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Un imbroglio nommé « Système de santé du Québec » !

 

Tout le monde s’entend et s’accorde  à dire que le système de santé du Québec, en termes d’accessibilité, de continuité des soins et des services de santé, est mal en point.

Les résultats des différentes études et enquêtes menées, notamment, par le Commonwealth Fund[1], et l’Institut canadien d’information sur la santé[2] ont démontré clairement que la performance du système de santé du Québec n’est pas des plus enviables.

Effectivement, l’enquête du Commonwealth Fund de 2013 qui a comparé les systèmes de santé de plusieurs pays (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, États-Unis, Allemagne, Pays-Bas, France, Norvège, Suisse) ainsi que ceux des provinces canadiennes (Québec, Ontario, Alberta, reste du Canada) nous a fait un topo très éloquent de la perception du système de santé du Québec par les québécois.

Tous les indicateurs nous mènent à dire que le système est très mal perçu et ne donne pas l’impression de remplir correctement sa mission. À titre d’exemple ;  64 % des québécois pensent que leur système de santé requière des changements fondamentaux (comparativement à 45 % en Ontario et à 33 % au Royaume-Uni).

Paradoxalement, une autre étude[3], démontre que le Québec figure parmi les provinces où les ressources pour la sante par habitant sont les plus importantes, mais il décroche une mauvaise note dans la catégorie du rendement. Contrairement à l’Ontario qui consacre le moins de ressources par tranches de 1000 habitants que dans la majorité des autres provinces, mais le rendement de son régime lui vaut une excellente note. 

Personnellement, je considère cette situation comme une «exception québécoise», car elle dure et perdure depuis, quasiment, un demi-siècle malgré de multiples tentatives de réforme.

 Mais quoi faire ?

Plusieurs pistes de solutions nous ont été offertes depuis le rapport de la commission Castonguay-Nepveu 1970. Sans rentrer dans les détails, toutes les recommandations convergent vers un large consensus sur le bien-fondé des soins de première ligne.

Les recommandations de la commission Castonguay-Nepveu qui visaient à modifier en profondeur l’organisation et la dynamique du système de soins n’ont pas été implantées. L’hôpital occupe toujours le centre du système et les médecins demeurent toujours payés à l’acte. La réforme de la première ligne ne s’est pas effectuée. Le travail en équipe interdisciplinaire ne s’est jamais généralisé. Le secteur du médicament malgré son importance croissante dans la prise en charge des maladies, n’est toujours pas véritablement intégré aux autres composantes du système de soins et sa régulation échappe en grande partie à l’État. Finalement, la décentralisation reste loin d’être achevée et l’on assiste, même aujourd’hui, à un mouvement de recentralisation des décisions vers le ministère de la sante[4]

 

Ce constat de M. Contandriopoulos, s’avère être, plus que jamais, d’actualité, je dirais même prémonitoire.  On assiste aujourd’hui  à une tout autre vision du système de santé de la part du gouvernement. Le projet de loi de réforme du réseau de la santé et des services sociaux de l’actuel gouvernement ne fait que renforcer cette tendance de recentralisation accrue des pouvoirs.

D’autre part, il faut admettre que dans un contexte de tensions grandissantes entre les pressions financières qui s’exercent sur le gouvernement pour la réduction des dépenses publiques  et l’accroissement des besoins de la population en matière de santé (vieillissement de la population, …), l’enjeu est de taille et la marge de manœuvre est assez réduite.  

 «Le secret du changement consiste à ne pas concentrer toute ton énergie pour lutter contre le passé, mais pour construire le futur» – Socrate

 

 Yacine Foudil


[1] Enquête internationale sur les politiques de santé du Commonwealth Fund de 2013 chez les adultes

[2] Source : A.P.Contandriopoulos (2014). Administration de la santé. Les soins de santé primaires : Du    savoir à l’action. 31e Colloque J.Y. Rivard-13 fev.2014

[3] Evaluation conference board of Canada 2013

[4] A.P.Contandriopoulos (2003). Inertie et changement. Rupture. Revue transdisciplinaire en sante, vol.9,

n˚2, 2003, pp4-31.

Commentaires

  • Tous les enjeux de l'A.P. dans un seul dossier...complexe...Yacine.
    À lire...

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