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  • Laïcité, Sécularisation et l’État moderne

    Lors de notre dernière visite à l’Assemblée nationale du Québec organisée dans le cadre du cours gestion participative et défense de droits par M. Rémy Trudel, j’ai eu l’occasion d’assister à un débat très intéressant inscrit dans le cœur même de la figure de l’État contemporain, au moins dans ce qui concerne l’hémisphère occidental.

    Les États de droit sont la figure prédominante de notre ‘civilisation’ comme bien pourrait le dire Samuel Huntington, le grand professeur américain de la science politique et auteur du livre Le Choc des civilisations.

    En plus de toutes les considérations ontologiques et historiques qu’on devrait tenir en compte pour nous faire une idée plus ou moins claire sur la typologie que nous sommes en train de réviser, il y a un aspect fondamental que je retiens au moment de parler sur la neutralité religieuse de l’État, projet de loi 62 présenté par l’actuelle ministre de Justice du Québec Madame Stéphanie Vallée.

    Le projet de loi en mention a été la question abordée de cette cinquième consultation parlementaire pendant le mois d’octobre, commission parlementaire à laquelle j’ai eu la chance d’y assister.

    L’aspect que je retiens c’est la différence parfois très ambiguë entre le processus de sécularisation et la laïcité de l’État. Au-delà d’assumer une position en faveur ou en contre de la portée des objets religieux par les serviteurs publics au sein de certaines organisations, ce texte visera de contextualiser le débat et de proposer quelques pistes de compréhension.

    Louis-Olivier Taillon, ancien premier ministre du Québec entre 1892 et 1896, est probablement une personnalité à reprendre si on veut mieux distinguer la laïcité du phénomène de sécularisation. Lui faire mention nous parait aussi important étant donné que ce texte s’inspire notamment d’une expérience parlementaire.

    Le député est reconnu pour avoir promulgué avec ténacité la primauté de l’Église catholique au sein de l’État, et pour avoir contribué « à la formulation et à la promotion du Programme catholique de 1871, qui visait à purifier la politique et à subordonner le Parti conservateur aux enseignements moraux de l’Église » (BIOGRAPHI, 2016)

    Plus de 100 ans après, une proposition pareille par un de nos politiciens actuels nous paraîtrait sans aucun doute exagérée, ridicule, et dans le pire de cas dangereuse, si on considère l’extrémisme de certains groupes religieux aujourd’hui.

    Mais qu’est-ce qui s’est passé à l’intérieur de nos sociétés qui nous font réfléchir de telle manière? Depuis quand l’inclusion de l’Église catholique ou de n’importe quelle autre confession religieuse est hors question d’un milieu politique valable?

    La réponse c’est la laïcité ou le principe de séparation dans l'État moderne, de la société civile et de la société religieuse, Mme Houda-Pepin a tout à fait raison quand elle clarifie lors de la séance de consultation du 27 octobre à propos du sujet, que « la laïcité est un concept qui, historiquement, et depuis plus d'un siècle est associé surtout au modèle français. Et le modèle français, c'est une laïcité de combat, une laïcité de combat qui a été forgée dans une lutte féroce contre l'Église. Et, évidemment, tout ça, c'était dans le sillage de la Révolution française, ce qui n'est pas le cas du Québec. »

    Cependant, bien qu’il soit vrai que les formes et manières de la laïcité n’ont pas été atemporelles ni basé sur un même modèle, « laïcité ouverte aux droits individuels, laïcité aux droits individuels et collectifs et laïcité qu'on pourrait dire intégrale » pour ne citer que quelques exemples inspirés de l’intervention de Mme Houda-Pepin.

    Le processus de sécularisation au monde occidental s’est passé plus ou moins d’une manière homogène. Dans ce sens, il ne faut pas confondre la laïcité, qui ne touche que les institutions publiques, et qui fait référence d’une manière exclusive à la neutralité religieuse de l’État. Avec la sécularisation, phénomène beaucoup plus large qui a changé la cosmovision du monde en Occident, en passant d’une dimension centré sur le sacré ou la transcendance, à une dimension dans laquelle « le monde et l'histoire humaine pouvaient se comprendre à partir d'eux-mêmes, de manière proprement immanente » ou si l’on veut rationnel. (Wikipédia, 2016).

    Déterminer jusqu'au quel point la laïcité dans nos sociétés modernes demande l’interdiction des objets religieux dans les institutions publiques, c’est le débat autour du projet de loi 62. L’indifférence religieuse dans la sphère publique de nos jours, c’est la conséquence de la sécularisation.

    BIBLIOGRAPHIE

    1. http://www.biographi.ca/fr/bio/taillon_louis_olivier_15F.html

    2. http://quebec.huffingtonpost.ca/2016/10/27/le-projet-de-loi-62-ouvre-la-porte-au-tchador-dans-les-services-publics-croit-fatima-houda-pepin-video_n_12679126.html

    3. https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9cularisation

    4. http://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/commissions/ci-41-1/journal-debats/CI-161027.html

  • ENP7930 La plus belle journée de ma vie...académique!

    Le 27 octobre dernier, dans le cadre de mon séminaire d'intégration des apprentissages en administration publique de la prestigieuse École Nationale d'Administration Publique (ÉNAP), je suis allée, pour la première fois de ma vie à l'Assemblée Nationale à Québec. Notre professeur, Rémy Trudel, ancien député et Ministre de Parti Québécois, nous avait dit que ce serait la plus belle journée de notre vie. J'y suis donc allée par curiosité. Voici donc ma description et commentaires personnels sur cette journée mémorable!

    Levée à 4h00am pour me rendre à l'ÉNAP à 6h00. Notre professeur nous attendait comme toujours avec son sourire, son dynamisme, sa motivation contagieuse et bien sûr muffin, café, collation pour tous... Vers 7h00, c'est un départ en autobus pour Québec. Durant le trajet, nous recevons une formation sur les droits aborigènes. Une revue historique très intéressante qui nous fait prendre conscience de l'importance pour nos deux Nations de coexister dans le respect des uns et des autres!

