Blog#2_Valérie Tremblay_Relance économique de Montréal! Créer de la richesse, mais à quel prix ?
Le 27 octobre dernier, j’ai eu la chance de participer à la période de questions du conseil de la Ville de Montréal. Étant touché de près par plusieurs amis qui travail pour la ville et leurs inquiétudes face au projet de loi 3, mon intérêt à ma question n’était pas sans égard à leur situation. Ne voulant pas débattre directement de ce sujet, je m’intéressais tout de même à savoir comment le conseil de ville allait se défendre d’injecter des sommes considérables dans la culture et dans d’autres projets, qui peuvent paraître plus futiles que la retraite de ces personnes qui ont gagné leurs vies à faire en sorte que la ville soit présentement ce qu’elle est. Bien sûr, pas parfaite et encore beaucoup de chemin à faire, mais c’est tout de même une métropole de l’envergure de Montréal! En d’autres mots, ma question était pour savoir, qui allait payer concrètement le prix de la relance économique de Montréal.
J’ai donc demandé à Monsieur Coderre, comment allait-il justifier toutes les dépenses qu’il prévoit faire en matière de culture et de relance économique de la ville, sachant que la mode est aux coupures et où allait-il trouver les fonds. Monsieur Coderre mentionne dans ses différents discours, vouloir redonner la fierté aux citoyens d’habiter Montréal, de la repenser et de la rêver. Tous des beaux projets d’avenir, mais sachant qu’il demande à ses propres employés de mettre les mains dans leurs poches pour rembourser les fonds de leur retraite pour ainsi récupérer de bonnes sommes d’argent, allait-il démontrer une certaine gêne à cet égard? Tout cela pourquoi, peut-être construire un nouveau monument pour les festivités du 375e anniversaire de la ville?
Pourtant, la réponse de celui-ci en ce qui concerne ce sujet n’a nullement été empreinte d’un quelconque malaise, il a simplement justifié cette pratique par l’explication d’une réforme administrative. Réforme administrative, je suis bien en accord avec ce principe, revoir certains postes ainsi que la performance organisationnelle et la réingénierie de processus. Parfait je crois que le nerf de la guerre s’y trouve, mais pourquoi demandé à ses cols bleus et cols blancs de mettre eux aussi l’épaule à la roue en contribuant, non pas de leur productivité au travail, mais de par leurs biens personnels, leur propre argent, qui se fait rare pour tous dans la classe moyenne dont la majorité sont issue. Concrètement, il demande à ses employés de mettre leurs finances personnelles à la contribution de la relance de Montréal.
Le plan triennal qu’a lancé le maire le 30 octobre dernier est rempli de beaux projets et va certainement pouvoir contribuer à la relance économique voulue de la Métropole. Avec toutes les belles avenues que va connaître la ville et avec les futurs pouvoirs qui leur seront octroyés par leur statut de super Métropole, qui est quasiment dans la poche sans vouloir mettre la charrue devant les bœufs. Avait-il vraiment besoin de ces sommes-là? Bien entendues cet argent est immédiatement disponible, car il fructifie depuis des années dans les coffres du fond. Il avait besoin de liquidité, alors il est allé piger dans les poches des siens, mais cet argent, les employés vont-ils la récupérer après la relance, considérant le rendement que ces fonds vont produire?
Le maire nous a également informés des stratégies qu’il allait utiliser pour aller chercher des fonds, tout d’abord en élaborant sa réforme administrative ainsi que son plan quinquennal de réduction de la main d’œuvre. Il a également mis sur pied un département de performance organisationnel qui pourra faire de l’étalonnage auprès des autres grandes villes et pouvoir ainsi se doter de stratégies visionnaires pour augmenter l’efficience de leurs procédures. Il annonce de facto qu’il compte instaurer une réforme du financement des arrondissements, cette affirmation me rappelle étrangement ce que le gouvernement fédéral a fait aux provinces lorsque sa dette mondiale comportait le risque de se faire imposer une tutelle par le Fonds monétaire international (FMI). Autrefois, le fédéral n’avait tout simplement pas payé les factures que leur avaient fait parvenir les provinces et c’est ceux-ci qui se sont retrouvés plus endettés que jamais et qui ont dû payer les sommes qui étaient préalablement assumées par le gouvernement fédéral tandis que celui-ci a retrouvé sa santé financière. Est-ce que Monsieur Coderre ne fera-t-il par le même tour de passe-passe en réformant les subventions aux arrondissements? Ne payera-t-il plus pour les services jadis assumés par la ville?
Lors de sa réponse à ma question, à la période de questions du public du conseil de la ville, les notions d’efficience, de plus d’équité, d’augmentation de l’injection financière dans l’immobilisation ainsi que de la cohérence administrative sont toutes des concepts idéologiques de l’Administration publique. Je suis certaine que notre nouveau maire apporte un vent de saine restructuration au sein de la ville. Il apparaît que celui-ci considère les grands principes de bonne gouvernance du management public. Ce qui est de bon augure pour la ville et ses citoyens. Il est actuel et visionnaire dans ses idées. En plus de mettre à niveau les infrastructures et de miser sur la culture, il veut également travailler sur le principe de la ville intelligente ce qui selon son équipe et lui amènera beaucoup de richesse. Il veut miser sur le fait que Montréal est le poumon économique du Québec et travail à aller se chercher des subventions de la sorte et des pouvoirs de taxation autant au provincial qu’au fédéral, sans parler de son fort lobbying pour le futur pont Champlain.
Je trouve que toutes les idées de réformes et de resserrement administratif de Monsieur Coderre sont tout à fait logiques et empreintes de sagesse. Il faut bien faire reposer ses assises sur une bonne structure afin d’être plus efficient et d’arrêter de dépenser sans planifier. Sa rigueur administrative et sa conscientisation sur l’état de droit, où tous doivent être autorisés et tous doivent faire l’objet de redditions de comptes, le maire Coderre l’a bien compris. Cependant qu’en est-il de son intégrité face à la possible imposition de ses travailleurs qui devront payer de leurs poches ces beaux projets? Le gouvernement du Québec, suite aux recommandations du chef de la CAQ, a quant à eux décidé d’étudier l’avenue de contribuer à leur fonds de pension, de façon égale aux personnes touchées par le projet de loi 3. Est-ce que le conseil de la ville de Montréal fera de même, ou bien se défendra-t-il sur le fait qu’il a bien une famille à faire vivre?[1]
Pour voir ma question posée au maire le 27 octobre dernier, à 18 minutes 40 secondes.
http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=5798,85945653&_dad=portal&_schema=portal
[1] Citation de Monsieur Denis Coderre au sujet de son fond de pension en entrevue avec Christiane Charrette, émission du 31 août 2014, 125 rue Marianne.
Commentaires
Bon rappel Valérie et de bonnes questions suite à l'intervention à la Ville de Mtle.
Prof
Intéressant. Bel article qui explique bien les changements que Monsieur Coderre veut apporter. Le maire veut bien sûr assurer un meilleur mode de fonctionnement à l'administration municipale.
Cependant, je doute qu'il veuille réellement contribuer personnellement à la mise en place de ces nouvelles réformes. Même chose pour les députés à l'Ass. nat... Il ne s'agissait que d'une motion. Avant que celle-ci ne soit transposée en loi, il y a un monde. En espérant qu'ils prêcheront par l'exemple !