Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les CPE et Garderies privées : Qui profite de tout ce remue-ménage ???

Plusieurs changements ministériels se sont produits ces derniers mois au sujet des budgets alloués aux CPE et Garderies privées subventionnées. Entres les garderies à contribution réduite dont le coût est passé pour les parents, le 1er octobre 2014, de 7$ à maintenant 7,30$, le gel de plus de 100 millions de dollars dans le réseau des CPE et des garderies privées subventionnées, la fermeture de 6 des 7 garderies de la CSDM (Commission Scolaire De Montréal) impliquant la perte de 177 places en services de garde subventionnés, les subventions données pour des places fictives et le manque crucial d’offre pour les places à contribution réduite: Qui en profite et qui en sort perdant?

 

L’État économise désormais 30 sous par jour et par enfant et pourrait donc renforcer un peu plus son budget, ce qui ne se traduit pas forcément par un profit pour l'État comme d’aucuns penseraient, mais plutôt par une amélioration en 2014-2015 de son déficit budgétaire.

Ce déficit atteindrait 2,5 milliards en 2013-2014.

 

Cette augmentation peut paraître dérisoire si on ne jette qu’un petit coup d’œil au montant à débourser en plus par le parent, car cela reviendrait à 100 $ supplémentaire par enfant, par an. Le pauvre parent qui peinait déjà à débourser les 7 $ (pour les plus chanceux) se retrouve à devoir resserrer son budget annuel et ce n’est pas tout, vu que des augmentations sont encore prévues. La place coûterait dès septembre 2016, 9,20 $ par enfant et par jour d'après le budget déposé en février 2014 par le ministre des finances, Nicolas Marceau.

Si on s’en tient à cela pour les années à venir, nous, en tant que parents, ne sommes pas à ce rythme sortis de l’auberge. Un calcul vite fait cependant sur le nombre de parents au Québec montre l’épargne que fait le gouvernement.

 

Le gel des subventions versées pour chaque place dans les services de garde n’est non plus une bonne nouvelle pour ces services. Avec en plus l’augmentation des salaires à octroyer aux éducatrices et éducateurs, les CPE se retrouvent forcés, selon Isabelle Simard, directrice générale du CPE La Grimace à Québec, de toucher sur la qualité de leurs locaux, du support pédagogique, de l’alimentation et des jouets aux enfants, ce qui montre indéniablement les répercussions sur ces petits Êtres.

 

Les garderies privées n’en sont quant à elles pas épargnées car recevant déjà des subventions moindres (à hauteur de 10$ par enfant, par jour de moins que les CPE), Julie Plamondon, présidente du rassemblement des garderies privées du Québec,  ne sait plus comment les garderies privées réussiront à garder des services de qualité.

 

Une guerre sourde est lancée, car une association de CPE accuse les responsables de services de garde en milieu familial (RSG) de réclamer des subventions pour des places fictives et d’où découlerait 15 millions en fonds publics de trop. Il faut mentionner que les RSG sont supervisés par des bureaux coordonnateurs, qui sont aussi des CPE. Les RSG veulent quant à eux plus d’autonomie et le comité de travail du conseil québécois des services de garde éducatifs à l’enfance souligne aussi l’écart dans les CPE entre le taux d’occupation des places et le taux de présence réelle des enfants. En 2012-2013, le taux  d’occupation était de 97,8%  contre 78,3% du taux de présence réel des enfants.

 

Je constate, qu'on est dans un cercle vicieux infernal des responsabilités et  de rejet de fautes les uns sur les autres, qui profitent finalement tous du système et ne se préoccupant visiblement pas des retombées direct sur les parents et surtout les enfants.

 

Il ne faut pas négliger et oublier le fait que les attentes sont interminables pour espérer obtenir une place dans un CPE.

Il est bien vrai que le gouvernement aurait mis en place un guichet unique (seul guichet d’accès aux places à contribution réduite pour l’ensemble du Québec, géré par l’organisme responsable, la coopérative enfance famille).

