiants en médecine. Comme s’ils étaient capables de « faire mieux » qu’un « simple » médecin de famille! Les spécialités sont beaucoup plus populaires et convoitées. Mais la médecine familiale, c’en est une spécialité ça! Un médecin à l’écoute des besoins de son patient, capable de communiquer, de rassurer, expert du fonctionnement du système de santé, aussi bon avec les bébés qu’avec les personnes âgées, connaissant toutes les maladies, qui en a vu de toutes les couleurs, etc.

    Le problème de pénurie de médecins de famille est lié, entre autre, aux généralistes qui ne sont pas aussi bien payés que les spécialistes. En date d’aujourd’hui, on compte un écart de 55% de salaire entre les spécialistes et les généralistes.[3] C’est énorme! Je comprends bien alors pourquoi un étudiant surendetté choisi la voie la plus payante pour rembourser ses dettes d’études. (Message ici à M. Charest ou M.Legault: cette situation s’aggravera si vous augmentez les frais de scolarité!!!) De plus, ce problème peut s’expliquer par un manque de valorisation de la profession de médecin de famille dans les universités. Il faut que les enseignants et les départements de médecine soulignent l’importance du métier et qu’ils en fassent la promotion! Au printemps 2010, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec se disait extrêmement préoccupée des résultats du premier tour d’admission en résidence dans les quatre facultés de médecine de la province. Alors que la première étape du processus d’admission dans les différents programmes était terminée, il restait encore 80 postes à pourvoir en médecine familiale, soit plus de 20 % des postes offerts. En comparaison, moins de 7 % des postes en médecine spécialisée étaient toujours vacants après le premier tour d’admission. Au cours des 4 dernières années, près de 300 postes en résidence en médecine familiale sont demeurés vacants dans les facultés de médecine.[4] Le Dr. Louis Godin, président de la FMOQ propose différentes solutions pour régler le problème de pénurie de médecins de famille : s’attaquer à la formation des médecins et à l’organisation du travail; offrir un meilleur support informatique et professionnel (par exemple, plus d’infirmières); permettre un meilleur accès aux examens médicaux (radiologie, diagnostic); avoir une rémunération concurrentielle. Pourquoi le gouvernement n’écoute donc pas les recommandations de Monsieur Godin? Elles sont bonnes pourtant!

    Et qu’arrive-t-il avec la promesse des politiciens d’avoir un médecin de famille par habitant? Présentement, elle est loin d’être atteint! On le sait, les politiciens font des promesses pour se faire élire. C’est leur première préoccupation. Mais les actions concrètes, elles,  ne suivent pas toujours. Pourtant, le gouvernement doit agir, il a rôle à jouer! Il doit faire des investissements supplémentaires, ciblés et structurés en médecine familiale, car sinon, la situation actuelle de crise continuera à se détériorer.  Seulement 2,9 % du budget total du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) est en ce moment consacré aux soins de première ligne offerts en clinique médicale, soit à l’extérieur du milieu hospitalier.[5] Il faut un plus grand investissement en médecine familiale afin que la médecine de première ligne soit véritablement traitée comme une priorité au Québec! À long terme, le gouvernement devra payer plus cher pour tous les services aux patients  malades nécessitant des actions plus spécialisées parce qu’il n’aura pas su mettre les efforts nécessaires pour prévenir adéquatement. Est-cela une mauvaise gestion publique? En quelque sorte, je crois que oui. On n’a qu’à regarder la dette de l’État en santé qui constitue 43% de son budget total…C’est beaucoup! Enfin, si la pénurie de médecins de famille s’aggrave, le Québec sera-t-il encore capable de respecter les 5 principes de la Loi canadienne sur la santé que sont la gestion publique, l’universalité, l’intégralité, la transférabilité et l’accessibilité?

    Le Brésil, un cas intéressant

    Depuis vingt ans, avec la création de son système unique de santé (SUS), le Brésil s’est fixé comme objectif de parvenir à la santé pour tous au moyen de l’approche des soins de santé primaire. Le système national de santé brésilien a connu un succès exceptionnel. 27 000 équipes travaillent dans pratiquement l’ensemble des 5560 municipalités du Brésil, chacune s’occupant d’environ 2000 familles, soit 10 000 personnes. Elles comprennent des médecins, des infirmiers, des dentistes et d’autres agents de santé. L’un des grands principes du système de santé brésilien, comme de l’approche des soins de santé primaires en général, est la participation de la communauté. Chaque mois, des réunions sont organisées avec des membres de la communauté, dont des représentants de l’église, des organisations non gouvernementales et des écoles. Les réactions et les commentaires sont alors transmis au Conseil municipal de la santé qui instaure ensuite certains changements, étape cruciale pour convaincre les communautés que le système est à leur service.[6]

    Au sein de l’approche des soins de santé primaire, se retrouve le programme de santé de la famille (PSF) qui est la porte d'entrée du système local et qui articule des pratiques de promotion, de protection, de soins et de réhabilitation. Cela implique un travail multi-professionnel et l'implantation de mécanismes assurant l'accès des patients à différents niveaux du système de santé. Ce programme résume très bien le rôle d’un médecin de famille au Québec. Le gouvernement brésilien a encouragé les municipalités à mettre en œuvre le PSF, en apportant des aides financières incitatives, ainsi qu'en institutionnalisant le partenariat entre les organisations d'enseignement et les organisations de services de santé. Le financement est aussi le résultat d'un partenariat entre le gouvernement fédéral et le gouvernement municipal avec, quelquefois, la participation des états.[7]Le cas du Brésil nous démontre que la participation financière de l’État est indispensable à la réussite d’un système de santé de première ligne.

     



    [1] FÉDÉRATION DES OMNIPRATICIENS DU QUÉBEC (Vidéo visionné le 20 novembre 2011). (En ligne), DIAGNOSTIC : Un documentaire choc sur la médecine familiale au Québec.

    [2] Ibid.

    [3] FÉDÉRATION DES OMNIPRATICIENS DU QUÉBEC (Vidéo visionné le 20 novembre 2011). (En ligne), Le Dr. Louis Godin présente les solutions à la pénurie de médecins de famille.

    [4] FÉDÉRATION DES OMNIPRATICIENS DU QUÉBEC (Page consultée le 20 novembre 2011). Site de la Fédération des omnipraticiens du Québec, (en ligne), http://www.fmoq.org/fr/press/news/news/2010/default.aspx

    [5] FÉDÉRATION DES OMNIPRATICIENS DU QUÉBEC (Page consultée le 20 novembre 2011). Site de la Fédération des omnipraticiens du Québec, (en ligne), http://www.fmoq.org/fr/press/news/news/2011/Lists/Billets/Post.aspx?ID=4

    [6] ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ (Page consulté le 20 novembre 2011). Site de l’Organisation mondiale de la santé, (en ligne), Bulletin de l’OMS, Vol 86: 4, http://www.who.int/bulletin/volumes/86/4/08-030408/en/index.html

    [7] COLLOQUE INTERNATIONAL « PRATIQUE SOIGNANTES’ ÉTHIQUE ET SOCIÉTÉS » (Page consultée le 20 novembre 201). Site de l’Encyclopédie de l’Agora, (en ligne), http://agora2.org/colloque/pses2005.nsf/Conferences/Le_Bresil__le_Programme_de_Sante_de_la_Famille_pratiques_et_enjeux_Maria_Guadalupe_Medina

     

  • Blogue #2 Goulet :BAC obligatoire pour les infirmières ?

     

    L’éducation, tout comme la santé,est une priorité pour l’état québécois. Il faut souligner que l’éducation représente près de 27 % du budget du gouvernement. L’accroissement de la prospérité est étroitement lié à la capacité d’un état de développer son expertise. Au Québec, l’enseignement supérieur est structuré selon un modèle distinct de celui de toutes les provinces canadiennes. Nous avons deux réseaux ; le collégial et l’universitaire.

     

     La formation d’infirmière est en majeure partie dévolue au niveau de la technique dans les CÉGEP. Actuellement, 65 % des infirmières possèdent une formation collégiale de trois ans. Dans le milieu des années 90, le gouvernement de l’époque a incité les infirmières à prendre leur retraite. Certaines d’entre elles ont été réembauchées à contrat tout en bénéficiant de leur régime de retraite. Je souligne ce geste politique car celui de rendre obligatoire le BAC à la formation initiale des infirmières aura certainement des impacts dans les milieux de l’éducation et de la santé. Nous sommes en pénurie de personnel infirmier au Québec tout comme dans d’autres provinces et pays. Même si je suis en accord avec cette idée, la question se pose « Comment allons-nous faire sans nuire à la fois au système de santé et garder l’accessibilité à tous à l’éducation ? »

     

     Il a deux enjeux auxquels il faut s’attarder :

     

    •  L’articulation entre les ordres d’enseignement.

