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SÉMINAIRE INTÉGRATION AUT-16 - Page 2

  • L'économie collaborative (commentaires à propos de la présentation du jeudi 20 octobre)

    Quelle plus grande révolution économique que celle que nous commençons à vivre aujourd’hui ? L’exemple avec Uber et Airbnb est excellent. L'économie était plus centralisée, avec l'État comme régulateur et les entreprises comme principaux acteurs de la création de richesse. Ce système de production centralisé annonce maintenant des signes de faiblesse devant les milliers d’échanges entre des individus indépendants, mais qui commencent à se coordonner de façon très claire. La rupture est majeure.

    Comme Guillaume l’avoie l’explique, l'économie collaborative s’appuie sur la mise en réseau de ressources. « La conséquence est une profonde remise en cause de nos modes de consommation : le covoiturage se substitue au voyage en train, la location à l'achat, l'hébergement chez l'habitant au séjour hôtelier, etc. Alors qu'être détenteur d'un bien (propriété, auto, stationnement, etc.) était jusqu'à maintenant la norme, les contraintes pour emprunter, louer ou partager ces biens sont plutôt disparues grâce à de nouvelles formes d'intermédiation moins chères et plus sûres. De la même façon, s’approvisionner en bien ou service auprès d'un particulier est devenu autant facile et sûr qu'auprès d'un professionnel.

    Le particulier se situe alors en compétition avec les offres économiques des entreprises. Il a cependant un atout considérable qui suggère un service à un prix généralement moins dispendieux. Ce ne sont plus les acteurs économiques qui possèdent les ressources ou la propriété en tant que telle qui dominent : Airbnb ne détient aucun loyer. Ces plateformes bénéficient de deux avantages de taille : elles possèdent une offre pléthorique dans leurs champs d’activité économique respectifs et elles possèdent les demandes des clients à un seul endroit tout en bénéficiant du capital de sympathie auprès de leurs utilisateurs.

    Je cite Guillaume lorsqu’il dit que « la satisfaction de leurs clients est plus que jamais cruciale pour ces marketplace et la maîtrise de la relation client est stratégique ». Ces transformations nous ont convaincus que l'économie collaborative est un changement innovateur inhérent (selon M. Lavoie) qui redéfiniront le capitalisme de note temps. Les possibilités offertes par cette nouvelle économie procurent une certaine appréhension et les performances de ces nouveaux acteurs nous en donnent un aperçu. C'est en vérité une excellente nouvelle pour notre économie ; ce mouvement provoque l'entrée de nouvelles entreprises compétitives qui tend à créer de la richesse, sociale et économique, pour l'ensemble des communautés.

    À l’évidence, cette transformation assez d'envergure n'est pas sans conséquence. On constate que la formation de nouvelles structures économiques va provoquer une espèce de démantèlement des structures traditionnelles et amènera de nouvelles interrogations de la part de certaines coalitions plaidantes ainsi que plusieurs revendications. L'arrivée de l'expression ubérisation dans le lexique général en est un signal, comme le fait que le travail n'est plus strictement conçu à travers la limite unique du contrat à durée indéterminée, ou encore que les revenus produits par les particuliers incitent l'État à s’interroger sur les règles fiscales.

    Faut-il préserver les structures traditionnelles de cette décomposition ? Faut-il à l’inverse appuyer ces créations ? Devant ces interrogations, le droit a une mission déterminante à réaliser puisqu'il est le reflet des choix de société qui seront effectués. Le Québec n'a pas encore fourni de solutions formelles à ce sujet.

    Gilbert

  • ENP7930 La plus belle journée de ma vie...académique!

    Le 27 octobre dernier, dans le cadre de mon séminaire d'intégration des apprentissages en administration publique de la prestigieuse École Nationale d'Administration Publique (ÉNAP), je suis allée, pour la première fois de ma vie à l'Assemblée Nationale à Québec. Notre professeur, Rémy Trudel, ancien député et Ministre de Parti Québécois, nous avait dit que ce serait la plus belle journée de notre vie. J'y suis donc allée par curiosité. Voici donc ma description et commentaires personnels sur cette journée mémorable!

    Levée à 4h00am pour me rendre à l'ÉNAP à 6h00. Notre professeur nous attendait comme toujours avec son sourire, son dynamisme, sa motivation contagieuse et bien sûr muffin, café, collation pour tous... Vers 7h00, c'est un départ en autobus pour Québec. Durant le trajet, nous recevons une formation sur les droits aborigènes. Une revue historique très intéressante qui nous fait prendre conscience de l'importance pour nos deux Nations de coexister dans le respect des uns et des autres!

    Vers un peu plus de 10h00, on arrive à l'Assemblée Nationale. Passant devant les différents postes de sécurité, nous entrons dans le Salon Bleu où se déroule la période de question. Le rôle du député est important pour la démocratie québécoise car c'est eux qui étudient, analysent et votent les différents Projets de Loi, ils doivent défendre les différents dossiers de leurs circonscriptions. C'est au niveau du contrôle de l'action gouvernementale lors de la période de question que je suis un peu perplexe. Une période d'environ 45 minutes, très protocolaire, où le temps de chaque question est contrôlé par le Président de la Chambre. Le temps écoulé, sujet terminé ou non on change de question et c'est un autre ministre qui débute à parler... Je comprends bien que le temps doit être géré mais dans un monde où l'on demande l'entraide, la collaboration, l'échange des idées, le respect des uns et des autres ne devrions-nous pas changer la formule? Le ton de voix et le non-verbal observé lors de la période de question ne correspondait pas aux valeurs Québécoises. L'écoute n'était pas au rendez-vous (texto, échange entre collègue pendant que d'autres parlaient...) Dans la salle, il y avait des jeunes élèves du primaires qui assistaient. Je suis désolée mais pour ma part, ce n'est pas l'exemple que je veux que les représentants de la démocratie québécoise démontre à notre relève. IL faut démontrer comment gérer les conflits, avoir de l'ouverture pour les différences d'opinion. Comment on peut amener une idée à grandir au bénéfice du bien commun et non pas d'une "ligne de partie politique"! Il faut prendre conscience Messieurs et Mesdames les députés de votre responsabilité envers la population. Au delà de vouloir obtenir le pouvoir, il y a la façon de l'obtenir. Le respect est la base.

    Par la suite, nous avons fait la visite des lieux: architecture incroyable, plusieurs postes de sécurité sont présents pour assurer le contrôle des visiteurs... ce qui a fait en sorte que nous n'avons pu accéder au bureau du 1er Ministre mais par contre nous avons eu la chance de s'assoir dans les fauteuils de la salle des ministres de l'opposition. (magnifique salle où la photo de tous les 1er Ministres du Québec est présente). En se rendant au restaurant le Parlementaire, nous avons rencontré le Ministre de la Santé Mr Gaëtan Barrette qui nous a salué, serré la main et a pris le soin de nous dire que le réseau public avait besoin de nous! Ça fait di bien à entendre Mr le Ministre. Au restaurant, plusieurs députés sont venus nous saluer, pris le temps d'échanger avec nous, ce fût fort apprécié et intéressant...

    Lorsque le repas fût terminé, on poursuit notre visite... on a pris conscience que nous étions à l'endroit où une fusillade à eu lieu le 8 mai 1984, un événement dramatique... Nous avons poursuivi notre visite en prenant des photos comme si nous étions en conférence de Presse. Cela nous fait réaliser les habiletés de communication que doivent détenir les ministres pour faire face aux caméras et questions des journalistes. On se dirige vers le Salon Rouge, ancienne salle du Conseil Législatif pour rencontrer Mr François Gendron, député de la circonscription de l'Abitibi-ouest pour le Parti Québécois depuis maintenant 40 ans. Par son discours, il dégage un homme aux valeurs humaines importantes. On voit que le citoyen est sa priorité... un homme très inspirant! On lui a rendu hommage pour ses 40 ans de services à la démocratie québécoise. Bien mérité Mr Gendron!

    Près de 15h00, on se dirige à la salle de la commission parlementaire traitant du Projet de Loi 62 "Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l'État et visant notamment à encadrer les demandes d'accommodements religieux dans certains organismes où nous avons pu entendre Mme Fatima Houda-Pépin, ancienne députée libérale exprimer clairement son point de vue sur le sujet et demander à la commission de laisser de côté la partisannerie et se mettre ensemble pour mettre en place ce projet de Loi. Impressionnant de voir cette femme rester calme et répondre à tous les journalistes qui l'attendaient à la sortie de la commission... Bravo Mme Houda-Pépin, tout comme les 4 pionnières sur la statue devant le Parlement, dont vous nous avez parlé avec passion dans l'autobus au retour, vous contribuez à l'avancement de la démocratie québécoise.

