Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cinq siècles d’échanges entre nous

La question des inégalités socioéconomiques des autochtones est au cœur même de la conception moderne de la démocratie. Macpherson dans son livre principes et limites de la démocratie libérale :

« la faiblesse de la participation et l’injustice sociale sont si étroitement liées que toute société plus juste et plus humaine exigerait un système politique dans lequel la participation des citoyens aurait une grande importance ».
Dans le séminaire sur les droits aborigènes du vendredi 9 octobre organisé par le Professeur Rémy Trudel, en présence de la Présidente de femmes autochtones du Canada et du Québec, Madame Michelle Audette et du Chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador Monsieur Ghislain Picard, plusieurs enjeux ont été discutés.

Les questions reliées au droit autochtone figurent parmi les enjeux pouvant toucher la mise en valeur du territoire et des ressources naturelles au Canada. Plusieurs réflexions à envisager : la reconnaissance des droits des autochtones, du territoire. Comment on arbitre et on respecte leurs droits? Comment faire par l’administration publique pour que les droits aborigènes soient reconnus? Pourquoi il y a un taux élevé d’alcoolisme? De crimes? Est-ce qu’il y a des sanctions?

À partir de ce séminaire J’ai appris
Les Autochtones sont présents en Amérique depuis des temps immémoriaux. L’alliance entre les peuples a été si déterminante que la nation immigrante il y a 400 ans, a intégré dans son vocabulaire le plus symbolique et représentatif plusieurs expressions tirées des langues autochtones. Le recensement de 2006 montre que la population autochtone (Premières Nations, Métis et Inuits confondus) croît cinq fois plus vite que la population canadienne. La population autochtone au Canada a atteint le 1,2 million de personnes, ce qui représente 3,8 % de la population totale. La moitié de la population des communautés des Premières Nations au Québec a moins de 25 ans, et vit dans une société qui n’a pas beaucoup à offrir en termes de perspectives. Plusieurs facteurs socioéconomiques démontrent que le fossé continue de se creuser entre la qualité de vie des Premières Nations et celle des Québécois.

J’ai retenu
L’immense paradoxe auquel sont confrontées les Premières nations, c’est que d’un côté tous s’entendent pour décrier la loi sur les Indiens et de l’autre côté ils refusent d’y toucher d’une façon radicale sans une nouvelle législation qui ferait consensus chez les premières nations. Or il s’avère très difficile de faire consensus parmi les dizaines de Premières Nations et par la suite avoir l’accord des gouvernements.
Il y a une grande ignorance chez la population des réalités fondamentales de l’histoire de leur propre pays, selon Picard; la lutte politique et juridique constante face aux gouvernements n’a pas abouti a des vraies négociations et ententes avec le peuple autochtone. Il est primordial de réfléchir sur la grandeur des défis et la nécessité d’un changement, car il y a beaucoup à réformer et accomplir dans la relation entre le Québec et les premières nations et ça doit se passer par les négociations.
Le 29 juin 2007, dans plusieurs régions du Québec; des membres des Premières Nations manifestent pour rappeler leurs droits ancestraux et leur désir de cohabitation harmonieuse. Ghislain Picard souhaite que la population québécoise réalise l’importance des questions liées aux droits des peuples autochtones. Si les choses vont se traîner, ce sont les futures générations qui hériteront de problèmes encore plus lourds à régler.

Michele Audette
Née d’un père québécois et d’une mère innue, Michèle Audette a grandi dans un milieu engagé et s’implique très activement pour la reconnaissance des droits des peuples autochtones et leur développement socio-économique à travers le pays. Parmi ses grandes batailles figure la reconnaissance du statut d’Indien inscrit pour les descendants de femmes autochtones mariées à des « non-Indiens », ainsi que la lutte contre la violence, le suicide et la discrimination des femmes autochtones. Mme Audette insiste sur le rôle de la communication et l’échange entre le peuple autochtone d’un côté, et les autres citoyens et le gouvernement de l’autre. Elle signale aussi l’importance de l’éducation et l’ouverture à la connaissance de l’autre tout en se débarrassant des faux préjugés.

Ce qui m’a touché :
Aujourd’hui, de nombreux Autochtones du Canada sont confrontés au racisme de manière aiguë. Les délinquants autochtones sont plus susceptibles de recevoir des sentences d’emprisonnement s’ils sont reconnus coupables d’un crime, et ils représentent le groupe le plus surreprésenté du système judiciaire criminel canadien. Dans le système de santé, les patients autochtones subissent souvent des temps d’attente plus longs, ont peu de références et reçoivent des traitements irrespectueux. Ces expériences de racisme au cours de l’histoire et à ce jour ont été ressenties sur des générations d’Autochtones, avec des répercussions cumulatives et des blessures collectives qui ne sont pas faciles à soigner.

Malgré que les problèmes sont évidents, et que les actions à poser soient connues, les dirigeants continuent de nous offrir un spectacle décevant dans lequel ils révèlent quotidiennement leur incapacité à prendre les décisions urgentes et radicales requises par l’intérêt public. On connait la situation, mais on fait rien pour corriger et traiter la cause pour ne pas avoir des abus, par contre on ne traite que les résultats. Il y a des difficultés dans les institutions canadiennes dans leur ensemble, de pouvoir intégrer des structures politiques faisant place au pluralisme.
Si on veut chercher les causes derrière la lenteur des procédures de négociations entre le gouvernement et les autochtones; et savoir pourquoi les gestes et les décisions qui trouvent des solutions radicales aux problèmes des droits des autochtones ne sont pas pris; il faut chercher dans les intérêts et les priorités des gouvernements qui se succèdent.
Dans ce contexte une réflexion serait pertinente sur le rôle des fonctionnaires qui détiennent un pouvoir très important, qu’ils doivent aussi apprendre à partager avec les citoyens; surtout après les témoignages troublants de plusieurs femmes autochtones, qui, pour la première fois, prennent la parole et dénoncent publiquement le mépris et les abus qu’elles subissent de la part de ceux qui normalement devraient les protéger. Les policiers. Le rôle de l’administration publique c’est d’être à l’écoute, d’appliquer les règles de l’équité et de l’égalité sociale dans leur prestation de services.
Enfin le changement se fait à petits pas tout en gardant l’espoir et l’esprit positif. Par le recours à la démocratie participative, la voix des plus pauvres et démunis sera entendue. Devant cette situation, le rôle des citoyens est très important pour mobiliser et changer progressivement la situation en faveur des autochtones. Il faut casser la peur, aller à la rencontre, éduquer dans les écoles pour se faire connaître, partager la culture et le patrimoine…

Claudia Karam

Références:
.-Bouchard, Denis & Cardinal, Éric & Picard, Ghislain (2008). Kebec Québec, cinq siècles d’échanges entre nous. Les intouchables.
-Rabouin, Luc (2009). Démocratiser la ville. Futur proche
-http://www.nccah-ccnsa.ca
-http://ici.radio-canada.ca. Quand la police est une menace pour les femmes autochtones de Val-d’Or
-http://micheleaudette.liberal.ca/biographie/

Commentaires

  • Le rapport Vérité et réconciliation pose bien cette situation aussi.

Les commentaires sont fermés.