     

     

    Il est clair que nous sommes en présence de deux ordres d’enseignement qui s'affrontent. Premièrement, les CÉGEP prétendent que de rendre obligatoire l’obtention du BAC pour avoir accès au droit de pratique comme infirmière risquerait d’en décourager plusieurs et ainsi accroître la pénurie actuelle dans le réseau. Également, ils font valoir que les infirmières techniciennes réussissent tout aussi bien l'examen de l'ordre que leurs consœurs du baccalauréat.

     

     Du côté des universités, ils affirment que les temps ont changé. Le champ d’exercice s’est considérablement élargi. Aucune heure de formation n’a été ajoutée au DEC depuis 40 ans et ils anticipent que la relève sera en difficulté avec les départs massifs à la retraite, car elle risque de manquer d’encadrement par des infirmières d’expérience. De plus au sein des équipes de soins, l’infirmière transigera de plus en plus avec d’autres professionnels formés à l’université et elle doit être en mesure d’interagir efficacement avec eux. Toutes les professions de niveaux universitaires ont rehaussé leur exigence de pratique ex : physiothérapie doivent maintenant avoir une maîtrise pour pratiquer.

     

     Selon moi, l’enjeu réel n’est pas de déterminer qui, des CEGEP ou des universités, doivent assurer la formation de base des infirmières. C’est d’attirer encore plus d’étudiants vers la profession infirmière et de les aider à obtenir leur diplôme pour combler les pénuries de main-d’œuvre.

     

    •  L’adéquation de la formation au besoin socioéconomique.

     

     Aujourd’hui, avec les avancées médicales favorisant par la force des choses le vieillissement de la population, il faut être fier de nos institutions de santé mais nous avons des attentes très élevées auprès d’elles.

     

    Le ministre de la Santé et des services sociaux, Yves Bolduc, se dit ouvert à rendre le baccalauréat obligatoire pour la pratique infirmière au Québec. Également, il veut accélérer l'implantation des infirmières praticiennes spécialisées dans le réseau de la santé, en allant même jusqu'à créer des spécialités en oncologie. Le facteur le plus important à déterminer dans cet enjeu est le contexte dans lequel la profession d'infirmière est enseignée dans les régions éloignées. À savoir l'absence d'établissements universitaires offrant le BAC dans certaines villes, même si le cheminement DEC/BAC est offert par tous les établissements et ce dans toutes les régions, lors du passage vers l’université il y aura une mutation des étudiantes vers le campus universitaire ce qui pourrait défavoriser leur région. Retourneront-elles dans leur région suite à l’obtention du diplôme? L'attraction et la rétention des jeunes professionnels en région s'avèrent très difficiles. Si le gouvernement désire aller de l’avant, il devra s’assurer que le principe de l’accessibilité pour tous à l’éducation soit respecté.

     

    Actuellement, au Québec, les infirmières titulaires d'un baccalauréat représentent 34 % de l'effectif, soit une sur trois. Ailleurs au Canada, cette proportion atteignait déjà 42 % en 2009, et 50 % aux États-Unis. Il faut préciser que les autres provinces canadiennes, de même que plusieurs pays, ont choisi de former dorénavant leur relève infirmière au niveau du baccalauréat pour faire face aux nombreux défis des systèmes de santé.

     

     Principes de l’éducation au Québec

     

    Il faut normalement six ans pour faire le DEC en soins infirmiers suivi du bac en sciences infirmières. Mais une formation intégrée (DEC/BAC) offerte dans plusieurs établissements d’enseignement permet de retrancher une année au processus. Les élèves obtiennent d’abord un diplôme collégial en soins infirmiers après 3 ans d’étude, ce qui leur donnent accès à la profession (examen professionnel de l’ordre des infirmiers et infirmières du Québec OIIQ), elles complètent par la suite un baccalauréat en sciences infirmières d’une durée de deux ans.

     

     Si on cumule les résultats des 10 dernières sessions d'examen, les six universités, offrant la formation initiale, ont un taux de réussite supérieur. Par ailleurs, 2 cégeps sont en tête de peloton de tous les établissements d'enseignement. On remarque toutefois que 22 cégeps sur 42 sont en dessous de la moyenne.

     

    Au Québec, l’année où le nouveau cursus DEC-BAC est entré en vigueur, le nombre d’étudiants au DEC a augmenté de 21 %.

     

     Il faut que la formation soit accessible à toutes. Que fait-on de celles qui n’ont pas les notes pour aller à l’Université ? Est-ce qu’on accepte qu’elle soit automatiquement acceptée à l’université si elles réussissent le collégial ? Et au niveau des frais de scolarité universitaire qui sont beaucoup plus importants que ceux du cégep qui assumera cet écart, le gouvernement ou l’étudiant ?

     

      L’OIIQ doit compléter sa démarche de concertation avec les intervenants concernés. Ultimement, c’est le gouvernement qui sera appelé à modifier la réglementation. Selon eux l’horizon de 2015-2016 pour implanter ce changement est probable.

     

     Ailleurs qu’au Québec

     

    Il en ressort d’un plaidoyer unanime pour le rehaussement universitaire de la formation infirmière qui se dégage au niveau mondial. De leur côté, l’organisation mondiale de la santé (OMS) a fait de la sécurité des patients une priorité mondiale. Pour l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE), elle a dénoté des signes de manquement grave à la qualité qui se sont traduis par des morts, des incapacités ou des séquelles de santé qui n’auraient pas du se produire et qui en font qu’ajouter aux coûts. Il est pourtant reconnu qu’un ratio insuffisant d’infirmières qualifiées compromet la sécurité des clientèles et n’amène pas les gains d’efficience escomptés.

     

     Pour la Belgique, elle est également en train de s'interroger sur sa formation universitaire. Il faut savoir qu'au Canada, toutes les autres provinces sont passées au baccalauréat. Seul le territoire du Yukon fait exception. Évidemment, il faudra des mesures de transition pour le Québec. On peut penser que nous en sommes rendus là, surtout à la lumière de l'entente sur la main-d’œuvre avec la France.

     

     En Ontario, où le baccalauréat est devenu la norme d’entrée en 2005, les admissions ont augmenté de 28 % en quatre ans. Dans le reste du Canada (à l’exclusion du Québec et de l’Ontario), les admissions ont augmenté de 23 % en 3 ans, de 2005-2006 à 2008-2009 (le BAC est la norme dans les Maritimes et en Saskatchewan depuis la fin des années 1990, et l’est devenu en 2006 en Colombie-Britannique, en 2009 en Alberta et en 2010 au Manitoba).

     

     En 2009-2010, la proportion des bachelières au sein de l’effectif infirmier du Québec dépasse pour la première fois la barre des 30 %. Néanmoins, la croissance s’effectue plus rapidement ailleurs au Canada. La proportion des bachelières dépasse 40 % dans certaines provinces et l’écart se creuse.

     

     En terminant, qu’a-t-on besoin le plus :

     

    •   D’une réorganisation du travail ?
    •   De former les infirmières à l’université ?
    •  Embaucher plus d'infirmières quel que soit leur niveau de formation ?
    •   Comme société, est-ce une priorité pour notre système de santé ?
    •   Si oui, à quel prix ?

     


    André Goulet 

    ENP7505

    Mardi PM

    Automne 2011

     

    Références

     

     Bernatchez,J. (2011). Enjeux comtemporains du réseau de l'éducation. Dans Michaud,N.            Secrets d'états? Les principes qui guident l'administration publique et ses enjeux           comtemporains ( 559-583). Sainte-Foy, Québec: Les presses de l'Université Laval.

     

    Ordre des infirmiers et infirmières du Québec. Foire aux questions : Formation de la      relève infirmière. Repéré à  http://www.oiiq.org/lordre/dossiers-  strategiques/formation-de-la-releve/faq

     

    Secrétariat international des infirmières et infirmiers de l’espace francophone. (2011).La             formation universitaire des infirmières et infirmiers une réponse aux défis des            systèmes de santé. http://www.sidiief.org/fr

  • #2-Boulé-Le retour du balancier?

