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Enjeux de l'administration publique

MOURIR DANS LA DIGNITE

La question de mourir dans la dignité se pose avec de plus en plus d’acquitté au Québec. C’est pourquoi au courant de cet automne 2010, une commission spéciale  composée d’une quinzaine de députés parcourra le Québec en vue de recueillir le point de vue des Québécois sur les questions de l’euthanasie, du suicide assisté, de la sédation terminale, du refus de traitement et de l’acharnement thérapeutique. Cette consultation des citoyen(ne)s sur ces questions fait partie intégrante des processus politiques utilisés en administration publique par les Etats de droit tel que le Canada. Elle est également nécessaire pour la croissance de son administration publique. Nous espérons de ce fait que cet exercice permettra aux élus du peuple de disposer d’éléments pertinents qui leurs permettront de prendre des décisions éclairées et pourvues de bon sens. 

En ce qui nous concerne, nous pensons qu’il faudrait traiter ces questions en regardant tous les aspects qui leurs sont liés tels que l’origine et la raison d’être de la mort, la qualité des services et soins de santé offerts aux personnes âgées (aînés) de même qu’à celles atteintes de maladies jugées incurables ou non, les conséquences sociales et économique de l’adoption d’une loi autorisant l’euthanasie, le suicide assisté ou la sédation terminale, les leçons de l’adoption de cette loi dans les pays qui l’ont fait tels que la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Au Canada et au Québec en particulier, la religion chrétienne est l’un des facteurs institutionnels qui influencent les processus politiques en administration publique. C’est d’ailleurs pourquoi plusieurs lois Canadiennes et Québécoises en particulier découlent des idéologies véhiculées par celle-ci. Dans le cas présent, selon cette religion, la mort a été instituée par Dieu comme punition au péché originel des premiers hommes. Cette mort devant intervenir à l’heure choisit par Dieu lui-même. C’est d’ailleurs pourquoi le suicide a toujours été mal vu par les sociétés chrétiennes en général qui ne font pas des suicidés des héros. Aussi, la mort ne doit pas être crainte par les êtres humains qui doivent la considérer comme étant un passage obligé pour tous. Ainsi, nous devrions éviter l’acharnement thérapeutique qui, dans la plupart des cas, sert uniquement à renflouer les caisses des pharmacies sans pour autant donner satisfaction au patient. Car ce dernier finit toujours par mourir le moment venu. D’ailleurs, l’expérience a montré à de nombreux médecins que la mort peut survenir même pendant que le patient suit un traitement approprié pour sa maladie : cas de mort naturelle.

 L’un des problèmes qui se posent actuellement est : faut-il accepter de mourir dans la souffrance d’une maladie longue et incurable, sachant qu’il est possible de se donner la mort dans ces conditions en s’administrant des produits mortels afin de mourir dignement ? Nous pensons qu’il serait judicieux, avant de donner une réponse à cette question, de s’interroger sur qu’est ce que la dignité ? Comment est ce que nos malades et nos aînés sont-ils soignés ? Quels est la qualité des services qui leurs sont rendus ? Sont-ils soignés dans le respect de leur dignité ?

Selon le dictionnaire, la dignité c’est : le respect que mérite quelqu’un. Selon nous, ce respect doit lui être accordé en premier lieu par sa famille ascendante et descendante s’il ya lieu. Sur ce point, on a souvent remarqué que certains aînés placés dans des centres d’hébergement pour personnes âgées, ne reçoivent pas le respect qu’ils méritent de la part de certains de leurs descendants. Ces derniers s’en lavent d’ailleurs les mains la plus part du temps, une fois que leur parent se retrouve dans ce genre de centre, et ne réapparaissent qu’au moment du partage de l’héritage. Notons que cette situation contribue à diminuer le respect que mérite le résident du centre et par là porte atteinte à sa dignité. Car chacun aimerait vivre ses derniers jours en compagnie de toute sa descendance.  Ainsi, pour résoudre la question de mourir dans la dignité, il convient dans un premier temps que chaque citoyen(ne) prenne davantage le temps de s’occuper de ses propres parents en leurs rendant régulièrement visite dans les centres d’hébergement, en prenant de leurs nouvelles régulièrement de sorte qu’ils ne se sentent pas seuls et abandonnés. C’est la moindre des choses à donner à ses parents dans ces conditions.

