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L'économie participative: Le cas d'Uber

Par Mathieu Martins

Aujourd’hui, notre société vit des changements majeurs. Un de ces changements importants que nous vivons en ce moment est l’essor de l’économie collaborative ou participative comme certains l’appellent. L’économie participative est une économie de pair à pair. Elle repose sur l’échange ou le partage de biens, services ou connaissances entre particuliers. Deux facteurs en particulier ont favorisé l’émergence de ce nouveau modèle économique. Le premier facteur fut la crise économique de 2007-2008 où de nombreux individus ont voulu économiser de l’argent ou bien complémenter leurs revenus et le second facteur fut l’émergence de nouvelles technologies de communication comme le téléphone intelligent qui ont permis le développement de plateformes numériques sur lesquelles est basée l’économie participative. Lorsque nous pensons à ces grandes plateformes numériques qui ont vu le jour récemment, notre esprit se dirige vers un service en particulier : Uber.

Les avantages d’Uber

Tout d’abord, Uber comme d’autres services de l’économie participative offre généralement un service qui est moins coûteux comparativement à ce qui était offert précédemment. Ensuite, les emplois créés par Uber et d’autres services de l’économie collaborative peuvent être tout aussi lucratifs que des emplois à temps plein traditionnels. Aux États-Unis, d’un point de vue financier, les gens travaillant dans l’économie participative peuvent gagner autant ou plus d’argent que les travailleurs de l’économie traditionnelle. Par la suite, Uber comme d’autres services de l’économie participative permet aux travailleurs d’avoir un plus grand équilibre entre la famille et le travail. Un travailleur de l’économie participative comme un chauffeur Uber peut travailler quand il veut. Il n’est pas attaché à un cadre de travail en particulier. De plus, un service comme Uber permet la création d’autres entreprises. Par exemple, Breeze est une compagnie qui offre la possibilité à Uber de louer des véhicules qui leur permet d’offrir leur service à moindre coût.

Les inconvénients d’Uber

Un des inconvénients principaux d’Uber est son impact sur l’industrie du taxi dans la plupart des villes où la compagnie opère. Durant les derniers mois et années, nous avons vu plusieurs chauffeurs de taxi et représentants de l’industrie sortir dans la rue pour protester contre Uber. Depuis l’arrivée d’Uber dans les grandes capitales internationales, les revenus de l’industrie du taxi traditionnelle ont connu une baisse considérable. Un autre problème qu’Uber et d’autres services de l’économie participative est qu’il est plus difficile d’encadrer les personnes qui donnent le service comme les chauffeurs d’Uber par exemple. Ceci a mené plusieurs cas de harcèlement sexuel. Cette situation a encouragé plusieurs gouvernements municipaux et provinciaux à exiger d’Uber que leurs chauffeurs passent une vérification des antécédents judiciaires menés par le corps policier local afin d’assurer une meilleure vérification des antécédents judiciaires.

L’expérience d’Uber au Québec et à Londres

L’expérience d’Uber à Montréal comme à Londres se ressemble beaucoup. Dès le lancement du service UberX qui permet aux gens d’utiliser leur voiture pour devenir des conducteurs Uber, les chauffeurs de Taxi sont sortis dans les rues des deux villes afin de protester contre le service. Ceux-ci se sont révoltés pour deux raisons principales. La première fût la dispense de payer pour le permis de taxi, qui au Québec peut coûter jusqu’à 200 000$. En effet, tout ce que doit payer un conducteur Uber est la somme de 500$ afin d’obtenir un permis d’opération. La deuxième raison consiste en la formation des conducteurs. Les chauffeurs de Taxi à Montréal comme à Londres doivent recevoir une formation de plusieurs heures en plus de passer un examen de langues. À l’opposé, les chauffeurs Uber n’avaient pas ces contraintes. Récemment, le gouvernement québécois a essayé de faire passer le nombre d’heures de formation des chauffeurs Uber de 20 à 35 heures. Cependant, le plan a été abandonné suivant les menaces d’Uber de quitter la province. À Londres, Uber a été accusé de ne pas payer ses taxes sur ses opérations en Angleterre. De plus, le Maire a imposé un examen d’anglais controversé aux nouveaux chauffeurs d’Uber et de taxis. En effet, les chauffeurs d’Uber sont majoritairement issus des communautés immigrantes alors que les chauffeurs des taxis traditionnels sont des natifs de Londres. Cet examen a été mis en place afin de limiter la croissance de conducteurs Uber à Londres. Aussi, dans les deux villes, le système de vérification des antécédents judiciaires d’Uber a été fortement critiqué. Les gouvernements locaux ont obligé Uber à utiliser les forces policières locales afin de vérifier les antécédents judiciaires des chauffeurs. Alors qu’Uber ne peut plus opérer à Londres, il peut toujours continuer ses opérations au Québec.
L’expérience d’Uber à travers le monde montre l’importance de réguler les entreprises de l’économie participative afin qu’elles puissent devenir des actrices légitimes de l’économie et de la société dans laquelle elles opèrent.

Commentaires

  • Ce cas d'Uber est vraiment un bon objet d'étude en administration publique. Il soulève toutes sortes de questions...pertinentes. Bonne suite Mathieu.

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