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Blog#2 M.Noëlla/ Le gaz de schiste au Québec: quand les intérêts de l'industrie gazière passent avant ceux de la population !!

Un schiste est une roche qui a pour particularité d'avoir un aspect feuilleté, et de se débiter en plaques fines ou « feuillet rocheux ». Cette roche peu perméable contient du gaz naturel appelé « Gaz de schiste ».

Le gaz de schiste est  non conventionnel puisqu'il ne peut être extrait selon les techniques de forage dites classiques. Il est emprisonné dans des formations rocheuses situées entre 1 et 3 kilomètres sous terre, mais étant donné  que celui-ci constitue une source d’énergie moins polluante (30% de moins de Gaz à Effet de Serre),  il bénéficie d'une forte demande dans l'industrie. Cependant, l'exploitation du gaz de schiste au Québec suscite une grande controverse  et l'un des principaux enjeux de l'exploitation du gaz de schiste repose sur la manière de la réaliser sans risques pour l'environnement et les populations locales.

Le sous-sol de plusieurs régions du Québec contient du gaz de schiste argileux, notamment celui des régions du Centre-du-Québec, de Chaudière-Appalaches et de la Montérégie, réputé contenir les masses minières les plus importantes.

Bien que les avantages liés à l’utilisation du gaz de schiste soient nombreux, les problèmes que cause son exploitation s’avèrent les plus importants.

S’agissant des avantages, le gaz de schiste produit moins de dioxyde de carbone (CO2) que le charbon ou le pétrole, et le CO2 représente près de 70% des émissions de gaz à effet de serre, principalement issu de la combustion des énergies fossiles. Lorsqu’il est source d’électricité, le gaz naturel produit environ en moitié moins d’émissions de GES que les produits pétroliers (le diesel et le mazout dans ce cas) et près de 60 % moins d’émissions que la filière du charbon. Lorsqu’il est source de chauffage, le gaz naturel émet 26 % moins de GES que le mazout et 71 % moins que le charbon.

Bien que le gaz naturel ne soit pas une source renouvelable, il pourrait constituer  une énergie de transition vers des énergies renouvelables. L’utilisation du gaz de schiste pourrait donc s’insérer dans une stratégie visant à réduire les émissions de GES, notamment dans les transports urbains, les flottes de véhicules, les procédés industriels et pour le chauffage des locaux, là où son efficacité est très élevée. Cela peut donc diminuer l’enjeu environnemental le plus important auquel le monde entier est actuellement confronté, à savoir le réchauffement planétaire.  

Selon l’ex-ministre des ressources naturelles et de la Faune, madame Nathalie Normandeau, l’exploitation de gaz de schiste permettrait au Québec de limiter sa dépendance à l'Alberta en matière d'approvisionnement énergétique. En produisant sur place le gaz nécessaire,  le Québec réduirait ses importations d'hydrocarbures et selon les calculs de madame Normandeau, celui-ci sauverait pas mal de sous vu qu’il achète à l'Alberta près de 14 milliards de dollars annuellement en pétrole et en gaz.

Selon André Caillé, président de l'Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ), l'industrie du gaz de schiste pourrait créer autour de 7500 emplois locaux.

Parlons un peu des inconvénients. Ce n’est pas pour rien que la population s’oppose à l’utilisation du gaz de schiste et comme on dit, il n’y a pas de fumée sans feu. Même si le gaz de schiste en soi n’est pas mauvais, les méthodes utilisées dans son extraction sont très dangereuses et polluantes. La technique d’extraction utilisée à savoir la fracturation hydraulique horizontale qui consiste à envoyer à très forte pression le liquide constitué d’eau en grande quantité dans laquelle sont ajoutés des produits chimiques et des microbilles de la taille de grains de sable, occasionne  la contamination  des sources d’eau potable. Le bruit des machines et des camions qui circulent sans arrêt  nuisent à la quiétude des gens environnants et tout cela ne fait que détruire leur qualité de vie.