    De retour à Montréal vers 20h00, tous s'entendaient pour dire que c'était effectivement la plus belle journée de notre vie...académique ;))) Merci Mr Trudel de nous avoir permis de vivre cette journée magnifique, riche en connaissances et en souvenirs. Je recommande à tous de vivre cette belle expérience!
    MJDenis

  • Les commissions parlementaires: Une meilleure vitrine sur la démocratie

    Jeudi dernier, je participais, dans le cadre de mon séminaire d'intégration à la maîtrise en administration publique de l'ENAP, à une visite de l'Assemblée Nationale organisée par notre professeur, M. Rémy Trudel. Ce fût un privilège d'être accompagnée par cet ancien député du Parti Québécois qui au-delà de l'institution, nous a parlé des jeux politiques habiles auxquels sont confrontés nos élus dans l'exercice de leurs fonctions. Nous avons donc assisté à la période des questions où l'objectif ne semble pas de répondre à son adversaire, mais bien de faire mousser la ligne du parti afin d'alimenter les médias. Ainsi, lorsque le citoyen regarde la période de questions, il assiste à une mauvaise pièce de théâtre où la réplique ne vise qu'à ébranler la crédibilité des idées défendues par ses adversaires et non pas à faire progresser le débat. Ces déclarations sont alors reprises en boucle sur nos réseaux d'information afin de renseigner la population. Il n'est donc pas étonnant que les citoyen soient de plus en plus cyniques face à nos élus et de moins en moins engagés envers les enjeux de notre société.

    Par contre, lors de cette même visite, j'ai pu constater une franche camaraderie entre les élus des différents partis et un réel désir de représenter les citoyens de l'ensemble de notre province. L'Assemblée Nationale s'est dotée de commissions parlementaires qui sont des: « groupe(s) composé(s) d'un nombre restreint de députés chargés de l'examen de toute question relevant de sa compétence. » (1) Ainsi, c'est en commission parlementaire que les projets de loi sont étudiés en profondeur, que les activités des ministères et des organismes publics sont étudiées et que les prévisions budgétaires sont examinées. Incidemment, les commissions parlementaires permettent aux députés d'exercer pleinement leur rôle de législateur et de contrôleur de l'État.(2) J'ai donc eu la chance d'assister à la commission parlementaire sur le projet de loi 62 - Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l’État et visant notamment à encadrer les demandes d’accommodements religieux dans certains organismes où Mme Fatima Houda-Pépin est venue exposer son point de vue sur la question. S'en sont suivis des échanges avec la ministre de la justice, Mme Vallée, avec Mme Maltais, vice présidente de la commission des institutions et porte parole de l'opposition officielle en matière de laïcité et enfin avec Mme Roy, porte parole en matière de laïcité du deuxième groupe d'opposition. Dans ces échanges, j'ai constaté un véritable désir de comprendre le point de vue de Mme Houda-Pépin en l'amenant à spécifier sa pensée. Par ailleurs, la ministre Vallée a clairement démontré son ouverture à bonifier le projet de loi à l'étude en fonction des diverses visions qui ont émanées des consultations publiques tenues. En ce sens, elle a demandé l'avis de Mme Houda-Pépin sur la nécessité d'inclure un préambule au projet de loi pour définir et préciser les concepts afin d'amenuiser leur interprétation en fonction de l'angle du lecteur. Ces échanges riches sont à mon avis l'expression réelle de la démocratie. C'est avec un engouement certain pour le sujet à l'étude que je suis retournée à la maison et que j'ai écouté sur le site internet de l'Assemblée Nationale d'autres intervenants venus présenter un mémoire à la commission parlementaire.(3) Ces présentations riches ont mis en évidence des points de vue de tout acabit qui peuvent guider nos élus.

    M. Hassan Jamali, immigrant syrien, est venu partager son expérience comme professeur et citoyen du Québec depuis 39 ans. Sa position sur le sujet n'est non pas revendicatrice de droits en matière de religion, mais interpelle davantage nos élus sur leur obligation de protéger les citoyens de l'intégrisme. En ce sens, Mme Maltais rappelle que bien que son partie et celui de Mme Roy ont une vision beaucoup plus restrictive que le projet de loi à l'étude, l'objectif de la commission est de travailler ensemble pour le parfaire et le faire évoluer et non pas de le réécrire. (4) Incidemment, je vois dans ces propos un réel désir de tous les partis de travailler ensemble pour que le projet de loi présenté à l'Assemblée Nationale lors du vote, soit le meilleur possible pour les citoyens compte tenu de la vision du parti au pouvoir.

    Conséquemment, j'estime que les commissions parlementaires sont une bien meilleure vitrine de la démocratie que la période des questions. Le travail qui y est fait est malheureusement gardé sous silence par les médias. Comme citoyenne politisée, je vous propose de regarder périodiquement les travaux de ces commissions qui sont disponibles en vidéo sur le site internet de l'Assemblée Nationale, et ce, pour les sujets qui vous interpellent comme acteurs importants de l'administration publique et comme citoyen appelé à se prononcer sur nos élus lors des élections. La démocratie est un grand privilège et de voir à l'œuvre certains nos élus en commission parlementaire m'a réconciliée avec leur véritable désir de servir et de représenter les citoyens.

    Nathalie Boudart

    Références
    (1). http://www.thesaurus.gouv.qc.ca/tag/terme.do?id=2876
    (2). http://www.assnat.qc.ca/fr/abc-assemblee/travail-commission.html
    (3). http://www.assnat.qc.ca/fr/video-audio/archives-parlementaires/travaux-commissions/index.html
    (4). http://www.assnat.qc.ca/fr/video-audio/archives-parlementaires/travaux-commissions/AudioVideo-69693.html

  • Pourquoi tu fais ça ?

    « Pourquoi tu fais ça ? » C’est la question la plus fréquente.

    Après « c’est quoi l’ENAP ? » bien sûr!

    Je sais que je ne suis pas la seule, combien d’entre vous avez gérer cette interrogation dans les dernières années. Chaque fois, je suis prise de court : en effet, pourquoi je fais ça?

    D’où vient cette idée ? L’aventure a débuté au retour d’un voyage. 18 pays en 50 semaines ne « forment pas juste la jeunesse », l’aventure change une personne, nous permet de nous remettre en question. Je suis revenue avec une soif d’être moi-même et de changer les choses. Une soif de continuer à apprendre et la réalisation que bien que j’aime mon métier (infirmière c’est le plus beau métier du monde!), je veux plus, je veux diriger.

    50 semaines pour découvrir qui je suis, mes talents, mes ambitions, mes faiblesses et mes défauts. Après 50 semaines avec moi-même, je suis retournée travailler comme infirmière avec l’ambition nouvelle de monter les échelons et devenir gestionnaire. Pendant un an, j’ai fait mes recherches sur le type de formation offerte et mon choix s’est arrêté sur l’ENAP.

    Pourquoi je fais ça ? Parce que je veux m’outiller le plus possible, me préparer théoriquement à mon avenir de gestionnaire. Je suis consciente que ce travail n’est pas facile et que beaucoup s’apprend « sur le terrain », mais si au moins je me familiarise avec les termes, le langage, la théorie, ma transition sera plus douce.

    Je veux aller plus loin comme gestionnaire. Je sais que l’école ne nous prépare pas à tout, mais je pars maintenant avec une longueur d’avance.

    Qu’est-ce que l’ENAP m’a apporté ?
    Avant tout la confirmation que j’étais au bon endroit. Ma maîtrise fut un tour de force qui a donné une raison d’être à ma curiosité. J’avais besoin que l’on me pousse à apprendre, c’est la raison pour laquelle je me suis inscrite. Ce levier m’a fait découvrir des facettes de l’administration publique qui ne sont pas connues dans la culture générale du Québec.

    Je résume donc mes apprentissages en deux parties : le volet personnel et le volet professionnel.

    Le volet personnel
    L’apprentissage des rouages de l’administration publique a fait de moi une meilleure citoyenne. À mieux comprendre la composition de l’État et notre système politique, il m’est possible de visualiser la prise décisionnelle et le cheminement législatif. Je suis en mesure de moduler mon opinion lorsque les données de gestion budgétaires sont rendues publiques et d’analyser l’impact qu’ils auront sur la société. Je suis en mesure de mieux comprendre les programmes politiques et de faire un choix éclairé lorsqu’il vient le temps de voter. Bref, j’ai développé une curiosité politique que je n’avais pas autrefois.