    Vers un peu plus de 10h00, on arrive à l'Assemblée Nationale. Passant devant les différents postes de sécurité, nous entrons dans le Salon Bleu où se déroule la période de question. Le rôle du député est important pour la démocratie québécoise car c'est eux qui étudient, analysent et votent les différents Projets de Loi, ils doivent défendre les différents dossiers de leurs circonscriptions. C'est au niveau du contrôle de l'action gouvernementale lors de la période de question que je suis un peu perplexe. Une période d'environ 45 minutes, très protocolaire, où le temps de chaque question est contrôlé par le Président de la Chambre. Le temps écoulé, sujet terminé ou non on change de question et c'est un autre ministre qui débute à parler... Je comprends bien que le temps doit être géré mais dans un monde où l'on demande l'entraide, la collaboration, l'échange des idées, le respect des uns et des autres ne devrions-nous pas changer la formule? Le ton de voix et le non-verbal observé lors de la période de question ne correspondait pas aux valeurs Québécoises. L'écoute n'était pas au rendez-vous (texto, échange entre collègue pendant que d'autres parlaient...) Dans la salle, il y avait des jeunes élèves du primaires qui assistaient. Je suis désolée mais pour ma part, ce n'est pas l'exemple que je veux que les représentants de la démocratie québécoise démontre à notre relève. IL faut démontrer comment gérer les conflits, avoir de l'ouverture pour les différences d'opinion. Comment on peut amener une idée à grandir au bénéfice du bien commun et non pas d'une "ligne de partie politique"! Il faut prendre conscience Messieurs et Mesdames les députés de votre responsabilité envers la population. Au delà de vouloir obtenir le pouvoir, il y a la façon de l'obtenir. Le respect est la base.

    Par la suite, nous avons fait la visite des lieux: architecture incroyable, plusieurs postes de sécurité sont présents pour assurer le contrôle des visiteurs... ce qui a fait en sorte que nous n'avons pu accéder au bureau du 1er Ministre mais par contre nous avons eu la chance de s'assoir dans les fauteuils de la salle des ministres de l'opposition. (magnifique salle où la photo de tous les 1er Ministres du Québec est présente). En se rendant au restaurant le Parlementaire, nous avons rencontré le Ministre de la Santé Mr Gaëtan Barrette qui nous a salué, serré la main et a pris le soin de nous dire que le réseau public avait besoin de nous! Ça fait di bien à entendre Mr le Ministre. Au restaurant, plusieurs députés sont venus nous saluer, pris le temps d'échanger avec nous, ce fût fort apprécié et intéressant...

    Lorsque le repas fût terminé, on poursuit notre visite... on a pris conscience que nous étions à l'endroit où une fusillade à eu lieu le 8 mai 1984, un événement dramatique... Nous avons poursuivi notre visite en prenant des photos comme si nous étions en conférence de Presse. Cela nous fait réaliser les habiletés de communication que doivent détenir les ministres pour faire face aux caméras et questions des journalistes. On se dirige vers le Salon Rouge, ancienne salle du Conseil Législatif pour rencontrer Mr François Gendron, député de la circonscription de l'Abitibi-ouest pour le Parti Québécois depuis maintenant 40 ans. Par son discours, il dégage un homme aux valeurs humaines importantes. On voit que le citoyen est sa priorité... un homme très inspirant! On lui a rendu hommage pour ses 40 ans de services à la démocratie québécoise. Bien mérité Mr Gendron!

    Près de 15h00, on se dirige à la salle de la commission parlementaire traitant du Projet de Loi 62 "Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l'État et visant notamment à encadrer les demandes d'accommodements religieux dans certains organismes où nous avons pu entendre Mme Fatima Houda-Pépin, ancienne députée libérale exprimer clairement son point de vue sur le sujet et demander à la commission de laisser de côté la partisannerie et se mettre ensemble pour mettre en place ce projet de Loi. Impressionnant de voir cette femme rester calme et répondre à tous les journalistes qui l'attendaient à la sortie de la commission... Bravo Mme Houda-Pépin, tout comme les 4 pionnières sur la statue devant le Parlement, dont vous nous avez parlé avec passion dans l'autobus au retour, vous contribuez à l'avancement de la démocratie québécoise.

    De retour à Montréal vers 20h00, tous s'entendaient pour dire que c'était effectivement la plus belle journée de notre vie...académique ;))) Merci Mr Trudel de nous avoir permis de vivre cette journée magnifique, riche en connaissances et en souvenirs. Je recommande à tous de vivre cette belle expérience!
    MJDenis

  • Les commissions parlementaires: Une meilleure vitrine sur la démocratie

    Jeudi dernier, je participais, dans le cadre de mon séminaire d'intégration à la maîtrise en administration publique de l'ENAP, à une visite de l'Assemblée Nationale organisée par notre professeur, M. Rémy Trudel. Ce fût un privilège d'être accompagnée par cet ancien député du Parti Québécois qui au-delà de l'institution, nous a parlé des jeux politiques habiles auxquels sont confrontés nos élus dans l'exercice de leurs fonctions. Nous avons donc assisté à la période des questions où l'objectif ne semble pas de répondre à son adversaire, mais bien de faire mousser la ligne du parti afin d'alimenter les médias. Ainsi, lorsque le citoyen regarde la période de questions, il assiste à une mauvaise pièce de théâtre où la réplique ne vise qu'à ébranler la crédibilité des idées défendues par ses adversaires et non pas à faire progresser le débat. Ces déclarations sont alors reprises en boucle sur nos réseaux d'information afin de renseigner la population. Il n'est donc pas étonnant que les citoyen soient de plus en plus cyniques face à nos élus et de moins en moins engagés envers les enjeux de notre société.

    Par contre, lors de cette même visite, j'ai pu constater une franche camaraderie entre les élus des différents partis et un réel désir de représenter les citoyens de l'ensemble de notre province. L'Assemblée Nationale s'est dotée de commissions parlementaires qui sont des: « groupe(s) composé(s) d'un nombre restreint de députés chargés de l'examen de toute question relevant de sa compétence. » (1) Ainsi, c'est en commission parlementaire que les projets de loi sont étudiés en profondeur, que les activités des ministères et des organismes publics sont étudiées et que les prévisions budgétaires sont examinées. Incidemment, les commissions parlementaires permettent aux députés d'exercer pleinement leur rôle de législateur et de contrôleur de l'État.(2) J'ai donc eu la chance d'assister à la commission parlementaire sur le projet de loi 62 - Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l’État et visant notamment à encadrer les demandes d’accommodements religieux dans certains organismes où Mme Fatima Houda-Pépin est venue exposer son point de vue sur la question. S'en sont suivis des échanges avec la ministre de la justice, Mme Vallée, avec Mme Maltais, vice présidente de la commission des institutions et porte parole de l'opposition officielle en matière de laïcité et enfin avec Mme Roy, porte parole en matière de laïcité du deuxième groupe d'opposition. Dans ces échanges, j'ai constaté un véritable désir de comprendre le point de vue de Mme Houda-Pépin en l'amenant à spécifier sa pensée. Par ailleurs, la ministre Vallée a clairement démontré son ouverture à bonifier le projet de loi à l'étude en fonction des diverses visions qui ont émanées des consultations publiques tenues. En ce sens, elle a demandé l'avis de Mme Houda-Pépin sur la nécessité d'inclure un préambule au projet de loi pour définir et préciser les concepts afin d'amenuiser leur interprétation en fonction de l'angle du lecteur. Ces échanges riches sont à mon avis l'expression réelle de la démocratie. C'est avec un engouement certain pour le sujet à l'étude que je suis retournée à la maison et que j'ai écouté sur le site internet de l'Assemblée Nationale d'autres intervenants venus présenter un mémoire à la commission parlementaire.(3) Ces présentations riches ont mis en évidence des points de vue de tout acabit qui peuvent guider nos élus.

