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Gestion participative et défense des droits à la façon de nos élus

Le titre de cette formation m’interpelle, surtout si l’on prend en considération les actions de nos élus. Voici donc ma vision de la gestion participative et de la défense des droits à la façon de nos élus.

En premier lieu, la gestion participative. Comment peut-on prétendre que nous appliquons les principes de la gestion participative dans notre gouvernance quand, d’un côté, nos élus utilisent l’austérité afin de récupérer des sommes en prétendant que nous devons faire des efforts pour atteindre l’équilibre budgétaire et que, d’un autre coté, plusieurs actions vont à l’encontre des décisions entreprises?
Pour vous aider à mieux comprendre, voici quelques exemples :
Prenons pour exemple la mise en place de la loi 15. Il y a eu des consultations publiques avant l’adoption de la loi 15, le résultat étant la restructuration des régimes de retraite. Pour ce faire, les dirigeants veulent récupérer des sommes cotisées dans le passé des travailleurs et ce, sans prendre en considération les différents intervenants entendus. Ils veulent faire le partage des déficits et des cotisations à 50/50 entre les municipalités et leurs employés. Par contre, les élus eux, proposent un projet de loi leur permettant un partage 43/57 entre eux et les contribuables du Québec et c’est sans compter qu’ils obtiendront une augmentation de salaire afin de palier aux pertes de leur rémunération liée à cette mesure, ce à quoi les employés municipaux n’auront pas droit.
Comment vouloir collaborer lorsque les élus nous demandent d’apporter des solutions qui sont rejetées sans possibilité de négociation? Nos élus municipaux utilisent les menaces de gel salarial aux cadres de la Ville de Montréal afin d’obtenir la récupération de 2.4% des cotisations des fonds de retraite et ce, rétroactif à janvier 2014 malgré une entente (qui avait été acceptée par les deux parties en juillet dernier) abolissant la rétroactivité.
Comment croire à la gestion participative lorsque nous somme informés par la direction générale que si nous n’avons pas de règlement de la loi 15 avant le 31 décembre 2015, les employés n’auront pas d’augmentation salariale? Que la même direction générale restructure les conditions de travail des cadres sans avoir au préalable négocié avec les représentants? Est-ce ce que l’on appelle cela de la gestion participative?
Mme Laurence Bherer a un intérêt marqué pour la participation des citoyens dans la gestion publique. Je me pose la question suivante : si nous avions impliqué le public dans la prise de décision, est-ce que les dernières actions dont nous vivons auraient été les mêmes? Malgré que Mme Bherer croie que la participation interactive du public transforme progressivement les relations entre les citoyens, les élus et l’administration publique, je crois que plusieurs actions ne permettent pas d’augmenter la sympathie que le peuple a des élus. Depuis le début de cette formation, nous entendons parler de la gestion participative, mais je crois que plusieurs de nos élus devraient retourner sur les bancs d’école afin d’en comprendre la signification au lieu de l’utiliser à titre de saveur du mois sans la mettre en application.

Ce qui nous amène à notre deuxième sujet : la défense des droits. Selon moi, ce sont encore des mots utilisés sans vraiment en comprendre le fondement. Après la loi 15, les lois spéciales, les décrets et les baillons des élus provinciaux, nous voyons l’arrivée du pacte fiscal 2016-2019 qui permettra aux municipalités du Québec de décréter les conditions de travail des employés en cas de mésentente, de plus d’arbitrage ou de décret. Si les termes «négociation de bonne foi» sont à l’image des négociations de la loi 15 desquelles découlent des refus systématiques, comment les administrateurs peuvent-ils utiliser les mots «bonne foi»? Aussi bien ne pas négocier et dicter les conditions!
Je comprends que les administrateurs publics désirent reprendre leurs pouvoirs de négociation, car dans les dernières années, les syndicats et les groupes de travailleurs possédaient un pouvoir de négociation trop grand. Or, peut-être qu’un juste milieu serait plutôt de mise?
Laissons tomber nos élus et regardons la vraie signification de la défense des droits. Nous avons vu, durant la formation, un vrai cas de défense des droits : les droits des aborigènes. M. Picard a été en mesure de nous faire comprendre les enjeux qui poussent les autochtones à revendiquer leur droit à l’égalité de traitement. Il nous a expliqué pourquoi certains avantages ne peuvent remplacer le déséquilibre flagrant de traitement face à leurs peuples. Nous avons été en mesure de nous questionner sur les conditions de vie dans les différentes réserves du Québec : le taux de décrochage scolaire, les problématiques de logement et le taux de suicide, par exemple. De plus, nous avons été en mesure de constater que le peuple aborigène refuse le droit fondamental qu’un citoyen possède dans une démocratie, soit le droit de vote. Le seul but de ces refus est de démontrer que les autochtones rejettent l’idée qu’un non-autochtone puisse représenter leurs intérêts et leurs valeurs, car ils se perçoivent comme une nation distincte de la nôtre. D’ailleurs, «peuple distinct» est un terme qui nous est aussi attitré à nous, les québécois, face au reste du Canada, mais pourtant, nous avons les mêmes droits que les canadiens.
Lors de cette journée, le comble de la défense des droits fut démontré par Madame Audette, ex-présidente de l’Association des femmes autochtones du Canada. Elle a été au cœur de la dénonciation sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées depuis 2001 et elle s’implique à demander un avis d’enquête sur le sujet. Je me demande combien de temps nos élus auraient pris afin de demander une enquête publique si des femmes canadiennes ou québécoises avaient étés victimes de traitements similaires? Cette femme, Mme Audette, nous donne une leçon de courage face à la défense des droits, tout comme le peuple qu’elle représente.
En conclusion, nous connaissons l’importance de la gestion participative, nous avons les connaissances et les outils pour mettre en œuvre cette forme de gestion, mais présentement, nous pouvons constater que beaucoup de nos élus interprètent la gestion participative en considérant qu’eux doivent gérer et que le peuple doit participer. Ce n’est pas tout de consulter le peuple, il faut aussi le prendre en considération.
Nous avons des exemples et des leçons à prendre des autochtones. Si nous avions ne serait-ce qu’une parcelle de courage que le peuple aborigène possède, nous serions debout dans les rues à demander à nos représentants de faire le travail pour quoi nous les payons et ce, de façon responsable! Prenons exemple et défendons nos droits en nous tenant debout! Allez, peuple québécois! Nous ne pourrons qu’en sortir gagnant.

François Lefebvre

Commentaires

  • Bonne réflexion pour améliorer nos façons d'intervenir.

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