Le début et ensuite la fin - Par Charles-Olivier Picard
Le début et ensuite la fin
Quelle est la valeur de ma maîtrise dans mon parcours professionnel ? Ça, c’est la question que tout le monde me pose ! La question est simple, mais la réponse ne l’est pas tout autant. Ma maîtrise a fait partie de ma vie durant les cinq dernières années, mais sa place dans ma vie quotidienne a été très fluctuante.
Le commencement
À l’origine, je me suis lancé dans ce projet car j’avais encore une certaine motivation pour approfondir mon apprentissage du baccalauréat. J’ai fait le saut avec trois de mes anciens collègues de classe. Nous étions pratiquement des inséparables. Par contre, tout a changé à un moment. Nos vies professionnelles se mettaient en place et nos choix académiques n’étaient plus nécessairement les mêmes. Malgré le fait que nous étions tous toujours ambitieux, une dichotomie s’est créée parmi nos ambitions. Par la suite, j’ai senti l’énorme besoin de combler un défi professionnel pour garder ma motivation à son maximum. C’est probablement à ce moment que j’ai découvert que j’avais besoin d’avoir un défi professionnel avec une présence terrain marquée.
Mon centre de stage du baccalauréat m’avait offert un contrat de travail à la fin de celui-ci. C’était un premier contrat déniché dans ce que j’appelle ma vie «d’adulte». C’était pour une agence spécialisée en services de recrutement. Ceci concordait avec la spécialisation gestion des ressources humaines de mon baccalauréat en gestion publique. Cependant, j’ai vite réalisé que ce poste devenait routinier et s’affaiblissait au niveau du défi. Mes cours de maîtrise devenaient en quelque sorte une béquille pour me stimuler. Sauf qu’à un moment, ce n’était plus suffisant et je me suis mis à la recherche d’un nouvel emploi. L’ambition était toujours au maximum, je me cherchais littéralement un porte d’entrée au sein d’une organisation d’envergure.
L’exil
En mai 2012, je découvre un affichage de poste pour supporter un gestionnaire de projet au sein de l’Administration régionale Kativik (ARK). Le poste était basé au Nunavik à Kuujjuaq et nécessitait un déménagement (à la charge de l’employeur). En plein le genre de défi auquel j’aspirais. Sans le savoir, au moment où j’ai expédié mon CV, ma vie allait changer. On m’a appris que j’étais passé à travers du processus de recrutement en me démarquant de certaines candidatures très notable sur le plan de l’expérience, mais façon d’être ma propulsé jusqu’à l’entrevue finale sur les lieux même de l’emploi, Kuujjuaq. À ce moment, j’étais gonflé à bloc. Dans mon esprit, ce poste était déjà le mien.
Le 6 juillet 2012. Cette date restera gravée à jamais dans ma mémoire. C’est ce jour-là que j’ai déménagé tous mes effets personnel et que j’ai amorcé l’aventure. À cette époque, j’étais la même personne mais je ne pensais pas de la même façon. Je réfléchissais comme un étudiant et non comme un professionnel. Mon expérience au Nunavik a complétement changé ma vie sur le plan personnel et professionnel. J’ai fait beaucoup de remises en question sur ma façon d’aborder les problématiques et comment les solutionner. Étant en région éloignée, j’ai continué ma maitrise à un rythme beaucoup plus lent avec des cours en ligne. Ceci m’a permis de continuer ce qui était commencé mais de me concentrer sur ma carrière surtout.
Cet exil a littéralement propulsé ma carrière. J’ai vite gravi certains échelons au sein de l’Administration régionale Kativik. J’ai pu développer des projets hautement politisés. C’est là que j’ai eu le déclic de l’apport important des cours suivis lors de ma maîtrise à l’ÉNAP. Cette université développe ses candidats à la maîtrise en leur permettant de développer un sens politique dont les diplômés pourront tirer parti au sein des institutions de l’administration publique. Avant cette révélation, à mon esprit, je ne faisais que des cours de maîtrise. Après celle-ci, je ressentais que je développais mon flair de stratège.
Le retour au bercail et le début de la fin
Le 31 août 2015, je tirais ma révérence du grand nord québécois. J’ai eu l’occasion de travailler sur plusieurs projets d’envergure. Ceux-ci ont contribués à me définir comme professionnel mais aussi comme personne. Mes motivations pour revenir vers le sud sont principalement liées à la continuation de ma maitrise et sur l’ambition de me trouver un autre défi professionnel. Les astres s’alignent bien, je reprends bien mes cours au campus de Montréal et je me retrouve un poste rapidement dans un secteur que j’aime. Je suis maintenant plus que jamais déterminé à compléter ma maitrise, et ce la tête haute !
Charles-Olivier Picard
Candidat à la maitrise
École nationale d'administration publique (ÉNAP)