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  • La social-démocratie en crise? Quelle crise?

    Paquin, S. et P.-L Lévesque (dir.) (2014). Social-démocratie 2.0 – Le Québec comparé aux pays scandinaves, Les Presses de l’Université de Montréal.Chapitre « La social-démocratie en crise? Quelle crise?

     

     

    Le premier chapitre du livre Social-démocratie 2.0 – Le Québec comparé aux pays scandinaves – se veut une introduction au modèle de la social-démocratie.

     

    Plus précisément les auteurs, Bo Rothstein et Sven Steinmo, se posent la question suivante : « Est-ce que l’affaiblissement du projet politique social démocrate en Europe s’explique par la faible performance du modèle social-démocrate? (…) En d’autres mots est-ce que les insuccès politiques récents des partis sociaux démocrates sont le résultat d’un rejet rationnel de ce modèle par les électeurs? » (p.21)

     

    Pour les auteurs, la meilleure façon de juger le modèle social-démocrate est de « le comparer aux autres « macro-modèles ». Dans une perspective européenne, nous considèrerons ici les régimes de la « démocratie-chrétienne » centriste ainsi que le modèle néolibéral. » (p.21)

    Qu’est-ce que la socio démocratie

    « L’économie sociale-démocrate est fondée sur les idées universelles de solidarité sociale, de modernité et sur la conviction que la société peut être changée grâce à des « politiques éclairées ». (p.22) En d’autres mots, « la social-démocratie équivaut à une certaine forme de communautarisme, qui met l’accent sur la solidarité sociale et qui reposait sur des politiques renforçant l’unité sociale et la solidarité » (p.24)

     

    Le modèle que les auteurs définissent tient essentiellement à trois types d’engagements :

    1.     Tous les individus qui composent le peuple ou la société, quelles que soient leurs origines, doivent avoir accès à un ensemble de droits sociaux, à certains types de services et à un support économique (p.22).

    2.     Il s’engage à limiter les effets négatifs de l’économie de marché sans la remplacer ou sans tenter de la contrôler - pro-marché, attitude positive à l’égard libre échange et libre entreprise – (p.23).

    3.      Elle s’engage à adopter des politiques sociales progressives. Elle ne tente pas de maintenir les sociétés dans un état d’équilibre idéal ou de stabilité (p.24).

    ·      L’État est un agent de changement social explicite (p.26).

    ·      L’État tente d’influencer pour le mieux les choix de vie des citoyens sans que leurs origines sociales et ethniques ou leur genre ne constituent des facteurs d’exclusion. (p.26)

    État-providence et social-démocratie (Suède, Danemark, Finlande et Norvège): deux réalités différentes

    Les auteurs soutiennent que «le modèle social-démocrate se distingue des autres modèles par sa structure plus que part le niveau relatif des dépenses publiques ». (p.26)

    « Ainsi, la différence la plus importante entre les États-providence de redistribution classique et la social-démocratie est que cette dernière adopte des politiques clairement universelles alors que les pays d’Europe continentale et du monde anglo-saxon privilégient les programmes ciblés. » (p.40)  

     

    Pour ce qui est des États-providence néolibéraux, ils « se concentre sur des politiques qui assurent le choix individuel, mais au lieu d’améliorer les choix de vie, incluant d’importants investissements en capital humain à l’intérieur d’une communauté, ces régimes forcent les individus à entrer en compétitions les uns avec les autres. » (p.39)

     

    Pourquoi la social-démocratie fonctionne-t-elle?

    La plupart des indicateurs démontrent que « les pays qui ont adopté le modèle social-démocrate offrent une performance générale moyenne supérieure aux pays dont les politiques suivent le modèle conservateur ou néolibéral » (p.28)

     

    Ce qui fait dire aux auteurs que « les politiques publiques sociales-démocrates ont permis aux pays qui les emploient de se retrouver en tête des palmarès, non seulement en matière d’égalité économique et sociale, mais aussi en ce qui concerne la plupart des indicateurs de développement, de santé et de bien-être général. Il est également surprenant de constater que ces pays, qui maintiennent une fiscalité lourde et un haut niveau de dépenses publiques, sont généralement les meilleurs en matière de croissance économique. » (p.33)

     

    Mais comment expliquer que des pays avec de haut niveau de taxation et de dépenses sociales peuvent également maintenir une performance économique remarquable, des finances publiques saines et un niveau général de bonheur élevé?

     

    Les auteurs sont d’avis que « la clé du succès social-démocrate aura été un équilibre entre l’équité, une approche inclusive et le libre choix personnel ou la liberté. Les social-démocraties ont façonné des politiques qui tentent de supporter toutes les classes de la société plutôt que leurs seuls électeurs, et elles essaient d’offrir plus de choix individuels aux personnes à l’intérieur de cette communauté. La conséquence de telles politiques est que les couts de transactions dans les relations économiques et sociales sont davantage réduits qu’ils ne l’auraient été autrement. » (p.38)

     

    De plus l’adoption de politiques universelles permet de combler, comme le démontre plusieurs recherches, dans le cadre d’un système public plus effacement ou pour moins cher des biens qui sont demandés par presque tous les citoyens (p.34).