    Suite à la lecture du blog de Mme Chantal Soucy du 24 octobre 2011 sur l’unité permanente anticorruption, je ne pouvais que me questionner à quel point la situation était désolante. Avoir attendu au dernier moment que les structures s’effritent, s’effondrent ou s’écroulent, au grand bonheur des médias qui en tirent leurs manchettes gagnantes! Sans parler de la confiance précaire de la population envers les diverses administrations publiques, municipales, provinciales et fédérales, en charge de ces dossiers. Qui aurait dit douter de la solidité de nos infrastructures avant le 30 septembre 2006?

     

    Toutefois, ce dossier demeure complexe et il n’existe malheureusement pas de solution simple à court terme. Le Québec est en besoin critique de béton, d’asphalte et de savoir technologique pour des chantiers spécialisés, que ce soit pour la construction de nouvelles routes et structures (le plan Nord, ça vous dit quelque chose?) ou pour l’entretien et la réfection de nos «vieilles» infrastructures. D’aucuns s’opposeront à des investissements «pour les générations» futures.

     

    Il faut se rappeler que depuis le début des années 2000, dans un contexte où l’on référait souvent à une efficience moindre des administrations publiques (c’était avant que les États-Unis ne soient victime d’une crise économique sans précédent en 2008), les orientations des gouvernements locaux furent strictes quant à l’assainissement des finances publiques. Bien que l’idée derrière une économie d’échelle –en diminuant les coûts engendrés par des salaires bien portants, dans les hiérarchies plus élevées, au MTQ comme dans les administrations municipales- pouvait sembler bonne, le prix à payer est lourd aujourd’hui. Première dure leçon d’administration publique : la rétention du savoir est critique et il faut des années avant de recréer un certain niveau de compétence afin de retrouver l’expertise antérieure, surtout dans des domaines aussi pointus, où la technologie évolue à un rythme effarant. Éliminer un poste n’élimine pas les tâches qui y sont associées!

     

    Nous avons alors fait le choix de nous tourner vers le privé, tout en leur faisant totalement confiance quant au résultat livrable. Après tout, si la tendance était de sous-contracter davantage afin d’éviter de payer des salaires publics et l’ensemble des avantages sociaux (et des fonds de pension) qui s’y accolent, l’idée pouvait être bonne. Après tout, il fallait bien tenter quelque chose de concret afin de lutter aux tendances expansionnistes récurrentes d’année en année des dépenses publiques (Loi de Wagner). Survient donc la deuxième difficile leçon d’administration publique : on ne peut pas sous-contracter un projet au privé sans être capable d’en assumer la surveillance des paramètres. C’est un peu comme faire un chèque en blanc… avec le compte de banque de l’État! Sans compter que le privé dont on vante les vertus est faillible! Retards de livraisons, sous-estimations des coûts, délais non-respectés, contrats avec des clauses complexes,… Et dire qu’en administration publique, «tout doit être approuvé»! Nos élus cautionneraient donc ces abus?

     

    Néanmoins, il faut compter le contexte particulier dans lequel nous «tentons» de négocier des contrats de construction de tous genres avec l’entreprise privée. Avez-vous déjà tenté de négocier le prix du baril de pétrole avec les cartels? Résumons la situation : grands besoins d’infrastructures, quelques compagnies spécialisées dans le privé, une flotte limitée de grues, de camions, une main d’œuvre suffisante mais quand même limitée, une proximité entre les entrepreneurs qui s’embauchent l’un et l’autre afin de réaliser un même contrat pour lequel ils avaient tous deux soumissionné, l’occupation de postes stratégiques dans ces importantes compagnies privées par d’anciens cadres de la fonction publique qui connaissent les besoins et les failles du «système»… Et nous croyons avoir le gros bout du bâton? Il faut sérieusement questionner comment une administration publique souhaitant décentraliser et déréglementer l’attribution des contrats puisse engager des contractuels qui échapperaient à l’habituelle loyauté exigée des employés de l’état.

     

    Malgré tout, il est important de prendre connaissance que, malgré le virage important qui s’annonce en administration publique depuis la publication du rapport Duchesneau, cette situation perdurera à court terme. Nos besoins s’accélèrent et l’expertise interne des administrations publiques en gestion de projet ou en estimation de coûts de chantier ne se développera pas en quelques mois. Cette situation plutôt désavantageuse pour nos finances publiques est donc appelée à se poursuivre encore un peu. Il faudra faire preuve de patience afin que les mécanismes de «redressement» et de prévention se déploient et montrent des résultats.

     

    Toutefois, une commission d’enquête publique aux pouvoirs élargis devrait permettre d’illustrer les bases de notre état de droit, soit la distinction entre les divers pouvoirs législatif, exécutif et  judicaire, plus particulièrement pour les deux derniers dans le cas présent. Après tout, à notre ère de consommation massive d’information et avec la Loi sur l’accès à l’information, tous les organismes doivent rendre des comptes. Bien que le MTQ fut imputable des conséquences tragiques de l’effondrement du viaduc de la Concorde en 2006, il y a des limites à déléguer des tâches au privé sans garanties de responsabilité ou de qualité.

     

    Cependant, de cette aventure plutôt décevante avec le privé, se dégage un bel apprentissage. Notre société révise sa position et semble vouloir faire marche arrière en mettant fin à la lune de miel avec le privé! Ce nouveau regard sur les besoins cruciaux d’expertise au sein de l’administration publique mérite que l’on se questionne sur ce que l’on souhaite en tant que société pour l’avenir, quelque soit le domaine dont on traite. Même s’il aura fallu plusieurs coûteux scandales (compteurs d’eau, SHDM, Faubourgs Contrecoeur, Duscheneau pour ne nommer que ceux-là) avant que ce débat ne devienne un enjeu public, nous pouvons enfin dire que nous aurons de nouvelles orientations. Enfin, il n’est pas trop tard pour revaloriser notre fonction publique! Ne souhaitons-nous pas qu’elle soit un modèle à l’image de notre société et de ses besoins?

     

     

    Frédérick Boulé

    ENP-7505

     

  • #2-Azor-Rome en liesse fête la démission de Berlusconi- Indiah Azor

    Cris de joie, concerts de klaxons mais aussi insultes ont accueilli samedi soir l'annonce de la démission de Silvio Berlusconi, qui a dû, humiliation suprême, quitter par une porte dérobée le palais présidentiel assiégé par une foule en liesse.

    "Primavera, primavera" (Printemps, printemps), chantaient certains manifestants, en allusion aux printemps arabes qui ont abouti à la chute de plusieurs régimes dictatoriaux. Berlusconi, entré en politique en 1994, a dirigé la droite pendant 17 ans et présidé aux destinées l'Italie durant dix ans.

    "Mafieux!", "Bâtard", "Va te faire f...!": les insultes ont plu sur le Cavaliere lors de son arrivée en voiture sous escorte au palais présidentiel du Quirinal, où il a remis sa démission au président Giorgio Napolitano.

    Accusé d'avoir miné la crédibilité de son pays, le magnat des medias, 75 ans, a remis sa démission après l'adoption par le Parlement de mesures économiques destinées à rassurer les marchés et ses partenaires internationaux.

    Elle a été acceptée par Giorgio Napolitano qui devrait, sauf énorme surprise, nommer à sa place l'ex-commissaire européen Mario Monti, 68 ans.

    A des proches, il a confié sa "profonde amertume", selon l'agence italienne Ansa.

    "Enfin!"
    Dès l'après-midi, une foule avait envahi divers symboles du pouvoir à Rome aux cris de "Démission, démission". Certains brandissaient des drapeaux italiens tricolores -vert, blanc, rouge-, d'autres arboraient des pancartes "Bye-bye Silvio!", "Disparais!" et "Enfin!".

    Sur la place du Quirinal, un orchestre improvisé, dont les musiciens et chœurs s'étaient retrouvés sur internet, avait plus pacifiquement entonné un bel Alleluia de Haendel.

    "Aujourd'hui, nous sommes ici parce que nous sommes très, très heureux que Berlusconi, finalement, rentre chez lui! Qu'il retourne à la maison!", déclarait une manifestante au milieu d'un concert de sifflets. "Ciao, et surtout, ne reviens pas !", lançait un autre.