Même si le gouvernement québécois soutient l’exploitation du gaz de schiste, il est aussi conscient des impacts environnementaux que ce dernier engendre. Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune note trois types d'émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à l'exploitation du gaz de schiste argileux :

-         les émissions dues à l'utilisation de foreuses, de compresseurs, de pompes, de génératrices et de camions, nécessaires aux activités d'exploration et d'exploitation;

-         les émissions provenant de l'élimination d'impuretés dans le gaz;

-         les émissions fugitives, c'est-à-dire les fuites de gaz non intentionnelles.

Lors de la phase exploratoire, les émissions de GES proviennent principalement de l'étape de construction des puits. Lorsque le puits entre en production, les émissions sont générées par les opérations de déshydratation et de compression du gaz.

Ces exemples sont amplement suffisants pour montrer à quel point le problème est sérieux et mérite une attention particulière de la part du gouvernement. Plusieurs entreprises ont obtenu des permis d'exploration tout le long de la vallée du Saint-Laurent, un territoire où se concentrent, entre autres, la majorité des exploitations agricoles du Québec. Selon l’Association Québécoise de Lutte contre la Pollution Atmosphérique (AQLPA), dans un sondage Hebdos Québec-Léger Marketing, réalisé entre le 20 et le 23 septembre 2010 et rendu public le 27, les résultats montrent que 45% des Québécois pensent que le gouvernement fait passer les intérêts de l'industrie gazière avant ceux de la population alors que seulement 4% des sondés jugent que le gouvernement fait passer les intérêts de la population devant ceux de l'industrie. Dommage, n’est-ce pas ?

Il est vrai que l’utilisation du gaz de schiste serait bénéfique au gouvernement québécois mais vu tous ces inconvénients liées à son exploitation, le Québec, en tant qu’État de droit, doit prendre les choses en main et se montrer responsable. Des recherches plus poussées et un plan solide d'exploitation de ce gaz sans risques déraisonnables pour l'environnement et pour la quiétude des habitants des régions concernées s’avèrent nécessaires. Aussi longtemps que la population ne sera pas rassurée quant aux moyens utilisés pour extraire le gaz de schiste, le gouvernement doit renoncer à son utilisation et investir davantage dans les énergies renouvelables telles que l’énergie éolienne, solaire, etc.

A quoi bon investir dans le gaz de schiste  si pour arriver au résultat final  il faut passer par des méthodes polluantes et préjudiciables à la santé publique? Ce serait déshabiller Saint Pierre pour habiller Saint Paul!!

Bonne lecture!

Noëlla

ENP7505

Groupe de vendredi

 

 

Sources :

-Wikipédia.org

-Radio-Canada.ca

- www.naturalgas.org/overview/resources.asp

- www.aqlpa.com

- L'Association pétrolière et gazière du Québec

- GAGNON, Luc, Émissions de gaz à effet de serre (GES) – Comparaison options de production d’électricité,  Hydro-Québec, janvier 2003

 

Commentaires

  • voilà ici posée l'épineuse question de la pondération des enjeux antinomiques et antagonistes de l'Etat. quelle est le bon choix? l'Etat doit choisir entre les enjeux économiques liés à l'exploitation du gaz de schiste et ceux liés aux préoccupations d'ordre sanitaires et écologiques. Cette tache n'est pas, comme on le voit bien, une mince affaire. Ici, L'Etat opte pour l'exploitation malgré les cris des populations. Ailleurs, comme en Suisse et en France, si ma mémoire ne me lâche pas, c'est plutôt le contraire. Dans le Canton de Fribourg, par exemple, les forages à des fin d'exploration et de recherche avait été stoppés pour une durée indéterminée comme en France marquant un coup d'arrêt des ambitions des exploitants. C'était une belle victoire des populations. Mais, pour combien de temps encore? Il faut dire que les enjeux économiques sont énormes et le gaz de schiste est perçue comme une solution au problème d'approvisionnement énergétique. A mon avis, le conflit va rester inextricable pour un bon moment encore. Et il ne me semble pas importun d'affirmer que les intérêts économiques ne devraient pas prendre le dessus sur les préoccupations sanitaires et écologiques. Très belle analyse Marie-Noella!

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