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Indexation des frais de scolarité, va-t-on vers une dévalorisation du savoir, au profit de qui?

 

 

Comme prévu, le sommet sur l’enseignement supérieur c’est soldé par  la prise de décision unilatérale du gouvernement entrainant l’indexation des frais de scolarité. Malgré la déception des étudiants le ministre à essayer d’argumenter cette décision par le faite que le Québec ne peut se permettre une crise chaque dix ans. Cette solution se situe entre l’augmentation prônée par l’ancien gouvernement et le gèle proclamé par les étudiants.

Selon les dires de la première ministre, cette proposition est raisonnable, juste pour les universités, les étudiants et les Québécois. Quant au ministre de l’enseignement supérieur explique « qu'il faut qu'il y ait une forme de participation des étudiants au financement de leurs études. Il faut qu'elle soit stabilisée [la participation]. On ne peut pas se payer des crises tous les 5 ou 10 ans. Des grèves après des gels, on dégèle, on surgèle... Ça ne marche pas » 1.

Il est très important d’examiner la pertinence de ces propos, cette question devrait être discutée au parlement et faire l’objet d'une reddition de compte. Un enjeu de l’administration publique est en décadence. Un principe fondamental de l’éducation de la maternité à l’université repose sur la gratuité et l’accessibilité à tous. Il est tout de même utile de calquer cette indexation par rapport à ce principe. Cette mesure prise par le gouvernement fera — t’elle jeter ce principe aux oubliettes? Rappelant que la politique d’augmentation des frais de scolarité imposés par le gouvernement Charest a été susceptible de déclencher un mouvement de grève. Un trouble a provoqué le changement de gouvernement.

L’indexation des frais de scolarité intervient dans la mesure pour ne pas recourir à l’augmentation, un taux est désigné par rapport au pouvoir d’achat pour ne pas majorer ces frais. Elle permet de maintenir dans le temps un montant initial à sa valeur réelle 2.

Quelque soit la solution entreprise, nous constatons une réalité, les frais de scolarités augmente tel doit être le souci de toute la société Québécoise du gouvernement aux citoyens. L’augmentation des frais de scolarités va conduire à un phénomène très délicat, la privatisation du savoir. De plus en plus, la population ayant un faible revenu s’intéresse peu de faire de longues études. Ceci va remettre en cause les fondements de la démocratie et d’égalité, si tous les citoyens sont égaux devant la loi, ont-ils les mêmes privilèges?

Il est force de constater que le savoir est une constante que tous les citoyens doivent avoir la chance d’y accéder. La société à telle conscience des  risques que pourrait représenter cette augmentation?

La croissance économique est peu optimiste. Le chaumage s’amplifie, le fossé existant entre les riches et les pauvres progresse de plus en plus. Allons-nous faire du Québec le modelé d’un pays qui donne le profit qu’aux riches?

Privatiser la science au profit des riches, cette catégorie s’intéresse plus à leurs avenirs et la croissance de leurs richesses qu’au développement. La motivation de faire des études pour les riches c’est d’être encore plus riches. Par contre pour les pauvres, ils font des études par contrainte d’améliorer leurs conditions et s’imposer dans la société, ils concentrent leurs efforts pour se démarquer par leurs études, et font développer la science. De 2005 à 2009, le nombre d’étudiants dans le domaine de l’administration est supérieur aux autres domaines comme la santé et les sciences appliquées, en plus il a connu une évolution, par contre les autres ont connu une régression dans la même période3. Cela montre à quel point les sciences techniques régressent par rapport aux sciences de gestion. Un grand nombre d’étudiants sont tentés par ces sciences qui leur assurent des fonctions de haut cadre avec des salaires faramineux. Des formations dans ces domaines sont même affichées en publicité. Alors que les sciences techniques sont moins préférées par les étudiants, car elles sont plus complexes, l’échec dans ses programmes est plus vulnérable. Puisque les études sont payantes, les étudiants prennent moins de risque de choisir ces programmes, ils ne peuvent pas se permettre de payer une formation ou l’échec est vulnérable. Ces raisons peuvent expliquer la différence entre l’évolution du nombre d’étudiants qui suivent les sciences administratives par rapport aux sciences appliquée. Cette situation est pareil dans l’ensemble des pays de l’OCDE, elle constitue une des sources de la crise économique mondiale.