    Le volet professionnel
    Je suis maintenant plus consciente des impacts politiques sur l’administration du système de santé, consciente de l’influence des autres ministères et du processus décisionnel. À grande échelle, la maîtrise m’a permis de mieux comprendre les changements dans le réseau e la santé. Et on peut dire qu’avec l’intégration et le chamboulement de la loi 10, il y en a eu beaucoup à comprendre!!! Je m’amuse à vulgariser ces changements à mes employés, je suis convaincu que lorsque l’on comprend la raison d’être des décisions il est plus facile de les accepter… ou d’offrir des solutions de rechange.
    Cette notion de gestion participative est d’ailleurs une théorie apprise qui est devenue pour moi une valeur importante. Il est important pour moi que mes employés participent à la prise décisionnelle et prennent position dans la recherche de solutions.

    Autre apprentissage majeur de mes études, la gestion de projet et la gestion par résultats. On m’a appris à travailler avec différents outils, méthodes de gestion et principes qui me permettent aujourd’hui de cheminer dans un système en constant changement qui nécessite un suivi rigoureux des résultats à obtenir.

    En plus de la théorie, la maîtrise m’a permis de faire un retour intérieur sur mon savoir-être comme gestionnaire. Découvrir mon type de leadership, mon type de personnalité, mais surtout comment me gérer.

    Pourquoi je fais ça ?
    Je n’avais pas trouvé une réponse simple à cette question. Il y a 2 ans maintenant que je chemine dans les théories de l’administration publique, pourquoi ?

    Le 23 septembre dernier, j’ai trouvé ma réponse. Le matin même j’avais reçu un appel m’annonçant que j’avais enfin obtenu mon premier poste de gestionnaire. En après-midi, encore chargé d’émotion, je me suis retrouvé assise en classe, le premier cours du séminaire d’intégration. Pour la première fois, je me suis présenté comme étant cadre du réseau de la santé. Pour la première fois, j’ai eu la confirmation d’être au bon endroit.

    Pourquoi je fais ça ? Parce que je suis à ma place et je veux être parmi les meilleurs.

    Caroline Yasconi






  • Des citoyens qui mettent la main à la pâte


    Il y a quelques jours, nous avons eu la chance de rencontrer deux spécialiste dans le domaine du budget participatif : madame Isabelle Gaudette, Chargée de projets et développement pour l’organisme Centre d’écologie urbaine de Montréal et monsieur Normand Lalande, Directeur général adjoint de la municipalité de St-Basile-le-Grand qui ont eu la générosité de partager leurs connaissances théoriques et pratiques. Nous avons pu comprendre un peu mieux le fonctionnement, les avantages et les limites de cette approche.

    Premiers constats
    Le budget participatif, c’est une approche intéressante et rafraichissante. En effet, comment ne pas être en accord avec le désir d’impliquer réellement les gens dans un processus décisionnel d’une ville ou d’une organisation. Le budget participatif dépasse la simple consultation puisqu’il demande l’implication du citoyen dans l’ensemble des étapes de réalisation du projet. C’est pourquoi qu’on invite la population à donner des idées en respectant des critères et un budget déterminés. En contrepartie, l’organisation s’engage à réaliser ce dit projet dans l’année suivante.

    Origine du budget participatif
    Cette idéologie est née au Brésil dans la ville Porto-Alegre en 1989. À cette époque, le maire de cette municipalité souhaitait faire participer la population aux différentes décisions. Par la suite, cette idée fut reprise dans de nombreuses autres municipalités partout dans le monde. À titre informatif, en 2014, il y avait entre 1269 et 2774 projets issus de budgets participatifs. Comme le mentionnait la conférencière, cette idéologie est une réponse au manque d’équité et de respect des besoins de base de la population et aide à canaliser une forme de colère parmi les membres de ces communautés. Au Québec, le plateau Mont-Royal depuis 2006-2008 et la municipalité de St-Basile-le-Grand sont les pionniers dans le domaine.

    Fonctionnement du budget participatif
    Le budget participatif n’étant pas qu’une simple consultation, mais bien un cycle réparti sur une année dans lequel le citoyen est impliqué complètement tout au long du processus. L’objectif est de donner un pouvoir au citoyen en lui permettant de prendre de vraies décisions. Pour y arriver, un budget réel doit être libéré par la municipalité. Comme M. Lalande l’expliquait, un pourcentage du budget d’immobilisation doit être prévu afin de permettre la réalisation des projets. La première étape consiste à faire la collecte d’idées lors des assemblées publiques ou sur plateforme internet. Cette étape consiste à recueillir les idées tout en respectant les critères d’admissibilités connus des gens et en respect des règles et lois régissant l’organisation ou la municipalité. La deuxième étape consiste à développer les projets. À cette étape, une équipe de citoyens impliquant nécessairement la personne qui a présentée le projet et de membres de l’organisation travaillent ensemble dans le but d’analyser et d’enrichir les projets reçus. Par la suite, il y aura regroupement et élimination des projets selon des critères d’admissibilité du projet établis. À la suite de cette étape, différents projets seront conservés pour la suite du processus. Une équipe de spécialistes travaille alors à chiffrer les projets et s’assurer que ceux-ci respectent le lois et règlements. C’est à ce moment que tout est en place pour passer aux votes. À titre d’exemple, la municipalité de St-Basile-le-Grand offre la possibilité de voter de façon électronique (par l’entremise d’un code d’accès unique) et en papier. La plage horaire de vote et les lieux de votation doivent être connus afin de permettre d’atteindre le plus de gens possible. Les citoyens de plus de 16 ans pour certains projets et de 10-17 ans pour les autres projets votent pour les cinq projets qui les intéressent davantage. Une valeur est alors accordée selon l’ordre choisi. Le projet qui obtiendra le plus haut pointage est celui qui sera réalisé. Il doit alors être adopté par le conseil municipal et une annonce officielle est réalisée. L’étape de la réalisation est alors arrivée…un suivi et une évaluation de la réalisation du projet sont donc réalisés. Le cycle de un an est complété…

    Conditions nécessaires pour la réussite
    Comme monsieur Lalande le disait, le citoyen doit être au centre du processus, mais il doit aussi travailler en équipe avec les élus et les spécialistes de l’organisation. Un projet peut être intéressant, mais ne pas répondre aux lois, aux règles budgétaires ou à toutes autres règles (architecturales, sécurité, etc.) qui sont moins connues des citoyens en question. Dans le fond, le défi est de jumeler le savoir spécialisé et le savoir populaire.
    Ensuite, l’élu doit accepter l’influence du citoyen. À cet égard, l’élu doit accepter de déléguer une partie de son pouvoir décisionnel et budgétaire au citoyen puisque ce n’est plus seulement lui qui prend les décisions. Il doit faire preuve d’écoute, de dialogue et il doit s’engager dans un projet à long terme. Il doit aussi travailler à ce que le plus grand nombre de citoyens s’engagent dans le processus.

    Avantages du budget participatif
    Naturellement, il y a de nombreux avantages qui ont été mentionnés par les deux conférenciers et qui font la démonstration que cette façon de faire doit indéniablement se réaliser à davantage d’endroits. Pour ma part, la plus importante est le développement d’une culture citoyenne. En effet, puisque la participation au cycle du budget participatif ne se limite pas uniquement à l’électeur standard ayant plus de 18 ans, mais bien à un plus grand nombre de citoyens. C’est une occasion unique pour tous de travailler en collaboration. Dans certaines municipalités, on permet même à des enfants de 10 ans de participer à l’ensemble du processus….Existe-t-il une meilleure façon d’inculper des valeurs démocratiques que par une expérimentation in situe ? Ces expériences permettent possiblement de former une future génération de citoyens ou peut-être même de politiciens engagés. Trop souvent les jeunes ne se sentent pas écoutés, entendus dans leurs revendications, leurs demandes, c’est une excellente façon d’y remédier. Ensuite, je trouve que le budget participatif, lorsque le citoyen s’implique à fond, permet un accès à des connaissances (lois, règlements diverses) qui sont normalement réservées qu’aux spécialistes. Cette transparence permet aux citoyens de se bâtir une opinion basée sur des bases solides et non pas seulement sur des jugements ou des rumeurs. La confiance et par le fait même le taux de satisfaction du public envers les élus sont naturellement augmentés.


