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  • UNE CÉSURE POUR L'AUTOMNE 2011- (PROFTRUDEL)

    POUR MARQUER LA NOUVELLE SESSION D'AUTOMNE 2011,  NOUS INTRODUISONS ICI UNE

    CÉSURE ,  UNE LIGNE DÉMARCATION, POUR LES PUBLICATIONS DE LA SESSION AUTOMNE 2011.

    ALLEZ ALLEZ LANCEZ-VOUS !

    PROFTRUDEL

  • La langue française au Québec face à la mondialisation

    La langue française au Québec face à la mondialisation

    Dans le contexte actuel de la mondialisation, la question de la survie de la langue française au Québec se pose avec de plus en plus d’acuité. En effet, avec la mondialisation de l’économie, l’anglais s’est vu propulsé au premier rang des langues utilisées dans les débats politiques et économique sur la scène internationale. De nos jours, l’anglais est présent dans toutes les instances internationales telles que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) la FAO, le PNUD, la Banque mondiale pour ne citer que ceux là. Comme le dirait l’ancien premier ministre du Québec, Mr. Jacques Parizeau, dans sa récente publication sur la souveraineté du Québec, 2010, « Aucune législation internationale ne l’impose ».

    Aussi, plusieurs offres d’emploi au niveau des hautes sphères de décision, que ce soit au Canada ou dans les grandes organisations internationales, exigent que le potentiel candidat soit bilingue : Anglais et le français pour le Canada, et Anglais et une autre langue pour les organisations internationaux. Dans ce dernier cas, la deuxième langue exigée est généralement la même que celle utilisée dans la zone de travail. Face à cette situation, certains citoyens Canadiens francophones, se trouvent parfois bloqués dans leur carrière professionnelle à cause de leur faible maîtrise de la langue anglaise. Ce qui amène beaucoup d’entre eux, partisans du libre échange, à être d’accord pour que tous les citoyens aient accès librement au système scolaire anglophone. Ils entendent par là donner des moyens à tous les jeunes élèves de pouvoir surmonter plus tard les obstacles linguistiques qui se présenteront certainement à eux à un moment de leurs carrières professionnelles. Ils sont d’ailleurs pour cela, prêt à sacrifier un héritage culturel qui leur a été légué par leurs ancêtres, colons Français, arrivés sur le continent américain il y’a de cela plus de cinq siècles. De telles façons de faire se manifestent d’ailleurs clairement dans la récente modification apportée à la loi sur le français au Canada. En effet, celle – ci donne désormais le droit à tous les citoyens d’accéder librement au système scolaire anglophone. Il va sans dire que l’application d’une telle loi, à long terme, et surtout dans le contexte actuel de la mondialisation où la langue anglaise est omniprésente dans presque tous les débats, nationaux (pour ce qui est du Canada) et internationaux, conduira forcement à la disparition de la langue français au Canada en général et au Québec en particulier.

    Toutefois, nous pensons qu’il est possible de mener des actions visant à réduire l’effet de cette mondialisation sur la survie de la langue française au Québec. A notre avis, la langue Française représente pour les québécois une grande partie de leur identité socioculturelle, nous dirions même que c’est la racine pivotante sur laquelle la société québécoise devrait prendre son appui pour s’affirmer en tant que société souveraine à part entière dans ce contexte de mondialisation, afin d’éviter de se faire avaler par les sociétés anglophones environnante et sans cesse croissantes sur les plans économique, scientifique et politique. En effet, la perte de cette identité culturelle signifiera l’assimilation du Québec au reste du Canada et la perte de repère socioculturels pour les générations Québécoises futures. Or nous savons tous qu’un homme ou une femme sans repère socioculturel est comme un animal perdu ou exclu de son groupe.

    Pour éviter qu’une telle situation ne se présente plus tard, nous pensons que le gouvernement du Québec a un grand rôle à jouer. En effet, en tant que gouvernement dans un état de droit, il doit de façon continue, mener des actions visant à rendre davantage plus visible l’usage de la langue française au Québec. Ces efforts peuvent être entrepris dans les domaines économique et politique de la manière suivante :

    Le domaine économique : ici, l’appui au développement de petites et moyennes entreprises à travers par exemple la réduction de certaines taxes permettra l’expansion de celles-ci et attirera également de nouveaux investisseurs au Québec. L’idée ici étant de favoriser la croissance d’un plus grand nombre d’entreprises afin que celle-ci atteignent un effectif de plus de 50 employés, ce qui les obligera à utiliser les deux langues comme le veut la législation sur la langue des affaires au Canada.

    Pour ce qui est des médias audio visuels, nous pensons qu’une politique visant à donner un accès gratuits aux chaines et canaux télévisés, en français, pour les jeunes enfants tel que « Disney Channel », « Vrak TV » pour ne citer que ceux-là, qui actuellement ne font pas partie des bouquets de base offerts par les distributeurs nationaux de chaines télévisée, permettra à de nombreux jeunes issues de familles moins nanties au plan économique, de rester en contact avec la langue française même en s’amusant et ainsi contribuera à assurer la survie de la langue.

     Le domaine politique : En ce qui concerne les politiciens, ceux –ci doivent faire un effort de tenir compte de la valeur socioculturelle que représente la langue française pour le Québec, et toujours en tenir compte au moment des prises de décision qu’ils sont appelés à faire régulièrement.

    Aussi, compte tenu de la grande présence de l’anglais dans le monde scientifique de nos jours, se serrait irréaliste de dire qu’au niveau universitaire, les cours doivent se donner uniquement en français au Québec. Cependant, dans l’état actuel des choses, on constate que les cours sont donnés en français dans les universités francophones du Québec mais que la documentation à consulter pour compléter certains de ces cours sont, pour la plus part, écrits en anglais, surtout dans le domaine scientifique. Ce qui nous amène à nous interroger sur la place des scientifiques francophones dans ce milieu. Sont – ils autant que ça improductifs ? Ne produisent –ils pas aussi des documents scientifique recommandable pour enrichir certains cours ? Si non, qu’est ce qui fait problème ?

    Au plan social : Les francophones du Québec doivent éviter de se faire des préjugés sur la langue de leur interlocuteur et toujours faire un effort de s’exprimer en français de prime abord et ceci quelque soit les circonstances, en ne faisant recours à la langue anglaise que quand la nécessité s’impose. Une telle attitude contribuera forcement à la sauvegarde de la langue française au Québec, malgré la mondialisation.

     

    Rosine NGUEMPI MELOU

    Étudiante en maîtrise à l'ENAP

  • La croissance des coûts de santé

    Les principaux éléments responsables de la croissance des coûts de santé, particulièrement au Québec, sont de 5 ordres. Premièrement, une inflation des coûts de l’ordre de 5 % annuellement, ce qui représente environ le double du taux d’inflation actuel. Ceci s’explique grossièrement par l’ancienneté croissante du personnel, par les services offerts de plus en plus spécialisés et coûteux, par le développement des technologies et des médicaments et par une augmentation du prix des équipements. Deuxièmement, il n’existe pas actuellement de lien entre le producteur, le payeur et le consommateur. Les médecins sont rétribués dans la majorité des cas à l’acte et directement par le Ministère de la Santé (via la Régie) et ne sont pas employés par les hôpitaux, alors ils ne sont pas nécessairement intéressés à participer à l’amélioration des services. Le consommateur de services ne sait pas combien il coûte à l’État et les hôpitaux ne voient pas nécessairement leur budget augmenter s’ils améliorent ceux-ci (efficacité), la chaîne d’imputabilité est discontinue. Troisièmement, la gestion et le management se font à court et moyen terme, en fonction d’un système de contrôle de dépenses annuelles et non sur les résultats ou l’impact sur la santé de la population, sans oublier le vieillissement de celle-ci. Quatrièmement, le gouvernement du Québec a connu une perte de contrôle sur les déficits de ses hôpitaux, accélérée par les coupures du gouvernement fédéral. Le déficit passe de 553,4 millions en 1999-2000 à 1,26 milliards en 2009-2010. Cinquièmement, le coût du régime d’assurance médicaments est en hausse constante et ne réussit toujours pas à faire ses frais.

     

    D’autres éléments secondaires contribuent à la hausse continue des coûts de santé. Il suffit de penser aux nombreuses reconfigurations du réseau et au départ massif des effectifs au milieu des années 90 (réforme de M. Rochon).

     

    Cela dit, comment arrimer les finances publiques et les besoins ? En augmentant les ressources financières? En réduisant le panier de services offerts ? En repensant les places respectives du public, du privé et des organismes communautaires? En redéfinissant ce qu’il faut entendre par soins de santé ?

     

    Toutes ces questions sont légitimes et doivent être posées. Il ne faut pas escamoter la question du financement.

    Pour obtenir des solutions durables au problème de financement, il s’agit d’abord de mettre en branle un virage curatif, la prévention diminuant les coûts de santé et l’impact financier de la baisse du nombre de travailleurs. Il est nécessaire d’adapter une partie du système des soins actuels de courte durée et en soins de longue durée (CHSLD). Du côté politique, les décisions stratégiques du gouvernement doivent dépasser la perspective du court terme (4 ans), selon un agenda de réélection. Aujourd’hui, les acteurs ne se questionnent plus uniquement sur le « quoi faire », ils envisagent toute la dimension du « comment le faire ». Évidemment, couvrir l’entièreté du processus en fonction d’une vision politique à court terme devient difficile. Dans ce contexte, il faut aussi limiter le pouvoir de certains groupes de pression, comme les syndicats et les médecins.

     

    Sur le plan de financement, en plus d’établir un lien d’imputabilité entre les différents acteurs du système, il faut continuer d’investir dans la technologie médicale et d’information, fixer des limites financières par rapport aux services offerts et favoriser la mise en place d’incitatifs tout en évaluant les résultats en fonction de l’impact sur la santé de la population et non en fonction des intrants tels que les budgets spécifiques, les ressources matérielles, etc. La question de la participation du privé dans le système de santé québécois se pose en raison de la performance des outils de gestion à leur disposition, de la déréglementation et de la décentralisation des ressources actuelles ainsi que l’instauration de la subsidiarité entre établissements avec incitatifs à la performance.

     

    Du coté des ressources humaines, pour obtenir une solution durable au problème du financement, il faut repenser la planification de la main d’œuvre, offrir aux employés de la formation continue et de qualité, reconnaître leurs compétences et favoriser l’intégration de nouvelles professions au sein d’équipes interdisciplinaires. Il s’en suivra une baisse des tensions corporatives et au niveau d’encadrement supérieur, c’est-à-dire tant du travail des employés que des patients eux-mêmes. Une dernière solution à envisager est une modification profonde ou le retrait pur et simple du programme d’assurance médicaments public. La mutualisation des risques ne couvre pas toute la population, mais bien un échantillon incomplet (en excluant les travailleurs, qui ont, eux, une assurance privée et généralement une situation de vie plus favorable) et ce contribue à l’augmentation des risques et à l’explosion des coûts.