Dans une autre lecture économique sur la crise financière ayant touché les états unis, elle s’est propagée sur l’ensemble des pays de l’OCDE pour devenir une crise mondiale. En réalité l’origine de cette crise économique est le surcroit de la dette publique,

         Cette crise reflète en réalité le déclin du capitalisme américain en changeant de direction vers la chine. Pour en revenir aux sources, la naissance des  pays de l’OCDE a eu lieu avec l’avènement du plan marshal. Les états unis offrent une dette aux pays européens et en même temps elle s’endette. Après la Deuxième Guerre mondiale, le capitalisme débute par une boucle fermée composée des pays qui sont gérés par la dette. Les États-Unis et ses acolytes ont gagné des parts de marchés dans le monde, ce pays été leader dans l’industrie technologique, ce qui donnait de la croissance économique supérieure à celle des services de la dette. Bien qu’aujourd’hui elle se fait concurrencer par un adversaire redoutable tel que la chine. La perte des parts de marchés a conduit à un déséquilibre au niveau du PIB. La croissance économique est inférieure à la croissance de la dette publique, d’où le déficit c’est reconverti en crise bancaire, qui va faire banqueroute et faillite du système économique de l’Amérique et l’OCDE. Il faut tout de même considérer que le progrès technologique bascule vers chine. Les états unis sont victime d’un ralentissement et d’une stérilité dans la technologie parce que les coûts de scolarisation sont trop onéreux, ce qui fait que le savoir n’est pas à la portée de tous le monde. De ce fait, y a une réduction en matière d’innovation. On observe un phénomène de décroissance de l’état.

La canada est inspirée par le modèle des universités américaines. Le mode d’enseignement préconisé suit la méthode nord-américaine. Tout comme le Québec, la formation dans le domaine management est  un privilège pour les riches. Cette discipline leur permet d’occuper des postes ou ils perçoivent de gros salaires. Par contre, les disciplines techniques sont de moins en moins privilégiées. Ce problème engendre une régression en matière de l’innovation qui devient un pole de développement d’un pays comme la chine qui capitalises 20 % des étudiants de la planète, avec un chiffre de 23 millions, dont 38 % inscrits dans le cursus d’ingénieur4. C’est grâce à l’investissement de ce pays dans l’industrie et l’innovation qu’il arrive aujourd’hui à faire concurrence, voir gagner des parts de marchés (même en Amérique). La guerre commerciale est en train de basculer en faveur de la chine. Cette situation a engendré une perte de chiffre d’affaires principale cause baisse des du taux de croissance économique. La régression du taux de croissance comparé à la croissance de la dette publique entraine une situation de banqueroute. D’où on comprend maintenant la crise du financement qui a frappé les banques américaines et qui a été suivi par un krach boursier, voir une crise planétaire. 

Les politiques publiques actuelles se basent sur la question de réduction des dépenses publiques et l’adoption de l’austérité dans la gestion budgétaire. Cette mesure implique des coupures de budget. Cette politique réduit l’investissement et limite l’innovation. La démarche managériale de l’administration publique se focalise plus sur l’efficience que sur l’efficacité. L’efficience permet de bien gérer les ressources par contre l’efficacité est centrée sur les résultats. Les gestionnaires devraient s’orienter vers l’efficacité afin de créer de la richesse et encourage l’investissement.

Pour être en mesure d’adopter une politique l’efficacité, le Québec devrait s’orienter vers l’investissement dans la gestion de l’innovation et des connaissances. Afin de réaliser cet objectif, l’administration publique est forcée d’ouvrir le savoir et le rendre accessible à tout niveau de la société par une baisse considérable des frais de scolarité. Le savoir est une affaire de tous.