    Limites du budget participatif
    Lors de la rencontre, les deux intervenants semblaient en désaccord sur le fait qu’il arrive qu’un citoyen présente un projet poussé par un organisme ou une association. M. Lalande mentionnait qu’il fallait trouver une façon de contourner cette problématique puisqu’il y voyait une problématique de force du nombre alors que Mme Gaudette disait que c’était adéquat, car au moins les gens y participaient. Pour ma part, je crois que le budget participatif ne doit pas servir aux intérêts des groupes de pression ou des organismes. En effet, la force du nombre pourrait faire en sorte que les résultats soient biaisés. Le cynisme envers la politique est en partie causé par les influences des groupes de pression. Il ne faudrait pas que le budget participatif soit teinté dans ce sens, sinon, encore ici, le citoyen va se blaser et n’y participera plus. Si les groupes sociaux et communautaires s’emparent de ces budgets, le citoyen n’aura plus de droit de regard, la participation et l’intérêt diminueront progressivement. Une deuxième limite est la valeur donnée au budget participatif. Je comprends que nous ne puissions libérer 100% du budget d’investissement, mais est-ce que 1% est vraiment suffisant. Nous comprenons qu’il faut entretenir les infrastructures et que nous devions conserver des sommes pour cela. Cependant, je verrais très bien une augmentation du pourcentage afin de solliciter davantage le citoyen. Il serait aussi intéressant de diviser davantage les projets. Un budget dédié et voté par les enfants, un autre pour les adolescents, un autre pour les adultes et enfin un dernier pour les ainés. Faisant en sorte que tous les citoyens soient concernés diminuant ainsi la possibilité de conflits générationnels. Pour y arriver une augmentation du budget prévu est nécessaire puisque si on divise encore la petite tarte, les montants seront dérisoires et ne susciteront plus autant la participation citoyenne.

    Application dans mes activités professionnelles
    Comme directeur d’école, il est évident que cette pratique ouvre des portes fort intéressantes. Impliquer les élèves, les parents, le personnel dans un processus de décision quant à une partie du budget est fort intéressant. Je suis actuellement à justement préparer une démarche dans ce sens. Développer une culture participative dans quelques choix budgétaires de l’école sera un atout et d’un intérêt indéniable.


    L’ensemble des municipalités devrait mettre en place un système axé sur le budget participatif. Ceci pourrait faire en sorte que quelques personnes désillusionnées reprendre le gout à la politique favorisant ainsi une démocratie plus saine et plus active.


    Jason St-Yves

  • Film "Demain". Pour le gestionnaire de demain... par Sophie Gascon - ENP 7930

    Le 29 septembre dernier, était présenté à l’auditorium de L’ÉNAP de Montréal le documentaire «Demain». Ce film réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent fut récompensé en 2016 par un César pour le meilleur documentaire. Ce documentaire aborde avec brio différentes réalisations citoyennes.
    C’est à la suite d’une publication annonçant l’éventuelle disparition de l’humanité que les deux réalisateurs, aussi enquêteurs pour les fins du film, ont voulu parcourir divers pays dans le but d’exposer des projets de gestion citoyenne et participative ayant eu un impact au sein de leur communauté.
    Partant du constat que l’Être humain vit actuellement différentes crises : environnementales, économiques et sociales. Par leur film, les réalisateurs nous démontrent au contraire, la volonté de certains individus de changer les choses et d’intervenir dans leur milieu afin d’améliorer leurs conditions.
    Ce documentaire nous présentait 5 projets.
    Un des projets présenté était un projet d’agriculture. Cette nouvelle approche d’agriculture expose une nouvelle exploitation des terres arables par la diversification des cultures. Leur projet démontre que les récoltes sont plus abondantes et n’épuisent pas les terres. De plus, en utilisant des plantes compatibles et complémentaires, ces nouveaux agriculteurs ne courraient pas à l’utilisation d’aucun produit chimique. Ce projet a su démontrer qu’en exploitant et en utilisant cette nouvelle méthode d’agriculture, les habitants de cette communauté pouvaient aussi s’auto-suffire au niveau alimentaire.
    Dans d’autres projets, le documentaire nous démontre que certaines entreprises et que même des communautés peuvent produire et fonctionner avec des énergies alternatives et renouvelables. L’énergie solaire, la géothermie et les éoliennes sont des exemples d’énergies utilisées dans certains projets.
    Dans un autre exemple, celui-ci d’ordre économique, on nous montre l’exemple de plusieurs communautés ayant instauré leur propre système monétaire et favorisant les achats et productions locales.
    Dans ce film, c’est cet exemple de projet qui m’a le plus étonné. Je ne croyais pas qu’une telle chose était possible. Je connaissais le Bitcoin, argent virtuel, utilisé dans certains commerces mais de là à être utilisé à grande échelle, je ne croyais pas que certains pays pouvaient accepter ce type d’échange monétaire. Apparemment, par leur expérience et comme le documentaire l’explique, ils ne peuvent l’interdire.
    Le documentaire nous présente aussi des exemples de crédits alternatifs offerts par des banques ayant une gestion éthique et responsable des projets qu’elles financent.
    Un projet sur la démocratie nous est présenté par les deux réalisateurs. Un ancien ingénieur a décidé de transformer sa communauté de 5000 habitants. Son village aux prises avec des problèmes de violence, de commerce illicite et de pollution cet homme proposa aux habitants une nouvelle démocratie participative afin de contrer ces problèmes. Le nouveau système de gouvernement local qu’il proposa impliquait tout le monde dans son projet de gouvernance. Il proposa entre autre des projets impliquant une mixité des castes. Pour enrayer ce problème de pollutions ce sont les villageois eux-mêmes qui ont participé à la réparation des services d’assainissement, des routes et des éclairages. Ce village ainsi que d’autres villages avoisinant se sont regroupés afin de créer une zone de libre échange des productions locales. L’argent recueilli par ces échanges est donc réinvesti directement dans le développement local des villages.

    Le film aborde aussi un projet novateur dans le domaine de l’éducation en Finlande. Le système pédagogique a été réformé s’adaptant spécifiquement à chaque étudiant. Les enseignants adaptent leurs interventions aux besoins de l’élève. La relation élève-enseignant est très différente à l’enseignement québécois. Les enseignants Finnois sont en présence constante avec leurs élèves ce qui favorise une meilleure connaissance entres eux. Par ces méthodes pédagogiques différentes, le taux de réussite scolaire des jeunes Finnois s’est nettement amélioré au cours des années et constitue un des meilleurs au monde.
    Ce film avait comme prémisse, d’apporter un nouveau message positif aux discours entendus sur les différentes crises mondiales. Il est vrai que ce film rempli très bien sa prémisse. Il fait la preuve que des solutions et que des alternatives aux crises actuelles sont possibles.
    Ce documentaire revient aussi remettre en perspectives l’intervention des institutions étatiques dans la résolution des diverses crises du Monde.
    Ces projets dépeints et les personnes touchées par ces crises n’ont pas attendu l’assistance de personne ou une intervention gouvernementale. Elles se sont mobilisées et ont fait leur part pour changer les crises dans leur communauté. Ne serait-ce pas là la solution à ces problèmes ou ces crises mondiales ?
    La gouvernance du 21e siècle ne pourrait-elle pas se traduire par «l’empowerment» de ses communautés ? Je crois qu’il serait tout à fait possible pour des instances publiques (gouvernements, villes, sociétés, etc.) de concéder certaines décisions et octroyer un plus grand pouvoir à ces citoyens ou usagers.
    De cette façon, les décisions prises en lien avec les besoins ou problèmes des communautés pourraient peut-être mieux répondre aux besoins des populations. Je crois pertinemment, et aussi avec la force du groupe, que «l’empowerment» des citoyens pourrait faire émerger des solutions alternatives. Les exemples du film en sont la preuve.
    Dans la gestion participative, le rôle de l’État n’est pas évacué. Il est tout simplement redéfini. Cette redéfinition du rôle de l’État se traduirait par un rôle de facilitateur. Facilitateur en étant un fournisseur de ressources comme en offrant des ressources, humaines, matérielles ou financières. C’est dans un accompagnement des communautés dans la réalisation de leurs projets ou dans l’octroi de financement que pourrait fournir les instances.
    La gestion participative pourrait aussi être une solution pour contrer le cynisme politique actuel. Elle pourrait redonner aux gens le pouvoir perdu par une lourde bureaucratie et une gestion centralisée.
    Les exemples de gestion participative sont multiples. Il est réconfortant de voir la réussite de projets tels que présentés dans ce film. Cela fait présumer d’un autre sort pour l’humanité. Malgré les messages pessimistes entendus depuis des années, je crois tout comme les réalisateurs qu’il y a encore de l’espoir pour notre futur. En tant qu’intervenante en éducation travaillant sur l’engagement communautaire je suis heureuse de voir qu’il y a encore des gens prêts à s’engagés pour le bien de tous. Je suis persuadée que l’État devrait plus s’enquérir de l’action citoyenne pour changer les choses. C’est en changeant les choses localement que l’on en vient à changer les choses globalement.
    Je recommande donc ce film à tous les gestionnaires de l’administration publique. Il est selon moi précurseur de la gestion de demain.

