Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Enfin la regionalisation au maroc

    Depuis  les années soixante-dix, le pouvoir politique au Maroc n’a pas cessé de parler dans le discours officiel d’une nécessité de décentraliser les pouvoirs aux régions, mais deux remarques doivent être soulignées:

    - d’une part tous les découpages que le pouvoir a fait, étaient pour des objectifs de sécurité et de stabilité politique, d’ailleurs ses découpages dans leurs majorités ont été l’œuvre du ministère de l’intérieur.

    - d’autre part même si on trouve l’existence des lois pour une délégation du pouvoir à la collectivité locale, la réalité nous renseigne  qu’en  pratique toutes les décisions étaient prises au niveau du  pouvoir central. D’ailleurs le Roi Hassan II, dans une lettre adressée au ministre de l’intérieur, le 19 novembre 1993 affirmait que « le système de décentralisation serait resté incomplet si parallèlement nous maintenons notre capital comme centre de décisions administratives »le matin 20-novembre-1993 .

    Il faut attendre le règne du Roi Mohamed VI avec, d’une part ses tournées dans la majorité des territoires, pour qu’il voie en clair la disparité entre les régions du royaume. D’autre  part, la volonté du Maroc pour donner une grande autonomie de gestion des affaires des  sahraouis comme le stipule les Nations Unies. Par ailleurs, c’est ce qui le pousse à l’accélération du  processus de régionalisation.

    Le Roi, dans le discours du 3 janvier 2010 ,  révèle que pour mettre le processus de régionalisation en marche, la constitution d’une commission consultative de la régionalisation est devenue indispensable, c’est ce qui a été fait. Cette commission est composée de personnalités de différents domaines (économie, politique, administratif…), sa mission, le Roi la résume en « Il appartient donc à la commission de mettre au point un système national novateur de régionalisation, sans pour autant sombrer dans le mimétisme ou la reproduction à la lettre des expériences étrangères »les Afriques 27-01-2010.

    Certes, la régionalisation qu’on peut définir comme  une forme de décentralisation au profit des régions auxquelles, un Etat accorde une autonomie administrative et transfère certaines de ses prérogatives, le pouvoir suprême au Maroc était clair que seul la région du Sahara aura une régionalisation avancée, du fait des revendications du front de Polisario de leur indépendance.

     

    Pourquoi la régionalisation ?

    Avec la diversification et l’accélération des besoins de chaque région, on observe que l’État central a atteint visiblement ses limites donc il s’avère nécessaire de donner des pouvoirs à des régions créées constitutionnellement pour faire face à leurs problèmes structurels. Le Maroc est un pays qui connait des diversités culturelles, économiques, sociales, etc., très importantes, donc il est inconcevable de gérer ses régions de façon uniforme suivant une vision unique des responsables du pouvoir central. Certes, la Capitale peut coordonner les efforts de tous pour le développement du pays, mais il ne peut pas répondre de façon harmonieuse et rapide aux besoins des régions, qui sont très diversifiées et non uniformes.

    Sur le plan économique, le Maroc est un pays composé d’énormes diversités géographiques. La composition économique de chaque région est spécifique à ses capacités naturelles et humaines. Ainsi dans chaque politique de développement, on doit prendre les atouts et les faiblesses régionales pour tracer la politique adéquate. Aussi chaque région doit adapter le financement de ses projets à ses capacités  pour cela on doit avoir remodelé le système de financement à la capacité fiscale et financière de chaque région.

    D’un autre coté, on ne cesse de parler de la lourdeur administrative que connait le Maroc et cela est compréhensif, du fait que l’administration centrale doit donner encore son accord pour une grande partie des décisions ce qui donne plus de passivité et un manque d’initiative. Alors que le Maroc comme pays qui connait des difficultés sur tous les plans, doit donner plus d’initiatives aux responsables régionaux qui sont plus proches des citoyens .

     

    La réussite de la régionalisation.