     

    Pour faire face à la croissance des coûts de santé, les solutions à privilégier sont multiples. Les facteurs particuliers de l’environnement des organisations de santé pourront être d’excellents leviers, mais aussi d’incroyables entraves à l’évolution de notre gouvernement.

     

    Serions-nous prêts à faire autrement ?

     

    Daniela Lascu

    Cours ENP-7328

    Enjeux contemporaines de gestion dans les organisations de services de santé et de services sociaux

  • Administrations publiques vs intérêts partisans et opinion publique

    est-ce que les administrations publiques peuvent se démarquer des intérêts

    partisans et de l’opinion publique ?

     

    D’entrée de jeu, la réponse par la négative paraît évidente mais elle mérite qu’on y accorde davantage de temps et d’attention.  

     

    Un pouvoir d’influence et de conseil qui échappe de plus en plus aux fonctionnaires

     

    L’analyse de certains événements des dernières années nous permet d’avancer que les fonctionnaires éprouvent de plus en plus de difficultés à exercer leur rôle de conseiller et d’influence auprès des élus, une situation qui fait craindre pour les intérêts de la population puisqu’elle laisse une place importante à la puissance de plusieurs autres forces d’influence. À qui appartient donc désormais de protéger les intérêts des citoyens et des citoyennes en toute imputabilité et en toute impartialité ? Aux groupes de pression ? Aux sondages ? À l’opinion publique ? À la lumière des éléments  ou des événements qui influencent aujourd’hui les décisions des élus, nous sommes légitimés de nous demander si les fonctionnaires sont encore en mesure d’exercer un certain pouvoir.

     

    Des exemples parlants

     

    Au cours des dernières années, les exemples démontrant que les élus gouvernent maintenant sous la pression de l’opinion publique sont nombreux. Or, comme le déplore Joseph Facal « Aujourd’hui, toutes les opinions se valent. L’opinion du profane, qui n’est souvent qu’un préjugé, est traitée sur un même pied que celle de l’expert qui, lui, a planché sur la question pendant 20 ans. » (Extrait d’un article publié sous la plume de Jacqueline Cardinal et Laurent Lapierre dans La Presse du 19 septembre 2005).

     

    Prenons par exemple, la volte-face extraordinaire du gouvernement Charest dans l’affaire du Mont-Orford en 2007. Le projet de privatisation du Mont-Orford, qui aura notamment coûté son poste au ministre Thomas Mulcair, est sans aucun doute l’une des plus incroyables sagas politiques des dernières années. Adopté après l’imposition du bâillon à l’Assemblée Nationale du Québec, vilipendé par deux ministres libéraux de l’époque, Pierre Paradis et Thomas Mulcair, défendu par un ancien ministre péquiste de l’Environnement, le projet de vente des terrains du Mont-Orford est finalement annulé par la ministre Line Beauchamp qui a justifié sa décision en évoquant que « … dans la région, il y a évolution des positions, notamment dans le cas de la MRC, dont le préfet et maire de Magog veut désormais une solution plus consensuelle. À force d’écouter, y compris mes collègues de la région, j’ai tiré mes conclusions. » (Extrait d’un article du Louis-Gilles Francoeur, publié dans Le Devoir du 8 mai 2007). Louis-George Francoeur écrira également que cette volte-face n’a d’égale que celle du Suroît en 2004.

     

    Ici, peu importe les tenants et aboutissants du projet, peu importe le rationnel et le travail qui a mené à l’adoption forcée de ce projet par l’Assemblée Nationale, c’est la pression des citoyens sur un gouvernement, minoritaire rappelons-le, qui aura précipité son abandon par les élus. La privatisation du Mont-Orford aurait-elle subi le même sort sous un gouvernement majoritaire ? Le développement de cette question mériterait à elle seule un blogue tout entier mais je me permettrai de considérer a priori que son dénouement aurait été tout autre.

     

    Les mesures de réduction des dépenses de nature administrative imposées dans le plus récent budget du gouvernement du Québec sont un autre exemple éloquent de décisions gouvernementales qui ont été prises, à mon avis, sous la pression de l’opinion publique. Soulignons que ces mesures incluent notamment une réduction de 25 % dans les dépenses de formation des employés de l’État. Or, il faut se rappeler que les mois précédant l’adoption du budget, les médias avaient fait état de nombreuses formations controversées qui étaient offertes aux fonctionnaires. En sabrant sans égard au contenu dans les budgets de formation, le gouvernement légitimait les perceptions et les préjugés de l’opinion publique et désavouait du même coup les décisions de l’appareil administratif.

     

    Autre signe de l’influence des intérêts partisans dans la prise de décision du gouvernement Charest : l’adoption d’une loi spéciale autorisant le gouvernement à signer une entente de gré à gré avec le consortium Bombardier-Alstom, une entente qui va à l’encontre des ententes et des pratiques qui régissent le commerce international. Est-il utile de rappeler que l’adoption de cette Loi s’est faite dans le contexte d’une éventuelle élection partielle dans Kamouraska-Témiscouata, fief du regretté ministre Claude Béchard ? Hasard ou opportunisme ? En tous cas, comme s’en est inquiété publiquement Louise Harel : « il y a une très très forte présomption. » (Extrait d’un article de Jeanne Corriveau et Marco Bélair-Cirino publié dans le Devoir du 5 octobre 2010.)

     

    Ainsi, comme l’avait si bien observé  Alfred Sauvy (1896-1990) : « L’opinion publique, cette puissance anonyme, est souvent une force politique et cette force n’est prévue dans aucune constitution. »

     

    L’opinion publique comme force politique

     

    Aussi, dans un contexte fortement marqué par l’émergence de facteurs d’influence de plus en plus importants, il apparaît que les administrations publiques font face à une perte significative de leur pouvoir d’influence et de conseil. Si on ajoute à cette perte la perception négative de l’opinion publique à l’égard des administrations publiques, cela pourrait s’avérer comme un élément de démobilisation important pour les fonctionnaires.

     

    Permettre aux administrations publiques de jouer leur vrai rôle

     

    Il est donc essentiel de redonner rapidement aux administrations publiques le rôle central et influent qu’elles doivent jouer auprès des gouvernements dans les États de droit. J’aime tout particulièrement la définition de le relation élu-administrateur que fait Roland Parenteau dans son livre Management public, comprendre et gérer les institutions de l’État : « La vision classique de cette relation – l’élu commande et l’administrateur exécute – est depuis longtemps dépassée et sa persistance dans certains milieux tient sans doute de la nostalgie ou d’un défaut d’information…Si on accepte de laisser de côté certaines distinctions savantes qui s’imposeraient devant pareille constatation, on peut conclure que l’élu fait aussi de l’administration et que l’administrateur fait également de la politique. »

     

    Encore faut-il ne pas laisser à l’opinion publique le soin de gouverner.

     

    monique guay

    principes et enjeux de l’administration publique

    enap 7505 – cours de M. Rémy trudel (lundi soir automne 2010)

     

  • Enjeux de l'administration publique

    MOURIR DANS LA DIGNITE

    La question de mourir dans la dignité se pose avec de plus en plus d’acquitté au Québec. C’est pourquoi au courant de cet automne 2010, une commission spéciale  composée d’une quinzaine de députés parcourra le Québec en vue de recueillir le point de vue des Québécois sur les questions de l’euthanasie, du suicide assisté, de la sédation terminale, du refus de traitement et de l’acharnement thérapeutique. Cette consultation des citoyen(ne)s sur ces questions fait partie intégrante des processus politiques utilisés en administration publique par les Etats de droit tel que le Canada. Elle est également nécessaire pour la croissance de son administration publique. Nous espérons de ce fait que cet exercice permettra aux élus du peuple de disposer d’éléments pertinents qui leurs permettront de prendre des décisions éclairées et pourvues de bon sens. 

    En ce qui nous concerne, nous pensons qu’il faudrait traiter ces questions en regardant tous les aspects qui leurs sont liés tels que l’origine et la raison d’être de la mort, la qualité des services et soins de santé offerts aux personnes âgées (aînés) de même qu’à celles atteintes de maladies jugées incurables ou non, les conséquences sociales et économique de l’adoption d’une loi autorisant l’euthanasie, le suicide assisté ou la sédation terminale, les leçons de l’adoption de cette loi dans les pays qui l’ont fait tels que la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

    Au Canada et au Québec en particulier, la religion chrétienne est l’un des facteurs institutionnels qui influencent les processus politiques en administration publique. C’est d’ailleurs pourquoi plusieurs lois Canadiennes et Québécoises en particulier découlent des idéologies véhiculées par celle-ci. Dans le cas présent, selon cette religion, la mort a été instituée par Dieu comme punition au péché originel des premiers hommes. Cette mort devant intervenir à l’heure choisit par Dieu lui-même. C’est d’ailleurs pourquoi le suicide a toujours été mal vu par les sociétés chrétiennes en général qui ne font pas des suicidés des héros. Aussi, la mort ne doit pas être crainte par les êtres humains qui doivent la considérer comme étant un passage obligé pour tous. Ainsi, nous devrions éviter l’acharnement thérapeutique qui, dans la plupart des cas, sert uniquement à renflouer les caisses des pharmacies sans pour autant donner satisfaction au patient. Car ce dernier finit toujours par mourir le moment venu. D’ailleurs, l’expérience a montré à de nombreux médecins que la mort peut survenir même pendant que le patient suit un traitement approprié pour sa maladie : cas de mort naturelle.

     L’un des problèmes qui se posent actuellement est : faut-il accepter de mourir dans la souffrance d’une maladie longue et incurable, sachant qu’il est possible de se donner la mort dans ces conditions en s’administrant des produits mortels afin de mourir dignement ? Nous pensons qu’il serait judicieux, avant de donner une réponse à cette question, de s’interroger sur qu’est ce que la dignité ? Comment est ce que nos malades et nos aînés sont-ils soignés ? Quels est la qualité des services qui leurs sont rendus ? Sont-ils soignés dans le respect de leur dignité ?

    Selon le dictionnaire, la dignité c’est : le respect que mérite quelqu’un. Selon nous, ce respect doit lui être accordé en premier lieu par sa famille ascendante et descendante s’il ya lieu. Sur ce point, on a souvent remarqué que certains aînés placés dans des centres d’hébergement pour personnes âgées, ne reçoivent pas le respect qu’ils méritent de la part de certains de leurs descendants. Ces derniers s’en lavent d’ailleurs les mains la plus part du temps, une fois que leur parent se retrouve dans ce genre de centre, et ne réapparaissent qu’au moment du partage de l’héritage. Notons que cette situation contribue à diminuer le respect que mérite le résident du centre et par là porte atteinte à sa dignité. Car chacun aimerait vivre ses derniers jours en compagnie de toute sa descendance.  Ainsi, pour résoudre la question de mourir dans la dignité, il convient dans un premier temps que chaque citoyen(ne) prenne davantage le temps de s’occuper de ses propres parents en leurs rendant régulièrement visite dans les centres d’hébergement, en prenant de leurs nouvelles régulièrement de sorte qu’ils ne se sentent pas seuls et abandonnés. C’est la moindre des choses à donner à ses parents dans ces conditions.