    Sophie Gascon
    Étudiante à la Maitrise à L'ÉNAP


  • Ah, ces employés difficiles!

    Nous sommes tous, un jour ou l’autre, confrontés à des employés difficiles au travail. Ces personnalités toxiques induisent chez leurs collègues et leur gestionnaire des comportements inadéquats, souvent contraires à leurs valeurs : antipathie, agressivité, désir de vengeance…

    Peut-être en suis-je un! Ou vous! Qui sait!

    Certains employés sont perçus comme étant difficiles non seulement à cause de leurs comportements et de leurs attitudes, mais aussi à cause de la dynamique relationnelle qui s’installera entre eux et le gestionnaire, collègues, etc. Par exemple, un employé ayant des difficultés de productivité aura tendance à se mettre en colère et à revendiquer dès qu’on va aborder le problème et un employé, qui, au moindre reproche, va se déresponsabiliser complètement, aura des réactions émotionnelles. Je suis certain que vous avez plusieurs exemples en tête.

    Évidemment, ces gens-là nous font réagir, ils nous font vivre des frustrations et nous font souvent vivre un sentiment d’impuissance et même de découragement. Et nos réactions, que ce soit pour nous protéger ou pour gérer ces employés, vont souvent être réactives et émotionnelles à leur tour. S’installe alors une dynamique relationnelle sans fin.

    Devant ce genre de personnalité toxique, trois options s’offrent au gestionnaire : on gère, on achète la paix ou on ignore.

    Vous connaissez les expressions « des menottes dorées » et « des chaines d’argent »? Elles désignent un travailleur de la fonction publique ayant un statut de permanent comme étant bétonné là, à son poste de travail, jusqu’à la fin de sa vie professionnelle, même s’il est malheureux et nuit à l’organisation par son manque d’engagement et de dévouement. On dit souvent qu’on embauche les employés pour leurs compétences, mais on les congédie pour leurs attitudes. Dans la fonction publique, les congédiements pour ce genre de problème sont peu fréquents. Un cadre m’a déjà fait la remarque suivante à propos d’un collègue « toxique » : « Qu’est-ce que tu veux que je fasse, il n’y a rien à faire avec un employé permanent! »

    Petite remarque : gérer des individus, c’est aussi sortir de sa dynamique « habituelle » et adapter son comportement à la personne en face de nous, on change les règles avec lesquelles on gère généralement. D’abord, devant l’employé, nommez les choses comme elles le sont, faites référence à la dynamique dans laquelle vous vous trouvez. On lui fait remarquer la manière dont se terminent généralement les rencontres et les situations difficiles. Par exemple, avec un revendicateur, on lui dit combien il est difficile de lui parler de ses problèmes de productivité parce qu’il a tendance à se fâcher dans les rencontres.

    Aussi, pour le gestionnaire, il n’est pas déplacé ou mal perçu de nommer ses propres émotions, ses propres sentiments et de reconnaître sa part de responsabilité dans la dynamique devant l’employé. Il s’agit de faire un constat de la situation d’une manière neutre et sans accusation. Cette stratégie de neutralité permettra de repartir sur de meilleures bases et de trouver des solutions tout en faisant, peut-être, des compromis.

    Les solutions s’inscrivent dans un cadre, peu importe ce qu’elles sont, elles doivent permettre à l’employé d’adopter des attitudes et des comportements qui sont adéquats dans le milieu de travail. On ne s’en prend pas à l’individu, mais à ses réactions et à ses attitudes, la distinction est importante.

    Elles sont orientées vers l’avenir, on ne cherche pas de coupable ni de justification pour les gestes dans le passé. On se demande plutôt comment on peut faire pour donner un coup de main à l’employé afin qu’il puisse répondre aux exigences à l’intérieur du cadre, mais aussi en fonction de nos responsabilités respectives.

    Plus les attentes sont claires et concrètes, plus ce sera facile pour le travailleur d’identifier ses responsabilités. Il sera alors en mesure d’évaluer son comportement.

    Que fait-on avec l’employé s’il ne répond pas aux attentes? Par exemple, lors d’une rencontre avec un revendicateur, au lieu d’argumenter sur ces problèmes de productivité comme à l’habitude, on va lui nommer sa colère et immédiatement lui demander de se prononcer sur des solutions dans lesquelles il aura une part active à jouer. S’il persiste, il faut mettre fin à la rencontre et le rencontrer ultérieurement.

    Bien que ça puisse sembler infantilisant, il faut appliquer systématiquement ces façons de faire. C’est ça, gérer du personnel! Plus le gestionnaire est constant, plus ce sera facile pour l’employé de s’ajuster. Ça demande du temps, mais c’est gagnant à long terme.

    Un grand défi dans la gestion des employés difficiles est probablement la gestion de nos propres émotions. Ces émotions nous amènent souvent à poser des actions qui nous soulageront sur le coup. Elles seront cependant contre-productives. En plus d’être inefficaces, elles seront énergivores et accentueront la dynamique qu’on veut éviter.

    La meilleure façon d’éviter de tomber dans le piège de ses réactions émotives est d’abord de les reconnaître, d’en être conscient. Posez-vous la question: comment puis-je réagir autrement dans à la situation dans laquelle je me trouve sans me fier à mes réflexes? On gère comme on est ! Des fois, il faut être un autre que soi-même pour bien gérer une situation.


    Gilbert


  • Film Documentaire DEMAIN

    Bonjour à tous,

    Je m’appelle Isabelle Lefebvre et je suis étudiante à l’ÉNAP de Montréal. Dans le cadre de mon séminaire d’intégration des apprentissages en administration publique nous avions le choix de participer à certaines activités pédagogiques. Parmi les activités, j’ai choisi d’assister à la représentation du film documentaire Demain qui a été réalisé en 2015 par Cyril Dion et Mélanie Laurent. J’aimerais partager avec vous mes impressions et qui sais peut-être vous donnez le goût de le visionner à votre tour.

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  • Les médias et la commission Charbonneau

    À l’aube du dépôt du rapport de la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction communément appelée Commission Charbonneau, il est de mise de se poser des questions sur la suite des choses. Créée en octobre 2011, après des pressions soutenues sur le gouvernement libéral de Jean Charest, la Commissions a reçu plus de de 1400 personnes et tenu 261 jours d’audience selon la juge Charbonneau dans allocution de clôture, le 14 novembre 2014.

    Quatre années plus tard, on peut dire que la commission Charbonneau a été un exemple parfait de l’influence des médias dans la perception de la population sur des dossiers d’envergure. La sortie du rapport final de la commission en a déçu plus et selon moi, a été à bien des égards, interprété comme un gros pétard mouillé ! Aucune accusation, aucun blâme individuel, simplement une multitude de recommandations pour éviter, entre autres, que la collusion dans l’attribution des contrats publics dans l’industrie de la construction ne se reproduise.

    En effet, tout au long des audiences, témoin après témoin, plusieurs étaient convaincus que les amendes pleuvraient sur les têtes de ceux qui avouaient candidement avoir fermé les yeux sur des irrégularités de plusieurs entrepreneurs et que beaucoup seraient formellement accusés. Un grand cirque médiatique, alimenté entre autres, par les chaînes continues d'information et les médias sociaux, n’a cessé de nous mettre sur une faim de justice. Rarement parlait-on du rôle d’une commission et du mandat de celle-ci laissant planer au sein de la population que les pouvoirs des commissaires étaient illimités créant des attentes impossibles à combler puisque le mandat premier de la commission n'était pas d’identifier des coupables, mais d’émettre des recommandations pour que cesse ces irrégularités qui ont coûté des millions de dollars aux contribuables québécois.

    Toujours à l’affut de sensationnalisme, certains journalistes ont contribué, à mon humble avis, à alimenter cette image « mafiosos » de plusieurs témoins qui sont passés devant la juge Charbonneau. Le tout ressemblait à la CECO (Commission d’enquête sur le crime organisé) de 1972 ! À qui la faute? Pourquoi de telles attentes?

