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TRISTE RÉALITÉ DES CONDITIONS DE VIE DES AUTOCHTONES DU CANADA ET DU QUÉBEC

Le 9 octobre 2015, le professeur Rémy Trudel a organisé à la prestigieuse école de l’administration publique, l’ENAP, un séminaire sur les droits aborigènes auquel deux personnalités de marque ont été invitées comme intervenants: M. Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, et Mme Michèle Audette ancienne présidente de l’Association des Femmes autochtones du Québec et candidate libérale défaite lors de l’élection fédérale.

Le séminaire avait commencé avec quelques minutes de retard puisque le premier intervenant, M. Ghislain Picard, devait donner une entrevue à Radio Canada concernant une marche pacifique que les Autochtones du Québec allaient organiser au centre-ville de Montréal dans la matinée du 09 octobre 2015, dont l’objectif était de réclamer que chaque parti politique candidat aux dernières élections fédérales présentait un plan détaillé les concernant. Ils avaient ainsi l’intention de se mobiliser en vue des élections du 19 octobre dernier.

En effet dans sa brève intervention, M. Ghislain Picard déplore le «paternalisme » des conservateurs à l’égard des Autochtones. Il croit qu’il est urgent de réparer et de restaurer la relation de confiance entre le gouvernement canadien et les Premières Nations. Depuis le rapatriement de la constitution en 1982, dit-il, pratiquement rien n’a bougé dans les dossiers des affaires autochtones. D’après M. Ghislain Picard, les principales préoccupations des Autochtones sont le logement, l’eau potable, les revendications territoriales, l’éducation, la santé, etc.

Mme Michèle Audette, de son côté, a mis l’accent sur les conditions de vie défavorables auxquelles font face les Autochtones du Québec et du Canada. J’avoue que son intervention m’avait interpellé, et c’est qui me porte d’ailleurs à effectuer des recherches sur la problématique des Autochtones au Canada.


Qui sont les populations autochtones?

Les Autochtones désignent les premiers peuples d'Amérique du Nord et leurs descendants. Selon la Constitution canadienne, les peuples autochtones se regroupent en trois catégories distinctes au pays : les Premières Nations, les Métis et les Inuits. Chacun de ces groupes ont leur propre histoire ainsi que leurs propres langues, pratiques culturelles et croyances. Dans le recensement de 2011, les personnes ayant une identité autochtone forment 4 % de la population canadienne (soit environ 1,4 millions). Les membres des premières nations composent 64 % de la population autochtone; les Métis en composent 30 % et les Inuit 4%.

La réalité socio-économique des Autochtones

Les conditions socio-économiques des Autochtones au Canada comme au Québec demeurent très préoccupantes depuis plusieurs décennies. Encore aujourd'hui, les Autochtones ont une qualité et une espérance de vie inférieures à la moyenne canadienne. D'après un rapport du Centre canadien de politiques alternatives publié en 2013, le taux de pauvreté chez les Autochtones du Canada est beaucoup plus élevé que dans le reste de la population. C’est dans cette perspective que le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, James Anaya, a évoqué dans son rapport que «les conditions de vie des autochtones au Canada sont celles de pays pauvres».
Les peuples autochtones sont frappés par de multiples problèmes socio-économiques comme le logement, le chômage, l’éducation, la toxicomanie, etc. Et si on se réfère à quelques données du gouvernement du Canada, on comprendra alors que la réalité des Autochtones est peu reluisante :

*Espérance de vie : L'espérance de vie des membres des Premières nations est inférieure de six ans à la moyenne canadienne.

*Suicide : Le taux de suicide chez les jeunes Autochtones est l'un des plus élevés au monde, en plus d'être de cinq à huit fois supérieur à la moyenne nationale.

*Mortalité infantile : Le taux de mortalité infantile de la population autochtone est presque le double de la moyenne canadienne. Le taux de mortalité infantile chez les nourrissons des Premières nations est de 14 % naissances vivantes, alors qu'il est de 7 % chez les non-Autochtones.

*Pauvreté : La majorité des Autochtones atteignent à peine le seuil de pauvreté ou encore vivent au-dessous de celui-ci. Les revenus gagnés sur les réserves sont parmi les plus bas au Canada.

*Chômage : Le taux de chômage des Canadiens autochtones est le double de celui des Canadiens non autochtones (19,1 % contre 7,4 %). Dans les réserves, le taux de chômage frôle les 29 %, soit presque le triple de la moyenne canadienne.

*Scolarisation et aide sociale : Les taux d'échecs scolaires et de dépendance à l'égard de l'aide sociale sont plus élevés dans les collectivités des Premières nations.

*Taux d'incarcération : Chez les Autochtones, ce taux est de cinq à six fois supérieur à la moyenne nationale.

À côté ces problèmes se greffe aussi le cas des femmes autochtones qui sont confrontées à des actes de violence fondée sur le sexe qui met leur vie en danger à cause de la haine et du racisme.

Une situation à améliorer

Il est donc inconcevable que la situation sociale des Autochtones soit aussi alarmante dans un pays comme le Canada qui se classe toujours parmi les meilleurs pays pour son indice de développement humain. Sheila Fraser, ancienne vérificatrice générale, dans son discours d'adieu au Parlement, avait déclaré être profondément déçue du fait que malgré des gestes du gouvernement fédéral en réponse aux recommandations faites au cours des années, un nombre disproportionné d'autochtones n'ont toujours pas accès aux services publics de base que les autres Canadiens tiennent pour acquis. Le Canada, devant une telle situation, doit respecter ses obligations en matière de droits humains, car les peuples autochtones ont le droit au même niveau de vie et au même accès aux services gouvernementaux que tous les Canadiens. Ils ont le droit de vivre et d’élever leurs familles sur leurs propres terres et territoires.

Quelques références :

http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/201005/14/01-4280600-les-jeunes-autochtones-durement-touches-par-lalcoolisme-et-la-toxicomanie.php (page consultée le 10 novembre 2015)

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/national/2011/06/09/003-conditions-autochtones-rapport-verificatrice.shtml (page consultée le 10 novembre 2015)

http://www.ensemble-rd.com/discrimination/discrimination-au-canada/les-peuples-autochtones/les-prejuges-a-l-egard-des-autochtones (page consulté le 10 novembre 2015)

http://www.ciqss.umontreal.ca/Docs/Seminaires/PresentationBD/2014-01-31_ENM_CDR%20Mtl.pdf (page consultée le 10 novembre 2015)

Bladimir Charles
Candidat à la maîtrise en gestion publique.-


Commentaires

  • Une bonne sensibilisation à cette triste situation...!

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