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  • Les secteurs d’activité touchés par le Plan Nord : une gestion complexe!

    Malgré les nombreuses coupures annoncées dans plusieurs réseaux,  le premier ministre du Québec, Monsieur Philippe Couillard, a annoncé, le30 septembre dernier, la relance du Plan Nord[i].

    À ce sujet, l’ex-premier ministre du Québec, Monsieur Jean Charest, est venu nous entretenir, le 2 octobre dernier, dans le cadre de notre cours « Enjeux de l’administration publique » offert par notre enseignant, Monsieur Rémy Trudel. J’ai eu la chance de poser une question à Monsieur Charest qui avait lancé ce grand projet en 2011.

    Les secteurs de développement privilégiés par le Plan Nord sont nombreux : développement énergétique, minier, forestier, conservation de la faune et de la biodiversité, tourisme, transport, protection de l’environnement et bioalimentaire[ii]. On peut facilement imaginer la complexité de la gestion intersectorielle de ce mégaprojet.

    Or, pour avoir travaillé au plan ministériel pour prévenir et traiter la violence à l’école en tant qu’agent de soutien régional pendant trois ans, j’observais à quel point c’était un défi d’aborder certains dossiers de façon concertée surtout s’il y avait de nombreux ministères en jeu.

    Dans le cas qui nous concerne, le Plan Nord, comment s’est-on assuré que les commandes venant des élus ne descendent pas en silo sur le terrain? Plus particulièrement, je me suis demandée quel avait été l’apport, la contribution des fonctionnaires, des hauts-fonctionnaires et autres compétences dans la fonction publique  dans la mise en œuvre de façon cohérente au sein de tous les secteurs d’activité touchés par ce grand projet. En d’autres mots, quelle a été l’apport de l’administration publique dans l’actualisation complexe du Plan Nord?

    Ce que Monsieur Jean Charest nous a expliqué, c’est que la contribution de la fonction publique a été déterminante. En effet, il nous a mentionné que dans le cadre de son expérience politique il avait été à même de constater la qualité des personnes qui constituaient la fonction publique au Québec. Que nous n’avions rien à envier à aucune autre société dans le monde. Qu’elle était faite d’hommes et de femmes qui avaient de grandes compétences professionnelles.

    Il nous a aussi rappelé qu’il appartenait au premier ministre de nommer « ses » sous-ministres.  En d’autres mots, de nommer les sous-ministres qui soutiennent les ministres. L’objectif étant surtout qu’à travers un dossier partagé comme celui du Plan Nord, n’apparaissent pas autant de visions qu’il y a de ministères. L’importance d’avoir une concertation intersectorielle est évidemment primordiale au bon fonctionnement d’un projet de l’envergure du Plan Nord. 

    Selon Monsieur Charest, à partir du moment où nous sommes gouvernés par un parti qui donne des consignes claires à ses fonctionnaires, ceux-ci pourront se mobilier autour d’un objectif commun ce qui ne peut évidemment pas nuire au bon déroulement des dossiers, surtout pour un projet aussi complexe que celui du Plan Nord. Le Québec étant un état de droit, tous les organismes sont sous la responsabilité d’un ministre assisté par son ministère (Rémi Trudel, séance 4).  Force est de constater que la collaboration étroite entre l’administration publique et le politique est donc un élément incontournable de la réussite du Plan Nord, mais qui plus est, de notre société.

    Est-ce à penser qu’il pourrait y avoir a une domination de l’administratif sur le politique? Selon Trudel (Secrets d’États?, 2014[iii]),

    (…) il ne sera pas rare d’observer que des volontés politiques clairement et publiquement manifestées s’effondrent sur le mur de la raison et de l’analyse administrative. En d’autres termes, on dira souvent que la machine administrative a eu raison de la volonté des élus lorsqu’est venu le moment d’examiner les conséquences de l’adoption d’une politique dont les effets bénéfiques peuvent être loin derrière ses effets négatifs.

    Lorsqu’on affirme que faire de la politique est non seulement une science, mais aussi un art, il m’apparait clair que les élus ont la responsabilité de maintenir le cap sur les objectifs poursuivis.

    En conclusion, j’aimerais toutefois souligner que la concertation intersectorielle a un coût. En effet, Ugo Lapointe, de la coalition « Pour que le Québec ait meilleure mine », se dit d’accord pour la relance et le développement du Plan Nord, mais il croit que l’on se doit de respecter quelques points importants. En outre, il affirme

    (…) qu’il faut que ça rapporte plus que ça nous coûte et à cet égard, on doit s’assurer que les ministères ont la capacité d’appliquer les règlements. Il ne faut pas se retrouver avec des sites miniers orphelins qu’il faudra décontaminer avec l’argent des contribuables plus tard[iv].

    Sachant que la loi de Wagner nous indique que les dépenses des états de droit sont en croissance continue et qu’elles croissent à une vitesse supérieure à la croissance du PIB (Rémy Trudel, séance 3) et que les fonctionnaires auront à assurer une action concertée pour appliquer les règlements, nous devrons rester vigilants pour que le Plan Nord ne vienne pas augmenter notre dette actuelle plutôt que la réduire. Dans cette ère de compression, cette situation pourrait être fatale pour les libéraux aux prochaines élections.

    Claudine Pelletier

    Références

     

    [i] GAGNÉ, Louis (2014) Consulté le 30 septembre 2014, Plan Nord: Québec dépose le projet de loi (en ligne) Agence QMI, http://argent.canoe.ca/nouvelles/quebec-depose-le-projet-de-loi-sur-la-societe-du-plan-nord-30092014.

     

    [ii] Le Plan Nord : un résumé (2014) Consulté le 2 octobre 2014, (en ligne) http://plannord.gouv.qc.ca.

     

    [iii]MICHAUD, Nelson. (sous la direction) (2014). Secrets d’États? Chapitre de TRUDEL, R., « Les organismes centraux dans la gouverne des États de droit », Montréal, Éditions Presses de l’Université Laval, 778 pages.

    [iv] DE NONCOURT, Thierry (2014) Consulté le 6 octobre 2014, Réactions à la relance du Plan Nord (en ligne) http://www.lafrontiere.ca/2014/09/30/reactions-a-la-relance-du-plan-nord). 

  • Les CPE, c'est pas cher payé!

     

     Le 7 avril 2014, les électeurs québécois ont élu comme gouvernement majoritaire le Parti Libéral du Québec. Peu de temps après, soit le 4 juin 2014, le budget 2014-2015 fut annoncé par le Ministre des finances, Monsieur Carlos Leitao. Ce budget se veut, comme stipulé sur le site web de Finances Québec, “résolument axé sur la relance de l’économie du Québec et le redressement des finances publiques”1.L’équilibre budgétaire y est au coeur de toutes les préoccupations; le ministère des finances proclame haut et fort, que “ce n’est pas une obsession mais une obligation”2. Or, au cours des dernières semaines, le gouvernement provincial a cumulé les annonces de réformes et coupures dans tous les ministères; certaines n’étaient parfois qu’au stade embryonnaire du processus décisionnel et elles ont dues être modifiées ou tout simplement annulées, en réponse au mécontentement et à l’indignation des citoyens. 

     

     Dans l’actualité, une de ces mesures budgétaires qui a particulièrement retenu l’attention des médias et du peuple québécois est la hausse des frais de garderie. En effet, le gouvernement de Philippe Couillard étudie la possibilité de moduler les tarifs dans les garderies selon les revenus des parents. Une idée surprenante, car elle vient contredire la promesse électorale du chef libéral qui s'était plutôt engagé à indexer les tarifs au coût de la vie. Ainsi, la tarification actuelle, qui est gelée depuis 10 ans, passera de 7$ à 7,30$, à partir du 1er octobre, soit une hausse de 4,3%, comparativement à l’indexation du coût de la vie qui est évaluée à environ 2% par année. Ensuite, en septembre 2015, on prévoit ajuster le tarif à 7,55$ par jour. Avec cette augmentation, le gouvernement ira récupérer 8 millions cette année et 24 millions l'an prochain. Le gouvernement Couillard “se justifie en rappelant que la part des parents dans le financement des services de garde a diminué de 17% à 13,5% depuis 2004.”3 Cette diminution de la contribution parentale s’explique par la non-indexation des frais de garderie depuis 2004, comparativement à une augmentation des subventions gouvernementales pour les places en garderie.

     

     

    À mon humble avis, une indexation des frais de garderie est nécessaire à la survie de ces institituions. J’oserais même ajouter que les tarifs des CPE n’auraient pas dus être gelés depuis leur création en 1997. Bien que notre province soit parmi les plus taxées et imposées au Canada et même au monde, nous vivons dans un État Providence et avons à notre disposition un éventail de services, qui sont offerts de façon équitable pour tous les citoyens, sans discrimation. Il m’apparait utopique, dans un contexte économique difficile, de déficit budgétaire perpétuel et de coupures budgétaires universelles de penser que des services qui sont subventionnés à plus du ¾ par l’État puissent poursuivre leurs mandats sans que la participation citoyenne ne soit elle aussi davantage sollicitée. Par ailleurs, puisque les salaires et le prix des biens de consommation sont indexés au coût de la vie, une non-indexation des tarifs des services publiques signifie une diminution relative du coût réel aux parents. Par contre, je suis tout-à-fait contre la possibilité de moduler les tarifs en fonction du revenu des parents. Le risque inhérent associé à cette mesure est que ce serait encore et toujours la classe moyenne qui écoperait de ce fardeau supplémentaire. Aussi, la gestion de ces tarifs pourrait s’avérer complexe et appartiendrait à quel niveau, les CPE ou le gouvernement.