    C’est là où je me rapport aux propos tenus par Ian Lafrénière du Service de police de Montréal lors de la conférence à l’École nationale d’administration publique sur les communications publiques et les médias. Lorsque le média choisi de traiter une nouvelle selon un angle, il nous fait voir une partie de la réalité. C’est d’ailleurs ce que monsieur Lafrénière a si bien illustré avec son analogie de la pièce de 1 dollar : il y a toujours une face qui est teintée de l’interprétation du journaliste. Malgré le fait qu’il se veut le plus objectif possible, son propos «résultent aussi des schèmes de perception concurrents, socialement disponibles, à travers lesquels on donne sens à ce qui nous entoure, ainsi que des mises en forme langagières propres à la presse, qui contribuent elles aussi à «construire» l'information» (Delforce, 1996). Il contribue à fonder nos croyances, notre représentation (Lits, 2008).

    Cependant, il est de mise de remarquer que ce communicateur aguerri joue un rôle important dans nos sociétés où les médias de toute sorte (électroniques, télévisuels, radiophoniques, etc.) prennent beaucoup de place dans notre quotidien. Les journalistes sont de plus en plus formés et informés. Ils contribuent à rendre nos administrations publiques plus transparentes. Rappelons leur rôle cruciale dans le scandale des commandites, la commission d’enquête sur le crime organisé ou récemment sur le déversement des eaux usées de la Ville de Montréal dans le fleuve St-Laurent.
    En guise de conclusion, je comprends que la commissaire ait remercié les témoins pour l’honnêteté et la franchise lors de leur témoignage, mais franchement, avaient-ils le choix? Ne nous devaient-ils pas au moins cela après tout?


    Bineta Gueye
    SÉMINAIRE D’INTÉGRATION - AUT15

    Sources
    Internet
    http://plus.lapresse.ca/screens/77a36f3a-9da2-49de-ab8c-e53623bf5da8%7C_0.html
    http://www.com.ulaval.ca/fileadmin/contenu/Cahiers_Journalisme/PDF/2/02_DELFORCE.PDF
    Monographies
    Lits, Marc. 2008. Du récit au récit médiatique. Bruxelles : Éditions De Boeck Université. ISBN : 9782804155797 280415579X

  • ÇA A PASSÉ SI VITE !

    J’ai décidé de faire ce blog en guise de témoignage et de reconnaissance pour tout mon parcours si enrichissant au cours de ma maîtrise en gestion Publique à l’ENAP.

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  • PEUT-ON GÉRER LES MÉDIAS ?

    C'est la question à laquelle les intervenants ont su répondre dans le cadre du séminaire portant sur les communications publiques et la gestion des médias à l'auditorium de l'ENAP, le jeudi 19 novembre 2015. Nous avons eu la chance d'avoir une tablée d'experts œuvrant dans différentes disciplines, couplées d'étudiants de l'ENAP. En fait, l'objectif de cette rencontre était de nous outiller en nous sensibilisant sur la communication publique. L'évolution de la technologie a fait que nous devenons tous un peu journalistes par l'entremise de Twitter, Facebook et une multitude de webjournaux de ce genre. Tout ce dont la propagation de la communication a besoin, c'est d'un émetteur et d'un récepteur. La crédibilité de ce genre d'information est très variable. Toutefois les chaînes d'informations les plus crédibles restent encore celles d'institutions bien établies, par exemple Radio-Canada et le journal Le Devoir. La nouvelle évolue toujours et n'est jamais fixe. Il a été bon de nous éclairer sur les différents types d'information comme celui de la confrontation, ou comme l'émission de radio du matin en provenance du Saguenay avec l'animateur Monette, et celle de CKOI-FM avec J.F. Filion. Au niveau des médias sociaux, on peut retrouver les «bad buzers» tels le client mécontent, l'incompris, un employé de l'intérieur qui veut se venger, ou le «troll», celui qui veut semer la zizanie. Notre réaction face à ce type de publicité négative doit être rapide et il faut établir une communication directe. Ce qui est à proscrire dans ce type de situation est de blâmer, de mentir ou tout simplement de faire un « mea culpa» précipité. Comme le mentionne Ian Lafrenière, du service de la police de la Ville de Montréal (SPVM), commandant et responsable de l'équipe média, on n'est jamais totalement prêt face à une crise médiatique. Selon lui, il est très important d'aiguiser notre écoute aux questions posées. Aussi, se doter d'une politique de communication afin de mieux gérer les crises. M. Lafrenière a eu recours à des formes imagées telles que le carré et le triangle; il a illustré la forme géométrique du carré pour représenter le carré de sable qui exprime que l'on doit s'attarder à ce que l'on connaît dans un milieu précis.
    «Il faut rester dans ses affaires», dit-il, et ne parler que de ce que l'on connaît.» On donne les faits et quand on ne peut répondre à une question, on explique pourquoi on ne peut répondre que « cela peut nuire à l'enquête ou je ne peux vous répondre pour l'instant, car ceci pourrait donner de l'information à nos adversaires». En fait, il faut rester honnête dans ce que l'on dit. Il importe aussi que cette politique de communication soit partagée à l'ensemble des acteurs de l'organisation. La forme du triangle, quant à elle, illustre que l'information suivre une hiérarchie et circuler de façon ordonnée, et doit être transmise par la personne responsable en communication reliée aux agents relationnistes. Cette manière de procéder aide à augmenter la crédibilité de l'organisation. Au sein de la SPVM, des relationnistes médias travaillent sur le terrain 24 heures par jour. Leur présence constante sur le terrain permet de fournir une information des plus justes. Un clip de tournage présenté lors du séminaire nous a permis de comprendre comment la transmission d'une partie de film peut fausser la perception du scénario. Le premier clip représentait deux individus, un policier et un autre qui se tabassaient sur le capot d'une voiture policière au milieu du désert. La victime semblait être le policier. Puis le tableau visuel s'élargit et l'on aperçoit une motocyclette devant la voiture policière. Je me suis dit que cette moto ne semblait pas être un modèle ordinaire. C'est alors que j'ai réalisé par instinct qu'il s'agissait d'une lutte entre deux policiers. En toute fin, on nous dévoile le portrait global et confirme ce que j'ai perçu. Cet exercice visuel a été fort intéressant et n'a pas manqué sa cible, car il nous a fait réaliser comment une parcelle de film peut facilement nous tromper et nous induire en erreur. M. Lafrenière relate également qu'en communication, 80% du message se trouve dans le non-verbal. L'image est forte et peut être trompeuse quand elle est présentée hors contexte, alors il faut la considérer avec prudence. C'est la même chose que de citer une personne interviewée hors contexte, ceci peut-être un jeu scabreux auquel les journalistes se prêtent pour favoriser le sensationnalisme et hausser ainsi les côtes d'écoute ou de tirage. Il existe de bons policiers et de mauvais, comme de bons journalistes et de mauvais. Les qualités exigées pour faire de bonnes communications selon Ian Lafrenière sont : l'honnêteté, la volonté, la transparence, l'humilité, la disponibilité, l'écoute et la crédibilité. J'ai pu observer comment le commandant Lafrenière s'exprime en public. Son aisance, son humour et sa grande simplicité dans ses propos le rendent sympathique aux yeux du public. Ceci est un ingrédient indéniable pour un communicateur et permet par le fait même par le fait même d'augmenter sa côte de crédibilité. Je remarque également son talent de pédagogue qui rend son échange plus pertinent. Il renchérit en soulignant combien la présence des journalistes a son utilité et son importance : « Le journaliste est le pont avec vous ». Il exprime combien il est important de parler et de donner sa version des faits. « Il faut occuper le terrain pour éviter que quelqu'un le fasse pour vous.» Ses propos décrivent à quel point il est nécessaire de se responsabiliser en matière de communication dans les services publics. Autrement dit, il faut s'organiser, sinon l'on risque de se faire organiser! Une communication claire est de rigueur, alors il faut se soucier des médias; pour créer une bonne image, l'on doit relayer l'information juste.
    D'autre part, Louis Lemieux, journaliste de haut calibre selon le professeur Rémy Trudel, dit: « Nous sommes dans un monde
    médiatique. Les médias sociaux s'animent quand on n'a pas aimé ce qui s'est fait à la télé. Après la crise de Paris, l'arrivée des réfugiés a enflammé les médias sociaux et devient une plaque tournante. Dans les médias on va chercher ce dont on a besoin, on entend ce que l'on veut entendre.»
    Notre troisième invité, Louis Aucoin, stratégiste en communication, nous relate ses expériences d'occasion ratée avec le projet de gaz de schiste. Pour un autre projet, celui de gaz naturel, de la région du Saguenay, la stratégie de communication consiste à cibler les principaux concernés, c'est-à-dire les gens de la région. Cette manière de procéder favorise l'acceptation du projet. Il note aussi qu'une communication limpide augmente sa crédibilité. Il est important de sécuriser les gens, selon lui : « Si je ne suis pas compris, je ne suis pas crédible.»
    Venant du milieu de la santé, la présentation étudiante qui a retenu mon attention est celle de Frédéric Parizeau et de Myriam Feno. Ils nous ont entretenus sur le sujet du traitement des plaintes dans le réseau de la santé. Selon un sondage mené auprès de la population, 62% se montrent insatisfaits de ce système, et 35% sont satisfaits. Les plaintes soulevées dénoncent la lenteur du processus de plaintes. Nos présentateurs affirment les effets négatifs de la nouvelle Loi 10 qui accentue le délai du traitement des plaintes. Premièrement, la nomination du CA se fait par le ministre de la Santé. La nouvelle mégastructure créée avec le remaniement ralentit davantage le traitement de la plainte, car le nombre des commissaires s'en trouve diminué. Le système est inefficace par le pouvoir limité du commissaire. Il n'existe aucune balise, telle l'obligation de reddition de compte, il n'y a pas de délais d'intervention avec l'article 39, l'organisation peut refuser de communiquer la plainte pendant une période de cinq ans. Afin de redresser la situation, les étudiants proposent ces pistes de solutions:
    «Répondre aux citoyens, créer un cadre de référence comme le reddition de compte, rendre imputable quant au traitement de la plainte dans un délai précis et favoriser l'accessibilité des rapports du commissaire.» Cette amélioration pourra augmenter la crédibilité du système de gestion des plaintes. Ces différentes présentations m'ont permis de connaître une multitude de facettes que peut prendre la communication dans le domaine public. À l'ère d'un monde médiatique, l'on doit tirer parti des médias sociaux afin que l'administration publique devienne le reflet d'une volonté de masse.