    En second lieu, la société entière, à travers ses institutions administratives a le devoir de donner du respect à la personne âgée et à tous les malades. Au Québec, ces institutions sont placées sous la responsabilité du ministère de la santé et des services sociaux et forment le réseau québécois de la santé et des services sociaux. Ce réseau inclus : les centres hospitaliers, les centres de santé et de services sociaux, les centres d’hébergement pour les soins de longue durée (CHSLD), pour ne citer que ceux là. C’est institutions on le devoir, par la qualité de leurs différents services, la qualité de leurs infrastructures, de leurs matériel et équipement, de veiller à ce que la dignité de leurs clients soit respectée en tout temps et en tout lieu. Rappelons que certaines conditions de vie peuvent gravement porter atteinte à la dignité de la personne qui y vit. Nous pouvons citer ici le cas de Mr. Willard Wilson, 94 ans qui a été ébouillanté en 2009 dans son bain au Manoir-de-l’Ouest-de-l’Île, un CHSLD privé, et qui a finalement succombé à ses brûlures. Je pense que personne n’aimerais mourir de cette façon là.  Il convient donc de régler le problème de mourir dans la dignité en s’attaquant à l’amélioration de la qualité et l’accessibilité aux soins de santé par tout les malades en général et par les personnes âgées en particulier. Ceci peut être fait en améliorant la qualité et l’accès aux soins palliatifs et soins à domicile pour les personnes âgées, en respectant les besoins et le rythme de vie des résidents des centres d’hébergement. Sur ces points, le Québec a encore du chemin à faire, vue les innombrables plaintes que le ministère de la santé et des services sociaux reçoit de la part des citoyen(ne)s à ce sujet. Pour ce qui est des douleurs atroces endurées par les patients atteint de maladies incurables comme certains cancers, la médecine a déjà évolué à tel point qu’il existe des médicaments antidouleurs qui permettent d’alléger les souffrances physiques. Le problème ici est de pouvoir les rendre accessible par ceux et celles qui sont dans le besoin.

    Aussi, penser à légaliser l’euthanasie, le suicide assisté ou la sédation terminale serait une solution trop facile pour le gouvernement. En effet, Au plan social, cette légalisation donnerait l’impression que le gouvernement préfère éliminer les citoyens en fin de vie afin d’économiser sur son budget dont l’objet fondamental est d’être utilisé pour répondre aux besoins de tous les citoyens quelques soit leur âge, sexe et condition physique ou mentale. Cette décision donnerait également l’occasion aux chasseurs de primes de s’enrichir davantage en simulant des meurtres sous forme de suicide assisté, d’euthanasie ou de sédation terminale. Ces meurtres déguisés pourraient également avoir des conséquences graves sur l’économie du pays si ceux-ci étaient effectués sur des entrepreneurs âgés et peut être victime de complot. Ces derniers n’auront plus le temps nécessaire pour régler les problèmes de leurs entreprises avant leur mort de suite d’une maladie dont ils auraient pu normalement guérir malgré leur âge, et continuer à travailler pour la croissance de leurs entreprises et par là pour celle de l’économie nationale.

    Notons que, dans les pays comme la Belgique, les Pays bas et le Luxembourg où l’euthanasie a déjà été légalisée, les chiffres montrent que dans 20% des cas où elle a été effectuée, on n’était pas certains à court et à moyen terme de trouver un traitement à la maladie. Ce qui nous amène à nous interroger sur faut-il choisir l’euthanasie comme solution à nos problèmes de santé difficile à résoudre sur le champ? Si oui, ne serait ce pas contribuer à ralentir les recherches en santé ?

    Pour ce qui est du refus de traitement, nous pensons que les patients qui refusent de suivre les traitements qui leurs sont proposés sont ceux là qui estiment être arrivé au bout de leurs force dans la lutte contre la maladie qui les ravage. A ce niveau, ils ont besoin du réconfort de la part de leurs proches, de la société toute entière à travers ses institutions administratives et ses services religieux.

    Rosine NGUEMPI MELOU, Étudiante en maîtrise à l’ENAP

  • Administrationa publiques vs intérêts partisans et opinion publique

    est-ce que les administrations publiques peuvent se démarquer des intérêts

    partisans et de l’opinion publique ?

     

    D’entrée de jeu, la réponse par la négative paraît évidente mais elle mérite qu’on y accorde davantage de temps et d’attention.  

     

    Un pouvoir d’influence et de conseil qui échappe de plus en plus aux fonctionnaires

     

    L’analyse de certains événements des dernières années nous permet d’avancer que les fonctionnaires éprouvent de plus en plus de difficultés à exercer leur rôle de conseiller et d’influence auprès des élus, une situation qui fait craindre pour les intérêts de la population puisqu’elle laisse une place importante à la puissance de plusieurs autres forces d’influence. À qui appartient donc désormais de protéger les intérêts des citoyens et des citoyennes en toute imputabilité et en toute impartialité ? Aux groupes de pression ? Aux sondages ? À l’opinion publique ? À la lumière des éléments  ou des événements qui influencent aujourd’hui les décisions des élus, nous sommes légitimés de nous demander si les fonctionnaires sont encore en mesure d’exercer un certain pouvoir.

     

    Des exemples parlants

     

    Au cours des dernières années, les exemples démontrant que les élus gouvernent maintenant sous la pression de l’opinion publique sont nombreux. Or, comme le déplore Joseph Facal « Aujourd’hui, toutes les opinions se valent. L’opinion du profane, qui n’est souvent qu’un préjugé, est traitée sur un même pied que celle de l’expert qui, lui, a planché sur la question pendant 20 ans. » (Extrait d’un article publié sous la plume de Jacqueline Cardinal et Laurent Lapierre dans La Presse du 19 septembre 2005).

     

    Prenons par exemple, la volte-face extraordinaire du gouvernement Charest dans l’affaire du Mont-Orford en 2007. Le projet de privatisation du Mont-Orford, qui aura notamment coûté son poste au ministre Thomas Mulcair, est sans aucun doute l’une des plus incroyables sagas politiques des dernières années. Adopté après l’imposition du bâillon à l’Assemblée Nationale du Québec, vilipendé par deux ministres libéraux de l’époque, Pierre Paradis et Thomas Mulcair, défendu par un ancien ministre péquiste de l’Environnement, le projet de vente des terrains du Mont-Orford est finalement annulé par la ministre Line Beauchamp qui a justifié sa décision en évoquant que « … dans la région, il y a évolution des positions, notamment dans le cas de la MRC, dont le préfet et maire de Magog veut désormais une solution plus consensuelle. À force d’écouter, y compris mes collègues de la région, j’ai tiré mes conclusions. » (Extrait d’un article du Louis-Gilles Francoeur, publié dans Le Devoir du 8 mai 2007). Louis-George Francoeur écrira également que cette volte-face n’a d’égale que celle du Suroît en 2004.

     

    Ici, peu importe les tenants et aboutissants du projet, peu importe le rationnel et le travail qui a mené à l’adoption forcée de ce projet par l’Assemblée Nationale, c’est la pression des citoyens sur un gouvernement, minoritaire rappelons-le, qui aura précipité son abandon par les élus. La privatisation du Mont-Orford aurait-elle subi le même sort sous un gouvernement majoritaire ? Le développement de cette question mériterait à elle seule un blogue tout entier mais je me permettrai de considérer a priori que son dénouement aurait été tout autre.

     

    Les mesures de réduction des dépenses de nature administrative imposées dans le plus récent budget du gouvernement du Québec sont un autre exemple éloquent de décisions gouvernementales qui ont été prises, à mon avis, sous la pression de l’opinion publique. Soulignons que ces mesures incluent notamment une réduction de 25 % dans les dépenses de formation des employés de l’État. Or, il faut se rappeler que les mois précédant l’adoption du budget, les médias avaient fait état de nombreuses formations controversées qui étaient offertes aux fonctionnaires. En sabrant sans égard au contenu dans les budgets de formation, le gouvernement légitimait les perceptions et les préjugés de l’opinion publique et désavouait du même coup les décisions de l’appareil administratif.

     

    Autre signe de l’influence des intérêts partisans dans la prise de décision du gouvernement Charest : l’adoption d’une loi spéciale autorisant le gouvernement à signer une entente de gré à gré avec le consortium Bombardier-Alstom, une entente qui va à l’encontre des ententes et des pratiques qui régissent le commerce international. Est-il utile de rappeler que l’adoption de cette Loi s’est faite dans le contexte d’une éventuelle élection partielle dans Kamouraska-Témiscouata, fief du regretté ministre Claude Béchard ? Hasard ou opportunisme ? En tous cas, comme s’en est inquiété publiquement Louise Harel : « il y a une très très forte présomption. » (Extrait d’un article de Jeanne Corriveau et Marco Bélair-Cirino publié dans le Devoir du 5 octobre 2010.)

     

    Ainsi, comme l’avait si bien observé  Alfred Sauvy (1896-1990) : « L’opinion publique, cette puissance anonyme, est souvent une force politique et cette force n’est prévue dans aucune constitution. »

     

    L’opinion publique comme force politique

     

    Aussi, dans un contexte fortement marqué par l’émergence de facteurs d’influence de plus en plus importants, il apparaît que les administrations publiques font face à une perte significative de leur pouvoir d’influence et de conseil. Si on ajoute à cette perte la perception négative de l’opinion publique à l’égard des administrations publiques, cela pourrait s’avérer comme un élément de démobilisation important pour les fonctionnaires.

     

    Permettre aux administrations publiques de jouer leur vrai rôle

     

    Il est donc essentiel de redonner rapidement aux administrations publiques le rôle central et influent qu’elles doivent jouer auprès des gouvernements dans les États de droit. J’aime tout particulièrement la définition de le relation élu-administrateur que fait Roland Parenteau dans son livre Management public, comprendre et gérer les institutions de l’État : « La vision classique de cette relation – l’élu commande et l’administrateur exécute – est depuis longtemps dépassée et sa persistance dans certains milieux tient sans doute de la nostalgie ou d’un défaut d’information…Si on accepte de laisser de côté certaines distinctions savantes qui s’imposeraient devant pareille constatation, on peut conclure que l’élu fait aussi de l’administration et que l’administrateur fait également de la politique. »

     

    Encore faut-il ne pas laisser à l’opinion publique le soin de gouverner.