    Cette régionalisation ne pourra réussir que si comme le dit le Roi dans son  discours du3-janvier-2010, « Nous ne voulons pas que les régions du Maroc de la bonne gouvernance territoriale soient des entités purement formelles ou bureaucratiques, mais plutôt des institutions représentatives d’élites qualifiées et aptes à gérer au mieux les affaires de leurs régions respectives » les Afriques 27-01-2010.  Aussi le Maroc ne doit pas chercher la région comme objectif en elle-même mais comme un moyen de développement et de prospérité  pour tout le pays, c’est pour cela qu’on doit créer une synergie entre les régions et donc une certaine complémentarité et de cohérence. D’ ailleurs le Roi était clair dans son discours « la régionalisation ne sera équilibrée et n'aura une portée nationale que si l’exploitation optimale par chaque région de ses atouts et potentialités propres, s'opère en corrélation et en concomitance avec la mise en place des mécanismes efficients de solidarité, incarnant la complémentarité et la cohésion interrégionales dans un Maroc uni. » les Afriques 27-01-2010.

    Le projet de découpage régional ne doit pas se baser sur des critères de langue ou de racine pour ne pas créer des disparités ethniques.

     Autre préoccupation, les régions qui constituent le  Maroc sont soit pauvres soit riches, le découpage prévu va-t-il être capable de résoudre le  problème ?

    En fin, la régionalisation demande une certaine réforme de l’État et de son administration, ici on a le droit de poser la question à quel point l’État central peut aller dans la réforme de son administration pour donner toutes les chances à ce processus de réussir, surtout avec des mentalités  qui ont grandit dans un climat d’accaparation de tous les pouvoirs.

    zerra abdelmajid groupe 23

     

  • « Notre place dans le monde passe pas l’éducation »

     


    « Notre place dans le monde passe pas l’éducation » a dit M. Jacques Parizeau lors sa visite à l’ENAP le 15 novembre dernier.

     

     Concernant la mondialisation et son impact, il nous a, notamment, entretenu de la langue. Il a clairement fait valoir que, force est de constater, que la langue anglaise s’est imposée de façon internationale et ce sans qu’aucune loi ne l’impose.  Maintenant, pour avoir accès à certaines fonctions, à certaines informations, l’utilisation de l’anglais devient incontournable.  Or, au nom de la préservation de l’identité québécoise, l’enseignement de l’anglais a été maintenu dans la marge et n’a pu évoluer en tenant compte de la mondialisation et de ses nécessités.  Les québécois sont ainsi moins bien outillés pour prendre leur place!

     Selon Monsieur Parizeau, « l’université est maintenant un des principaux instruments de la croissance économique » (Parizeau, p.184) afin que la population se développe de façon à pouvoir prendre sa place dans le monde.  « Des sommes considérables devront être investies dans l’enseignement universitaire » pour assurer la place du Québec dans le monde.

    Cependant, au nom de la liberté universitaire, (possibilité pour le corps professoral de continuer d’établir ses propres normes et de s’auto-évaluer) on laisse les universités gérer à leur guise leur budget et, notamment, décider des priorités de développement des programmes de formation. Or, nous conviendrons que les priorités des professeurs et chercheurs de carrière ne sont pas nécessairement au diapason de celles de la population québécoise.  Les rapides changements qui se produisent à tous les niveaux nécessitent d’être appuyer par des connaissances et des compétences ce qui s’avère très difficile dans certains domaines.

     En 1995, la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), adoptait sa Déclaration de principe sur la liberté académique. On y précise le rôle de l’Université qui doit assurer « la formation supérieure, la production et la diffusion du savoir, principalement par l'enseignement, la recherche, la création et les services à la collectivité » (Landry, 2001, p.10).  Selon eux, l'autonomie universitaire et la liberté académique sont essentielles.  L'autonomie universitaire y est définie comme étant « le droit à l'autonomie afin d'assurer la réalisation de leur mission sans ingérence indue de la part des Gouvernements, des Églises, des corporations, des corps policiers et tous groupes d'intérêt ou institutions » (Landry, 2001, p.10).   Quant à la liberté académique, elle est définit comme « le droit qui garantit l'accomplissement des fonctions professorales…Elle leur permet d'accomplir ces tâches sans être assujettis à des pressions ou censures et ce, quels que soient l'orientation de leur pensée, leur style de vie, leur origine ethnique, leur langue, leur sexe, leur orientation sexuelle, leur handicap physique, leurs opinions et actions politiques ou religieuses, leur âge, leur état civil. » (Landry, 2001, p.10).  Par ailleurs, on y ajoute que « La permanence est une importante garantie de l'exercice de la liberté académique. En protégeant les professeures et professeurs contre toutes représailles, la permanence leur permet d'accomplir leur mission d'universitaires. » (Landry, 2001, p.11). 

