Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Un marathon de 45 crédits : Emil Zátopek avait raison (par Chantale Lapointe, ENP7931, Gr. 21)

« Si tu veux courir, cours un kilomètre. Si tu veux changer ta vie, cours un marathon. » Emil Zátopek (1922-2000), médaillé olympique, course de fond.

Après avoir pratiqué pendant près de 10 ans dans le domaine de l’ingénierie, j’éprouvais un vif désir d’en apprendre davantage sur un sujet complémentaire à ma formation. Ayant toujours aimé étudier, j’étais enthousiaste de retourner sur les bancs d’école, mais, cette fois, dans un but purement égoïste : j’étudierais par plaisir personnel et non dans un but professionnel. Mais en quoi? Intéressée par la gestion et le monde qui m’entoure, l’ENAP me semblait être une avenue intéressante. De plus, l’idée du programme court me paraissait fort attrayante. « Si, j’en ai assez après cinq cours, j’arrêterai là », me disais-je. Ces cinq cours m’ont donné la piqûre : à l’instar des 42 km qui composent le marathon, c’est avec plaisir que j’ai décidé de parcourir les 45 crédits menant à l’obtention de la maîtrise.

J’ai vite constaté que l’ENAP transformait ma façon de penser et me permettait de développer certains réflexes. Je me suis surprise à m’interroger davantage en lisant les nouvelles, comme nous le faisions dans le cours « Analyse des institutions locales et régionales » donné par M. Gérard Divay. Je me suis aussi vue questionner un avocat de mon organisation au sujet du fait que la société d’État pour laquelle je travaillais allait chercher des autorisations qui n’étaient pas réellement requises étant donné son statut de mandataire de l’État : les enseignements de M. Gil Rémillard dans le cadre du cours « Droit administratif » seront donc restés gravés en moi. De plus, en tant que déléguée syndicale, j’ai pu faire appel aux notions vues dans le cadre du cours « Relations de travail » donné par M. Vincent Dagenais. Les aspects relatifs au renouvellement d’une convention collective, à la gradation des sanctions et aux devoirs d’accommodement raisonnables m’auront été fort utiles.

Certains cours m’ont aussi touchée sur un point de vue plus personnel. Je me suis sentie transformée par le cours « Compétences de gestion et développement de carrière » donné par M. Jean-Claude Laurin. Prendre un temps d’arrêt pour mieux me connaître, mieux comprendre mon parcours professionnel et réellement choisir le chemin que je souhaite parcourir m’a fait le plus grand bien. Je retiendrai aussi le côté humain mis de l’avant par Mme Nancy Brassard dans le cadre d’un module du cours « Enjeux et défis de gestion en administration publique », qui portait sur les enjeux de la gestion des ressources humaines et de la gestion humaine des ressources. La notion qui veut que le stress soit en fait généré par notre propre perception à un agent stressant et qu’il soit possible de modifier cette perception est un concept que je garde en tête et tente d’appliquer le plus souvent possible.

Alors que j’ai entamé mes études dans un but purement « égoïste », je réalise maintenant à quel point les apprentissages effectués au cours de ma maîtrise à l’ENAP m’ont non seulement permis de me développer sur le plan personnel, mais, aussi, sur le plan professionnel : ils contribuent à améliorer mon apport au service public. Je constate que, bien que mon parcours m’ait permis d’acquérir des connaissances explicites, ce sont les connaissances tacites acquises au cours des cinq dernières années qui me donnent le plus de satisfaction : elles ont transformé, pour le mieux, la personne que je suis.

Bref, le marathon tire maintenant à sa fin. Me voilà en train de compléter les derniers kilomètres. Je n’aurai toutefois pas eu à affronter ce « mur » qui se dresse si souvent vers le 36e kilomètre et qui donne tant de fil à retordre aux marathoniens. Dans mon cas, le parcours c’est fait en douceur. Il faut dire que j’ai eu droit aux apprentissages des meilleurs entraîneurs qui soient, ces professeurs dévoués qui ont si généreusement partagé avec moi leurs savoirs et leurs expériences. J’ai aussi eu le privilège de m’entraîner avec des athlètes qui m’ont permis de me développer et qui ont rendu le parcours agréable, ces étudiants riches en expériences professionnelles, issus de divers milieux que je connaissais peu il y a cinq ans. J’ai également eu la chance inouïe d’avoir l’appui de mon conjoint et de mes proches, qui m’ont encouragée tout le long de cette course.

Certes, j’ai bien hâte de franchir la ligne d’arrivée et de savourer le sentiment d’accomplissement, mais je me souviendrai aussi de chaque kilomètre que j’ai eu le privilège de parcourir et qui a façonné la personne que je suis devenue. Emil Zátopek avait raison : courir un marathon, ça change une vie.

Commentaires

  • Toujours apprendre est un défi qu'il ne faut jamais cesser d'entretenir Chantale. Les découvertes sont toujours au rendez-vous.

Les commentaires sont fermés.