     

    Par contre, il est important de prendre en considération les impacts positifs qui peuvent être engendrés par les places en garderie à tarification réduite. En effet, une étude4 conduite en 2012 par les économistes Luc Godbout, actuellement président de la commission sur la Fiscalité du gouvernement Couillard, en association avec Pierre Fortin et Suzie de Cerny, a démontré que 70 000 femmes de plus sont à l’emploi, ce qui engendre des revenus de 5 milliards de dollars pour l’État québécois. Toujours selon cette étude, ces revenus compenseraient pour les subventions accordées par l’État, de par les taxes et impôts perçus chez ces femmes salariées. Dans le même ordre d’idées, Louis Sénécal, Directeur général de l’Association des Centres de la petite enfance, stipule que “dans la démagogie libérale on laisse entendre que c'est une dépense que de financer les services de garde au Québec alors que les économistes s'entendent pour dire que c'est un investissement qui rapporte 1,50 $ pour chaque tranche de 1 $ qui est investie.”5

     

    Aussi, si l’on approfondi la réflexion, une augmentation trop drastique des frais de garderie pourrait décourager des futurs parents et incidemment diminuer le taux de natalité, qui rappelons le, s’est vu grandement amélioré depuis les années 90, notamment grâce à la création des CPE en 1997. Par ailleurs, l’État se doit absolument d’encourager la natalité car, selon l’Institut de la statistique du Québec, d’ici 2056 “l’accroissement naturel de la population du Québec pourrait devenir négatif”6. Donc, d’un point de vue strictement budgétaire, cela résulterait en moins de revenus fonciers contre plus de personnes à la charge de l’État.

     

    Pour conclure, pour toutes les raisons mentionnées plus haut et aussi pour des raisons de solidarité sociale, il me semble impératif d’offrir aux familles du Québec des services de garderie à des tarifs raisonnables. Cependant, puisque que les garderies non subventionnées sont déductibles d’impôts, crédits pouvant varier de 26 à 75% selon le revenu familial, peut-être serait-il pertinent d’étudier en profondeur quelle type de garderie et de subventions par l’État est la plus économique, autant pour les familles que pour le gouvernement. Je termine donc en vous citant un extrait  étonnnant d’un article paru sur le site web Les Affaires : “Pour les familles qui gagnent moins de 60 000 dollars, il est plus avantageux de faire garder ses enfants pour 25 dollars par jour! C'est tellement avantageux que le coût devient négatif (on vous paie pour faire garder vos enfants...) pour les familles qui ont un revenu de moins de 45 000 dollars!”7

     

    Caroline Dubé

     

     

    Références bibliographiques

     

    1 et 2 MINISTÈRE DES FINANCES (juin 2014). Budget 2014-2015, Le budget en un coup d’oeil, Québec, Gouvernement du Québec. 5 pages.

     http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/budget/2014-2015a/

      

    3 CHOUINARD,Tommy, (5 juin 2014). Le tarif des garderies passé à 7,30$, La Presse, 2 pages.

    http://affaires.lapresse.ca/dossiers/budget-quebec-2014/201406/05/01-4772993-le-tarif-des-garderies-passe-a-730-.php

     

    4FORTIN, Luc Godbout et Suzy DE CERNY (avril 2012).  L’impact des services de garde à contribution réduite du Québec sur le taux d activité féminin,le revenu intérieur et les budgets gouvernementaux, Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques, Faculté d’administration, Université de Sherbrooke, 29 pages. http://www.usherbrooke.ca/chaire-fiscalite/fileadmin/sites/chaire-fiscalite/documents/Cahiers-de-recherche/Etude_femmes_travail.pdf

     

    5 GENTILE, David et Sébastien BOVET(septembre 2014).Québec songe à facturer les frais de garderie selon le revenu des parents, ICI.Radio-Canada.ca, 7 pages.

    http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2014/09/11/002-garderie-modulation-tarifs-parents-fonction-revenu.shtml,7, p.3.

     

    6 INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC, Le bilan démographique du Québec, edition 2013, 153 pages.

    http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/population-demographie/bilan2013.pdf#page=35 , p.15.

     

    7 PROVOST, D. (2014). La vérité sur les grais de garde d’enfants, Les affaires, 2 pages.

    http://www.lesaffaires.com/imprimer/mes-finances/fiscalite/la-verite-sur-les-frais-de-garde-d-enfants/546295

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Un enjeu déchirant concernant les aînés : liberté vs sécurité

    Mise en situation

    Le vieillissement de la population est un enjeu social important. Ceci est dû à deux causes. Premièrement, en raison du vieillissement de la génération des baby-boomers, une grande partie de la population fera bientôt partie de la cohorte des aînés. Deuxièmement, l’espérance de vie augmente. Elle est maintenant autour de 78 ans pour les hommes et 83 ans pour les femmes (Statistique Canada, page consultée le 3 octobre). Deux raisons expliquent ce fait. D’une part, il y a une plus grande accessibilité à l’information sur de saines habitudes de vie. D’autre part, l’évolution de la technologie et les progrès médicaux nous permettent de vivre plus longtemps(Statistique Canada, page consultée le 3 octobre). Mais est-ce vraiment à notre avantage? Vivre à un âge plus avancé ne nous amène pas nécessairement à une bonne qualité de vie. Les traitements qui nous permettent de vivre plus longtemps peuvent améliorer notre condition physique, mais quand est-il des dégénérescences mentales?

    Parfois, ce n’est pas notre condition physique qui lâche, mais bien notre tête. Nous entendons souvent parler de troubles tels que la maladie de l’Alzheimer, la maladie de Parkinson, les delirium, etc. Ces syndromes font partie de ce qu’on appelle la démence qui est une perte cognitive nuisant au bon fonctionnement de la personne. Les principaux symptômes sont la perte de mémoire et la confusion dans le temps et l’espace (OMS, page consultée le 4 octobre 2014). Une démence peut causer une perte d’autonomie chez les personnes affectées. Il est donc parfois nécessaire, pour leur propre sécurité, de leur offrir de l’encadrement et souvent de les empêcher de quitter seuls leur résidence.

    Plusieurs moyens peuvent être utilisés pour contraindre une personne à un environnement sécuritaire. La contention physique est utilisée dans les hôpitaux pour les cas plus graves. D’autres moyens moins invasifs et plus subtils sont utilisés dans les résidences pour personnes âgées. Par exemple, on peut donner à ces résidents des bracelets qui bloquent l’ascenseur au moment où ils y entrent. On peut aussi augmenter la sécurité à l’entrée de la résidence. Cependant, qu’est-ce qui est le plus important : la liberté ou la sécurité à tout prix. Qu’est-ce qui procure le plus de bien-être à une personne?

    La sécurité avant tout

    Des moyens de contrôle sont parfois nécessaires pour assurer la sécurité des personnes atteintes de démence. En effet, ces gens sont souvent confus et désorientés. Ils n’ont plus conscience du temps. Par exemple, ils ne savent plus l’heure, le jour ou même la saison. De plus, ils sont souvent agités et ils errent dans leur résidence sans but précis. Ils peuvent facilement se perdre si on les laisse seuls. Parfois, ils n’ont qu’à marcher un coin de rue pour ne plus savoir comment retourner chez eux.  Dans ce cas, ils ressentiraient une grande détresse. De plus, si cet incident arrivait durant l’hiver, ce serait dangereux pour eux, car ils ne seraient surement pas habillés adéquatement.

    Il arrive aussi que les individus atteints d’une démence essaient de sortir de la résidence délibérément. Dû à leur perte de mémoire, souvent ils ne se souviennent pas de leur dernier déménagement. Ils pensent donc qu’ils habitent la maison qu’ils avaient autrefois. Ils essaient donc de s’enfuir pour retourner dans cet ancien domicile (CHSLD Juif de Montréal, s.d). Ce type de situation s’avère très stressant pour les personnes affectées. Celles-ci sont alors mécontentes et agitées. Il y a un risque de chute (OMS, page consultée le 4 octobre 2014). Une anxiété accrue augmente aussi leur confusion. Il y a donc encore plus de chances qu’elles se perdent et se blessent.

    Comment protéger ces personnes contre elles-mêmes? Que feriez-vous si vous voyiez une personne âgée complètement déboussolée et mal habillée dans la rue? Et surtout, que feriez-vous si cette même personne n’acceptait pas de rentrer chez elle, car elle est persuadée qu’elle habite ailleurs? Il est donc nécessaire de mettre en place des moyens de contrôle pour éviter ce genre de situation. C’est une question de sécurité. Cependant, que faisons-nous de leur qualité de vie et de leur liberté?

    L’importance de la liberté

    Voici une autre mise en situation: imaginez qu’une personne atteinte de démence est dans une résidence où on l’empêche de sortir. Il fait beau dehors. C’est une belle journée d’été. Cependant, elle ne peut sortir seule, pour son « bien » et sa sécurité. Tous les préposés sont occupés et ils ne peuvent pas l’accompagner dehors. Cette personne sera donc obligée de rester à l’intérieur contre son gré. On ne peut pas dire que ce cas représente des conditions de vie idéales. Pourtant, le système de la santé veut assurer un « maintien d’une espérance de vie dans les meilleures conditions possible » (Gauthier, 2014, p. 668). On veut que tout individu vive dans un « état complet de bien-être physique, mental et social » (Lamontagne et Prémont, 2014, p. 530). Mon opinion est que cette situation ne représente pas un état de bien-être pour l’aîné. Jusqu’à quel point pouvons-nous entraver les droits de liberté d’une personne pour assurer sa sécurité?

    Une bonne qualité de vie est importante pour ces aînés. Il faut faire attention à ne pas leur enlever leur dignité. Chaque personne devrait pouvoir se sentir libre et respecté. Selon la charte des droits et libertés, la liberté, le droit à avoir une opinion et le droit de faire ses propres choix sont des droits fondamentaux que nous nous devons de respecter (Site web de la législation, page consultée le 1er octobre 2014). Pouvoir exercer notre volonté et notre autonomie est indispensable pour avoir une bonne qualité de vie.