     

    monique guay

    principes et enjeux de l’administration publique

    enap 7505 – cours de M. Rémy trudel (lundi soir automne 2010)

     

  • Mourir dans la dignité

    Mourir dans la dignité

    Par Caroline Landry

    ENP-7328

    2e Blogue

     

    Le gouvernement procède actuellement à une consultation publique sur la question du suicide assisté et de mourir dans la dignité. La question de mourir dans la dignité n’est pas nouvelle. On se souvient tous du cas très médiatisé de Sue Rodriguez en 1993, qui souffrait de la maladie de Lou Gehrig[1] et qui désirait que le jour où elle ne serait plus en mesure de profiter de la vie, un médecin qualifié soit autorisé à mettre en place les moyens technologiques appropriés afin qu'elle puisse mettre fin à ses jours, au moment qu’elle jugerait opportun. Tout un débat juridique entoura cette question. Elle s’est adressée aux tribunaux et souleva l'invalidité de l’alinéa 241b) du Code criminel qui prohibe le suicide assisté. La Cour suprême du Canada, par une majorité de 5 à 4, a affirmé que cet alinéa était constitutionnel et ne violait pas la Charte canadienne des droits et libertés.

     

    La majorité des juges reconnurent également que le droit à la sécurité de Sue Rodriguez était brimé par l'alinéa 241b) parce qu'il la privait de son autonomie personnelle en ne lui permettant pas qu'on l'aide à mettre fin à sa maladie qui lui causait des douleurs atroces. Cette privation, toutefois, dit la majorité, est conforme aux principes de justice fondamentale; l'aide au suicide est intrinsèquement blâmable sur les plans moral et juridique et pourrait conduire à des abus. Il n'y a pas de consensus à propos de la décriminalisation du suicide assisté, pas plus au Canada que dans les autres démocraties occidentales. La majorité invoque aussi le respect de la vie humaine à l'appui.

    Un aspect intéressant de cette décision de la Cour Suprême est celui de l’opinion minoritaire qui conclue que l'interdiction du suicide assisté est arbitraire. En effet, la personne physiquement capable peut se suicider (ce n'est pas un acte criminel), tandis que la personne physiquement incapable commet un crime lorsqu'elle demande de l'aide pour accomplir le même acte. Cette distinction est contraire aux principes de justice fondamentale, à leur avis. Le combat de Sue Rodriguez s’est terminé en 1994, lorsqu’elle  a décidé de s’enlever la vie avec l’aide d’un médecin.

     

    Au-delà du débat juridique, il y a le débat humain. Le problème est que les lois n’évoluent pas aussi rapidement que l’opinion publique. Comment pouvons-nous justifier de laisser un être humain souffrir lorsqu’il n’existe aucune cure, connue en médecine moderne, pour le guérir de sa maladie. Nous avons plus de compassion envers les animaux qui souffrent qu’envers les humains. N’importe qu’elle personne en pleine possession de ses moyens peut décider de s’enlever la vie mais pas quelqu’un qui souffre d’une maladie dégénérative, à moins qu’elle puisse s’enlever la vie elle-même. L’aide au suicide étant illégale.

    Je comprends que le législateur soit frileux sur cette question. Après tout, il y a toujours ces personnes voraces qui profiteront d’une ouverture dans la loi afin de se débarrasser d’un proche pour empocher l’héritage. Afin d’éviter cette situation, il ne faudrait pas légiférer explicitement dans le sens d'une autorisation ou d’une légitimation du suicide assisté. Il faudrait plutôt encadrer la procédure par des règles strictes et spécifiques. Notamment, prévoir une liste spécifique de maladies qui pourraient donner ouverture au suicide assisté et la phase à laquelle cette option pourrait être considérée (évidemment, chaque cas étant un cas d’espèce, un médecin devra se prononcer) et prévoir l’obligation que le suicide soit médicalement assisté.

    J’ai la chance d’être en parfaite santé et de n’avoir, pour l’instant, aucune personne dans mon entourage qui souffre d’une maladie dégénérative. Par contre, cette réalité pourrait changer du jour au lendemain. Si, un jour, on me diagnostique atteinte d’une maladie dégénérative sans perspective de guérison, j’aimerais avoir le choix de déterminer comment terminer mes jours.

    Est-ce que la société québécoise est prête pour une telle évolution comme on l’a vue chez les belges? C’est ce que nous dévoilera les résultats de la consultation publique sur le droit de mourir dans la dignité.

     



    [1]La maladie de Lou Gehrig est le nom commun de la maladie neuro-dégénérative invalidante, la sclérose latérale amyotrophique (SLA).

     

  • Pas de paix sans État et pas d’État sans contrat social

     

     

    Les évènements du 11 septembre 2001 marquèrent le début de la guerre contre le terrorisme et par conséquent le début de la guerre en Afghanistan en décembre 2001. Depuis le début de la mission, nous recensons une perte de 152 militaires, deux travailleuses humanitaires, un journaliste et un diplomate. Cette guerre ne fait pas l’unanimité chez les Québécois. Elle pourrait coûter jusqu’à 18,1 milliards de dollars aux Canadiens si la mission se termine en 2011. [1] Toutefois, le gouvernement conservateur ne semble pas avoir l’intention de rappeler l’armée et l’opération pourrait donc être encore plus dispendieuse.  De plus, sa pertinence est sévèrement minée par les déclarations de certains généraux militaires, dont Rick Hillier et Wesley Clark, qui croient que la mission en Afghanistan est vouée à l’échec. [2] [3]  Pourquoi donc s’entêter à y rester?  Ce texte se veut un plaidoyer pour le retrait de l’équipe tactique  des forces armées Canadienne. Après un résumé de l’opération, nous observerons les facteurs qui justifient un changement des objectifs de la mission et un retrait de l’équipe tactique.

     

    Le Canada intervient afin d’«aider les Afghans à reconstruire leur pays et à en faire une société stable, démocratique et autonome.»[4]  Plus spécifiquement, les objectifs canadiens quant à l’Afghanistan sont de renforcer les institutions démocratiques et judiciaires afghanes, de faciliter la réconciliation politique entre les divers groupes afin d’assurer la pérennité de la paix, d’accroître la sécurité transfrontalière avec le Pakistan,  d’augmenter la capacité d’action de l’armée et de la police nationale Afghane et de fournir les services essentiels à la population comme l’accès à l’eau, l’éducation et les routes. [5]

     

    Pour réaliser ces objectifs, les forces armées canadiennes (FOC) composées d’environ 3000 soldats sont réparties en six équipes qui ont des objectifs précis. Parmi les différentes équipes,  l’équipe provinciale de reconstruction «facilite la prestation d’aide à la reconstruction et au développement fournie par différents donneurs ou entrepreneurs étrangers.»[6]  C’est d’ailleurs, à mon avis, le genre d’intervention que devrait faire l’armée canadienne en Afghanistan, soit une aide à la reconstruction et au développement. Complètement à l’opposé, le groupe tactique composé d’environ 1300 soldats participe à la plupart des combats et détient la mission d’épauler l’armée afghane dans la sécurisation de la province de Kandahar. C’est cette équipe qui a subi le plus de pertes à ce jour. [7] Ce type d’intervention n’est pas en respect des pratiques habituelles des FOC. En effet, le retrait de l’équipe tactique serait souhaitable puisque son mandat va à l’encontre de la souveraineté de l’État et est irréalisable considérant la situation sociologique du pays. La démarche canadienne actuelle pourrait se comparer à la théorie du FOCO d’Ernesto Guevara : selon cette théorie, le soutient populaire n’est pas nécessaire pour amorcer une révolution et le début d’une guerre peut créer d’elle-même la dynamique nécessaire au changement.[8] L’échec de la révolution bolivienne initié par le Che nous démontre bien que l’appui du peuple est nécessaire afin d’instiguer tout type de changement au niveau politique. L’Afghanistan ne peut avoir cet appui pour devenir un État démocratique, car il est composé d’une multitude de groupes ethniques n’utilisant pas une langue commune.

     

     Rousseau définit l’essence du contrat social dans les termes suivants : «Chacun de nous met en commun sa volonté, ses biens, sa force et sa personne, sous la direction de la volonté générale, et nous recevons tous en corps chaque membre comme parti inaliénable du tout.» [9]

    En appliquant la définition rousseauiste à notre époque, il  semble impossible d’avoir une volonté générale  lorsqu’il n’y a pas de cohésion entre les différentes ethnies d’un territoire. L’Afghanistan est divisé en plusieurs groupes ethniques dont les Pachtouns (38%), les Tadjiks (25%), les Hazaras ( 19%) les Ouzbeks (6%) et plusieurs autres petits groupes qui possèdent chacun leur langue et leurs coutumes.[10]  Ils n’ont donc pas d’us et coutumes communs sur lesquels pourrait reposer une constitution respectueuse de chacun.

     

    De plus, les FOCS font face à une guerre de guérilla qui selon Kiras doit reposer sur certains préceptes afin d’avoir le dessus sur une armée conventionnelle. Ces préceptes sont le temps, le territoire, le support ainsi que la légitimité.[11] Les guérilleros semblent avoir le dessus sur les FOC sur tous les points et particulièrement au niveau de la légitimité, car  l’Islam joue un grand rôle dans la délégitimation de la mission canadienne. En effet, selon Oleson, contrairement au modèle occidental, le modèle islamique de légitimation reposerait sur la souveraineté divine et son objectif final serait d’éliminer « the lordship of man over man and to establish the kingdom of God on Earth». [12] Le schéma ci-dessous démontre le processus décisionnel islamique selon Oleson.                                                                                                      


     blogue2.JPG  [13]

     

    Bref, le Canada ne doit pas nécessairement retirer tous ses soldats de l’Afghanistan, mais au moins ceux de l’équipe tactique qui se battent sur une base régulière afin de sécuriser la province de Kandahar. Cette équipe doit se retirer, car elle ne pourra pas réussir à instaurer la paix de façon permanente sans un appui massif de la population locale qui, comme nous l’avons vu, est peu probable dû à la nature pluriethnique de l’Afghanistan. C’est donc sur l’éducation de la population afghane que devraient se concentrer les FOC afin de pouvoir bénéficier d’un support et d’une légitimité accrue. De plus, le Canada se doit d’aider économiquement l’Afghanistan à travers le développement de nouveaux secteurs économiques. En ce moment, la culture de l’opium occupe une très grande place dans l’économie afghane et freine son développement.[14]   C’est le peuple afghan qui se débarrassera de la tyrannie des talibans, mais pour ce faire il doit pouvoir vivre de cultures alternatives à l’opium et détenir une éducation suffisante pour comprendre la source de son aliénation. 

     

    Dominic Fontaine

     

    Bibliographie

     

    Baylis, John et al. 2007. Strategy in the contemporary world : an introduction to strategic studies. Oxford : Oxford University Press 392p.

    Canada. Ministère de la Défense nationale.2010. Approche du Canada.  En ligne.