    M. Hassan Jamali, immigrant syrien, est venu partager son expérience comme professeur et citoyen du Québec depuis 39 ans. Sa position sur le sujet n'est non pas revendicatrice de droits en matière de religion, mais interpelle davantage nos élus sur leur obligation de protéger les citoyens de l'intégrisme. En ce sens, Mme Maltais rappelle que bien que son partie et celui de Mme Roy ont une vision beaucoup plus restrictive que le projet de loi à l'étude, l'objectif de la commission est de travailler ensemble pour le parfaire et le faire évoluer et non pas de le réécrire. (4) Incidemment, je vois dans ces propos un réel désir de tous les partis de travailler ensemble pour que le projet de loi présenté à l'Assemblée Nationale lors du vote, soit le meilleur possible pour les citoyens compte tenu de la vision du parti au pouvoir.

    Conséquemment, j'estime que les commissions parlementaires sont une bien meilleure vitrine de la démocratie que la période des questions. Le travail qui y est fait est malheureusement gardé sous silence par les médias. Comme citoyenne politisée, je vous propose de regarder périodiquement les travaux de ces commissions qui sont disponibles en vidéo sur le site internet de l'Assemblée Nationale, et ce, pour les sujets qui vous interpellent comme acteurs importants de l'administration publique et comme citoyen appelé à se prononcer sur nos élus lors des élections. La démocratie est un grand privilège et de voir à l'œuvre certains nos élus en commission parlementaire m'a réconciliée avec leur véritable désir de servir et de représenter les citoyens.

    Nathalie Boudart

    Références
    (1). http://www.thesaurus.gouv.qc.ca/tag/terme.do?id=2876
    (2). http://www.assnat.qc.ca/fr/abc-assemblee/travail-commission.html
    (3). http://www.assnat.qc.ca/fr/video-audio/archives-parlementaires/travaux-commissions/index.html
    (4). http://www.assnat.qc.ca/fr/video-audio/archives-parlementaires/travaux-commissions/AudioVideo-69693.html

  • Financement participatif - Kiva Loans



    Bonjour;

    Dans le cadre de nos cours sur l’économie participative, et en lien avec la conférence donnée au sujet du CrowdFunding, je propose de partager avec vous mon expérience avec une plate-forme de financement participatif de petits projets à l’échelle internationale. J’y participe depuis plusieurs années avec des petits montants qui sont recyclés une fois qu’on me les rembourse afin de financer des nouveaux projets.
    En fait, Kiva Loans est une organisation à but non lucratif fondée en octobre 2005 par le couple Matt et Jessica Flannery intéressé par la microfinance.
    Elle permet aux internautes de prêter de l'argent à des institutions de microcrédit dans des pays en voie de développement. Ces institutions certifiées prêtent à leur tour l'argent reçu à des habitants du pays dans lequel elles opèrent. Le siège de Kiva est basé à San Francisco. Le financement de l’organisation est assuré grâce aux dons de ses utilisateurs et des partenariats d'autres institutions.
    Le profil des demandeurs de financement est diffusé sur le site internet de l’organisation. Ainsi, les prêteurs peuvent via le web chercher parmi les entrepreneurs en fonction de la zone géographique et de l’activité, et choisir à qui prêter leur argent. Plusieurs catégories de projets à financer sont proposées que ce soit dans le domaine de la santé, le social, l’agriculture, l’éducation, les affaires, etc.
    Le site permet de suivre en temps réel le montant recueilli par chaque demandeur. Il est parfois impressionnant de constater la rapidité avec laquelle certains projets sont financés. En l’espace de quelques minutes, des montants de plusieurs milliers de dollars sont ramassés!
    Kiva réunit l'argent des prêteurs individuels et le transfère au partenaire correspondant afin qu'il débourse l'argent au profit du demandeur. Au fur et à mesure que les entrepreneurs remboursent leurs prêts, le partenaire transfère les fonds à Kiva qui rend l'argent aux internautes ayant prêté à cet entrepreneur. L’argent récupéré peut être retiré ou prêté à un nouvel entrepreneur.
    Paypal est l’outil utilisé gratuitement pour transférer les fonds des prêteurs vers la plate forme de Kiva.
    En date du 1er Juin 2015, il y avait 1 319 213 utilisateurs ayant prêté pour un total de 727 768 425 $. Les demandes de prêts au nombre de 673 080 ont été financées par l'intermédiaire de 296 partenaires locaux dans 86 pays. Le taux de remboursement des prêts est de 98.69%.
    Le site offre plusieurs options dont la création de groupes virtuels de personnes partageant des intérêts communs pour un domaine en particulier. Ainsi, on peut faciliter le financement de certains projets qui nous tiennent à cœur et en plus pouvoir échanger et partager des idées et des connaissances qui permettraient au demandeur de mieux atteindre ses objectifs.
    Personnellement, je choisis de financer des projets pour des femmes démunies qui cherchent à assurer un revenu mensuel pour subvenir aux besoins de leurs familles et scolariser leurs enfants. La plupart s’en sortent et continuent d’agrandir leur projet (exemple : ouvrir une épicerie locale, achat de machine de couture, etc.).
    Je vous invite à découvrir cette plate-forme et encourager des entrepreneurs dans des pays en voie de développement à construire un avenir meilleur.
    Site internet : https://www.kiva.org/


  • Tout le monde rêve de sa place au soleil : même les personnes handicapées ou pourquoi le Québec semble avoir cessé de rêver ? Sylvain Le May

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  • L'entreprise sociale et collective et la Gestion participative

    L’entreprise sociale et collective et la Gestion participative

    L’Association étudiante de l’École nationale d’administration publique a profité du 3e Sommet international des coopératives 2016, tenu dans la ville de Québec en octobre dernier, pour créer en amont, un événement d’une journée, le forum G2ESC, où théoriciens, praticiens - professeurs de gestion spécialisés, directeurs généraux, présidents de conseils d’administration, étudiants – ont partagé leur réflexion sur les thèmes de la gestion et de la gouvernance des entreprises sociales et collectives (organismes à buts non lucratifs. marchandes à vocation sociale, coopératives, mutuelles, fondations caritatives). J’ai eu l’occasion de prendre part à la discussion autour de la Table-ronde sur Les règles de la gouvernance des entreprises sociales et collectives et souhaite ici partager le fruit de ma réflexion.

    Le Sommet international des coopératives aura permis à ses participants de poursuivre la discussion et d’aborder les grands thèmes proposés dans son programme portant sur les enjeux économiques, le développement des entreprises coopératives, la sécurité alimentaire, l’emploi et l’accès aux soins et services de santé.