    De plus, à long terme, les contentions plus intensives peuvent perturber la circulation sanguine, car elles diminuent la mobilité de la personne. Ces moyens peuvent aussi augmenter les risques de dépression et d’anxiété (CHSLD Juif de Montréal, s.d). On diminue alors le bien-être physique et psychologique de ces personnes.

    Comment trouver un équilibre entre la sécurité et la liberté chez les personnes atteintes de démence qui sont en état de fugue? Ceci est une question importante. En raison du vieillissement de la population, nous serons de plus en plus confrontés par cette situation. De plus, elle pourra nous affecter personnellement dans le futur. On peut alors se demander comment nous voudrions être traités si nous étions à leur place. Si nous ne nous voyons pas vivre dans telles conditions, comment pouvons-nous remédier à la situation maintenant? Quelles autres solutions pouvons-nous envisager pour conserver la dignité et le bien-être de nos aînés tout en leur assurant une sécurité adéquate?

    PL

     

    Références

    CHSLD JUIF DE MONTRÉAL (s.d.). Tout le monde y gagne : le guide pour les familles visant des soins de qualité sans contentions, [brochure], Montréal, 2 p., http://www.chsldjuif.ca/pdf/Restraint_Brochure.pdf (Pages consultées le 4 octobre 2014).

    GAUTHIER, Madeleine (2014). « Enjeux démographiques contemporains », dans Nelson Michaud (dir.), Secrets d’États? Québec,     Presses de l’Université Laval, p. 656-680.

    GOUVERNEMENT DU CANADA. SITE WEB DE LA LÉGISLATION (Page consultée le 1 octobre 2014). Loi constitutionnelle de 1982, [en ligne], http://lawslois.justice.gc.ca/fra/const/page-15.html

    GOUVERNEMENT DU CANADA. STATISTIQUE CANADA (Page consultée le 3 octobre). Espérance de vie, [en ligne], http://www.statcan.gc.ca/pub/82-229x/2009001/demo/lif-fra.htm

    LAMONTAGNE, Renée, et Marie-Claude PRÉMONT (2014). « Le secteur de la santé et des services sociaux au Québec : au cœur des enjeux de l’administration publique », dans Nelson Michaud (dir.), Secrets d’États? Québec, Presses de l’Université Laval, p. 529-558.

    OMS (Page consultée le 4 octobre 2014). La démence, [en ligne], http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs362/fr/

  • Le Québec, toujours un comptoir commercial ?

    Comme plusieurs régions du monde ayant été colonisées par les puissances européennes, le Québec s’est d’abord développé comme comptoir commercial ou il a permis d’approvisionner la France de ses ressources naturelles. L’image du coureur des bois qui parcoure de longues distances afin de participer au commerce de la fourrure nous rappel bien ce passage de notre histoire. Les choses ont bien changées depuis, et l’exploitation de nos abondantes ressources est devenu un enjeux accaparant à une époque ou l’on aurait grand besoin des fruits de cette activité au service des finances de l’état québécois.

     

    Le Plan Nord propose aux québécois un projet de grande envergure où l’on planifie et organise, par une série de cadres et de politiques, un développement économique, social et touristique pour la grande région au nord du 49e parallèle. Cette mise en valeur du nord québécois n’est pas à sa première mouture dans l’histoire de notre province, mais a pris une place toute spéciale dans la période libérale de l’ex premier ministre Jean Charest. Dans la foulé d’une politique de cette importance, de nombreuses critiques ont bien sur vu le jour. Celle que j’adresserai aujourd’hui se rapporte à l’absence d’une vision plus large sur le développement du secteur de la transformation.

     

    Dans son objectif de mise en valeur du nord québécois, le Plan Nord prévoit des investissements de 80G$ dans le secteur minier, hydro-électrique et sur les infrastructures dont les répartitions respectives sont de 35,5%, 58,8% et 5,7%. La firme d'évaluation SÉCOR, qui a été une des premières à chiffrer les prévisions économiques du projet, prévoit que ces supers investissements permettraient de soutenir une moyenne de 37 000 emplois annuellement pour 25 ans. De ce chiffre, 21 500 emplois sont attribués à l'exploitation et le maintient des nouvelles installations. Cependant, un maigre 15% des emplois en exploitation, soit 3 225, est attribué au secteur de la transformation. À la vue de ces chiffres, on peut sans problème affirmer que le Plan Nord se limite à l'extraction des ressources du sol québécois. Malheureusement, on sait que c’est au niveau des secteurs secondaires et tertiaires que la création d’une plus-value sur la ressource est la plus élevée. Certains métaux présents au Québec sont à la base d'alliage ultra-résistant, de piles longue durée, de semi-conducteurs et même de nombreux diamants pour ne nommer que quelques exemples. Cet aspect échappe actuellement complètement aux politiques du Plan Nord. Cette lacune est non seulement économique, mais aussi sociale puisque l'on rate l’occasion de créer des emplois de meilleurs qualité pour les population des régions visés.

    « Ainsi, on se retrouve dans des situations où l’exploitation d’une mine est la seule activité économique dont peut bénéficier la population locale. Une stratégie intégrée de développement économique devrait permettre l’augmentation de la qualité de vie des habitants des régions minières en cherchant à y créer une industrie secondaire et tertiaire. » (IRIS, 2012)

    Une autre raison qui me porte à croire que le Plan Nord devrait davantage s’intéresser au secteur de la transformation est l’influence de la demande internationale pour certains métaux. Lorsque cette demande chute, comme ce fût le cas dans les dernières années, certains projets miniers sont soit ralentis, soit complètement stoppés. De plus, la capacité de l’état québécois à tirer des redevances d’exploitation est freinée. Dans cette perspective, une plus grande présence des acteurs du secteur de la transformation pourrait limiter les impacts des cours du minerai à l’international.

    « Le prix de plusieurs métaux, comme le minerai de fer et l'or, ont atteint un creux en cinq ans, notamment en raison d'une baisse de la demande dans certains pays émergents ainsi que la Chine. » (Les Affaires, 2014)

    Bien qu’il soit difficile de contrôler certaines réalités, tel la localisation des grandes entreprises de transformations aux abord des grands centres urbain, et souvent dans des pays ou le coût de la main d’œuvre est moindre qu’au Québec, il n’en demeure pas moins qu’un effort d’attraction sur cette industrie me parait nécessaire. Pour l’instant, le Québec peut s’accrocher sur ses quelques piliers tel les usines de Rio Tinto, Alcoa et Cascades qui représentent à eux seuls une part importante de l’industrie. Avec son abondance d’énergie hydro-électrique, ses centres de formations et sa stabilité politique, le Québec a plusieurs atouts pour augmenter sa participation a la transformation de ses ressources naturelles. Il faut se rappeler qu’il s’agit de matières, pour la plupart, non renouvelables et dont les fruits doivent revenir aux québécois d'aujourd’hui et du futur.

     

    Bien que je demeure enthousiaste à cette grande politique qu’est celle du Plan Nord, car oui, il faut développer nos ressources, je m’inquiète de constater que celles-ci nous quittent le plus souvent par train ou par bateau afin de nous revenir sous la forme transformée que nous payons à gros prix. La présence d’une industrie de la transformation plus forte, porterait ses fruits, tant pour la qualité d’emploi que pour la balance commerciale du Québec, en plus d’aider à une moins grande dépendance de la demande internationale.


    Gabriel Sanche

     

    Références:

    LA PRESSE CANADIENNE. (2014, 30 septembre). Le prix des métaux ne freinera pas relance du Plan Nord, affirme Couillard. Les Affaires.

    Schepper, Bertrand. (2012, mars). Note socio-économique "
    À qui profite le Plan Nord ?". IRIS. Récupéré de http://www.iris-recherche.qc.ca/wp-content/uploads/2012/04/Note-Plan-Nord-web-3.pdf

    Apffel, Thomas, Guillaume Caudron, Jean-Pierre Lessard et Raphael Mongeau-Gauthier. (2012, févier). Évaluation des retombées économiques du plan nord. SECOR. Récupéré de http://www.groupesecor.com/files/pdf/Retombees_PlanNord.pdf

  • Le développement du tourisme dans le cadre du Plan Nord

    Mise en contexte

    Plan Nord

    Le Plan Nord, véhicule de développement au nord du 49e parallèle[1], marque le domaine de la politique québécoise par ses vastes possibilités. Au niveau économique, des investissements d’une valeur de plus de 80 milliards sur une période de 25 ans sont anticipés et génèreront une création d’emplois, puis d’importantes recettes fiscales. Au niveau social, l’amélioration des conditions de vie des communautés autochtones et locales est annoncée. Au niveau environnemental, le Plan entrevoit la protection de l’environnement, des écosystèmes et de la biodiversité nordiques, au moyen, entre autres, de la soustraction d’environ 50 % du territoire à toute activité industrielle. Ainsi, le Plan Nord se donne pour objectifs le développement économique, social et environnemental dans sa planification et son processus décisionnel.[2]

    Développement du Plan Nord et de son aspect touristique

    Selon Castonguay (2012), l’origine du Plan Nord se situe à la fin de l’automne 2007. À la recherche d’un « grand projet, un rêve, pour mobiliser les Québécois pendant des années […] » (Parisella, 2012, cité dans Castonguay, 2012), un projet permettant également d’agir comme stratégie de campagne électorale, Jean Charest, premier ministre, Daniel Gagnier, chef de cabinet et deux conseillers bénévoles, préparent ce qui deviendra le Plan Nord.