    Ce séminaire a bien valu mon déplacement. Bravo encore à l'unique M. Trudel et félicitations aux présentateurs!
    Par D.Grégoire























  • Nos élus font de l'oeil-Soirée de débat 1 octobre 2015

    Soiree de Débat 2015.pdf

  • Réflexion suite au séminaire Communications publiques et Gestion des médias

    La société de l’information domine de plus en plus le monde où le média est devenu une institution sociale. Il est nécessaire et incontournable au point de constituer un levier essentiel du système démocratique. Les médias désignent tout support permettant la communication d’information à travers les acteurs traitant, stockant et transportant l’information à petite, moyenne et grande échelle…la presse écrite, la radio, la télévision et l’internet qui devient de plus en plus omniprésent dans nos existences. Au-delà de leur rôle reconnu par tous, ses rapports avec le politique semblent de plus en plus difficiles au point qu’on a tendance à les considérer comme un quatrième pouvoir. En effet, A. de Tocqueville ajoute un quatrième pouvoir, outre les pouvoirs central, local et associatif, celui des médias.

    Considérés comme intermédiaires entre l’opinion publique et l’action politique incarnée par l’administration publique, on s’attend à ce qu’ils mènent à bien leur mission d’informer et aussi de service de l’administration publique dans la promotion de ses actions et idées.

    Au vu de ces considérations, je me suis souvent demandé quels seraient les comportements attendus des gestionnaires de l’administration publique ou précautions à prendre pour faciliter la cohabitation avec ce « contre-pouvoir » ?

    L’intervention de certains panélistes à ce séminaire a apporté quelques réponses quant au comportement et précautions à prendre pour une bonne gestion des médias face à leur obligation de communiquer sur l’action publique…et garantir un meilleur travail avec ces médias comme disait Mr Rémy Trudel. Un facteur de succès essentiel pour nous futurs serviteurs de l’État, selon Mr Trudel, est d’apprendre de ceux qui ont réussi à travailler avec les professionnels des médias de haut calibre comme Louis Lemieux sur les attitudes et comportements à adopter. Par ailleurs, la communication omniprésente quant à la présence de l’État dans nos vies est souvent de mauvaise communication d’où la nécessité d’avoir un encadrement afin que le message soit bien reçu et recevable.

    J’ai retenu quelques réponses à mes questionnements sur l’intervention de Mr Ian Lafrenière des Services de Police de la Ville de Montréal. Selon lui la première erreur de communication est de « connaître »; dans le sens que « connaître » est comprendre de quoi il s’agit et de ne pas assumer…l’écoute étant la première attitude à adopter. De ce point vu, il a exposé les deux formes à maîtriser pour être un bon relationniste média :

    - Déterminer sa responsabilité : qu’est-ce qui m’appartient ? connaitre son « carré de sable ». ce qui permet de délimiter les frontières et cadre d’intervention de chaque partie prenante;
    - Qui parle ? quand ? avec ses cinq niveaux d’intervention :
    o factuel, pas de prise de position et on rapporte que les faits;
    o mode de fonctionnement;
    o experts et technique;
    o prise de position engageant l’organisation;
    o crise organisationnelle, lien de confiance…

    La transparence et l’honnêteté demeurant les facteurs de succès à privilégier et en faire une valeur organisationnelle partagée.

    Dans la peau du professionnel, le journaliste, le communicateur, Mr Louis Lemieux défend les attentes des médias dans sa dimension de donner les informations telles quelles dans une volonté de restituer une information et non l’occulter…en faisant allusion à l’information divulguée sur le déversement des déchets dans le Saguenay qui n’a pas été du goût de l’administration locale. C’est une question de crédibilité.

    D’autre part, selon lui, il est important de placer les choses dans leur contexte en sachant à qui on s’adresse et faire la distinction entre les différents médias : sociaux, « poubelles », en ligne, politiques,… afin d’identifier devant chaque situation avec quel média on veut faire travailler. Les journalistes sont des « fondés de pouvoirs » dont la crédibilité est associée à l’organisation à laquelle on appartient.

    Les différentes interventions me ramènent à l’influence des médias dans nos vies et particulièrement dans la vie politique. Qu’on le veuille ou pas, les médiaux, surtout les nouveaux comme internet et les médias sociaux ont permis un rapprochement entre les gouvernants et les gouvernés. Ils ont permis aux citoyens de s’exprimer, bien ou mal, et de s’immiscer dans le champ de l’action politique et publique. Ils ont aussi une capacité de persuasion pour autant cette force peut être remise en question dans le sens que ces médias peuvent altérer le bon déroulement de l’action publique et du débat public. Ce qui a surement poussé Mr Louis Lemieux à dire que : « …nous n’avons que les médias qu’on mérite…et l’auditoire qui va avec… » Et qu’il faille plutôt dire : Communications publiques et gestion des relations avec les médias.
    Mais que les médias, en tant qu’écho et miroir, sont aussi un service public, ils sont là pour donner à tous voie au chapitre pour se faire entendre, répondre aux interrogations et aux besoins de savoir des gens. La dimension essentielle autour de laquelle tout le monde (politique, économique, citoyen,…) devrait se retrouver, comme le dit Louis Lemieux, est le GROS BON SENS !!!

    Mbaye Coulibaly

  • Le séminaire sur les communications pupliques et gestion des médias

    J’ai assisté jeudi soir dernier, à une présentation sur les communications publiques et la gestion des relations avec les médias à l’École Nationale d’Administration Publique de Montréal (ÉNAP). Ce fût une soirée fort pertinente pour saisir l’importance des médias dans les communications des organismes publics. Les trois invités ainsi que les étudiants qui ont réalisé un projet sur ce thème ont soulevé des questions qui amènent à des réflexions intéressantes et qui réaffirment la nécessité de traiter de ce sujet dans le cadre de la formation en administration publique. D’ailleurs, Monsieur Rémy Trudel a développé un nouveau cours qui sera offert dans certains programmes de l’ENAP dès la session de l’hiver 2016.

    Tous reconnaissent que minimalement dans le processus de la communication, il y a un émetteur et un récepteur. Mais aujourd’hui avec internet et l‘évolution des technologies, un émetteur s’adresse souvent à plusieurs récepteurs simultanément. Ces derniers deviennent fréquemment à leur tour, des émetteurs et la chaîne se continue ainsi sans fin. De plus, tout se diffuse, se communique et devient public rapidement; des histoires, des façons de faire, des images, des émotions, etc. Grâce à internet et à l’évolution technologique, les médias sont devenus omniprésents dans notre vie et ce, 24 heures par jour et 7 jours par semaine. Cette omniprésence change les façons de faire au niveau des communications et cela se répercute dans les administrations publiques qui sont régulièrement interpellées ou mis en cause dans les grands débats de société.