Ce guichet unique offre depuis juin dernier des services aux parents et fera adhérer tous les CPE et garderies subventionnées au 31décembre 2015 au plus tard, pour centraliser toutes les demandes de place et réduire le long processus d’inscription des enfants et ainsi mieux soutenir les familles et leur faciliter la vie, selon la ministre Nicole Léger.

Il n’en demeure pas moins vrai, selon moi, que l’implantation d’un guichet unique ne signifie pas forcément que les parents attendront moins pour espérer obtenir une place dans ces CPE ou garderies subventionnées.

Les parents se tournent alors très souvent vers les garderies privées à but lucratif, qui sont plus rapide dans l’obtention des places mais qui coûtent au moins deux fois plus cher qu’une place à contribution réduite (pour des revenus moyens et élevés) malgré l’allègement du crédit d’impôt pour frais de garde d’ enfants.

 

Les garderies « illégales » se frottent donc de plus en plus les mains car les parents n’ont en général plus beaucoup de choix que de se tourner vers eux. Ces garderies non subventionnées ne se plient pas aux règles de l’État qui subventionne les entreprises privées pour lesquelles tout est permis sauf ce qui est défendu.

 

Par contre, ce sont les enfants qui écopent de la qualité médiocre des services de garde des garderies privées. Ces garderies économiseraient pour la plupart, sur la qualité des infrastructures, de la nourriture, des conditions de travail des éducatrices et éducateurs.

Les enfants ne bénéficieraient pas toujours des programmes pédagogiques, de la qualité des installations et de la formation des éducatrices et éducateurs car il n’y aurait pas de contrôles ni de comptes à rendre systématiques comme dans le réseau public. En effet, 83% des plaintes, déposées en 2011 au ministère, portant sur la santé et la sécurité des enfants concernaient les garderies privées.

 

L’État-providence au vu de tout ceci, n’aurait-il plus les moyens de sa politique, serait-il débordé?

 

J’aurais finalement souhaité en tant que parent, que toutes les garderies, privées comme publiques, familiales ou non,  rendent des comptes précis au gouvernement car il en va de la sécurité d’abord et avant tout de nos enfants, les prochains gouverneurs, administrateurs et décideurs de notre pays.

Les subventions gelées serviraient selon moi surtout à l’équilibre budgétaire de l’État mais cette suppression ne change en rien la condition des enfants; le gouvernement devrait donc penser à combiner les deux pour une satisfaction des citoyens-clients.

 

TTMC

 

 

Sources :

 

  • http://www.mfa.gouv.qc.ca/fr/services-de-garde/cpe-garderies/guichet_unique/Pages/index.aspx
  • http://www.louisechabot.ca/les-garderies-illegales-un-probleme-inquietant-qui-en-cache-un-autre/
  • http://www.mfa.gouv.qc.ca/fr/ministere/centre-presse/actualites/Pages/actualites.aspx?retour=%2ffr%2fministere%2fcentre-presse%2factualites%2fPages%2findex.aspx&urlPage=%2ffr%2fNouvelles%2fPages%2fnouvelle_2014-09-10.aspx
  • http://www.rcpeim.com/nouvelles/fermeture-des-garderies-de-la-csdm/
  • http://www.lapresse.ca/actualites/education/201409/30/01-4804962-des-services-de-garde-accuses-dempocher-des-millions-en-trop.php
  • http://www.lapresse.ca/multimedias/201402/19/01-4740538-budget-du-quebec-jouez-au-ministre-des-finances.php

 

Commentaires

  • Toute grande politique vise certains groupes de la société...ici comme ailleurs !
    Mais TTMC...faites-nous savoir ...proftrudel@hotmail.com

  • Les subventions gouvernementales accordées pour les places fictives sont en effet problématiques. Je suis d'accord avec vous qu'un contrôle plus serré des RSG serait souhaitable et aussi que toutes les garderies, toutes catégories confondues, devraient être imputables.

Les commentaires sont fermés.