    Castonguay (2012), nous indique que les quatre hommes s’inspirent de la stratégie de Robert Bourassa qui visait la création de 100 000 emplois à la Baie-James dans le secteur de l’hydro-électricité. En même temps, le premier ministre a en tête d’autres idées plus vastes et plus inclusives pour le Plan Nord. En entrevue avec Castonguay (2012), celui-ci démontre sa passion pour les régions nordiques, ses paysages et ses communautés. Il évoque des régions qui se situent au Nord du Canada, dans le cadre d’un « voyage de 1992 à Iqaluit, puis à
l’île d’Ellesmere et au Yukon, avec sa
femme et leurs enfants ». De cette façon, la vision du potentiel relié au nord québécois intègre le développement des attraits touristiques.[3]

    Le potentiel et les défis du secteur touristique au nord du 49e parallèle

    Le secteur touristique au nord du 49e parallèle se caractérise par des atouts importants. Le secteur du tourisme, par ses ressources distinctives, attire les investissements. Le tourisme génère des revenus importants : 13 milliards de recettes en 2012 (Institut de la statistique du Québec, page consultée le 1er octobre 2014).Ce « secteur se classe ainsi au 3e rang des produits d’exportation du Québec » (Institut de la statistique du Québec, page consultée le 1er octobre 2014), ce qui en fait l’un des secteurs d’exportation les moins coûteux à développer et l’un des plus rentables en termes de création d’emplois, selon le Comité performance de l’industrie touristique (2009).

    Le secteur touristique au nord du 49e parallèle comporte également son lot de défis. Essentiellement, les connaissances et le savoir-faire sur le territoire, l’accessibilité et des coûts de transport et la diversité des nations autochtones et des communautés du Nord créé un défi pour le développement, la prise de décision et les ententes sur le partage du territoire et des ressources.

    En résumé, le ministère du Tourisme (page consultée le 1er octobre 2014) considère que :

    l’état du développement touristique à peine émergent, les espaces sauvages et les cultures autochtones présentent à la fois une occasion unique de renouvellement de l’offre touristique québécoise et un défi pour une exploitation durable de ces territoires vierges.

    Question

    Comment peut-on, dans le cadre du Plan Nord, obtenir des résultats au niveau du tourisme en tenant compte :

    -  du potentiel de l’offre touristique au Nord du 49e parallèle;

    -  des défis et des risques associés au développement de l’offre touristique?

    Analyse

    L’objectif général du secteur touristique est résumé par Andrée Bélanger, de la Direction de la coordination du Plan Nord, lors de la Conférence Maxxam, le 29 février 2012 :

    D’ici 2021, faire du Nord […] une destination de classe mondiale qui procure une expérience authentique, sécuritaire et exceptionnelle, alliant la cohabitation des peuples nordiques et le respect de la nature, dans une perspective de développement économique durable et d’enrichissement collectif.

    À partir de ce grand objectif, nous pouvons définir le développement du secteur touristique dans le cadre du Plan Nord, ainsi que les moyens de développement facilitant l’atteinte de résultats concrets.

    Stratégies de développement

    Le Comité performance de l’industrie touristique (2011)  nous spécifie qu’il est nécessaire de « réviser le mode de management de notre industrie. » En premier lieu, selon le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, (2011), le développement du tourisme dans le cadre du Plan Nord provient d’abord de la vision, de la planification, de la mobilisation du gouvernement et des citoyennes et citoyens du Québec pour l’occupation de son territoire. Ainsi, le développement des idées, la communication et la gestion doit se faire conjointement entre l’État, les communautés, le secteur privé, le secteur institutionnel et le secteur environnemental. À l’intérieur même de l’État, la coordination interministérielle et régionale est essentielle.

    En second lieu, le Comité performance de l’industrie touristique (2011)  nous indique qu’il est nécessaire de construire « [Un] nouveau modèle de management du tourisme québécois unifié, imputable et dont les actions seront mesurables.

    Conséquemment, l’offre touristique ayant les caractéristiques d’une vision, d’une planification, d’une mobilisation et d’une évaluation conjointe entre le gouvernement et des citoyennes et citoyens du Québec et étant gérée de façon cohérente (unifiée), imputable (responsable des résultats) et évaluable (avec des actions mesurables), aura davantage de succès dans le développement d’une performance en continu (investissement à long terme qui produit un rendement). Dans le cadre de ce blog, la vision du développement de l’industrie touristique sera abordée.

    Vision-comment considérer le développement de l’industrie touristique

    En premier, le succès du développement et de la commercialisation des produits touristiques des régions nordiques ne sera possible sans l’amélioration de la connaissance du territoire visé. La connaissance du territoire, de ses enjeux, de sa population est un préalable au développement de l’activité touristique dans les régions nordiques du Québec. On ne saurait organiser et mettre en œuvre les nombreux objectifs pour le Plan Nord (environnementaux, économiques, sociaux), sans la compréhension du système dans lequel ils agissent. D’après le ministère du Tourisme (2011), chaque action posée a un effet sur le système présent dans ces régions nordiques. La stratégie touristique est donc une intervention avec des impacts potentiels, dans un milieu social et économique, un écosystème qui se régissait de lui-même avant la politique et les mesures annoncées dans le cadre du Plan Nord. Une conception du système se révèle être une des stratégies des mieux adaptées dans cette situation.

    Ensuite, une première évaluation du potentiel de développement touristique dans ces régions peut être faite. Le développement du secteur d’activité touristique rejoint les objectifs généraux du Plan Nord. En ce sens, ce type d’activité du secteur tertiaire a l’avantage d’intégrer les « trois critères du développement durable, soit : des bénéfices économiques, […] sociaux et […] environnementaux » (Association de l’exploration minière du Québec, 2008). Au niveau économique et environnemental, le potentiel du Nord québécois se situe majoritairement dans ses dimensions « nouvelles et inusitées », d’après le ministère du Tourisme (2011), qui ont la capacité de créer des marchés et d’attirer les clientèles entrepreneures et les touristes d’ci et d’ailleurs.  Les six régions touristiques couvertes par le Plan Nord, c’est-à-dire le Nunavik, la Baie-James, Eeyou Istchee, Duplessis et une partie des régions de Manicouagan et du Saguenay–Lac-Saint-Jean, trouvent principalement leur richesse dans la nature sauvage[4] et ses possibilités au niveau des différents produits touristiques, essentiellement le tourisme hivernal, l’écotourisme, le tourisme sportif, le tourisme culturel et évènementiel ainsi que le tourisme de nature et d’aventure. Les activités telles que les excursions pédestres, la valorisation de la culture autochtone, les croisières nordiques et les ressources du terroir en sont des exemples concrets. Le ministère du  Tourisme (2011) souligne que « La qualité des ressources hydriques, fauniques et floristiques » permet des activités de découverte et d’exploration, produits authentiques des régions nordiques québécoises. Au niveau social, dans le communiqué du ministère du Tourisme (2011), le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, soutient que :

    La mise en œuvre de cette stratégie favorisera la rencontre des populations du nord et du sud […], l’amélioration de la qualité de vie des populations autochtones […] en créant des emplois et en appuyant l’émergence de nouvelles entreprises […] [et] en offrant aux nations autochtones de nouvelles perspectives qui contribueront au rayonnement de leur culture, de leur histoire et de leur patrimoine. Le tourisme permettra de valoriser leurs connaissances et leurs traditions, et servira de véhicule à leur fierté.

    Une première évaluation des défis et des risques du développement touristique de ces régions peut également être produite. En premier, l’accessibilité au territoire est un défi tangible. Peu de routes aériennes, terrestres et maritimes existent. La durée du transport jusque dans ces régions nordiques est d’autant plus augmentée. Ensuite, vu la rareté de l’offre en tourisme, les coûts du transport, des services et de l’accompagnement pour les touristes sont élevés. Le ministère du Tourisme (2008) aborde un autre défi présent : la forte concurrence présente en provenance des pays scandinaves en ce qui concerne la conception, la commercialisation et de la diversité de l’offre de produits offerts. De plus, tel que l’a précisé Monsieur Charest au cours de la conférence sur le Plan Nord à l’École Nationale d’administration publique le 2 octobre 2014, la diversité des nations autochtones et des communautés du Nord créé un défi pour la compréhension, le développement, la prise de décision et les ententes sur le partage du territoire et des ressources. Enfin, le fait de mener divers objectifs de front et la diversité des objectifs du Plan Nord représentent un défi pour le développement équitable de chacun de ceux-ci. Par exemple, le développement économique relevant du secteur primaire, tel que l’exploitation des ressources minières, forestières et énergétiques comporte des risques au niveau financier, au niveau du développement durable, au niveau social avec les communautés en place, ce qui, en retour, agit sur le secteur du tourisme à développer.

    La connaissance du système, de son potentiel et de ses défis servira, par la suite, à la définition du « développement viable » de l’industrie touristique. Cette définition participera à unifier la vision du développement touristique auprès des différentes actrices et acteurs de développement et à établir des préalables ainsi que des priorités de développement de l’offre touristique. Nous rappelons que l’objectif global de la « Stratégie touristique du Plan Nord:
Des cultures et des espaces à découvrir » selon Nicole Ménard, ministre du Tourisme (2011), est « la réalis[ation] [d’]un modèle de tourisme durable qui fera rayonner le Québec dans le monde ». Selon le ministère français de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie (page consultée le 5 octobre 2014), le tourisme durable « repose sur des critères de durabilité. Il doit être supportable à long terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique et équitable sur le plan éthique et social pour les populations locales. » De cette façon, le développement de l’offre touristique au nord du Québec bénéficierait d’« une vision à long terme » (Comité performance de l’industrie touristique, 2009) et globale des priorités dans le cadre du Plan Nord dans son ensemble.

    Étant donné la présence de l’imputabilité gouvernementale sur le plan écologique et la notion voulant que la position écologique supporte les plans économiques et sociaux, les préalables à l’offre touristique ont de fortes chances de se retrouver dans les conditions de protection de l’environnement. Puis, étant donné le nouveau modèle de management nécessitant la conciliation du gouvernement avec les populations locales et le développement de produits se basant sur les atouts du territoire et les conditions sociales existantes, le développement social peut aussi se retrouver dans les préalables au développement de produits touristiques viables. Le tourisme reposant en majorité sur des services à des touristes et sur la richesse des ressources présentes sur le territoire, le développement social et éducatif des communautés nordiques ne pourra que solidifier la base sur laquelle le développement des produits touristiques se développe.

