Lancement du Plan d'action montréalais en itinérance 2014-2017 : quelles sources prévoit on pour y faire face ?
Mise en contexte
Le jeudi 25 septembre dernier, la ville de Montréal, au nom de son maire monsieur Denis Coderre a annoncé son Plan d’action sur l'itinérance 2014-2017. En 12 actions spécifiques et une quarantaine d’engagements, ce nouveau plan « propose » de venir en aide aux « sans-abri, à briser le cycle de l’itinérance et d’améliorer les conditions de vie des personnes qui sont en situation d itinérances dans la métropole ». Une somme supplémentaire d’un million de dollars en appui aux diverses mesures qui découleront de ce nouveau plan d actions. A travers ce plan, les autorités locales estiment jeter les bases de ce que l'on doit faire en tant que métropole et traiter de la question du logement[1].
En effet, le recensement et la mise à jour des connaissances dans le domaine del’itinérance, est l’une des principales actions prévues dans cette déclaration publique. Elle apparait désormais comme une solution au manque de données récentes et fiables. Il semble de mon avis, que c’est un point important pour faire une évaluation précise des besoins et une bonne planification des interventions. Déplus, le dernier recensement des itinérants, a été réalisé par l’Institut de la statistique du Québec en 1998, on comptait à Montréal 28 214 personnes différentes ayant fréquenté un centre d’hébergement, une soupe populaire ou un centre de jour. De ce nombre, 12 666 avaient été sans domicile fixe au cours des 12 derniers mois. En 2005, le nombre de personnes ayant fréquenté les refuges a été recensé durant la période Hivernale mais sans toutefois dégager un état global du nombre de personnes en situation d’itinérance.
Le plan d’actions prévoit également un poste de protecteur des personnes en situation d'itinérance. Celui-ci veillera sur le respect des droits des personnes itinérantes, évaluera la pertinence des mesures mise en place pour leur venir en aide et formulera les recommandations aux autorités compétente. La désignation de cette personne qui sera chargée de cette mission fera l’objet d une consultation du milieu de l’itinérance à Montréal. Entre autres, le projet propose aussi des mécanismes de consultation pour l exercice de la citoyenneté des personnes sans domicile fixe, itinérantes ou à risque d'itinérance, il est annoncé clairement qu’elles seront consultées dans le déploiement des plans d'action et impliquées. Il semble de mon avis que le succès du programme. C’est une des revendications majeures des forces vives, qui est prise en considération.
Les premiers échos
Les activistes en matière d’itinérances accueillent positivement ce plan d'actions tel que annoncé par monsieur Coderre,et le considèrent comme un engagement clair et concret de la Ville, d'agir sur cette question sociale, humaine et urbaine des plus préoccupantes[2].
Mais il importera, selon d’autres de joindre la parole aux actes, de financer ces actions adéquatement, et d'agir en concertation réelle avec l'ensemble des acteurs communautaires, municipaux et gouvernementaux.[3] Il importe aussi que des fonds gouvernementaux soient alloués pour faciliter l’échange d’expertise entre les villes et les métropoles.L’organisation de rencontres d’échanges pourrait être confiée à des groupes institutionnels et communautaires locaux disposés à partager leurs pratiques avec les acteurs du réseau de l’itinérance »[4].
Conclusion
Le problème de l’itinérance se répercute sur de nombreux domaines publics, que ca soit au niveau de la prestation de service de santé, santé publique, les politiques de logement et d’aide sociale[5]. Ce qui remet en question tous le système social, et le rôle de l état comme garant de service publique à assurer une certaine justice et équité, à promouvoir le développement économique et social de ces citoyens. On est d’avis que ce dossier questionne non seulement les autorités locales mais aussi les autorités provinciales et fédérales. Nous croyons d’avantage que ce phénomène est dû à l échecs des politiques publiques économiques et sociales à l égard de ces personnes présentant différentes problématiques médicales et de santé mentale. Il me parait pondérant et dans le même sens à l’effet que le Gouvernement du Québec demeure un collaborateur essentiel à la lutte contre l’itinérance, notamment en ce qui concerne le financement pour assurer l’accès aux soins des personnes aux prises avec des troubles de santé mentale, de toxicomanie et d’alcoolisme[6].
A.A
[1] Le discours de M.Coderre le maire de Montréal lors du dévoilement du plan d’actions, à la maison du père, jeudi 25 septembre 2014. http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/montreal/archives/2014/09/20140924-100555.html,
(page consultée le septembre à 18h).
[2] Sébastien Payeur, Directeur du PAS de la rue, dans un communiqué publié le 26 septenbre sur : www.arrondissement.com/.../u21785-plan-action-itinerance-ville-montre.visité le 7octobre 2014 à 12h
[3] Selon Sébastien Payeur, Directeur du PAS de la rue, dans un communiqué publié le 26 septembre sur : www.arrondissement.com/.../u21785-plan-action-itinerance-ville-montre.visité le 7octobre 2014 à 12h
[4] « La Ville de Montréal agit résolument pour contrer l’itinérance : le gouvernement du Québec doit renforcer ses actions » Mémoire présenté à la Commission de la santé et des services sociaux dans le cadre des auditions sur le bilan des actions réalisées au cours de la première année du Plan d'action interministériel en itinérance 2010-2013.
http://ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/PAGE/PES_PUBLICATIONS_FR/PUBLICATIONS/2011_11_23_MEMOIRE_VILLE_MONTREAL_CSSSV4.PDF, (page visitée le 8 octobre 2014 à 13h05).
[5] Research Alliance for Canadian Homelessness, Housing and Health http://www.liaison-itinerance.ca/index.cfm?fuseaction=Prof.dspProfileFull&profilesid=16c29c7a-d78e-41bc-9e92-eb81ae7d331c, (page consultée le 8 octobre 2014), [en ligne]
[6] Étude publique sur l’itinérance Des visages multiples, des responsabilités partagée, Rapport de consultation et recommandations, Rapport déposé au conseil municipal, (page consultée le 8 octobre 2014), [en ligne] http://ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/page/d_social_fr/media/documents/RAPPORT_20080616.pdf
Commentaires
Andrée Anne...A.A des enjeux importants avec les moyens nécessaires pour y faire face !!!
Prof
C' est Asmaa
un sujet assez intéressant, j'avoue que c'est un problème qui demande en urgence des politiques sérieuses !!!
Je crois que le plan d'action sur l'itinérance est un pas dans la bonne direction, dans la mesure où il démontre l'intention des autorités municipales à vouloir améliorer les conditions de vie des itinérants et diminuer la prévalence de cette problématique sociale. La difficulté réside toutefois dans l'application du plan d'action. Il faudra être en mesure de rejoindre les itinérants et de les accompagner vers des ressources susceptibles de les soutenir. À ce titre, il s'avère important de privilégier une consultation auprès des acteurs du milieu et de travailler conjointement avec eux pour trouver des solutions concrètes qui vont faire une réelle différence.