#2-Grégoire FODJO -Médias: Un contrôle s'impose-
Il est 21h, et l’émission enquête sur Radio Canada, portant sur l’empire Québécor, vient de s’achever. J’ai attendu de voir ce documentaire, car après les attaques répétées du groupe Québécor (à travers Le journal de Montréal notamment), contre radio canada, j’ai compris que c’était la réaction de radio canada qui s’en venait. Il faut dire que je n’ai pas été déçu du contenu. Une riposte savamment préparée qui nous présente le groupe Québécor comme un empire qui « fait et défait les rois », au point d’influencer les décisions gouvernementales pour ses propres intérêts.
Mais au-delà de ce conflit de médias, ce documentaire a illustré une réalité qui fait peur : Nous ne sommes plus informés, nous sommes manipulés ; nous sommes à la merci de puissants groupes qui contrôlent l’information. Illustrons avec le cas Québécor: Nous avons là un empire financier qui est le plus grand éditeur de journaux au canada, qui détient 76 journaux au Québec et plus de 200 dans le reste du Canada, qui décide néanmoins de se retirer de l’assemblée canadienne des éditeurs de journaux, et des conseils de presse qui sont comme le dit Guy Gendron les « chiens de garde de l’intégrité journalistique » ; Qui fait peur aux politiciens, et aux dirigeants de ce pays et contre qui personne n’ose s’opposer. Un empire qui possède des presses qui nous « informent » en fonction de son intérêt.
Il faut que chacun de nous comprenne bien la situation : un groupe qui va jusqu’à manipuler la publication par ses presses de la liste des personnalités les plus influentes de l’année en donnant des directives juste pour faire plaisir à quelques personnalités. N’est ce pas là une situation grave ? Que dire alors s’il s’agissait d’un groupe qui a des enjeux plus importants sur lesquels il a des intérêts, comme par exemple sur le pétrole ou le gaz, ou encore les banques et les armes ; qui décide de nous convaincre d’amener le Canada en guerre juste pour commercialiser ses armes ?
Aujourd'hui, nous parlons de Québécor, mais n'oublions pas que Radio Canada a souvent aussi été reproché de faire de la propagande pour des groupes.
Il est temps de tirer la sonnette d’alarme. Pas seulement contre Québécor, mais contre tous ces groupes puissants qui nous manipulent à leur guise, y compris Radio Canada. Comment comprendre que 83% de l’information que nous consommons viennent de 3 groupes. Ne nous sommes nous pas emprisonnés dans un engrenage dangereux ? Le scandale en Grande Bretagne avec le groupe Murdoch ne doit-il pas attirer notre attention ? N’est il pas encore temps d’agir ? Notons déjà qu’à la création de Québécor, plusieurs personnalités se méfiaient déjà du pouvoir de ce géant. Nous avons notamment madame Agnès Maltais, ministre de la culture (1998-2001) qui illustrait le risque de dérive d’un si grand pouvoir en disant : « Quand on possède le tuyau, on a tendance à en contrôler le jet ». Malgré les assurances données à l’époque par Québécor, 10 ans après, on peut dire qu’elle avait raison. Il est peut-être temps, faute de pouvoir retourner en arrière, de mieux réguler et de fixer des règles strictes et contraignantes pour tous ces groupes puissants tels Radio-Canada et Québécor afin qu’ils nous fournissent juste l’information, la vraie. C’est tout ce que nous leur demandons, et c’est la responsabilité du gouvernement de veiller à cela.
Commentaires
Qui qui qui ???mais qui domc a fairt ce blogr.
Répondre sur proftrudel@hotmail.com svp.
Merci
Un phrase de votre blogue m’a marquée : « Qu’ils [les médias] nous donnent l’information, la vraie ». Car en effet, il ne faut pas se leurrer, les médias, la plupart du temps, cherchent le scandale et pour ce faire, ils filtrent l’information ou l’organisent de façon à créer un scandale. Ainsi, comme vous le dites si bien, nous ne sommes plus informés, nous sommes manipulés.
Prenons l’exemple du dossier choc du Journal de Montréal concernant les fonds de pension des fonctionnaires paru au cours de la semaine du 14 novembre. En fin de semaine, j’étais à un souper de famille et ma belle-mère aborde le sujet en affirmant que c’était scandaleux, que les policiers avaient des fonds de pension de 55 000 $ par année et que cela n’avait pas de sens. Je n’ai pu m’empêcher de lui répondre d’ouvrir les yeux et de ne pas croire tout ce que les médias disent, qu’ils prennent des cas d’exception et qu’ils en font la règle. Aujourd’hui, avec les médias, il faut savoir lire entre les lignes. Malheureusement, et c’est là la triste réalité, le Québécois moyen qui s’informe via des médias comme le Journal de Montréal ne perd pas de temps à tenter de relativiser l’information qu’on lui donne.