    S’agissant de priorités, Handal (2010) cité dans la note socio-économique « À qui profite le Plan Nord? » de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) (2012) nous met en garde contre le fait de « privilégier l’activité minière […] au détriment d’autres usages non extractifs, comme la création de nouvelles aires protégées » dans le Nord québécois. Selon la Société pour la nature et les parcs du Canada, section Québec (page consultée le 5 octobre 2014), « […] la plus grande partie du territoire québécois, soit plus de 85 %, est accessible à l’industrie minière aux fins de prospection. Le free mining consacre ainsi la préséance des droits miniers sur tout autre usage du territoire, comme si les activités minières constituaient toujours la meilleure option pour un territoire. » De cette façon, le développement du secteur primaire et des ressources minières comporte des avantages et des inconvénients, comme tout autre développement économique. Il a l’avantage, par exemple, de permettre l’investissement dans l’accessibilité au territoire, avec la construction de routes. Il peut cependant laisser à l’abandon les déchets des sites inutilisés. Le Comité performance de l’industrie touristique (2011) souligne que la « conviction que l’industrie touristique peut jouer un rôle plus important dans l’économie québécoise ». En effet, cette conviction pourra servir à définir les préalables et les conditions essentielles au développement de l’offre touristique sur le territoire au nord du 49e parallèle. En somme, nous considérons comme faisant partie de la vision du développement de l’industrie touristique au nord du Québec : l’étude du système (la population présente et les caractéristiques et enjeux du territoire), la prévision de la préservation des territoires, l’investissement dans le développement social et éducatif, ainsi que l’imposition de règles claires aux entreprises privées en termes de transparence, de résultats obtenus, de développement durable et de redevances.

     

    Conclusion

     

    Le Plan Nord, politique et mesures de développement du potentiel de Nunavik, de la Baie-James, de Eeyou Istchee, de Duplessis et d’une partie des régions de Manicouagan et du Saguenay–Lac-Saint-Jean, « Repousse les limites de notre dernière grande frontière, le nord du Québec», selon Monsieur Jean Charest, cité dans Castonguay (2012).

    Raymond Chabot Grant Thornton décrit bien l’objectif global du Plan Nord qui est l’« Accroissement d’une richesse durable pour nos générations futures. »[5] Les dimensions environnementales, économiques et sociales font partie de la vision et des mesures de développement du Plan Nord, dont la « Stratégie touristique du Plan Nord:
Des cultures et des espaces à découvrir », lancée par le ministère du Tourisme en novembre 2011.

    En raison de la nécessité de réaliser les étapes de développement de façon conjointe, entre l’État, les communautés, le secteur privé, le secteur institutionnel et le secteur environnemental (vision, planification, mobilisation), mais également en raison des qualités demandées pour une performance optimale (unification, imputabilité, évaluation), un nouveau modèle de management est nécessaire au succès du déploiement de la Stratégie touristique. Dans la vision du développement de l’industrie touristique des régions nordiques du Québec, nous avons accordé une importance accrue à la connaissance du système économique, environnemental et social en présence avant l’intervention de la Stratégie touristique (comprenant le potentiel et les défis de ces régions), à la définition du « développement viable » de l’industrie touristique à l’intérieur même de la politique du Plan Nord, à la définition de préalables au développement du tourisme et aux priorités de l’industrie touristique dans le cadre du Plan Nord.

    Par la suite, les étapes de planification, de mobilisation et d’évaluation permettront d’entrevoir les possibilités quant aux outils d’action, de gestion et d’amélioration en continue du développement de l’industrie touristique au nord du Québec.

    Geneviève Ménard, maîtrise en administration publique, GRH

     


    [1]Selon Radio-Canada (2011), les régions visées se situent entre le 49e parallèle et le détroit d'Hudson, dans un axe nord-sud, et de la Basse-Côte-Nord jusqu'à la partie boréale de l'Abitibi-Témiscamingue, dans un axe est-ouest.

    [2] Le ministère du Développement durable, de l’Environnement de la Lutte contre les changements climatiques indique que « La Loi sur le développement durable reconnaît le caractère indissociable des dimensions environnementale, sociale et économique des activités de développement. » (Démarche de développement durable : Des outils d'aide à la décision et à la conception de projets, page consultée le 30 septembre 2014).

    [3] Le ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire (2011, p.48) précise que : « Parmi les secteurs prometteurs […] [présentant] des possibilités à saisir pour les entreprises et les acteurs économiques du Québec, mentionnons […] l’industrie touristique ».

    [4] La population vivant sur ces territoires est peu nombreuse (1,6% environ), la nature a une grande place dans la détermination et la transformation du paysage.

    [5] Raymond Chabot Grant Thornton partage son expertise sur le Plan Nord, page consultée le 4 octobre 2014

  • Réorganisation prévue en santé, des enjeux importants pour le système actuel.

    Mise en situation

    En date du 25 septembre dernier, le ministre de la Santé et des Services sociaux, monsieur  Gaétan Barrette a présenté à l’Assemblée nationale, son projet de loi no 10 laissant ainsi entrevoir une réorganisation majeure dans le réseau de la santé et des services sociaux québécois. En effet, ce projet de loi prévoit une réorganisation notamment au niveau des établissements. D’abord, il vise l’abolition des 18 agences régionales de la santé. Ensuite, il envisage la fusion de centres de santé et de services sociaux afin de les regrouper et s’assurer que chacun d’entre eux soient rattachés à un centre hospitalier. De ces changements résulterait la diminution du nombre d’établissements de 182 à 28 et la création de centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) qui relèveraient directement du Ministère. Ceux-ci auraient pour mission d’assurer la prestation des soins et des services à la population de leur territoire. Il est a noté que le réseau de la santé fait face à des coupures de l’ordre de 500 millions de dollars pour cette année et d’autres coupures seraient à venir pour la prochaine année. Ces changements et réorganisation s’inscriraient ainsi dans l’objectif du gouvernement d’assainir les finances publiques et retrouver l’équilibre budgétaire.

    Analyse des enjeux

    Ce projet de loi, soulève actuellement diverses réflexions sur les enjeux et les résultats que celui-ci aura sur le système de santé et des services sociaux. D’abord, un des questionnements est de savoir quels seront les impacts des coupures sur la santé sociale et physique de la population. En effet, considérant l’importance des mesures financières prévues, quels moyens se donnera le ministre afin de s’assurer que les soins directs à la population ne soient pas touchés? N'oublions pas que dans un état de droit avec  un système de santé universel, le gouvernement a une responsabilité de s’assurer que les soins donnés à la population le soient, et ce avec la plus grande accessibilité possible. 

    Dans le projet de loi, il est aussi envisagé de revoir le mode de financement du réseau afin qu’il vise davantage le financement axé sur le patient. D’importantes inquiétudes me viennent quant aux économies qui seront réellement faites lorsqu’on aborde ceci. En résumé, cette méthode établit un coût pour chaque acte posé. Le gouvernement à quant à lui le devoir au sein de l’administration public de s’assurer de porter un regard sur les soins qu’il paye. N'y a t'il pas alors un risque, avec ce type de financement, que les coûts administratifs et la bureaucratie soient augmentés afin de permettre un contrôle par le gouvernement de la saisie et de la gestion des données? Conséquemment, ceci ne pourrait-il pas plutôt, s'avérer contre productif aux économies recherchées?

    Dans son projet de loi, le ministre souligne également que l’essence de cette réorganisation, outre le fait de faire des économies financières, est de pouvoir placer le patient au cœur des décisions. On y parle de centralisation des établissements, de réductions importantes du nombre de conseil d’administration et on envisage une diminution du nombre de membres dans ceux-ci à 13 personnes, nommés par le ministre. Personnellement, je considère que dans un contexte où les décisions sont prises à un niveau éloigné de la sphère des services, il y a un risque important que ces dernières soient prises unilatéralement et axées uniquement sur des bases financières. De plus, il m’apparaît que lorsqu’on centralise le pouvoir, on enlève la particularité et la place du citoyen dans la structure de décision. Considérant ces éléments, je m’interroge donc à savoir comment le ministre pourra t-il s’assurer que les décisions soient évaluées selon l’organisation du territoire et de sa population afin de réellement permettre aux établissements de santé de répondre à leur mission populationnelle et garder le patient au centre des préoccupations?

    Un enjeu de consultation et de communication est également présent, à mon sens, dans cette réorganisation vue la vitesse à laquelle les choses évoluent dans ce dossier. En effet, je considère qu’il serait fort pertinent de s’assurer de mobiliser les intervenants et les professionnels en santé dans cette démarche. Il serait aussi tout à l'honneur du gouvernement de favoriser des espaces de consultation afin de les impliquer réellement dans le processus de changement. Parallèlement, puisque le réseau se remet à peine des dernières vagues de fusion de 2004-2005, je me questionne sur les économies qui seront réellement faites relativement aux conséquences que peut engendrer une autre réorganisation. N’oublions pas que pendant que les gens se réorganisent et travaillent à définir les rôles de chacun dans un nouvelle structure, ceux-ci ne sont pas mobilisés à fournir leur travail initialement demandé. De surcroît, ils sont encore moins disponibles à développer les soins directs à la population, ce qui est actuellement un élément majeur qui devrait plutôt avoir toute l’attention.