    Quelques manifestants ont toutefois applaudi le président du Conseil. Il "est unique, inoubliable. Il n'y a personne à la hauteur", déclarait Massimo della Seta, un ouvrier de 25 ans. "On se sent orphelins", déplorait Maria Teresa Borghelli, 54 ans.

    "Aujourd'hui le rideau tombe sur une page longue et douloureuse de notre histoire", a déclaré de son côté Dario Franceschini, du Parti démocrate, le principal parti d'opposition.

    De son côté, Fabrizio Cicchitto, du Peuple de la Liberté (PDL), le parti de M. Berlusconi, a affirmé que ce dernier a accepté de démissionner "alors qu'il n'était pas obligé de le faire".

    "Il a démontré une conscience nationale, nous l'en remercions et lui exprimons notre solidarité pour les attaques dont il a fait l'objet", a-t-il ajouté sous les huées de nombreux députés.

    Scandales

    Porté en triomphe lors de son entrée en politique il y a 17 ans, lors de la création de son parti "Forza Italia" (Allez l'Italie!), M. Berlusconi était affaibli depuis des mois par trois procès -pour corruption, fraude fiscale et prostitution de mineure-, les scandales sexuels et l'étiolement progressif de sa majorité.

    Mais il part sous la pression des marchés et une envolée des taux qui menace l'Italie d'asphyxie financière. Devant la crainte d'une contagion qui fait frémir l'Europe et la planète, le pays a été placé sous le contrôle du FMI, de l'Union européenne et de la Banque centrale européenne.

    Avec une cote de popularité qui s'était écroulée à 22%, le Cavaliere a perdu la majorité absolue mardi à la Chambre des députés.

    Tout se joue pour quelques heures encore au Quirinal, où M. Napolitano a appelé les forces politiques à "agir avec responsabilité". "La grave crise financière et économique, interne et internationale représente un défi pour la cohésion sociale de notre pays", a-t-il déclaré dans la matinée.

    Car il doit faire face à une partie de l'actuelle majorité qui renâcle à soutenir un gouvernement de transition ouvert à l'opposition et réclame des élections anticipées.

    "Pour tout l'or du monde, je ne ferai jamais partie d'un exécutif avec des représentants de gauche", s'est énervé le ministre de la Défense, Ignazio La Russa, ex-néo-fasciste.

    Et Silvio Berlusconi, qui a pourtant apporté son soutien à M. Monti et l'a reçu pendant deux heures à déjeuner samedi, n'a pas perdu la volonté de se battre: "Nous sommes en mesure de débrancher la prise quand nous voulons", a-t-il dit à ses proches.

     

    Berlusconi était la partie visible de l'iceberg...plus dure sera la chute..!!?

     

    La chute de Berlusconi est quasiment vécue dans la liesse, en Italie, comme dans le reste de l'Europe...mais attention aux réveils douloureux. Il ne représentait que la face émergée de l'iceberg. Sa démission semble rassurer, soulager dans un premier temps. Mais les réalités sont toujours là. Cruelles et profondes. Monti (ou un autre) n'aura pas les mains libres, ni la solution pour résoudre la spirale de la dette italienne. 1.900 Mds, soit 120% de son PIB..!! Et ils ont beau mettre en place les "remèdes" préconisés par l'UE et le FMI, plan de rigueur sur plan de rigueur, sans croissance, ils vont continuer à s'enfoncer.
    Car ces "remèdes" de plus en plus forts risquent de tuer le malade plutôt que de l'emmener sur les voies de la guérison.
    De plus, Monti pour l'Italie et Papandréou pour la Grèce...connaissent très bien leur "job"...Quel fut leur rôle lors du début de la crise? Même cas de problème pour Draghi à la tête de la BCE, qui a été de 2002 à 2005, vice-président de la branche européenne de la banque d'affaires américaine Goldman Sachs. Cette fonction prête à polémique quant à un éventuel conflit d'intérêt : contre rémunération, la banque d'affaires a notamment aidé la Grèce à dissimuler son déficit public via un procédé considéré comme relevant de l'inventivité comptable. Il est à noter que Mario Draghi a nié toute implication dans l'affaire.
    Tout cela "semble" de prime abord "rassurer", mais on verra dans très peu de temps, car les états de grâce seront très réduits, voire nuls.
    La rue ne va pas se laisser tondre sans cesse. Les réactions peuvent être très violentes. Je pense qu'à ce jour, Merkel et Sarkozy ont mangé leur pain blanc. Les effets d'annonces vont montrer leurs limites.

     http://www.ledevoir.com/international/europe/335991/belusconi-a-remis-sa-demission

     http://www.liberation.fr/monde/01012371206-berlusconi-amer-demissionne-sous-les-huees

     

    Indiah Azor

    Groupe 24 

     

  • #2-Grégoire FODJO -Médias: Un contrôle s'impose-

    Il est 21h, et l’émission enquête sur Radio Canada, portant sur  l’empire Québécor, vient de s’achever. J’ai attendu de voir ce documentaire, car après les attaques répétées du groupe Québécor (à travers Le journal de Montréal notamment), contre radio canada, j’ai compris que c’était la réaction de radio canada qui s’en venait. Il faut dire que je n’ai pas été déçu du contenu. Une riposte savamment préparée qui nous présente le groupe Québécor comme un empire qui « fait et défait les rois », au point d’influencer les décisions gouvernementales pour ses propres intérêts.

    Mais au-delà de ce conflit de médias, ce documentaire a illustré une réalité qui fait peur : Nous ne sommes plus informés, nous sommes manipulés ; nous sommes à la merci de puissants groupes qui contrôlent l’information. Illustrons avec le cas Québécor: Nous avons là un empire financier qui est le plus grand éditeur de journaux au canada, qui détient 76 journaux au Québec et plus de 200 dans le reste du Canada, qui décide néanmoins de se retirer de l’assemblée canadienne des éditeurs de journaux, et des conseils de presse qui sont comme le dit Guy Gendron les « chiens de garde de l’intégrité journalistique » ; Qui fait peur aux politiciens, et aux dirigeants de ce pays et contre qui personne n’ose s’opposer. Un empire qui  possède des presses qui nous « informent » en fonction de son intérêt. 

    Il faut que chacun de nous comprenne bien la situation : un groupe qui va jusqu’à manipuler la publication par ses presses de la liste des personnalités les plus influentes de l’année en donnant des directives juste pour faire plaisir à quelques personnalités. N’est ce pas là une situation grave ? Que dire alors s’il s’agissait d’un groupe qui a des enjeux plus importants sur lesquels il a des intérêts, comme par exemple sur le pétrole ou le gaz, ou encore les banques et les armes ; qui décide de nous convaincre d’amener le Canada en guerre juste pour commercialiser ses armes ? 

    Aujourd'hui, nous parlons de Québécor, mais n'oublions pas que Radio Canada a souvent aussi été reproché de faire de la propagande pour des groupes.

    Il est temps de tirer la sonnette d’alarme. Pas seulement contre Québécor, mais contre tous ces groupes puissants qui nous manipulent à leur guise, y compris Radio Canada. Comment comprendre que 83% de l’information que nous consommons viennent de 3 groupes. Ne nous sommes nous pas emprisonnés dans un engrenage dangereux ? Le scandale en Grande Bretagne avec le groupe Murdoch ne doit-il pas attirer notre attention ? N’est il pas encore temps d’agir ? Notons déjà qu’à la création de Québécor, plusieurs personnalités se méfiaient déjà du pouvoir de ce géant. Nous avons notamment madame Agnès Maltais, ministre de la culture (1998-2001) qui illustrait le risque de dérive d’un si grand pouvoir en disant : « Quand on possède le tuyau, on a tendance à en contrôler le jet ». Malgré les assurances données à l’époque par Québécor, 10 ans après, on peut dire qu’elle avait raison. Il est peut-être temps, faute de pouvoir retourner en arrière, de mieux réguler et de fixer des règles strictes et contraignantes pour tous ces groupes puissants tels Radio-Canada et Québécor afin qu’ils nous fournissent juste l’information, la vraie. C’est tout ce que nous leur demandons, et c’est la responsabilité  du gouvernement de veiller à cela.

    http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2011/CBF/CestBienMeilleurLeMatin201111040710_2.asx

    http://www.radio-canada.ca/emissions/enquete/2011-2012/

  • #2-Roy-L'importance des employés de l'administration publique-Sandra Roy

    J'ai participé a un symposium de la finance a Ottawa cette semaine dans le cadre de mon travail et nous avons eu le privilège d'être entretenu par notre Commissaire qui a élaboré sur l'importance du leadership a tous les niveaux dans la fonction publique.  Il a insisté sur le fait que nous devions tous accorder les efforts nécessaires pour influencer sur notre milieu de travail a notre façon, mais il a soulevé quatre éléments primordials pour y arriver :

    Connaître son travail

    Posséder son travail

    Faire son travail

    Rendre compte des résultats

     

    Ces éléments essentiels s'appliquent a tous, a tous les niveaux et a tous les domaines.  Il faut donc s'investir dans son travail si nous voulons apporter une contribution et, ultimement, aider notre ministre a rendre compte des résultats.