     

    En effet, «pour que le programme social-démocrate soit viable il est essentiel de conserver un État-providence général et de ne pas adapter de politiques pour les plus vulnérables. (…) Le système d’État-providence universel doit englober la classe moyenne, sans laquelle il est impossible de construire une majorité politique qui rend l’adoption et le maintien des programmes possibles. Ensuite un système général se montre plus efficace en matière de redistribution aux populations vulnérables comparativement aux programmes réservés exclusivement à ces groupes précis. (…) Enfin, les programmes conçus spécifiquement pour des groupes précis contribuent à stigmatiser ces derniers. (p.43-44)

     

     

     Conclusion

    « L’inefficacité du modèle social démocrate ne peut pas être considérée comme l’une des causes des difficultés politiques que connaissent actuellement les partis qui ont contribué à le construire. » (p.44)

     

    Comme les auteurs le démontrent, « les pays qui ont adopté des États-providence sociaux démocrates sont devenus des « sociétés du succès » ou dépassent les pays qui ont épousé les modèles néolibéraux ou démocrates-chrétiens de centre sur presque tous les indicateurs économiques et sociaux. (p.44)

     

    Cela implique donc que les problèmes actuels des sociaux-démocrates sont plutôt intellectuels et stratégiques et ne concernent pas la performance économique du modèle qu’ils ont façonné.

     

     

     

     

     

  • enp-7505-LES DÉFIS DE L’APRÈS-CHARLIE

    « Idées contre idées », le nouveau combat des lumières contre l’obscurantisme

     Benjamin Boutin

     

    Face à des idéologies meurtrières qui convertissent de jeunes gens à la religion de la barbarie, la réponse d’une démocratie mature se situe-t-elle uniquement dans le registre sécuritaire ? Lutter contre le terrorisme implique de reprendre la plume - sans jamais baisser le crayon – pour s’attaquer aux assises idéologiques du fanatisme.

     

     

    L’ancien ministre Robert Badinter s’est exprimé jeudi dernier dans les colonnes du journal Libération pour mettre en garde le peuple français : « Ce n’est pas par des lois et des juridictions d’exception qu’on défend la liberté contre ses ennemis. Ce serait là un piège que l’histoire a déjà tendu aux démocraties. Celles qui y ont cédé n’ont rien gagné en efficacité répressive, mais beaucoup perdu en termes de liberté et parfois d’honneur ».

     

     

    Alors qu’en France la tentation se fait grande de répondre aux actes terroristes par de nouvelles lois et une surenchère de dispositifs sécuritaires (certains députés allant même jusqu’à réclamer un Patriot Act à la française), d’autres voix se font entendre qui élargissent la conscience du problème en s’attaquant à ses causes. Et puisque la conscience est quelquefois une affaire de famille, c’est la philosophe Élisabeth Badinter qui a déclaré dans les colonnes du Journal du Dimanche que « La liberté d’expression ne connaît aucune limite lorsqu’il s’agit des idées. On n’a pas le droit de s’en prendre à des individus en chair et en os, mais on doit se battre idées contre idées ». D’aucuns objecteront que l’on ne peut « se battre idées contre idées », autrement dit « débattre », avec des fanatiques qui ne méritent que l’opprobre et le châtiment. Certes. Mais l’auteure des Passions intellectuelles marque en vérité un point capital : la lutte contre le terrorisme ne peut se contenter d’être répressive, policière ; elle doit également investir le champ idéologique.

     

     

    Les héritiers de Voltaire vont-ils reprendre, au XXIe siècle, le combat des Lumières – celles de l’intelligence – contre l’obscurantisme de l’ignorance et de la peur ? Qui d’autres qu’eux pourfendront la terreur et la bêtise, défendront la liberté, démonteront les doctrines pseudo-religieuses radicales qui enferment leurs adeptes dans un monde virtuel de représentations schizophrènes, de phantasmes, de prescriptions et de superstitions d’un autre âge ? Doctrines qui, on le sait, prospèrent sur le terreau de l’ignorance et du malaise identitaire. Comme l’a écrit Montesquieu, « les hommes sont comme les plantes, qui ne croissent jamais heureusement si elles ne sont bien cultivées ». Alors que la France de l’après-Charlie se doit de donner un nouvel avenir à ses jeunes, le rôle des intellectuels n’est pas négligeable. Eux aussi ont le devoir d’éviter qu’une partie de la jeunesse s’identifie aux Merah, aux Kouachi, aux Coulibaly et glisse peu à peu sur la pente du fondamentalisme, jusqu’à commettre l’irréparable.

     

    En France, il est urgent que les lumières sortent de l’ombre. Les intellectuels de toutes confessions doivent descendre de leur tour d’ivoire, de leurs studios de radio et de leurs plateaux de télévision, aller dans les écoles, se rendre dans les prisons, les quartiers, y donner des conférences, démontrer la nullité des doctrines qui prétendant détenir la vérité absolue,débattre avec ces jeunes désorientés pour leur donner la chance de s’épanouir hors de la haine. C’est en renouant avec cet esprit des Lumières, cet esprit qui a fait la France, que la politique anti-terroriste trouvera son chaînon manquant : le combat « idées contre idées ».

     

    Toutefois, si la plupart des intellectuels, à l’instar du couple Badinter, sont des éveilleurs de conscience, des esprits tourmentés peuvent aussi davantage nous égarer que nous éclairer. Comment comprendre à cet égard les propos tenus récemment sur le plateau de TV5 Monde par le philosophe Michel Onfray, mélangeant sans cesse le vrai et le faux, évoquant une « politique militaire islamophobe européenne », faisant l’amalgame entre Islam et islamisme ? En laissant entendre que l’Occident était en guerre contre une religion particulière et non contre certains groupes terroristes commettant en Afrique et au Moyen-Orient des exactions si atroces qu’elles inspirent la nausée de la communauté internationale, Michel Onfray convoque la thèse du Choc des civilisations, ce qui, par les temps qui courent, manque singulièrement de lumière…  

  • HIVER 2015-ENAP TOUTE UNE SESSION

    UNE NOUVELLE SESSION POUR APPRENDRE ET PARTAGER SES CONNAISSANCES SUR LE WEB AVEC VOTRE BLOGUE SUR WWW.HAUTETFORT.COM

    ENP-7905 PRINCIPES ET ENJEUX

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