En second lieu, la société entière, à travers ses institutions administratives a le devoir de donner du respect à la personne âgée et à tous les malades. Au Québec, ces institutions sont placées sous la responsabilité du ministère de la santé et des services sociaux et forment le réseau québécois de la santé et des services sociaux. Ce réseau inclus : les centres hospitaliers, les centres de santé et de services sociaux, les centres d’hébergement pour les soins de longue durée (CHSLD), pour ne citer que ceux là. C’est institutions on le devoir, par la qualité de leurs différents services, la qualité de leurs infrastructures, de leurs matériel et équipement, de veiller à ce que la dignité de leurs clients soit respectée en tout temps et en tout lieu. Rappelons que certaines conditions de vie peuvent gravement porter atteinte à la dignité de la personne qui y vit. Nous pouvons citer ici le cas de Mr. Willard Wilson, 94 ans qui a été ébouillanté en 2009 dans son bain au Manoir-de-l’Ouest-de-l’Île, un CHSLD privé, et qui a finalement succombé à ses brûlures. Je pense que personne n’aimerais mourir de cette façon là.  Il convient donc de régler le problème de mourir dans la dignité en s’attaquant à l’amélioration de la qualité et l’accessibilité aux soins de santé par tout les malades en général et par les personnes âgées en particulier. Ceci peut être fait en améliorant la qualité et l’accès aux soins palliatifs et soins à domicile pour les personnes âgées, en respectant les besoins et le rythme de vie des résidents des centres d’hébergement. Sur ces points, le Québec a encore du chemin à faire, vue les innombrables plaintes que le ministère de la santé et des services sociaux reçoit de la part des citoyen(ne)s à ce sujet. Pour ce qui est des douleurs atroces endurées par les patients atteint de maladies incurables comme certains cancers, la médecine a déjà évolué à tel point qu’il existe des médicaments antidouleurs qui permettent d’alléger les souffrances physiques. Le problème ici est de pouvoir les rendre accessible par ceux et celles qui sont dans le besoin.

Aussi, penser à légaliser l’euthanasie, le suicide assisté ou la sédation terminale serait une solution trop facile pour le gouvernement. En effet, Au plan social, cette légalisation donnerait l’impression que le gouvernement préfère éliminer les citoyens en fin de vie afin d’économiser sur son budget dont l’objet fondamental est d’être utilisé pour répondre aux besoins de tous les citoyens quelques soit leur âge, sexe et condition physique ou mentale. Cette décision donnerait également l’occasion aux chasseurs de primes de s’enrichir davantage en simulant des meurtres sous forme de suicide assisté, d’euthanasie ou de sédation terminale. Ces meurtres déguisés pourraient également avoir des conséquences graves sur l’économie du pays si ceux-ci étaient effectués sur des entrepreneurs âgés et peut être victime de complot. Ces derniers n’auront plus le temps nécessaire pour régler les problèmes de leurs entreprises avant leur mort de suite d’une maladie dont ils auraient pu normalement guérir malgré leur âge, et continuer à travailler pour la croissance de leurs entreprises et par là pour celle de l’économie nationale.

Notons que, dans les pays comme la Belgique, les Pays bas et le Luxembourg où l’euthanasie a déjà été légalisée, les chiffres montrent que dans 20% des cas où elle a été effectuée, on n’était pas certains à court et à moyen terme de trouver un traitement à la maladie. Ce qui nous amène à nous interroger sur faut-il choisir l’euthanasie comme solution à nos problèmes de santé difficile à résoudre sur le champ? Si oui, ne serait ce pas contribuer à ralentir les recherches en santé ?

Pour ce qui est du refus de traitement, nous pensons que les patients qui refusent de suivre les traitements qui leurs sont proposés sont ceux là qui estiment être arrivé au bout de leurs force dans la lutte contre la maladie qui les ravage. A ce niveau, ils ont besoin du réconfort de la part de leurs proches, de la société toute entière à travers ses institutions administratives et ses services religieux.

Rosine NGUEMPI MELOU, Étudiante en maîtrise à l’ENAP

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