    En exemple, il nous a cité un comité de gestion auquel il a assisté récemment et, bien qu'il ne soit pas un comptable, il nous a avoué qu'il en avait l'air d'un a cause de la qualité des informations financières et des rapports qui avaient été produits en vue de rendre compte des activités de son ministère.  Il a même eu droit a des applaudissements, ce qui semble très rare dans de tels comités !!!!!!

    Bref, ce discours fut très inspirant pour tous les participants a ce symposium et nous a fait prendre connaissance que notre travail a une influence directe et d'une importance capitale pour que notre commissaire puisse inspirer la confiance du gouvernement quant aux résultas de son ministère et aux prévisions que nous établissons.

     

    Sandra Roy

    ENP7505

    Lundi soir

  • Médias: Tirons la sonnette d'alarme-Grégoire FODJO W.

    Il est 21h, et l’émission enquête sur Radio Canada, portant sur  l’empire Québécor, vient de s’achever. J’ai attendu de voir ce documentaire, car après les attaques répétées du groupe Québécor (à travers Le journal de Montréal notamment), contre radio canada, j’ai compris que c’était la réaction de radio canada qui s’en venait. Il faut dire que je n’ai pas été déçu du contenu. Une riposte savamment préparée qui nous présente le groupe Québécor comme un empire qui « fait et défait les rois », au point d’influencer les décisions gouvernementales pour ses propres intérêts.

    Mais au-delà de ce conflit de médias, ce documentaire a illustré une réalité qui fait peur : Nous ne sommes plus informés, nous sommes manipulés ; nous sommes à la merci de puissants groupes qui contrôlent l’information. Illustrons avec Québécor: Nous avons là un empire financier qui est le plus grand éditeur de journaux au canada, qui détient 76 journaux au Québec et plus de 200 dans le reste du Canada, qui décide néanmoins de se retirer de l’assemblée canadienne des éditeurs de journaux, et des conseils de presse qui sont comme le dit Guy Gendron les « chiens de garde de l’intégrité journalistique » ; Qui fait peur aux politiciens, et aux dirigeants de ce pays et contre qui personne n’ose s’opposer. Un empire qui  possède des presses qui nous « informent » en fonction de son intérêt.

    Il faut que chacun de nous comprenne bien la situation : un groupe qui va jusqu’à manipuler la publication par ses presses de la liste des personnalités les plus influentes de l’année en donnant des directives juste pour faire plaisir à quelques personnalités. N’est ce pas là une situation grave ? Que dire alors s’il s’agissait d’un groupe qui a des enjeux plus importants sur lesquels il a des intérêts, comme par exemple sur le pétrole ou le gaz, ou encore les banques et les armes ; qui décide de nous convaincre d’amener le Canada en guerre juste pour commercialiser ses armes ? Nous illustrons aujourd'hui avec le cas Québécor, mais n'oublions pas que Radio Canada a souvent été soupconné aussi de faire de la propagande pour certains groupes.

    Il est temps de tirer la sonnette d’alarme. Pas seulement contre Québécor, mais contre tous ces groupes puissants qui nous manipulent à leur guise, y compris Radio Canada. Comment comprendre que 83% de l’information que nous consommons viennent de 3 groupes. Ne nous sommes nous pas emprisonnés dans un engrenage dangereux ? Le scandale en Grande Bretagne avec le groupe Murdoch ne doit-il pas attirer notre attention ? N’est il pas encore temps d’agir ? Notons déjà qu’à la création de Québécor, plusieurs personnalités se méfiaient déjà du pouvoir de ce géant. Nous avons notamment madame Agnès Maltais, ministre de la culture (1998-2001) qui illustrait le risque de dérive d’un si grand pouvoir en disant : « Quand on possède le tuyau, on a tendance à en contrôler le jet ». Malgré les assurances données à l’époque par Québécor, 10 ans après, on peut dire qu’elle avait raison. Il est peut-être temps, faute de pouvoir retourner en arrière, de mieux réguler et de fixer des règles strictes et contraignantes pour tous ces groupes puissants tels Radio-Canada et Québécor afin qu’ils nous fournissent juste l’information, la vraie. C’est tout ce que nous leur demandons, et c’est la responsabilité  du gouvernement de veiller à cela.

    http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2011/CBF/CestBienMeilleurLeMatin201111040710_2.asx

    http://www.radio-canada.ca/emissions/enquete/2011-2012/


    Grégoire F.W.

  • La gestion publique au Sénégal-Binta Sylla

    Le Sénégal comme de nombreux pays de l’Afrique sub saharienne est confronté à de grandes problématiques liées pour l’essentiel à la gouvernance, la démographie incontrôlée, la  migration urbaine et la  fuite des cerveaux.

    Le gouvernement recherche des solutions en priorisant, entre autres, le développement des secteurs sociaux (santé, éducation, emploi, logement, etc) et à cette fin élabore des politiques qui donnent lieu a des programmes et projets financés par l’aide internationale.

    Les résultats obtenus sont toutefois trop souvent en dessous des résultats escomptés qui visent la satisfaction des besoins pour lesquels ces politiques ont été financées et mises en œuvre. Cette situation pose la question de l’efficacité de la gestion des fonds alloués aux programmes en termes de réalité des objectifs, de suivi et de reddition de compte.

    Par ailleurs, la gestion courante de l’État conduit à de nombreuses interrogations sur l’utilisation des fonds publics constitués pour l’essentiel par les recettes fiscales. La contrepartie visible de celles-ci semble être le maintien ou l’amélioration du  train de vie de l’État et une dégradation du service public en termes de qualité et de volume.

    Force est de constater que le Sénégal doit s’outiller en introduisant de nouveaux mécanismes législatifs contraignant  à l’obtention de résultats tangibles et à rendre compte sur la gestion des deniers publics; à lever les entraves à l’efficacité de la gestion qui pour l’essentiel souffre d’un  leadership inapproprié et d’une gouvernance « douteuse »;  à instaurer de nouvelles pratiques de sorte que les actions du gouvernement soient plus visibles pour le citoyen.

    Les changements à opérer ont pour point de départ une volonté politique et doivent s’appuyer sur le cadre législatif. Ils nécessiteront des années d’efforts, d’investissement et d’acculturation, en particulier au plan de l’instauration d’un véritable service public, d’une saine gouvernance à plusieurs paliers sans parler de l’abandon des pressions exercées par les pouvoirs publics aux fins du contrôle et de l’orientation des fonds à des fins politiques.

    Binta SYLLA Groupe 24

     

     

  • Éléments d’une stratégie d’établissement d’un État de droit en RDC par Erica Beuleu

    Éléments d’une stratégie d’établissement d’un État de droit en RDC- Erica Beuleu

     En 2011, pour la seconde fois dans l’histoire du Congo, les Congolais choisiront leurs dirigeants nationaux et provinciaux à travers des élections démocratiques. Ces événements traduisent une détermination apparente à rénover radicalement la gouvernance politique et économique et à reconnaître les aspirations démocratiques inassouvies depuis l’indépen­dance. La réalisation de ce dessein passe néanmoins par l’établissement d’un État de droit.

     

    De notre point de vue et ainsi qu’il en ressort du programme de M. Tshisekedi, une stratégie d’établissement d’un État de droit au Congo doit comporter quatre priorités :

    1) une stratégie crédible et globale de restauration de l’autorité de l’État ainsi que la réforme du secteur de sécurité, en mettant l’accent sur le renforcement des capacités institutionnelles et la justice;

    2) un plan spécifique pour la promotion de la réconciliation et de la sécurité humaine qui se concentre sur la responsabilité judiciaire ;

    3) un engagement politique visant à améliorer la gouvernance par le biais d’une transparence économique accrue, la décentralisation et la tenue d’élections locales; et

     4) le maintien des efforts quant à la stabilisation des relations régionales.

