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L’autre moitié de la force autochtone

Par Marie-Monique Jean-Baptiste
Faire de la politique est un exercice qui demande de faire des sacrifices, de faire des choix et prendre des décisions qui ne sont pas toujours évidentes. C'est d'autant plus difficile pour des représentants des groupes de la société comme des femmes autochtones qui ont fait ce pari. Dans ce qui suit, vous découvrirez les enjeux et les défis auxquels elles font face et les besoins que ces dernières expriment en la matière.

Lors du séminaire du 9 octobre 2015 portant sur les peuples aborigènes, j’ai été sidérée par les faits que Ghislain Picard et Michèle Audette nous ont révélés durant la présentation. J’ai eu envie d’approfondir un peu plus mes connaissances sur le sujet, plus particulièrement, sur la situation des femmes autochtones. Dans mes recherches, j’ai trouvé les résultats d’une recherche-action participative intitulée : Rencontres entre vous et nous ENTRETIENS AVEC DES ÉLUES AUTOCHTONES DU QUÉBEC- qui est un recueil de phrases et de réflexions de femmes élues ou désignées selon la coutume, qui a été réalisée à l’automne 2008, conjointement par le groupe de travail des femmes élues de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador(APNQL) et le Conseil du statut de la femme (CSF).

Cette collaboration avait pour but de présenter les réalités des femmes élues autochtones du Québec. Les femmes ont ouvert leur cœur et ont livré leurs pensées afin de nous sensibiliser à leurs causes, les défis qu’elles rencontrent au quotidien et les différents chapeaux qu’elles doivent porter et les rôles qu’elles doivent endosser.
Voici un résumé des principaux éléments de l’étude que je partage avec vous.

Ces femmes déclarent leur goût pour faire de la politique. Mais leur implication et leur engagement leur demande de faire des choix difficiles. Pour plusieurs d’entre elles, elles font de la politique pour des raisons personnelles mais aussi parce que des circonstances les ont amenés à s’y lancer. Ce n’est pas pour l’acquisition du pouvoir associé à la fonction. Lorsqu’elles y sont, bien souvent, on leur attribue des dossiers traditionnels tels que l’éducation et les services sociaux, quoiqu’elles aimeraient plutôt s’occuper de dossiers plus substantiels. D’ailleurs, elles aimeraient que leurs efforts portent sur des sujets liés aux conditions de vie de leurs collectivités, à l’identité, la culture et la langue ainsi que les droits collectifs et la non-discrimination.

Les raisons de ces points d’intérêts c’est de « […] réveiller les gens, leur faire comprendre qu’il faut penser à l’avenir, aux enfants, à la langue, à la culture, c’est urgent.» (P.11) Et pour ce faire, il faut que les membres de leur communauté soient sensibilisés sur un plan individuel et collectif.

Sur plan politique, l’une des difficultés que ces femmes élues autochtones doivent surmonter est «de se trouver un axe d’intervention politique commun» (P.12) De plus, elles doivent faire face aux nombreux défis qui viennent avec la popularité et l’attrait des nouvelles technologies qui ont un impact direct sur la culture autochtone. À ce sujet précis, elles croient qu’il faut se tourner du côté de l’éducation qui peut jouer un rôle, si elle est utilisée pour valoriser la fierté autochtone; ce qui permettrait d’assurer la survivance de la culture en mettant de l’avant «l’acquisition des différents principes ancestraux, notamment ceux de la survie en forêt et de l’apprentissage des valeurs culturelles. » (P.12)

Ces femmes se soucient beaucoup de «la perte de droits pour les enfants lors de métissage (biens immobiliers matrimoniaux) et celle en lien avec l’adoption à la suite de placements hors réserves (les conséquences réelles ou appréhendées des lois visant la protection des enfants) » (P.14) Pour elles, la place des femmes autochtones en politique est une mesure qui permet d’instaurer un équilibre des pouvoirs et d’améliorer les processus décisionnels; ce qui serait très bénéfique pour leurs collectivités.

Par ailleurs, plusieurs d’entre elles ont de la difficulté à «maintenir l’indépendance de leur voix, par respect pour la population, et ce, malgré la pression des pairs parfois ressentie avec les luttes de clans.» (P.16). Plusieurs vivent un conflit de rôles en raison des possibles conséquences négatives de leur choix sur leur vie familiale et personnelle. Si les choses ne bougent pas rapidement ou que les résultats de leurs actions peuvent tarder, c’est qu’elles privilégient la « théorie des petits pas ».

Au terme de leurs discussions, ces femmes autochtones ont reconnu leur besoin de formation qui pourrait leur permettre d’être efficaces dans des domaines spécifiques comme le droit, la politique, les stratégies, les négociations, les analyses budgétaires, la gestion de projet et la gestion des ressources humaines et matérielles. Également, elles envisagent le soutien et l’accompagnement comme les échanges, le mentorat et le réseautage qui leur permettraient de créer des alliances.

Finalement, ces femmes ont tout simplement envie de prendre leur place au sein des instances politiques autochtones afin de faire avancer les dossiers et les projets dans l’intérêt de leurs peuples.

Rencontres entre vous et nous-Entretiens avec des élues autochtones du Québec.pdf

Source : publications@csf.gouv.qc.ca
Date de publication : 2010-02-16 Auteur : Conseil du statut de la femme
Gouvernement du Québec
ISBN : 978-2-550-58003-4 (version française électronique)


D’autres sources d’informations sur les Autochtones :

Autres liens : https://www.autochtones.gouv.qc.ca/racisme-discrimination/index.htm
mythes-realites-autochtones.pdf
racisme-discrimination-synthese.pdfplan d'action racisme-discrimination.pdf

Commentaires

  • Pour une bonne réflexion

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