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Mourir dans la dignité?

À première vue, cette affirmation semble si évidente!   Tout être humain désire mourir dans la dignité.  Mais quel contrôle avons-nous sur notre mort, sur son contexte?  Évidemment, personne n’est à l’abri d’un accident soudain.  Mais quand la maladie, la souffrance physique prend le contrôle de notre corps et que la vie devient « invivable », nous pouvons certes avoir un certain contrôle.

De mon point du vue, tout comme je prône le droit à l’avortement et est contre la peine de mort (deux contextes très différents mais qui ont en commun la décision de vie ou de mort sur autrui), je suis sans équivoque pour le choix d’abréger une vie qui, pour la personne visée, n’en est plus une. Évidemment, cette mesure doit faire partie des soins palliatifs et doit être encadrée.

Plusieurs éléments sont alors à prendre en considération et je crois que l’aptitude de la personne est l’un des plus importants.  Comme il s’agit de SA vie, je crois qu’elle a le droit de choisir comment la finir. Dans certains cas, peut-être qu’il serait préférable de s’en assurer via une évaluation psychologique.

Est-ce que la famille d’une personne inapte pourrait aussi en faire la demande?  Je crois que oui, dans certains cas.  Il s’agirait alors de cas où le pronostic est sans appel : une personne qui demeure dans un état neuro-végétatif, que la situation est irréversible, pourquoi pas? Qui voudrait demeurer « en vie » de cette manière? L’acharnement thérapeutique n’a pas lieu d’être dans ses situations.  Mais qu’en est-il des personnes qui n’ont plus de famille? Il faudrait étendre cette prise de décision à un comité impliquant médecins, psychologues et autres afin que le comité ne soit pas  uniquement médical.

Est-ce que les parents d’un enfant malade pourraient aussi en faire la demande dans certains cas?  Je crois que oui également.  Je crois que pour abréger la souffrance de leur enfant, les parents devraient pouvoir le faire. Sûrement que pour plusieurs parents, le premier réflexe doit  plutôt être celui de l’acharnement thérapeutique  et qu’une fois les étapes de l’acceptation de la mort inévitable de leur enfant, la possibilité de raccourcir une fin de vie souffrante devrait pouvoir être possible….bien encadrée, bien évidemment.

Est-ce qu’une personne apte pourrait demander à l’avance dans son testament de vie, en prévision de son inaptitude, qu’on mette fin à ses jours dans certaines situations?  Oui, sans aucun doute et mon opinion repose encore une fois sur le droit de chaque être humain à décider de la fin de sa vie, lorsque possible.

J’avoue qu’en ayant prit connaissance du document de consultation ainsi qu’en écoutant des spécialistes se positionner sur le sujet,  j’ai appris plusieurs choses sur le sujet.   Ce qui me reste en mémoire est surtout l’aspect que l’agonie fait partie intégrante de la vie, que cette période peut servir de préparation à la fin pour la personne et également pour l’entourage.  Ce qui n’est pas lec as pour les familles qui perdent un être cher suite à ne accident soudain ou une mort violente.

En lisant sur les sujets donc, je pense à mon grand-père qui est âgé de 92 ans.   Sa femme est décédée il y a 6 ans et depuis, son cœur est de plus en plus  mal en point.  Il a été hospitalisé dernièrement et il dit avoir hâte que sa femme vienne le chercher, qu’il va arrêter de s’alimenter, qu’il est fatigué.  Cependant, jamais il ne demande à mourir de façon explicite.  Est-ce en raison de ce que prône la religion catholique?  Sûrement , mon grand-père étant un grand croyant.  Donc il est apte à décider, il lance des messages indirects qu’il voudrait bien mourir mais ne le demande pas.  Est-ce que nous pourrions lui offrir l’euthanasie? Je ne crois pas que cela puisse devenir un traitement à offrir.  J’ai un malaise en ce sens.

Ma  famille cherche donc ardemment une place en soins de longue durée dans une ressource privée : il n’y a pas de place!!!  La population vieillit, les personnes âgées en fin de vie sont souvent confinées dans les hôpitaux.  Est-ce mourir dans la dignité?

J’ai vu ma grand-mère dans un centre de soins palliatifs privé et l’ambiance, tout comme le personnel ont  fait en sorte qu’elle a pu s’éteindre paisiblement.  Un peu égoistement (…), je dois également avouer que pour son conjoint, ses enfants, petits-enfants et amis, ce fut une expérience empreinte de sérénité.  Les proches doivent être supportés dans cette épreuve : une personne en fin de vie n’a pas à avoir le fardeau de la douleur de ses proches.

Oui, il peut y avoir des dérapages, pour sauver des lits dans les hôpitaux, pour réduire le coût des soins prolongés, etc.  Mais j’ose croire (…) que notre société ne pourrait accepter de telles situations.  Je crois qu’il faut avant tout, augmenter les places en soins palliatifs pour que les gens en fin de vie puissent avoir le CHOIX d’aller jusqu’au bout dans des conditions de vie agréables ET d’encadrer le choix à l’euthanasie.

Cindy Lapointe

Maîtrise, ENAP

Commentaires

  • Vos questionnements sont fort pertinents. Je m'appercois que plusieurs de vos questions m'ont également fait réfléchir dans les dernières semaines. Cependant, il semble que vous ayez un pas d'avance car votre conviction sur le droit individuel de mourrir dans la dignité semble solide. Pour ma part, les deux camps m'interpellent. Est-ce que le processus de souffrance doit faire partie de l'expérience de la mort ? est-ce qu'il y a des risque de dérapage pour des questions économique ? est-ce qu'on peut laisser un individu choisir de sa destinée ? est-ce que le découragement, la souffrance, la dépression est un coktail pouvant mener à une mauvaise décision ? Je ne suis pas vraiment branché...

  • Bravo pour avoir osé Ugo.

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