    Conclusion

    En terminant je crois qu’il est impératif que le gouvernement puisse s'assurer que cet exercice de réforme ne soit pas fait au détriment de la solidarité sociale durement gagnée au Québec et au frais de la population plus vulnérable. À travers sa démarche, je considère qu’il en va de la responsabilité de l’État de s’assurer que ses coupures dans les finances publiques soient atteintes en respectant les plus démunis et en évitant d’augmenter les injustices et les iniquités sociales. Reste à voir au fils des prochains mois comment le gouvernement assurera son rôle de leadership afin d’éviter les erreurs des dernières grandes réorganisations et ne pas repousser un fardeau de dette à des années futures.

     Katherine G.

     

    RÉFÉRENCES

    DAOUS-BOISVER, Amélie (page consultée le 20 septrembre 2004). «Le spectre d’une réingénierie inquiète l’AQESSS», dans le Devoir, [en ligne],http://m.ledevoir.com/%20societe/sante/417808/etablissements-de-sante-le-spectre-d-une-reingenierie-inquiete-l-aqesss

    JOCELYNE, Richer (page consultée le 24 septembre 2014). «Compressions: la protectrice du citoyen craint les injustices », dans la Presse, [en ligne], http//www.lapresse. ca/actualites/national/201409/18/01-4801394-compressions-la-protectrice-du-citoyen-craint-les-injustices.php

     

    RADIO CANADA (page consultée  le 18 septembre 2014). Abolition des agences de santé : méfiance en région,  [en ligne],  http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2014/09/19/007-est-sante-reax.shtml

    SANTÉ ET SERVICES SOCIAUX QUÉBEC (page consultée le 25 septembre 2014). «D’un réseau d’établissements à un réseau de services aux patients», dans Ministère de la Santé et des services sociaux, [en ligne],http://www.msss.gouv.qc.ca/documentation/salle-de-presse/medias/Fiches-techniques-PL10.pdf

     

     

     

     

  • Un imbroglio nommé « Système de santé du Québec » !

     

    Tout le monde s’entend et s’accorde  à dire que le système de santé du Québec, en termes d’accessibilité, de continuité des soins et des services de santé, est mal en point.

    Les résultats des différentes études et enquêtes menées, notamment, par le Commonwealth Fund[1], et l’Institut canadien d’information sur la santé[2] ont démontré clairement que la performance du système de santé du Québec n’est pas des plus enviables.

    Effectivement, l’enquête du Commonwealth Fund de 2013 qui a comparé les systèmes de santé de plusieurs pays (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, États-Unis, Allemagne, Pays-Bas, France, Norvège, Suisse) ainsi que ceux des provinces canadiennes (Québec, Ontario, Alberta, reste du Canada) nous a fait un topo très éloquent de la perception du système de santé du Québec par les québécois.

    Tous les indicateurs nous mènent à dire que le système est très mal perçu et ne donne pas l’impression de remplir correctement sa mission. À titre d’exemple ;  64 % des québécois pensent que leur système de santé requière des changements fondamentaux (comparativement à 45 % en Ontario et à 33 % au Royaume-Uni).

    Paradoxalement, une autre étude[3], démontre que le Québec figure parmi les provinces où les ressources pour la sante par habitant sont les plus importantes, mais il décroche une mauvaise note dans la catégorie du rendement. Contrairement à l’Ontario qui consacre le moins de ressources par tranches de 1000 habitants que dans la majorité des autres provinces, mais le rendement de son régime lui vaut une excellente note. 

    Personnellement, je considère cette situation comme une «exception québécoise», car elle dure et perdure depuis, quasiment, un demi-siècle malgré de multiples tentatives de réforme.

     Mais quoi faire ?

    Plusieurs pistes de solutions nous ont été offertes depuis le rapport de la commission Castonguay-Nepveu 1970. Sans rentrer dans les détails, toutes les recommandations convergent vers un large consensus sur le bien-fondé des soins de première ligne.

    Les recommandations de la commission Castonguay-Nepveu qui visaient à modifier en profondeur l’organisation et la dynamique du système de soins n’ont pas été implantées. L’hôpital occupe toujours le centre du système et les médecins demeurent toujours payés à l’acte. La réforme de la première ligne ne s’est pas effectuée. Le travail en équipe interdisciplinaire ne s’est jamais généralisé. Le secteur du médicament malgré son importance croissante dans la prise en charge des maladies, n’est toujours pas véritablement intégré aux autres composantes du système de soins et sa régulation échappe en grande partie à l’État. Finalement, la décentralisation reste loin d’être achevée et l’on assiste, même aujourd’hui, à un mouvement de recentralisation des décisions vers le ministère de la sante[4]

     

    Ce constat de M. Contandriopoulos, s’avère être, plus que jamais, d’actualité, je dirais même prémonitoire.  On assiste aujourd’hui  à une tout autre vision du système de santé de la part du gouvernement. Le projet de loi de réforme du réseau de la santé et des services sociaux de l’actuel gouvernement ne fait que renforcer cette tendance de recentralisation accrue des pouvoirs.

    D’autre part, il faut admettre que dans un contexte de tensions grandissantes entre les pressions financières qui s’exercent sur le gouvernement pour la réduction des dépenses publiques  et l’accroissement des besoins de la population en matière de santé (vieillissement de la population, …), l’enjeu est de taille et la marge de manœuvre est assez réduite.  

     «Le secret du changement consiste à ne pas concentrer toute ton énergie pour lutter contre le passé, mais pour construire le futur» – Socrate

     

     Yacine Foudil


    [1] Enquête internationale sur les politiques de santé du Commonwealth Fund de 2013 chez les adultes

    [2] Source : A.P.Contandriopoulos (2014). Administration de la santé. Les soins de santé primaires : Du    savoir à l’action. 31e Colloque J.Y. Rivard-13 fev.2014

    [3] Evaluation conference board of Canada 2013

    [4] A.P.Contandriopoulos (2003). Inertie et changement. Rupture. Revue transdisciplinaire en sante, vol.9,

    n˚2, 2003, pp4-31.

  • Les défis spécifiques dans la gouvernance municipale au Québec

    Les municipalités québécoises et leurs institutions font face de nos jours à un certain nombre de défis liés à la gouvernance municipale, aux finances et la fiscalité, à la performance et rendement des services offerts aux citoyens et à son monde diversifié (sociodémographique et ethnoculturel).  

    S’agissant de la gouvernance municipale, il est couramment admis que les municipalités sont des écoles de démocratie représentative et participative par excellence. Mais au-delà, comme toute organisation ou institution, les municipalités ne sont pas épargnées des problèmes liés à leur fonctionnement même et les insuffisances de leur vie démocratique. En effet, si aujourd’hui, le mode de scrutin uninominal qui y a cours fait débat, et que le taux de participation y est aussi faible, c’est parce qu’il aurait, par des calculs « politiques » une volonté de discréditer la politique partisane, le jeu d’opposition et réduire le conseil municipal à un conseil d’administration avec consensus comme règle. Aussi la faible politisation des enjeux électoraux, le désintéressement des jeunes, la sous-représentation des femmes et la quasi absence des villes dans des domaines de compétences qui font le quotidien des citoyens (la santé, l’emploi, les services sociaux et l’éducation)  ne sont pas de nature à rendre effective cette démocratisation des instances municipales d’où le défi de régénération de la démocratie locale. 

    Outre le défi démocratique des instances municipales, ces dernières font face de plus en plus à la nécessité de diversification de leur source de revenus, à l’obligation de produire des budgets équilibrés et de financement de leurs activités pour ce qui a trait aux logements sociaux, la rénovation des infrastructures et l’amélioration du système de transport en commun. Les réponses à cette situation à l’échelle provinciale (gouvernement) qui joue le premier rôle en matière d’affaires locales selon l’article 92(8) de la Loi constitutionnelle de 1867, demande une plus grande tarification des services et une meilleure gestion des dépenses, ce qui met des pressions supplémentaires sur les finances municipales. Dans tout ceci, c’est le citoyen qui paye une fois encore le prix fort. Il aura dans ce cas soit un service surtaxé ou soit un service de qualité moindre.

    Dans le cas des attributions des contrats, il y a beaucoup  d'irrégularités surtout dans les contrats de réparation des trottoirs, des égouts, et autres. Cette façon de faire a ébranlé la confiance du public quant à l'intégrité des élus et des gestionnaires du réseau.

    Il va falloir que  les citoyens soit informés sur les contrats municipaux accordés et connaître le coût de réalisation. Également l’appel d’offre doit être ouvert à tout le public et ainsi toutes les entreprises peuvent soumettre leur candidature. Il faut qu’on développe une politique de gestion contractuelle à l’intérieur afin de mettre en valeur les ressources internes (les gestionnaires d’opération, les ingénieurs et les cols bleus etc.,,)

    Les municipalités québécoises affrontent également la question de la performance et rendement au quotidien. En effet, pour être compétitive et opérationnelle à rendre service au citoyen, à encadrer, règlementer et faire respecter les lois, elles se doivent de se doter de moyens à la fine pointe de la technologie (e-gouvernement local), d’indicateurs de gestion, d’améliorer la productivité et les relations de travail, mieux de développer le concept de co-production.  La force des municipalités en ce moment serait la facette dans laquelle les leaders sociaux peuvent travailler ensemble pour la réalisation d’actions sociales d’où la nécessité de profiter de l’expertise des élus, des gestionnaires et fonctionnaires.

     Le dernier des défis spécifiques à l’administration municipale au Québec n’est autre que sa diversité sociodémographique et ethnoculturelle. Ce défi est de taille puisse que loin  d’aborder des questions de disparité économique, l’intégration locale et nationale des communautés, et mieux la question d’intégration des immigrants, il touche autant l’épineux problème des compétences et ordres de gouvernements et les arrangements institutionnels.