     

    1.    Une stratégie pour désarmer les groupes et milices armés, combinée à la restauration de l’autorité de l’État  et la réforme du système de sécurité.

     

    Depuis des années, deux pierres d’achoppement ont gêné les efforts de désarmement : le manque de volonté politique de Kinshasa, le manque d’implication et de coopération des pays voisins. L’Europe, les États-Unis, le Canada et les pays africains devraient renforcer les pressions politiques sur Kinshasa et les pays voisins. La réforme du système de sécurité au Congo a été entravée en raison du fait qu’elle ait été marginalisée dans les priorités gouvernementales. S’agissant de la réforme des services de sécurité, comme beaucoup d’armées africaines, l’armée congolaise est un acteur principal de violations des droits de l’Homme. Par conséquent la réforme de l’armée doit comprendre une formation complète sur les droits de l’Homme et sur les règles humanitaires internationales, ainsi que la poursuite systématique des coupables par la justice militaire.

     

    Pour éradiquer l’actuelle culture d’impunité qui sévit parmi les forces armées, il sera crucial de renforcer et de faire appliquer la législation interdisant la violence sexuelle et de créer à l’intérieur de la police militaire et de la justice militaire des unités soutenues internationalement pour enquêter sur les crimes sexuels et ouvrir des poursuites judiciaires. A long terme, la responsabilité de la sécurité domestique devrait passer de l’armée à la police. Il sera toutefois nécessaire d’assigner en justice, à travers des procédures d’enquête approfondies, les membres de la police qui ont commis des violations des droits de l’Homme et d’autres crimes comme les viols, tout en les retirant de la police, ainsi que les membres de l’armée ayant commis des crimes identiques. Pour les partenaires internationaux, le défi le plus important de la réforme du système de sécurité sera d’accompagner le gouvernement congolais sur cette voie.

     

    2.    Favoriser la réconciliation nationale et la sécurité humaine

     

    La peur des autres communautés et le désir de revanche se sont propagés au Congo, devenant ainsi un instrument de contrôle et de mobilisation. Il faut à présent gérer ces mentalités parmi les populations civiles, traumatisées par des années de conflits ininterrompus. Si la réconciliation est un aspect clé de la stabilisation du Congo, elle ne se réalisera pas sans sécurité humaine. La restauration de l’autorité de l’État à travers l’armée, la police et les services administratifs étatiques avec un contrôle et un support international fournit une condition nécessaire mais non suffisante pour la sécurité humaine. Un traitement privilégié pour une communauté, un manque de sensibilisation et de consensus dans le processus de réconciliation, une corruption institutionnalisée dans l’allocation des terres, et l’insécurité du système foncier sont des facteurs d’insécurité. Il est nécessaire d’aborder ces éléments comme une composante essentielle de la politique de réconciliation. Pour consolider la paix au Congo, il est temps d’en finir avec la culture de l’impunité qui a prévalu trop longtemps.  Toutefois, puisqu’il s’agit de diminuer les tensions, cette procédure doit être équilibrée et équitable – non une justice de vainqueurs qui règle ses comptes car compte tenu de la taille du pays et des tensions politiques internes déjà existantes, le Congo est sujet à des rébellions locales alimentées par des querelles intercommunautaires. Certaines insurrections ont démontré un potentiel suffisant pour entraîner une perte de contrôle des autorités.

     

    3.    Améliorer la gouvernance

     

    L’amélioration de la gouvernance est une des composantes de la stratégie d’instauration d’un État de droit prônée par le programme de M. Tshisekedi.  L’exploitation illégale des ressources minérales prive le gouvernement du revenu indispensable des taxes et consolide la puissance des chefs militaires qui prétendent être les représentants légitimes de leurs communautés. L’État de droit dépend d’une économie de paix fonctionnant à l’intérieur d’une structure légale transparente. La construction de la paix requière en particulier une amélioration de la gestion économique provinciale et la construction d’institutions provinciales efficaces et fonctionnelles. La décentralisation fut identifiée comme une exigence clé pour la rénovation de la gouvernance dans le pays durant la conférence nationale au début des années 1990 et elle reste une aspiration fondamentale pour la plupart des Congolais. Les autorités locales qui représentent toutes les communautés et fournissent des services sont perçues comme un élément nécessaire de la structure décentralisée exposée dans la constitution de 2005. A son tour, cette structure est censée servir de contrepoids aux tendances prédatrices du pouvoir central tout en rapprochant un gouvernement responsable de la population. La lutte contre la corruption doit aussi être institutionnalisée. Une stratégie de lutte contre la corruption fondée sur les efforts de la société civile et les expériences enregistrées dans d’autres pays sortant d’une période de conflit doit être élaborée.

     

    4.    Stabiliser les relations entre le Congo et ses voisins

     

    Le Congo et ses voisins ont besoin de promouvoir la réconciliation. Dans son programme, Tshisekedi prône le maintien des efforts quant à la stabilisation des relations régionales dans l’indépendance et le respect mutuels. Les gouvernements du Congo et des principaux pays voisins que sont le Rwanda et l'Ouganda ont la responsabilité partagée de superviser et d’assurer un environnement régional sûr. Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies doivent donner aux casques bleus de la MONUSCO les ressources leur permettant de concentrer leurs actions sur la protection des civils.

     

    En conclusion, comme ailleurs en Afrique, le problème au Congo ne réside pas tant dans l’identification des objectifs de construction de l’État de droit que dans la capacité à maintenir la volonté politique nécessaire. L’occasion offerte par les prochaines élections ne devrait pas être une fois de plus gâchée. L’environnement favorable à des élections crédibles et transparentes devrait être crée.  A moins d’encourager un vote transparent, les élections risquent de déboucher sur le maintien du statu quo actuel sans l’établissement d’un État de droit. Comme le préconise le programme de Tshisekedi, il est à présent temps de concentrer les efforts sur cet objectif car les enjeux sont très importants pour l’avenir du Congo. Poursuivre le projet démocratique est indispensable pour stabiliser le Congo à moyen et à long terme. Produire un nouvel élan susceptible d’inverser la tendance actuelle exige que les réformes institutionnelles et le programme législatif cessent d’être uniquement considérés sous leurs aspects techniques.

     

    Erica Beuleu

     

  • Les médias : «gardiens» de la bonne gouvernance? Cas de la crise post-électorale ivoirienne-Judith Effo

     «Les médias indépendants, libres et pluralistes jouent un rôle crucial dans la bonne gouvernance des sociétés démocratiques, en assurant la transparence et le respect des principes de responsabilité, en promouvant la participation et l'état de droit et en contribuant à la lutte contre la pauvreté»[1]. Les médias seraient donc «indispensables pour garantir la transparence, la responsabilité et la participation, qui sont des aspects fondamentaux de la bonne gouvernance et du développement fondé sur les droits de l'homme» [2].

     

    Qu’en est-il de la réalité ? Est-ce que ces vertus s’appliquent à tous les médias ? Les médias sont-ils tous les «chiens de garde» contre la corruption et les défendeurs du public contre les intérêts particuliers? [3]. Selon Luc Lavoie, membre du cabinet de l’ex-premier ministre Brian Mulroney, «[Les journalistes] sont tous habités d’une espèce de conviction qu’ils sont eux-mêmes des espèces de défenseurs de la démocratie devant l’éternel» [4].

     

    Le cas de la crise postélectorale ivoirienne ne témoigne-t-il pas d’une autre image des médias? Au contraire, les journalistes ne seraient-ils pas instrumentalisés par la politique? [5]

     

    Pour bien comprendre la situation, il est nécessaire de revenir sur le contexte dans lequel les dernières élections présidentielles se sont déroulées en Côte-D’ivoire (CI).