    Les liens communs entre ces deux plateformes d’échange sur l’entreprise sociale et collective se révèlent multiples, comme le partage du bien collectif, la responsabilité sociale et environnementale. C’est toutefois sous l’angle d’une perspective de pratiques de gestion et de gouvernance partagées à partir de valeurs démocratiques et participatives que portent les propos de ce billet. Je crois que l’entreprise sociale et collective ressort comme un des acteurs stratégiques des plus importants dans l’adhésion et la promotion d’un mode de gestion plus participatif et d’une gouvernance plus collaborative.
    Notre système économique a indéniablement permis l’amélioration du bien-être d’une partie de la population mais la présence de situations d’iniquité demeure et met en lumière des tensions importantes dans la manière dont s’organise l’activité économique.

    La démocratie participative est un thème qui prend une consonance de plus en plus forte dans la réflexion collective qui aborde le développement économique à l’échelle mondiale comme à l’échelle locale. Parce que cette première économie est génératrice de grandes préoccupations d’iniquités sociales et de pauvreté récurrente au sein des communautés. Parce qu’un nombre de plus en plus important d’initiatives et d’acteurs locaux encouragent la deuxième par la participation citoyenne comme réponse aux changements requis, la mission de toute initiative « participative » doit tendre à renforcer le pouvoir et l’accès aux ressources de ceux qui en ont historiquement détenu le moins(Rabouin, 2009).
    Parce qu’elle propose une nouvelle forme de démocratie faisant une large place aux procédures de délibération, de négociation et de décision budgétaire et parce qu’elle reconnaît aux citoyens, aux membres, aux bénéficiaires la légitimité de participer pleinement à ce processus, la gestion participative, la participation démocratique et l’engagement citoyen doivent apparaître de plus en plus comme des éléments constituants de la gestion et de la gouvernance des entreprises sociales et collectives.
    La prémisse de base qui supporte cet avis se retrouve dans le fondement même de la mission des entreprises sociales et collectives qui repose sur des principes de coopération, de solidarité et de démocratie.

    L’objet même de la coopérative - la satisfaction de besoins communs - et parmi ses principes directeurs - la propriété collective et le contrôle démocratique, l’adhésion volontaire et ouverte, l’engagement envers la communauté - confèrent à ses membres une double identité: celle de propriétaires - puisqu’ils détiennent les parts de la coopérative - et celle d’usagers ou d’utilisateurs - puisqu’ils bénéficient de ses activités économiques (Mertens & Rijpens, 2014).
    Dans sa définition d’une coopérative, le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM, Mémoire 2016) décrit l’entreprise coopérative comme organisation démocratique et économiquement viable qui favorise la prise en charge des individus et des entreprises autour de besoins communs qu’eux-mêmes définissent.

    Autre exemple du côté de la fondation, publique ou privée, où plusieurs motivations peuvent mener à leur création, mais qui sont fondamentalement mises sur pied pour l’amélioration des opportunités économiques et des conditions sociales d’une communauté déterminée. La fondation regroupe de personnes désirant soutenir une cause sociale particulière et des services directs à la population (Agence Revenu Canada, 2012).

    Nul ne peut douter que la synergie qui sous-tend les actions des entreprises sociales et collectives soit fondée sur des valeurs de justice, de solidarité et de responsabilité. La mission de ce type d’entreprise repose ainsi sur des valeurs collectives qui, selon moi, gagnent à venir se traduire, de manières variées soit, mais de façon bien cohérente, dans les structures et les modes de fonctionnement de ce type d’organisation. Permettant l’engagement réel d’une forme d’économie solidaire et durable dans sa philosophie même de gestion et de gouvernance, la réponse qu’elle apporte aux besoins de ses membres et de la collectivité se voit rehaussée d’une valeur ajoutée, valeur participative, éducative. .
    Parce qu’elles mettent leur finalité sociétale au cœur de leur modèle économique et reposent bien souvent sur des modes de gouvernance démocratiques et participatifs, les coopératives expérimentent d’autres manières de créer de la valeur et de la partager (Mertens & Rijpens, 2014) et contribuent à réinjecter de l’égalité dans notre société. Le but social qu’elle vise et les valeurs qu’elles véhiculent lui en confèrent toute la légitimité.

    De plus, cette valeur ajoutée de gestion et de gouvernance plus participative vient appuyer la promotion de son modèle d’entreprise et offrir un plus grand rayonnement des apports collectifs qu’il génère dans nos sociétés.

    Coopératives et démocratie: - un état des lieux de la question pour encourager la vitalité démocratique des coopératives - est une réflexion et une invitation déjà lancée dans le milieu par certains auteurs (TRUDEL et Michelot, 2014) : le projet de déclaration du Sommet international des coopératives 2016 en portera peut-être les premiers éléments d’action et de cohésion les plus concrets.

    FF
    ENAP

  • Pourquoi tu fais ça ?

    « Pourquoi tu fais ça ? » C’est la question la plus fréquente.

    Après « c’est quoi l’ENAP ? » bien sûr!

    Je sais que je ne suis pas la seule, combien d’entre vous avez gérer cette interrogation dans les dernières années. Chaque fois, je suis prise de court : en effet, pourquoi je fais ça?

    D’où vient cette idée ? L’aventure a débuté au retour d’un voyage. 18 pays en 50 semaines ne « forment pas juste la jeunesse », l’aventure change une personne, nous permet de nous remettre en question. Je suis revenue avec une soif d’être moi-même et de changer les choses. Une soif de continuer à apprendre et la réalisation que bien que j’aime mon métier (infirmière c’est le plus beau métier du monde!), je veux plus, je veux diriger.

    50 semaines pour découvrir qui je suis, mes talents, mes ambitions, mes faiblesses et mes défauts. Après 50 semaines avec moi-même, je suis retournée travailler comme infirmière avec l’ambition nouvelle de monter les échelons et devenir gestionnaire. Pendant un an, j’ai fait mes recherches sur le type de formation offerte et mon choix s’est arrêté sur l’ENAP.

    Pourquoi je fais ça ? Parce que je veux m’outiller le plus possible, me préparer théoriquement à mon avenir de gestionnaire. Je suis consciente que ce travail n’est pas facile et que beaucoup s’apprend « sur le terrain », mais si au moins je me familiarise avec les termes, le langage, la théorie, ma transition sera plus douce.

    Je veux aller plus loin comme gestionnaire. Je sais que l’école ne nous prépare pas à tout, mais je pars maintenant avec une longueur d’avance.

    Qu’est-ce que l’ENAP m’a apporté ?
    Avant tout la confirmation que j’étais au bon endroit. Ma maîtrise fut un tour de force qui a donné une raison d’être à ma curiosité. J’avais besoin que l’on me pousse à apprendre, c’est la raison pour laquelle je me suis inscrite. Ce levier m’a fait découvrir des facettes de l’administration publique qui ne sont pas connues dans la culture générale du Québec.

