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Ruelles vertes

Par Lou Perraud

La gestion participative est définie comme une « Modalité de fonctionnement par laquelle les acteurs prennent une part plus ou moins importante au processus décisionnel par l'entremise de moyens variés. » (OQLF, 2017). Dans le cadre de ce billet, l’objectif est de présenter un exemple concret d’application de ce principe. Il sera ici question des projets de ruelles vertes, spécifiquement celles existant dans la ville de Montréal.

Le principe des ruelles vertes est que les citoyens puissent s’approprier les espaces publics que sont les ruelles, et que celles-ci soient utilisées comme des espaces communautaires. Il s’agit aussi de rendre ces espaces plus beaux et bénéfiques pour l’environnement, et aussi d’améliorer la qualité de vie des habitants qui vivent autour. Cela peut prendre plusieurs formes selon la volonté des participants à chaque projet de réaménagement de ruelle. Parmi les exemples existants, on peut trouver : ajouter des plantes, des fleurs, des arbres. L’excavation pour enlever le béton est souvent une des opérations les plus coûteuses de ces projets. Parfois des fresques sont peintes. D’autres fois, on installe des jeux pour enfant, pour adultes, ou encore des tables et des chaises qui permettent tout simplement les rassemblements. Les exemples d’aménagement sont très diversifiés, et correspondent aux besoins identifiés par les participants.

Dans la ville de Montréal, les premiers arrondissements à avoir accueilli ces projets de ruelles vertes sont ceux de Rosemont–La Petite-Patrie et le Plateau-Mont-Royal. Des projets de ruelles vertes existent également dans d’autres arrondissements de la ville (ex : Verdun). Il est aussi possible de trouver des exemples dans d’autres municipalités dans la province de Québec, dont la ville de Québec (dans le quartier Limoilou), ou encore Salaberry-de-Valleyfield. Ces projets sont nés d’un besoin de réappropriation des espaces que sont les ruelles. Avec l’augmentation de la densité de la population en zone urbaine, l’espace et encore plus les espaces verts se font rares. Cependant, les ruelles étaient des espaces abandonnées. Utilisées pour les livraisons ou encore pour le dépôt des ordures et souvent mal éclairées, elles représentaient le danger et l’obscurité. La densification urbaine a donc donné lieu à ce besoin de revitaliser ces espaces pour mieux les utiliser.

Pour démarrer un projet de ruelle verte, il faut d’abord un comité de cinq ou six personnes pour gérer et prendre la direction du projet. De plus, le comité doit récolter l’appui d’une vingtaine de personnes pour que le projet soit autorisé, le nombre dépendant des règles de l’arrondissement. Ensuite, les propriétaires concernés doivent donner leur autorisation pour des opérations comme l’excavation ou l’installation de bacs devant leur terrain. Par exemple, dans le quartier de Rosemont-La Petite Patrie, un sondage est exigé pour pouvoir fermer un accès automobile. La demande est reçue par l’éco-quartier de l’arrondissement, qui sont à Montréal au nombre de 15 et qui sont regroupés depuis 1999. Ils vont soutenir l’installation et la mise en œuvre du projet, l’entretien est ensuite à la charge des riverains. Les éco-quartiers peuvent entre autre soutenir un financement, notamment par le Programme de financement communautaire ÉcoAction du gouvernement fédéral canadien.

Les bénéfices des projets de ruelles vertes sont nombreux. D’abord, ils sont environnementaux. La verdure permet de lutter contre l’effet des îlots de chaleur ; et de maintenir la biodiversité en attirant abeilles, papillons, oiseaux et autres insectes. La végétation améliore la perméabilité des sols, et permet d’absorber l’eau. Cela permet aussi d’améliorer la qualité de l’air ambiant, et offre la possibilité de cultiver quelques fruits et légumes. Au point de vue social, ces réaménagements de ruelles créent des espaces de rencontres, de loisirs, et de jeux pour les enfants. Ceux ci peuvent d’ailleurs y jouer en sécurité grâce à la diminution des passages de voiture et à un esprit de voisinage accru. Les projets de ruelles vertes contiennent également des éléments artistiques et culturels, comme des fresques, des peintures et des poésies. Cela contribue au dynamisme culturel du quartier et de la ville ; tout en embellissant l’espace et en le rendant agréable à fréquenter. Ces projets font augmenter la valeur immobilière des propriétés autours et dans le quartier. Pour les occupants, la végétation fait diminuer les dépenses de climatisation et de chauffage.

Dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, l’éco-quartier mandate la Société de développement environnemental de Rosemont (SODER) pour faire les installations. Cet organisme a réalisé 15 ruelles pendant l’année 2016, pour un total de 98 dans l’arrondissement. L’objectif est de dépasser les 100 ruelles en 2017. (SODER, 2017)

Ces projets sont très intéressants, tant pour la ville que pour les habitants impliqués. En plus de tous les bénéfices personnels pour les résidants, c’est aussi une occasion de renforcer l’esprit communautaire. L’amélioration du cadre de vie engendrée est aussi une valeur ajoutée pour l’arrondissement, et pour la ville en général. Ces projets méritent le soutien des différents paliers administratifs.

SOURCES
OFFICE QUÉBÉCOIS DE LA LANGUE FRANÇAISE (Page consultée le 20 novembre 2017). Site de l’Office québécois de la langue française, [en ligne], https://www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/bibliotheque/dictionnaires/terminologie_deve_durable/fiches/gestion_participative.html

SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT ENVIRONNEMENTAL DE ROSEMONT (2017). Rapport d’activité 2016, [en ligne], http://www.soder.qc.ca/nouvelles/le-rapport-dactivites-2016-de-la-soder-est-arrive (Page consultée le 27 novembre 2017).

Commentaires

  • Une belle expérience de gestion participative sur la base de la participation citoyenne. Bonne suite Mme Perraud.

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