     

    Les élections présidentielles organisées au mois d’octobre 2010 en Côte-d’Ivoire, devaient représenter le point culminant du processus de sortie de crise dans laquelle la CI est plongée depuis une décennie. Crise, dont l’émergence remonte à septembre 2002, date à laquelle une tentative de coup d’État contre le gouvernement de Laurent Gbagbo, a donné naissance à une rébellion armée qui s’est emparée du Nord du pays, marquant ainsi la division de la CI en deux. S’en suivra de 2003 à 2007, une série d’Accords de gestion de crise, avec en mars 2007, la signature de l’Accord politique de Ouagadougou qui consacre l’appropriation par les parties ivoiriennes, du processus de sortie de crise. Cet accord a permis de mettre en place un nouveau gouvernement d’unité nationale chargé de l’organisation des prochaines élections présidentielles. Après avoir été maintes fois repoussée pour diverses raisons avancées, c’est finalement la date du 31 octobre 2010 qui fut retenue pour l’appel aux urnes des citoyens ivoiriens.

     

    Le premier tour de l’élection présidentielle a connu une participation massive et s’est déroulé sans ‘défaut majeur’. Cependant les choses se sont corsées lors du second tour, organisé le 28 novembre 2010, au moment de la proclamation des résultats devant sacrer le nouveau président de la République ivoirienne. En effet, alors qu’en date du 2 décembre 2010, la Commission électorale indépendante(CEI) chargée de divulguer les résultats dans un délai de trois jours n’était pas encore parvenue à un consensus sur la consolidation ou non de certains suffrages; le président du Conseil constitutionnel a saisi le Conseil pour statuer sur les résultats définitifs en lieu et place de la CEI au motif que le délai qui lui était imparti pour proclamer les résultats avait expiré à minuit, le 1er décembre 2010. Il revenait donc, selon le code électoral ivoirien, à l’autorité suprême de l’État ivoirien, soit le Conseil constitutionnel de statuer sur les contestations et les requêtes introduites afin de se prononcer sur les résultats définitifs dans un délai impératif de sept jours. Cependant, le président de la CEI s’appuiera sur les résultats provisoires pour déclarer  l’opposant Alassane Ouattara vainqueur à la télévision française, et ce, avant même que la décision du Conseil ne soit connue. Le Conseil constitutionnel déclarera à son tour Laurent Gbagbo président, après comptage des scrutins. C’est ainsi que la Côte-d’Ivoire est apparue dans la presse internationale comme le premier pays au monde à avoir deux présidents pour un seul siège présidentiel!

     

    Il n’est pas question ici de chercher à savoir qui a vraiment gagné les élections mais plutôt de se focaliser sur le rôle joué par les médias et la stratégie de communication adoptée, sous prétexte d’être les justiciers de la démocratie et du respect des urnes.

     

    Comment peut-on prétendre être «les chiens de garde» de la démocratie lorsque sans même attendre que l’autorité suprême d’un pays souverain n’ait statué, on puisse prendre le parti d’un candidat et le déclarer comme étant le président reconnu par la communauté internationale ? La primauté du droit n’est-elle pas ici bafouée ? Où sont passées les obligations déontologiques d’impartialité, d’objectivité et de neutralité dont tout journaliste doit se prévaloir ?

     

    En effet, malgré l’ambigüité des résultats de la présidentielle, les médias français sont restés unanimes sur l’élection du président Alassane Ouattara quitte à outrepasser l’avis du Conseil Constitutionnel. Dans un pays souverain, la légitimité revenait donc uniquement à la  « communauté internationale » de proclamer les  résultats des élections présidentielles.

     

    Le lynchage médiatique ira d’ailleurs assez loin lorsque le président sortant refusera de quitter le pouvoir et contestera le scrutin dans le Nord du pays.  Les médias internationaux iront jusqu’à diaboliser Laurent Gbagbo en qualifiant son régime d’ultranationaliste, xénophobe et génocidaire. Le cartel médiatique mettra en place une véritable campagne de désinformation à l’encontre du président déchu [7]. À longueur de temps sur les ondes, des mots et concepts seront choisis par les médias et répétés. Pour eux «Laurent Gbagbo doit partir» et «Alassane Ouattara est le président reconnu par la communauté internationale», on entendra parler aussi de « crimes contre  l’humanité », «Escadrons de la mort », « charniers »,  « actes génocidaires», etc.

     

    Selon Tobner [8], l’uniformisation de  l’information concernant la crise ivoirienne, constatée dans la  quasi-totalité de la presse française et journaux télévisés, soulève la question d’un risque de formatage de l’opinion publique.

     

    Moi-même ayant vécu tous ces évènements depuis le Québec, j’ai pu constater cette complicité multiforme dans les médias à travers la presse canadienne qui s’alignait toujours derrière la presse française en véhiculant l’image d’un ancien président qui se maintenait au pouvoir illégitimement.

     

    Je me souviens d’ailleurs de l’accrochage diffusé dans la nuit du 30 décembre 2010, qui a fait le tour du monde, amplifiant l’image exécrable déjà attribuée au gouvernement de Laurent Gbagbo et de ses partisans. Nous pouvions y voir l’un des représentants, au sein de la CEI, de l’ancien chef de l’État empêcher l’annonce des résultats partiels du second tour. La presse qualifiera cet évènement de ‘tentative de hold up électoral’ des partisans de Laurent Gbagbo. En réalité, les protagonistes cherchaient surtout à empêcher la divulgation de résultats n’ayant pas obtenu l’assentiment de la Commission.

     

    Notons aussi que les seules fois où la position du Conseil constitutionnel sera évoquée dans la presse, ce sera pour semer le doute sur son impartialité en prétextant que ses membres ont été nommés par Laurent Gbagbo. Or, si on regarde au Canada par exemple, les juges de la Cour suprême sont certes nommés par le gouverneur général mais sur recommandation du premier ministre, qui choisit aussi d'autres juges ainsi que les sénateurs, les ministres, les sous-ministres, les présidents des sociétés d'État et le commissaire de la GRC. Cependant, ni la France, ni les USA n'ont mis en doute l'objectivité de la Cour suprême lorsqu'elle s'est prononcée en réponse au renvoi sur la sécession du Québec [9].

     

    L’exemple de cette crise montre à quel point les médias ont représenté un enjeu majeur dans le débat politique ivoirien. Loin de toujours répondre à leur mission d’informer en toute impartialité, ils franchissent parfois la limite et deviennent des armes de guerre pour marquer des positions stratégiques.

     

     

     

    Judith Cynthia

    enp-7505 (lundi soir)

  • «Occupons le monde: le cri d'alarme est lancé !»Marie-Noëlle Fortin

     

    La crise est là, elle nous guette. Après s’en être prise aux pays de l’Europe occidentale, elle pèse de plus en plus sur les institutions financières nord-américaines. Comment pourrons-nous l’affronter et  pourquoi s’est-elle développée sans que l’on n’ait pu réagir avant? Plus précisément : «Nous, en tant que travailleurs, citoyens, participants actifs à la société, qu’avons-nous fait pour en arriver là? Sommes-nous responsables de cette débâcle économique? Est-ce du au faible taux de fécondité, aux conditions de travail trop profitables, au fond de pension trop onéreux? Je doute fort que quiconque puisse se sentir coupable d’avoir des programmes sociaux trop avantageux.

     

    Pourtant, il s'agit présentement du «nous» qui est dans la rue en train de mobiliser la majorité pour que l’on reprendre les rênes du monde financier qui part à la dérive. «Nous» sommes là, «nous» sommes la force globale[1], la volonté collective de faire les choses différemment et de rétablir le balancier en faveur de l’être humain, de la démocratie. La société postmoderne hyperindustrialisée a trop longtemps sévit, apportant avec elle la représentation du citoyen comme un consommateur abruti plutôt que d’un participant actif à la politique publique. Mais le «nous» a crié, haut et fort, ici comme ailleurs, que «nous» voulons participer à la vie publique, être représentant de cet État de droit qui nous constitue, jouer le rôle que nous avons inscrit dans la Constitution en tant qu’acteur principal de cette démocratie représentative.

     

    C’est la naissance d’un contre-pouvoir mondial.

     

    La population veut du changement, un renouveau qui remettra les pendules à l’heure de l’humanisation du capitalisme. On crie pour mettre fin à cette «culture noire», comme le mentionne Kalle Lasn, initiateur du mouvement et anticapitaliste spécialiste de la guerre d’image[2]. Mais à qui destinons-nous nos cris? Qui sont donc les réels responsables? Ceux qui peuvent activement rétablir l’équité entre les deux pouvoirs de forces que sont la population et les marchés financiers ?