    Je résume donc mes apprentissages en deux parties : le volet personnel et le volet professionnel.

    Le volet personnel
    L’apprentissage des rouages de l’administration publique a fait de moi une meilleure citoyenne. À mieux comprendre la composition de l’État et notre système politique, il m’est possible de visualiser la prise décisionnelle et le cheminement législatif. Je suis en mesure de moduler mon opinion lorsque les données de gestion budgétaires sont rendues publiques et d’analyser l’impact qu’ils auront sur la société. Je suis en mesure de mieux comprendre les programmes politiques et de faire un choix éclairé lorsqu’il vient le temps de voter. Bref, j’ai développé une curiosité politique que je n’avais pas autrefois.

    Le volet professionnel
    Je suis maintenant plus consciente des impacts politiques sur l’administration du système de santé, consciente de l’influence des autres ministères et du processus décisionnel. À grande échelle, la maîtrise m’a permis de mieux comprendre les changements dans le réseau e la santé. Et on peut dire qu’avec l’intégration et le chamboulement de la loi 10, il y en a eu beaucoup à comprendre!!! Je m’amuse à vulgariser ces changements à mes employés, je suis convaincu que lorsque l’on comprend la raison d’être des décisions il est plus facile de les accepter… ou d’offrir des solutions de rechange.
    Cette notion de gestion participative est d’ailleurs une théorie apprise qui est devenue pour moi une valeur importante. Il est important pour moi que mes employés participent à la prise décisionnelle et prennent position dans la recherche de solutions.

    Autre apprentissage majeur de mes études, la gestion de projet et la gestion par résultats. On m’a appris à travailler avec différents outils, méthodes de gestion et principes qui me permettent aujourd’hui de cheminer dans un système en constant changement qui nécessite un suivi rigoureux des résultats à obtenir.

    En plus de la théorie, la maîtrise m’a permis de faire un retour intérieur sur mon savoir-être comme gestionnaire. Découvrir mon type de leadership, mon type de personnalité, mais surtout comment me gérer.

    Pourquoi je fais ça ?
    Je n’avais pas trouvé une réponse simple à cette question. Il y a 2 ans maintenant que je chemine dans les théories de l’administration publique, pourquoi ?

    Le 23 septembre dernier, j’ai trouvé ma réponse. Le matin même j’avais reçu un appel m’annonçant que j’avais enfin obtenu mon premier poste de gestionnaire. En après-midi, encore chargé d’émotion, je me suis retrouvé assise en classe, le premier cours du séminaire d’intégration. Pour la première fois, je me suis présenté comme étant cadre du réseau de la santé. Pour la première fois, j’ai eu la confirmation d’être au bon endroit.

    Pourquoi je fais ça ? Parce que je suis à ma place et je veux être parmi les meilleurs.

    Caroline Yasconi






  • Des citoyens qui mettent la main à la pâte


    Il y a quelques jours, nous avons eu la chance de rencontrer deux spécialiste dans le domaine du budget participatif : madame Isabelle Gaudette, Chargée de projets et développement pour l’organisme Centre d’écologie urbaine de Montréal et monsieur Normand Lalande, Directeur général adjoint de la municipalité de St-Basile-le-Grand qui ont eu la générosité de partager leurs connaissances théoriques et pratiques. Nous avons pu comprendre un peu mieux le fonctionnement, les avantages et les limites de cette approche.

    Premiers constats
    Le budget participatif, c’est une approche intéressante et rafraichissante. En effet, comment ne pas être en accord avec le désir d’impliquer réellement les gens dans un processus décisionnel d’une ville ou d’une organisation. Le budget participatif dépasse la simple consultation puisqu’il demande l’implication du citoyen dans l’ensemble des étapes de réalisation du projet. C’est pourquoi qu’on invite la population à donner des idées en respectant des critères et un budget déterminés. En contrepartie, l’organisation s’engage à réaliser ce dit projet dans l’année suivante.

    Origine du budget participatif
    Cette idéologie est née au Brésil dans la ville Porto-Alegre en 1989. À cette époque, le maire de cette municipalité souhaitait faire participer la population aux différentes décisions. Par la suite, cette idée fut reprise dans de nombreuses autres municipalités partout dans le monde. À titre informatif, en 2014, il y avait entre 1269 et 2774 projets issus de budgets participatifs. Comme le mentionnait la conférencière, cette idéologie est une réponse au manque d’équité et de respect des besoins de base de la population et aide à canaliser une forme de colère parmi les membres de ces communautés. Au Québec, le plateau Mont-Royal depuis 2006-2008 et la municipalité de St-Basile-le-Grand sont les pionniers dans le domaine.

    Fonctionnement du budget participatif
    Le budget participatif n’étant pas qu’une simple consultation, mais bien un cycle réparti sur une année dans lequel le citoyen est impliqué complètement tout au long du processus. L’objectif est de donner un pouvoir au citoyen en lui permettant de prendre de vraies décisions. Pour y arriver, un budget réel doit être libéré par la municipalité. Comme M. Lalande l’expliquait, un pourcentage du budget d’immobilisation doit être prévu afin de permettre la réalisation des projets. La première étape consiste à faire la collecte d’idées lors des assemblées publiques ou sur plateforme internet. Cette étape consiste à recueillir les idées tout en respectant les critères d’admissibilités connus des gens et en respect des règles et lois régissant l’organisation ou la municipalité. La deuxième étape consiste à développer les projets. À cette étape, une équipe de citoyens impliquant nécessairement la personne qui a présentée le projet et de membres de l’organisation travaillent ensemble dans le but d’analyser et d’enrichir les projets reçus. Par la suite, il y aura regroupement et élimination des projets selon des critères d’admissibilité du projet établis. À la suite de cette étape, différents projets seront conservés pour la suite du processus. Une équipe de spécialistes travaille alors à chiffrer les projets et s’assurer que ceux-ci respectent le lois et règlements. C’est à ce moment que tout est en place pour passer aux votes. À titre d’exemple, la municipalité de St-Basile-le-Grand offre la possibilité de voter de façon électronique (par l’entremise d’un code d’accès unique) et en papier. La plage horaire de vote et les lieux de votation doivent être connus afin de permettre d’atteindre le plus de gens possible. Les citoyens de plus de 16 ans pour certains projets et de 10-17 ans pour les autres projets votent pour les cinq projets qui les intéressent davantage. Une valeur est alors accordée selon l’ordre choisi. Le projet qui obtiendra le plus haut pointage est celui qui sera réalisé. Il doit alors être adopté par le conseil municipal et une annonce officielle est réalisée. L’étape de la réalisation est alors arrivée…un suivi et une évaluation de la réalisation du projet sont donc réalisés. Le cycle de un an est complété…

    Conditions nécessaires pour la réussite
    Comme monsieur Lalande le disait, le citoyen doit être au centre du processus, mais il doit aussi travailler en équipe avec les élus et les spécialistes de l’organisation. Un projet peut être intéressant, mais ne pas répondre aux lois, aux règles budgétaires ou à toutes autres règles (architecturales, sécurité, etc.) qui sont moins connues des citoyens en question. Dans le fond, le défi est de jumeler le savoir spécialisé et le savoir populaire.
    Ensuite, l’élu doit accepter l’influence du citoyen. À cet égard, l’élu doit accepter de déléguer une partie de son pouvoir décisionnel et budgétaire au citoyen puisque ce n’est plus seulement lui qui prend les décisions. Il doit faire preuve d’écoute, de dialogue et il doit s’engager dans un projet à long terme. Il doit aussi travailler à ce que le plus grand nombre de citoyens s’engagent dans le processus.