    Cox, Jim. Division des affaires politiques et sociales. 2007. Afghanistan : La mission militaire Canadienne.  En ligne. http://www2.parl.gc.ca/content/lop/researchpublications/prb0719-f.htm

    http://www.afghanistan.gc.ca/canada-afghanistan/approach-approche/index.aspx?lang=fra&menu_id=13&menu=L

     

    Olesen, Asts. 1995. Islam and politics in Afghanistan. Surrey : Curzon Press. 351p.

    Rotberg, Robert. 2007. Building a new Afghanistan. Washington, D.C : Brookings Institution Press 242 p. 

    Rousseau, Jean-Jacques. 1964(1887), Du contrat social. Paris : Édition Gallimard 535p. 

    Université Laval. 2009. Afghanistan. En ligne. http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/asie/afghanistan.htm



    [1] http://www.ledevoir.com/politique/canada/210042/200-millions-par-mois-pour-la-guerre-en-afghanistan

    [2] http://www.ledevoir.com/politique/canada/272685/l-otan-en-afghanistan-la-mission-etait-vouee-a-l-echec-dit-le-general-rick-hillier

    [3] http://www.cyberpresse.ca/international/moyen-orient/200909/29/01-906801-la-strategie-en-afghanistan-est-vouee-a-lechec.php

    [4] Canada. Ministère de la défense nationale.2010. Approche du Canada.  En ligne. 

    http://www.afghanistan.gc.ca/canada-afghanistan/approach-approche/index.aspx?lang=fra&menu_id=13&menu=L

     

    [5] Ibid.,

    [6]  Cox, Jim. Division des affaires politiques et sociales. 2007. Afghanistan : La mission militaire Canadienne.  En ligne. http://www2.parl.gc.ca/content/lop/researchpublications/prb0719-f.htm

    [7] Ibid.,

    [8] Baylis, John et al. 2007. Strategy in the contemporary world : an introduction to strategic studies. Oxford : Oxford University Press 216

    [9] Rousseau, Jean-Jacques. 1964(1887), Du contrat social. Paris : Édition Gallimard 112

    [10] Université Laval. 2009. Afghanistan. En ligne. http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/asie/afghanistan.htm

    [11][11] Baylis, John et al. 2007. Strategy in the contemporary world : an introduction to strategic studies. Oxford : Oxford University Press 213

    [12] Olesen, Asts. 1995. Islam and politics in Afghanistan. Surrey : Curzon Press 241-245

    [13] Ibid.,

    [14] Rotberg, Robert. 2007. Building a new Afghanistan. Washington, D.C : Brookings Institution Press 178

  • L’interprétation de la convention collective au sein de la fonction publique fédérale du Canada

    Par Elsa Mouana

    ENP7505 - gr.23

       

                La qualité et la clarté de la rédaction de la convention collective ont une incidence indéniable sur la compréhension qu’en ont les parties dans son application quotidienne. Toutefois, en dépit de toutes les précautions prises, il peut arriver qu’il subsiste des dispositions que les parties interprètent différemment.[1] » De fait, l’Agence de la fonction publique du Canada et l’Alliance de la fonction publique du Canada n’en sont certainement pas exclus et c’est ainsi que, par le biais du Programme d’apprentissage mixte (ci-après appelé « PAM »), l’atelier sur l’interprétation de la convention collective a vu le jour afin de favoriser une meilleure compréhension des rôles du syndicat et de la direction.[2]

                L’Alliance de la fonction publique du Canada encourage ses membres à s’exprimer dans leur milieu de travail et dans leur communauté. Elle mise par ailleurs sur « l’obtention d’un traitement juste et équitable, du respect dans le lieu de travail, de la sécurité d'emploi, d’une meilleure rémunération et des conditions de travail sécuritaires. [3] »

                En ce qui a trait à la fonction publique du Canada, elle peut être fière d’être le plus gros employeur du pays et une importante institution nationale. C’est dans ce même ordre d’idées que naît la raison d’être de l’Agence de la fonction publique du Canada, constituant ainsi l’organisme central de la gestion des ressources humaines à la fonction publique.[4]

                Le Comité consultatif sur les relations patronales-syndicales dans la fonction publique fédérale a été créé en octobre 1999 et placé sous la présidence de monsieur John L. Fryer. Le Comité s'est vu confier un mandat d'une durée de dix-huit (18) mois pour examiner les relations entre le gouvernement fédéral et les seize (16) syndicats représentant ses employés.[6]

     

                Ce premier examen détaillé entrepris depuis l'adoption de la négociation collective, en 1967, donnera au Secrétaire du Conseil du Trésor et Contrôleur général du Canada l'occasion d'obtenir des avis et des recommandations indépendants en vue d'assurer le maintien d'un bon régime de relations patronales-syndicales au cours du XXIe siècle. [7]

     

                Les représentants des syndicats et l’employeur sont du même avis relativement au fait que le niveau de confiance entre les parties s’est détérioré au cours des dernières années, engendrant ainsi un sentiment d’impuissance et de frustration. La cause principale est dirigée vers le pouvoir accru que détient l’État puisque ce dernier joue un double rôle d’employeur et de législateur.[8]

     

                Ainsi, la dernière décennie est marquée par plusieurs faits dont les gels des salaires, la suspension du droit à la négociation collective et à l’arbitrage, les problèmes d’équité salariale et des pensions de retraite, entre autres. « La complexité de la législation sur les relations de travail dans la fonction publique fédérale, le piètre moral des fonctionnaires et les répercussions négatives du recours à des lois coercitives plutôt qu'à la négociation se conjuguent pour souligner la nécessité de repenser et d'améliorer les rapports patronaux-syndicaux dans la fonction publique du Canada.[9] »

     

                Le Programme d’apprentissage mixte (PAM), issu du fruit des négociations collectives de 2004, repose sur une excellente initiative de l’Alliance de la fonction publique du Canada et de l’Agence de la fonction publique du Canada. Ce partenariat vise à moderniser et à améliorer les relations de travail, ainsi qu’à élargir la compréhension des rôles du syndicat et de la gestion en milieu de travail. Incidemment, les parties réalisent leurs objectifs en présentant des ateliers dans des domaines d’intérêt commun. Ces occasions d’apprentissage syndicales-patronales sont axées sur des secteurs où les deux parties doivent assumer des rôles et responsabilités primordiaux.

     

                De plus, le « PAM » s’applique aux employés des groupes suivants : Services des programmes et de l’administration (PA), Services de l’exploitation (SV), Services techniques (TC) et Enseignement et bibliothéconomie (EB).[10] Ces quatre (4) groupes d’emplois font tous partie du syndicat de l’Alliance de la fonction publique du Canada.

     

                Par ailleurs, il met l’accent sur quatre (4) sujets principaux ayant pour but de favoriser un climat de travail basé sur la confiance et le respect mutuels : « la consultation syndicale-patronale », « l’interprétation de la convention collective », « la lutte contre le harcèlement » et « le respect des différences/la lutte contre la discrimination. »[11]

                Aucune statistique n’a été compilée relativement au nombre de griefs avant et après le « PAM » et, pour le moment, aucune compilation statistique n’est prévue car les deux parties (Conseil du Trésor du Canada et Alliance de la fonction publique du Canada) font une évaluation qualitative du degré de satisfaction des participants. En effet, la plupart des directions des ministères fédéraux qui ont reçu un ou plusieurs cours « PAM » en demandent d’autres.

                Le Programme d’apprentissage mixte a été reconduit de la négociation collective de 2000 à 2004 et de 2004 à 2007. Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et l’Alliance de la fonction publique du Canada ont convenu de maintenir cette initiative. Indéniablement, il s’agit là d’un moyen concret de souligner « la façon dont les agents négociateurs et les employeurs peuvent travailler ensemble à moderniser et améliorer les relations en milieu de travail », preuve que le succès de cette initiative est fortement tangible. [12]

                Tel que le mentionne le rapport du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada « Travailler ensemble dans l’intérêt du public », il est tout simplement impossible de parvenir à une gestion des ressources humaines si l’on ignore les relations patronales-syndicales ou qu’on les laisse se détériorer.  Le Programme d’apprentissage mixte permet de véritablement comprendre l’essence de ces relations et d’y remédier concrètement.

                Effectivement, « un régime des relations de travail adéquat, stable et productif devrait être la pierre angulaire d’une bonne gestion des ressources humaines dans un milieu de travail[13]. » Qui plus est, « trouver une façon d’établir des relations de travail fructueuses entre les syndicats et l’employeur devient donc une question clé de politique publique.[14] » Voilà où le « PAM » devient un outil quasi indispensable en matière de modernisation et d’amélioration des relations de travail compte tenu des réalisations achevées avec brio.



    [1] Hébert (2003 : 7)

    [2] Site Web du « PAM »

    [3] Site Web de l’Alliance de la fonction publique du Canada

    [4] Site Web de l’Agence de la fonction publique du Canada

    [5] Voir Annexe I

    [6] Site Web du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada (al.1)

    [7] Site Web du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada (al.1)

    [8]Idem

    [9] Idem

    [10] Site Web du « PAM »

    [11] Idem

    [12] Idem

    [13] Site Web du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada (al. 2)

    [14] Idem

      

    Bibliographie et webographie

     

      

    Agence de la fonction publique du Canada

             www.psagency-agencefp.gc.ca/index_f.asp

     Alliance de la fonction publique du Canada

             www.psac.com/home-f.shtml

    Programme d’apprentissage mixte « PAM »

             www.jlp-pam.ca

     Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada

     I - Identification des enjeux

     www.tbs-sct.gc.ca/report/fryer/iti-ide_f.asp

     II - Travailler ensemble dans l’intérêt du public

     www.tbs-sct.gc.ca/report/fryer/wtpi-teip_f.asp

  • La succession au sein de l’état de père en fils >

     

    La succession au sein de l’état de père en fils << Dans un État de Droit>>

     

    M. Abdoulaye Wade  président du Sénégal a été élu en mars 2000. Après plus de vingt ans de règne du parti socialiste, la population attendait ce grand jour avec impatience. Elle qui rêvait d’un changement qui était tant attendu par les jeunes, les femmes, les hommes. C’était une victoire de la nation sénégalaise, des africains de voir se dérouler des élections  démocratiques où le président sortant félicite le nouveau. Le Sénégal  est paru dans tous les médias du monde comme un exemple de démocratie où le peuple peut choisir son président sans bain de sang comme cela se passe dans les grandes démocraties occidentales.

    Abdoulaye Wade était comme un sauveur. Il faut dire qu’il y avait toute une coalition de partis politiques qui l’avait soutenu. L’une des premières décisions du président nouvellement élu était la dissolution du Sénat  et du Conseil économique et social pour des raisons économiques.  C’était une manière de remettre les pendules à l’heure.  Parmi ses promesses électorales, il y avait l’emploi des jeunes comme élément essentiel de son programme.