     

    Komi Biaou Amouzou

  • Ebola ou la faiblesse des administrations publiques en Afrique de l'Ouest

    Ebola ou la faiblesse des administrations publiques en Afrique de l'Ouest

    À l'heure où la crise de l'Ebola traverse les frontières de l'Afrique de l'Ouest avec l'apparition du premier cas aux États-Unis, on réalise de plus en plus que la bataille est loin d'être terminée et on ne peut que constater le rôle clé des administrations publiques nationales dans la prévention des épidémies telles que celle-ci.

     

    Qu'est-ce que le virus Ebola?

    L'Ebola est une fièvre hémorragique, souvent mortelle si elle n’est pas traitée. Les premiers symptômes peuvent facilement passer inaperçus: fatigue, douleurs musculaires, maux de tête, maux de gorge. Ces symptômes peuvent s'apparenter à ceux d'une "simple" crise de paludisme, pour laquelle peu de gens se déplaceront dans des institutions de soins de santé. Ils sont suivis de vomissements, de diarrhée, d’une éruption cutanée, de symptômes d’insuffisance rénale et hépatique et, dans certains cas, d’hémorragies internes et externes.

    Le virus de l'Ebola peut être transmis à la suite de contacts directs avec des liquides organiques (sang, sperme, excréments) de personnes infectées, mais aussi par la sueur, ce qui, on le comprend, est particulièrement problématique sur le continent africain où les températures sont généralement très élevées. Il peut également se transmettre par le contact avec des surfaces contaminées (draps, vêtements, etc.). Il a donc un potentiel de propagation extrêmement rapide et particulièrement difficile à prévenir, y compris pour le personnel de soins de santé sur place. Les rites funéraires au cours desquels les parents et amis du défunt sont en contact direct avec la dépouille peuvent également jouer un rôle dans la transmission du virus Ebola. De plus, les personnes affectées restent contagieuses tant que le virus est présent dans leur sang et leurs liquides biologiques, y compris le sperme et le lait maternel, ce qui peut durer jusqu'à sept semaines après la guérison clinique.

    Aucun médicament ni vaccin homologué n'existe contre ce virus pour le moment. Des essais cliniques ont lieu aux États-Unis pour un vaccin expérimental, efficace sur des singes, mais même si les résultats sont probants, ce vaccin ne sera pas prêt avant fin 2015.

     

    Portrait de la situation

    Il faut savoir que le virus de l'Ebola n'est pas nouveau : il existe depuis 1976 et plus de 25 éclosions avaient déjà eu lieu, de façon ponctuelle, à travers les années. Cependant, cette épidémie est la plus importante depuis l'apparition du virus. En effet, jusqu'à présent, on recense 7470 personnes infectées et près de 3500 décès (chiffres de l'OMS en date du 3 octobre 2014). En comparaison, la plus importante crise avant cela avait eu lieu lors de l'apparition du virus en 1976 et un peu plus de 600 décès y avaient été dénombrés. Selon l'OMS, la crise actuelle a produit plus de cas et de décès que toutes les précédentes flambées réunies, et ce, avant même que nous soyons parvenus à enrayer l'épidémie.

    On constate actuellement le passage à une phase de progression exponentielle de la propagation du virus. Si 3000 cas de personnes atteintes avaient été dénombrés en six mois, on en compte presque autant seulement dans le dernier mois. Tout cela, sans compter que selon l'OMS, il y aurait de deux à quatre fois plus de cas effectifs que ceux qui sont officiellement déclarés. « Dès qu'on ouvre un nouveau centre de traitement, il se remplit immédiatement jusqu'à déborder, révélant un nombre de cas important, mais invisible jusque-là » (extrait d'un rapport de l'OMS au Liberia).

    L'OMS a mis en garde la communauté internationale : en l'absence d'un renforcement significatif des moyens mis en œuvre, l'épidémie pourrait contaminer 20 000 personnes d'ici à novembre et, dans le pire des scénarios, jusqu'à 1,4 million de cas en janvier.

    Trois pays sont particulièrement touchés: la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria. Le Nigéria et le Sénégal ont également eu quelques cas, mais qui semblent jusqu'à maintenant être sous contrôle et rester une « transmission localisée ». Les frontières étant particulièrement perméables et les mesures de prévention inadéquates, c'est ainsi que le virus, qui avait commencé ses ravages en Guinée, s'est propagé dans les pays environnants.

     

    L'Ebola et l'administration publique

    La crise de l'Ebola a mis à nu la grande faiblesse des administrations publiques de la région ouest-africaine, et tout particulièrement celle de ses systèmes de santé. Les pays les plus touchés sortent à peine de longues périodes de conflits et d’instabilité qui ont gravement affecté l'état des administrations publiques nationales. L'appareil d'État étant un « produit de la société à un stade de son développement », on a pu constater que ces pays manquent cruellement d'une administration publique organisée qui dispose de moyens et de ressources afin de mettre en œuvre des politiques de prévention sanitaire et l'administration publique actuelle n'a malheureusement été que peu efficace face à cette crise.

    Bien sûr, les constitutions nationales contiennent des clauses concernant la santé de leur citoyens et citoyennes. Par exemple, l'Article 15 de la Constitution de Guinée précise que « Chacun a droit à la santé et au bien-être physique. L'État a le devoir de les promouvoir, de lutter contre les épidémies et les fléaux sociaux ». Il en est de même en Sierra Leone, où l'on mentionne que l'État « shall direct its policy towards ensuring that there are adequate medical and health facilities for all persons » (Article 8.3 C). Cependant, sans les institutions requises pour faire respecter de telles clauses, elles ne servent pour le moment que de décorum.

    Les systèmes de santé de ces pays manquent cruellement de ressources humaines, d'infrastructures et de ressources financières. Il est extrêmement difficile de recruter du personnel qualifié, les moyennes de scolarisation étant très basses et les formations professionnelles peu accessibles. Les infrastructures sont parfois quasi inexistantes et trop souvent désuètes et insuffisantes pour répondre aux besoins des populations locales, même hors de situations de crise comme celle-ci. En termes d'économie et de finances publiques, les gouvernements des pays en voie de développement font face au même défi que tous les gouvernements : les attentes sont grandes, et les moyens pour y répondre, limités. Cependant, ce défi est pour eux littéralement décuplé; les besoins sont immenses, et les moyens, ultra limités. Les administrations publiques peinent à entrer en contact avec leurs populations pour diffuser de l'information ou atteindre les malades: l'accessibilité y est un enjeu fondamental, dans des pays où les routes et les moyens de communication (téléphones, internet), par exemple, sont loin d'atteindre l'ensemble de la population. La faiblesse de l'administration publique se répercute jusqu'à avoir un impact sur la sécurité de ses fonctionnaires : faute d'avoir les moyens de mettre en œuvre des précautions anti-infectieuses strictes (et peut-être faute d'avoir eu de l'information à ce niveau?), les agents de santé de ces régions sont fréquemment infectés en traitant des cas d'Ebola.

    En présence d'une crise sanitaire aussi importante, d'autres problématiques d'envergure émergent, menacent la sécurité des citoyens et citoyennes de ces pays et soulignent, encore une fois, la faiblesse des administrations. Par exemple, on craint à l'heure actuelle des pénuries alimentaires dans les pays en proie à l'épidémie: non seulement la main d'œuvre manque dans les champs en raison de décès ou de mises en quarantaine, en plus certains pays ont décidé de fermer leurs frontières ou leurs voyages aériens avec les pays touchés, ce qui nuit grandement à l'approvisionnement et réduit les possibilités de recevoir de l'aide alimentaire. De plus, on craint pour la stabilité de cette région, et particulièrement pour celle des pays touchés. Le Liberia et la Sierra Leone, qui sortent à peine de longues années de guerres civiles, sont malheureusement encore très vulnérables aux tensions internes et, face à la fragilité des gouvernements en ce temps de crise, une reprise des conflits armés reste à craindre.

    Face à l'épidémie, les mesures de santé publique ont donc été insuffisantes dès le départ faute de moyens, et sachant pertinemment l'absence de ressources financières des pays touchés, la communauté internationale aurait très certainement dû agir dès l'apparition des premiers cas, en mars dernier. Malgré les appels répétés des organisations telles que Médecins sans frontières et les sociétés de la Croix-Rouge, elle a pourtant fait la sourde oreille jusqu'à ce que la situation devienne une potentielle menace pour les pays occidentaux. C'est ainsi qu'il y a peu de temps, l'Organisation des Nations Unies (ONU), l'administration publique internationale par excellence, et son Conseil de Sécurité ont voté à l'unanimité une résolution déclarant que l'épidémie d'Ebola constitue une « menace pour la santé et la sécurité internationale », et une mission spéciale a été établie pour tenter de résorber la crise. Trop peu, trop tard...

     

    L'Ebola dans les pays occidentaux

    Dans les pays occidentaux, l'épidémie a peu de chance d'avoir de graves répercussions. Médecins sans frontières Luxembourg rassurait ses citoyens et citoyennes sur la probabilité d'une épidémie d'Ebola au Luxembourg :

    « Comme notre système de soins de santé et notre administration publique fonctionnent bien, toute personne contaminée par le virus Ebola au Luxembourg serait immédiatement dépistée, mise en quarantaine et traitée.  Et grâce à la qualité des soins, les chances de survie du malade seraient élevées. Les personnes susceptibles d’avoir été contaminées feraient l’objet d’un suivi étroit. L’épidémie serait donc tuée dans l’œuf. »

    Il en est de même au Canada et au Québec, où d'importantes mesures ont été prises afin de dépister et prévenir la propagation éventuelle du virus. Des plans d'action et des stratégies ont été mises en place dans nos institutions, de la formation a été dispensée, et il y a donc très peu de chances que l'épidémie ait des répercussions importantes à l'échelle nationale.

    Face à la différence colossale des impacts de l'épidémie en Afrique de l'Ouest et dans les pays occidentaux, on constate clairement le rôle crucial des administrations publiques dans le bon fonctionnement des États, et d'autant plus dans la prévention sanitaire et épidémiologique.