    Avantages du budget participatif
    Naturellement, il y a de nombreux avantages qui ont été mentionnés par les deux conférenciers et qui font la démonstration que cette façon de faire doit indéniablement se réaliser à davantage d’endroits. Pour ma part, la plus importante est le développement d’une culture citoyenne. En effet, puisque la participation au cycle du budget participatif ne se limite pas uniquement à l’électeur standard ayant plus de 18 ans, mais bien à un plus grand nombre de citoyens. C’est une occasion unique pour tous de travailler en collaboration. Dans certaines municipalités, on permet même à des enfants de 10 ans de participer à l’ensemble du processus….Existe-t-il une meilleure façon d’inculper des valeurs démocratiques que par une expérimentation in situe ? Ces expériences permettent possiblement de former une future génération de citoyens ou peut-être même de politiciens engagés. Trop souvent les jeunes ne se sentent pas écoutés, entendus dans leurs revendications, leurs demandes, c’est une excellente façon d’y remédier. Ensuite, je trouve que le budget participatif, lorsque le citoyen s’implique à fond, permet un accès à des connaissances (lois, règlements diverses) qui sont normalement réservées qu’aux spécialistes. Cette transparence permet aux citoyens de se bâtir une opinion basée sur des bases solides et non pas seulement sur des jugements ou des rumeurs. La confiance et par le fait même le taux de satisfaction du public envers les élus sont naturellement augmentés.


    Limites du budget participatif
    Lors de la rencontre, les deux intervenants semblaient en désaccord sur le fait qu’il arrive qu’un citoyen présente un projet poussé par un organisme ou une association. M. Lalande mentionnait qu’il fallait trouver une façon de contourner cette problématique puisqu’il y voyait une problématique de force du nombre alors que Mme Gaudette disait que c’était adéquat, car au moins les gens y participaient. Pour ma part, je crois que le budget participatif ne doit pas servir aux intérêts des groupes de pression ou des organismes. En effet, la force du nombre pourrait faire en sorte que les résultats soient biaisés. Le cynisme envers la politique est en partie causé par les influences des groupes de pression. Il ne faudrait pas que le budget participatif soit teinté dans ce sens, sinon, encore ici, le citoyen va se blaser et n’y participera plus. Si les groupes sociaux et communautaires s’emparent de ces budgets, le citoyen n’aura plus de droit de regard, la participation et l’intérêt diminueront progressivement. Une deuxième limite est la valeur donnée au budget participatif. Je comprends que nous ne puissions libérer 100% du budget d’investissement, mais est-ce que 1% est vraiment suffisant. Nous comprenons qu’il faut entretenir les infrastructures et que nous devions conserver des sommes pour cela. Cependant, je verrais très bien une augmentation du pourcentage afin de solliciter davantage le citoyen. Il serait aussi intéressant de diviser davantage les projets. Un budget dédié et voté par les enfants, un autre pour les adolescents, un autre pour les adultes et enfin un dernier pour les ainés. Faisant en sorte que tous les citoyens soient concernés diminuant ainsi la possibilité de conflits générationnels. Pour y arriver une augmentation du budget prévu est nécessaire puisque si on divise encore la petite tarte, les montants seront dérisoires et ne susciteront plus autant la participation citoyenne.

    Application dans mes activités professionnelles
    Comme directeur d’école, il est évident que cette pratique ouvre des portes fort intéressantes. Impliquer les élèves, les parents, le personnel dans un processus de décision quant à une partie du budget est fort intéressant. Je suis actuellement à justement préparer une démarche dans ce sens. Développer une culture participative dans quelques choix budgétaires de l’école sera un atout et d’un intérêt indéniable.


    L’ensemble des municipalités devrait mettre en place un système axé sur le budget participatif. Ceci pourrait faire en sorte que quelques personnes désillusionnées reprendre le gout à la politique favorisant ainsi une démocratie plus saine et plus active.


    Jason St-Yves

  • Film "Demain". Pour le gestionnaire de demain... par Sophie Gascon - ENP 7930

    Le 29 septembre dernier, était présenté à l’auditorium de L’ÉNAP de Montréal le documentaire «Demain». Ce film réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent fut récompensé en 2016 par un César pour le meilleur documentaire. Ce documentaire aborde avec brio différentes réalisations citoyennes.
    C’est à la suite d’une publication annonçant l’éventuelle disparition de l’humanité que les deux réalisateurs, aussi enquêteurs pour les fins du film, ont voulu parcourir divers pays dans le but d’exposer des projets de gestion citoyenne et participative ayant eu un impact au sein de leur communauté.
    Partant du constat que l’Être humain vit actuellement différentes crises : environnementales, économiques et sociales. Par leur film, les réalisateurs nous démontrent au contraire, la volonté de certains individus de changer les choses et d’intervenir dans leur milieu afin d’améliorer leurs conditions.
    Ce documentaire nous présentait 5 projets.
    Un des projets présenté était un projet d’agriculture. Cette nouvelle approche d’agriculture expose une nouvelle exploitation des terres arables par la diversification des cultures. Leur projet démontre que les récoltes sont plus abondantes et n’épuisent pas les terres. De plus, en utilisant des plantes compatibles et complémentaires, ces nouveaux agriculteurs ne courraient pas à l’utilisation d’aucun produit chimique. Ce projet a su démontrer qu’en exploitant et en utilisant cette nouvelle méthode d’agriculture, les habitants de cette communauté pouvaient aussi s’auto-suffire au niveau alimentaire.
    Dans d’autres projets, le documentaire nous démontre que certaines entreprises et que même des communautés peuvent produire et fonctionner avec des énergies alternatives et renouvelables. L’énergie solaire, la géothermie et les éoliennes sont des exemples d’énergies utilisées dans certains projets.
    Dans un autre exemple, celui-ci d’ordre économique, on nous montre l’exemple de plusieurs communautés ayant instauré leur propre système monétaire et favorisant les achats et productions locales.
    Dans ce film, c’est cet exemple de projet qui m’a le plus étonné. Je ne croyais pas qu’une telle chose était possible. Je connaissais le Bitcoin, argent virtuel, utilisé dans certains commerces mais de là à être utilisé à grande échelle, je ne croyais pas que certains pays pouvaient accepter ce type d’échange monétaire. Apparemment, par leur expérience et comme le documentaire l’explique, ils ne peuvent l’interdire.
    Le documentaire nous présente aussi des exemples de crédits alternatifs offerts par des banques ayant une gestion éthique et responsable des projets qu’elles financent.
    Un projet sur la démocratie nous est présenté par les deux réalisateurs. Un ancien ingénieur a décidé de transformer sa communauté de 5000 habitants. Son village aux prises avec des problèmes de violence, de commerce illicite et de pollution cet homme proposa aux habitants une nouvelle démocratie participative afin de contrer ces problèmes. Le nouveau système de gouvernement local qu’il proposa impliquait tout le monde dans son projet de gouvernance. Il proposa entre autre des projets impliquant une mixité des castes. Pour enrayer ce problème de pollutions ce sont les villageois eux-mêmes qui ont participé à la réparation des services d’assainissement, des routes et des éclairages. Ce village ainsi que d’autres villages avoisinant se sont regroupés afin de créer une zone de libre échange des productions locales. L’argent recueilli par ces échanges est donc réinvesti directement dans le développement local des villages.