    Peu à peu, la population a commencé à perdre espoir. On remarque une gestion malsaine de l’État. La constitution du Sénégal a été modifiée plusieurs fois.  Parmi ces modifications, il y a la durée du mandat présidentiel initialement de sept ans qui a été ramené à cinq ans par la Loi n° 2001-03 du 22 janvier 2001 portant Constitution de la République du Sénégal telle qu’issue du référendum constitutionnel du 7 janvier 2001.

    En mai 2007, le président Wade rétablit ces deux institutions (Sénat  et du Conseil économique et social) qui avaient été supprimées au début de son mandat. Un choix d’ailleurs très contesté par l'opposition et l'opinion publique d'autant plus que les 65 membres du  Sénat ont été choisis par Wade lui-même. La taille de l’État ne cesse de grossir,  le président Wade (en dix ans de pouvoir) a nommé cinq premiers  ministres, quatre présidents de l’Assemblée Nationale, trois chefs d'état-major généraux des armées et plus d'une centaine de ministres, dont certains ne sont restés en poste que quelques mois. Il a promu plus de généraux en dix ans de pouvoir que ses prédécesseurs,  les présidents Abdou Diouf et Senghor en 40 ans.

    On assiste aussi depuis plusieurs années au Sénégal à un recul  des libertés individuelles malgré la pression de l’organisme des droits humains la RADDHO (Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme) : journalistes emprisonnés, manifestations sauvagement réprimées, gardes à vue et convocations fréquentes devant les tribunaux.

    La situation économique du pays connaît depuis des années une détérioration avec le renchérissement des denrées de première nécessité.  On remarque des troubles liés à la vie chère. 

    On constate le népotisme dans la gestion du pouvoir.  Son fils qui était son conseiller personnel au début de son mandat a été nommé président de l'ANOCI (Agence nationale pour l'Organisation de la conférence islamique).  

    Malgré son bilan catastrophique à la tête de l’ANOCI et sa défaite aux élections locales de 2009, il le nomme ministre d’État dans un super Ministère (ministre d'État chargé de la Coopération internationale, de l'Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures et récemment ministre de l’énergie). 

    Jamais dans l’histoire politique du Sénégal, un président  n’est allé si loin dans la gestion familiale de l’État. Tout ceci n’est rien d’autre qu’une énième manœuvre du président qui cherche par tous les moyens à se faire succéder par son fils instituant de fait une monarchie. Il faut dire que la nouvelle tendance ou la mode dans certains pays africains est de se faire succéder par son fils (RDC, Togo, Gabon).

    D’ailleurs le linguiste nord-américain Noam Chomsky dans  à travers les médias issus de ses observations parle de dix stratégies de manipulation de masses. L’ensemble de ces stratégies fait partie du “système d’État” peu importe qui est au pouvoir.  Dans le comportement de Wade, on décèle des stratégies décrites par Noam Chomsky, (le fait de détourner l’attention du public des problèmes touchant la population, s’adresser au public comme à des enfants en bas âge, maintenir le publique dans l’ignorance et la bêtise, créer des problèmes et puis offrir des solutions,encourager le public à se complaire dans la médiocrité, faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion, la stratégie du différé,la stratégie de la dégradation,remplacer la révolte par la culpabilité)

     Bientôt douze années de règne  d’où la souffrance, la déception, le peuple en a assez, l’avenir est obscur. La population est prise en otage par le pouvoir. Après deux mandats de sept ans et de cinq ans peux ton se poser la question à savoir si une fois rendue au pouvoir on peut ignorer le peuple, les lois  mises par la  constitution << abus de pouvoir >  et pourtant on est dans un ÉTAT DE DROIT

    François S

     

  • La succession au sein de l’état de père en fils >

    M. Abdoulaye Wade président du Sénégal a été élu en mars 2000. Après plus de vingt ans de règne du parti socialiste, la population attendait ce grand jour avec impatience. Elle qui rêvait d’un changement qui était tant attendu par les jeunes, les femmes, les hommes. C’était une victoire de la nation sénégalaise, des africains de voir se dérouler des élections démocratiques où le président sortant félicite le nouveau. Le Sénégal est paru dans tous les médias du monde comme un exemple de démocratie où le peuple peut choisir son président sans bain de sang comme cela se passe dans les grandes démocraties occidentales. Abdoulaye Wade était comme un sauveur. Il faut dire qu’il y avait toute une coalition de partis politiques qui l’avait soutenu. L’une des premières décisions du président nouvellement élu était la dissolution du Sénat et du Conseil économique et social pour des raisons économiques. C’était une manière de remettre les pendules à l’heure. Parmi ses promesses électorales, il y avait l’emploi des jeunes comme élément essentiel de son programme. Peu à peu, la population a commencé à perdre espoir. On remarque une gestion malsaine de l’État. La constitution du Sénégal a été modifiée plusieurs fois. Parmi ces modifications, il y a la durée du mandat présidentiel initialement de sept ans qui a été ramené à cinq ans par la Loi n° 2001-03 du 22 janvier 2001 portant Constitution de la République du Sénégal telle qu’issue du référendum constitutionnel du 7 janvier 2001. En mai 2007, le président Wade rétablit ces deux institutions (Sénat et du Conseil économique et social) qui avaient été supprimées au début de son mandat. Un choix d’ailleurs très contesté par l'opposition et l'opinion publique d'autant plus que les 65 membres du Sénat ont été choisis par Wade lui-même. La taille de l’État ne cesse de grossir, le président Wade (en dix ans de pouvoir) a nommé cinq premiers ministres, quatre présidents de l’Assemblée Nationale, trois chefs d'état-major généraux des armées et plus d'une centaine de ministres, dont certains ne sont restés en poste que quelques mois. Il a promu plus de généraux en dix ans de pouvoir que ses prédécesseurs, les présidents Abdou Diouf et Senghor en 40 ans. On assiste aussi depuis plusieurs années au Sénégal à un recul des libertés individuelles malgré la pression de l’organisme des droits humains la RADDHO (Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme) : journalistes emprisonnés, manifestations sauvagement réprimées, gardes à vue et convocations fréquentes devant les tribunaux. La situation économique du pays connaît depuis des années une détérioration avec le renchérissement des denrées de première nécessité. On remarque des troubles liés à la vie chère. On constate le népotisme dans la gestion du pouvoir. Son fils qui était son conseiller personnel au début de son mandat a été nommé président de l'ANOCI (Agence nationale pour l'Organisation de la conférence islamique). Malgré son bilan catastrophique à la tête de l’ANOCI et sa défaite aux élections locales de 2009, il le nomme ministre d’État dans un super Ministère (ministre d'État chargé de la Coopération internationale, de l'Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures et récemment ministre de l’énergie). Jamais dans l’histoire politique du Sénégal, un président n’est allé si loin dans la gestion familiale de l’État. Tout ceci n’est rien d’autre qu’une énième manœuvre du président qui cherche par tous les moyens à se faire succéder par son fils instituant de fait une monarchie. Il faut dire que la nouvelle tendance ou la mode dans certains pays africains est de se faire succéder par son fils (RDC, Togo, Gabon). D’ailleurs le linguiste nord-américain Noam Chomsky dans à travers les médias issus de ses observations parle de dix stratégies de manipulation de masses. L’ensemble de ces stratégies fait partie du “système d’État” peu importe qui est au pouvoir. Dans le comportement de Wade, on décèle des stratégies décrites par Noam Chomsky, (le fait de détourner l’attention du public des problèmes touchant la population, s’adresser au public comme à des enfants en bas âge, maintenir le publique dans l’ignorance et la bêtise, créer des problèmes et puis offrir des solutions, encourager le public à se complaire dans la médiocrité, faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion, la stratégie du différé, la stratégie de la dégradation, remplacer la révolte par la culpabilité) Bientôt douze années de règne d’où la souffrance, la déception, le peuple en a assez, l’avenir est obscur. La population est prise en otage par le pouvoir. Après deux mandats de sept ans et de cinq ans peux ton se poser la question à savoir si une fois rendue au pouvoir on peut ignorer le peuple, les lois mises par la constitution << abus de pouvoir > et pourtant on est dans un ÉTAT DE DROIT François S

  • Mourir dans la Dignité

    Le droit fondamental

     

     

    Mourir dans la dignité devrait être une question simple qui suscite une réponse claire, simple et logique.

     

    Cependant cette affirmation éveille beaucoup d’interrogations et de questionnement. Ce type de décision qu’elle soit personnelle ou en regard à un être chère ne sera vraisemblablement jamais facile.

     

    Je suis convaincu que dans une telle situation, non abstenant la décision, elle entrainera de sérieuse confrontation au sein de la famille immédiate et même auprès d’amis. D’ailleurs je suis convaincu que ce type de décision changera a tout jamais une vie puisqu’elle entrainera des frictions irréparables au sein de l’entourage immédiat.

     

    Dès la naissance nous acceptons le fait que la mort est inévitable. Ce qui est moins acceptable est le fait que la souffrance nous dirige inévitablement vers une mort qui souvent nous soustrait de notre dignité. La souffrance est toujours associée à une maladie grave reconnue. Des lors, pour une raison ou une autre nous sommes contraint à prendre des décisions considérées radicales que ce soit pour préserver la vie ou pour mettre un terme a la souffrance que nous ne pouvons humainement supporter.

     

    Plusieurs facteurs viennent influencer notre décision ou notre prise de position, comme par exemple, la recherche, un traitement ou un médicament expérimental. Il existe toujours l’espoir, la chance, la foie, etc. Avoir l’opportunité de vivre quelques années de plus peut être pour certain un vœu qui n’a pas de prix. Cette affirmation est souvent partager par les proches tant et aussi longtemps que la souffrance extrême ne viennent entacher cet image d’espoir et de longévité.

     

    Plusieurs facteurs peuvent influencer la décision d’un ou plusieurs membres de la famille. Encore là, plusieurs questions se posent lorsque confronté a ce type de décision. Qui est la famille ? Une question simple qui peut devenir très complexe avec la tendance de famille reconstituée. Lorsqu’aucun accord n’est possible en famille, qui devra trancher? Les intérêts du malade sont ils vraiment considérés ou est-ce qu’il y a des intérêts personnels qui motivent un choix? Est-ce une prise de décision purement économique? Bien d’autres questions me viennent à l’esprit et je les anticipe avec beaucoup d’anxiété.

     

    Je souhaite que l’État, le gouvernement, qui a pris la décision d’aborder une question aussi délicate et importante, pour une société, va poursuivre ses travaux pour en arriver a un processus qui en quelque sorte va contribuer à alléger ce fardeau décisionnel. Il est clair que d’aborder un sujet aussi délicat que MOURIR DANS LA DIGNITÉ va provoquer un débat politique selon les options retenues.

