Mouvement coopératif La Ruche du Vieux-Terrebonne
Par Olivier Hupée
Il est de commune renommée que le Vieux-Terrebonne est une communauté dynamique et «tissée serrée». Dans le Vieux-Terrebonne, tout le monde se connaît. Les commerçants s’entraident et font en sorte qu’autant les touristes que les habitants de Terrebonne aiment venir y passer du temps de qualité. Plusieurs attractions animent le cœur de cette ville. D’abord, il y a plusieurs restaurants et bars, l’Île-des-Moulins où il fait bon se promener et qui accueille plusieurs événements culturels tout au long de l’année, le Théâtre du Vieux-Terrebonne, une société d’histoire, une brûlerie aux abords de la rivière des Mille-Îles et plus encore.Étant un citoyen de Terrebonne, je trouvais important de parler d’une organisation qui représente mon coin de pays. Heureusement pour moi, ce fut très facile de trouver une initiative citoyenne originale, couronnée de succès et qui intègre des principes de gestion participative. Depuis le mois de septembre 2015, une entité s’est ajoutée à la myriade d’autres qui constituent l’âme du Vieux-Terrebonne. Cette entité est le Mouvement coopératif La Ruche du Vieux-Terrebonne. C’est une organisation qui s’imbrique tout naturellement dans l’écosystème social et économique de notre région et qui contribue de multiples façons à faire de la Ville de Terrebonne un endroit où il fait bon vivre.
Mission
Cette organisation, fondée par Gaétan Ennis, Robert Ménard, François-René Despatis-L’Écuyer, Karol-Anne Dion et François Lavoie, a pour mission de mettre en relations les citoyens, les entrepreneurs et les organismes divers du Vieux-Terrebonne. Le cœur de la mission est que La Ruche soit un vecteur de démarrage de nouveaux projets coopératifs entre ces divers acteurs sociaux, en tout respect avec les valeurs coopérantes de l’organisation et des divers services déjà en place au sein de la communauté. Ainsi, La Ruche agit en quelque sorte à titre de centre communautaire.
D’ailleurs, La Ruche a pris quartiers dans un immeuble patrimonial du Vieux-Terrebonne et un autre volet à sa mission est de revitaliser ce lieu bien connu des citoyens. En effet, les locaux de La Ruche sont installés dans la maison qui accueillait jusqu’en 2012 la librairie Lincourt, institution terrebonnienne qui existait depuis 1965. Voyant l’immeuble à l’abandon depuis 3 ans, les fondateurs de la coopérative ont décidé de redonner vie à ce lieu, et du même coup contribuer à la préservation du patrimoine historique et architectural du Vieux-Terrebonne.
Valeurs
En ce qui concerne ses valeurs, La Ruche véhicule d’abord et avant tout la promotion de la participation citoyenne. C’est également une organisation qui promeut l’écologie et le développement durable, les arts et la culture, les sports et les loisirs, les services de proximité, l’éducation, le rassemblement des forces sociales et civiles, l’habitation et l’urbanisation dirigée et visée selon les besoins locaux et qui est apolitique, sans religion et sans dogme. Ces valeurs sont très présentes dans les activités organisées par la coopérative et ses membres.
Aussi, il est pertinent de glisser un mot sur leur mode de financement. Le membrariat coûte 5$ par année. Les membres doivent payer un petit frais pour participer aux activités, qui sont ouvertes également aux non-membres, à un coût un peu plus élevé. Malgré un budget modeste, La Ruche est en mesure de susciter l’engouement des citoyens et de fournir une offre de service diversifiée et de qualité.
Activités
Une grande variété d’activités est offerte, puisqu’il appartient aux membres de participer à la mise sur pied d’activités et d’événements qui les intéressent. Plusieurs activités reviennent sur une base régulière, comme les cours de yoga, la projection de films, la tenue de clubs de lecture, les soirées de jeux de société, les ateliers d’artisanat et les séances d’acuponcture. Plusieurs événements sont ponctuels et consistent en général à la tenue de conférences sur divers sujets, par exemple l’immigration, le travail des enfants, et plusieurs conférences de croissance personnelle. Les locaux servent également régulièrement comme galerie d’arts et lieu de vernissage pour des artistes locaux. La diversité des activités et la liberté laissée aux membres pour les organiser est un bel exemple de gestion participative. Cela fait de La Ruche une coopérative Multi-services.
Économie sociale
La Ruche a établit des liens avec des commerces du Vieux-Terrebonne, comme des restaurants, des bars et la Brulerie de la Rivière, située à quelques pas. La brulerie expose les œuvres d’artistes ayant fait leur vernissage à La Ruche et a même créé un mélange à café signature pour la coopérative. Les deux organisations font la promotion mutuelle de leurs événements. De plus, la carte de membre de La Ruche permet d’obtenir des rabais dans les commerces du Vieux-Terrebonne participants. Ainsi, cette initiative encourage les membres à consommer dans leur quartier et incite les non-membres à le devenir. Cela est un autre exemple de l’aspect participatif de La Ruche et son implication dans le développement économique du quartier.
Aussi, La Ruche possède un partenariat avec deux coopératives alimentaires ayant des activités dans la région. Tout le monde tout cru et NousRire sont deux coopératives vendant de la nourriture locale, biologique et ayant une politique du «zéro gaspillage». Les membres peuvent faire leurs achats avec le catalogue en ligne et les paniers sont livrés hebdomadairement. La Ruche est un point de chute de Tout le monde tout cru dans le quartier et celui de NousRire est situé sur l’Île-des-Moulins. Comme ces organisations partagent les valeurs de La Ruche, celle-ci en fait la promotion et s’implique dans leurs activités.
En conclusion, le fait que La Ruche mette sur pied des partenariats avec les différents commerces du Vieux-Terrebonne, ainsi qu’avec d’autres coopératives partageants ses valeurs est très inspirant. Cela prouve que le tissu social et entrepreneurial de Terrebonne se porte bien et que l’esprit de communauté est bien vivant. Devant cet exemple de gestion participative, nous ne pouvons que souhaiter que cette coopérative prenne de l’ampleur et devienne un incontournable dans notre ville. Il est à souhaiter que d’ici quelques années, des projets de plus grande ampleur pourront être réalisés par La Ruche.
Commentaires
Olivier, toute cette expérience de La Ruche nous enseigne beaucoup de chose sur le potentiel de la participation citoyenne.. Bonne suite Olivier.