Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

R. Hamaras : L'actualité toute chaude !

Petite note au passage :

D’habitude, j’ai tendance à manquer de « titrailles » quand je commets un texte. Mais là, je n’ai eu que l’embarras du choix ! Alors, contrairement à la coutume, je vais donner plus d’un titre à mon article !

Appels frauduleux ou la démocratie en péril !

La loi sans la morale ?     ou encore,

L’histoire du profane et du Vizir !


En tant que profane dans l’analyse des questions politiques et administratives, il me semble que, dans la démocratie sous le toit de laquelle nous vivons, les hommes d’état doivent, non seulement être honnêtes, mais il faut également qu’ils soient au-dessus de tout soupçon !

Et qui d’entre ces hommes-là devrait avoir une réputation limpide comme de l’eau de roche ?

Bien entendu, le premier de tous les ministres du gouvernement fédéral, qui, l’on supposera, respect des institutions oblige, qu'il est honnête. Mais, est-il au-dessus de tout soupçon ?

Le plus récent des scandales dans lequel semblerait être impliqué, cette fois-ci, le parti conservateur du Canada, n’a tout au plus, suscité que quelques à travers la Tv, sur les ondes radios et quelques articles dont les auteurs semblent peser chacun de leurs mots. Il s’agit du scandale des appels téléphoniques frauduleux dont les électeurs de plusieurs circonscriptions canadiennes ont été victimes, lors des récentes élections fédérale 2011.

Plusieurs appels frauduleux ont été placés auprès de plusieurs électeurs, soit pour les induire en erreur quant aux bureaux de vote qui auraient changé d’adresses, soit pour les « écoeurer » en leur téléphonant à des heures inappropriées.

En appelant les électeurs de très bonheur le matin  ou à des heures tardives, les appelant se faisaient passer pour des candidats du Parti Libéral, du Boc Québécois ou encore du NPD ou de leurs représentants pour influencer les votes des citoyens appelésIl est certain que quand vous vous apprêter à voter pour un candidat et que celui-ci ou son représentant vous appelle à 23h ou à 6 h du matin pour vous réveiller de votre profond sommeil, pour vous demander de ne pas oublier de voter pour lui, vous avez toutes les raisons du monde pour lui en vouloir pour son impertinence et son manque de tact. À fortiori, si vous hésitez encore entre tel ou tel candidat, il suffit d’un moins que rien pour que vous passiez au suivant !

Toujours est-il que les trois partis de l’opposition officielle pointent du doigt le parti conservateur et l’accuse d’avoir orchestré cette manœuvre, au demeurant, non seulement odieuse, mais qui met en péril notre démocratie, en en compromettant l’un des piliers principaux : Le droit de vote. Le parti conservateur s’en défend et son chef, Stephen Harper, nie toute implication de son parti dans de tels agissements. Cependant, faut-il le croire ? Surtout quand on sait que :

  1. Le Commissaire aux élections fédérales avait déposé une série de quatre accusations de fraude électorale à l'endroit du Parti conservateur et de quatre des têtes dirigeantes de sa caisse électorale, le Fonds conservateur du Canada. Tous sont accusés en Cour de l'Ontario d'avoir sciemment violé la Loi électorale canadienne lors du scrutin de 2006.(source : lapresse.ca)http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/editoriaux/201102/28/01-4374790-graves-accusations.php
  2. Élections Canada a abandonné une enquête qui avait été ouverte à la suite d'une plainte concernant un appel téléphonique frauduleux qui aurait été logé dans la région de Waterloo, en Ontario, et qui provenait d'un bureau de campagne du Parti conservateur. (source : lapresse.ca)
  3. Une enquête d'Élections Canada, en cours, a permis d'établir que la firme albertaine RackNine était à l'origine d'appels trompeurs visiblement destinés à décourager les électeurs libéraux à aller voter. Or, cette firme a été embauchée par de nombreux candidats conservateurs, dont le premier ministre lui-même. (source : lapresse.ca)

Malgré tout ceci, la prudence est de mise dans le camp de l’opposition officielle. Personne ne veut, ou ne peut, aller au-delà des suppositions de fraude, car d’un côté la preuve n’est pas encore établie, et de l’autre, le risque de représailles plane sur les têtes des rares députés qui ont crié au scandale.