    Le film aborde aussi un projet novateur dans le domaine de l’éducation en Finlande. Le système pédagogique a été réformé s’adaptant spécifiquement à chaque étudiant. Les enseignants adaptent leurs interventions aux besoins de l’élève. La relation élève-enseignant est très différente à l’enseignement québécois. Les enseignants Finnois sont en présence constante avec leurs élèves ce qui favorise une meilleure connaissance entres eux. Par ces méthodes pédagogiques différentes, le taux de réussite scolaire des jeunes Finnois s’est nettement amélioré au cours des années et constitue un des meilleurs au monde.
    Ce film avait comme prémisse, d’apporter un nouveau message positif aux discours entendus sur les différentes crises mondiales. Il est vrai que ce film rempli très bien sa prémisse. Il fait la preuve que des solutions et que des alternatives aux crises actuelles sont possibles.
    Ce documentaire revient aussi remettre en perspectives l’intervention des institutions étatiques dans la résolution des diverses crises du Monde.
    Ces projets dépeints et les personnes touchées par ces crises n’ont pas attendu l’assistance de personne ou une intervention gouvernementale. Elles se sont mobilisées et ont fait leur part pour changer les crises dans leur communauté. Ne serait-ce pas là la solution à ces problèmes ou ces crises mondiales ?
    La gouvernance du 21e siècle ne pourrait-elle pas se traduire par «l’empowerment» de ses communautés ? Je crois qu’il serait tout à fait possible pour des instances publiques (gouvernements, villes, sociétés, etc.) de concéder certaines décisions et octroyer un plus grand pouvoir à ces citoyens ou usagers.
    De cette façon, les décisions prises en lien avec les besoins ou problèmes des communautés pourraient peut-être mieux répondre aux besoins des populations. Je crois pertinemment, et aussi avec la force du groupe, que «l’empowerment» des citoyens pourrait faire émerger des solutions alternatives. Les exemples du film en sont la preuve.
    Dans la gestion participative, le rôle de l’État n’est pas évacué. Il est tout simplement redéfini. Cette redéfinition du rôle de l’État se traduirait par un rôle de facilitateur. Facilitateur en étant un fournisseur de ressources comme en offrant des ressources, humaines, matérielles ou financières. C’est dans un accompagnement des communautés dans la réalisation de leurs projets ou dans l’octroi de financement que pourrait fournir les instances.
    La gestion participative pourrait aussi être une solution pour contrer le cynisme politique actuel. Elle pourrait redonner aux gens le pouvoir perdu par une lourde bureaucratie et une gestion centralisée.
    Les exemples de gestion participative sont multiples. Il est réconfortant de voir la réussite de projets tels que présentés dans ce film. Cela fait présumer d’un autre sort pour l’humanité. Malgré les messages pessimistes entendus depuis des années, je crois tout comme les réalisateurs qu’il y a encore de l’espoir pour notre futur. En tant qu’intervenante en éducation travaillant sur l’engagement communautaire je suis heureuse de voir qu’il y a encore des gens prêts à s’engagés pour le bien de tous. Je suis persuadée que l’État devrait plus s’enquérir de l’action citoyenne pour changer les choses. C’est en changeant les choses localement que l’on en vient à changer les choses globalement.
    Je recommande donc ce film à tous les gestionnaires de l’administration publique. Il est selon moi précurseur de la gestion de demain.

    Sophie Gascon
    Étudiante à la Maitrise à L'ÉNAP


  • La ville aux citoyens! - La participation citoyenne via le PB.

    Par Claude Cardinal - Étudiant ENAP
    14 octobre 2016

    À Montréal, le CEUM (Centre d’écologie urbaine de Montréal) a une expertise reconnue au Québec en ce qui concerne la participation citoyenne. En plus d’œuvrer au cœur de la région métropolitaine, le CEUM offre ses services pour accompagner les organismes qui désirent mettre en place une mécanique d’implication directe des acteurs d’un milieu.
    Pour le CEUM, la ville se définit comme un système où l’humain est au centre d’un ensemble de systèmes. L’humain interagit directement ou indirectement avec les systèmes et doit donc avoir un impact dans l’évolution de ses systèmes, il doit participer!
    Cette définition cadre avec l’approche que préconise le PbP (Participatory Budgeting Project) qui est l’organisme phare dans le monde en ce qui a trait à la mise en place de PB (budget participatif) avec qui le CEUM collabore.
    Depuis 2008-2009, le CEUM offre des services-conseils dans des activités de participation citoyenne. L’expertise qu’ils ont développée pour la mobilisation est sollicitée de toutes parts. Lors de la présentation en classe le jeudi 6 octobre dernier à École National d’administration publique, madame Isabelle Gaudette, chargée de projet et de développement est venue nous présenter ce que le CEUM peut offrir comme accompagnement. Nous avons pu constater que la philosophie qui se dégage de la gestion de projets au CEUM cadre directement avec le principe de gestion participation citoyenne.
    Pour le CEUM, le budget participatif peut de réaliser sous diverses formes, tel que l'aménagement d’une cour d’école, gestion communauté d’habitation, cela dépasse le cadre du budget municipal et peut s’adapter à une multitude de formes.
    Le CEUM offre ses services pour encadrer et accompagner les gens et organismes dans les quatre étapes importantes d’un PB. Ces étapes sont : idéation, le projet, le vote et la réalisation.
    Le budget participatif est un exercice de démocratie qui se situe à mi-chemin entre la démocratie représentative et la démocratie directe. C’est un exercice décisionnel avec un pouvoir réel pour les citoyens.
    Un des grands défis pour le CEUM est de faciliter l’intégration par les citoyens des mécanismes de participation. Les réflexes de démocratie représentative des citoyens sont difficiles à changer. Lorsque ces derniers constatent l’impact réel qu’ils ont dans l’évolution de leur milieu, il devient très difficile d’effectuer un retour en arrière.
    Selon le CEUM et le PbP, le succès d’un tel processus réside dans une participation du citoyen la chacune des quatre étapes du processus. Le citoyen s’approprie alors les décisions et devient un acteur dans l’évolution de l’idée, et ce, jusqu’à la réalisation du projet.
    Selon PbP, cette approche combinée à l’utilisation de données ouvertes a même permis de réduire les malversations contractuelles dans certaines villes américaines.
    Actuellement, c’est plus de 2500 projets de PB dans le monde. Pour Paris, c’est un demi-milliard d’euros qui est géré via budget participatif, à New York c’est 31.8M$ répartis en 114 projets qui est sous PB. Au Québec, nous avons eu l’expérience du plateau Mont-Royale et tout récemment les villes de Matane et de Saint-Basile-le-Grand avec 200 000$ sous le PB. Est-ce une tendance marginale?