     

    Un tel niveau de liberté laisse place aux abus d’un tout autre ordre.  En effet, elle place les professeurs dans une situation qui tend à favoriser leur narcissisme au détriment d’une population à former ! 

     

    Auparavant, dans le milieu de la santé, on voyait fréquemment des projets de développement clinique s’orienter en fonction des intérêts des cliniciens ou chercheurs.  Ainsi, on pouvait voir un psychiatre dans un rôle de thérapeute d’un groupe d’art thérapie alors que la liste d’attente était d’un an pour une évaluation psychiatrique! 

    Avec la venue du concept de la responsabilité populationnelle, graduellement, un changement de culture s’opère,  dans le réseau de la santé, vers des développements en fonction des besoins de la population et même plus, au devant de ces besoins. « Le but ultime de la réforme du système de santé qui s’amorce est d’optimiser l’impact des services sur la santé de la population en introduisant le concept de la responsabilité populationnelle, une approche essentiellement fondée sur la conviction que la santé est une richesse collective qu’il faut maintenir et développer » (ASSSM, 2004, p.4)                                                                                                                             

     

    À quand la responsabilité populationnelle dans le domaine de l’éducation ?Car  « Notre place dans le monde passe pas l’éducation »…..

     

     

    Merci à M. Parizeau d’avoir pris le temps de venir nous rencontrer à l’ENAP. Il y a chez cet homme une forme d’indépendance d’esprit que l’on devine dans le regard qu’il porte sur le monde et qui nous amène à vouloir élargir le nôtre! 

     

     

    Agence de la santé et des services sociaux de Montréal (2004) « L’approche populationnelle : une nouvelle façon de voir et d’agir en santé » http://www.santemontreal.qc.ca/pdf/PDF_CSSS/approche.pdf 

     

    Landry, S. (2001) « LA LIBERTÉ ACADÉMIQUE ET L’AUTONOMIE UNIVERSITAIRE: UN RECUEIL DE CITATIONS »  Les cahiers de la FQPPU, Comité de la liberté académique et de l’autonomie universitaire, Québec,

     http://fqppu.org/assets/files/publications/cahiers/cahiers_fqppu_6.pdf

     

    Parizeau, J. (2009) « La Souveraineté du Québec », Michel Brulé éditeur, Montréal.

     

      

    MJ 

    607@videotron.ca

    Blog 2

    ENP 7505 : Groupe du lundi soir 

     

  • LA GOUVERNEURE GENERAMICHAELLE JEAN A-T-ELLE BIEN REMPLI SA MISSION A RIDEAU HALL?

    LA GOUVERNEURE GENERALE MICHAELLE JEAN A-T-ELLE BIEN REMPLI SA MISSION A RIDEAU HALL?

    Le CANADA fonctionne suivant un système de monarchie constitutionnelle où la Reine d’Angleterre joue le rôle de chef de l’Etat. En cette qualité, elle ne dirige pas directement. Elle se fait représenter par le Gouverneur Général qui est le dépositaire de certains symboles.[1]

    Le Gouverneur Général est nommé par le Premier ministre en conseil des ministres, mais la décision doit être entérinée par la Reine. C’est en vertu de cette procédure que le Premier Ministre Paul Martin avait nommé Michaelle Jean, une canadienne d’origine haïtienne, Gouverneure Générale du Canada, le 27 septembre 2005. Michaelle Jean est ainsi devenue le 27ème gouverneur général du pays le plus vaste de la terre. Cette nomination a été très bien accueillie au Canada et un peu partout dans le monde.

    Depuis le jour de son assermentation pour son entrée en fonction, Madame Michaelle Jean s’est montrée très active dans la vie politique canadienne. Mais comme le monde politique est complexe, elle a connu des hauts et des bas dans sa fonction. Pourtant, nul ne peut prétendre qu’elle n’a pas assumé ses responsabilités avec brio. Elle s’était donné pour mission principale de défendre les valeurs canadiennes et de bien représenter son peuple dans le monde. Sur le plan interne, elle a entretenu, dans le respect des traditions démocratiques du pays, des relations privilégiées avec les institutions qui font fonctionner l’Etat afin de garantir la bonne réputation du pays. Elle a aussi intensifié ses relations avec ses concitoyens en privilégiant le contact direct.