Relationniste de formation et travaillant pour une ville de la Montérégie, je traite avec les médias à tous les jours et je peux affirmer que les bonnes nouvelles concernant notre ville font rarement l’objet d’articles dans les médias, ou bien elles se retrouvent aussi loin que la nécrologie! Les journalistes, lorsqu’ils nous contactent, cherchent les scandales. Un exemple simple : nous organisons un gala pour souligner l’implication des bénévoles de notre Ville dans leur communauté, les journalistes nous demandent alors combien cela a coûté et nous reprochent de dépenser l’argent des contribuables. Pourtant, n’est-il pas essentiel de promouvoir l’engagement communautaire? En somme, peu importe ce que nous essayons de faire au bénéfice de la population, cela est repris par les journalistes de façon négative. Cela a malheureusement un impact sur les citoyens et leur satisfaction envers l’administration municipale.
Heureusement, notre gouvernement est bien au fait de cette problématique et semble décidé à agir. En effet, le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine a commandé une analyse portant sur l’avenir de l’information au Québec. Le rapport L’information au Québec, un intérêt public a été déposé en janvier 2011. Quatre orientations provenant de ce rapport ont été retenues et soumises à une consultation publique qui s’est déroulée du 6 octobre au 21 novembre dernier.
« Le document de consultation Pour une information au service de l’intérêt public présente les orientations retenues par la ministre St-Pierre :
• la mise en place d’un nouveau modèle de régulation des médias
québécois :
- en s’appuyant sur l’adoption d’un statut de journaliste
professionnel,
- en consolidant le Conseil de presse du Québec (CPQ) dont le
mandat est de promouvoir le respect de normes éthiques en
matière de droits et responsabilités des médias;
• le soutien à la diversité des voix :
- en confiant à Télé-Québec le mandat d’examiner la
faisabilité d’un projet de réseautage de l’information
régionale sur le Web en collaboration avec les médias
communautaires, coopératifs et indépendants,
- en actualisant le soutien de l’État aux médias
communautaires présents dans les différentes régions du
Québec. » [1]
Ainsi, tout n’est pas perdu. Ce qu’on retient de ces orientations, c’est le désir du gouvernement de s’assurer que la population soit informée par des journalistes professionnels agissant de façon éthique en toute conscience de la responsabilité sociale qui leur revient. Le gouvernement veut également s’assurer que nous ayons accès à une plus grande diversité des sources de l’information. Qui dit plus de diversité des sources, dit plus d’opinions et peut-être auront nous alors la chance de lire des propos plus relativisés.
Joannie Laplante
ENP 7505, lundi soir
[1] Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine (page consultée le 22 novembre 2011).
« Communiqué : La ministre St-Pierre annonce la tenue d’une consultation publique sur l’information d’intérêt public dans les médias », dans Médias et multimédia, Consultation publique, [En ligne],http://www.mcccf.gouv.qc.ca/index.php?id=3323&tx_ttnews[tt_news]=5884&tx_ttnews[backPid]=3283&cHash=abecdbc333c6a2eb270475e64f8261ba
L'industrie des communications et particulièrement du journalisme est dans une impasse mondiale et les perspectives d'avenir pour celle-ci sont plus que moroses.
Le vrai danger relève maintenant de la volonté des gestionnaires à la tête des grands empire médiatiques de mettre à présent la rentabilité et le profit en tête des priorités, plutôt que d'apporter une information vérifiée et approfondie sur les différents enjeux de société. Les Péladeau, Desmarais ou Murdoch de ce monde iront beaucoup plus vers l'information spectacle plutôt que sur les dossiers étoffés simplement pour avoir plus de tirage et ainsi donc, faire plus d'argent, au mépris d'une information de meilleure qualité.
Maintenant, jusqu'à quel point le gouvernement peut-il intervenir pour freiner cette tendance? La situation est compliqué. Le gouvernement est déjà décrié par toutes les compagnies de communications d'avoir des chaînes d'informations comme la SRC ou RDI qui ferait de la concurrence déloyale, peut-il vraiment en faire plus pour l'information? La ligne est déjà très mince pour agir sur le «quatrième pouvoir»...