  • Ah, ces employés difficiles!

    Nous sommes tous, un jour ou l’autre, confrontés à des employés difficiles au travail. Ces personnalités toxiques induisent chez leurs collègues et leur gestionnaire des comportements inadéquats, souvent contraires à leurs valeurs : antipathie, agressivité, désir de vengeance…

    Peut-être en suis-je un! Ou vous! Qui sait!

    Certains employés sont perçus comme étant difficiles non seulement à cause de leurs comportements et de leurs attitudes, mais aussi à cause de la dynamique relationnelle qui s’installera entre eux et le gestionnaire, collègues, etc. Par exemple, un employé ayant des difficultés de productivité aura tendance à se mettre en colère et à revendiquer dès qu’on va aborder le problème et un employé, qui, au moindre reproche, va se déresponsabiliser complètement, aura des réactions émotionnelles. Je suis certain que vous avez plusieurs exemples en tête.

    Évidemment, ces gens-là nous font réagir, ils nous font vivre des frustrations et nous font souvent vivre un sentiment d’impuissance et même de découragement. Et nos réactions, que ce soit pour nous protéger ou pour gérer ces employés, vont souvent être réactives et émotionnelles à leur tour. S’installe alors une dynamique relationnelle sans fin.

    Devant ce genre de personnalité toxique, trois options s’offrent au gestionnaire : on gère, on achète la paix ou on ignore.

    Vous connaissez les expressions « des menottes dorées » et « des chaines d’argent »? Elles désignent un travailleur de la fonction publique ayant un statut de permanent comme étant bétonné là, à son poste de travail, jusqu’à la fin de sa vie professionnelle, même s’il est malheureux et nuit à l’organisation par son manque d’engagement et de dévouement. On dit souvent qu’on embauche les employés pour leurs compétences, mais on les congédie pour leurs attitudes. Dans la fonction publique, les congédiements pour ce genre de problème sont peu fréquents. Un cadre m’a déjà fait la remarque suivante à propos d’un collègue « toxique » : « Qu’est-ce que tu veux que je fasse, il n’y a rien à faire avec un employé permanent! »

    Petite remarque : gérer des individus, c’est aussi sortir de sa dynamique « habituelle » et adapter son comportement à la personne en face de nous, on change les règles avec lesquelles on gère généralement. D’abord, devant l’employé, nommez les choses comme elles le sont, faites référence à la dynamique dans laquelle vous vous trouvez. On lui fait remarquer la manière dont se terminent généralement les rencontres et les situations difficiles. Par exemple, avec un revendicateur, on lui dit combien il est difficile de lui parler de ses problèmes de productivité parce qu’il a tendance à se fâcher dans les rencontres.

    Aussi, pour le gestionnaire, il n’est pas déplacé ou mal perçu de nommer ses propres émotions, ses propres sentiments et de reconnaître sa part de responsabilité dans la dynamique devant l’employé. Il s’agit de faire un constat de la situation d’une manière neutre et sans accusation. Cette stratégie de neutralité permettra de repartir sur de meilleures bases et de trouver des solutions tout en faisant, peut-être, des compromis.

    Les solutions s’inscrivent dans un cadre, peu importe ce qu’elles sont, elles doivent permettre à l’employé d’adopter des attitudes et des comportements qui sont adéquats dans le milieu de travail. On ne s’en prend pas à l’individu, mais à ses réactions et à ses attitudes, la distinction est importante.

    Elles sont orientées vers l’avenir, on ne cherche pas de coupable ni de justification pour les gestes dans le passé. On se demande plutôt comment on peut faire pour donner un coup de main à l’employé afin qu’il puisse répondre aux exigences à l’intérieur du cadre, mais aussi en fonction de nos responsabilités respectives.

    Plus les attentes sont claires et concrètes, plus ce sera facile pour le travailleur d’identifier ses responsabilités. Il sera alors en mesure d’évaluer son comportement.

    Que fait-on avec l’employé s’il ne répond pas aux attentes? Par exemple, lors d’une rencontre avec un revendicateur, au lieu d’argumenter sur ces problèmes de productivité comme à l’habitude, on va lui nommer sa colère et immédiatement lui demander de se prononcer sur des solutions dans lesquelles il aura une part active à jouer. S’il persiste, il faut mettre fin à la rencontre et le rencontrer ultérieurement.

    Bien que ça puisse sembler infantilisant, il faut appliquer systématiquement ces façons de faire. C’est ça, gérer du personnel! Plus le gestionnaire est constant, plus ce sera facile pour l’employé de s’ajuster. Ça demande du temps, mais c’est gagnant à long terme.

    Un grand défi dans la gestion des employés difficiles est probablement la gestion de nos propres émotions. Ces émotions nous amènent souvent à poser des actions qui nous soulageront sur le coup. Elles seront cependant contre-productives. En plus d’être inefficaces, elles seront énergivores et accentueront la dynamique qu’on veut éviter.

    La meilleure façon d’éviter de tomber dans le piège de ses réactions émotives est d’abord de les reconnaître, d’en être conscient. Posez-vous la question: comment puis-je réagir autrement dans à la situation dans laquelle je me trouve sans me fier à mes réflexes? On gère comme on est ! Des fois, il faut être un autre que soi-même pour bien gérer une situation.


    Gilbert


  • Film Documentaire DEMAIN

    Bonjour à tous,

    Je m’appelle Isabelle Lefebvre et je suis étudiante à l’ÉNAP de Montréal. Dans le cadre de mon séminaire d’intégration des apprentissages en administration publique nous avions le choix de participer à certaines activités pédagogiques. Parmi les activités, j’ai choisi d’assister à la représentation du film documentaire Demain qui a été réalisé en 2015 par Cyril Dion et Mélanie Laurent. J’aimerais partager avec vous mes impressions et qui sais peut-être vous donnez le goût de le visionner à votre tour.

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