     

    Je crois qu’il est essentiel que l’État statu et implante des lignes directives qui tiennent compte des droits de la personne concerné et du pouvoir de la famille aux prises avec une telle décision. L’État ne peut satisfaire tous le monde mais doit intervenir pour le bien du

    concerné, de la famille et de la collectivité. Après tout l’État c’est déjà porter à la rescousse des droits de la personne pour l’inclure dans une charte législative.

     

    Cette Charte peut être bénéfique non seulement pour les individus en bonne santé mais également pour ceux aux prises avec des problèmes de santé grave et irréversible. Dans ces cas ou la souffrance prime sur le bien être d’une personne et affecte leur dignité, le choix de vivre ou de mourir n’est-il pas un droit qui mérite d’être protéger par une législation; qui érige des règles claires afin de leur permettre d’exhausser leurs dernières volontés? Elle mérite sûrement d’être étudiée et débattue.

     

    Le Code Civil du Québec prévoit certaines dispositions qui se limitent au droit de refuser des soins. Cette disposition avait comme objectif premier, protéger les personnes œuvrant dans le domaine de la santé. En plus, l’État s’était engagé à produire des soins à tous les citoyens. Ce qui est très responsable. Cependant, rien n’est prévu pour les personnes souffrantes qui veulent mourir dans la dignité.

     

    Pour ma part, je ne suis pas d’accord avec le suicide assisté mais j’ai une certaine ouverture pour l’euthanasie. Je crois qu’il est important de recueillir toutes les opinions, les différents points de vue et toute l’information disponible sur le sujet.

     

    Je suis certains que les experts sur le sujet, que ce soit en matière de santé, de droit, des services sociaux, se sont souvent penché sur la question afin d’en évaluer toutes les possibilités et les conséquences d’une telle décision.

     

    Je souhaite que l’État nous revienne sur le sujet avant de prendre une décision finale. Je crois qu’il est important d’assimiler tout ce qui à été recueillie et ce que l’État en pense.

     

    De plus, les scénarios proposés ou envisagés par le gouvernement peuvent, une fois de plus, susciter de nouvelles idées et/ou préoccupations.

     

    Je termine en vous identifiants certaines inquiétudes et suggestions:

     

    * Il ne faudrait pas banaliser l’euthanasie

    * Il ne faudrait pas minimiser la recherche médicale mais plutôt en guise de confiance envers le public y injecter plus d’argent de façon progressive

    * Une décision testamentaire ne devrait pas être considérer

    * Je crois qu’il est important de déterminer qui peut prendre la décision (définition de famille et/ou personne désigné ayant droit)

    * Déterminer des critères stricts d’admissibilités pour l’euthanasie

    * Créer un comité ad hoc (au moins 2 personnes de la famille, le médecin traitant et un médecin indépendant apte à évaluer les critères d’admissibilités)

    * Mise sur pied d’un comité spécial pour évaluer et approuver toute décision apporter par le comité ad hoc. (Nommé par le Cabinet du Ministre)

    * Le Québec devrait être divisé en région pour éviter que les comités spécial puissent approuver tous les dossiers – éviter la lenteur bureaucratique

    * Toutes modifications de la législation ou des critères doit faire l’objet d’approbation par le Conseil des Ministres et par l’Assemblée Nationale.

    * L’âge de la personne est un facteur important (ex : mineur)

    * Tenir compte de la capacité de décider pour soi-même ou pour autrui, état de santé physique ou psychologique – mécanisme de rechange si besoin

    * La ou les motivations des personnes impliqués

     

    Je salue le courage de l’État qui s’engage sur un sujet aussi sensible et controversé que la mort. Cette initiative va éviter toute forme éventuelle d’abus. Conséquemment cela va permettre d’alléger la décision et apaiser certaines frictions au sein des proches qui ont à vivre avec une telle décision. Mais qu’en pensent les diverses religions?

     

    Enlever la vie n’est jamais sans conséquence.

    Jean Durand

     

  • Le désengagement du CSSS de la Montagne dans l’action communautaire locale

     Peut-on se poser la question, si c’est la meilleure méthode pour améliorer un partenariat avec les organismes du milieu de Côte-des-Neiges?

     

    Côte des Neiges  est  le quartier  plus multiethnique de Montréal, on remarque plus de 60,000 résidants (2 sur 3) sur les 91,000 sont issus des communautés culturelles. Plus de 45,000 résidants (1 sur 2) sont des immigrants nés à l'étranger.  On y retrouve en effet une population immigrantecomposée de, tamouls, philippins, chinois, africains, roumains et asiatiques... Plus de soixante-dix organismes se sont impliqués dans le quartier pour soutenir et accompagner ces résidants pour leur offrir des services qui répondent à leurs besoins.

    Les organisateurs communautaires délégués par les CSSS de la Montagne jouaient un rôle clé dans le dynamisme, et l’évolution des organisations du quartier.  Ils étaient présents dans le milieu appuyaient  professionnellement les organismes, soutenaient,  contribuaient aux résolutions des problèmes du milieu, participaient à la concertation et à la mobilisation tout en soutenant les projets. Ils participaient à la concertation ainsi qu’à la mobilisation des ressources du milieu. L’appui des organisateurs communautaires facilitait grandement les liens entre la communauté et les institutions publiques.  

     

    C’est en 2006 que la direction du centre local de santé et des services sociaux de la Montagne informait les organismes du virage qu’ils appelaient « communautaire » et qu’elle venait d’embaucher une firme privée dont le mandat consistait à consulter les organismes du quartier pour analyser le partenariat entre eux et le CSSS.

     

    Ces organismes ont librement partagé leur idéologie et leurs attentes pour le développement du partenariat. Les quelques organisations qui ont été consultées ont souligné l’importance et la nécessité des organisateurs communautaires comme essentiels au développement du partenariat. Ils ont tous reconnu leurs inquiétudes face à la loi 25 et la mise en œuvre des projets cliniques. En effet la présente loi 25 vise « à rapprocher les services de la population et à faciliter le cheminement de toute personne dans le réseau de services de santé et de services sociaux. »L.R.Q.,chapitre A-8.1

    Les organismes du quartier qui ont participé à cette consultation n’ont jusqu’présent reçu aucun rapport de la part  du CSSS de la Montagne.  Par contre ils ont reçu une lettre leur annonçant l’abolition des postes d’organisateurs communautaires qui seraient remplacés par d’autres postes tels que : un poste de directeur du partenariat et quatre postes d’agent de planification,  programmation et  recherche. Une décision farfelue puisqu’elle ne représente aucunement la volonté exprimée par le milieu lors de la consultation du milieu communautaire. Une déception totale des organismes qui se voient abandonnés par le CSSS de la Montagne.

     

     Les Conséquences

     

    Les organismes sont tous surpris de cette décision qui suscite incompréhension et indignation. Ils disent tous que les organisateurs communautaires restent un réel besoin dans le quartier pour le lien avec les institutions publiques. Aussi tout le processus entourant la démarche qui a mené à cette décision remet en cause les acquis  de confiance et de collaboration établis au fil des années.  Cette décision traduit une rupture drastique du partenariat bâti depuis longtemps. Et que dire des organismes qui ont été créés à demande de la santé publique telle que la table jeunesse et la table familles, Table de concertation des ainés pour ne nommer que ceux-là et qui du jour au lendemain n’on plus accès au soutien en plus de ne plus avoir de répondant au niveau public.

     

     De plus cette décision a un impact sur les relations privilégiées établies entre les organismes communautaires et le CSSS quant à la connaissance mutuelle des sphères d’intervention propre à chacun et la concertation en vue de mieux desservir la population. En effet le nouveau personnel nommé (le directeur du partenariat et les postes agents de planification,  de programmation et  de recherche) pour entretenir le lien avec les organismes communautaires n’ont tout simplement pas le temps devenir aux différentes réunions organisées, car leur agenda est surchargé.

     

     

    On constate que l’approche dite « communautaire » du CSSS de la Montagne est en fait  une approche de services. Certaines tables de concertations ont été fragilisées tout d’un coup par le retrait des organisateurs communautaires.

     

    Ce manque d’implication de la part du CSSS dans la concertation du quartier se reflète par leur absence lors des fêtes de quartier par exemple et donne l’impression d’un désintéressement envers la population qu’il est censé desservir.

     

    S’il y a un aspect positif suite de ce virage dit « communautaire »c’est sans aucun doute le raffermissement des liens de solidarité entre les organisations  quartier pour établir un plan d’action menant à des conférences de presse, des manifestations, des pétitions afin de continuer à montrer leur désaccord face à cette décision.

     

    Malgré le retrait des organisateurs communautaires depuis plus de deux ans, cette rupture a occasionné plusieurs pertes. Les organismes des milieux continuent de réclamer une reprise de dialogue entre le CSSS de la Montagne et le milieu communautaire pour réfléchir ensemble sur les avenues possibles pour relancer un partenariat profitable pour les résidants du quartier.

     

     

     

  • Le désengagement du CSSS de la Montagne dans l’action communautaire locale

     

    Peut-on se poser la question, si c’est la meilleure méthode pour améliorer un partenariat avec les organismes du milieu de Côte-des-Neiges?

     

    Côte des Neiges  est  le quartier  plus multiethnique de Montréal, on remarque plus de 60,000 résidants (2 sur 3) sur les 91,000 sont issus des communautés culturelles. Plus de 45,000 résidants (1 sur 2) sont des immigrants nés à l'étranger.  On y retrouve en effet une population immigrantecomposée de, tamouls, philippins, chinois, africains, roumains et asiatiques... Plus de soixante-dix organismes se sont impliqués dans le quartier pour soutenir et accompagner ces résidants pour leur offrir des services qui répondent à leurs besoins.

    Les organisateurs communautaires délégués par les CSSS de la Montagne jouaient un rôle clé dans le dynamisme, et l’évolution des organisations du quartier.  Ils étaient présents dans le milieu appuyaient  professionnellement les organismes, soutenaient,  contribuaient aux résolutions des problèmes du milieu, participaient à la concertation et à la mobilisation tout en soutenant les projets. Ils participaient à la concertation ainsi qu’à la mobilisation des ressources du milieu. L’appui des organisateurs communautaires facilitait grandement les liens entre la communauté et les institutions publiques.  

     

    C’est en 2006 que la direction du centre local de santé et des services sociaux de la Montagne informait les organismes du virage qu’ils appelaient « communautaire » et qu’elle venait d’embaucher une firme privée dont le mandat consistait à consulter les organismes du quartier pour analyser le partenariat entre eux et le CSSS.