Les avocats de RackNine Inc., la compagnie ayant travaillé pour la campagne conservatrice, ont envoyé une lettre à Pat Martin, député néo-démocrate de Winnipeg-Centre,  lui demandant de s'excuser au sujet des commentaires qu'il avait faits sur l'entreprise, sous peine d'être poursuivi pour diffamation. (source lapresse.ca)

Pour ma part, je trouve que ce qui est encore plus insensé, c’et l’une des réactions phares de Bob Rae, chef par intérim du Parti Libéral du Canada, qui soutient : «Pour moi, c'est un scandale, a-t-il souligné. Si nous pouvons montrer clairement que le résultat d'élections a été affecté par ce qui est arrivé, nous avons une bonne chance, je crois, d'amener devant les tribunaux la possibilité de nouvelles élections partielles.» (Propos recueillis sur lapresse.ca)

Asseyons de lire entre les lignes de la déclaration de Bob Rae.

Avec toute cette controverse que suscite cette pratique antidémocratique, qui bafoue les fondements mêmes de l’État et en ternit le prestige et la crédibilité, Monsieur Rae trouve, je cite, que si les conservateurs se trouvaient coupables de cette fraude (et il a raison d’employer le mode conditionnel, étant donné le principe de « La présomption d’innocence »), nous (je suppose qu’il parlait des Libéraux) avons une bonne chance, je crois (Et là, il n’est même pas sûr),  d'amener devant les tribunaux la possibilité de « nouvelles élections partielles ». Comme si, dans une telle fraude, il n'y voyait pas plus que l'occasion de déclencher des élections, mais encore, « partielles » !

Il me semble qu’un tel discours s’appliquerait sur une infraction bénigne à la loi électorale. Mais, induire en erreur les électeurs de plus de 34 circonscriptions électorales (selon certains députés de l’opposition officielle), est non seulement une fraude, mais c’est un crime contre la population canadienne dans son ensemble. Il me semble que cela mériterait plus que de simples élections partielles, si la preuve en était établie.

Pour moins que ça, nous avons vu des politiciens traduits en justice et relégués aux oubliettes, dans des pays moins à cheval que le Canada sur les principes de la démocratie.

Les propos de Bob Rae dénotent, j’en suis navré, d’une panne de leadership politique sur cette question cruciale, et ce n’est donc, pas par pur hasard que Harper s’est retrouvé au pouvoir, surtout quand on en sait l’opportunisme politique. C’est qu'en vis-à-vis, il y a moins de caractère qu’il n’en faut pour tenir sur pieds l’équilibre d’une démocratie !

Par ailleurs, et pour l’exemple, Bob Rae, lui-même, avoue que l’opposition officielle est constamment victime "d’intimidation politique" de la part des Conservateurs de Stephen Harper, et ce, en pleins débats aux Communes, .

«On le voit à la Chambre des communes. Le parti de M. Harper lance [à propos de la guerre en Afghanistan]: "Vous êtes avec nous ou vous êtes avec les talibans." Ou encore: "Vous êtes avec nous ou vous êtes avec les pédophiles" sur le débat pour durcir les peines d'emprisonnement», soutient Bob Rae. (Source Lapresse.ca)

M’est-il, alors, permis de dire, en déformant l’adage d’origine, que « Chaque opposition a le gouvernement qu’elle mérite ! ».

Au vu de tout le péril possible des principes dont le Canada s’enorgueillit (à juste titre) et qui font que notre démocratie soit un modèle à suivre… Au vu des attaques personnels perpétrés par les conservateurs à l’endroit de l’opposition... Au vu de la filtration de l’information (nécessaire à la transparence) par le Conseil Privé de Harper... et au vu d'autres agissements que l’espace de ce blog ne saurait contenir, le profane que je suis ne peut que se demander s’il y a dans notre démocratie des mesures pour protéger cette même démocratie des abus de pouvoir de gens qui se placeraient au-dessus de « la reddition de comptes », du « tout doit être approuvé » et du « tout est permis, sauf ce qui est interdit par la loi » ?


À ce propos !

Bien que je n’en partage pas toutes les idées, je vous suggère une lecture fort intéressante, en la circonstance : « Contre Harper ; Bref traité philosophique sur la révolution conservatrice» de Christian NADEAU. Montréal, Boréal, 2010.

 

 

 

Commentaires

  • M. Hamaras. Voilà un blogue qui appelle aussi des dimmensions fondamentales et des principes de l'administration publique dans un État de droit. À la lecture plus attentive nous verrrons bien si le rappel de ces principes a traversé le mur de la théorie pour s'incarner dans la réalité. Les efforts
    appellent une analyse attentive.

Les commentaires sont fermés.