Mais comment peut-on faire cela, étant donné que l’enseignement supérieur est trop couteux pour l’état? La crise actuelle ne permet pas au gouvernement d’assumer tous les couts de l’enseignement supérieur. Il est bien préconisé de faire associer les entreprises du secteur public et du secteur privé dans le financement de l’enseignement. L’enseignement supérieur produit un bénéfice pour trois protagonistes, l’état les étudiants et les entreprises. Il n’est pas normal que deux parties à savoir l’état et les étudiants assument en partie les droits de scolarités. Les entreprises du secteur public ou privé doivent absolument s’accommoder du financement des études de leurs futurs candidats au recrutement. L’université fait bénéficier en premier lieu le marché du travail, sachant que les entreprises dépensent des sommes faramineuses dans la formation de leurs personnels, alors que le recrutement des étudiants formés est un acquis sans dépenses. Pour atteindre l’ouverture du savoir, il est bien suggéré au gouvernement de réduire les frais de scolarités et de faire en sorte que les entreprises des secteurs public et privé financent une part des droits de scolarité. Cette mesure va entrainer une compétitivité au niveau des universités, car les entreprises exigent une qualité de formation de haut niveau. D’autre part, y ‘aura toujours un rapprochement étroit entre formation universitaire et marché du travail. Cette approche demeure une solution plus au moins envisageable que d’aller en confrontation avec des étudiants de plus en plus soucieux de l’avenir du pays.

 

 

 

Par Samir Larbi.

 

 

 

 

 

Référence :

 

1.   http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2013/02/26/002-004-sommet-mardi-situation.shtml

2.http://www.cadeul.com/sites/default/files/Indexation_des_droits_de_scolarite%20(situation)%20-%202006.pdf

3.  http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/publications/publications/SICA/DRSI/se2011-EditionP.pdf

4.http://chine.aujourdhuilemonde.com/universites-chinoises-le-plus-grand-reservoir-d%E2%80%99etudiants-du-monde

Commentaires

  • Il est vrai qu’une hausse ou même une indexation des frais de scolarité réduit l’accessibilité aux études et creuse le fossé entre les riches et les pauvre. Par contre, je crois que nous sommes encore très loin du modèle américain. Le gouvernement ne s’est pas encore retiré complètement du financement des études supérieures et c’est à nous de faire des choix judicieux sur le plan politique pour l’avenir.

    Par rapport à la solution apportée de faire porter le chapeau aux entreprises, leur taux d’imposition devrait déjà être augmenté depuis longtemps même à l’extérieur du contexte de la crise étudiante. L’État québécois perd des sommes faramineuses par rapport aux entreprises étrangères tout en leur donnant nos ressources naturelles. C’est définitivement une part de revenu de l’État qui n’est pas réclamée assez fort. Mais il s’agit d’un autre débat en soit…

    Une autre solution, qui n’a pas été suffisamment discutée selon moi, c’est l’impôt postuniversitaire. Il s’agit de payer ses études au moment où on en a les moyens, c’est-à-dire après la formation universitaire avec une modulation par rapport au revenu de l’emploi. Cette solution permet de ne pas déresponsabiliser l’étudiant par rapport à ses études tout en respectant la capacité de payer et en assurant une certaine sécurité pour les formations plus précaires.

    Évidemment, le plus malheureux c’est que le sommet n’est pas servi à discuter afin de trouver de nouvelles voies de solution. L’idée du gouvernement déjà faite avec l’indexation et une rencontre de moins de deux jours, on peut dire qu’on est passé à côté d’une belle opportunité d’avoir une réflexion de société sur l’avenir de l’éducation au Québec et d’éviter par le fait même la crise à tous les dix ans.

  • Je suis en accord avec ce que Laurie suggère mais j'irai jusqu'à pousser plus loin... Je m'explique, il pourrait y avoir une gratuité scolaire pour une quantité limité de place pour ceux qui ont les notes (du style cote R au cégep- barème à déterminer pour la gratuité).Un peu sur les modèles des pays Nordiques tel que le Danemark. Pour ceux qui ne serait pas éligible, alors la solution modulée serait une option intéressante.
    Je ne crois pas que la solution est dans la gratuité pour tous et de toute façon l'État n'a pas les moyens. Il faut se poser aussi la question est-ce que l'université est pour tous... Il ne faut pas oublier qu'il exixte aussi les intelligences multiples (Gardner 1983) Enfin une piste de réflexion à y avoir...

  • cette solution ne vise pas vraiment à faire porter le chapeau au entreprises, c'est une question d'équité pour ne pas dire que ces entreprises se la coule douce en recrutant des étudiants très hautement qualifié sans débourser le moindre sou dans leurs formation. ce qui est du taux d'imposition y'a toujours un bénéfice voir le problème de déneigement en hiver, si le chapeau été porté aux entreprise de faire le déneigement il perdrais encore plus que ce qu'ils payent dans les taux d'imposition

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