    Comme professionnelle œuvrant dans une organisation publique, j’ai retenue des différentes présentations de jeudi soir, que l’absence de communication ou les communications vides de sens avec les médias ne sont plus une option. Monsieur Ian Lafrenière du service des communications du SPVM, mentionnait à ce sujet lors de sa présentation, que «si tu ne prends pas ta place quelqu’un d’autre la prendra rapidement avec le risque de faire plus de tort que de bien». Toujours selon M. Lafrenière , il y a 3 côtés à une pièce de monnaie; «le côté pile qui peut-être la version des médias, le côté face qui est celui de l’organisation qui transmet le message et le rebord de la pièce qui représente possiblement la réalité». En tant qu’organisation publique, il faut donc aujourd’hui, composer avec cette nouvelle réalité en s’assurant de contrôler le message et ainsi éviter un vide qui pourrait être occupé de façon inappropriée par une tierce partie (média ou autres). Il faut également bien cerner le combat engagé avant l’intervention avec les médias, être à l’écoute des besoins et demandes et être disponible au bon moment.

    Un autre élément important que j’ai retenu suite à la présentation de Monsieur Louis Aucoin, spécialiste des communications stratégiques, est l’identification du cadre médiatique dans lequel un thème ou un sujet se trouve avant d’élaborer la stratégie de communication. Comme ce cadre influence l’interprétation du message que feront les récepteurs, on doit s’en servir pour adapter ou moduler la stratégie de communication. II existe souvent une constance dans la façon dont les médias traitent un sujet et cette constance se trouve en réalisant une revue dans les médias. La simplicité et l’honnêteté dans la transmission des messages sont aussi des caractéristiques importantes à appliquer.

    La présentation de jeudi soir a donc mis la table pour le nouveau cours «Communications publiques, interactions médias et prise de décision» qui débute à l’hiver 2016. Je souhaite beaucoup de succès et longue vie à ce cours.

  • TRISTE RÉALITÉ DES CONDITIONS DE VIE DES AUTOCHTONES DU CANADA ET DU QUÉBEC

    Le 9 octobre 2015, le professeur Rémy Trudel a organisé à la prestigieuse école de l’administration publique, l’ENAP, un séminaire sur les droits aborigènes auquel deux personnalités de marque ont été invitées comme intervenants: M. Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, et Mme Michèle Audette ancienne présidente de l’Association des Femmes autochtones du Québec et candidate libérale défaite lors de l’élection fédérale.

    Le séminaire avait commencé avec quelques minutes de retard puisque le premier intervenant, M. Ghislain Picard, devait donner une entrevue à Radio Canada concernant une marche pacifique que les Autochtones du Québec allaient organiser au centre-ville de Montréal dans la matinée du 09 octobre 2015, dont l’objectif était de réclamer que chaque parti politique candidat aux dernières élections fédérales présentait un plan détaillé les concernant. Ils avaient ainsi l’intention de se mobiliser en vue des élections du 19 octobre dernier.

    En effet dans sa brève intervention, M. Ghislain Picard déplore le «paternalisme » des conservateurs à l’égard des Autochtones. Il croit qu’il est urgent de réparer et de restaurer la relation de confiance entre le gouvernement canadien et les Premières Nations. Depuis le rapatriement de la constitution en 1982, dit-il, pratiquement rien n’a bougé dans les dossiers des affaires autochtones. D’après M. Ghislain Picard, les principales préoccupations des Autochtones sont le logement, l’eau potable, les revendications territoriales, l’éducation, la santé, etc.

    Mme Michèle Audette, de son côté, a mis l’accent sur les conditions de vie défavorables auxquelles font face les Autochtones du Québec et du Canada. J’avoue que son intervention m’avait interpellé, et c’est qui me porte d’ailleurs à effectuer des recherches sur la problématique des Autochtones au Canada.


    Qui sont les populations autochtones?

    Les Autochtones désignent les premiers peuples d'Amérique du Nord et leurs descendants. Selon la Constitution canadienne, les peuples autochtones se regroupent en trois catégories distinctes au pays : les Premières Nations, les Métis et les Inuits. Chacun de ces groupes ont leur propre histoire ainsi que leurs propres langues, pratiques culturelles et croyances. Dans le recensement de 2011, les personnes ayant une identité autochtone forment 4 % de la population canadienne (soit environ 1,4 millions). Les membres des premières nations composent 64 % de la population autochtone; les Métis en composent 30 % et les Inuit 4%.

    La réalité socio-économique des Autochtones

    Les conditions socio-économiques des Autochtones au Canada comme au Québec demeurent très préoccupantes depuis plusieurs décennies. Encore aujourd'hui, les Autochtones ont une qualité et une espérance de vie inférieures à la moyenne canadienne. D'après un rapport du Centre canadien de politiques alternatives publié en 2013, le taux de pauvreté chez les Autochtones du Canada est beaucoup plus élevé que dans le reste de la population. C’est dans cette perspective que le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, James Anaya, a évoqué dans son rapport que «les conditions de vie des autochtones au Canada sont celles de pays pauvres».
    Les peuples autochtones sont frappés par de multiples problèmes socio-économiques comme le logement, le chômage, l’éducation, la toxicomanie, etc. Et si on se réfère à quelques données du gouvernement du Canada, on comprendra alors que la réalité des Autochtones est peu reluisante :

    *Espérance de vie : L'espérance de vie des membres des Premières nations est inférieure de six ans à la moyenne canadienne.

    *Suicide : Le taux de suicide chez les jeunes Autochtones est l'un des plus élevés au monde, en plus d'être de cinq à huit fois supérieur à la moyenne nationale.

    *Mortalité infantile : Le taux de mortalité infantile de la population autochtone est presque le double de la moyenne canadienne. Le taux de mortalité infantile chez les nourrissons des Premières nations est de 14 % naissances vivantes, alors qu'il est de 7 % chez les non-Autochtones.

    *Pauvreté : La majorité des Autochtones atteignent à peine le seuil de pauvreté ou encore vivent au-dessous de celui-ci. Les revenus gagnés sur les réserves sont parmi les plus bas au Canada.

    *Chômage : Le taux de chômage des Canadiens autochtones est le double de celui des Canadiens non autochtones (19,1 % contre 7,4 %). Dans les réserves, le taux de chômage frôle les 29 %, soit presque le triple de la moyenne canadienne.

    *Scolarisation et aide sociale : Les taux d'échecs scolaires et de dépendance à l'égard de l'aide sociale sont plus élevés dans les collectivités des Premières nations.

    *Taux d'incarcération : Chez les Autochtones, ce taux est de cinq à six fois supérieur à la moyenne nationale.

    À côté ces problèmes se greffe aussi le cas des femmes autochtones qui sont confrontées à des actes de violence fondée sur le sexe qui met leur vie en danger à cause de la haine et du racisme.

    Une situation à améliorer

    Il est donc inconcevable que la situation sociale des Autochtones soit aussi alarmante dans un pays comme le Canada qui se classe toujours parmi les meilleurs pays pour son indice de développement humain. Sheila Fraser, ancienne vérificatrice générale, dans son discours d'adieu au Parlement, avait déclaré être profondément déçue du fait que malgré des gestes du gouvernement fédéral en réponse aux recommandations faites au cours des années, un nombre disproportionné d'autochtones n'ont toujours pas accès aux services publics de base que les autres Canadiens tiennent pour acquis. Le Canada, devant une telle situation, doit respecter ses obligations en matière de droits humains, car les peuples autochtones ont le droit au même niveau de vie et au même accès aux services gouvernementaux que tous les Canadiens. Ils ont le droit de vivre et d’élever leurs familles sur leurs propres terres et territoires.

    Quelques références :

    http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/201005/14/01-4280600-les-jeunes-autochtones-durement-touches-par-lalcoolisme-et-la-toxicomanie.php (page consultée le 10 novembre 2015)

    http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/national/2011/06/09/003-conditions-autochtones-rapport-verificatrice.shtml (page consultée le 10 novembre 2015)

    http://www.ensemble-rd.com/discrimination/discrimination-au-canada/les-peuples-autochtones/les-prejuges-a-l-egard-des-autochtones (page consulté le 10 novembre 2015)

    http://www.ciqss.umontreal.ca/Docs/Seminaires/PresentationBD/2014-01-31_ENM_CDR%20Mtl.pdf (page consultée le 10 novembre 2015)

    Bladimir Charles
    Candidat à la maîtrise en gestion publique.-