     

    Conclusion

    Il est de notre responsabilité d'agir pour soutenir les pays les plus touchés par l'épidémie, et j'espère que nos gouvernements prendront la mesure de la gravité de la situation et agiront en conséquence.

    « Ebola : un virus, deux façon de mourir », titrait le Courrier international en août dernier.

    Certainement, on le constate avec ce malade aux États-Unis qui attire tous les regards, tandis qu'on ne parle plus beaucoup de ces milliers de morts dans les pays les plus touchés.

    Certainement, on le constate lorsque l'on voit qu'au moindre soupçon, le personnel de soins de santé international est rapatrié et, bien souvent, traité avec des remèdes expérimentaux disponibles dans les pays occidentaux. Pendant ce temps, localement, les agents de santé n'ont, bien entendu, pas ces recours en cas de contagion. Et les patients non plus...

     

    Ariane Sylvain-Salvador

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    Sources :

    1 Organisation mondiale de la santé (page consultée le 3 octobre 2014). Maladie à virus Ebola : informations générales, [en ligne] : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs103/fr/

    2 GAGNON, Lysiane (page consultée le 2 octobre 2014). Ebola, la peste moderne, [en ligne] : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/lysiane-gagnon/201410/01/01-4805437-ebola-la-peste-moderne.php

    3 Organisation mondiale de la santé (page consultée le 3 octobre 2014). Ebola response roadmap update, [en ligne] : http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/135765/1/roadmapupdate3oct14_eng.pdf?ua=1

    4 Radio-Canada (page consultée le 3 octobre 2014). L'évolution de l'épidémie d'Ebola en 3 questions, [en ligne] : http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/science/2014/09/19/003-evolution-epidemie-ebola-questions-reponses-yanick-villedieu.shtml

    5 Radio-Canada (page consultée le 30 septembre 2014). Le monde « perd la bataille » contre l'Ebola, selon MSF, [en ligne]: http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/international/2014/09/02/009-onu-msf-afrique-ebola-guinee-liberia-sierra-leone.shtml

    6 MERCIER, Jean (2002). L’administration publique : de l’École classique au nouveau management public, Sainte-Foy, PUL, 518 p., ISBN 2763778313.

    7 Organisation internationale du travail (page consultée le 3 octobre 2014). Constitution de la République de Guinée, [en ligne]:  http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_protect/---protrav/---ilo_aids/documents/legaldocument/wcms_127006.pdf

    8 Gouvernement de Sierra Leone (page consultée le 3 octobre 2014). The Constitution of Sierra Leone, [en ligne] : http://www.sierra-leone.org/Laws/constitution1991.pdf

    9 Le Monde (page consultée le 18 septembre 2014). Ebola menace la paix et la sécurité internationales, déclare le Conseil de sécurité, [en ligne] : http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/09/18/ebola-menace-la-paix-et-la-securite-internationales-declare-le-conseil-de-securite_4490388_3244.html

    10 Médecins sans frontières Luxembourg (page consultée le 3 octobre 2014). L'Ebola au Luxembourg, [en ligne] : http://www.msf.lu/thematiques/maladies/ebola/ebola-au-luxembourg.html

    11 The Globe and Mail (page consultée le 3 octobre 2014). Ebola: What Canada is doing to prepare, [en ligne]: http://www.theglobeandmail.com/life/health-and-fitness/health/ebola-how-the-texas-case-is-being-contained-and-what-canada-is-doing-to-prepare/article20886115/

    12 Courrier international (page consultée le 13 septembre 2014). Ebola : un virus, deux façons de mourir, [en ligne] : http://www.courrierinternational.com/dessin/2014/08/13/ebola-un-virus-deux-facons-de-mourir

    13 The Daily Vox (page consultée le 3 octobre 2014). Caricature « Ebola Fatalities », [en ligne]: http://www.thedailyvox.co.za/

    14 Arthur Bok (page consultée le 3 octobre 2014). Caricature « Ebola », [en ligne]: http://bokbluster.com/

  • Les gens sont-ils en sécurité lorsqu'ils circulent à vélo ?

    Bien que le vélo soit de plus en plus en vogue chez nous, qu’il fasse partie des activités reconnues par le ministère de l’éducation, de la santé et du sport, ce moyen de transport est-t-il sécuritaire ? 

    Mise en contexte :

    Le déplacement à vélo peut avoir plusieurs impacts positifs dans la vie des gens puisqu’il permet d’augmenter le bien-être, d’améliorer la santé, de diminuer le stress, de se déplacer à peu de frais et d’améliorer les impacts sur l’environnement tout en diminuant les embouteillages sur le réseau routier. Avec cet engouement grandissant à utiliser le vélo comme activité sportive, récréative ou comme moyen de transport, nos routes sont maintenant convoitées par les automobilistes et les cyclistes. 

    Dans certaines villes on développent des pistes cyclables qui permettent une certaine sécurité lors des déplacements à vélo. Toutefois lorsque nous les utilisons, nous pouvons rapidement constater que des automobilistes se stationnent temporairement dans ces voies, d’autres voulant entrer dans un commerce y circulent sans égard aux cyclistes. On peut aussi voir des cyclistes ne pas emprunter ces pistes ou ne pas faire d’arrêts aux intersections. Sans parler des routes qui n’ont pas d’espaces cyclables, parfois on a accès à un accotement et parfois même les cyclistes circulent sur la route, au travers les voitures.

    Les faits 

    Plusieurs cyclistes décèdent à chaque année sur nos routes. La SAAQ nous indique que : « les collisions impliquant un vélo et un véhicule routier sont à la source de plus de 80 % des décès chez les cyclistes. En 2013, au Québec, 19 cyclistes sont décédés, 114 ont été blessés gravement et 1 768 ont été blessés légèrement sur les routes. »[i]

     Le devoir publie : « Un peu partout émerge différentes solutions afin de s’adresser à la situation. Le maire de l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie, François Croteau, a décidé d’agir pour la sécurité de ces citoyens en implantant plus de 350 dos d’ânes, Outremont limite la vitesse et rétrécie ses rues comme le plateau l’a fait. Selon la société de transport Canada, plus de 55 % des gens circulent autrement qu’en auto à Montréal. »[ii]

    Dans notre administration publique, le ministère des transports est responsable de la sécurité routière. Afin de tenter de mieux informer les gens quand à la sécurité routière et aux comportements sécuritaires à adopter de part et d’autres... En août dernier, Vélo Québec avec l’appui du ministère a mis en ligne des capsules portant sur différents conseils, attitudes à adopter et respect des règles de circulation routière.[iii]

    Le ministère de l’éducation, loisirs et sports est aussi responsable de faire appliquer la loi sur la sécurité dans les sports. Nous avons enfin de corps policier chargé de faire appliquer tous ces règlements et voir à la sécurité citoyenne. Malgré tout, chaque année des gens se blessent gravement et meurent sur nos routes par manque de vigilance. [iv]

    Le chercheur François Gagnon de L'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) nous indique que « dans la plupart des grandes villes où les zones de 30 km/h ont été instaurées, les déplacements à vélo et à pied ont augmenté, Il faudra rendre la circulation plus fluide, pense M. Gagnon. Synchroniser les feux, par exemple, ferait gagner du temps aux automobilistes. » [v]

    Voulons-nous comme société développer un réseau de transport responsable et sécuritaire ?

    Si tel est le cas, je crois qu’il nous faudrait un plan commun de développement du réseau routier qui réponde aux besoins actuels et futurs de la population. Avec un système de transport en commun efficace autant à Montréal, sur la rive-nord ou la rive-sud, il y aurait du même coup moins de gens qui circuleraient en auto. Avec un plan de développement nous pourrions aussi penser à faire toutes nos routes avec un accotement respectable afin de permettent aux piétons et cyclistes de circuler de manière sécuritaire.

    Conclusion

    Je suis certaine qu’un bon plan de restructuration du réseau routier qui répondrait à l’ensemble des besoins des gens permettrait à long terme une circulation routière plus fluide et un environnement routier plus sain. Impliquer les gens dans la démarche permettrait d’augmenter le sentiment de responsabilité  face aux comportements à adopter lors de nos déplacements et d'en faire leur réseau . Nous devons nous donner des moyens permettant d’utiliser des moyens de transports efficaces et sécuritaires pour tous. Finalement il y a beaucoup plus qu’une diminution de la vitesse proposée dans les villes et la recherche. Les cyclistes empruntent aussi les boulevards, les voies rapides et routes secondaires là où la vitesse ne sera pas diminuée. Il nous faudra promouvoir la responsabilité citoyenne et s’adresser aux embouteillages si nous voulons améliorer la sécurité à vélo.

    Pascale

    [i] Société de l’assurance automobile du Québec, (4 octobre 2014), sécurité routière, (en ligne)http://www.saaq.gouv.qc.ca/salle_presse/commJo.php?GUID=ff5ec2b399c78368ce0ff64b2c87ff09

    [ii]Hacker-B., Daphnée (4 octobre 2014) Le virage « déplacement actif » de Rosemont, dans le devoir (en ligne), http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/417826/rosemont-vire-au-vert

    [iii] Vélo Québec, (4 octobre 2014) Le virage « Partager la route est l’affaire de tous » (en ligne) http://www.partagelaroute.com

    [iv] Ministère Éducation, Loisir et Sports (4 octobre 2014) « Sécurité, intégrité et éthique » dans organisme de loisir et de sport (en ligne) http://www.mels.gouv.qc.ca/organismes-de-loisir-et-de-sport/securite-integrite-et-ethique/

    [v] Leblanc, Étienne (4 octobre 2014) « Sécurité à vélo : des chercheurs proposent de réduire les limites de vitesse », (en ligne), http://ici.radiocanada.ca/nouvelles/societe/2014/05/06/001-securite-velo-inspq-reduire-vitesse-voitures.shtml