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ENP-8007 La gouverne québécoise actuelle

Dans le cadre de ma maîtrise en administration publique à l’ÉNAP (École nationale d’administration publique) et étant à l’aube de son obtention, j’ai eu la chance de suivre le cours ‘’Gestion participative et défense de droits’’, où j’ai participé à plusieurs activités en gestion participative. Ce cours fut vraiment enrichissant pour moi, notamment en me permettant de pousser mon degré de réflexion sur les fondements du modèle actuel de gouvernance au Québec et ses enjeux.

De ce fait, après avoir fait une visite de l’Assemblée nationale (activité dans le cadre du cours), rencontrer le premier ministre, monsieur Couillard, discuter avec quelques députés, dîner en compagnie du ministre des finances, monsieur Carlos Leitao et finalement assister à une commission parlementaire, je me suis mise en mode réflexion et je me suis grandement questionnée sur le style de gestion priorisé actuellement par le gouvernement québécois. Bien que j’ai été agréablement surprise des discussions que j’ai pu avoir avec les élus du peuple, qui furent éloquentes et très intéressantes, il n’en demeure pas moins que je travaille en Santé et Services Sociaux, maintenant dans le plus gros CIUSSS du Québec (Centre-Sud de l’île de Montréal), donc partiellement teintée d’une mauvaise opinion des décisions gouvernementales actuelles. Effectivement, nageant en pleine réorganisation des services publics par la loi 10, mené par le gouvernement libéral québécois bien entendu, je ne peux que constater, voire même subir le style dominant actuel, soit une administration ‘’top down’’, en très grande opposition à la gestion participative, il va sans dire. Ainsi, cette visite sympathique du lieu de gouverne de notre province, m’a permis de me questionner sur la participation citoyenne et sur la place de la démocratie au Québec actuellement.

La participation citoyenne ferait partie du code génétique de l’état québécois depuis son émancipation sociale, politique, économique et culturelle, en construction depuis les années 60. Par contre, nous assistons à un courant individualiste, où le gouvernement impose une gestion par résultats avec une reddition de compte accrue. Comment pouvons-nous donc penser à une gestion participative en ces circonstances ??? La participation serait devenue indispensable à la gestion des services publics dans les démocraties libérales à mon avis et nous aurions avantage à préconiser ce modèle. Cependant, alors que la démocratie veut dire décider ensemble, entendre le peuple sur les décisions du pouvoir, voilà que les citoyens et la fonction publique ne peuvent plus s’impliquer dans le système pour influencer les décisions, car la gouvernance actuellement priorisée en est une très centralisée, où tout est décidé par les paliers hiérarchiques supérieurs pour être ensuite commandé aux paliers subalternes (top down). Par conséquent, la seule démocratie existante en ce moment se résume au rendez-vous électoral, et encore ….

Ainsi, comment pouvons-nous jouer un rôle plus actif et favoriser une transformation de la gestion publique? Comment pouvons-nous recomposer la puissance publique? Comment pouvons-nous responsabiliser les citoyens de façon plus accrue? Voilà autant de questions qui ressurgissent à la suite de ma réflexion et qui demeurent évidemment sans réponses.

Bien que plusieurs réponses demeurent obscures, je crois néanmoins que nous devrions favoriser une démocratie plus participative, visant une forme de partage et d’exercice du pouvoir fonder sur le renforcement de la participation des citoyens à la prise de décisions politiques, plutôt que d’en être encore dans une démocratie représentative, où les citoyens expriment leur volonté par l’intermédiaire de représentants élus à qui ils délèguent leurs pouvoirs. Selon moi, nous devrions ainsi réfléchir aux conditions gagnantes de ceci et comment pourrions-nous l’actualiser dans les meilleures conditions. Un mode de gestion participatif permet l’utilisation du potentiel des différents acteurs dans les divergentes étapes du processus décisionnel, le tout dans un but d’atteinte de résultats efficaces et efficients. De la sorte, on suscite la motivation des troupes, leur implication, leur adhésion et leur reconnaissance. Lorsqu’on vise la cohérence et la cohésion d’un peuple et des équipes de fonctionnaires œuvrant dans la fonction publique, on ne peut qu’améliorer la performance de nos organisations. Je crois que l’équipe libérale en place actuellement aurait vraiment intérêt à réfléchir à ceci. Ceci dit, nous ne changerons probablement pas les tendances actuelles dans un avenir rapproché, mais je crois sincèrement que ceci mérite une réflexion exhaustive, nous permettant peut-être éventuellement de changer les choses. Ce cours de gestion participative m’a permis de poser un regard différent sur notre modèle de gouvernance actuelle et permet d’ouvrir d’autres horizons que certains auraient avantage à considérer. À suivre …
Mélanie Scrivo

Commentaires

  • Le succès ici comme ailleurs est toujours le fruit du dernier effort...faut ne pas cesser d'essayer.

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