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Film "Demain". Pour le gestionnaire de demain... par Sophie Gascon - ENP 7930

Le 29 septembre dernier, était présenté à l’auditorium de L’ÉNAP de Montréal le documentaire «Demain». Ce film réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent fut récompensé en 2016 par un César pour le meilleur documentaire. Ce documentaire aborde avec brio différentes réalisations citoyennes.
C’est à la suite d’une publication annonçant l’éventuelle disparition de l’humanité que les deux réalisateurs, aussi enquêteurs pour les fins du film, ont voulu parcourir divers pays dans le but d’exposer des projets de gestion citoyenne et participative ayant eu un impact au sein de leur communauté.
Partant du constat que l’Être humain vit actuellement différentes crises : environnementales, économiques et sociales. Par leur film, les réalisateurs nous démontrent au contraire, la volonté de certains individus de changer les choses et d’intervenir dans leur milieu afin d’améliorer leurs conditions.
Ce documentaire nous présentait 5 projets.
Un des projets présenté était un projet d’agriculture. Cette nouvelle approche d’agriculture expose une nouvelle exploitation des terres arables par la diversification des cultures. Leur projet démontre que les récoltes sont plus abondantes et n’épuisent pas les terres. De plus, en utilisant des plantes compatibles et complémentaires, ces nouveaux agriculteurs ne courraient pas à l’utilisation d’aucun produit chimique. Ce projet a su démontrer qu’en exploitant et en utilisant cette nouvelle méthode d’agriculture, les habitants de cette communauté pouvaient aussi s’auto-suffire au niveau alimentaire.
Dans d’autres projets, le documentaire nous démontre que certaines entreprises et que même des communautés peuvent produire et fonctionner avec des énergies alternatives et renouvelables. L’énergie solaire, la géothermie et les éoliennes sont des exemples d’énergies utilisées dans certains projets.
Dans un autre exemple, celui-ci d’ordre économique, on nous montre l’exemple de plusieurs communautés ayant instauré leur propre système monétaire et favorisant les achats et productions locales.
Dans ce film, c’est cet exemple de projet qui m’a le plus étonné. Je ne croyais pas qu’une telle chose était possible. Je connaissais le Bitcoin, argent virtuel, utilisé dans certains commerces mais de là à être utilisé à grande échelle, je ne croyais pas que certains pays pouvaient accepter ce type d’échange monétaire. Apparemment, par leur expérience et comme le documentaire l’explique, ils ne peuvent l’interdire.
Le documentaire nous présente aussi des exemples de crédits alternatifs offerts par des banques ayant une gestion éthique et responsable des projets qu’elles financent.
Un projet sur la démocratie nous est présenté par les deux réalisateurs. Un ancien ingénieur a décidé de transformer sa communauté de 5000 habitants. Son village aux prises avec des problèmes de violence, de commerce illicite et de pollution cet homme proposa aux habitants une nouvelle démocratie participative afin de contrer ces problèmes. Le nouveau système de gouvernement local qu’il proposa impliquait tout le monde dans son projet de gouvernance. Il proposa entre autre des projets impliquant une mixité des castes. Pour enrayer ce problème de pollutions ce sont les villageois eux-mêmes qui ont participé à la réparation des services d’assainissement, des routes et des éclairages. Ce village ainsi que d’autres villages avoisinant se sont regroupés afin de créer une zone de libre échange des productions locales. L’argent recueilli par ces échanges est donc réinvesti directement dans le développement local des villages.

Le film aborde aussi un projet novateur dans le domaine de l’éducation en Finlande. Le système pédagogique a été réformé s’adaptant spécifiquement à chaque étudiant. Les enseignants adaptent leurs interventions aux besoins de l’élève. La relation élève-enseignant est très différente à l’enseignement québécois. Les enseignants Finnois sont en présence constante avec leurs élèves ce qui favorise une meilleure connaissance entres eux. Par ces méthodes pédagogiques différentes, le taux de réussite scolaire des jeunes Finnois s’est nettement amélioré au cours des années et constitue un des meilleurs au monde.
Ce film avait comme prémisse, d’apporter un nouveau message positif aux discours entendus sur les différentes crises mondiales. Il est vrai que ce film rempli très bien sa prémisse. Il fait la preuve que des solutions et que des alternatives aux crises actuelles sont possibles.
Ce documentaire revient aussi remettre en perspectives l’intervention des institutions étatiques dans la résolution des diverses crises du Monde.
Ces projets dépeints et les personnes touchées par ces crises n’ont pas attendu l’assistance de personne ou une intervention gouvernementale. Elles se sont mobilisées et ont fait leur part pour changer les crises dans leur communauté. Ne serait-ce pas là la solution à ces problèmes ou ces crises mondiales ?
La gouvernance du 21e siècle ne pourrait-elle pas se traduire par «l’empowerment» de ses communautés ? Je crois qu’il serait tout à fait possible pour des instances publiques (gouvernements, villes, sociétés, etc.) de concéder certaines décisions et octroyer un plus grand pouvoir à ces citoyens ou usagers.
De cette façon, les décisions prises en lien avec les besoins ou problèmes des communautés pourraient peut-être mieux répondre aux besoins des populations. Je crois pertinemment, et aussi avec la force du groupe, que «l’empowerment» des citoyens pourrait faire émerger des solutions alternatives. Les exemples du film en sont la preuve.
Dans la gestion participative, le rôle de l’État n’est pas évacué. Il est tout simplement redéfini. Cette redéfinition du rôle de l’État se traduirait par un rôle de facilitateur. Facilitateur en étant un fournisseur de ressources comme en offrant des ressources, humaines, matérielles ou financières. C’est dans un accompagnement des communautés dans la réalisation de leurs projets ou dans l’octroi de financement que pourrait fournir les instances.
La gestion participative pourrait aussi être une solution pour contrer le cynisme politique actuel. Elle pourrait redonner aux gens le pouvoir perdu par une lourde bureaucratie et une gestion centralisée.
Les exemples de gestion participative sont multiples. Il est réconfortant de voir la réussite de projets tels que présentés dans ce film. Cela fait présumer d’un autre sort pour l’humanité. Malgré les messages pessimistes entendus depuis des années, je crois tout comme les réalisateurs qu’il y a encore de l’espoir pour notre futur. En tant qu’intervenante en éducation travaillant sur l’engagement communautaire je suis heureuse de voir qu’il y a encore des gens prêts à s’engagés pour le bien de tous. Je suis persuadée que l’État devrait plus s’enquérir de l’action citoyenne pour changer les choses. C’est en changeant les choses localement que l’on en vient à changer les choses globalement.
Je recommande donc ce film à tous les gestionnaires de l’administration publique. Il est selon moi précurseur de la gestion de demain.

Sophie Gascon
Étudiante à la Maitrise à L'ÉNAP


Commentaires

  • Une réflexion qui s'impose avec de telles situations. Le publier sur un blog enclenche une réflexion
    nécessaire. Proftrudel

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