Communications publiques et gestion des médias | 19 novembre 2015
Le dernier séminaire de la session avait pour objet de saisir l’importance et les enjeux des médias dans la communication et l’administration publiques. Tous les administrateurs qui ont été confrontés à une crise savent à quel point la gestion des médias est primordiale. M. Ian Lafrenière, commandant de la Section des communications et relations médias du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a débuté la soirée de belle façon en nous parlant des défis de son organisation, laquelle doit couvrir 1000 événements majeurs par et traiter 25 000 appels téléphoniques de journalistes par année. M. Lafrenière a insisté sur les valeurs de transparence et d’intégrité qui doivent nous animer lorsque nous devons répondre de nos actions devant ce contre-pouvoir que représentent les médias, mais aussi sur la nécessité de bien connaître la situation sous tous ses angles et de ne rapporter que les éléments factuels.
M. Louis Lemieux a commencé son intervention en disant que nous avons les médias que nous méritons. L’ancien journaliste de Radio-Canada et animateur a témoigné des difficultés d’exercer le métier de journaliste dans un contexte où les réseaux sociaux font de toute personne qui tweete, qui écrit, qui blogue ou qui vlogue devient l’égal d’un journaliste membre de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.
Le dernier invité de la soirée, M. Louis Aucoin, possède plus de vingt années d’expérience en communication stratégique. De son côté, il a insisté sur la nécessité de connaître notre « cible » (le message qu’on veut faire connaître), et d’adapter notre message à notre auditoire (médias sociaux, radios de confrontation, journaux télévisés, communiqués de presse, etc.). Comme il a géré plusieurs dérapages médiatiques, il a pu donner des exemples très concrets de situations embarrassantes où les médias sociaux deviennent des catalyseurs de la crise, même dans le cas où un média traditionnel (la presse écrite par exemple) sert de bougie d’allumage à ce qui alimente ensuite les utilisateurs sur les médias sociaux. Il a aussi mis en relief le rôle particulièrement puissant que peuvent jouer les stratèges en communication dans la sphère politique et citoyenne, non seulement par le contrôle de l’image qu’ils exercent, mais parce qu’ils connaissent des personnes qui peuvent faire la différence en termes de perception (pouvoir politique, décideurs, journalistes, etc.). Dans sa bouche, l’expression « gestion des médias » prenait tout son sens…
Ce séminaire nous a permis de prendre conscience de la gestion des médias de l’intérieur, car les stratèges en communications peuvent calmer ou nourrir l’indignation populaire en temps de crise. Comme le soulignait M. Lafrenière, il faut développer une approche « proactive » dans nos organisations publiques afin de se préparer à gérer une crise avant qu’elle n’éclate.
Pascale Sirard
Commentaires
L'adm. public doit apprendre à ...travailler avec les médias...comme le fait bien le Collège Maisonneuve !!!!!!