     

    Vous l’aurez deviné: il s’agit bien des politiciens et des institutions gouvernementales.  Pourquoi donc nos dirigeants politiques ont-ils abandonné la partie, ou plutôt, pourquoi ce sont-ils mis au rang de victimes des contrefaits de ce capitalisme financier outrancier? Le «nous» vient ainsi au secours de l’État en lui ouvrant les yeux sur les effets d’une mondialisation dictée par les tenants de la haute finance[3].

     

    En effet, les gouvernements ne doivent pas oublier qu’ils sont en fait eux-mêmes responsables des lois sur la réglementation des marchés financiers de leur État respectif.

     

    Revoyons quelques principes à ce propos :

     

    L’intervention de l’État touche l’allocation des ressources au sein de la société et l’orientation de l’économie nationale par l’entremise d’investissements publics, de politiques d’achat, de réglementation des industries ou de subventions, de prêts ou de dégrèvements fiscaux.

     

    L’État sur le plan économique se présente tour à tour comme producteur, investisseur, consommateur, régulateur, employeur ainsi que leader et promoteur[4].

     

    La classe politique doit prendre les responsabilités qui lui revient. Rappelons que de par leur pouvoir de réglementation du marché financier, ils ont décidé de laisser le marché s’autogérer par une dérèglementation générale[5]. La libéralisation des échanges de capitaux est ainsi venue augmenter la spéculation sur le marché des biens et services, sans toutefois que l’on produise aucun bien et accroitre le marché du crédit. De plus, le développement des technologies des produits a mis en danger de nombreux emplois au Nord comme au Sud. On ne peut nier que le capitalisme fut nécessaire au développement de notre société, mais nous sommes maintenant arrivés au cul-de-sac de cet enrichissement économique qui met à présent en péril la société démocratique affaiblie par la pauvreté, et souffrant devant l’injustice et la corruption.

     

    On le sait, l’État de droit doit répondre de ses actes et tout doit être approuvé ou du moins contrôlé. C’est ce principe de base de l’administration publique que le peuple revendique  explicitement auprès de l’État, lui qui, sous l’endettement public, a trop souvent délégué son pouvoir entre les mains des entreprises privées. Des solutions sont pourtant possibles. C’est ce que dont nous explique Claude Béland, président du Mouvement démocratie et citoyenneté au Québec, en proposant comme solution la taxation de la spéculation et une limite sur les marges de profits[6]. Le gouvernement pourrait s’inspirer de ces méthodes pour répondre plus adéquatement de ses actes devant ses concitoyens. Quelles que soient les futures actions gouvernementales, si celles-ci veulent être approuvées par la population, elles devront dans tous les cas se soumettre à la transparence et à l’évaluation constante de la société civile[7]. Sinon, le mouvement des indignés risque d’atteindre une ampleur des plus redoutables.

     

    En se mobilisant dans la rue, le «nous» représente la goutte qui fait déborder le vase. Prêts à soulever l’État à bout de bras, les citoyens ne veulent plus que cette situation soit la matrice du développement économique mondial. Comme l’a mentionné le président Sarkozy dans le journal Le Monde, on doit «moraliser le capitalisme». Ainsi, on pourra espérer le «retour des États» après trente ans de la prétendue gloire de «l’efficience des marchés» et de «l’État minimal»[8].

     

    Que veut-on dire par le «retour des États»? Prêchons-nous l’État-providence au sens strict? L’économiste David Thesmar (Cercle des économistes) illustre avec justesse la base du désir de société actuel : «l’aspiration à la libéralisation de la société est devenue plus forte que l’aspiration à la protection d’un État tutélaire»[9]. En effet, la société civile veut que les gouvernements lui redonnent le pouvoir de s’exprimer, tout en ayant la certitude d’être entendue et prise en considération. Les gouvernements doivent démontrer leur capacité à réellement préserver le bien-être de leurs citoyens, tâche définie par une écoute réelle et une prise en charge effective de leurs besoins. Les gouvernements doivent se souvenir de leur mandat premier: celui de représenter les 99% de la population, rôle auquel ils se sont dissociés depuis les trente dernières années.

     

    Que l’on soit pour ou contre le mouvement des indignés, cela n’empêche pas qu’un changement est inévitablement en train de se produire. Les gouvernements qui le considèreront et sauront ajuster l’équilibre entre les marchés financiers et le peuple seront ceux qui se sortiront le mieux de cette crise.

     

    Aucun citoyen au Québec, ni nul par ailleurs sur la planète,  ne peut rester inerte face à l’indéniable déséquilibre économique qui fait de nous les perdants sur toute la ligne. Comme le mentionnait Joseph E. Stiglitz, professeur en économiste et premier vice-président de la Banque mondiale, «pourquoi y eut-il des milliards de dollars pour renflouer les banques, alors que quelques millions de dollars de subvention en nourriture et carburant ne pouvaient être dégagés pour les Indonésiens les plus démunis?»[10] Au Québec, comme ailleurs, on se saigne à blanc pour pouvoir amasser les fonds de retraite raisonnables pour les nombreux travailleurs qui partent bientôt du marché du travail, alors que les bonus des traders sont toujours aussi flamboyants et les paradis fiscaux se portent parfaitement bien[11]. Un déséquilibre est là, bien visible devant nous. Les indignés sont là pour nous le rappeler, nous ouvrir les yeux sur l’importance de participer activement à la société civile.

     

    Je ne suis moi-même pas une grande militante, mais je salue avec admiration les valeureux téméraires qui osent mettre de côté leur confort au nom d’une cause qui nous touche tous.  Ils sont les occupationnels, le reste du «nous» sommes la force tranquille qui les appuyons et ferons en sorte que les élections représentent réellement les besoins de la population. Cela me désole de voir que notre propre gouvernement ose ne pas reconnaître que le peuple prend son pouvoir en main, fermant ainsi les yeux sur les changements qui sont en train de se vivre partout sur la planète. La motion rejetée d’Amir Khadir, député Québec solidaire de Mercier, montre bien le chemin que nous avons encore à parcourir pour que notre gouvernement provincial réagisse à la voix du peuple.

     

     Il est l’heure que le gouvernement du Québec regarde dans les yeux des gens qui l’ont élu et qu'il réponde à leur demande d'une meilleure justice sociale et d'une répartition égale des richesses. Ce n’est pas une situation qui pourra se régler avec le truchement d’une commission d’enquête, le gouvernement est donc mieux de bien se préparer cette fois. La crise présente a des racines solides et profondes qui se nourrissent d'une indignation qui risque d’être bientôt incontrôlable !

     

     

    Marie-Noëlle Fortin

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     



    [1]CYBERPRESSE.CA (2011) Peuples du monde, levez-vous! [En ligne], Québec, Cyberpresse.ca, «Nouvelles du 16 octobre 2011», http://www.cyberpresse.ca/international/201110/16/01-4457719-peuples-du-monde-levez-vous.php  (Page consultée le 17 octobre 2011)

    [2] ADBUSTERS (2009). Kalle Lasn : Clearing the Mindscape, [En ligne], Vancouver, Adbusters.com, http://www.adbusters.org/blogs/adbusters_blog/kalle_lasn_clearing_mindscape.html (Page consultée le 20 octobre 2011)

    [3]KOROGHLI,Ammar (2011). La crise financière mondiale et l’Algérie, [En ligne], Algérie, Algérie-Focus : le devoir de savoir, http://www.algerie-focus.com/2011/08/23/la-crise-financiere-mondiale-et-lalgerie/  (Page consultée le 19 octobre 2011)

    [4]TRUDEL, Rémy (2011). Scéance 2: Des principes fondamentaux, Montréal, École nationale d’administration publique. Document interne.

    [5]LES FRANCS TIREURS (2011). Émission du 19 octobre 2011 : Entrevue avec Claude Béland. [Émission télévisée], Montréal, Les Francs tireurs Télé-Québec.

    [6]Idem

    [7]LAVOIE, Guillaume (2011) Recueil de texte : Crise, dette, urgence sociale : les États submergés de Antoine Reverchon, Le Monde 13 septembre 2011. Montréal, École nationale d’administration publique.

    [8]Idem

    [9] Idem

    [10]LAVOIE, Guillaume (2011) Recueil de texte : Relève de la garde au FMI de Joseph E. Stiglitz du 06 juin 2001. Montréal, École nationale d’administration publique.

    [11]LAVOIE, Guillaume (2011) Recueil de texte : Crise, dette, urgence sociale : les États submergés de Antoine Reverchon, Le Monde 13 septembre 2011. Montréal, École nationale d’administration publique