     

    Ces organismes ont librement partagé leur idéologie et leurs attentes pour le développement du partenariat. Les quelques organisations qui ont été consultées ont souligné l’importance et la nécessité des organisateurs communautaires comme essentiels au développement du partenariat. Ils ont tous reconnu leurs inquiétudes face à la loi 25 et la mise en œuvre des projets cliniques. En effet la présente loi 25 vise « à rapprocher les services de la population et à faciliter le cheminement de toute personne dans le réseau de services de santé et de services sociaux. »L.R.Q.,chapitre A-8.1

     

    Les organismes du quartier qui ont participé à cette consultation n’ont jusqu’présent reçu aucun rapport de la part  du CSSS de la Montagne.  Par contre ils ont reçu une lettre leur annonçant l’abolition des postes d’organisateurs communautaires qui seraient remplacés par d’autres postes tels que : un poste de directeur du partenariat et quatre postes d’agent de planification,  programmation et  recherche. Une décision farfelue puisqu’elle ne représente aucunement la volonté exprimée par le milieu lors de la consultation du milieu communautaire. Une déception totale des organismes qui se voient abandonnés par le CSSS de la Montagne.

     

    Les Conséquences

     

     Les organismes sont tous surpris de cette décision qui suscite incompréhension et indignation. Ils disent tous que les organisateurs communautaires restent un réel besoin dans le quartier pour le lien avec les institutions publiques. Aussi tout le processus entourant la démarche qui a mené à cette décision remet en cause les acquis  de confiance et de collaboration établis au fil des années.  Cette décision traduit une rupture drastique du partenariat bâti depuis longtemps. Et que dire des organismes qui ont été créés à demande de la santé publique telle que la table jeunesse et la table familles, Table de concertation des ainés pour ne nommer que ceux-là et qui du jour au lendemain n’on plus accès au soutien en plus de ne plus avoir de répondant au niveau public.

     

     De plus cette décision a un impact sur les relations privilégiées établies entre les organismes communautaires et le CSSS quant à la connaissance mutuelle des sphères d’intervention propre à chacun et la concertation en vue de mieux desservir la population. En effet le nouveau personnel nommé (le directeur du partenariat et les postes agents de planification,  de programmation et  de recherche) pour entretenir le lien avec les organismes communautaires n’ont tout simplement pas le temps devenir aux différentes réunions organisées, car leur agenda est surchargé.

     

     

    On constate que l’approche dite « communautaire » du CSSS de la Montagne est en fait  une approche de services. Certaines tables de concertations ont été fragilisées tout d’un coup par le retrait des organisateurs communautaires.

     

    Ce manque d’implication de la part du CSSS dans la concertation du quartier se reflète par leur absence lors des fêtes de quartier par exemple et donne l’impression d’un désintéressement envers la population qu’il est censé desservir.

     

    S’il y a un aspect positif suite de ce virage dit « communautaire »c’est sans aucun doute le raffermissement des liens de solidarité entre les organisations  quartier pour établir un plan d’action menant à des conférences de presse, des manifestations, des pétitions afin de continuer à montrer leur désaccord face à cette décision.

     

    Malgré le retrait des organisateurs communautaires depuis plus de deux ans, cette rupture a occasionné plusieurs pertes. Les organismes des milieux continuent de réclamer une reprise de dialogue entre le CSSS de la Montagne et le milieu communautaire pour réfléchir ensemble sur les avenues possibles pour relancer un partenariat profitable pour les résidants du quartier.

     

     Ismaila Sougou

    Groupe du Mardi soir Montréal

     

  • Les transports à Montréal, un manque de centralisation ?

    Blogue 2.

    Les transports à Montréal, un manque de centralisation ?


    Les transports à Montréal seront-ils bientôt complètement inadéquats ? L’augmentation des voitures sur l’île est en progression constante, on dirait même de façon exponentielle tellement la progression est rapide. Les axes principaux sont bouchés régulièrement, les ponts également. Tout le système routier est utilisé à son maximum et en devient fragilisé. Il suffit d’une panne ou d’un accident sur l’un des accès principaux pour paralyser la circulation. Les travailleurs provenant des banlieues sont souvent pris en otage dans la circulation. Cependant la plupart d’entre eux résiste toujours à l’utilisation des transports en commun. Les Montréalais quant à eux, semblent de plus en plus tentés de délaisser tranquillement l’utilisation systématique de la voiture personnelle pour tout déplacement.


    Mais qu’en est-il de ces transports en commun ? Les autobus de la ville ne sont pas assez nombreux pour éviter les attentes surtout en dehors des heures de pointe. Ils bousculent les horaires et perdent de leur fiabilité à la moindre chute de neige, comme si leur lieu de travail n’était pas Montréal et que la neige était toujours un intrant méconnu. Le métro pour sa part est devenu surpeuplé matin et soir, bondé avant d’arriver sur l’île. Sa fiabilité non plus n’est pas à toute épreuve, avec un plan de remplacement des voitures datant de 1966 et 1976, travaillé depuis 1999 et toujours non réalisé. Les trains de banlieue qu’on a vu arriver avec bonheur il y a quelques années ont eu leur lot de pannes et de modifications d’horaire eux aussi. On leur souhaite cependant de continuer leur progression vers la fiabilité et bien sur vers l’augmentation des services.


    Comment se fait-il qu’une ville située sur une île et ayant donc toujours fait face à des contraintes d’accès, ne se soit pas mieux débrouillée pour en permettre aisément l’entrée ? Pourquoi le transport en commun ressemble-t-il encore à ce qu’il était il y a 20 ans ? Pourquoi l’arrivée des marchandises se fait-elle toujours en majeure partie par camion ? La prolifération des voitures personnelles nous semble plus importante récemment. Pourtant l’idée de la construction d’un pont supplémentaire du côté de la rive sud avait été envisagée il y a longtemps comme solution à la prolifération des automobiles. L’idée a heureusement été abandonnée il y a environ 20 ans. Le problème de la circulation automobile est commun à toutes les grandes villes et s’il perdure ici comme ailleurs ce n’est pas toujours faute d’analyses. Bien sûr les travaux de voirie, autant de développement que d’entretien coûtent excessivement cher. Mais si Montréal est si lente à développer des solutions, ne serait-ce pas par manque de coordination, de consensus ?


    En effet, si le trafic est concentré à Montréal la prise de décision concernant les solutions à apporter se fait de façon complètement décentralisée, pour ne pas dire désorganisée… Le Ministère des Transports du Québec, la Ville de Montréal par sa responsabilité des transports municipaux octroyée par la loi, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), l’Agence métropolitaine de transport (AMT), La Société de transport de Montréal (STM), tous ces décideurs ont leur mot à dire quand il s’agit des routes et de leur fréquentation dans la région métropolitaine. Bien sûr le financement du transport en commun se fait à 75 % par Québec et le Ministre des transports est le décideur ultime. Cependant les 25 % restants financés par la ville recevant le service et ses sociétés de transport, la STM en l’occurrence, sont souvent augmentés par les frais d’entretien et Montréal est justifiée de vouloir prendre bonne part des décisions. Les gouvernements, provincial et municipal, ont de l’autonomie politique et financière et l’énergie investie à résoudre le problème l’est de façon décentralisée. La CMM et l’ATM quant à elles, ont toutes deux des mandats de planification du transport urbain. Il est difficile de se retrouver parmi toutes ces instances quant on veut planifier à long terme un projet structurant de déplacement urbain qui tienne compte des considérations environnementales et qui ne règle pas seulement le surplus actuel de voitures mais qui mène Montréal vers un futur moins pollué, moins bruyant, où les nombreux espaces verts offriront des déplacements pédestres agréables et sécuritaires.


    La centralisation a l’avantage de permettre une meilleure coordination et priorisation des solutions tout en favorisant l’amélioration pour tous de façon aussi égalitaire que possible. Mais alors que serait l’organisme décisionnel ? Qui aurait le pouvoir de décider ? Peut-être un comité ministériel permanent sur le transport en commun de la région métropolitaine? Une tête pensante non partisane qui ne craindrait pas les prochaines élections ? Mais alors, formée en majorité d’élus Montréalais et surtout siégeant à Montréal bien que relevant de l’Assemblée nationale. Quelle meilleure façon y a-t-il pour saisir l’urgence de la situation que de vivre quotidiennement la problématique ?


    Les solutions aux embouteillages sont nombreuses. La toute première tant attendue des Montréalais : la reprise des péages sur les ponts pour entrer en ville. Le pont de la 25 ouvrira bientôt et on y fera l’essai de postes de péage intelligents. C’est-à-dire que le tarif variera selon le moment de la journée. Il sera intéressant de voir quelle incidence ce type de tarification aura sur les usagers. Du moins sur ceux pouvant varier l’heure de leur passage sur le pont. Et le résultat se traduira-t-il en apport financier seulement ou les voitures seront-elles laissées à la maison au profit du transport en commun ? Les trains de la banlieue nord seront-ils plus utilisés et plus nombreux?


    L’autobus et ses dérivés est peut-être la solution la moins dispendieuse et la plus facile à organiser. Voies réservées, meilleurs services, un vrai « 10 minutes maximum » d’attente, service rapide dans tous les secteurs de la ville par des autobus articulés, traditionnels ou par des minibus selon l’achalandage, des mesures préférentielles aux feux de circulation. Bien sûr les solutions à prix fort devront également être envisagées comme les prolongements du métro, le doublement de la ligne orange, la réfection de la rue Notre-Dame, le retour du tramway, la navette ferroviaire pour l’aéroport… On le voit, plusieurs de ces projets sont depuis longtemps sur la table et défraient l’actualité sans aboutir. La situation requière un meilleur leadership et l’avancement des projets serait facilité par un organisme central de décision.


    Il faut être inventif et réaliste pour proposer des solutions abordables comme l’utilisation de toutes les possibilités offertes par l’autobus. Pour faire baisser l’attrait de l’automobile. Mais il est grand temps qu’on s’y décide. L’entretien des infrastructures autoroutières sur-utilisées se réserve le plus gros des budgets du Ministère des Transport du Québec. Il n’est pas facile de concilier entretien, nouveaux projets et budget disponible. Mais il faut trouver des solutions équitables pour tous. La taxe sur l’immatriculation du maire Tremblay n’est sûrement pas une solution équitable. Pourquoi faire payer par les seuls Montréalais des réseaux routiers utilisés par toute une région ? Et pourquoi punir les automobilistes urbains plutôt que de les inciter à se transporter autrement ?


    Je pense que la situation et les solutions dépassent une seule mairie, serait-elle celle de la ville centre. Elle dépasse aussi un ministère situé à deux heures de route…quand tout va bien. Elle mérite la création d’un comité ministériel permanent siégeant à Montréal. Les enjeux sociaux, économiques et environnementaux sont grands sinon énormes. Cessons de gérer ces problèmes à la petite semaine, sans grand résultat et attablons-nous tous ensemble avec un seul budget regroupé pour imaginer des pistes de solutions novatrices. Les problèmes de transport requièrent des solutions rapides, j’en conviens. Elles ne doivent pas moins refléter et initier la qualité de vie à laquelle on aspire et pour laquelle toute une population est prête à s’investir.

    Danielle Deland, ENP7505, lundi soir 2010