    Cette stratégie s’est révélée payante, puisque Facebook et Twitter ont publié un tableau statistique très flatteur de son mandat, rappelant qu’en cinq ans, la Gouverneure Générale a fait près de 40 visites à l’étranger, 121 au Canada, prononçant 704 discours et écrivant 82 messages sur des blogues. Modernité oblige, elle aura été la première gouverneure générale à avoir une page Facebook et un compte Twitter et à participer à des discussions sur son site « à l’écoute des citoyens ».

    En 2008, le gouvernement canadien a fait face une crise sans précédent dans l’histoire du pays : le Premier ministre Stephen Harper s’est vu contraint de s’exposer à un vote de confiance au parlement, lequel vote ne lui a pas été favorable. Madame Jean, dans le dessein de juguler la crise a usé de son pouvoir discrétionnaire de gouverneur pour proroger le mandat du premier ministre. Cette décision a fait l’objet de beaucoup de controverses au sein de la société canadienne.

    Cependant des analystes crédibles retiennent que Madame Jean a été confrontée à une situation atypique, l’exposant en permanence à des épisodes turbulents qui l’ont gardée sous le feu constant des projecteurs.

    Mme Antonia Maioni, directrice de l’institut d’études canadiennes de l’Université McGill, soutient qu’il ya eu des moments mouvementés, qu’elle a eu beaucoup de pain sur la planche, plus que d’habitude pour un gouverneur général. Elle a eu 3 gouvernements minoritaires, une grave crise politique, les rapatriements des corps des soldats morts en Afghanistan. Ce ne sont pas des événements que tous les gouverneurs doivent vivre. Mais elle a clairement été à la hauteur. Dans l’ensemble, elle a bien rempli les fonctions.[2]

    De son côte, Ned Franks, constitutionnaliste chevronné de l’Université Queens, juge que Michaelle jean a été charmante, brillante, très déterminée en général. Elle a bouleversé les Canadiens, s’est intéressée de très près aux gens qu’elle a rencontrés. La fonction de base d’un gouverneur général, c’est de mieux faire connaître les Canadiens au Canada et dans le reste du monde. Elle a été très bonne là-dedans.[3]

    Comme on peut le comprendre, la gouverneure générale a éprouvé de nombreuses difficultés dans le cadre de sa mission. Mais l’important est qu’elle se soit révélée à la hauteur de sa mission en prenant des décisions conformes à l’intérêt général. En dépit de tout ce qu’on pourrait dire de la gestion de cette chef d’Etat, force est d’admettre qu’elle a bien joué son rôle.

    Dans une lettre de fin de mandat publiée au journal Le Devoir du vendredi 1er octobre 2010, la gouverneure générale Michaelle Jean a écrit que « son mandat n’aura donc pas été de tout repos, bien au contraire. Sur le plan de mes responsabilités constitutionnelles, j’ai eu à affronter les défis particuliers que pose tout gouvernement minoritaire à l’exercice du gouverneur général. Un moment de notre histoire politique qui aura certainement amené la population à s’interroger sur notre système et sur le fonctionnement de nos institutions ».

    Fort de toutes ces considérations, il est important de garder à l’esprit que Michaelle jean a accompli sa mission constitutionnelle avec brio et persévérance. Il est clair qu’au delà des enjeux de toutes sortent auxquels elle était exposée, la représentante de la Reine a pu donner à sa fonction une orientation clairement citoyenne en gardant un contact permanent avec son peuple. Elle peut s’enorgueillir d’avoir répondu à l’appel de l’Histoire en se faisant l’écho de ses concitoyennes et de ses concitoyennes.


     

    Bibliographie

     

    1-      Rémy  Trudel,<< Principes et enjeux de l`Administration Publique.>>

    2-      Guillaume Bourgault-Cote, « Le règne spectaculaire de la « petite reine » » in Le Devoir, vendredi 1er octobre 2010.

    3-      Michaelle Jean, « Lettre aux canadiens », in Le Devoir, vendredi 1er octobre 2010.

    4-      Dominique La Haye, « Des adieux èmotifs » in Le Journal de Montréal, jeudi 30 septembre 2010.

     



    [1] Notes du cours principles et enjeux de l’administrstion publique

    [2] Le devoir ,vendredi 1er octobre,Le regne spectaculaire de la <<petite reine>>.Guillaume Bourgault-Cote

    [3] Ibid